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Favoris 1    6    #1 07/08/2020 14h27

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Je vous présente mes positions short à ce jour :

Unibail qu’on ne présente plus. Une vraie romance entre ce titre et moi : un jour à l’achat, l’autre à la vente. Tout ce qui compte finalement, c’est de s’en sortir le cul propre. Market cap : €6B

Inovio ridiculement spéculatif. Cours multiplié par 15 en quelques mois sur fond de vaccin Covid19. L’entreprise dit disposer d’un algorithme génial qui permet de créer un vaccin en 3 heures. Market cap : $3B, P/E : N/A (en perte)

GSX Techedu que j’initie à l’instant en pre-market : beaucoup d’éléments me font penser que cette entreprise chinoise est une fraude massive. La hausse hyperbolique du cours et les récentes tensions sino-américaines devraient d’ici peu rétablir l’ordre sur cette valeur Le risque réside dans le flottant limité et déjà bien shorté. Une attention particulière a été portée à la taille de cette position car la fraude peut durer encore longtemps, risque de short squeeze également. J’ai peu de doutes sur le fait qu’on ira à 0. Market cap : $31B, P/E 300

Quelques A/R gagnants sur le Silver, assez intéressant à trader en ce moment.

Dernière modification par lopazz (20/04/2023 01h29)

Mots-clés : lopazz, portefeuille, short

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Favoris 1    5    #2 10/08/2020 22h35

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Encore une très belle journée pour mes shorts GSX Techedu dont l’action perd 10% sur fond de fraude généralisée. Toujours pas d’annonce de la société ni de date des résultats Q2, aucune raison pour l’instant de couvrir ma position.

Ma deuxième position short Inovio aussi se prend une belle gamelle aujourd’hui : -6%. J’ai soldé la position car les résultats sont annoncés ce soir - dans le doute, mieux vaut concrétiser cette modeste plus-value.

J’ai aussi clôturé ma position short sur Unibail qui rebondit avec de faibles volumes, sur fond de discussions entre Amazon et SPG et de rotation sectorielle. La thèse étant intacte, il est probable que je me replace ultérieurement à la baisse.

Je profite du repli des SaaS et de certaines tech pour ouvrir quelques petites lignes (1k-2k) à horizon très long terme :

- Teladoc : médecine à distance, acquisition en cours de Livongo, application de monitoring à distance pour maladies chroniques.

- Guardant Health : tests sanguins de détection précoce (biopsie liquide) pour populations à risque et monitoring de récidive cancéreuse. Ils viennent de recevoir le feu vert de la FDA.

- Trulieve Cannabis : premier producteur et revendeur de cannabis médical en Floride. Action pas encore cotée sur les marchés US, seulement au Canada ou US via ADR. Beaux résultats, belle croissance, explosera à la hausse lorsqu’elle sera dispo sur Robinhood (thèse : Seeking Alpha).

- Cerence : intelligence artificielle pour automobile. "L’entreprise délivre actuellement de l’intelligence artificielle à plus de 280 millions de voitures sur les routes du monde entier dans plus de 40 langues et pour la plupart des grands constructeurs automobiles du monde, notamment Audi, BMW, Daimler, Ford, Geely, GM, SAIC, Toyota,…"

- Roku : petits lecteurs multimédias numériques (style Amazon Fire stick) qui permettent de transformer sa TV en smart TV (ou sa smart TV en very smart TV). Les utilisateurs semblent convaincus. Le business model parait bon. C’est à mon avis ce qu’il manque aujourd’hui aux smart TV, une sorte d’OS universelle, et Roku semble débarquer au bon moment, comme Microsoft avait débarqué avec Windows. Dans 10 ans, le titre vaudra très cher… ou rien du tout.

Dernière modification par lopazz (11/08/2020 00h11)

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Favoris 1    5    #3 14/11/2020 13h41

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En faisant quelques recherches sur un ETF coté au Nasdaq, je me suis souvenu qu’à cause de MiFID II, les investisseurs "retail" européens n’ont plus la possibilité d’investir sur ces produits. Une "protection réglementaire" qui peut faire sourire, étant donné les possibilités de levier offertes aux novices sur les marchés CFD, Forex, SRD… J’ai donc procédé à une demande de reclassement en compte professionnel qui a été accordée en quelques heures, ce qui facilitera désormais mes affaires.



En effet je crois avoir flairé un ETF qui correspond à mes convictions sectorielles et qui m’éviterait de me charger en GAFA encore plus que je ne le suis déjà. Il coche toute les cases à savoir :

1. Gestion 100% passive (indicielle),
2. Diversification sectorielle,
3. Non factoriel,
4. Pas de GAFA, moins exposé tech que le Nasdaq 100, pas de bancaires, pas de pétrolières à une exception près, très peu de matériaux de base et de service aux collectivités.

C’est un bon candidat à un arbitrage partiel de ma trop grosse ligne de MSCI World. J’y reviendrai après l’avoir étudié en détail.

Portefeuille

Rachat de ma ligne Fiverr sur un très beau point d’entrée. Je ne pouvais pas laisser tomber une de mes fortes convictions, il s’agissait juste d’éviter le "gadin" suite à la news du vaccin.

Rachat de la moitié de ma ligne Teladoc suite à une guidance revue à la hausse. Je lui donne sa chance. Plusieurs gros fonds sont entrés sur le dossier.

Sortie remarquée d’Alibaba. Après l’IPO avortée d’Ant Financial, l’information confirme que son dirigeant est pris pour cible par le CCP, c’est un signal de vente immédiat.

Vente de Vroom suite à des trimestriels décevants.

Aller/retour spéculatif sur Fisker : +15% en 24 heures.

Renforcement sur Etsy après avoir repris le dossier en main. J’y crois. J’ai fait ma petite enquête, le site a énormément de succès auprès de la gente féminine.

Et une nouvelle position, c’est Farfetch ($15 Md). Site d’e-commerce de luxe. Je la suivais depuis quelques temps, les trimestriels époustouflants et le partenariat avec Alibaba + Richemont ont fini par me convaincre : tous les voyants sont au vert.

Le portefeuille continue de surperformer le Nasdaq 100, on fera le point en fin de mois.

En cadeau, un joli camembert. Si je devais recommencer ce portefeuille à zéro demain, ce serait exactement le même.

Bon week-end à tous



Pinterest Inc
Square Inc
Fiverr International Ltd
CrowdStrike Holdings Inc
Cloudflare Inc
ETSY Inc
Adyen NV
Roku Inc
Mercadolibre Inc
Trade Desk Inc
Shopify Inc
Palantir Technologies Inc
Unity Software Inc
Twilio Inc
Teladoc Health Inc
Sea Ltd
Draftkings Inc
Peloton Interactive Inc
Flying Eagle Acquisition Corp
Okta Inc
Fubotv Inc
Farfetch Ltd

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Favoris 8    4    #4 01/12/2020 17h05

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bonjour à Tous,

Comme source d’inspiration, il y a aussi le forum créé par Saul Rosenthal sur The Motley Fool, dédié à l’hypergrowth. La règle est simple : tout post qui ne traite pas d’hypergrowth est considéré comme OT et supprimé.
Attention tout de même, Les portefeuilles des principaux membres sont ultra concentrés. D’où les perfs monumentales… avec les risques qui vont avec.

- forum
- reporting de novembre du fondateur
- blogde l’un des intervenants majeurs du forum (muji)


"Without risk there can be no progress". George Low

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Favoris 11    2    #5 01/12/2020 17h19

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Merci Maximum pour cette véritable mine d’or ! Je connaissais TMF mais je ne savais pas qu’ils avaient un forum. A vrai dire tout ce que je savais, c’est que les titres qu’ils recommandent font +15% dans la journée lol

Tant qu’on est dans le partage, je conseille aussi :

- Innovation ETFs by ARK Invest | Innovation is Key to Growth : Le site d’ARK Invest, et leurs ETFs centrés sur l’innovation,
- Leur blog : Blog Listing - ARK Invest
- Les HF funds / shortsellers, j’en ai déjà évoqué certains : Citron Research | Executive Editor Andrew Left | Publishing Since 2001  Hindenburg Research – Investigative Research & Reporting Muddy Waters Research | Due diligence-based equity research on Chinese companies
- Le livre 100 Baggers : Stocks that Return 100-to-1 and How to Find Them
- Les subreddits Lose money with friends! et Stocks - Investing and trading for all à condition de savoir séparer le bon grain de l’ivraie

Edit : j’ai oublié l’application Simply Wall St pour filtrer rapidement le marché selon ses propres critères ou des screeners pré-configurés.

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Favoris 23    33    #6 06/12/2020 16h02

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On parle de plus en plus sur ce forum de bulle notamment sur les valeurs technologiques à forte croissance potentielle. C’est une interrogation qui est légitime, d’autant qu’un parallèle est souvent établi avec l’effondrement des valeurs technologiques du Nasdaq en l’an 2000, ruinant de nombreux épargnants. Je propose une rapide étude autour de deux axes : sommes-nous réellement dans une bulle, et quelle stratégie faut-il adopter dans ce contexte ?

Comme toutes mes interventions sur ce forum, il s’agit d’opinions personnelles que je livre dans un but éducatif. Les avis que j’exprime sur le marché en général ou sur des titres en particulier, ne sont en aucun cas des recommandations d’achat ou de vente. Chacun doit faire son propre travail d’analyse avant d’investir, ou se faire conseiller par un professionnel.

Sommes-nous réellement dans une bulle ?


Je ne vais pas trop m’attarder sur ce point car il a déjà été abordé à de nombreuses reprises sur ce forum et ailleurs. Les politiques monétaire ultra accommodantes des banques centrales mondiales, qui déversent littéralement des milliards sur les marchés financiers, tout en maintenant des taux à zéro voire négatifs dans certaines régions ont complètement changé les règles du jeu. C’est une situation insolite.

On peut noter comme l’une des conséquences une forme de décalage du risque : aujourd’hui ce sont les banquiers centraux et non plus les assureurs qui achètent les obligations souveraines. Les assureurs sont contraints de se tourner vers la dette privée, les infrastructures, les stratégies alternatives de titres à revenus fixes, et le private equity.

L’investisseur privé quant à lui a le choix entre du cash pour lequel la banque facture des taux négatifs, l’espérance d’une plus-value sur des métaux précieux qui ne rapportent rien, de l’immobilier commercial dont les locataires sont fragilisés, du résidentiel qui ne rapporte plus rien dans les villes majeures, et le marché des actions valorisé à 20 fois les bénéfices pour le MSCI World, 25 fois pour le SP500, bien au delà de son multiple historique de 16. En réalité, l’investisseur intelligent n’a plus vraiment d’autre choix que de se tourner vers les actions !

Le marché dans sa globalité est-il dans une bulle ?


Oui dans l’absolu, il est incontestable que selon les ratios habituels (P/E, etc), le marché fait payer très cher ses bénéfices. Le Shiller PE est à un niveau inégalé depuis la bulle de l’an 2000. Nous sommes incontestablement au stade inconnu d’une bulle créée par les banquiers centraux.



Non par comparaison. Comparativement aux alternatives, un earnings yield de 5% sur un portefeuille diversifié d’actions comme le MSCI World apparaît à juste titre comme une excellente affaire.

Tant que les banques centrales continuent de maintenir leur politique ultra accommodante, il n’y a aucune raison de croire que cette situation va changer. La prime de risque du marché actions paraît même plutôt généreuse en ce moment. Je pense qu’il n’y aucune raison d’être inquiet du niveau du marché en général, tant que les banques centrales continuent dans leur lancée :



Pour mémoire, cette politique semble être acquise jusqu’à au moins 2023. Aucun nuage ne pointe à l’horizon. N’oublions pas qu’entre la première fois où l’exubérance irrationnelle des marchés a été évoquée par Alan Greenspan, président de la FED, et le krach de l’an 2000, 3 ans se sont écoulés. 3 ans d’une vie d’adulte sans investir, c’est une perte énorme !

Ce point étant clarifié, étudions maintenant plus en détail les segments "chauds" de ce marché.

Une bulle est-elle en train de se former sur certains segments du marché ?


C’est une toute autre question qui n’a rien à voir avec la première. Je vois qu’on fait souvent l’amalgame entre valeurs technologiques à forte croissance potentielle, les sociétés de voitures électriques, énergies renouvelables, "Covid-plays", les sociétés chinoises, les sociétés stars des réseaux sociaux, etc. Ces sociétés ont généralement deux points en commun :

1. Elles ne dégagent pas de bénéfices,
2. Elles se payent très cher, 50x les ventes est devenu la norme.

A. Les voitures électriques et les énergies renouvelables : ce sont des sociétés qui pour la plupart en sont au stade du lancement de produit (Nikola, etc), il n’y a donc pas de chiffre d’affaires. Ce sont de véritables tickets de loterie. Elles font parfois +/- 30% dans la journée sans réelle nouvelle, suite à de l’agitation sur les réseaux sociaux. Je ne suis pas spécialement surpris, il y a eu de tout temps des industries sujettes à de l’hyper-spéculation : biotechs, internet, etc. Il suffit simplement de se tenir à l’écart.

B. Les sociétés chinoises : c’est une expression que j’ai déjà utilisée à plusieurs reprises, la Chine est à la fraude boursière ce que la Silicone Valley est aux entreprises technologiques. Il est facile de trouver sur les sites d’actualité financière tout un tas d’articles pour étayer ce propos. Je pense qu’il y a assez de belles valeurs pour ne pas faire prendre de risque à son capital dans un pays communiste où la fraude est tradition, où la contrefaçon est coutume, et où la propriété privée n’est qu’un concept. Il y a certainement des valeurs promises à un bel avenir, mais je pense tout simplement que le jeu n’en vaut pas la chandelle.

C. Les "Covid-plays" : ces sociétés auxquelles le Covid a fortement bénéficié, et dont le cours a littéralement explosé. Zoom vient tout de suite en tête, suivi de Peloton, Netflix, Amazon, mais aussi certaines boîtes de santé, d’e-commerce, etc. Je pense que tout n’est pas à jeter. Il y a clairement un problème de spéculation avec Zoom à 100x les ventes, mais toutes les "Covid-plays" ne me paraissent pas dans une situation aussi spéculative car je pense que le monde a profondément changé. Avec l’arrivée du vaccin, il convient d’être très prudent vis-à-vis de ses investissements dans cette catégorie du marché.

D. Les stars des réseaux sociaux : Principalement le réseau r/wallstreetbets qui compte plus d’1,7 millions d’abonnés - des "dégénérés", comme ils se surnomment eux-mêmes. On y trouve de tout, ça va de la boîte en faillite (Hertz, Kodak), à la boîte massivement shortée sur laquelle ils essayent de provoquer un short squeeze (GameStop), en passant par la belle IPO récente qu’ils font tripler en un mois (Palantir), de la voiture électrique (NIO) ou encore Tesla que je ne sais pas trop comment qualifier. Pour savoir quelle est la boîte du moment sans avoir à mettre les mains dans le cambouis, il y a ce site qui tracke le nombre de posts par société : WSBtrack.

Tout n’est pas à jeter sur r/wallstreetbets, compte tenu du poids du lectorat, en arrivant assez tôt sur les dossiers il y a de l’argent à faire à condition de savoir sortir au bon moment. C’est là bas que j’ai pioché l’idée GameStop que j’ai en portefeuille, si réellement ils arrivent à provoquer un short squeeze la plus-value sera massive. C’est eux qui ont propulsé NIO et Palantir. Ne sous-estimez pas leur puissance, avec 1,7 millions d’abonnés qui travaillent principalement sur des options, c’est la puissance de feu d’un gros hedge fund contrôlé par un cerveau d’adolescent.

Ces quatre catégories de titres représentent la quintessence de la bulle. Les sociétés sont faciles à identifier et ne sont généralement pas comprises dans les grands indices, il est donc facile de les éviter. J’ai choisi de ne pas les exclure, dans une part ultra-minoritaire de mon allocation, dans un objectif court-termiste et spéculatif - ce sont des "momentum-plays". Je les qualifie "d’achat spéculatif" lorsque je les rentre en portefeuille. Ces entreprises n’ont rien à voir avec la majorité de mon portefeuille, actuellement seul GameStop rentre dans cette catégorie (1 titre sur 22). Je ne pense pas que cette bulle soit prête d’éclater, je la vois plutôt une nouvelle catégorie de "parieurs".

Pour l’anecdote, c’est grâce à un groupe de ces "dégénérés" sur Discord que je suis tombé sur fuboTV. Pendant qu’ils faisaient leur pump and dump, j’ai étudié les résultats (j’exclus de cette façon 95% de leurs trades) et j’ai été stupéfait par le potentiel de la valeur. J’ai creusé, et pris la décision de rentrer sur le titre non pas dans un but spéculatif mais comme un véritable investissement - alors que les dégénérés étaient en train de vendre leurs options en plus-value. Cela m’a permis d’entrer sur le titre 3 semaines avant que les gourous de Twitter s’y intéressent. Actuellement je me penche sur d’autres dossiers pumpés. Tout n’est pas à jeter.

Quelle stratégie faut-il adopter dans ce contexte ?


Un excellent investissement pour certains peut être une véritable catastrophe financière pour d’autres. La différence entre les deux ? Le sens du timing : savoir quand il faut entrer, et quand il faut se retirer.

Sans être un génie, travailler son timing permet d’avoir un avantage concurrentiel énorme sur le marché. Il faut réussir à faire complètement abstraction des données passées et ne se concentrer que sur le futur. Je fais évidemment allusion aux ratios et autres méthodes de valorisation que nous avons tous appris dans "L’Investisseur intelligent" mais qui ne sont plus d’aucune utilité dans le monde des taux à zéro et des trilliards de stimulus. C’est beaucoup plus difficile que ça en a l’air, car cela nécessite de se défaire complètement du biais d’ancrage que nous avons tous. Warren Buffett cite souvent le hockeyeur Wayne Gretzky pour illustrer l’importance de ce concept : « Je patine vers l’endroit où le palet va être, et non vers là où il a été ».

Le MSCI World prend tout son sens


Je reste convaincu qu’un investissement progressif 100% ETF World reste la meilleure solution pour 99% des épargnants. Aujourd’hui plus que jamais, avec un World unique plus de souci de "rotation sectorielle", de bulle sur tel ou tel titre, zone géographique ou segment de marché, de market timing, etc. Ce doit être le choix par défaut, et tout ce qui s’en éloigne doit être mûrement réfléchi, y compris World Momentum et autres smart beta. Earnings yield : 5%, croissance estimée des bénéfices : faible.

Le Nasdaq 100


Quel est le dernier vrai pays capitaliste au monde ? C’est celui qui dispose de la devise de référence mondiale, de la plus grosse puissance de feu, de l’économie la plus développée et c’est le berceau mondial des innovations. On comprend facilement pourquoi le Nasdaq, l’index de la technologie étatsunienne, se paye plus cher en termes de P/E que le reste du monde : les perspectives de croissance ne sont pas du tout les mêmes. Earnings yield : 3%, croissance estimée des bénéfices : 15% par an. Je pense que les entreprises du Nasdaq 100 vont continuer de surperformer le reste du monde dans les années à venir.

Les valeurs technologiques à forte croissance potentielle


On rentre enfin dans le vif du sujet.

Quel est le point commun entre Amazon, Google, Apple, et Visa ? Leurs actions ont toujours été surévaluées. Pourtant, elles ont toujours été des monstres de croissance, et aujourd’hui, leurs bénéfices sont carrément pharaoniques. En se basant sur les ratios habituels P/E et compagnie, personne ne les aurait acheté. Idem pour SalesForce, Tesla, et beaucoup d’autres dossiers : le retour à l’actionnaire a été incroyablement élevé, même en rentrant "trop tard" sur ces dossiers surévalués.

La plupart de ces superbes entreprises n’a pourtant pas dégagé le moindre centime de bénéfice pendant des années, alors que leur capitalisation boursière ne cessait de progresser. Pourquoi ? Parce-ce que cela fait partie de la stratégie des entreprises d’innovation : développer les ventes, réinvestir pour créer un "moat" et développer un réseau pour tenir la concurrence à distance, seulement après avoir pérennisé leur place de leader vient l’expansion de la marge et la génération de bénéfices.

J’ai francisé un schéma que j’avais trouvé sur internet, je trouve qu’il résume bien les différentes phases des entreprises cotées.



Partant de là, l’utilisation des ratios habituels P/E etc. n’a plus vraiment d’intérêt. Il vaut mieux se concentrer sur le taux de croissance des ventes, la marge brute, et le ratio P/S.

L’engouement pour la plupart des sociétés internet des années 2000 ne reposait sur aucun fondamentaux. Il n’y avait parfois même pas de business plan, il suffisait d’ajouter ".com" au nom de la société de le cours s’enflammait. Cela n’a strictement rien à voir avec les sociétés technologiques d’aujourd’hui.

Les sociétés qui m’intéressent :

- sont en forte croissance, 40% à 100% d’augmentation des ventes d’une année sur l’autre,
- disposent de revenus récurrents, elles sont peu sensibles aux cycles,
- bénéficient de grosses marges brutes,
- ont un "moat" important qui tient la concurrence à distance.

Amazon cotait 1,50 USD peu après son IPO en 1997. Aujourd’hui, une action vaut 3.162 EUR USD. Pour 500 USD investis sur Amazon en 1997, cela représente un peu plus d’un million USD aujourd’hui. Cet exemple illustre parfaitement le principe de l’asymétrie entre la perte maximale potentielle (-100%) et le gain illimité, particulièrement flagrant sur les titres de croissance. Alors oui, le risque de surpayer une entreprise est réel, mais sur le long terme, si la success story se confirme, cela n’aura pas grande importance sur le résultat final. Il n’y a pas besoin d’avoir raison à tous les coups, il suffit d’avoir quelques grands gagnants pour générer un CAGR important sur un portefeuille de 20-30 titres.

Aucun investissement n’est exempt de risque. Le style value sous-performe depuis une dizaine d’années, les dividend aristocrats n’ont pas fait mieux que le reste du marché ces dernières années (sans parler de la fiscalité…), quant aux fonds actifs, REIT, émergents, etc. je n’en parle même pas. Vu de l’extérieur, ça peut paraître suicidaire à certains de payer 30 ou 40x les ventes pour une société de croissance, en ce qui me concerne je dors bien mieux avec du Square, du Snap ou du Uber qu’avec du Total, Unibail, ou HSBC en portefeuille. La plupart des pertes de ma carrière d’investisseur, je les ai faites sur des titres dont le cours me paraissait "sous-évalué". Au contraire, la plupart des titres que j’ai eu du mal à acheter à cause de leur valorisation trop élevées, se sont finalement avérés être des multi-baggers : Lowe’s et Visa par exemple. On ne peut pas forcément en tirer une conclusion, mais à mon échelle le constat est sans appel.

De là à faire "all-in" sur Zoom ou Snowflake, il y a un monde ! On est chez les IH, pas sur reddit wink

Quant à ce fameux timing, il y a deux points que je surveille particulièrement :

- l’inversion de la courbe des taux qui sera probablement un signal de vente immédiate : à confirmer le moment venu,
- un éventuel resserrement de la politique monétaire étatsunienne.

En attendant, je continuerai de suivre les résultats des entreprises en portefeuille, qui doivent délivrer une forte croissance trimestre après trimestre sans quoi la sanction sera immédiate (la fiscalité n’a rien à voir dans mes décisions d’achat ou de vente). Ce n’est pas un portefeuille "buy and hold", c’est un portefeuille "buy and reevaluate".

Quant aux renforcements/nouveaux achats, j’ai remarqué qu’il valait mieux entrer en plusieurs fois. Un peu tout de suite peu importe le cours, un peu si les trimestriels confirment la tendance, et des renforcements si ça retrace un peu et que la thèse est toujours valide. Ce n’est pas une recette miracle mais jusqu’à présent ça fonctionne plutôt bien.

Conclusion


A mon avis, toute l’épargne "investissable" c’est à dire pouvant être bloquée avec certitude sur un horizon d’au moins 7 ans devrait être investie sur un MSCI World. A condition de ne pas être effrayé par la technologie, une allocation sur le Nasdaq 100 devrait également être considérée. Ceux qui ont à la fois de l’intérêt pour l’innovation, l’envie de surperformer les indices, le temps de suivre des résultats d’entreprises, et un portefeuille assez important pour qu’une partie minoritaire puisse être diversifié sur 20-30 lignes, peuvent considérer des entreprises d’ultra-croissance qui devraient continuer de surperformer dans l’environnement actuel.

Plus personnellement, j’ai conscience qu’une fois de plus, ma thèse va à l’encontre de l’opinion publique : je considère cela comme un point positif, car dans ma carrière d’entrepreneur et d’investisseur, c’est en état à contre-courant que j’ai réussi à dégager de solides bénéfices. J’ai beau lire et relire les arguments  sur ce forum, je ne suis pas convaincu par leurs arguments. D’ailleurs, leur performance (quand elle est publiée) ne me fait pas rêver.

Dernier point, pour mettre les choses en perspective, je rappelle à ceux qui nous rejoignent en cours de route que le portefeuille que je présente sur cette file représente à ce jour une toute petite fraction de mes avoirs financiers que je peux me permettre de perdre intégralement, l’essentiel étant investi en ETF World + Nasdaq. C’est toute l’idée d’un "bac à sable" qui risque si j’ai tort de se transformer en "sables mouvants" (expression de Scipion qui m’a bien fait rire) lol

_________________________________

@crowax : j’ai vendu tous mes titres Keyrus aux alentours de 2,20 EUR - sans regret aucun !

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6    #7 06/12/2020 16h53

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Le PE Shiller est un indicateur assez mauvais pour moi, il ne tient pas compte de deux choses importantes, la croissance et les taux d’intérêts.

Si le marché à une croissance potentiel plus élevé qu’il y a 20 ans il est normal que le PE se paie plus chère (le poids des GAFAM dans les indices est énorme et leur croissance aussi, ce qui n’était pas le cas des grosses capitalisations des années 90, surtout industriel et pétrolière).

Le rendement des obligations du trésor US dans les années 90 étaient autour des 6% pour le 10 ans ( ce qui représente un PE de 16, contre 15 à 20 pour les actions à cette période), sur les 10 dernières années on a été à 2% en moyenne (soit un PE de 50) il est donc normal aussi de se point de vue que le marché action puissent se payer plus chère.

Un PE de 33 me parait plus bon marché à l’heure actuel au vu de ces éléments, qu’un PE de 20 dans les années 90.

LE 10 ans us https://fred.stlouisfed.org/series/DGS10/

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Favoris 3    11    #8 07/12/2020 22h46

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Cher Lopazz,

lopazz a écrit :

Les avis contradictoires sont bienvenus, c’est dans la diversité que se trouve la richesse de ce forum.

C’est aussi mon cas et je pense que ces échanges entre intervenants ayant des visions contraires sont très enrichissants.

lopazz a écrit :

En préambule je tiens à rappeler que je suis un investisseur de long terme. J’ai détaillé ma philosophie dans mon dernier message. Je ne spécule donc pas plus que vous, qui pariez sur la baisse de Tesla via des produits dérivés, ou qu’un investisseur value, qui in fine, investit dans des entreprises qu’il considère comme sous-cotées, dans l’espoir d’une remontée du cours. Je ne m’interdis pas un "coup" de temps en temps, mais j’avoue une certaine lassitude car j’ai réalisé que je suis beaucoup plus agacé par une perte spéculative, qu’excité par un gain de même nature.

Pour ma part, ma définition de la spéculation est d’acheter des valeurs sans considération de leur valeur intrinsèque, dans l’espoir de les revendre à un prix plus élevé à quelqu’un d’autre.

In fine, une entreprise vaut ses flux de trésoreries actualisés, ni plus ni moins. Même si le "marché" peut plus ou moins discounter ces flux, en assignant des multiples plus ou moins élevés. Je ne considère pas ma vision négative de Tesla comme de la spéculation: je suis convaincu que l’entreprise vaut bien moins que son niveau de valorisation actuel. Après, il y a effectivement d’autres éléments à prendre en compte et qui peuvent rentrer dans la définition de la spéculation, comme le timing / les catalyseurs (par exemple: je sais que Nikola ne vaut pas grand chose, mais j’ai acheté mes puts en fonction de certaines dates qui pouvaient avoir un impact sur le cours). Sur le cours terme, le marché est une machine à voter. Sur le long terme, une machine à peser.

lopazz a écrit :

Je constate que votre analyse est biaisée, vous oubliez un point fondamental : la politique monétaire. Dans un monde ou les taux sont à zéro ou négatifs, et où les banquiers centraux achètent chaque mois pour des milliards de dollars d’actifs financiers, la croissance est devenue rare, et ce qui est rare est cher. C’est ce qui explique l’expansion des multiples dans les industries en croissance. J’affirme avec un niveau de certitude élevé que cette fois c’est différent, du moins tant que les banques centrales continuent dans leur politique ultra accommodante.

Je n’oublie pas ce point. Je l’entends même régulièrement chez les investisseurs qui ont le même type de valeurs que celles que vous avez un portefeuille. Puru Saxena doit même le répeter tous les jours smile

Permettez-moi de revenir sur ces points, car je trouve l’argument scabreux:

1) "La croissance est devenue rare. C’est ce qui explique l’expansion des multiples dans les industries en croissance."
Est-elle vraiment si rare que ça? Une entreprise comme Amazon est aujourd’hui en croissance de 40%. Alphabet, Facebook, Microsoft sont en croissance de 15%-20%.

Ces entreprises ont vu leurs cours grimper de 20%-40% depuis le début de l’année. De bons résultats, mais certainement pas une multiplication par 4 ou 10 de leurs cours, comme certaines autres valeurs qui n’ont pourtant pas des niveaux de croissance significativement plus élevé (Fastly par exemple, en croissance de "seulement" 40% - comme Amazon - et qui a vu son cours être multiplié par plus de 4, alors qu’elle n’était pas spécialement bon marché en début d’année).

Qu’est-ce qui justifie d’après vous ce différentiel de traitement?

2) Peut-être alors que c’est à cause des taux à 0? Dans ce cas:
- Pourquoi les valeurs européennes ont-elles sous-performé depuis des années alors que ça fait belle lurette que nous avons des taux négatifs en Europe?
- Pourquoi les valeurs qui peuvent être assimilées à des substituts d’obligations n’ont-elles pas explosé? (au hasard, Altria est en croissance et s’échange toujours à un FCF yield de 10% et un dividende de 9%)
- Surtout, pourquoi cette politique ultra-accommodante ne bénéficie-t-elle qu’à une infime partie du marché (les SaaS et les fabricants de voiture électrique)? Et que bizarrement, il s’agit de la partie du marché la plus discutée sur WSB, comme a dû l’être le cannabis en son temps?

lopazz a écrit :

Le risque de surpayer est réel : je l’ai indiqué en ces termes dans mon dernier message. Mais sur le long terme, ce n’est pas si important, tant que l’entreprise continue de délivrer une croissance et une exécution impeccable : ceci implique un monitoring constant du portefeuille et des résultats des entreprises qui le composent. Peu importe à l’époque si vous aviez payé Amazon 20, 50, ou 100 USD, le titre cote aujourd’hui 3200. Si mon portefeuille est composé de 20 entreprises, je m’en fiche qu’il y en ait 19 qui déposent le bilan, aussi longtemps que j’en attrape une dont le cours fait x100. Je grossis le trait mais vous voyez l’idée.

Là aussi, je ferais attention, notamment aux comparaisons avec Amazon.

1) Amazon était une petite entreprise lors de son IPO avec une market cap de moins de $0.5B. Comparons avec certaines entreprises à la mode actuellement:
- Fastly: $10B
- Etsy: $20B
- Crowdstrike: $38B
- Docusign: $44B
- Snowflake:$110B
- Zoom: $115B
- Shopify: $132B

Juste pour situer les ordres de grandeur, un x100 sur la plus petite de ces valeurs veut donc dire qu’elle atteindra presque la capitalisation d’Amazon ou d’Apple (sans compter la dilution… Donc en réalité bien plus).

2) Amazon avait (et a sû créer) un TAM absolument gigantesque: le monde entier peut passer par Amazon pour n’importe lequel de ses achats de consommation. Ils gèrent le cloud pour de nombreuses entreprises via AWS. C’est une plateforme de revente pour vendeurs third-party.
Alors que les entreprises ci-dessus (à l’exception peut-être de Shopify) sont toutes sur des segments hyper spécialisés, souvent en B2B, et donc des TAM beaucoup plus limités.

Dans le même genre, la référence serait donc plutôt Salesforce, qui doit avoir un des TAM les plus larges dans les logiciels à destination des entreprises. Salesforce capitalise $200B: imaginons qu’un Docusign atteigne un jour la taille d’un Salesforce. La capitalisation serait multipliée par 5 (un peu moins, mais j’arrondis). Cela fait déjà une division par 20 de votre hypothétique x100.
(si l’on préfère un exemple B2C, $200B, c’est également la capitalisation de Netflix, qui est incroyablement dominant sur le streaming).

Pour atteindre ce résultat, il faudrait que Docusign multiplie ses revenus par 20 (pour atteindre le même niveau de revenus que Salesforce). Si l’on applique le taux de croissance actuel (très généreux, puisqu’on ne tient donc pas compte d’un ralentissement dû à une taille de plus en plus importante), cet objectif sera atteint dans … 9 ans.

x5 en 9 ans, cela fait tout de même 20% annualisé me direz-vous. Sauf que je n’ai pas tenu compte de la dilution (mettons 15% par an): votre rendement tombe à 18%. Et qu’encore une fois, j’assume un +40% annuel, sans aucun ralentissement (il suffit de voir les trajectoires d’Alphabet / Facebook pour se rendre compte que c’est beaucoup trop optimiste).

Donc: si Docusign devient aussi dominant que Salesforce dans le monde de l’entreprise, et parvient à atteindre la même taille (le tout en un temps record), vous aurez généré 18% annualisé.

J’ai choisi Docusign de manière totalement arbitraire (je ne crois pas que vous l’ayez en portefeuille), mais c’est interchangeable avec à peu près tous les noms du même type.

Le risque évidemment, c’est que cela n’arrive pas (n’est pas Salesforce qui veut, encore moins en 9 ans). Le risk-reward ne me semble vraiment pas à votre avantage: 18%, c’est à peu près ce que pourrait vous rapporter de manière beaucoup plus sûre une valeur comme Alphabet, d’après moi.

3) Alphabet justement, parlons en.

Vous conviendrez qu’il s’agit d’une entreprise absolument extraordinaire: moat énorme, croissance élevée depuis plus de 15 ans, marges et FCF incroyables.

Au moment de son IPO, Alphabet avait une croissance des revenus de: +107% en 2005, +79% en 2006, +56% en 2007. Au moins aussi bien que toutes les valeurs que vous mentionnez.

Depuis l’IPO, le cours d’Alphabet a été multiplé par 19 (22% annualisé). De quoi écraser le S&P 500.

But here is the catch
: Alphabet s’échangeait à 10x les ventes lors de son IPO. Si vous aviez payé 100x les ventes (sous prétexte que la valorisation n’était pas vraiment importante pour un business aussi extraordinaire et avec une telle croissance), vous auriez généré… 4% annualisé sur 15 ans (certes mieux que le Livret A, mais clairement votre argent aurait mieux fait d’être investi ailleurs).

lopazz a écrit :

Vous semblez très pessimiste sur de nombreux dossiers de croissance, notamment Tesla sur lequel vous réitérez votre scepticisme depuis 2013 alors que le titre a gagné 1700% depuis votre premier message. Vos arguments sont solides, mais n’êtes-vous pas victime d’un biais d’ancrage ? A mes yeux le plus important en bourse, c’est de gagner de l’argent, pas d’avoir raison. S’il faut savoir changer d’avis pour y arriver, qu’à cela ne tienne, ce ne sera pas la première fois que je réorienterai ma stratégie.

Absolument pas. Mon portefeuille est plutôt orienté croissance (Amazon et Alphabet sont mes deux positions les plus larges, et comme je l’ai dit Amazon croit aussi rapidement ou quasi-aussi rapidement qu’un Fastly ou Docusign - je me permet donc de la classer en "valeur de croissance"! Je ne parle même pas de Tesla qui a affiché une croissance de seulement 15% l’an dernier).

Mais je pense que la croissance ne fait pas tout, et surtout qu’elle ne justifie pas en elle seule de payer n’importe quel multiple. Ce qui me dérange avec la croissance telle que vous la définissez, et que je trouve très dangereux, c’est de justifier pouvoir payer n’importe quel multiple pour une valeur qui affiche aujoud’hui 40% ou 60% de croissance. Sous prétexte que ça aurait marché pour Amazon (quoique je n’en suis pas sûr, mais malheureusement les données auxquelles j’ai accès ne remontent pas jusque là).

Ce que je vous dit, c’est que cette méthode n’aurait pas marché pour Alphabet. Ni pour Facebook. Ni pour Visa et Mastercard. Autrement dit, si vous aviez payé 100x les ventes, ou même 50x les ventes, pour ce que je considère être les 4 dernières plus belles IPOs de l’histoire, vous auriez sous-performé le marché.
Pensez-vous que les entreprises du type Fastly, Snowflake, Crowdstrike, Docusign etc soient à ce point supérieures à Alphabet, Facebook, Visa, Mastercard? Qu’elles ont des marchés bien plus larges, sur lesquels elles vont avoir une position dominante et de quasi-monopole?

Au final, j’essaie juste de ne pas juger une valeur ou une thèse d’investissement en me basant uniquement sur l’évolution du cours de l’action: est-ce que toutes les valeurs que vous avez en portefeuille sont foncièrement différentes aujourd’hui par rapport à il y a un an? Je ne crois pas. Pourtant, vous avez acheté aujourd’hui, après que leur cours ait explosé - et cette explosion est la seule différence - mis à part pour certaines une légère accélération de la croissance lié au Covid.

En 2017 j’avais regardé Etsy et Sea Ltd. Ça n’intéressait personne à l’époque. En 2015, j’avais Paypal en portefeuille, mais on n’appelait pas ça "fintech" (et ça a végété pendant plus de 2 ans). Auriez-vous été aussi excité que ça par ces valeurs? Si elles étaient si belles que ça, ne croyez-vous pas qu’elles vous auraient intéressé avant que leur cours ne soit multiplié par 10? A méditer… (sans toutefois vouloir vous faire changer d’avis, ce n’est pas mon but!)

******

D’une manière générale, si vous êtes à la recherche de 100-bagger, je vous recommande d’ailleurs de lire les études sur le sujet. L’expansion des multiples de valorisation joue un rôle important.

Enfin, je ne peux que conseiller de ne pas se limiter à la tech: parmi les meilleurs performances des 10-15-20 dernières années, on retrouve Domino’s Pizza, Monster Beverage, Tractor Supply, … Je vais même vous faire une confidence: en 2017, j’ai investi sur ce qui allait devenir un 35-bagger en 3 ans (vous avez bien lu). Evidemment, j’ai revendu trop tôt - je serais sinon déjà en train de siroter des cocktails sous les cocotiers. Est-ce qu’il s’agissait d’une entreprise à la pointe de la technologie? D’une SaaS? D’une biotech? D’un fabricant de voiture électrique? D’un réseau social à la mode? Rien de tout ça: il s’agissait d’une entreprise qui fournissait… Des films de protection pour voiture (XPEL).

Dernière modification par SirConstance (07/12/2020 23h51)

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Favoris 3    4    #9 11/12/2020 02h14

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Alors là corran… Vous frappez très, très fort. J’ignore comment ce SPAC est passé sous mon radar. J’ai vite regardé suite à votre post… j’ai du me frotter les yeux quand j’ai vu les chiffres ! J’ai immédiatement rouvert IB et j’en ai pris une ligne lol

Permettez que je présente le titre.

Foley Trasimene Acquisition Corp. II (BFT:NYS)


Un article (digeste) en version libre qui présente le deal

Le deal valorise Paysafe à 9 milliards USD, une broutille quand on voit que l’IPO de Doordash vient de lever 60 milliards pour 2 milliards de ventes.



Le PDG



Forcément, la comparaison avec Square vient à l’esprit. Sur la base d’aujourd’hui, facile, Paysafe gère les mêmes volumes de paiement mais vaut 10 fois moins que Square, c’est à peine croyable.

Sur la base de 2015 (IPO de Square), on obtient cette comparaison :



Vous avez raison, la croissance prévisionnelle est inférieure aux titres sur lesquels j’investis dans le cadre de ce portefeuille. Mais à ce prix je ne résiste pas… c’est presque du value wink

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12    #10 20/12/2020 17h14

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Bonsoir SirConstance,

SirConstance a écrit :

Je contribue effectivement à d’autres forums, et commente en utilisant la tonalité appropriée au lieu.

Concernant la tonalité employée dans vos propos que j’ai rapportés, si vous pensez qu’il est "approprié" de faire preuve de condescendance à l’égard des abonnés de ma file, cela n’engage que vous. Comme je l’ai précisé, j’ai moi aussi par le passé eu des propos qui dépassaient ma pensée donc je ne vous jette pas la pierre, je vous demande juste un peu de retenue.

Au sujet des investisseurs qui sont tentés de me suivre sur mes mouvements, je vous invite à reprendre mes messages et à compter le nombre de fois où j’invite à la prudence, en précisant que ce portefeuille ne représente qu’une toute petite partie de mes avoirs financiers et de mon patrimoine global. Le seul conseil que je donne, c’est de faire son propre travail de recherche et de ne pas reproduire bêtement le portefeuille d’un anonyme qui publie sur un forum, ceci dit je crois que les lecteurs sont beaucoup moins naïfs que vous ne semblez le croire.

Je publie sur ce forum (et nulle part ailleurs) l’intégralité de mes mouvements en temps réel car il m’a été reproché ici même il y a quelques mois un manque de transparence. Depuis 8 ans, je partage mon parcours d’investisseur et le fruit de mon travail en « open source », de façon complètement désintéressée : je n’ai jamais touché le moindre Euro de qui que ce soit pour mes publications. Chacun sera libre d’y trouver son compte, ou de se désabonner de mes publications.

Mais surtout, je partage mes convictions, tout en restant à l’écart des batailles de chiffres et des échanges d’arguments, qui sont une véritable perte de temps, principalement lorsque la connaissance du dossier n’est pas uniforme parmi les participants.

Par exemple, concernant fuboTV :

SirConstance, le 18/12/2020 a écrit :

Je n’ai que survolé le dossier que très rapidement, et je vois un certain nombre de risques.

Si vous aviez étudié le dossier, que vous opposez à ESPN+/Disney, vous auriez été étonné d’apprendre que le groupe Disney fait indirectement partie des actionnaires de fuboTV, à travers la détention de 6,6 millions d’actions préférentielles convertibles, soit 13,2 millions d’actions standard selon la parité. Chacun en tirera la conclusion qu’il souhaite.

Pour ne pas polluer la file et afin que chacun puisse faire ses devoirs, voici un court résumé de la thèse fuboTV et une interview de son CEO en date du 18 décembre 2020. Je ne prendrai plus part aux discussions interminables concernant tel ou tel titre qui serait surévalué.

SirConstance, le 18/12/2020 a écrit :

Evidemment, chacun est responsable de ses actes et de faire ses devoirs; je sais aussi que votre objectif n’est pas de promouvoir vos positions pour créer de la demande et du momentum supplémentaire.

Cette partie de votre message m’a fait réfléchir sur un point. Peut-être serait-il préférable que je publie mes mouvements en fin de mois ? Ce serait dommage d’un point de vue transparence car je réagis souvent très vite à des publications, mais peut-être serait-ce préférable afin que personne ne puisse sérieusement imaginer que je cherche à « créer de la demande et du momentum supplémentaire » sur des sociétés américaines qui pèsent plusieurs milliards de capitalisation. Qu’en pensent nos lecteurs ?

Pour finir ce message sur une note plus légère, plutôt que de venir chaque semaine m’avertir sur mon portefeuille composé de « bouses » surévaluées qui perdent de l’argent, je vous invite à les vendre à découvert 😊

Beaucoup de succès à nous tous !

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10    #11 02/01/2021 03h39

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Je profite de cette période de fêtes pour clarifier et regrouper en un seul message la stratégie de ce portefeuille (mise à jour en page 1).

1. Il s’agit d’un portefeuille expérimental qui représente quelques % de mes valeurs mobilières, le reste étant composé d’un mélange de MSCI World/World Momentum/NASDAQ. L’intérêt est la stimulation intellectuelle avant tout ; j’y vois une façon de me tenir au courant de l’actualité financière et des changements structurels de notre société, que je trouve fascinants. Pour une durée indéterminée (probablement 18 mois, voire plus en l’absence de pic de volatilité), je m’astreins à ne pas dépasser un certain montant, ceci afin de reprendre doucement la main après avoir été converti à la gestion indicielle. Pendant cette première phase, la valeur du portefeuille restera comprise entre 100 et 250k€. La seconde phase dépendra des résultats de la première et de l’intérêt que j’aurai porté à cette expérience. Le portefeuille sera toujours concentré sur 15-25 lignes, d’une part parce-que je n’ai aucune vocation à collectionner les lignes, d’autre part parce-que l’impact d’une ligne qui prend +200% doit pouvoir se répercuter franchement sur la performance.

2. L’objectif est de surperformer le NASDAQ 100, sans utilisation du levier. Il s’agit du benchmark le plus pertinent car ce portefeuille sera, a priori, principalement composé d’entreprises cotées au NASDAQ Composite, mais aussi parce que le NASDAQ 100 est l’indice large qui a délivré le plus de performance au cours de cette dernière décennie : c’est un challenger de taille. Enfin, cela fait du sens à titre personnel car à défaut de prendre part à cet exercice, j’aurais investi ces fonds sur l’ETF iShares NASDAQ 100. A titre indicatif, je comparerai également la performance à un ETF S&P500 et MSCI World. La performance de tous les instruments sera toujours indiquée en EUR, effet devise inclus.

3. Celui qui a raison sur les marchés, c’est celui qui gagne de l’argent : en bourse c’est comme cela qu’on compte les points. Mon objectif n’est pas de convaincre ou de persuader, j’évite soigneusement les débats passionnés et je n’ai aucun intérêt pour les batailles de chiffres, qui sont une véritable perte de temps, principalement lorsque la connaissance du dossier n’est pas uniforme parmi les participants.  Si vous pensez que les sociétés de mon portefeuille sont surévaluées ou s’apprêtent à déposer le bilan, ayez le courage de vos opinions en vendant leurs actions à découvert plutôt que de polluer ma file de portefeuille.

4. Mes trois critères d’investissement principaux sont : l’existence d’un avantage concurrentiel élevé, la génération d’un revenu récurrent, et une forte croissance des résultats. J’apprécie également lorsque la marge est élevée, sans que cela soit absolument indispensable.

5. La valorisation de l’action n’a que peu d’importance à mes yeux. Pour simplifier à l’extrême, je pars du principe que ce qui n’est pas cher, l’est pour une bonne raison – et vice versa. Dans ma carrière d’investisseur, mes meilleurs retours m’ont été procurés par des actions considérées comme surévaluées au moment de l’achat. Et mes plus lourdes pertes, je les ai systématiquement concédées sur des « bonnes affaires ».

6. Sur un plan plus technique, j’accorde énormément d’importance au facteur momentum. D’abord de façon objective, en utilisant signaux de tendance, recherche de breakout, et ratios habituels, mais aussi de façon plus subjective en me fiant au « social sentiment » que je perçois sur les réseaux habituels. A cet effet j’utilise notamment Twitter, reddit, SeekingAlpha, The Motley Fool, et un serveur de trading Discord. Lorsque les signaux momentum sont en phase avec le sentiment du public, je suis capable d’ouvrir le feu même en l’absence des critères cités au 3.

7. Je n’hésite pas à changer fréquemment d’avis. Bien que mon style puisse probablement être qualifié de « growth x momentum », je ne suis aucun dogme et n’ai aucun sentiment pour telle ou telle action. Si le titre commence à chuter et que je considère m’être trompé, je suis capable de couper ma position sans tarder pour limiter la casse. A l’inverse, si le titre s’envole de façon démesurée et que je deviens nerveux face à sa valorisation, je n’hésiterai pas à sécuriser mes gains bien que je préfère laisser tourner les positions gagnantes. Je ne m’interdis pas non plus de prendre des positions spéculatives à la hausse comme à la baisse, ainsi que via l’utilisation de produits dérivés.

8. Je publie sur ce forum les mouvements de ce portefeuille en toute transparence. Depuis 8 ans, je partage ici mon parcours d’investisseur et le fruit de mon travail en « open source », de façon complètement désintéressée : je n’ai jamais touché le moindre Euro de qui que ce soit pour mes publications. Je suis heureux d’apporter ma modeste contribution à cette œuvre communautaire. Chacun sera libre d’y trouver son compte, ou de se désabonner de mes publications.

9. « Nous serions très naïfs de croire que nous n’allons pas être critiqués. Cela fait partie du jeu. Vous devez l’accepter », a déclaré Jeff Bezos dans une interview publiée par Business Insider en 2018. Je suis profondément heureux lorsque je croise la route de quelqu’un qui réussit mieux que moi, et j’ai tendance à m’en inspirer plutôt qu’à le dénigrer ou tenter de le discréditer. Jusqu’à présent, j’ai pris du plaisir à partager ; si cela devenait pénible peu importe la raison, il va de soi que je limiterai mes interventions.

10. Dernier point, et non des moindres : faites votre propre travail de recherche. Soyez prudents, lisez, éduquez-vous (ce forum est une mine d’or), et surtout, s’il vous plaît, ne tentez pas de reproduire bêtement le portefeuille d’un anonyme qui publie sur un forum. Nous avons chacun notre propre horizon d’investissement, tolérance au risque, stratégie d’investissement. Je ne suis pas un professionnel de la finance, mes publications ont un caractère éducatif et de divertissement uniquement, ce ne sont en aucun cas des conseils d’investissement.

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Favoris 1    16    #12 04/01/2021 20h47

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Après avoir passé d’agréables fêtes en famille malgré ce contexte un peu spécial, je me plie comme tout le monde à la tradition du pavé de début d’année. Je présente à tous mes collègues Investisseurs Heureux, mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année !

Seule vraie déception en cette période de fêtes, "L’Effet boule de neige", ce livre que j’avais commandé pour mon neveu croyant qu’il s’agissait d’un recueil de Noël, et qui s’est avéré être l’histoire d’un vieil homme qui n’aime pas la technologie. Heureusement j’ai pu le renvoyer sans frais 😉

Quelle année !


Si je vous demande qui est cette personne, qu’allez-vous me répondre ?



Un chanteur de country ? Un mannequin hipster de chez Têtu ?

PERDU !

Il s’agit d’un type au palmarès un poil douteux, à qui des investisseurs expérimentés (dont une partie du forum) ont signé un chèque en blanc de 4 milliards pour faire du shopping sur les marchés.

Bienvenue en 2020 !


IH qui mise en aveugle sur un SPAC, Sissi qui se lance dans les ETF de technologie chinoise, Miguel qui travaille ses options Tesla, Bibike et Corran qui cherchent à s’emparer du marché du cannabis en Floride, Fructif qui nous refile des plans épargne retraite… Manquerait plus que Tssm trade le Bitcoin sur Kraken ! Oh… wait !

Quelle année mes amis, quelle année !

Je passe pour un petit joueur, avec mes bouses surévaluées à 50x les ventes. J’essaye tant bien que mal de suivre la tendance, avec une stratégie stricte à base de "si c’est rentable je n’achète pas" ou de "la valorisation m’importe peu". Mais clairement, l’absence de Bitcoin, d’automobile électrique, et cette satanée diversification ont pesé sur ma performance. J’essayerai de faire mieux l’année prochaine, c’est promis !

Maintenant que le cadre est posé, rentrons dans le vif du sujet.

Pendant le krach…


J’avais la chance d’être quasiment liquide au début de la pandémie, j’ai donc profité de cette occasion inespérée pour faire un quasi all-in en mars/avril, sur des ETF. Un marché qui tape -30% est un signal d’achat fort, peu importe le contexte. Le Vix était monté à 85, du jamais vu depuis 2008 !

Je n’ai rien vendu de mes achats de mars/avril, au contraire j’ai renforcé régulièrement à chaque petite baisse sur les mois suivants, avec notamment une seconde vague de gros achats sur le pic de volatilité fin octobre/début novembre. Comme toujours depuis une dizaine d’année, la stratégie "buy the dip" a payé.

Deux enseignements à titre personnel :

- J’ai perdu trop de temps, par ennui, à trader les Futures et ce sacré Unibail pendant le confinement, avec des positions parfois trop élevées. Je m’en sors le cul propre - c’est le principal, mais j’aurais pu mettre à profit ce temps pour des choses plus utiles comme améliorer mon luxembourgeois ou peaufiner mes gestes techniques à Fifa 20,

- Même si les arguments en faveur d’un investissement unique sur le World sont tout à fait valides, le marché nous a à nouveau démontré qui sont les vrais patrons du monde développé. L’Europe se transforme en musée, le Japon vieillit mal, l’Océanie et le Canada font du sur-place, quant au reste du monde, ce n’est que corruption et monnaie de singe. A part quelques pépites par-ci par là, le Nasdaq semble être le dernier vrai bastion de la croissance organique.

Aujourd’hui…


L’immobilier physique m’intéresse de moins en moins. Le commercial fait grise mine, le résidentiel dans les grandes villes m’inquiète car je pense que le recours au moins partiel au télétravail encouragera la poursuite de l’exode urbain et de la baisse d’intérêt pour les grandes métropoles. Qui payera encore 1500 EUR de loyer pour un studio, s’il n’y a besoin d’aller au bureau qu’un ou deux jours par semaine ? Les rendements sont mauvais et ne justifient pas de s’encombrer avec des locataires. Ces dernières remarques ne s’adressent pas à ceux qui utilisent avec succès le levier du crédit, mais j’invite à la prudence ceux qui achètent aujourd’hui sur la base d’éléments financiers uniquement : n’oubliez pas la vue d’ensemble et intégrez ces éléments dans votre plan.

J’arbitre stratégiquement une partie de mon immobilier luxembourgeois compte tenu des récentes décisions du gouvernement actuel, décisions qui, couplées au changements structurels que évoqués ci-dessus, vont probablement freiner les hausses annuelles à deux chiffres dont nous avons bénéficié ces dernières années dans la capitale. Les perspectives annoncées en matière fiscale m’incitent également à réaliser, par prudence, certaines de mes plus-values immobilières sur les actifs non-core.

J’apprécie les options que me procure l’arrivée de ces liquidités dans le contexte actuel. Cela me permettra de faire de bonnes affaires si le sang coule à nouveau, et de renforcer ponctuellement mon allocation actions lors des pics de volatilité. L’année 2020, en plus d’avoir été rentable, aura servi à me prouver à moi-même que l’agitation ambiante n’influence pas mes décisions d’investissement.

Ceci dit, certaines valorisations m’inquiètent. Le recours massif aux options par des investisseurs néophytes et le comportement hallucinant des actions le jour des IPO prouve qu’il y a un nombre important de spéculateurs à la manœuvre actuellement.





Plus que jamais, il convient de maintenir une allocation d’actifs qui correspond à son profil de risque et à son horizon d’investissement.

En ce début 2021, je n’aime donc plus l’immobilier, toujours pas les obligations, ni le cash, ni les actions des pays émergents. J’aime encore moins le Bitcoin à 30k$ : "ça va très mal finir" comme dirait celui qui passe son temps à nous mettre en garde, dont j’ai oublié le nom. Je suis toujours neutre sur l’or.

Je pense que tout est en bulle actuellement, à part les métaux précieux et les matières premières, mais ces actifs ne m’intéressent pas car ils ne produisent pas de valeur. J’aime les actions des pays développés, surtout les US. Les banques centrales font tourner l’imprimante, je préfère donc le style growth plutôt que value : tant qu’il y a de la musique, on danse.

Et demain ?


Au préalable, j’aimerais citer Socrate (c’est toujours très chic), qui dit que la vraie sagesse, c’est de savoir qu’on ne sait rien. Partant de ce constat, investir sur la catégorie d’actifs qui a généré le meilleur retour depuis qu’il est possible de les mesurer, paraît un choix aussi logique qu’instinctif.

Dans tous les portefeuilles devraient figurer Apple, Microsoft, Amazon, Facebook, etc. Ces titres me paraissent absolument indispensables. J’ai retenu la solution de la facilité pour les intégrer, un ETF Nasdaq 100 en buy&hold. Pour mémoire, voici la triste performance du SP500 sans ses champions :



Plus spécifiquement, il me parait intéressant, dans le contexte actuel, d’investir sur trois tendances lourdes et incontournables de notre société :

- la digitalisation des moyens de paiement,
- la virtualisation des relations sociales et professionnelles,
- l’e-commerce et le contenu numérique,
- la révolution génétique

Mon portefeuille est dirigé en ce sens. Mes futurs achats, que j’espère sur repli, iront dans cette direction.

Les valorisations par les multiples


La prime de risque est élevée, ce qui revient à dire que les actions dans leur globalité ne sont pas si chères, cela a été discuté ici à plusieurs reprises. Concernant mes bouses surévaluées en particulier, j’aimerais faire un point rapide sur la valorisation par les multiples. A savoir que la plupart des sociétés sur lesquelles j’investis rentrent dans la catégorie "high growth" :



33,7x les ventes prévisionnelles, c’est très cher, un retour à la moyenne de ce ratio de valorisation semble inévitable à court ou moyen terme, comme cela a été souligné à plusieurs reprises sur le forum - je suis d’accord avec cette analyse, mais ça ne m’inquiète que partiellement.

Compression des multiples vs. croissance des revenus


On parle d’entreprise "high growth", comme on a tendance à oublier ce que ça veut signifie je le traduis en français : "croissance élevée". Les entreprises que je détiens en portefeuille voient leur revenu augmenter de +50%, +70+, +90% d’année en année : c’est absolument monstrueux. A titre de comparaison, Google c’est +10% TTM, LVMH l’un des chouchous du forum, c’est +12% (moy. 5 ans) et Netflix qui pousse pourtant très fort, c’est +26% TTM.

Alors, que se passe-t-il lorsque le multiple de valorisation baisse, mais que la croissance se poursuit ?



Surprise les amis, le cours de la "bouse" continue d’augmenter. Tout l’art réside donc dans la sélection des entreprises qui disposent des meilleures perspectives de croissance, et dans l’impitoyabilité dont il faut faire preuve au moindre signe de faiblissement, plutôt que dans la recherche d’une valorisation raisonnable.

La qualité se paye


Depuis que j’ai compris que les marchés étaient efficients dans leur très grande majorité, je me dis que les valorisations élevées sont souvent justifiées, surtout lorsqu’on parle de capitalisations de plusieurs milliards de dollars. Partant de ce constat, je préfère appliquer à mon portefeuille d’actions la même sélectivité qu’à mon portefeuille immobilier (dédicace à Tssm).

Ce raisonnement semble porter ses fruits sur tous les marchés Pour s’en persuader, il suffit de regarder l’évolution des prix des Rolex Daytona qui sont les plus recherchées, des Ferrari rares et mythiques (F40, F50, 360CS), ou encore de l’immobilier des arrondissements parisiens à un chiffre. On peut comparer l’évolution des prix avec la cote des Breitling qui sont moins recherchées, des Ferrari plus "ordinaires", ou du prix du m² en première couronne parisienne. A de très rares exceptions, ce qui était déjà considéré comme surévalué à l’époque, l’est encore plus aujourd’hui.

La puissance du troupeau


Peu importe que votre entreprise préférée soit super rentable, n’ait pas de dette, et qu’elle cote 3 fois moins que son actif net : s’il n’y a personne pour s’en rendre compte et acheter ses actions, leur cours ne montera pas et vous ne gagnerez pas d’argent (ne me parlez pas de dividende ou comment le management avoue subtilement son échec en matière d’allocation de capital).

Je le répète encore une fois car c’est primordial. Si personne n’achète les actions de votre pépite, leur cours ne montera pas et vous ne gagnerez pas d’argent.

A l’inverse, prenons la reine des bouses, Nikola. Au mieux, un concept, beaucoup parlent de fraude. Et pourtant, en juillet 2020, Nikola et ses camions en roue libre, c’est 20 milliards de capitalisation, une action qui explose de 10 à 94 dollars. Pourtant, la boîte ne gagne pas un radis, elle ne vend rien, ne produit rien. Mais le troupeau, la masse est à l’achat, le cours gagne +840%.

J’ai pris le temps de réfléchir à tout ça, et dans un marché aussi spéculatif plus que jamais, marcher à contrecourant de la foule, c’est la certitude de se faire piétiner. Le vrai talent, c’est de savoir à quel moment se retirer.

J’en profite pour remercier chaleureusement tous les forumeurs, les nouveaux comme les anciens, chacun contribue à faire de cet endroit ce qu’il est. Vous êtes trop nombreux pour tous vous nommer, je ne citerai donc que le nom de Philippe, notre hôte, sans qui toutes ces belles rencontres n’auraient jamais eu lieu : merci à lui de nous permettre de partager et d’échanger nos meilleures trouvailles depuis toutes ces années. Longue vie au forum des IH !

Mise à jour performance du portefeuille dans un prochain message.

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Favoris 2    4    #13 06/01/2021 13h17

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Bonjour à tous,

Tssm a écrit :

Greed is good!

Bravo pour avoir eu le courage de sortir de votre zone de confort, ce n’est pas donné à tout le monde. Je n’ai pas vécu l’hiver 99 sur les marchés, mais quand on sait comment ça s’est fini, clair que ça donne à réfléchir. J’ai l’impression qu’on se rapproche du feu d’artifice.

PoliticalAnimal a écrit :

Quel poste savoureux M. Lopazz ! La qualité se paie en effet, il y a mieux que Rolex en gain à la revente. En la matière, et comme l’on dit dans certaines contrées vray savent, les montres Philippe Dufour sont d’un autre acabit…

Merci PA ! J’ai pris l’exemple de Rolex pour que ça parle au plus grand nombre. Je ne connaissais pas Philippe Dufour, j’ai donc pris le temps de faire quelques recherches… c’est étonnant, un véritable OVNI de l’horlogerie. Tant qu’à faire dans l’exclusivité, voici deux de mes préférées : les pittoresques répétitions minutes d’Ulysse Nardin, dont j’espère secrètement acquérir un jour l’un des exemplaires, et mon Graal absolu, la Master Grande Tradition Gyrotourbillon Westminster Perpétuel de Jaeger-LeCoultre, que je ne pourrai sûrement jamais me payer (encore faudrait-il en trouver une à vendre).

Je ne me lasse pas de regarder ces superbes vidéos de présentation :


Vidéo YouTube

Des trois modèles présentés en vidéo, c’est "Le Circus Aventurine" qui a ma préférence. Moins tape-à-l’œil que "Le Safari", plus abordable que le tourbillon "Genghis Khan". Toujours chez Ulysse Nardin, il existe même une étonnante version pour adultes, certes un peu plus difficile à assortir, mais qui permet d’annoncer en toute élégance à Maman que le dessert sera servi en chambre.

186 années d’horlogerie d’excellente, le joyau de la série Hybris Mechanica :


Vidéo YouTube

Vous l’aurez compris, il ne faut pas me lancer sur l’horlogerie, sinon je risque d’en oublier mes actions !

Smad a écrit :

Que pensez vous du risque d’un potentiel confinement par Mr Biden et de l’éventuel impact sur les marchés ?

La déconnexion entre les marchés et l’économie réelle est telle que je pense qu’il s’agit, boursièrement parlant, d’un non-évènement… Surtout, je pense que c’est déjà pricé par le marché.

Smad a écrit :

Êtes vous toujours largement investi sur les etf world ou avez vous arbitré en faveur d’etf Nasdaq ?

Excellente transition, vous trouverez la réponse dans la…

Mise à jour du portefeuille à fin décembre 2020


Portefeuille d’ETF


60% MSCI World (IWDA)
10% MSCI World Momentum (IWMO)
30% Nasdaq 100 (SXRV)

(pourcentages arrondis à la dizaine la plus proche)

Répartition qui sera amenée à évoluer suite au réinvestissement du produit de mes ventes immobilières. Rien n’est décidé pour le moment, je travaille dessus, mais IWMO devrait sortir par anticipation de la rotation de style qui devrait lui faire mal, à remplacer en toute logique par un World Value mais c’est très dur psychologiquement.

Parmi les autres ETF qui sont à l’étude :

- ARKK (gestion active) : qui est une grande source d’inspiration pour ma sélection de titres vifs,
- ARKG (gestion active) : pour bénéficier de l’expertise du management ARK en matière de génétique,
- BTEC (indiciel) : l’indice Nasdaq Biotechnology pour jouer la révolution génétique qui s’annonce.

J’hésite beaucoup, ces 3 ETF à la mode sont au plus haut, avec des gérants stars, on sait ce qui s’ensuit en général (Indépendance et Expansion, Carmignac, H20)… Aucune envie de sous-performer pendant 5 ans. En plus, j’ai juré fidélité au World et au Nasdaq, ce n’est pas un secret. Bref, rien n’est fait pour l’instant. BTEC est sûrement le meilleur candidate des trois.

Portefeuille de titres vifs


Les mouvements du mois de décembre ont déjà été évoqués (et la moindre des choses, c’est qu’ils ont fait couler de l’encre). J’anticipe une année 2021 difficile pour le style growth et j’étudie comment je vais pouvoir m’en sortir.

J’annonce aussi les mouvements de ces premiers jours de janvier :

- J’ai racheté Teladoc que j’ai fait l’erreur de vendre précipitamment lorsqu’Amazon avait annoncé s’intéresser à la télémédecine. Mais qui voudra bien confier à Amazon pour ses données médicales ? Pas moi, et je ne pense pas être le seul. D’autre part, Amazon n’est pas infaillible, le groupe a déjà échoué dans de nombreux domaines. Je rachète donc ma ligne un peu plus cher en grinçant des dents, c’est la deuxième fois que je fais la même erreur (cf. Twilio/Microsoft). Ca sert aussi à ça, un portefeuille d’entrainement.

- J’ai renforcé Crowdstrike qui a chuté sans raison en fin d’année. Encore une erreur que je note ici pour que ça ne se reproduise plus : j’avais vendu la moitié de ma ligne car le titre me paraissait surévalué, évidemment le marché n’était pas du même avis et me fait payer mes actions 18% plus cher moins d’un mois après. Si la surévaluation n’est pas flagrante et concomitante avec une perte de momentum et de social sentiment (Fubo, Zoom, Snowflake), on continuera de surfer la vague.

Performance






LE PORTEFEUILLE (au 05/01) CLASSÉ PAR TAILLE DE LA LIGNE


Foley Trasimene Acquisition II Corp
Square Inc
Pinterest Inc
ETSY Inc
Fiverr International Ltd
Roku Inc
Adyen NV
Mercadolibre Inc
CrowdStrike Holdings Inc
Shopify Inc
Trade Desk Inc
Pershing Square Tontine Holdings Ltd
Uber Technologies Inc
Palantir Technologies Inc
Cloudflare Inc
Twilio Inc
Lightspeed POS Inc
Sea Ltd
Snap Inc
Teladoc Health Inc
StoneCo Ltd
Draftkings Inc
Okta Inc
Qell Acquisition Corp.
Social Capital Hedosophia Holdings Corp VI
Tortoise Acquisition II Corp

Le cas FuboTV : chronologie d’un hold-up


- Début novembre, j’entends parler du titre dans mon trading room Discord suite à son IPO récente. Je le mets dans ma watchlist car la thématique me parait intéressante.

- Le 11 novembre, je réalise mon premier achat suite à leur publication. A ce moment, le titre n’est pas très populaire sur Twitter.

lopazz, le 11/11/2020 a écrit :

Ouverture d’une position après la clôture sur FuboTV qui vient de publier d’excellents résultats et perspectives. "Next billion dollar start-up" 2019 par Forbes. Certains la considèrent comme le futur "Netflix du sport"…

- Le 24 novembre, Puru Saxena, twitte pour la première fois sur Fubo, sans annoncer qu’il détient des actions.



J’y vois le début du "social momentum", un signal d’achat fort selon mes critères. Je renforce et je fais le parallèle avec Palantir, qui s’est envolé pour les mêmes raisons (débattu sur ma file également).

lopazz, le 26/11/2020 a écrit :

J’ai renforcé FuboTV qui me semble un no-brainer à moins de 30 USD - dans les limites d’un portefeuille bien diversifié. Je n’ai aucun doute qu’elle marchera sur les pas de Palantir qui se rapproche des +200% en deux mois.

- Le 9 décembre, je renforce massivement la ligne suite à la vente d’autres titres, à l’évocation de Fubo pour la première fois par The Motley Fool, et à l’annonce de l’acquisition de Balto (paris sportifs), Fubo me paraissant idéalement positionné au carrefour de la croissance, du streaming, et des paris sportifs, avec un énorme vent dans le dos : la puissance des réseaux sociaux.

lopazz, le 09/12/2020 a écrit :

- J’ai redéployé la majeure partie des fonds sur fuboTV, qui devient ma troisième plus grosse ligne

- Le 16 décembre, Wedbush entame le suivi avec un objectif à 40$ (contre un cours à 29$), quelques heures plus tard, c’est The Motley Fool qui désigne Fubo comme "Pick of the Month" : c’est le début de l’envolée jusqu’à 62$.

- Le 21 décembre après la fermeture des marchés, je sens tourner le vent social. Ceux qui sont restés à quai enragent et c’est en toute logique qu’arrivent sur Twitter les premières thèses bearish, publiées par des investisseur qui maitrisent parfaitement le dossier.



Je décide qu’il est temps de prendre mes profits, je liquide donc ma ligne avant l’ouverture des marchés et en avertis immédiatement mes lecteurs :

lopazz, le 22/12/2020 a écrit :

Désolé pour cette alerte mail supplémentaire mais j’ai jugé loyal de prévenir les abonnés de ma file.

Après avoir longuement réfléchi, j’ai décidé de prendre une partie de mes profits sur fuboTV : j’ai vendu les 2/3 de ma position à l’instant en profitant de la hausse pre-market, après un "home run" de presque 300% depuis mon premier achat.

Peu après :

lopazz, le 22/12/2020 a écrit :

Je viens également de liquider le tiers restant de ma ligne fuboTV ! Tout à fait en phase avec l’analyse de la situation par corran. J’aimerais ajouter les éléments suivants qui m’ont aidé à prendre ma décision :

1. L’expiration de la lock-up period le 30/12 (très important pour les IPO récentes),
2. Pour mémoire il y a 135M d’actions et non 67M comme précisé sur la plupart des sites financiers, la capitalisation est donc de 7,5Md$ et non la moitié,
3. Emission de 19M de nouvelles actions sera proposée en AG,

Cette hausse pre-market sur la base de recommandations d’analystes me paraît une opportunité parfaite pour prendre ma plus-value et laisser les choses se calmer.

Le lendemain commencera la chute du cours, matérialisée par la première bougie rouge d’une longue série (jusqu’à aujourd’hui).



- Aujourd’hui, Needham confirme son objectif à 60$ et réitère son conseil d’achat. Je ne détiens pas d’actions FuboTV.

J’estime avoir correctement traité ce dossier, en plus de m’être mouillé du début à la fin, tout en multipliant les appels à la prudence.

lopazz, le 02/12/2020 a écrit :

Hello capital,

Franchement, je trouve que toutes les lignes un bon ratio risk/reward, que le portefeuille est bien diversifié et cohérent, je pense qu’il n’y a rien à jeter. Ce n’est pas une recommandation d’achat.

Si c’est un ami qui me demande, je lui dirais sûrement d’attendre un peu avant de faire des achats, histoire que ça se tasse car les derniers jours ont été spectaculaires. Mais ce n’est qu’un sentiment, c’est très subjectif.

Si c’est un très bon ami et qu’il me demande mon titre préféré aujourd’hui, sans hésiter je lui répondrais fuboTV. Mais je l’inviterais à faire ses propres recherches sur le titre et à solliciter l’avis d’un professionnel de la finance. A titre personnel je pense que le titre est promis à un avenir très prometteur et je suis extrêmement satisfait de l’acquisition annoncée hier soir, que les investisseurs saluent par un +8% dans un marché légèrement vendeur.

EDIT : ça y est, c’est au tour de MOTLEY FOOL dont on parlait hier, de publier un article sur fuboTV.

Et Needham qui publie des prévisions de croissance monstrueuses. Le titre arrive sur les radars des institutionnels.

https://www.investisseurs-heureux.fr/up … aeifdn.jpg

Rappel : on risque de manger de la volatilité sur le titre et rien n’est garanti - fuboTV ne représente que 5% de mon portefeuille actif qui lui même représente une toute petite part de mon patrimoine. Pas de "all-in" là dessus lol

Pour l’anecdote, on retrouve fuboTV dans le portefeuille de Scipion au 31 décembre wink

Dernière modification par lopazz (14/01/2021 23h19)

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18    #14 31/05/2022 21h49

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Quelques nouvelles, quelques points de vue :

- Mon portefeuille expérimental high-growth, qui a été largement remodelé depuis ma dernière publication, a pris l’eau. Un certain nombre de titres se sont fait punir par l’explosion de la bulle des valorisations qui leur avait fortement bénéficé. J’ai réussi à limiter la casse en évitant une partie de la baisse grâce à une tentative de market-timing, et à la compenser partiellement grâce à un investissement, débuté en mai 2021, sur une entreprise de matières premières qui s’est transformé en ten-bagger en quelques mois. Les concepts "losers average losers" et "let the winners ride" ont été salvateurs. Mon allocation aux titres vifs a atteint la taille maximale que je m’étais fixée, donc pas d’apport supplémentaire pour le moment.

Il est prématuré de tirer des conclusions vu l’horizon d’investissement de cette part de mon portefeuille, et surtout, et le désamour du marché pour le segment high-growth à l’instant t. En revanche, l’expérience que j’en tire à titre personnel est excellente : gérer un portefeuille de titres vifs dans un contexte agité, est une excellente manière de se construire, de se rendre compte de ses biais, et d’apprendre à gérer son risque et ses émotions sur les marchés. Je pense que ces qualités sont indispensables lorsque le niveau d’exposition actions du patrimoine devient conséquent, même dans le cadre d’une exposition passive via ETF, et ne peuvent pas s’acquérir autrement.

- J’ai cédé l’essentiel de mon immobilier luxembourgeois, pour plusieurs raisons : n’ayant jamais été dans le camp du caractère transitoire de l’inflation, j’ai pressenti que plusieurs facteurs allaient exercer une pression négative sur la croissance folle des prix de ces dernières années : le durcissement des conditions de financement via la hausse des taux hypothécaires, l’augmentation de l’apport exigé pour les primo-accédants, et l’impossibilité de rallonger la durée des crédits dont la plupart s’étalent déjà sur 25/30A au Luxembourg.

En prenant en compte l’augmentation de l’offre en immobilier neuf, le risque pesant sur la demande relative aux appartements en milieu urbain (télétravail, baisse de l’attrait du Luxembourg), et le faible appétit des investisseurs (rendements en baisse, hausse prévisible de la fiscalité, refonte de la législation "bail à loyer"), il m’a semblé judicieux d’arbitrer cette part de mon patrimoine. J’ai commencé ces dernières semaines à redéployer sur les marchés actions le produit de ces cessions.

- Je n’ai, en revanche, pas cédé aux sirènes des cryptomonnaies, NFTs, et autres Ponzi. Une partie de moi me dit que le marché n’aura pas touché le fond tant que les shitcoins et les shitcos comme GME, AMC cotent toujours à ces niveaux (ce n’est évidemment pas un indicateur fiable).

Aujourd’hui, une image JPEG de singe "vaut" toujours 170k€ :



- Un point concernant l’or, dont j’ai suivi le comportement avec beaucoup d’attention ces derniers mois : je suis devenu très sceptique sur son intérêt patrimonial. Alors que la guerre fait rage et que l’inflation est au plus haut, son cours peine à décoller. Ce manque d’intérêt des investisseurs pour l’or dans le contexte actuel est assez surprenant pour être souligné. Pourtant, quand on interroge les "gold-bugs", la réponse est claire : "c’est à cause de la FED ! Elle maintient le cours de l’or artificiellement bas". Et quand on leur demande plus de détails sur le mécanisme de ce maintien artificiel, la réponse est floue, ça s’emmêle vite les pinceaux… Peu convaincant ; pas assez en tout cas, pour commencer à stocker des "jaunets".

- Le marché du crédit, je le trouve toujours très peu attractif pour mon profil d’investisseur, à part certaines situations spéciales. En creusant bien, j’ai trouvé un CEF HY leveragé - dit comme ça, ça peut faire peur - mais les distributions mensuelles sont bien couvertes, le gérant est top-tier et dans la cohue récente j’ai pu ramasser quelques parts avec un premium négatif (-10%) alors qu’en temps normal, il s’échange plutôt en premium positif.

- Concernant les actions:

Aux USA, la valorisation du S&P500 me paraissait plutôt attractive la semaine dernière (+/- 3850, j’ai été acheteur), un peu moins aujourd’hui après un rallye haussier de 10%. Pour l’instant, la tendance reste baissière, et je n’ai vu aucun signe de positionnement important à long terme de la part du "smart-money", il est donc probable à mes yeux que ce mouvement soit un autre "bear-market rallye" à mettre en parallèle avec celui de la deuxième quinzaine de mars. Possible aussi que certains aient anticipé les rebalancing de fin de mois qui s’annonçaient importants (dans les $100B si ma mémoire est correcte).

Concrètement, je ne pense pas que la FED soit soudainement redevenue dovish même si le pic d’inflation US est probablement derrière nous ; je pense que les conditions financières se sont dégradées tellement vite depuis avril (cf. CDS ci-dessous) qu’elle a envoyé Bostic à la rescousse lundi dernier, pour calmer le marché en suggérant une "pause des hausses de taux en septembre". L’effet a été immédiat :



A mon avis, la FED ne veut absolument pas d’un rallye haussier sur le marché des actions, cela irait à l’encontre de leur politique (wealth effect). Au contraire, je pense que la baisse propre et ordonnée du marché actions à laquelle nous assistons depuis fin mars les a bien arrangé. Ce qu’ils doivent surveiller, c’est plutôt le crédit, car un durcissement excessif de la politique monétaire, dans un contexte de croissance faible, pourrait avoir des conséquences catastrophiques.

- Les marchés des autres pays développés me paraissent correctement valorisés, malgré une récession qui semble inévitable en Europe : pondération en ligne avec le MSCI World en ce qui me concerne. Je trouve toujours que les marchés émergents ne sont pas investissables.

En bref, la FED n’est pour l’instant plus de "notre" côté, et la baisse récente des marchés ne m’apparaît pas comme un signal d’achat aussi fort que le Covid krach de mars 2020. Les banques centrales ont perdu énormément de crédibilité en réagissant beaucoup trop tard malgré les avertissements d’économistes réputés. La baisse actuelle est à mettre sur le dos d’une compression logique des multiples ; ce qu’il faut surveiller aujourd’hui, c’est la progression des bénéfices. Je maintiens une exposition importante aux actions via des indices larges, dont une petite partie hedgée en devise (depuis €/$ 1.05 et probablement jusqu’à 1.15), ainsi qu’un niveau de cash qui me permet d’être confortable et de saisir des opportunités si elles se présentent.

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6    #15 02/07/2022 20h04

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Le vent de l’actualité a vite tourné, on ne parle plus d’inflation depuis 15 jours, les matières premières et les producteurs se font laminer. Le pic d’inflation était donc (probablement) bien derrière nous.
Les USA sont (presque) officiellement entrés en récession, l’indicateur GDPNow de la FED d’Atlanta annonce hier une prévision Q2 à -2.1% (vs -1.0% avant-hier). Wall Street a salué la nouvelle, le SPX gagne 1% à la cloture vendredi. Récession = une attitude probablement moins hawkish de la FED = un pivot qui arrivera sûrement plus tôt que prévu = bon pour les actifs risqués. Je ne serais pas étonné qu’on ait touché le plus bas, en tout cas, je pense que le potentiel de baisse est très limité (à mon avis, au moins 80% de la baisse est derrière nous) et je vais déployer le reste de mes liquidités sur d’éventuels replis intra-day. Le positionnement est "light", les multiples sont raisonnables, tout le monde est bearish et attend une capitulation du retail qui n’arrivera probablement jamais, c’est donc le moment parfait pour déployer du capital et/ou du levier. Je suis de plus en plus optimiste, non pas sur l’économie, mais sur les indices.


Très faible exposition aux actions


Indicateur contrarien


Le retail n’est pas si bête !

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Favoris 2    10    #16 04/07/2022 02h28

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Je vois que mes quelques lignes ont fait couler beaucoup d’encre, le sujet a l’air d’intéresser donc je vais clarifier mon point de vue et proposer en même temps quelques éléments de réponses dans un message séparé.

1. La premier point qui attire mon attention à la lecture du forum ces dernières semaines, c’est le retour d’un biais identique à celui qu’on avait vu pendant le Covid, à savoir la recherche de corrélation entre la valorisation du marché et l’état de l’économie réelle. Fin mars 2020, beaucoup sont restés sceptiques devant l’envolée du marché, qui ne faisait aucun sens à leurs yeux car le monde était confiné, l’économie à l’arrêt, les hôpitaux débordés, etc. Or, le rallye, l’expansion des multiples et la folie spéculative qui s’en sont suivis n’ont qu’une seule explication : la politique monétaire hyper accommodante des banques centrale, qui a été déjà longuement débattue ici. La politique monétaire a un rôle déterminant dans le désir ou non de prise de risque par les participants de marché, donc, entre autres, sur la valorisation des marché.

2. Ces derniers mois, les matières premières se sont envolées, tout comme l’inflation, nous étions donc dans une situation où la FED se devait de réagir en resserrant sa politique monétaire après avoir retardé le plus possible ce moment ("transitoire", etc.). La tendance a changé ces dernières semaines avec la chute des matières premières, caractéristique d’un ralentissement économique imminent, et semblant confirmer les points de vue de certains économistes qui évoquaient la possibilité d’une récession aux US (qui se définit par deux trimestres consécutifs de baisse du PIB). Hausser les taux en pleine récession, c’est compliqué, et si l’inflation se tasse, il y a moins de raisons de le faire. Une récession quasi certaine, et une inflation dont le pic semble être en cours ou derrière nous : il me semble donc que nous aurons, dans un futur plus ou moins proche, une configuration qui pourrait encourager la FED à mettre en pause son programme de resserrement quantitatif.

Le marché semble également d’avis que la FED aboie plus qu’elle ne mord : alors que le Dot Plot de la FED affiche 3.80%, le marché obligataire price 2,75% :




3. Or, le pivot dovish de la FED lorsqu’il arrivera, ce sera le feu vert pour les actifs à risque. Il est donc logique que certains acteurs cherchent à "front-runner", à anticiper cet évènement pour pouvoir acheter le plus bas possible. N’oublions pas que la bourse est un marché d’anticipation, lorsque la bonne nouvelle est connue de tous, elle est déjà dans les cours. Or, nous avons reçu ces 15 derniers jours deux signaux extrêmement puissants laissant peut-être apercevoir la lumière au bout du tunnel en ce qui concerne la fin du resserrement monétaire de la FED (suite de la discussion sur ce sujet au point 7).

4. Un point important concernant le positionnement, un aspect où il est généralement payant d’être contrariant :

Tout le monde est bearish et pense que le marché va continuer de baisser, la presse financière (NY Times, Bloomberg, Barron’s, WSJ) affiche des titres terrifiants, les pessimistes vivent leur heure de gloire comme pendant le Covid : bref, ici aussi, tout les voyants sont au vert, au moins pour un puissant rallye :






Concernant les "points d’entrée cible" que je lis sur internet : des objectifs fantaisistes fleurissent en ce moment, mais un consensus semble se dégager vers un point bas du SPX à 3500, ce qui me laisse penser qu’il n’arrivera jamais vu la quantité de cash non-investie :




J’ai encore plein d’autres graphiques pour quantifier le pessimisme des acteurs de marché mais je pense que celui-ci devrait suffire, il s’agit du modèle Panic/Euphoria par Citi :



5. Le positionnement en lui-même est extrêmement intéressant d’un point de vue contrariant là aussi, avec les commercial hedgers (ceux qu’il faut suivre) qui sont ultra-long et les hedge funds (ceux qu’il ne faut pas suivre) qui sont net short.


Commercial hedgers


Hedge funds

6. Enfin, au niveau des valorisations, je trouve qu’on commence à être pas mal, avec un P/E de 15,8 pour le SPX, contre une moyenne à 5 ans de 18,6 et une moyenne à 10 ans de 16,9. Les small et mid-caps semblent elles aussi, correctement valorisées à un horizon long terme :




Un point en suspens reste toutefois la question des estimations de bénéfices qui ne semblent pas pour l’instant prendre en compte l’hypothèse de cette récession. Les choses peuvent se dégrader de ce côté là.

Tactiquement, les 3 semaines prochaines vont être intéressantes, on entre dans la black-out period, donc potentiellement de meilleurs points d’entrée car moins d’acheteurs (pas de buy-backs).



7. A garder à l’esprit toutefois et pour ne pas faire preuve d’optimisme béat, bien que l’inflation laisse deviner des signes encourageants, son niveau est pour l’instant toujours loin de celui qui pourrait provoquer un revirement de la FED. Pire encore, si l’inflation se maintient alors que la croissance continue de se détériorer, nous avons là un scénario qui sera extrêmement désagréable pour les actifs à risque. Les risques sont réels et il faut bien prendre conscience que le marché n’a pas chuté sans raison, ce qui devrait donner du baume au cœur aux pessimistes.

X. Les décisions que je prends sont adaptées à mon profil de risque et mon horizon d’investissement. Je me sens plus à l’aise en restant investi quitte à devoir faire le dos rond pendant une période plus ou moins longue, plutôt qu’à regarder le train partir sans moi si une bonne nouvelle imprévue devait se produire. Je comprends que ce ne soit pas le cas de tout le monde mais il me paraît intéressant d’apporter en cette période sombre, un autre regard sur les marchés. Pas sûr que soit venu le moment d’hypothéquer la maison pour faire all-in, mais clairement, le marché se regarde et me paraît "investissable" alors que ce n’était pas le cas il y a 6 mois.

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8    #17 14/07/2022 00h44

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Bonsoir,

Un point rapide en plein milieu de cette semaine passionnante:

- La tendance a changé, ces dernières semaines le marché US ouvre en forte baisse puis les algorithmes d’achat fonctionnent à plein tube en séance. Les signes d’accumulation me paraissent clairs et évidents, on l’a vu aujourd’hui avec un terrible "gap down" à l’ouverture puis un superbe "red to green" sur les indices, volumes à l’appui. Le 5 juillet en était l’exemple le plus frappant:



Légende >>> Baisse régulière sur faibles volumes avant l’ouverture, puis grosse chandelle rouge à l’ouverture pour faire vendre les petits porteurs. Déclenchement des algorithmes pour un rachat massif et en ligne droite jusqu’à la cloture. Celui qui ouvre son ordinateur en soirée se dit "encore une journée où il ne s’est rien passé", alors qu’en fait, les gros sont en train de se gaver.

- Les segments les plus spéculatifs de la cote ont très fortement rebondi, je pense aux biotech, à la tech non-profitable, et à la Chine (jusqu’à ce que le CCP nous confirme *encore* lundi dernier que la Chine est ininvestissable). Positionnement long ou rachat de shorts, je n’en sais rien, mais c’est encourageant.

- Je ne vais pas commenter les chiffres catastrophiques de l’inflation US parus aujourd’hui, si ce n’est qu’en creusant un peu, on peut être optimiste: certains points "clés" sont en ralentissement, et la chute des matières premières + pétrole laissent présager que peut-être, enfin!, le pire est derrière nous.

- Je ne vois pas quel contexte peut être pire qu’aujourd’hui: une inflation record, une FED qui resserre sa politique monétaire en même temps qu’un risque de récession important plane aux US, l’Europe pour sa part est à la cave et l’Allemagne s’effondre, guerre en Ukraine, potentiellement Chine/Taïwan… et pourtant, les actions ne baissent plus. On voit juste de fortes baisses pre-market, programmées par les gros fonds qui cherchent à secouer les mains faibles du retail pour acquérir leurs actions à bon prix, depuis plus de deux semaines maintenant. Ce n’est pas mon interprétation, c’est un constat.

- Les signaux annonciateurs d’une récession sont à ce stade divergents: la courbe des taux semble s’inverser mais 100k créations d’emplois de plus que prévu, ce n’est PAS typique d’une récession. Nous n’y sommes pas encore!

- Bien sûr, on peut aller plus bas, mais je pense qu’il faudrait un élément exogène et imprévu, sinon je ne vois pas ce qui pourrait provoquer la capitulation tant attendue. Quelque chose de grave comme l’effondrement d’une grosse banque, un évènement géopolitique grave ou un autre choc systémique. En attendant, malgré une situation macro complexe qui n’engage pas à la prise de risque, nous sommes visiblement dans un micro-cycle "mauvais nouvelle, réaction positive", aussi étonnant que cela puisse paraître. L’opinion des uns et des autres n’a finalement de valeur que si elle se vérifie dans l’évolution des cours…

- De mon côté, j’accumule les titres qui m’intéressent en suivant ma "shopping list", mais aussi de l’ETF World hedgé et non hedgé. Un peu de trading gagnant sur les futures m’a généré quelques bénéfices, affectés au renforcement de ma poche "leveragée" que je continue de construire.

Bonne fin de semaine à tous!

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Favoris 4    3    #18 30/09/2022 02h45

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Comme je pense bientôt partir "all-in", j’ai préparé une idée d’allocation afin d’être prêt le moment venu. Je suis preneur de tout commentaire constructif, ceci n’étant pas encore la version définitive mais un premier jet.

***

40% MSCI World - Un grand classique qu’on ne présente plus, c’est un peu mon "actif par défaut".

30% MSCI World hedgé euro - Pour jouer la potentielle baisse du dollar qui irait théoriquement avec la remontée du SP500. Si EUR/USD>1.05 et/ou si SP500>4000, arbitrage progressif vers la version non hedgée.

10% titres vifs - Mon portefeuille international "bac à sable", compartiment obligatoire car il est très difficile d’être 100% ETF. Composé d’une vingtaine d’actions, je le présenterai lorsque les lignes seront complétées, il y a un certain nombre de titres qui n’ont jamais été citées ici.

5% Union Européenne - La valorisation "à la casse" de l’Europe et la faiblesse de l’euro me donnent envie de tilter un peu le portefeuille vers le vieux continent. Nous avons tout de même de belles entreprises en UE (ASML, LVMH, L’Oréal, Sanofi, automobile, etc.) dont les revenus se font principalement à l’export, et nous sommes revenus sous les valorisations pre-Covid. Eurostoxx large cap (40%) + Eurostoxx mid et small, mid-caps Allemagne à 20% chacun, pour une allocation dynamique.

5% US Small Cap - Valorisations très attractives vs SP500, historiquement les small performent mieux que les large en sortie de récession. J’utilise un ETF qui suit l’indice S&P 600 Small Cap (IUS3).

5% UPRO/TMF - Ma combo "sportive" de SP500 levier 3 et 20Y+ US Treasury levier 3, déjà présentée sur la file. Il s’agit en gros d’un portefeuille 60/40 en version 3x, qui se comporte bien sauf dans une situation particulière qui lui est très défavorable : une remontée brusque des taux directeurs. Comme nous sommes en plein dans ce scénario, (et probablement plus proche de la fin que du début), il me semble intéressant de mettre quelques billets sur cette stratégie haut risque/haut rendement.

2% Pimco PDO/PAXS - Deux CEF leveragés à 1.5, gérés par Pimco, composés de high yield. Des produits dangereux mais les distributions sont élevées et bien couvertes par le NII. L’idée est de créer un peu de revenu mensuel. Les fonds s’échangent aujourd’hui à 8-10% sous la NAV.

1% Scottish Mortgage Investment Trust - L’ETF actif géré par Baillie Gifford, leveragé lui aussi, et orienté "innovation/disruption/hyper-growth". Environ 30% de non côté dont SpaceX, ByteDance (TikTok), etc. L’éclatement de la bulle lui a été fatal puisqu’il perd 47% depuis les plus haut, le point d’entrée me parait convenable pour un horizon long terme. L’ETF cote environ 12-15% sous la NAV.

2% Cash EUR/USD - Pour faciliter les rééquilibrages et éventuellement, saisir des opportunités spéculatives à court terme.

Le beta du portefeuille s’élève à environ 1,15.

J’ai fait le choix de ne pas intégrer d’obligations IG ou souveraines car mon horizon d’investissement étant suffisamment long, je préfère me concentrer sur des actifs plus risqués, avec un meilleur retour potentiel. Je ne souhaite pas investir sur les pays émergents.

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Favoris 4    4    #19 04/10/2022 08h48

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Bonjour Cinephil

Par construction, les ETF hedgés n’ont pas de date de fin. Le hedge est quotidien, l’ETF va répliquer la performance de l’ETF S&P500 en dollar (aux frais près).

Donc dans la pratique si le S&P500 monte de 1% et que le dollar perd 0,5% face à l’euro : le S&P500 classique prendra 1%, un ETF S&P500 ne prendra que 0,5%, et votre ETF hedgé prendra 1% comme le S&P500.

Cela permet donc de se couvrir face à une remontée de l’euro.

Maintenant le hedge a un coût financier (bien supérieur aux frais de gestion de l’ETF). Vous pouvez le retrouver dans le tracking error. D’après mes calculs, un ETF S&P500 hedgé perd en moyenne près de 1% par an vs l’indice S&P500 en raison de coûts internes. C’est énorme sur le long terme. Le hedge doit donc s’utiliser sur de courtes durées (en théorie).

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Favoris 5    2    #20 13/12/2022 09h18

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Bonjour Codeur,

Je ne vais pas trop m’épandre sur la file de Lopazz pour ne pas la polluer.
Je vous propose quelques liens qu’à titre personnels j’aime bien:

1) Quick Takes: Articles quasi journaliers très courts qui donnent la vue court terme (les articles publics suffisent à comprendre).

2) S&P Forecast: On y trouve les forecast de Yardeni sur le S&P500 à horizon 2 ans. Attention, les graphs peuvent être mis à jour de manière "sauvage": par exemple lorsque le 7 mars 2022 il a abaissé son forecast à 4000, ça s’est fait d’un coup!

3) Information techno bubble: J’aime bien ce lien qui montre que l’éclatement de la bulle techno en 2022 n’est pas pareil que celle de 2000 car l’écart entre les profits et la capitalisation est bien moins grand:


4) Margin Debt: Le suivi de la margin debt qui est un excellent indicateur d’euphorie (on peut trouver les data source en tapant FINRA debt margin sur internet)


5) Data propre sur le pétrole. On entend souvent tout et n’importe quoi à la radio (média que j’utilise) alors parfois ce lien me permet de me remettre les idées en place.

Il y a aussi les "Blue Angels" de Yardeni qui sont pas mal. Bref pas mal de données de qualité. Je ne paie pas pour leur service. Même si tout le site devenait payant, je ne suis pas sur que je souscrirais car il y a encore beaucoup de ressources de qualité en accès libre sur internet (mais de moins en moins je suis d’accord).

@ Lopazz: comme je vois dans vos interventions que l’on regarde beaucoup les mêmes comptes twitter et comme Yardeni ne sera jamais bon pour les points hauts, j’ai noté que pour le haut de novembre 2021 Mark Minervini et Anil étaient assez clair:

Dernière modification par zeboulon (13/12/2022 16h03)


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8    #21 21/02/2023 19h50

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J’ai été assez pris ces derniers temps donc pas eu le temps de partager mes perspectives, mais je propose quelques éléments pour tenter d’expliquer ce violent "bear market rally" du début d’année :







La FED a nettement ralenti son QT contrairement à ce qui a été annoncé, les banques centrales ont "pumpé" 1000 milliards de dollars dans le système depuis le début de l’année : 300 Md$ pour la BCE, 200 Md$ pour la BOJ, et on estime à 400 Md$ le total pour la PBOC. Sans surprise cet afflux de liquidité s’est reporté sur le marché actions et a provoqué ce gigantesque squeeze que rien ne semblait pouvoir arrêter. Les injections de la BOJ à elles seule, dépassent le QT de la FED. Comme la liquidité guide les marchés, impossible d’imaginer dans ces conditions une baisse des marchés malgré des ratios aberrants comme un 6M US à 5%+ en tendance haussière, contre un rendement des bénéfices du SPX à 5%- en tendance baissière. Les injections de liquidités des banques centrales semblent s’être stabilisées ces derniers jours (je cherche les données), ce qui pourrait être annonciateur d’un mouvement baissier d’autant plus que…









… le retail est parti "all-in" comme en 2021, les CTA (investisseurs systématiques) sont chargés comme des gorets avec une asymétrie importante selon l’évolution des marchés : sur le mois à venir, on estime qu’ils auront 17,5 Md$ à acheter en cas de mouvement haussier contre 216 Md$ à vendre en cas de baisse des marchés. Bref, un ratio risk/reward qui ne plaide pas en faveur de la détention d’actions, surtout quand on touche 5% à court terme sur l’actif le plus sûr au monde.



Focus également sur les prévisions de bénéfices 2023, on note que les gagnants Q4 2022 seront les perdants 2023, notamment l’énergie qui souffre de la pression sur les prix du pétrole, ce qui arrange bien mes affaires, étant mega-short sur les pétrolières US.

N’étant pas du genre à pisser contre le vent, et encore moins contre la PBOC, j’ai pris mes profits sur l’ETF YANG (3x Bear China ; +27%), et n’étant pas intéressé à rester long volatilité dans un environnement de QE ex-US, je suis sorti à peu près à l’équilibre de l’ETF VIXY (long VIX ; +2%).

Je reste agressivement short sur l’ensemble du patrimoine, et attend patiemment que les CTA et le retail commencent à défaire leurs positions. La position ERY (short pétrolières US) est désormais dans le vert, mes grosses lignes de short Caterpillar et XLI sont de retour à l’équilibre, tout comme mes puts SPY. Le short massif sur le SPX s’apprête à rentrer en territoire positif ; je reprends du poil de la bête et surveille attentivement les niveaux de liquidités globales.

YTD 4,72%

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20    #22 24/04/2023 01h51

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Bonsoir,

Tous les indicateurs semblent pointer vers le Sud à l’exception d’un seul (le dernier).


Bilan de la FED, en baisse la semaine dernière : bearish. Comme toujours le BTC est le premier à réagir (-10% semaine dernière vs marché flat).


Les injections de liquidités ayant propulsé le marché semblent arriver à leur fin, et potentiellement s’inverser sur les prochaines semaines d’après King, l’expert en liquidités de Citi : bearish.


Le positionnement se rapproche du point neutre.


Les traders systématiques sont chargés et ne propulseront plus le marché. Grosse asymétrie entre leur réaction si le marché baisse, et leur réaction à la hausse : c’est neutre avec un biais bearish.


Le SPX n’a été propulsé que par une poignée d’actions, la hausse est tout sauf universelle au sein de l’indice : c’est historiquement un signal bearish.


Le fameux dumb vs. smart money, positionnement très bearish.


Les CDS ne semblent pas indiquer l’imminence d’un évènement de crédit : le signal est neutre.


Mur de puts à 4000 et mur de calls à 4200 = asymétrie par rapport au cours actuel de 4150.


>>> Problème ici pour mes collègues bears. Les "commercial hedgers" ne sont pas hedgés, au contraire ils sont max long. Vu leur track record plutôt bon, je pense qu’il serait idiot de ne pas tenir compte de leur positionnement. Ce n’est pas un indicateur miracle évidemment, mais il est difficile d’ignorer leur positionnement bullish.

Conclusion

Je n’ai pas de boule de cristal et un choc exogène ne peut pas être exclu, mais au vu des éléments ci-dessus, il me semble clair qu’il n’y a pas de quoi s’attendre à une catastrophe sur les marchés US dans l’immédiat. Un biais bearish cependant, avec une potentielle correction jusqu’à 4000 qui me paraîtrait saine et justifiée, peut-être cette semaine avec les résultats des GAFAM ou la semaine prochaine avec la Fed.

Je maintiens pour l’instant ma position net short (objectif à 4050 ; cours actuel 4150 ; prix moyen 4161 et exposition -9%), mais avec beaucoup moins de conviction et beaucoup moins d’exposition négative qu’au mois d’août, où les planètes étaient parfaitement alignées pour une grosse correction.

Si le partage de ces informations vous est utile, c’est le moment de le faire savoir car je n’ai finalement que très peu de retours en commentaires ou +1.

Dernière modification par lopazz (24/04/2023 02h27)

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6    #23 28/09/2023 12h10

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L1vestisseur, le 27/09/2023 a écrit :

Merci pour le partage. Je suis avec intérêt votre file pour savoir quand vous jugerez que les indicateurs permettront de passer à l’achat plus sereinement. J’espère que vous nous en ferez profiter en temps voulu.

Vous me connaissez, j’assure toujours le suivi de mes trades en temps réel wink

Je viens à l’instant de racheter mes shorts Nasdaq et Tesla.

La thèse est la suivante :

Tous les indicateurs de court terme que j’utilise sont vert fluo depuis quelques jours déjà. Lors des vraies corrections (10%+), ces indicateurs court terme peuvent rester assez longtemps en zone d’achat. Pourquoi, dans ce cas, le "squeeze" n’a pas lieu ? Car des forces plus puissantes sont à l’oeuvre : les CDS sont en hausse, indiquant une peur naissante d’un évènement de crédit, les taux US sont en hausse continue*, les traders systématiques (CTA, low-vol, risk parity) réduisent leur allocation aux actions, les conditions de financement se resserrent, le dollar se renforce, le VIX est acheté (les vendeurs de volatilité ont disparu). Dans ce cas, pourquoi se racheter maintenant ?

Premièrement, la saisonnalité, bien qu’elle soit moquée par de nombreux acteurs, a pleinement fonctionné cette année. Si l’on part de ce principe, les 3 derniers mois de l’année sont extrêmement favorables et je ne souhaite pas être coincé dans une position short massive si le marché s’envole à nouveau de façon irrationnelle.

Deuxièmement, en plus des indicateurs court terme qui indiquent la forte probabilité d’un "squeeze", d’autres indicateurs de positionnement et de sentiment commencent également à se rapprocher de la zone d’achat : le ratio put/call equities est à des niveaux records, l’indice fear&greed est entré en zone de peur, le smart/dumb money est au neutre, le risk-on/risk-off à 28/100 ; en bref, les planètes commencent à s’aligner pour un puissant rebond sur le mois d’octobre.

A noter également, 90% des entreprises US sont actuellement en "buyback blackout period" et ne peuvent procéder à des rachats d’actions, cette tendance va s’inverser lorsqu’on sortira de cette période calendaire.

Au niveau du flow sur les options, hier mercredi, j’ai remarqué que les sweepers ont "modestement" repris un peu de biais bullish. Idem pour les MOC orders, qui ont terminé flat alors que nous avons cumulé 17 milliards $ de vente (!) sur les dernières séances (CTA et consorts). Rien de spectaculaire, mais peut-être un signe de fin d’hémorragie, au mieux un changement de tendance.

Fondamentalement, rien n’a changé. La valorisation des big 7 est toujours hallucinante et mérite un short massif (mention spéciale pour NVIDIA et TESLA), le SP500 se rapproche d’une valorisation raisonnable, les small caps US paraissent intéressantes. Pour jouer cette conviction, j’avais pensé acheter, pour un montant équivalent à mon short Nasdaq, du SP500 et des small caps US, mais cela complexifierait fortement le portefeuille et comme indiqué dans mon dernier message, je suis plutôt dans la démarche inverse.

Si je m’écoutais, je vendrais également mes positions longues actions et je placerais tout en monétaire ou assimilé. Mais le MSCI WORLD est la base de ma pyramide patrimoniale, je m’interdis de vendre cette position. Le portefeuille est donc positionné de la façon suivante :

43% de MSCI World
4% Small caps US (ETF IJR et AVUV)
2.5% Actions en direct
3.5% Perpétuelle Rabobank
1.5% ETF TMF (20Y US levier 3)
1.5% Actions préférentielles banques US
24% Ladder obligataire T-Bond sur 12 mois
20% Cash EUR/USD

Ce rachat est fait à contrecœur, pour des raisons techniques et sans aucune conviction fondamentale. Je suis clairement loin du résultat espéré et pas à l’abri d’une erreur de jugement, mais le marché se contrefiche de nos attentes : il faut jouer les cartes qui nous sont données.

Rendement YTD : +14,00% vs ETF MSCI WORLD (IWDA) +12,67%
Ratio de Sharpe YTD : 1,17 vs ETF MSCI WORLD (IWDA) 0,91

*Malgré que le marché price de moins en moins la probabilité d’une hausse des taux en novembre, les taux continuent de monter. De mon point de vue, cela s’explique par le fait que les acteurs se mettent à douter de la réelle volonté de la Fed de ramener l’inflation à 2%, auquel cas les souveraines US 10Y et + sont effectivement toujours trop chères à 4,5%.

Ours, le 27/09/2023 a écrit :

lopazz, le 25/09/2023 a écrit :

- Décennie passée = décennie perdue pour les obligations, prochaine décennie sera perdue sur les big caps ? > Achat small caps US (S&P600, ETF AVUV).

Sinon, il y a ISHS SP SML CAP 600 UCITS ETF chez iSshares (IE00B2QWCY14), qui présente l’avantage de se négocier à Dublin.

C’est juste. Je reste cependant sur la version US, plus liquide et moins chargée en frais.

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9    #24 04/10/2023 07h34

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Bonjour Flicka,

Je ne suis pas un expert du marché obligataire, mais je vais vous exposer mon positionnement et mon raisonnement.

~10% du portefeuille sur un T-Note à échéance 30 septembre 2025 (2Y), pour un rendement de 5,13%
~24% du portefeuille sur un ladder qui va de fin novembre 2023 à fin septembre 2024, pour un rendement moyen de ~5,30%
~4% sur la perpétuelle Rabobank à un coût moyen de 93, soit 7% de rendement

En effet, je compte positionner 30% du portefeuille, peut-être même 40%, sur de l’obligataire court/moyen terme de qualité, étant persuadé que les matières premières, l’immobilier, le cash et les équivalents, l’or, les small caps value, les actions cycliques value, et les marchés émergents surperformeront les actifs financiers de type indices grandes capitalisations et obligations long terme sur les prochaines années. C’est également un moyen de stabiliser mon portefeuille, étant en phase de consommation, je n’ai plus besoin de prendre de risques inconsidérés avec un portefeuille 100% actions.

Je ne pense pas me positionner sur du 10Y ou plus longue duration, d’abord afin de maintenir une certaine flexibilité car j’ai l’intention de garder les obligations jusqu’à leur échéance, mais aussi car je me rends compte que les discussions commencent lentement à s’ouvrir sur une révision du mandat de la Fed qui vise à maintenir une inflation à 2%. Plus concrètement, la probabilité d’une hausse des taux US en novembre est certes en forte baisse, mais il convient de se demander pourquoi le souverain US, la dette corporate et les équivalents comme Realty Income ne cessent de baisser. Une des raisons pourrait être la prise de conscience du marché de la résignation de la Fed à ramener l’inflation à 2%, auquel cas l’acquisition d’obligations US à moins de 5% de rendement pourrait ne pas se révéler une si bonne affaire que cela :



Rappelons également que le taux historique moyen du 10y US est de ~4.5%, nous venons à peine de rejoindre cette moyenne historique, ce n’est donc pas encore une vraie "bonne affaire" - attention au biais de récence causé par 15 ans de distorsion monétaire provoquée par les politiques aberrantes des banques centrales.

Par conséquent, toutes choses égales par ailleurs, je ne suis pas vraiment intéressé par une duration plus longue. Après la création monétaire massive de 2020 puis l’entêtement de Powell à ne pas vouloir revenir à la raison en 2022, ma confiance dans les banques centrales est sérieusement ébranlée, pour rester poli.

Malgré cela, je reste positionné sur les treasuries car je n’imagine pas un défaut des Etats-Unis sur leur dette, je pense qu’ils la résorberont de manière beaucoup plus vicieuse, c’est à dire en laissant glisser l’inflation, en faisant semblant de la combattre.

Sur le corporate, il y aura sûrement des raisons de s’y intéresser, mais le spread entre les treasuries et les émetteurs de première classe est pour l’instant bien trop faible pour provoquer mon intérêt. Dans un souci de diversification, j’étudierai la question lorsque le 5Y aura atteint 5%, il sera peut-être opportun de diversifier sur des mastodontes US comme Apple, Johnson&Johnson, voire un ETF à échéance.

Sur le marché obligataire en Euros, je n’ai rien vu d’intéressant à part la perpétuelle Rabobank. J’ai essayé d’acheter des BFCM (par 100k) mais mes ordres ne passent pas, il n’y a pas de vendeurs. A 4% de rendement annuel, je pense pouvoir faire mieux avec mes liquidités, malgré les incertitudes du marché.
_____________________

Je vous partage ici quelques graphiques intéressants ainsi que mes derniers achats :


Si on devait n’en retenir qu’un, voici un graphique qui résume parfaitement la situation et qui justifie le mouvement de baisse aux US.


Les CDS sont en forte hausse, c’est très mauvais signe, je vais y revenir.


Selon le modèle de Goldman Sachs, les fonds "vol control" n’ont pas encore déchargé. Ce sont peut-être les prochains sur la liste, il faut surveiller le VIX, mais difficile d’anticiper leurs mouvements.


Les systématiques en revanche ont largement déchargé comme je l’avais prévu et partagé plusieurs fois, c’est donc un risque en moins pour les prochaines semaines.


L’indicateur de "rinçage" à moyen terme a encore du chemin à faire pour atteindre les plus hauts, je pense qu’on peut y arriver, ce sera un fort signal d’achat.

Ma lecture est la suivante :

Le marché, à ces niveaux et depuis 2009, est un junkie en mal de liquidités. Pour la première fois depuis fin 2018, nous assistons à un vrai resserrement de la politiqué monétaire. Cela provoque une forte hausse des taux et une correction de la valeur des actifs financiers, ou plutôt, un éclatement de la bulle des valorisations. La bulle des obligations 20Y+ a déjà implosé, l’immobilier est en cours d’implosion, les actions se maintiennent remarquablement bien, mais pour combien de temps ?

En réalité, si on regarde sous le capot, ce sont les big7 qui tiennent tout le marché. D’une part j’ai l’impression que beaucoup sont "planqués" là dedans, mais je me rends aussi compte qu’il s’agit avant tout d’un champ de bataille pour traders avertis, du coup, les valorisations ne font, pour la plupart, pas beaucoup de sens (cf. Tesla, Nvidia, les coupables habituels). Par conséquent, vu la quantité de liquidités encore importante en circulation et le caractère spéculatif des marchés (notamment avec l’explosion de l’utilisation des 0dte et autres instruments spéculatifs), je ne suis pas certain qu’on arrive à retrouver de sitôt des valorisations acceptables pour cette partie du marché.

En revanche, le S&P 493 me paraît correctement valorisé, les small caps et les entreprises value ne sont pas chères en comparaison de leurs multiples historiques, j’ai donc commencé à investir en ce sens.

>>> J’ai l’impression que le marché veut forcer la main de la Fed afin qu’elle intervienne et baisse les taux. Je vois donc deux scénarios possibles :

- Les conditions financières risquent de continuer à se resserrer jusqu’à la survenue d’un évènement de crédit, peut-être même déjà en cours si l’on en croît la montée en flèche des CDS. Dans ce cas, est-ce que la Fed va intervenir ? Probablement. Comment ? Probablement pas en injectant des liquidités (inflation). La bonne nouvelle, c’est qu’ils ont de la marge au niveau des taux. C’est mon scénario privilégié, 60% de probabilité à mes yeux.

- Soit les conditions financières se stabilisent, la volatilité est à nouveau vendue, le marché se stabilise, les acteurs reprennent de l’exposition, on évolue en "range". C’est une possibilité non-négligeable, j’y attribue une probabilité de 40%.

Dans les deux cas, une exposition raisonnable aux actions monde et aux obligations souveraines me paraît adéquat.

Une petite allocation sur l’or se défendrait également, mais c’est un actif qui ne m’attire pas car il est improductif et purement spéculatif. Je ne suis pas intéressé par les cryptomonnaies, ni les émergents, je n’ai pas trouvé de support adéquat pour les matières premières, et l’immobilier physique ne m’intéresse que pour mon usage personnel : je laisse donc tomber ces actifs malgré le potentiel de surperformance vs. un portefeuille classique 60/40.

En complément de IJR que je détenais déjà (iShares Core S&P 600 Small-Cap ETF), j’ai acheté les ETF AVUV (Avantis US Small Cap Value ETF) et AVDV (Avantis International Small Cap Value ETF), deux ETF de gestion active qui surperforment largement leur indice de référence.

J’ai vendu CELH après un run spectaculaire en quelques mois (acheté 83 USD, vendu 173 USD), malheureusement je n’ai pas profité de toute la hausse car j’ai eu la brillante idée de vendre des calls contre ma position à un strike qui me paraissait inatteignable.

Ma watchlist est identique à ce que j’ai annoncé précédemment, à savoir :

- Renforcer AVDV ETF,
- Initier Realty Income à 10Y + 200bps,
- Initier KBWB ETF sur un mouvement de panique (bancaires US),
- UPRO (ETF 3x Long SP500) et/ou URTY (ETF 3x Long Russell 2000) en cas de panique également.

Je n’hésiterai pas non plus à shorter massivement le marché si/lorsque les planètes seront à nouveau alignées pour une baisse généralisée, ce qui ne me semble pas à l’ordre du jour.

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7    #25 21/10/2024 02h09

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Bonjour L1vestisseur,

Je ne sais pas vraiment quoi répondre à votre message, qui ne contient pas de question, mais je peux vous donner mon point de vue sur ces deux sujets.

Nvidia : sur le fond, aucun doute, l’entreprise est de haute qualité, dispose à ce jour d’un moat important qui se reflète dans sa position monopolistique et ses marges élevées. Là où je pense que le marché est excessivement optimiste, c’est sur la valorisation de l’action, qui est devenue le terrain de jeu des spéculateurs et des market-makers. A court terme, tout peut arriver, vous avez d’ailleurs mérité votre tour d’honneur : bravo. Mais je reste persuadé qu’il y a assez d’éléments pour qu’à moyen terme, l’action retourne vers sa moyenne mobile de long terme (EMA 50) qui se situe aux alentours de 100 USD. Je serai heureux d’en acheter sous ce prix.

A titre anecdotique, la valeur d’entreprise de Nvidia représente actuellement 11,6% du PIB des Etats-Unis. Je ne sais pas quoi faire de ce chiffre mais je le trouve faramineux.

Sur mes positions : je ne détiens pas actuellement de short sur l’action Nvidia. C’était le cas plus tôt cette année, une petite position spéculative à la baisse, de laquelle je suis sorti avec quelques centaines d’euros de bénéfice : insignifiant. En revanche, j’ai réalisé une plus-value à 5 chiffres sur l’ETF SOXS (Direxion Daily Semiconductor Bear 3X), et j’ai actuellement une position short sur SMH (VanEck Semiconductor ETF), avec un prix de revient de 243,52 USD, position qui représente 3,7% du portefeuille, et en moins-value de 3,3%. J’ai un objectif à 200-220 USD sur ce titre.

Sur le SP500 : d’après les indicateurs que je surveille, le marché est nettement surévalué, tous les voyants de mon tableau de bord sont au rouge. Vous voyez un verre à moitié plein, je vois un verre à moitié vide à tous les niveaux :

- Une croissance US uniquement financée par une accélération de la dette publique qui devient hors de contrôle,

- Un marché de l’emploi qui, sans les créations d’emplois publics, serait en bien moins bonne posture,

- Un positionnement extrêmement bullish de la part des principaux acteurs (sauf les commercial hedgers, le "smart money", qui sont net short depuis peu),

- Un sentiment euphorique qui se reflète notamment sur les cryptos alternatives, les entreprises non profitables, etc…

Je ne parle même pas du risque d’une deuxième vague inflationniste qui ne semble pas encore avoir été jugulée et qui se reflète dans le marché du crédit, ni des risques géopolitiques, en particulier sur Taïwan, qui me paraissent sous-estimés par le marché.

Mon long historique sur le forum prouve qu’il serait injuste de me qualifier de perma-bear. J’ai parfaitement timé le Brexit à la hausse, le krach COVID en achetant massivement le bas de la jambe baissière, le "rolling bear" de 2022, le point bas fin octobre 2023, et plus récemment, je suis repassé flat en rachetant mes shorts exactement au plus bas de la chute, début août 2024. Tout a été publié sur ce forum en temps réel.

Mais les valorisations actuelles aux US m’empêchent de faire le moindre achat, à ces niveaux je pense que le retour sur investissement sera très faible voire négatif pour les années à venir.

Nous surveillons pourtant le même marché, et les mêmes chiffres. Je pense que nos profils sont différents : vous travaillez, épargnez, et cherchez à faire croître votre patrimoine, l’optimisme et la recherche de profits exponentiels à long terme sont de mise dans votre situation. J’ai arrêté de travailler il y a plus de 10 ans, je vis des revenus de mon capital que je cherche à défendre et à pérenniser. Comme disent les anglophones, let’s agree to disagree !

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