Reporting Juin 2020
Depuis le plongeon historique en mars, mon portefeuille a repris quelques couleurs et affiche un score annuel de -7.3% actuellement, en phase avec mes points de repère que sont le Stoxx600 et le MSCI World. Nettement moins pire que le CAC 40 (-17%) qui est cette année un des traînards en Europe.
4.496€ de dividendes perçus au premier semestre, soit 40% de moins que l’année dernière à la même époque. 2020 n’est définitivement pas une année faste. Mais la crise a aussi du bon : je me pose plus de questions sur la régularité et la résilience des dividendes, plutôt que sur le yield. Et cela a une influence massive sur mes nouveaux choix de titres à acheter.
Beaucoup de volatilité sur les marchés et beaucoup d’incertitudes. Sur les sites financiers je lis régulièrement les avis les économistes et analystes. Les uns pensent que le pire est passé et que le rebond se poursuivra lentement avec les espoirs de reprise économique au S2 et surtout 2021. D’autres attendent une lourde rechute des marchés lorsque tomberont les résultats du 1er semestre, fortement dégradés évidemment. Tous les arguments ont du pour et du contre mais je constate surtout que les professionnels sont prompts à publier des scénarios, mais qu’en fait personne ne sait rien du tout. Pas plus que moi.
Je poursuis donc pas à pas la reconfiguration de mon portefeuille et j’ai été très actif en juin, en prenant parfois aussi des décisions difficiles.
Segment « France »
- Profitant de la forte envolée de début juin, j’ai vendu Ipsos, Coface et Vilmorin avec un résultat légèrement positif sur la période de détention.
- Vente de Natixis et BNP Paribas à perte. Avec les dépréciations d’actifs à venir, les pertes sur créances non recouvrables et les taux d’intérêts faibles, peu de chance de voir bondir ces titres dans les prochains mois.
- Vente de Engie et Spie à perte. Je les trouve fondamentalement sympas, mais la croissance est poussive et les titres tournent en rond depuis des années. Des titres mal aimés des investisseurs tout simplement, dont je me débarrasse une fois pour toutes.
- Petit aller/retour sur Perrier Industrie. Vendu à 62€ début juin et racheté à 56€ trois semaines plus tard. Ca fait toujours 350€ de pris en passant. Et je suis revenu juste à temps pour le versement du dividende.
- Dividendes de Albioma et Rubis réinvestis en actions
- Achat de Interparfums début juin à 31€50. Une société intéressante qui performe bien sur le long terme, mais un titre très cyclique qui s’effondre dans les mauvaises phases avant de connaitre des exagérations haussières avec des PER >40 dans les bonnes années. C’est un titre que je connais bien et que j’avais déjà en portefeuille 2 fois au cours des 10 dernières années. Acheté dans une phase de creux et revendu quelques années plus tard avec des PV substantielles. Je tente donc un nouveau pari. Une semaine après mon achat, la société a annoncé un nouveau contrat de licence avec Moncler et le titre a bondi de 25%. Je ne jubile pas trop quand même, car ce contrat ne contribuera qu’à partir de 2022 et avant cela il faudra franchir le cap des résultats trimestriels qui seront catastrophiques. Mais bon, je me suis positionné à un horizon de MT.
- Achat de Edenred, qui s’est maintenant positionné dans une stratégie de croissance. Après les turbulences de cette année, j’attends donc un rebond à MT. Le titre est malheureusement cher car j’ai raté les soldes de mars, mais la société me paraît intéressante.
- Enfin, renforcement de JC Decaux, Legrand, M6 et Thermador qui me permet de mettre ces titres au même niveau que d’autres lignes.
Segment « Europe »
- Renforcement de Prosus, qui a non seulement une grosse participation dans Tencent, mais des petits tickets dans diverses start ups du e-Commerce. Cela me parait clairement être axé sur le futur.
- Après avoir vendu Unilever dans le PEA, je l’ai remplacé par Philips. La grande époque de la société est lointaine et elle a été un cas de restructuration depuis 10 ans. Mais après la vente de l’électroménager, des téléviseurs et plus récemment de l’éclairage, le groupe est maintenant repositionné exclusivement sur les appareils médicaux. Je prends donc le pari d’une amélioration structurelle de la croissance et des marges à venir.
- Achat de la société anglaise Relx. C’est un éditeur de documentation technique et juridique, avec l’essentiel du business maintenant migré vers un modèle d’accès digital avec des abonnements récurrents. Une simplification des lois et des règlementations n’étant certainement pas à attendre, je pense que la société a encore de beaux jours devant elle.
- Achat de la société Sika, qui me permet de reconstituer un peu ma poche Suisse, qui avait fortement diminué suite à des cessions fin 2019/début 2020. Titre cher, croissance élevée dans le secteur des matériaux BTP. Un fleuron, que Saint-Gobain voulait se mettre sous la dent, mais leur tentative de prise de contrôle hostile a échoué. Ils ont finalement jeté l’éponge en revendant leurs titres. Je profite donc du petit creux pour me positionner.
Segment « USA »
- Renforcement de Becton Dickinson, Comcast, Automatic Data et Cisco.
- Achat de McDonald’s. Un classique relativement défensif qu’on ne présente plus et qui manquait à ma collection. Destiné avant tout à alimenter mon cash flow de dividendes.
Segment « Gestion collective »
- Grand ménage avec la vente de mes Sicav Allianz German Equities, Norden et BNP Paribas Nordic Small Cap. Mon portefeuille de titres vifs européens étant maintenant très fourni, ces Sicav n’apportent en fait pas de diversification ni de contribution significative.
- Vente de l’ETF Lyxor Euro Stoxx 50. Dommage pour le dividende généreux, mais cet indice est peu performant et freine donc mon portefeuille plus qu’il ne contribue.
- Vente de la Sicav Magellan sur les pays émergents, qui sous-performe depuis longtemps. A la place je renforce mes Sicav sur l’Asie, qui me semble être à LT une région qu’il ne faut pas sous-estimer. Au total j’ai maintenant une exposition de 7% du portefeuille sur l’Asie et les émergents, qui correspond en gros à mon objectif.
- Enfin renforcement de l’ETF Lyxor MSCI World, qui est un bon compromis. L’indice performe plutôt bien avec une volatilité réduite et j’ai choisi une part distribuante qui permet donc d’alimenter (un peu) mon flux de dividendes.
Segment « REIT »
C’est mon plus grand chantier actuellement. Le secteur foncier est certes assez risqué et plutôt cyclique, mais les dividendes élevés sont nécessaires pour alimenter mon cash flow de rendement. Après diverses cessions (Vonovia) et OPA partielles (Cegereal, Paref) au cours des dernières années, cette poche est en quelque sorte tombée en désuétude et je me retrouve avec quelques titres disparates. Mon objectif est maintenant de reprendre ce segment en mains et de créer un ensemble diversifié en termes de géographie et de secteurs d’activité.
- Renforcement ce mois-ci de Carmila, Tour Eiffel et Mercialys, ce qui me permet de faire baisser un peu mes prix de revient.
- Dividende de Patrimoine&Commerce réinvesti en actions
- Depuis quelque temps je m’intéresse aussi aux valeurs foncières US un peu alternatives (data centers, towers) qui sont sur un courant plus porteur que les foncières classiques. J’ai renforcé mes lignes Crown Caste et Digital Realty, ce qui me permet d’atteindre une masse critique sur ces lignes.
La mise en forme de ma poche REIT avance donc à petits pas. Il y a encore à faire dans les mois qui viennent. D’ici la fin de cette année je compte bien avoir structuré et équilibré cette catégorie.