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Favoris 5    14    #1 15/11/2019 16h09

Membre (2019)
Top 20 Année 2022
Top 5 Portefeuille
Réputation :   613  

INFJ

              TABLE des matières             


Bonjour à tous !

A l’occasion du premier anniversaire de ma file de portefeuille (dont je n’aurais pas imaginé qu’elle allait grossir autant), j’ai compilé une table des matières afin de s’y retrouver.
Je n’ai pas inclus les reporting mensuels - voire hebdomadaires - des portefeuilles qui n’ont, je crois, d’intérêt rétrospectif que pour moi.

    (1)    CROISSANCE VERTE


       Portefeuille Croissance Verte :
#1, #7et #12 : poches ENER1 et ENVI1 :
#53 : poches ENER2 et ENVI2
#69 : poches ENVI2 et CONSO
#71, #78 : premier reporting global et listing
#151, #539 : anniversaires CV40

        Thèmes verts :
        Bioénergies :
Gaz naturel : #30 :
Méthanisation : #33
Biogaz : #640
Biocarburants : #414
        Hydrogène :
Hydrogène :#109, #120, #124, #164, #399
Electrolyseurs : #632
        Stockage :
Panorama : #556, #564
Batteries : #20, #41, #47, #150, #572
Thermique : #457
        Efficacité :
Isolation : #52
Pompes à chaleur : #626
        Nucléaire :
Fission : #521 :
Fusion : #569
        Energies marines :
Panorama : #534
Osmose : désalinisation et Energie : #646
        Eolien :
WTIV : #537, #631
Terrestre : #635
        Autres EnR :
Fournisseurs d’électricité : #49
Géothermie : #627
        Energies fossiles :
Transition : #185, #204, #220, #223, #532, #562, #598, #657
Spin-off verts : #458
        Divers :
Espace : #87
Consultants : #35
Lithium : #575, hors file
Viande verte : #583
Recyclage du plastique : #479, #504
Désertification et Irrigation : #658
        Mobilité :
Véhicules verts : #147
Bornes de recharge vertes :#161
Véhicules Autonomes : #331
Constructeurs classiques en transition : #668, #672
        ETF :
Verts : #18, #602, #603
EnR : #602, #603
Véhicules Autonomes : #351
        Finance :
Investissements EnR : #187, #190, #193, #223, #224
Marché carbone : #464, #591
Private Equity vert : #651
PPA - Power Purchase Agreements : #652

        Entreprises vertes :
#46 : L’affaire Varta
#56 : McPhy
#65 : Nikola – Evergreen
#73, #74 : Global Bioenergies
#76, #77 : Aqua Metals
#83, #182 : Tesla – Nikola
#146 : Enphase – Solaredge
#189 : Ecoark Holdings
#203: ChargePoint / Switchback Energy Acquisition
#221 : Nidec
#235 : Stora Enso
#242 : Brookfield Renewable
#267 : Bloom Energy
#271 : Sprout Farmers
#291 : Hopium
#328 : Renault / Total
#340 : TubeSolar / Ascent Solar Technologies
#353 : HRS Hydrogen Refueling Solutions
#354 : Renesola
#381 : Séché Environnement
#393 : Generac
#466, #540 : Daqo New Energy
#477 : HDF Energy
#510, #546 : Transition Evergreen
#550 : Afyren / Entech
#587 : La Française de l’Energie
hors file : transition ArcellorMittal

        Miscellanées vertes :
#37 : Dérapages verts
#79: Crise verte
#93 : Benchmarks verts
#95 : Secteurs verts
#136 : The Great Green Car Race
#166, #184 : Alphas
#196 - #198, #656, #665 : ESG
#276, hors file, hors file : SPACs Vertes
#416, #441, #447, #463, #468, #505 : Bulle verte 2021
#440 : Indice Vérité40
#460 : Cryptos, Musk et le climat
#467 : AIE, producteurs d’électricité et financeurs des EnF
#472 et #474 : Bilan des SPAC et IPO vertes
#535 : Rapport du GIEC 2021
#545 : Banques centrales vertes ?
#553 : BRI et sa bulle verte
#570 : Transition énergétique et disruption en spirale
#636, #643 : Russie pas verte / guerre en Ukraine
#641 : Greenflation
#644 : Photovoltaïque souverain US/Chine
#650 : Eau potable en France
Performance de la cote verte française : #663
Immobilier vert : #664

        Watch-lists (vertes et non vertes) :
#72 : Asie
#106, #157, #577 : Australie
#216, #218, #573 : Norvège
#236, #600 : Canada
#244 : Pays Bas

    (2)    CROISSANCE DIVERSIFIEE


#433 : Rappel de composition des portefeuilles

        Portefeuille Généraliste G100 :
#17 : PEA
#38, #68 : CTO
#70 : renforcements de mars
#90, #98, #101, #126, #160, #181, #229 : mouvements
#99 : évaluation des arbitrages
#518 : Gestion de la bulle verte de février 2021

        Portefeuille Value-Cyclique VRAC / Momentum M100 :
#315 : VRAC30
#427, #429, #430 : VRAC100
#489 : Purge de CV100 sans rotation
#493 : Thème d’actualité : Semi-conducteurs
#498 : Thèmes d’actualité : Santé mentale
#503 : Thèmes d’actualité : Génomique synthétique
#520 : Evolution des thèmes + Cybersécurité
#578 : M100 (momentum)
#619 : Ré-orientation 2022

        Portefeuille Spéculatif :
#51 : Spéculatif Novacyt
#133 : Spéculatif Navya
#143 : Spéculatif SunPower
#168, #169 : Spéculatif Fulgent

         Entreprises :
#27 : Median Technologies
#85 : Espace : Raytheon, Hexcel, Iridium, Virgin Galactic
#86 : Espace : Maxar, Electro Optic Systems, Avio
#109, #112 : Resmed
#155 : Clarivate
#174, #616 : Brainchip
#325 : ETFs ARK
#459 : Ginkgo Bioworks
hors file, hors file : Apple
hors file : Amazon

        Miscellanées :
#58, #60, #62 : BX4
#128 à #132 : structures des portefeuilles
hors file : Immobilier en PEA
#145 : Méthode d’investissement
#343, #360, #414 Sur ma stratégie…
hors file : inintérêt du placement Or
#166, #184 : Alphas
hors file: ETF hyper-croissance
#173 : Tendances ou Secteurs
hors file : Bulle du Private Equity
#363 : Impression 3D
hors file : Quantique
hors file , hors file , hors file : Chine delisting américain et immobilier

        (3)   BILANS ANNUELS DU PORTEFEUILLE


2020 : LE FILM


#255 SCENE 1) Mise au point sur novembre 2020.
#258 SCENE 2) Flashback été 2019
#263 SCENE 3) - PLAN 1) Champ-contrechamp : portefeuilles jumeaux en Croissance Verte
#264 SCENE 3) – PLAN 2) Champ-contrechamp : portefeuille jumeau virtuel du portefeuille Généraliste :
#266 SCENE 4) Flash back automne/hiver 2019
#278 SCENE 5) - PLAN 1) Zoom compensé : Evaluation des restructurations du portefeuille
#279 SCENE 5) - PLAN 2) Zooms : Evaluation des arbitrages individuels
#280 SCENE 6) - PLAN 1) Flash Back : Le Fléau et la Balance
         SCENE 6) - PLAN 2) Flash Forward : Le Fléau et la Balance
#310 SCENE 7) PANORAMIQUE DE ROTATIONS   
         … DEGRE ZERO ) LES DOUTES DU BEOTIEN :
#313 … PREMIER DEGRE)  ROTATION SECTORIELLE
#315 … 180 DEGRES) PORTEFEUILLE DE ROTATION VRAC !
#319 … DEGRES DE LONGITUDE) ROTATION GEOGRAPHIQUE
#322 … SECOND DEGRE) ROTATION FACTORIELLE
#323        ***** EPILOGUE *****

2021 : BILAN COMPTABLE / CONTABLE :


           Sur le papier

#607: Global
#609: CV100
#612 : G100
#615 : M100

           Sur le divan

#617 : Ressentis
#618 : Biais
#620 : Stratégies

******************* PREMIER MESSAGE ORIGINEL ************************

Bonjour à tous

En cet été 2019 où les nouvelles du front de réchauffement donnent la fièvre, j’ai décidé d’initier un portefeuille spécialement dédié à la Croissance Verte qui est au centre de mes préoccupations actuelles (ceci précisé au cas ou mon pseudo ne l’aurait pas rendu évident !).
Bien sur, d’aucuns pourraient dire qu’il s’agit d’une contradiction dans les termes et que ne pourrait être vraiment Verte qu’une Décroissance… Mais le monde économique étant ce qu’il est…

J’ai donc réservé la somme de 40k€ dans mon portefeuille pour investir dans les 2 aspects les plus évidents du domaine : Energies Renouvelables d’une part et Gestion de l’eau et Recyclage des Déchets de l’autre.
Dans chacun de ces 2 secteurs j’ai sélectionné 20 entreprises dans lesquelles j’ai fait une équi-investissement de 1000€.

L’idée sous-jacente était que ce portefeuille n’étant pas très diversifié en termes de Secteurs (bien qu’il touche à l’énergie, aux services, à la tech, voire Biotech et à la chimie…) j’ai essayé de le diversifier en termes de géographie (mi  France, mi USA et un soupçon de Suède, Canada, Allemagne et Australie), de niveaux dans la chaine de valeur (équipementiers énergétiques et fournisseurs d’énergie, biotechs et chimistes de la filtration et du recyclage, prestataires de services en traitement de l’eau et des déchets) et de taille d’entreprise (de la statup à la multinationale). D’autre part, ces entreprises étant difficilement comparables, j’ai arbitrairement décidé de leur attribuer la même mise de départ…

Ce portefeuille créé dans la première quinzaine d’août après 2 mois de sélection sur des critères variés et pas obligatoirement simultanés (convictions sur les modèles, stabilité dans la croissance, perspectives…) a donc commencé sa vie sur les 3 mois qui viennent de s’écouler… sans que je n’intervienne !

L’idée ici étant que le besoin en croissance verte, tout urgent qu’il soit, se met en place à son rythme, et que ma sélection de valeurs tout en n’étant sans doute pas assez objective, est suffisamment diversifiée pour s’équilibrer sur le court terme. Pour être honnête, cette conviction n’allait pas sans une observation inquiète et régulière de la plus value… Mais comme on dirait que le "modèle" tient le coup, j’ose vous le présenter ici maintenant !



La performance sur 3 mois (pendant lesquels le CAC à fait +11,43%) est plutot bonne, surtout comparé à mes étalons, c’est à dire les meilleurs ETF que j’ai pu trouver sur :
Les energies renouvelables : Invesco WilderHill Clean Energy ETF (PBW)
La gestion de l’eau : Lyxor PEA Eau (World Water) UCITS ETF Capi (AWAT, FR0011882364)
Il y en a peut-être de meilleurs ?

Je ne vais tout de même pas me glorifier de ces résultats en sachant la part de chance du débutant qu’ils peuvent comporter (Tomber comme ça sur des valeurs qui font en 3 mois +150%, +120% et 5 autres qui gagnent plus de 40%, cela compense largement les quelques -12% à -40%…). Les grands habitués de la bourse parmi vous auraient sans doute tôt fait de me démontrer les biais et les risques de mon investissement.

Mais je trouve ce tableau relativement instructif par lui-même, sans imaginer que les valeurs soient totalement représentatives de leur secteur (mais après tout il y a bien des fonds et des ETF basés sur un échantillonnage qui n’est pas plus grand). Ne serait-ce qu’en constatant que le recyclage a une croissance 2 fois supérieure à l’énergie renouvelable tout en ayant aussi 2 fois plus de valeurs en moins-value…

Reste à voir à plus long terme…

Dernière modification par CroissanceVerte (14/06/2022 15h58)

Mots-clés : croissance verte, croissance, ecologie, portefeuille, verte


Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !

Hors ligne Hors ligne

 

6    #2 19/11/2019 18h38

Membre (2019)
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INFJ

Je voudrais compléter la publication de mon portefeuille par un résumé des motivations de mes choix d’entreprises. Comme je l’ai dit, elles reposaient beaucoup sur mes convictions sur les modèles, parfois sur la stabilité de la croissance passée (je sais, elle ne préjuge pas de la future… Et c’est bien confirmé d’ailleurs !), les contextes concurrentiels et les perspectives macro-économiques.
Pour ce qui est des ratios, je n’en suis qu’un néophyte et n’y ait jeté un coup d’œil que pour avoir une idée de la rentabilité ou des dettes. Il est clair qu’une meilleure analyse chiffrée objective m’auraient évité quelques déconvenues (mais aussi m’auraient sans doute empêché d’embarquer dans des fusées ?). Je présente ici les ratios (Zone bourse) actuels pour donner une idée.



Ce qui m’a évité de boire la tasse pour l’instant c’est sans doute ma diversification. La géographique s’étant cependant limitée à un partage France / USA plus quelques lignes sur d’autres pays du monde occidental. En fait, de très nombreuses entreprises asiatiques sont très bien placées sur le créneau de la Croissance Verte, mais je me méfie du marché chinois (et pourtant que d’entreprises vertes …) et n’ai pas fait l’étude des marchés japonais et coréen (pour une future augmentation des portefeuilles ?). Les autres diversifications sont celles de la capitalisation et celle des niveaux dans la chaine industrielle .

Pour commencer, le secteur des Energies renouvelables qui se décompose en trois niveaux de l’échelle de production :
*Equipementiers qui fabriquent des systèmes et des composants pour produire de l’énergie renouvelable
*Producteurs d’électricité à partir du vent, du soleil et de l’eau (parfois leurs propres équipementiers)
*Entreprises qui fabriquent des systèmes de batterie pour stocker de l’énergie renouvelable
Un quatrième niveau reste à considérer :
*Entreprises axées sur la construction de voitures électriques et d’infrastructures de recharge.
Enfin, une autre voie, que je n’ai pas non plus vraiment prise en compte est celle des Fabricants de produits renouvelables de remplacement des carburants, tels que granulés de bois, éthanol, gaz naturel renouvelable et biodiesel.

Equipementiers :

Les systèmes de conversion solaires sont essentiellement basés sur deux niveaux d’équipements : Les capteurs (panneaux solaires) et les micro-onduleurs placés derrière qui transforment le courant continu produit par les premiers en courant alternatif.
Les 3 plus gros producteurs de modules solaires (hors Chine) sont américains : First Solar, Sunrun, et Sunpower. Malgré une croissance du chiffre d’affaire ces dernières années, Sunrun ne parvient pas à la convertir en bénéfice (PER = 56x, VE/EBITDA = -139x, ROE = 2,26 %, CAPEX/CA = 101 % et Dette nette / EBITDA = -78x) et j’ai préféré garder les 2 autres. Cela dit, la concurrence accrue de la Chine après la dépréciation du Yuan de cet été et les difficultés de main d’œuvre aux USA ont rendu plus aléatoire le maintien de leur croissance du premier semestre (respectivement +55 % et +85%) malgré la demande toujours soutenue, comme l’illustre la baisse de leurs cours pendant le trimestre écoulé (-12 % et -36%).
Pour ce qui est des micro-onduleurs (et des systèmes d’optimisation énergétique qui vont avec), le marché US (et aussi largement international, le marché européen étant très fragmenté, essentiellement avec de petites entreprises non-cotées) est dominé par l’inventeur (en 2008) Enphase et par Solaredge, tous deux ayant racheté la plupart des autre petits fabricants. Face aux deux grands, un « petit » challenger est apparu cette année : Generac (en fait une grosse entreprise de matériel électronique pour la production d’energie et de moteurs qui fait de la croissance externe et de la diversification). J’ai décidé de me couvrir en achetant les trois ! Surtout que les ratios délirants d’Enphase rendaient sa croissance difficilement soutenable… Le calcul n’était finalement peut-être pas mauvais car, après leurs croissances plus ou moins ébouriffante du premier semestre (ENPH +238 %, SEDG +68 %, GNRC +27%), les 2 premiers ont chuté de 37 % et 5 % après mon achat, alors que le petit troisième gagnait près de 29 % ! J’aurais même du me tenir à l’écart d’Enphase, mais c’était difficile de résister !
Dans les systèmes et équipements éoliens, les plus grosses capitalisations (hors Chine, et hors industriels généralistes comme General Electric) sont :
*Le danois Vestas Wind Systems (18 871 M$, cours +26 % depuis le 1jan, mais résultat et marge en baisse sur 4 ans)
*l’espagnol Siemens Gamesa Renewable Energy (10 220 M$, +28 %, CA et marge à peu près constants)
*l’américain TPI composites (590 M$, -31 %, éliminé…)
        PER        EV/EBITDA        ROE        CAPAEX/CA    Dette/EBITDA
Vestas :     23x        9,45x            21,5 %        6,74 %        -
Gamesa :     38x        8,44x            6,26 %        6,02 %        -
Comme le segment équipementiers était déjà bien occupé par le solaire (qui était en plus forte croissance à priori), et avec déjà de fortes capitalisations, et que de plus les difficultés d’acceptation et de règlementation sur l’éolien pèsent toujours sur son développement (en Allemagne encore tout récemment), je ne les avait pas retenu, préférant laisser la place à deux équipementiers de systèmes moins orthodoxes et de plus faible capitalisations, plus spéculatifs : Enertime et Global Ecopower.

Avant de les présenter, une petite analyse a posteriori : Finalement, le seul équipementier solaire dont le cours a fait un trimestre profitable depuis mes achats est l’outsider Generac (J’aurais peut-être mieux fait de miser sur les équipementiers éoliens finalement ? depuis le 15 aout, le cours de Vestas a augmenté de 22 % et celui de Gamesa 13 %). Dans ce domaine, la conjoncture se retourne vite, mais Sunpower a récemment tiré une conclusion claire : (Agefi -DowJones le 11/11/2019)
« SunPower, société américaine d’énergie solaire contrôlée à 55% par Total, a annoncé lundi son intention de scinder ses activités en deux sociétés cotées, une annonce qui fait bondir le titre à la Bourse de New York. A 16h15 (CET), l’action gagnait 9,7% tandis que le S&P 500 reculait de 0,4%. A Paris, Total avançait de 0,3% sur un marché en hausse de 0,2%.SunPower a annoncé lundi la création d’une nouvelle société, Maxeon Solar, dédiée à la fabrication de panneaux solaires. Cette société sera basée à Singapour et recevra un investissement de 298 millions de dollars (environ 270 millions d’euros) du chinois Tianjin Zhonghuan Semiconductor (TZS) afin de développer ses capacités de production, a précisé SunPower dans un communiqué. Elle exploitera des usines de cellules et de panneaux solaires en France, en Malaisie, au Mexique et aux Philippines, ainsi que des centres de R&D en dehors des Etats-Unis et du Canada. SunPower se concentrera quant à elle sur les activités d’innovation, les systèmes solaires à haut rendement, le stockage et les services énergétiques. "Les deux sociétés coopéreront pour développer et commercialiser les technologies de panneaux solaires de la prochaine génération, les travaux de recherche préliminaire étant menés par les unités de R&D de SunPower basées dans la Silicon Valley, et l’innovation-déploiement ainsi que le passage à l’échelle industrielle menée par Maxeon Solar", a expliqué le groupe dans un communiqué. Les actionnaires de Sunpower, dont Total, détiendront 71,1% de Maxeon Solar lors du "spin-off", tandis que TZS détiendra environ 28,9%. Les actions de la nouvelle société seront cotées au Nasdaq. ».
Cela me semble une bonne décision : la R&D aux USA, la fabrication des panneaux en asie ! First Solar doit réfléchir aussi…
Je suis un peu moins inquiet pour les fabricants de micro-onduleurs, je pense qu’après la correction des excès et un nouveau partage du marché entre les trois, la croissance devrait reprendre, malgré la concurrence croissante de Huawei (il est partout mais Trump l’a dans le nez) et des autre fabricants chinois (APSystems, Hoymiles, LeadSolar, Omnik). En particulier, les 3 américains font progresser en permanence la technologie de leurs onduleurs pour faire face à toutes les situations, se diversifient, et enfin signent à tour de bras des accords d’exclusivité avec les fabricants de panneaux solaires.

Revenons à nos achats :
Enertime : Les modules ORC sont des système thermodynamiques de production d’électricité à partir de la chaleur perdue produite sur les sites industriels. Le français Enertime s’est lancé sur le créneau il y 3 ans mais a du mal à lutter contre ses 3 gros concurrents déjà en place : l’américain ORMAT et les italiens Turboden et Exergy (mise en vente en septembre par son propriétaire), mais il vient juste de réussir la mise en route d’un module ORC dans une aciérie proche de Shanghai, s’ouvrant ainsi une porte sur le marché chinois. Il tente également de se diversifier dans les DOM en tant que fournisseur de turbine et dans la géothermie. Je suis séduit par le système, le potentiel énorme (il y a de la place pour plusieurs fabricants) et la vitalité de l’équipe.
Global Ecopower : Le modèle économique était de réaliser des projets photovoltaïques ou éoliens puis à les vendre pour une consommation in-situ, ce qui limite l’endettement de la société et permet au client de moins dépendre des aléas de rachat par EDF. Leurs nouveaux projets ajoutent une approche plus intelligente encore qui consiste à combiner la production-auto-consommée avec une activité verte secondaire : Complexes Ecologiques combinant les Energies Renouvelables et la Gazéification Intégrée , ou bien complexe algo-solaire combinant centrales photo-voltaiques, co-génération et production de spiruline, algue dont la consommation explose. J’aime le modèle, et la société, estimant qu’elle avait fait de bonnes affaires en 2018, a distribué cette année 8 % d’actions gratuites aux actionnaires.

Producteurs :

J’ai sélectionné les 5 plus gros producteurs du secteur, canadiens et américains :
NextEra Energy est le plus grand producteur mondial d’énergie Eolienne et solaire, mais pas seulement… Ils ont aussi des activités dans le gaz, le charbon et des centrales nucléaires (beurk) et sont un des plus grands producteurs de batteries électriques (ça c’est bien). En fait je ne voulait pas sélectionner d’énergéticien généraliste comme EDF, Engie, Total et consort (qui tous ont une part croissante dans le renouvelable) pour ne pas diluer le vert… Mais  j’ai fait l’erreur de confondre Nextera Energy (la holding de tête) et Nextera Energy Resources (la filiale verte)…
Brookfield Renewable Partners est propriétaire et exploitant d’un portefeuille d’actifs qui produisent de l’électricité à partir de ressources renouvelables, essentiellement hydroelectrique et eolienne, dans les amériques et en Europe. Profitable (dividende 4,59%), avec une croissance très forte et soutenue depuis le debut de l’année (après quelques années de croissance plus faible et heurtée) et bien géré par une grande société de gestion d’actifs : Brookfield Asset Management, ils ont racheté il y a 2 ans un autre producteur dans l’éolien et le solaire : Terraform Power qui était alors en faillite et l’ont redressé, le rendant aussi profitable qu’eux bien qu’encore un peu endetté.
Transalta, et Innergex, second et troisième producteur canadien dans l’hydro-électrique et l’eolien complètent le lot, toujours avec de bons dividendes à la clef.

A ceux-là j’ai ajouté 3 producteurs français de taille décroissante :
Neoen, le premier producteur français dans le solaire et l’éolien, présent dans le monde entier.
Voltalia, le producteur qui monte, en particulier en amérique latine.
Albioma, outre-mer et au bresil, particulièrement engagé dans la bio-masse (canne à sucre).

Pour équilibrer en  midcaps j’ai selectionné 2 européennes spécialisées dans la production d’énergie eolienne et qui ont « le vent en poupe » avec des ratios très différents : Le suedois Eolus Vind et l’allemand PNE AG.
Enfin Futuren, petit producteur Eolien français. Un achat spéculatif… et irréfléchi vu les antécédents ! Mais qui ne se termine pas trop mal avec une OPR le 5 novembre à 1,15€ (PV de 3,6 % soit 36€) et rachat par EDF Renouvelables… Je voudrait promettre que je ne le ferai plus !

A part Nextera dont le cours est en forte croissance depuis 4 ans (évidemment!),  les autres ont attendu cette année pour grimper sérieusement, voire exploser (Eolus au premier chef, mais aussi Terraform, Brookfield, PNE). Par contre, les cours se sont stabilisés, voire ont reculés, à partir d’octobre… Mais les explosifs semblent déjà se reprendre.

Stockage :

Pour les entreprises de stockage : Varta et  Ballard Power Systems
Varta (Allemagne) est la première capitalisation en valeur et en croissance du secteur spécialisé de la conception et fabrication de batteries de stockage électrique. Son chiffre d’affaire a augmenté de 25 % en 1 an et son résultat net a presque doublé, pas de dettes et de bons investissements. Elle pourrait également se placer avantageusement dans le cadre des programmes européens de production de batteries pour la voiture électrique qui sont en train d’émerger… mais tardivement !
Dans ce segment, en effet les asiatiques sont largement en avance et produisent plus de 70 % des cellules, avec des coûts difficiles à battre. C’est ainsi que les concurrents les plus proches de Varta, les américains Energizer (Capi 3363 M$, croissance heurtée de +8 % depuis le début de l’année et fortes baisses auparavant), qui est pénalisé à cause d’acquisitions difficiles à digérer et des résultats décevants et Enersys (Capi 2895 M$ et croissance de -11%) sont très endettée et ont de gros problèmes de coût de production avec les batteries auto.
D’autres acteurs plus diversifiés ont aussi une activité batterie intéressante (BASF, Saft filiale de TOTAL…), mais trop diluée pour entrer de plein droit dans mon portefeuille. Seul Tesla y aurait sa place, dans le cas d’une évolution ou d’une troisième poche de croissance verte…
               PER        EV/EBITDA        ROE        CAPEX/CA    Dette/EBITDA
Varta :        89x        47,3 x            13,6 %        26 %        -
Energizer :    17,5x        10x            34 %        3,54 %        4,53x
Enersys :  13x        9,15x            14,6 %        2,93 %        1,73x
Tesla :        -73x        25,9x            -8,7 %        6,12 %        2,72x
J’ai également voulu parier sur une alternative aux batteries fermées : le canadien Ballard Power Systems est le plus gros et ancien producteur de piles à combustibles. L’hydrogène, malgré diverses critiques, progresse dans le paysage des carburants, en particulier pour les transports publics, ferroviaires et maritimes. La société a de nombreuses usines et filiales à travers le monde dont une joint-venture en Chine. Par contre, si le chiffre d’affaire est plus ou moins stable à 100M$, le revenu net est négatif depuis des années, EBITDA -20 MCAD… mais cela ne l’empêche pas de faire partie des 30 entreprises ayant le meilleur parcours boursier du canada sur 3 ans. Je l’ai acheté sans comprendre les chiffres, mais c’est typiquement le genre de société qui me motive pour essayer d’apprendre à lire un bilan !
Il aurait fallu compléter les piles à combustible avec… leur combustible : les producteurs alternatifs d’hydrogène ! Elles n’ont en effet d’intérêt pour moi que si cette production est non polluante (et donc pas à partir du gaz naturel). J’aurait bien sélectionné McPhy mais il n’est pas en forme… Et puis, il faut bien s’arrêter quelque part !

Voilà pour le sous-portefeuille Energies renouvelables… l’autre suivra. Je suis bien conscient que ma sélection fait un peu trop de place au subjectif, même si le domaine est volatil et avec assez peu de recul. Toute suggestion d’amélioration du process sera évidemment bien accueillie… Merci à ceux qui s’y intéressent déjà !

Dernière modification par CroissanceVerte (19/11/2019 21h04)


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Favoris 3    4    #3 16/04/2020 11h24

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Reporting mars du portefeuille Croissance Verte (mois 8) : Suivi Individuel


Second volet du reporting, consacré cette fois aux entreprises prises individuellement. La variation de cours reportée est celle du mois de mars entier, même si les lignes n’avaient pas toutes été constituées en début de mois. Je m’intéresse en effet plus ici aux performances comparées des entreprises qu’à celle du portefeuille dont l’analyse globale a été faite dans le premier volet.
Sont reportées également les variations du 19/2 au 19/3 (« krach ») ainsi que le rapport « rebond » de l’amplitude de la hausse du 19/3 au 10/4 rapportée à l’amplitude de la baisse précédente, permettant de visualiser la réaction de chacune des valeurs à la chute du marché et sa capacité de réaction. Ainsi par exemple, Albioma a perdu un quart de sa valorisation pendant le krach et son cours à repris les trois quart de cette perte dans la foulée.
Au delà de l’anecdote, j’utilise ces informations associées aux news d’entreprises et à leur fondamentaux quand ils ont un sens pour identifier les lignes que je pourrai renforcer (dans le cadre de mon portefeuille généraliste) maintenant ou dans l’éventualité d’une seconde jambe de baisse dans les semaines à venir.
Le code de renforcement est le suivant :
A = Valeurs déjà renforcées du 17 au 25 mars.
N = Nouvelles lignes initiées dans la même période.
B = Valeurs prêtes à être renforcées.
C = Valeurs à renforcer en cas de nouvelle baisse.





Pour revenir de façon plus détaillée sur certaines entreprises, j’ai segmenté le portefeuille en 5 classes de comportement boursier :

LES IMPAVIDES, entreprises qui ont peu ou pas du tout participé au krach sont donc :
Sharps Compliance : Le contexte sanitaire profite évidemment au secteur de la gestion des déchets médicaux et en particulier à Sharps qui finalisait justement ses nouvelles installations de traitement (le pourcentage de rebond est du à la fois à la baisse très faible et tardive et à un très fort rebond, peut-être pas terminé car le contexte va durer… Je vais renforcer).
Ce contexte aurait du également profiter à son concurrent Stericycle, mais celui-ci est encore en train de régler ses problèmes de dettes… Je pense qu’il va finir par y arriver et ne regrette pas de l’avoir renforcé au plus bas, mais je ne le ferai plus avant d’avoir du concret.
Pennon Group : Le groupe anglais réussit l’exploit de finaliser une très grosse vente en pleine crise (sa division déchets Viridor à la nouvelle société Planets UK Bidco, émanation du fonds KKR pour 4,2 milliards de livres, valorisée à 18,5 fois l’EV/EBITDA). Le marché ne semble pas bien savoir quoi en penser : faible (relative) baisse mais pas de rebond …  En fait il est difficile de dire si le recentrage de l’entreprise sur le secteur de la gestion de l’eau (qui me le fera changer de catégorie dans le prochain reporting) va être très bénéfique. D’un autre côté la trésorerie accumulée est sensée profiter aux actionnaires (prochains dividendes décidés en juin) et à de futures acquisitions… Je vais faire le pari de renforcer.
Américan States Water : Des pourcentages qui cachent en fait une extrême volatilité du titre ces dernières semaines, pour des raisons qui m’échappent un peu pour une société de services aux collectivités mature (90 ans !).
Severn Trent : le grand gestionnaire d’eau anglais a annoncé  un plan décennal de 1,2G£ pour l’environnement… En fait cette décision fait suite à une exigence du régulateur de l’industrie sur les entreprises du secteur pour qu’elle fasse d’ambitieux investissements pour améliorer leurs services sans toucher à leurs tarifs auprès du consommateur.
Amiad Water Systems : Des contrats annulés et un bilan 2019 très mitigés. Ce n’était peut-être pas une bonne ligne à prendre.
Bio-UV Group : au-delà de son positionnement et de ses résultats 2019 remarquables (CA +61 %, EBITDA +53%), je pense que l’entreprise à profité de la dynamique positive de la lutte contre le virus (alors qu’elle n’y avait aucune part). Elle s’est maintenant mobilisée pour le développement d’un système  de  désinfection  des  surfaces  par  UV-C simple, mobile et  abordable, à usage particulièrement des paersonnels exposés. Je vais renforcer à la première petite baisse de marché (assez volatile).
Autres sociétés protégées de la crise par leurs lien avec le combat sanitaire : Eurofins scientific et Groupe Tera, spécialisées dans les analyses et contrôles environnementaux et biologiques. La première a présenté un excellent bilan et une belle croissance en 2019 et propose effectivement une belle collection de produits de tests contre le coronavirus ; je vais la renforcer. La petite seconde n’est pas directement impliqué dans cette lutte en réalité.
L’alimentaire est un autre secteur qui peut profiter du confinement, mais avec des situations contrastées :
The Hain celestial : La chaine d’aliments naturels a finalisée la vente de deux marques pour optimiser son portefeuille. Elle a tout de même vu son cours perdre 20 % mais ce fut si rapidement effacé que cela n’apparait pas sur les chiffres ! Sa capacité de croissance dans les circonstances actuelle reste cependant à prouver.
Mowi ASA : après une année 2019 mitigée, notamment due à la fin de la mortalité due au bloom planctonique, l’aquacutivateur norvégien limite la baisse mais la poursuit toujours… L’impact de la crise sur la consommation de saumon en restaurant risque d’être fort, ce qui a déjà été le cas en Chine.
VectoIQ : Comme beaucoup de sociétés d’acquisition à but spécial (SPAC) elle est relativement insensible au marché, et sa prochaine transformation absorption en Nikola Corporation (NKLA) sera à mon avis un gros succès. Je vais renforcer.
Graines Voltz : après le dividende, les chiffres restent bons, mais la nouvelle politique de l’entreprise et son actionnaire principal pose quelques questions.

LES RESILIENTES, entreprises qui ont participé au krach mais ont fortement rebondi sont :
Albioma a regagné les trois quart de sa baisse de 25 %. En fait tous les producteurs d’énergie verte français ont regagné une bonne partie de leur baisse, qui fut d’ailleurs nettement inférieure à celle des indices. C’est un secteur très résistant, qui maintient même pour l’instant ses perspectives 2020. Je suis heureux d’avoir renforcé Neoen et Voltalia et regrette de n’avoir pas fait de même pour Albioma. Je le ferai si son cours baisse à nouveau.
Mint : Le petit distributeur d’électricité verte et téléphonie à kraché en ligne mais a tout repris dans la foulée ! Cette résilience remarquable (un peu aidée par sa volatilité) me conforte dans mon choix et m’incite a en reprendre si par hasard il devait redescendre.
Innergex Renewable a rebondi des deux tiers mais les autres producteurs d’énergie verte canadienne ont également tous bien réagi, même après leur baisse en ligne. Je pourrai renforcer Innergex comme je l’ai fait de Brookfield Renewable en cas de baisse.
ITM Power : Rebond à l’image de sa croissance antérieure. J’aurais du renforcer et je le ferai si elle rebaisse, de même que Nel car je crois en leur avenir.
Steico : Heureux d’avoir renforcé.
Daiseki Eco. Solution : Le spécialiste japonais de la décontamination des sols, spin of du généraliste de la gestion de l’environnement Daiseki co., a en fait commencé sa baisse à la mi janvier et son rebond n’est donc que partiel. Cela reste une entreprise d’avenir, soutenue par une maison mère solide mais avec une niche d’activité lui permettant des performances supérieures. Je suis tenté de la renforcer si elle rebaisse.
Saxlund Group : Une volatilité que je n’arrive pas bien a interpréter.
Sweco : Bonen activité et bon rebond, a renforcer.
Carbios : La hausse de ces derniers jours qui a fait plus qu’effacer la baisse de fevrier-mars ne semblait due qu’à la publication en une de « Nature » du procédé déjà bien connu de recyclage des plastiques de Carbios ! Cela dit, on annonce aujourd’hui (15 avril) TechnipFMC s’associe à Corbios pour la construction de son usine de démonstration de la dépolymérisation des déchets plastiques…
Zoono Group : fabricant australien de solutions antimicrobiennes qui profite du covid-19… avec la volatilité qui va avec !

LES MASSACRÉES, entreprises qui ont très fortement chutées sont :
Eolus Vind : Renforcée. 
SunPower et First Solar, les perdantes habituelles.
Enphase Energy : Rebond correct, habituée de la volatilité, renforcée.
Vivint Solar et Sunnova Energy : Comme on l’a dit, les installateurs solaires californiens sont plombés par une mauvaise nouvelle règlementaire, d’où la double baisse. Je ne suis pas suffisamment optimiste pour renforcer, même à ce niveau.
Les valeurs de l’hydrogène (à par les grands de l’électrolyse) ont fortement chuté et faiblement rebondi :
McPhy, Ballard Power, AFC Energy, Plug Power et FuelCell Energy, De toutes, je renforcerai ma vieille connaissance Ballard, et peut être Plug Power en cas de baisse supplémentaire.
Thermal Energy et Aspen Aerogel : je ne suis pas assez convaincu par leurs modèles pour renforcer. Peut être Aspen si l’hypothètique future baisse est forte…
Steico : Rebond satisfaisant après mon renforcement.
Les sociétés de dêchets spéciaux Clean Harbors, Perma-Fix, Augean et  ont des métiers de niche stables pour lesquels je n’aurai pas imaginer de telles baisses. J’ai renforcé Perma-fix qui a bien rebondi et je le referai à la prochaine baisse au vu du décollage (résultats du Q4 : CA +88 %).
Evoqua Water Technologies : Baisse considérable pour une société de service aux collectivités dans la gestion de l’eau ?
Saxlund Group : Le modèle très diversifié du groupe me donne plutôt confiance et son rebond me conforte. Je renforcerai si baisse.
SABESP : La Companhia de Saneamento Básico do Estado de São Paulo (NSYE:SBS) l’un des deux brésiliens ajoutés dernièrement pour compléter le portefeuille. Je manque de recul mais sur sa vitalité je vais tenter le coup d’un renforcement à la baisse.
Vow : j’aime bien l’entreprise et le rebond. Je pourrais renforcer à la baisse.
AECOM et Arcadis : Les gros consultants en environnement sont un peu à la peine. On en reparlera sans doute pour le « monde d’après » mais cela reste hypothétique.
Fermentalg : encore trop fragile même si j’aime beaucoup les activités.
Envirosuite, Scidev et Xebec : mes ex-bagger préférées ont bien rebondi ! Je les ai renforcées et je le referai à la première occasion !
Tesla : Le cas Tesla ! J’ai renforcé…
Les sociétés d’ingrédients et d’aliments ont plongé et guère rebondi :
Darling Ingredients : Société en croissance (contenue) sur 3 pattes vertes alimentation humaine, animale et bio-carburants. J’aurais pensé que cela lui aurait donné plus de résistance.
Beyond Meat : Difficile de faire la part de la spéculation sur ce titre.
Burcon Nutrascience : Le spécialiste canadien des protéines végétales a réussi une augmentation de capital de 11,5MCAD, signé un partenariat avec Nestlé et construit une nouvelle usine qui devrait être opérationnelle en fin d’année. Autant de catalyseurs qui font que je renforcerai si nouvelle baisse du cours.
Biosearch. : Mauvais résultats 2019 avec en particulier la perte d’un principal client probiotiques.
Mowi : j’en ai déjà parlé.

LES FATIGUÉES, entreprises qui n’ont pas ou peu rebondi sont :
COPEL : La Companhia Paranaense de Energia (NYSE:ELP) Producteur distributeur hydroélectrique brésilien ajouté dernièrement. Je manque de recul mais sur sa vitalité je vais tenter le coup d’un renforcement à la baisse.
Daqo New Energy : Le producteur chinois de panneaux solaires a en fait rebondi de plus de 40 % mais baisse à nouveau depuis. Vu ses résultats et ses projets, je pense renforcer.
Envision : J’aime bien le produit mais cette valeur est vraiment très volatile. Je renforcerai si elle baisse encore beaucoup, sans qu’il n’y ait de justification interne, bien sur.
Des valeurs pour lesquelles je ne trouve pas assez de ressorts (trop petites, ou trop grosses, ou trop suisse…), ou pas de motivation (en moi): Moulinvest, Kingspan, Verallia, Vetropack Holding, Ecolab.
Les entreprises impliquées dans la gestion des déchets (et de l’eau aussi pour certaines) en France sont toutes dans cette catégorie, avec en plus une baisse un peu plus forte que les indices. Est-ce à cause de la disparition des déchets produits par l’ensemble des entreprises à l’arrêt ?
Nous avons deux comportements boursiers en fait : d’un côté Pizzorno, Derichebourg et Ecoslops dont les cours étaient déjà en baisse en janvier, seule distinction : Pizzorno n’est pas descendu aussi bas que les deux autres et j’hésite un peu à le renforcer. De l’autre côté, Veolia, Suez et Séché Environnement qui étaient en forte croissance et ont relativement lourdement chutés. Je les ai renforcé.
Waste Management : Belle entreprise avec une belle croissance depuis longtemps. J’aurais déjà du la renforcer et je le ferais à la prochaine baisse, même faible.
Stericycle : déjà vu, déjà renforcé, mais je reste méfiant.
Envea : Déjà renforcé.
BSC Drukamia : Une forte inertie à la baisse.  Le modèle industriel risque d’être durablement impacté.
Lucibel : A titre spéculatif, je renforcerai en cas de nouvelle baisse.

LES AUTRES, entreprises qui ne rentrent pas dans les catégories précédentes, ont eu un comportement à peu près en ligne avec les indices. Parmi elles je renforcerai en cas de nouvelle baisse :
2G Energy, Vaisala Oyj, Itron, Robertet, Hoffman Green Cement, Avantium.

Pour résumer : Lignes déjà renforcées : 25 %, lignes à renforcer ces jours-ci : 6 %, lignes à renforcer en cas de baisse de marché : 27 % (dont 9 déjà renforcées). J’ai donc assez de conviction sur une moitié des valeurs du portefeuille Croissance Verte pour les renforcer. Pour les autres je suis moins convaincu de leur résilience, ou bien je ne les connais pas assez bien, en tout cas je préfère attendre quitte à rater un abaissement de pru.


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8    #4 19/04/2020 08h41

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CRISE VERTE : REPETITION GENERALE ?


Dans ce post je voudrais ouvrir une parenthèse pour prendre une perspective plus large qu’un simple portefeuille Croissance Verte.
Nous vivons une double crise :
* Une crise écologique planétaire matérialisée par 3 facteurs essentiels : le réchauffement climatique, la pollution, l’érosion des écosystèmes. Chacun d’entre eux est en progression constante, voire exponentielle, et aura un fort retentissement sur nos vies, voire nos existences dans le siècle à venir.
* Une crise sanitaire planétaire qui a un fort retentissement sur nos vies (confinements et autres modifications du mode de vie, crise économique), voire nos existences (150 000 morts aujourd’hui…) pour les 2 ans à venir (d’ici l’éradication ou l’inactivation du coronavirus).

Dans l’actualité, les deux crises se croisent en plus d’un point :


* Certains attribuent la seconde à la première, par exemple :

Christine Lagarde, La Tribune, le 9/4/2020 a écrit :

Aujourd’hui ce que l’on constate c’est que la manière dont nous n’avons pas suffisamment respecté la biodiversité, la manière dont nous n’avons pas suffisamment respecté notre environnement est en train de nous revenir en boomerang dans la figure".

Ce n’est pas faux, mais l’origine animale de la pandémie n’est pas une nouveauté : c’était déjà le cas à des époques où l’homme n’avait pas encore mis en danger la biodiversité.

* La transition énergétique va être freinée par la crise sanitaire, à l’instar de l’industrie dans son ensemble.

* En plus, certains utilisent la seconde pour négliger la première, en plus de renier la signature de leur pays sur l’Accord de Paris.

* A contrario, de nombreuses voix s’élèvent pour que la relance soit verte.
Selon la patronne de la Banque centrale européenne, l’Europe doit profiter de la crise actuelle pour accélérer la transition énergétique : "L’impératif absolu c’est de s’orienter vers une croissance dite verte qui soit respectueuse de notre environnement".

* D’autres vont au-delà de ce qui doit être reconstruit pour, par exemple, exiger des entreprises dont le modèle repose sur le carbone d’en changer : Total visé par la première résolution climatique déposée par des investisseurs en France !

* Il faut dire que certains parent les investissements ESG de toutes les vertus en temps de crise comme en dehors.

Au delà de ces luttes d’influence entre climato-urgentistes et climato-sceptiques, ne serait-il pas intéressant de considérer la crise sanitaire comme une sorte de répétition générale de la crise environnementale ?

On pourrait penser qu’elles sont incommensurables en nature comme en temporalité, mais est-ce bien certain ?

Du point de vue environnemental, les émissions de gaz à effet de serre chutent drastiquement avec les effets du confinement, ainsi que la pollution en général, comme en témoignent de belles images satellites.
l’Accord de Paris signé en 2015 affichait l’objectif de limiter le réchauffement à +2°C par rapport aux niveaux préindustriels, et si possible à 1,5°C, les pays s’engageant sur des « contributions nationales » (NDC) à renouveler tous les cinq ans.
Or les NDC actuels actuelles (avant le confinement, et qui devaient être révisées lors de la COP 26 en novembre à Glasgow, reportée pour cause de pandémie) placent la planète sur la trajectoire d’un réchauffement de 3 °C à 4 °C d’ici 2100, selon le GIEC.
L’accord de Paris prévoit une diminution de 7 % de l’émission de gaz à effet de serre par an, et en particulier du CO2. Les études actuelles montrent une baisse comprise entre 3% (confinement court) et 14 % (confinement long) dans le monde.

Le problème est que cela est temporaire et ne fera guère que retarder la crise climatique.
Qui plus est on peut craindre que, comme après chaque crise, la relance soit productrice d’un excès d’émissions.
Il suffit de voir déjà les assouplissements des réglementations américaines, ou bien encore le plan massif canadien de soutien  aux secteurs pétrolier et gazier.

Autrement dit, empêcher la crise climatique pourrait nécessiter d’imposer tous les ans un confinement   de plusieurs mois !
Ou alors imposer une relance sous la forme d’un « green deal de guerre ».

Du point de vue financier, les derniers chiffrages du FMI prévoient que si les confinements cessent d’ici la fin juin et que le second semestre voit donc un retour à la normale de l’activité (si les états et organismes financiers internationaux continuent de prodiguer leurs remèdes de cheval en empêchant faillites et chômage), alors nous aurions une baisse de 3% du PIB mondial en 2020 (-6,1 % dans l’ensemble des pays développés) et un rebond de 5,9 % en 2021. Le cout cumulé de la crise sanitaire a sous ces hypothèses été chiffré par le FMI à 9.000 milliards de dollars sur 2 ans

Pour la crise climatique, une étude parue cette semaine dans « Nature » analyse les coûts (dommages liés aux événements climatiques, par exemple) comme les investissements (technologies bas-carbone notamment) pour évaluer les pertes ou gains théoriques pour l’économie mondiale selon différents scénarios. Pour ses auteurs, un non-respect des objectifs de l’Accord de Paris en gardant les NDC actuelles impliquerait une baisse de PIB comprise entre 126.000 et 616.000 milliards de dollars d’ici la fin du siècle (et même des pertes allant de 150.000 à 790.000 milliards si les NDC ne sont pas respectées, soit plus de 3 à 4°C de réchauffement), alors que l’économie mondiale pourrait voir des gains de 336.000 à 422.000 milliards en respectant les objectifs de 2 °C ou 1,5 °C respectivement.

Autrement dit, la crise climatique pourrait couter annuellement au monde entre le tiers et le double de la crise sanitaire actuelle. Par an. Pour les 80 ans à venir.

Alors ?


Alors je soutiens toutes les initiatives appelant à une relance verte ; je soutiens les actionnaires qui veulent accélérer le verdissement des entreprises pourvoyeuses du pire des poisons, le CO2 ; je soutiens les opposants aux megalomaniaques égocentriques ou aux simples inconscients qui mettent en péril la très fragile chance que nous avons de limiter les dégâts…

Parce que l’étude parue dans Nature calcule également que des investissements entre 18.000 et 113.000 milliards de dollars, dont plus de 90 % de la part des pays du G20, permettraient un équilibrage des pertes et des recettes mondiales et nous éviteraient la récession permanente qui se profile.
Je ne suis pas capable de juger de la pertinence des métriques utilisées par les auteurs de cet article, pas plus que de celles utilisées par le GIEC. Mais ce que je sens dans mes tripes c’est qu’ils nous montrent bien notre direction : celle du gouffre.

Parce que nous sommes en train de vivre une petite répétition générale de ce que sera la vie entière des générations futures, et que cela me rend triste.

Je sais bien que nous sommes dans un forum de discussion, mais je ne souhaite pas ouvrir une discussion sur le sujet, justement parce que je ne suis pas capable de juger les études citées et donc d’argumenter à leur propos. Peut-être certain ici le peut-il ? En ce qui me concerne, je ferme la parenthèse.


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Favoris 1    5    #5 28/07/2020 10h32

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The Great Green Car Big Market Race


                          1-Ambiance de Cirqu’ Oui !


Le circuit est presque désert, et pourtant on entend vrombir les moteurs.
Les tribunes sont vides, et pourtant, les clameurs des spectateurs retentissent.
Monsieur Le Marché, ce grand bookmaker, peine à intégrer tous les paris !
Et voici que profitant d’un bull market époustouflant, les concurrents déboulent devant le stand et battent les records !



Le champion en titre Tesla (TSLA) avait déjà dépassé ses plus haut au début du mois de juin, boosté par sa fusée SpaceX. Cette semaine, il accélère encore à coups de rumeurs de reprise du marché chinois et termine à 949,92 $, +7,26 % ! Invincible !

Sauf que justement, longtemps en embuscade, le chinois Nio Inc. (NIO) a profité de l’appel d’air pour se relancer et passer devant…

Mais c’était sans compter sur le jeune pilote qui vient d’arriver sur le circuit ! A peine sa certification en poche (1ère cotation sous le nom de Nikola (NKLA) le 3 juin) le challenger a repris le volant, et pas dans la course de camions semi-remorques à hydrogène pour laquelle il avait été initialement engagé, non ! Pour la course de prestige, celle à la voiture électrique !
Lors de son tour de chauffe de mai sous le pseudonyme de VectoIQ il avait déjà placé deux accélérations de bonne augure… Mais ce lundi 8 juin, Nikola double (son cours) dans la ligne droite : +103,7 %, il n’a pas besoin de fusée pour décoller !

Il reste en tête un tour complet de circuit, mais ne parvient plus à accélérer, alors que derrière lui, progressivement, ses concurrents remontent inexorablement… Et surtout, venu du fin fond de sa voie de garage, Workhorse Group Inc. (WKHS), finit par prendre la tête de la course, suivi de NIO.
Après ses multiples propriétaires successifs et sa petite carrière d’assembleur d’utilitaire, l’écurie Workhorse a un nouveau préparateur qui l’a converti à l’électrique depuis 5 ans : AMP Electric Vehicles, il équipe déjà la poste américaine et DHL et vient d’acheter une ancienne usine de GM pour fabriquer son pickup et, accessoirement son octocopter !

Nikola rétrograde puis, apercevant un bolide sorti de nulle part dans son rétroviseur, enfonce de nouveau la pédale d’accélérateur : Il a l’impression de se voir lui-même quelques semaines auparavant et prend peur.
Mais ce nouveau concurrent, encore sous pseudonyme de Spartan Energy Asquisition Corp. (SPAQ) le dépasse au finish. Alors qu’ils sont à la même hauteur, il tourne la tête vers lui et se dévoile : c’est Fisker, qui avait crashé en faillite son dernier véhicule en 2013 (racheté de en 2014 par Wangxiang Group, un fabricant chinois de pièces automobiles et renommée Karma Automotive), et qui revient de nouveau dans la course !

Et derrière encore, toute une flopée de nouveaux concurrents qui veulent s’engager dans la compétition, comme le chinois BYD, Hyliion  fusionné avec le SPAC Tortoise Acquisition Corp. (SHLL), ou encore Rivian, pas encore côté mais déjà propulsé par son inattendu principal investisseur, autre ennemi juré de Tesla : Amazon ! Signe qu’il arrive vite ? Tesla lui a déjà mis un procès aux fesses pour violation de brevets…

Il y a aussi toutes les écuries misant sur la conduite autonome : entrée en compétition boursière de Velodyne Lidar par l’intermédiaire d’une fusion avec la SPAC  Graf Industrial Corp (GRAF) pour 1,6 milliard de dollars, le petit français Navya (NAVYA), et l’achat par Amazon il y a 3 semaines de la startup Zoox pour plus de 1,2 milliards de $.

Et bien sur les constructeurs classiques qui entament leur mue (comme Peugeot avec 17 % de ses ventes du premier semestre tout électrique), mais qui sont loin des performances des pure players sur le circuit boursier…

Ah ! Mes amis ! Quelle bulle !
La saison de courses s’annonce passionnante…

                          2- Bruits de Tech’Niquent…


Mais quand l’échelle des performances devient logarithmique, il y a de quoi s’interroger … Le tableau des accélérations étonne :



Pour essayer de comprendre ces performance extraordinaires, nous avons mené l’enquête parmi les équipes de techniciens dans les stands des écuries championnes, et là, nous avons peut-être percé le secret :
Contrairement à ce que l’on peut croire, le carburant dans cette course incroyable ce n’est même pas l’électricité : c’est le tweet !

Parmi de multiples exemples :

Il a suffit d’un tweet le 8 juin du patron de Nikola Trevor Milton annonçant l’ouverture pour le 29 juin des réservations pour le « Blaireau » ! Le badger, ce pickup électrique dont il répétait depuis des mois que ce n’était pas sa priorité, que c’était juste pour s’amuser…
Puissance du Tweet : +103,7 %, soit 10 milliards de $ le tweet !

Le 2 juillet, Musk retweet le nombre de véhicules livrés par Tesla au 2eme trimestre : 90650, et cela suffit à enclancher un +15 %, soit 40 milliards de $…

C’est une information confidentielle qui a rapidement été retweetée dès qu’elle a fuité le 9juillet : Spartan Energy Asquisition envisageait de fusionner avec Fisker pour l’introduire en bourse : +61 %, soit 350 M$. Fisker (re)débute dans la compétition mais a déjà le tweet actif !

On peut ainsi rapprocher le tableau des tweets de propriétaires d’écuries de celui des accélérations avec un certain niveau de corrélation… Mais ce n’est pas tellement le nombre qui compte, mais surtout la qualité du tweet !



A ceux qui doutent de la puissance propulsive de ce carburant miraculeux, doit-on rappeler qu’un président aux cheveux jaunes a plus d’une fois réussi à faire monter ou baisser la bourse mondiale à 1000 milliards de dollars le tweet ?

On pourra nous objecter qu’il n’y a rien de nouveau sous le générateur photovoltaïque et que de tous temps, la fuite d’une information à provoqué des envolées de cours sur la piste.
Certes.

Sauf que …
… La réaction à une information diffusée sous le manteau à une poignée d’investisseurs initiés ou publiée dans le Financial Time et reçu le lendemain par son million d’abonnés n’a pas de commune mesure avec le tweet reçu instantanément par les 37 millions d’abonnés d’Elon Musk. L’effet de masse est démultiplié par l’effet de vitesse dans des enchainements facilement explosifs.

… Les quelques millions de dollars d’amende que peuvent imposer les commissaires de course (SEC, AMF…) aux twitters indélicats sont largement inférieures aux gains provoqués par les tweets.

… La nature même des tweets et l’usage habituel qui en est fait incite à normaliser progressivement un type d’informations que l’on aurait trouvé suspect en d’autres temps.

… Le tweet amplifie la personnalisation et l’attirance émotionnelle sur des valeurs identifiées à leurs représentants emblématiques, que le tweet rapproche artificiellement de ses fans.

… Pour toutes ces raisons, le mécanisme de l’influence du tweet sur le cours est plus complexe que ce qu’on connaissait jusqu’alors. On pourrait citer :

* L’effet indirect : Musk tweet sur SpaceX et c’est Tesla qui avance.

* L’effet second degré : Musk n’annonce pas une nouvelle, mais seulement  qu’il va organiser un « battery day » pendant lequel seront annoncées des informations révolutionnaires… et le cours progresse. Et ainsi plusieurs fois à mesure que la date de l’évènement est repoussée !

* L’effet battle : La personnalisation conduit la concurrence sur le terrain de la dispute : Musk et Milton qui s’insultent plus ou moins explicitement et qui entrainent dans leur sillage leurs aficionados respectifs qui leur expriment leur soutien par tweet, mais aussi par investissement interposé.
Car en effet, l’implication émotionnelle des investisseurs est un amplificateur de capitalisation : un fan mettra toujours plus d’argent sur son idole, quoi qu’il arrive. On est donc encore au-delà des effets de bulles. C’est la bulle 2.0 qu’apportent les réseaux sociaux.

Parions que les autres compétiteurs, qui pour l’instant se contentent de profiter des appels d’air, vont vite se mettre aux tweets !
Mais qu’ils soient prudents car, comme tous les super-carburants, Le tweet est instable ! Il suffit que le pouce dérape et hop ! Le patron de l’écurie Tesla le sait bien, mais il a le pouce trop rapide et la dernière fois il a fait reculer Tesla en tweetant que son cours était trop haut ! (On peut le penser, mais il ne faut pas le dire quand on est le boss !).

                            3- Commentateurs C’Portif’


En décembre dernier, deux distingués professeurs de finance: Bradford Cornell et Aswath Damodaran ont publié un article qui essayait de poser quelques bases pour une théorie des « Big Market Delusion » : c’est la promesse d’un grand marché potentiel dont l’estimation est faite par des extrapolations hasardeuses, ce qui justifie des prix élevés pour chaque entreprise qui s’y lance, à la place d’une valorisation sérieuse, avec peu d’efforts pour séparer les gagnants des perdants et les bons des mauvais modèles commerciaux, et un excès de confiance des investisseurs… et la correction qui peut s’ensuivre !

Les auteurs l’ont illustré par le commerce électronique dans les années 1990, la publicité en ligne entre 2010 et 2015, ou le cannabis en 2018, bien que ces trois phénomènes aient eu des durées et des vitesses différentes. Les points communs sont : l’évocation d’un grand marché flou (Total Accessible Market), l’aveuglement face à la possibilité d’émergence d’une concurrence, l’effacement des modèles commerciaux derrière le seul concept de Croissance, et donc la déconnection d’avec les fondamentaux.
Ça ne vous rappelle rien ?

En attendant de réussir à rendre ce modele de Big Market plus précis et surtout prédictif (à supposer que cela soit possible), le professeur Damodaran a proposé régulièrement des tentatives de valorisation de Tesla. Mais il recevait en réponse tant de « vitriol » (dans ce domaine, il n’est qu’à parcourir la file Tesla du présent forum comme des autres) qu’il a finalement décidé de publier récemment, dans un autre article sur son blog, une méthode pour que chacun puisse faire sa propre valorisation.

Cette méthode est fondée sur la combinaison de 4 leviers :

   1) Le levier de croissance: Estimation des revenus de l’entreprise (provenant des automobiles, des logiciels, des panneaux solaires, etc.) en 2030, sachant que les revenus 2019 sont de $25 billions. Les valeurs proposées sont les revenus actuels des grands constructeurs automobiles :

  2)  Le levier de rentabilité: la marge opérationnelle cible (avant impôts) détermine la rentabilité que l’entreprise aura, une fois que ses jours de croissance commenceront à diminuer, disons dans 5 ans.

3) Le levier d’efficacité de l’investissement: avec le ratio ventes / capital investi. On pourrait supposer (C7) avec Tesla que chaque dollar d’investissement (dans de nouvelles usines, de nouvelles technologies et de nouvelles R&D) au cours des 5 premières années génère 3 dollars de revenus, car il utilise une capacité excédentaire dans les premières années.

4)  Le levier du risque: composé de deux valeurs : Le premier est le coût du capital, le second le la probabilité de défaillance.

Valorisation :
En utilisant ces 4 paramètres dans le tableur du Professeur Damodaran, on obtient une valorisation pour Tesla.



D’une manière générale, il voit quatre grands types de valorisation :

    The Big Auto Story: Si l’on imagine que Tesla sortira de sa période de croissance en tant que l’un des plus grands constructeurs automobiles au monde (revenus de 100 à 300 milliards de dollars la 10e année), avec des marges (7,42%) , une efficacité de l’investissement (2,42) et un coût du capital (6,94%) dignes des meilleurs des constructeurs automobiles, alors la valeur par action varie de 106 $ / action (avec des revenus similaires à BMW) à 333 $ / action (avec VW / Toyota comme référence).

    L’Auto / Techno Company: Si Tesla devient une société d’automobiles / logiciels / services avec des caractéristiques de société de technologie, ce qui lui donne des marges plus élevées (10,25%) et un coût du capital plus élevé (8,86%), alors la valeur par action varie de 111 $ / action (avec des revenus similaires à BMW) à 298 $ / action (VW / Toyota). Le risque plus élevé annule les avantages d’une rentabilité plus élevée.

    L’Auto / FAANG Company: Si Tesla développe non seulement une tournure technologique, mais devient aussi réussie que les entreprises technologiques les plus prospères, avec des marges approchant 20%, alors la valeur par action varie de 459 $ / action (avec des revenus similaires à BMW) à 2106 $ / action (VW / Toyota).

   La Make-Your-Best Company: Avec les meilleurs résultats possibles sur chaque variable, des revenus comme VW / Toyota, des marges comme des sociétés de logiciels purs (21,24%), un ratio ventes / capital supérieur à toutes les moyennes du secteur (4,00) et un coût du capital d’une entreprise automobile (6,94%), on arrive à une valeur par action de 2106 $.

Le cours est aujourd’hui à 1540 $ et grimpe encore, on se rapproche donc de l’ultime, et pourtant improbable, scenario du professeur…

Mais puis-je humblement suggérer que le distingué professeur a peut être négligé un levier ?

Quel levier ?

Mais le Tweet, bien sûr !


Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !

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7    #6 15/08/2020 15h33

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Dernière modification par CroissanceVerte (16/08/2020 06h22)


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Favoris 1    5    #7 02/11/2020 07h53

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              TABLE des matières             


Bonjour à tous !

A l’occasion du premier anniversaire de ma file de portefeuille (dont je n’aurais pas imaginé qu’elle allait grossir autant), j’ai compilé une table des matières afin de s’y retrouver.
Je n’ai pas inclus les reporting mensuels - voire hebdomadaires - des portefeuilles qui n’ont, je crois, d’intérêt rétrospectif que pour moi.

    (1)    CROISSANCE VERTE


       Portefeuille Croissance Verte :
#1, #7et #12 : poches ENER1 et ENVI1 :
#53 : poches ENER2 et ENVI2
#69 : poches ENVI2 et CONSO
#71, #78 : reporting global mars et listing

        Thèmes verts :
#18: ETF verts
#20, #41, #47, #150 : Batteries
#30 : Gaz naturel
#33 : Méthanisation
#35 : Consultants verts
#49 : Fournisseurs d’électricité
#52 : Isolation
#87 : Espace vert
#109, #120, #124, #164 : Hydrogène
#147 : Véhicules verts
#161 : Bornes de recharge vertes
#185, #204, #220, #223 : Pétroliers verts
#187, #190, #193, #223, #224 : Investissements EnR (Energies Renouvelables)
#196 - #198 : ESG

        Entreprises vertes :
#46 : L’affaire Varta
#56 : McPhy
#65 : Nikola – Evergreen
#73, #74 : Global Bioenergies
#76, #77 : Aqua Metals
#83, #182 : Tesla – Nikola
#146 : Enphase – Solaredge
#189 : Ecoark Holdings
#203: ChargePoint / Switchback Energy Acquisition
#221 : Nidec
#235 : Stora Enso
#242 : Brookfield Renewable

        Miscellanées vertes :
#37 : Dérapages verts
#79: Crise verte
#93 : Benchmarks verts
#95 : Secteurs verts
#191, #201, #202, #216, #221, #231, #249 : Introductions en bourse d’entreprises vertes
#136 : The Great Green Car Race
#166, #184 : Alphas

        Watch-lists (vertes et non vertes) :

#72 : Asie
#106, #157 : Australie
#216, #218: Norvège
#236 : Canada
#244 : Pays Bas

    (2)    CROISSANCE DIVERSIFIEE


        Portefeuille Généraliste :
#17 : PEA
#38, #68 : CTO
#70 : renforcements de mars
#90, #98, #101, #126, #160, #181, #229 : mouvements
#99 : évaluation des arbitrages

       Portefeuille Spéculatif :
#51 : Spéculatif Novacyt
#133 : Spéculatif Navya
#143 : Spéculatif SunPower
#168, #169 : Spéculatif Fulgent

        Entreprises :
#27 : Median Technologies
#85 : Espace : Raytheon, Hexcel, Iridium, Virgin Galactic
#86 : Espace : Maxar, Electro Optic Systems, Avio
#109, #112 : Resmed
#155 : Clarivate
#174 : Brainchip

       Miscellanées :
#58, #60, #62 : BX4
#128 à #132 : structures des portefeuilles
#145 : Méthode d’investissement
#166, #184 : Alphas
#173 : Tendances ou Secteurs


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Favoris 2    5    #8 29/12/2020 00h40

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Bonjour CroissanceVerte,

Je voulais revenir sur cette histoire de complotisme, comme convenu…

Tout d’abord, je ne crois pas au "Complot" (tel que ce que l’on sous entend habituellement par ce terme), et ne m’attribuerais donc pas le qualificatif de complotiste (en même temps, qui le ferait ?).
Il me paraît peu vraisemblable que comme dans un James Bond, une assemblée secrète se réunisse de temps en temps pour définir les orientations du monde, le théâtre de la prochaine guerre, la date du Krach boursier, la prochaine pandémie etc…

Néanmoins, je crois aux alignements d’intérêts: lorsque des "puissants" (au sens du pouvoir économique et/ou politique) ont des intérêts convergents, il y a tout de même de fortes probabilités pour que cela finisse par se traduire dans les faits un jour ou l’autre.
Pour ne citer qu’un exemple, il me semble évident que les grands acteurs de la silicon valley ont des intérêts communs, tels que minimiser la taxation sur le numérique, ou limiter au maximum les restrictions sur l’accès et l’exploitation des données, etc…
Ces acteurs aux moyens financiers considérables n’ont pas besoin de se mettre d’accord sur un agenda commun, puisque par essence, ils partagent une vision du futur (et de l’environnement réglementaire approprié) commune.
Cela est d’ailleurs valable pour toutes les industries, et finalement tous les groupes d’acteurs ayant des intérêts communs.

Bon où est ce que je veux en venir avec tout ça ? Eh bien je dirais qu’à l’échelle mondiale, sans qu’il y ait "complot", sans coordination explicite, de puissants acteurs oeuvrant dans le même sens peuvent tout de même mettre en branle des forces considérables.

Et moi, minuscule cloporte qui ne sait rien, j’essaie de comprendre les phénomènes majeurs qui bouleversent le monde, afin d’avoir une idée de ce qui nous attend, de m’y préparer, et surtout de préparer nos enfants. Cette tâche est éminemment ardue, puisque de nos jours et sur chaque sujet, par le truchement d’Internet, on peut lire tout et son contraire. C’est pratique quand on est sûr de soi (c’est même à ça qu’on les reconnaît), puisqu’on trouvera toujours quelqu’un pour conforter son opinion (le fameux biais de confirmation), mais cela l’est moins quand on doute, puisqu’on trouvera toujours une opinion contraire, étayée, relayée, et présentée sous un jour scientifique.

Bon… Guère avancé, je me contente d’observer le monde qui m’entoure, de chercher des tendances, et je constate des évolutions qui me dérangent, même si elles ne sont pas forcément liées, en tout cas pour le moment:

- Ainsi je constate que les GAFAM sont omniprésents, et que la digitalisation croissante de nos vies renforce chaque jour cette présence: d’abord simplement dans notre ordinateur et téléphone, ils sont désormais dans notre voiture, notre maison, avec la domotique et les assistants type Alexa, notre santé, avec les gadgets fitness connectés, monitoring du sommeil et j’en passe.
L’idée qu’une entité tierce, privée, qui plus est étrangère, puisse tout connaître de ma vie quotidienne, me perturbe: Google et consorts savent ou sauront bientôt où je travaille, ce que j’y fais, les horaires et lieux de mes déplacements, mes loisirs, activités sportives, bientôt ce que je mange et à quelle fréquence je consomme des bières (merci le frigo connecté), probablement mes opinions politiques et avec qui je partage mes nuits…
Ce sera rigolo quand notre frigo nous suggérera de boire moins de bière et d’aller faire de l’exercice, sous peine d’augmentation de notre assurance santé :-)
Ah et il manque un fruit ou légume frais aujourd’hui ! Voulez vous une pomme en livraison express ?

- Je n’apprécie quère que chaque drame qui touche nos sociétés occidentales (attentats, pandémie), semble prétexte à un nouveau tour de vis réglementaire, visant à contrôler toujours plus nos libertés (de nous déplacer, de faire des achats en espèces, par exemple). Oh bien sûr, je n’ai rien à me reprocher personnellement, donc je ne devrais pas me sentir concerné je suppose, mais simplement, je n’aime pas l’idée. Et puis personne ne semble envisager que les Méchants puissent un jour arriver au pouvoir, et ce qu’ils pourraient faire de ces jouets.

- J’observe l’expérience du score social en Chine, et le concept ne me plaît pas trop non plus. Bien sûr, nos démocraties ne sont pas la Chine, mais la tentation va être grande pour nos industriels de proposer de tels systèmes, et pour nos gouvernements, de les déployer, certes de façon peut être moins flagrante / plus progressive. Ceci pour mieux lutter contre les terroristes, les virus, les fraudes à la sécu, la CGT … (rayer les mentions inutiles)
Ainsi on entend parler ces jours ci de lier la liberté de déplacement à la vaccination, cela ne vous aura pas échappé.

Je crois que ce qui me gêne, dans le fond, c’est que si un avenir dystopique n’est pas certain, tous les outils nécessaires à son avènement semblent disponibles, ou en passe de l’être (IA, Robotique, surveillance de masse, etc). Ce qui me met mal à l’aise également, c’est que la plupart des mes congénères semblent voir uniquement les bénéfices d’usage des nouvelles technologies, et embrasser le changement, sans se préoccuper une seconde des dérives potentielles.

Pour revenir sur la robotisation, il me semble difficilement contestable que les progrès de l’IA vont aller vers un moindre besoin de main d’oeuvre (après tout, c’est le but de robotiser / automatiser, non ?). Cela pourrait mal tourner, puisque si les gains de productivité ne sont pas nouveaux, l’ampleur de la révolution à venir me semble majeure, comparable à la révolution industrielle.
En effet ce sera à mon sens la première fois que les "puissants" pourront se passer totalement des "petites mains"… A minima il va falloir revoir la façon dont on répartit la richesse (le salaire étant actuellement versé en échange d’un travail).
Pour mettre de l’eau dans mon vin par rapport à mon post précédent, le pire n’est bien entendu pas certain, puisque si l’on prend du recul, cela semble être le sens de l’Histoire d’aller vers moins de travail pénible et plus d’oisiveté pour l’humain, au fur et à mesure du progrès technologique.
Peut être verra t’on la destruction créatrice à l’oeuvre, et profiterons nous des gains de productivité pour vivre plus confortablement, travailler moins, et inventer de nouveaux métiers. Je l’espère en tout cas.
Autre inconnue bien sûr, cela suppose que nous ayons des ressources, minérales et énergétiques, abondamment disponibles pour robotiser en masse (on va peut être se rejoindre là dessus, cher CroissanceVerte).

Sur le changement climatique, DoubleTrouble a assez bien formulé mon sentiment: j’ai renoncé à me faire une opinion sur le sujet, pour toutes les raisons qu’il évoque.
Alors je veux bien accorder au GIEC le bénéfice du doute, je veux bien faire un effort, mais pas pour sauver la planète ou le climat, en tout cas pas principalement: simplement je ne pense pas que le bonheur réside dans le mode de vie consumériste que l’on nous propose comme modèle.
A partir de là, aller vers une certaine sobriété me semble aller de soi.

Bonne soirée

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6    #9 08/01/2021 09h03

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        BILAN DU PORTEFEUILLE GLOBAL    -   LE FILM   -         


SCENE 7) PANORAMIQUE DE ROTATIONS   


PREMIER DEGRE)  ROTATION SECTORIELLE


Autre élément du b.a.-ba pour béotien : les entreprises peuvent être classées en une douzaine de secteurs économiques, qui ont des réactions différentes aux cycles (ou aux fluctuations). Par exemple les secteurs sensés dominer en fonction de la phase économique sont :



J’ai constitué mon portefeuille Croissance Verte CV100 sans me préoccuper des secteurs. C’était bien sur plutôt les métiers liés à des activités vertes qui m’intéressaient quelle que soit leur classification.
Je me suis néanmoins posé des question sur sa viabilité au regard de la sacro-sainte diversification (sectorielle en l’occurence). Les quelques études de corrélation que j’ai mené ne m’ont guère convaincu de la validité de cette approche.

Malgré mes préventions, donc, à l’égard des secteurs, j’ai ensuite articulé mon portefeuille Généraliste G100 autour de thèmes qui m’intéressaient, en essayant de les faire rentrer dans une diversification de secteurs (parfois un peu artificiellement).

Au final, en regroupant les deux portefeuilles, j’arrive aujourd’hui à 170 lignes dont la répartition dans la classification ICB (Yahoo Finance) est :



Mon déséquilibre apparent de diversification au profit des Technologiques et Industrielles n’est pas si fort en le comparant à celui d’un indice monde, et semble se faire essentiellement aux dépens de la Finance, de l’Immobilier et de l’Energie.
Evidemment, tout ça peut changer en classification GICS (dans laquelle je suis largement exposé à l’Energie bien que n’ayant pas de pétrole…).

La question est de savoir si mon niveau d’exposition à certains secteurs peut être préjudiciable à ma performance en cas de « rotation » comme cela est réputé arriver en ce moment (et comme souvent après un krach).

STRATEGIE DE ROTATION


Le problème est que d’un cycle à l’autre, il semble que les comportements sectoriels soient à chaque fois plus différents que semblables ! Par exemple pendant la crise des sub-primes (fin 2007 à mi 2009), les biens durables étaient en panne alors que la technologie était en forme (alors qu’elle avait été le secteur plus touché en 2000, étant au cœur de la crise de la bulle internet). Mais était-ce bien la même technologie ? D’ailleurs ce secteur a fini par être largement remanié en 2018 dans la classification GICS entrainant des changements de classement pour près de 10 % du S&P500…



Au final, 3 secteurs n’ont plus rien à voir avec le passé…

D’autre part, du point de vue de la performance, des fluctuations sur des échelles de temps annuelles peuvent être lissées par des tendances de long terme. Ainsi le comportement du NASDAQ100 par rapport au S&P500, pourtant de plus en plus dominé par les technologiques (sans parler du CAC40).



Imaginons qu’on puisse - même si l’historique des cycles précédents ne nous apprend rien - tout de même identifier des secteurs en retard de valorisation. Le but d’une stratégie de rotation sectorielle est de guetter les signes d’un changement de phase de cycle de façon à rééquilibrer le portefeuille. C’est très logique en théorie mais reconnaître ces transitions sectorielles est notoirement difficile à faire dans la réalité.

Imaginons que nous puissions le faire aussi, comme il semble que ce soit le cas ces dernières semaines. Une étude souvent citée de 2008 a révélé que même avec une prévoyance parfaite et en ignorant les coûts de transaction, une stratégie idéale de rotation sectorielle aurait généré au mieux 2,3% de sur-performance annuelle de 1948 à 2007.
Et si l’investisseur anticipait le cycle économique, devançant ses pairs ? Alors la sur-performance serait réduite de 2,3% à 1,9% !

Toutes ces données empiriques suggèrent que la stratégie de rotation sectorielle ne fonctionne tout simplement pas…

Ce n’est guère étonnant au vue des bases branlantes en terme de classification : Les 11 secteurs sont à la fois bien trop hétérogènes (dé-corrélations internes) et flous.

Il faudrait peut-être essayer de retrouver une homogénéité à l’intérieur des classes en réduisant leurs tailles à des « métiers », plutôt que des secteurs (ou des sous-sous-secteurs si l’on veut).
Ça tombe bien, mon portefeuille est organisé en métiers !

MES THEMES :


A mon avis, et ce n’est que lui :

FINANCE :

Holdings smile Elles sont traditionnellement décotées, ont peu rebondi et devraient profiter d’ une rotation, de par leurs actifs défensifs.

Fintechs smile Elles ont beaucoup rebondi comme toute la tech, mais devraient résister à une rotation car la mutation qu’elles accompagnent n’en est qu’à ses débuts et elles peuvent être le relais d’un système bancaire à bout de souffle. Elles sont classées Technologie mais permettent de contrebalancer ma sous-exposition au « secteur » financier.

Les métiers dont je me suis tenu à l’écart comme l’Assurance et surtout la Banque vont – pour ce que j’en comprend - rester empêtrées dans les taux bas, même si leur énorme retard de valorisation devrait se combler un peu. Celles qui sont en fonds pourraient tenter une diversification mais on risque plutôt de voir une concentration.

TECHNOLOGIE DE L’INFORMATION :

Les avis sont très partagés. Le mien est que c’est le secteur qui est très partagé, entre les entreprises non rentables qui ont profité d’une demande conjoncturelle spécifique qui ne restera pas à son niveau, et celles qui apportent un plus sur une demande réelle et durable. Il y a une correction, ou une consolidation, ou une respiration bien naturelle. Ensuite, les bulles idiosyncratiques se dégonfleront toute seules et les effets de contagion resteront limités.

Dans mes métiers, je pense que :

Tech-Pub smile Très dynamique et tout temps bien que volatile.

Tech-Analyse hmm Il y a encore beaucoup de potentiel dans le domaine (IA, big data, digital twins, etc.), mais certaines de mes valeurs plafonnent (Dassault Systèmes, Trimble).

Tech-Services hmm Devient mature par pans. Le cloud va aller vers des concentrations pour lutter contre AWS. Les services de mise en relation tant professionnelles que commerciales vont continuer à se digitaliser et à grandir.

Sont également classés Technologie pas mal de valeurs vertes dont toute l’énergie solaire smile smile . Pour eux je suis certain qu’ils vont continuer à grimper avec Biden aux commandes.

Je suis suffisamment exposé pour ne pas avoir à regarder les autres métiers que je n’ai pas, qu’ils aient ou non des possibilités de croissance.

INDUSTRIE :

Ce secteur est un immense fourre-tout sans cohérence.
Concernant mes thèmes :

L’Espace hmm reste une conviction forte de long terme.
Les Réseaux hmm sont un secteur un peu artificiel conçu pour rassembler quelques convictions. A revoir.
Les Semi-conducteurs hmm (comptabilisés en Technologie) sont devenus une base essentielle de toutes les phases des cycles économiques. Ils résisteront.
Pas mal de Verts sont classés dans l’Industrie dont les valeurs de l’hydrogène smile smile , en lesquels j’ai confiance pour poursuivre leur hausse.

Bien d’autres thèmes existent dans ce secteur, avec beaucoup d’entreprises décotées qui pourraient rebondir, mais tant que les miens résistent, est-il utile d’aller les chercher ?

UTILITIES :

J’ai une bonne exposition aux entreprises de gestion de l’eau et des déchets (verts) smile . Cela n’apparait pas de manière évidente car leur valorisation a pris du retard mais elles représentent près de 10 % des lignes (Plus les Utilities énergétiques quand elles sont comptabilisées comme telles). Ce retard va clairement devoir être rattrapé et mon portefeuille en profiterait.

SANTE :

Mes deux thèmes paraissent protégés d’une rotation sectorielle :
Les Tests hmm resteront durablement utiles même post-covid.
Les Equipements Biomédicaux smile vont rebondir à la reprise des activités hospitalières normales.

Si ce secteur de mon portefeuille paraît un peu faiblement valorisé par rapport à un indice monde c’est qu’il ne contient pas de big pharma car je ne crois pas en la capacité de performance de leur modèle (la création de valeur s’est déplacé vers les entreprises de Recherche et validation CRO et les fabricants purs).

CONSOMMATION :

Mes valeurs du luxe et cosmétique hmm profiteront probablement d’une reprise, mais d’une rotation ?
Les valeurs du e-commerce hmm corrigent inévitablement mais ont su se rendre indispensables.

J’ai très peu de Consommation défensive qui est un secteur qui devrait rebondir.

COMMUNICATION SERVICES :

smile Entre des valeurs matures qui peuvent profiter d’une rotation post-covid (Disney, Sony, ou même Apple) et des valeurs plus techno qui ne me semblent pas trop en danger, mon petit thème Communication me semble apte à résister.

MATERIAUX :

Quelques expositions vertes indirectes mais pas de minières (j’ai failli créer un thème minières de métaux rares et précieux à l’origine et il aurait été efficace !). Certaines matières premières risquent d’être très recherchés dans les mois à venir.

ENERGIE :

Si ce secteur correspond aux énergies fossiles, je confirme : je n’y suis pas et n’y serai pas exposé. Il rebondit bien sur de façon conjoncturelle mais la tendance longue est à la baisse depuis des années et va continuer. Il y a des coups ponctuels à faire mais je n’y participerai pas.
Si ce secteur inclut à la production d’énergie renouvelable, j’y suis bien exposé.

IMMOBILIER :

Je n’y suis pas exposé, par choix de diversification de mon patrimoine (non que je n’ai pas été tenté). Pas de regrets donc !
D’autre part, le secteur est aujourd’hui une belle illustration d’hétérogénéité invalidant la notion de rotation sectorielle !

Conclusion provisoire :

Rien ne vaut, bien sur, une analyse entreprise par entreprise car même au niveau des métiers, les classifications resteront toujours imprécises. Néanmoins, aucun de mes thèmes ne me semble en danger de trop forte baisse en cas de réelle rotation et la moitié me semble positionnée pour en profiter.



La question est plutôt : vont ils continuer à sur-performer les indices ou faudrait-il réaliser une rotation du portefeuille ? Je ne suis guère motivé pour un tel changement. Après tout, si j’ai gardé des thèmes peu performants en 2020 comme les Holdings, l’Instrumentation médicale ou la Gestion de l’Environnement, c’est bien dans l’espoir qu’elles profiteront de la rotation. Rotation qui n’en sera pas obligatoirement une mais plutôt un rattrapage à l’exemple de ces deux derniers mois avec un début de remontée de ces thèmes en retard, mais un bon maintien de la plupart des autres thèmes.


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Favoris 3    7    #10 19/01/2021 13h50

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Véhicule Autonome : d’un vert à l’autre.


A l’occasion des annonces de Renault - et inspiré par le Barjo -  j’ai décidé de mettre en ordre mes notes sur les VA (Véhicules autonomes).

Point de vue écologique ou « Les androides rêvent-ils de moutons électriques ? »


Malgré des polémiques récurrentes et sensationnalistes, il est établi que les (VE) véhicules électriques sont verts (en termes de bilan carbone d’abord, mais aussi de pollution, construction comprise).

Par contre, ils sont souvent associés à la notion de VA, or il n’y a pas de rapport clair entre les deux ! Au contraire, les VE ont une autonomie limitée alors que les VA, pour être utiles commenceront par être des transports de marchandises, des véhicules partagés ou des taxis destinés à rouler toute la journée. Les VA pourraient donc commencer par être des véhicules hybrides…
Parmi les avantages annoncés des VA, il y a bien sur la réduction des accidents. Mais les VA ont-ils une valeur ajoutée verte?

VERT :


Mode de conduite optimisé donc économe en carburant.

Réduction du nombre de voitures personnelles (une voiture par famille, ou véhicules partagés).

Pas de problèmes de parking (GPS et communication avec l’environnement) ou de maraude. Réduction des embouteillages.

PAS VERT :


Augmentation considérable des équipementsdans la voiture (électronique) et en dehors (transmetteurs, infrastuctures adaptées).

Croissance exponentielle des données (40 Teraoctets pour huit heures de trajet) et donc de l’énergie nécessaire pour son traitement (mais les dernières études limite la perte à moins de 4 %).

Facilité de conduite d’où peut-être un usage plus fréquent, et extension à des usager non conducteurs (enfants, personnes âgés, …).

Les trajets n’étant plus du temps perdu (on peut travailler ou se distraire pendant que le véhicule conduit) ils pourraient être volontiers plus longs (habitation plus éloignée du lieu de travail par exemple).

Conduite plus sure donc éventuellement à plus grande vitesse et donc plus consommatrice.

Bref : Ecologiquement, on ne sait pas si les VA seront verts… Les usages qui en seront fait en décideront…

Point de vue technique : ou «En attendant l’année dernière»


Les composants spécifiques d’un véhicule autonome sont :

1) Des capteurs de l’environnement immédiat : caméras, radars, lidars (mesures laser) et la mise en forme des données mesurées.
Etant donné leur complémentarité, la plupart des systèmes intégrés de VA combinent ces trois types de capteurs (voire d’autres plus spécifiques : IR, audio, etc.). Quelques uns essaient de se passer de LIDARs (Tesla).



2) Un système de communication permettant aux véhicules d’échanger des informations entre eux.
avec les infrastructures et les piétons: Vehicle-to-Everything (V2X) et CVIS (Cooperative Vehicle Infrastructure System).

3) Des processeurs permettant de traiter ces ensembles de données en temps réel.

4) Un logiciel embarqué qui utilise l’ensemble de ces données pour faciliter (ADAS : aide à la conduite), voire prendre en charge la conduite.



Il va sans dire que le développement des VA à son stade ultime pose de nombreux problèmes :

Technologiques, bien sur, et la complexité (et les investissements nécessaires) seront exponentiels avec le niveau d’autonomie.

Réglementaires : A partir du niveau 3, La législation doit évoluer. C’est commencé aux USA et en Chine, essentiellement pour l’instant sur les autorisations de tests.

Pratiques : Les infrastructures routières devront être adaptées, voire à terme la structure urbaine, ce qui représente un cout considérable.

Commerciaux : Outre d’obtenir la confiance des consommateurs, le surcout actuel de 50 000€ nécessaire pour autonomiser une voiture devra être énormément réduit.

Les accidents de Tesla et de Uber en 2018 ont passablement rafraichi les enthousiasmes et les évolutions sont devenues plus prudentes.

D’ores et déjà, les investissements ont flambés, même les plus riches sont obligés de lever des fonds (Alphabet a ouvert le capital de Waymo il y a un an) et les constructeurs se regroupent ce plus en plus.

Enfin, la crise sanitaire a mis en pause un certain nombre de projets de développement.

Il semble que pour les voitures particulières, les constructeurs risquent d’en rester pendant longtemps à des aides à la conduite de plus en plus sophistiquées, le marché du 100 % autonome semblant réservé à des véhicules exploités par des entreprises de transport.

Bref : Techniquement, pour les VA, tous les feux ne sont pas au vert.

Point de vue financier : ou « Le bal des schizos»


L’AV n’est peut-être pas écologique, mais son écosystème est riche !



Et encore ce schéma est partiel et date de de plus d’un an, ce qui est beaucoup dans ce domaine aux mutations, rachats, et fusions très rapides.
On pourrait aussi étendre l’écosystème aux acteurs Chinois (qui interagissent aussi avec les occidentaux).



Mais s’il y a autant d’acteurs, c’est que le marché semble considérable, dépassant les 1000 milliards d’euros en 2040.



Et le mieux, c’est que ça pourrait être gagnant-gagnant!



Bref : Les VA, à défaut d’être verts, pourraient rapporter beaucoup de billets verts (de 100€ bien sur!).

Points de vue boursier ou « Les joueurs de Titan»


VISION :


Ambarella (AMBA) a racheté VisLab en 2015
Novanta (NOVT)
Himax Technologies (HIMX) Fabricant de puces taiwanais, créateur de composants de vision et visualisation pour la plupart des smartphones et lunettes 3D.
LightPath Technologies (LPTH), composants optiques de la vision par ordinateur.
Cognex Corp. (CGNX), acteur historique de la vision par ordinateur.
CyberOptics Corp (CYBE), ses solutions de contrôle de fabrication sont très répandus parmi les fabricants de puces variés.
Sony (SNE) développe des caméras avec AI intégrée.

Et du non (plus) coté : Omnivision Group, racheté par Will Semiconductors (SHA:603501) ;
Movidius racheté par Intel ; Perceptron vient d’être racheté par le suedois Atlas Copco (ATCO) ; Nauto.ai ; AIMotive, …

A noter que les acteur de la vision sont souvent aussi impliqués dans des projets de biométrie. Ainsi ils peuvent être controversés et sont en train de perdre leurs clients chinois (Hangzhou Hikvision, Dahua, …) à cause des embargos américains sur les investissements sensibles.

RADARS :


Essentiellement des entreprises privées, dont : Arbe Robotics, Echodyne, Smart Radar System, ou Astyx, allemand du radar, privé (45 % détenu par ZF), collaboration avec Analog Devices.

LIDARS :



C’est dans le domaine des Lidars que l’on trouve le plus grand nombre d’entreprises et les plus gros investissements, car ce sont les technologies les plus récentes et on peut y choisir un grand nombre d’options de développement différentes (longueurs d’onde, mécanismes de balayage, types de formes d’onde, options laser, modalités de détection).

Velodyne lidar (VLDR) après fusion avec la SPAC GRAF Industrtial corp., Baidu compte parmi ses investisseurs. Contrats avec Ford et Hyundai. A déjà un  activité LIDAR sur des robots.
Luminar (LAZR) après fusion avec la SPAC GMHI, partenariat avec Volvo.
Innoviz (INVZ), Lidar israélien qui va être coté par fusion avec la SPAC Collective Growth Corp (CGRO), a parmi ses investisseurs SoftBank, Magna et Aptiv. Contrat avec BMW.
Aeva (AEVA), bientôt fusionné avec la SPAC Interprivate Acquisition corp. (IPV). Contrat avec Porsche, VW, et ZF.
Ouster va fusionner avec la SPAC Colonnade Acquisition Corp. (CLA).
Indie Semiconductors (INDI) bientôt fusionnée avec la SPAC Thunder Bridge Acquisition II (THBR).
TriLumina, racheté en novembre par Lumentum Technologies (LITE), qui collabore avec Apple.

Je citerai également des sociétés privés qui pourraient bien devenir cotées vu l’engouement pour ces technologies chez les SPACs : Aurora, AEye, Quanergy, Kodiak Robotics, Ike Robotics, Robosense, Cepton Technologies et Hesai (investisseur principal : Baidu) en Chine.
Uber (qui avait racheté Otto) a revendu sa branche VA à Aurora (privée) en contrepartie de 25 % de la société. Aurora a également acheté Blackmore et développe son propre Lidar.

Yandex : LIDAR développés en interne, partenariats avec Hyundai et Uber.
Zoox (racheté par Amazon) utilise des LIDARs de tierce parties
Waymo (Google) LIDAR développés en interne.
Cruise Automation (devenu filiale de General Motors) a acheté Strobe et essayé de piquer Zoox à Amazon
Argo-AI, qui a acheté Princeton Lightwave a été racheté par Ford et Volkswagen a égalité.

EQUIPEMENTIERS AUTOMOBILES :


Certains ont un développement de LIDAR en cours, mais la plupart sont surtout des intégrateurs qui utilisent des capteurs et technologies tierces et les assemblent sous leur couche logicielle :

Continental AG (ETR:CON), investisseur dans AEye
Denso Corp (TYO :6902, DNZOY) investisseur dans TriLumina
Valeo (FR), qui est commercialement le plus avancé puisqu’il diffuse déjà en quantité son propre lidar.
Aptiv (APTV) spinoff de Delphi Technologies, joint venture Motional avec Hyundai,
Bosch (BOSH) : Collaboration avec Daimler et Nvidia.
Magna (MGA) Equipementier géant canadien qui a développé un système basé sur les LIDAR Innoviz et de la vision par ordinateur développée en interne
Veoneer (VNE) équipementier auto suédois spécialisé VA (spin off de l’équipementier Autoliv), Collaborations avec Velodyne et Qualcomm. Contrats avec Geely et Volvo (joint venture Zenuity).
Visteon Corp. (VC)
Mobileye (systèmes avancés d’assistance à la conduite : ADAS) a été racheté par Intel (INTC) qui l’associe avec le fabricant de puces de vision par ordinateur Movidius pour son système intégré. Contrats avec BMW, Fiat Chrysler, Nissan et Nio.

V2X :


Pour ce qui est des technologies V2X, elles sont partiellement dépendantes du déploiement de la 5G et des IoT. Plus spécifiquement, les acteurs sont des géants des télécommunication et du numériques AT&T, Intel, IBM, Qualcomm, Verizon, Alphabet… ainsi que des startups non cotées (Cohda Wireless, V2X Network, …). On pourrait citer également des sociétés de services à distance comme Sirius XM Holdings (SIRI)

Un autre enjeu important du V2X est la constitution et la mise à disposition en temps réel de contenus. C’est en particulier le cas de la cartographie (GIS : Geographic Information Systems) dont les acteurs cotés sont : Trimble (TRMB), TomTom NV (AMS:TOM2), NavInfo (002405.SZ), Alphabet, Microsoft, Apple, Intel,… Les non cotés : The Sanborn Map Co., Civil Maps, CARMERA Inc., Civil Maps, DeepMap Inc., HERE Global BV (racheté par Daimler, BMW et Audi).

SEMICONDUCTEURS :


Des fabricants de semiconducteurs développent des puces et systèmes dédiés aux VA :

Des grands pluralistes : Qualcomm (QCOM), Nvidia (NVDA), Intel (INTC), Analog Devices (ADI), Infineon (ETR:IFX).

Et des plus petits et plus spécialisés :
NXP Semiconductors (NXPI) : processeurs et systèmes intégrés de radars et radio IoT, ADAS
12 % du marché radar. 48 % de ses activités consacrées à l’automobile.
ON Semiconductors (ON) 30 % de son activité pour l’automobile. Collaboration avec la startup coréenne SOS Lab dans les Lidars.
Renesas Electronics corp. (TYO:6723, RNECF) majoritairement dans l’automobile.
Et enfin des développeurs de puces d’intelligence artificielle embarquée comme Brainchip (fournit Valeo) ,…

Sans oublier la connectique adaptée, avec TE Connectivity (TEL, qui a racheté l’allemand First Sensor) en particulier :



VEHICULES SPECIALISES :


Pour les véhicules individuels, on a vu les investissements et contrats de la plupart des constructeurs automobiles (OEM).

Pour les navettes, curieusement, les seuls indépendants que j’ai trouvé sont les petits français Navya (NAVYA, capteurs Velodyne) et Gaussin (ALGAU, également des utilitaires). Plus des non cotés, au cas où… : Easymile, Milla, Ridecell. Local Motors (projet collaboratif), et 2Getthere (acheté  par l’équipementier Allemand privé ZF Friedrishafen que l’on retrouve souvent dans le domaine…). Nuro.ai. Qui a développé un vehicule de livraison autonome

Pour les camions : Embark, Kodiak, Gatik, TuSimple et Plus (camions autonomes chinois) pour les indépendants non cotés et des projets chez Aurora, Waymo (Alphabet), Amazon, UPS, FedEx, Daimler, Volvo et Navistar.

POINT DE VUE UBIK’ITAIRE : « LES MACHINES A ILLUSIONS ».


En point d’orgue, j’ajoute le petit point de vue paranoïaque qui semble indispensable aujourd’hui dans toute problématique : Les géants du numérique et les VA.

« On » veut nous faire croire qu’adopter le VA est un pari pascalien gagnant-gagnant. Le raisonnement est à l’évidence biaisé, on l’a vu au début : dire à la fois que la productivité des travailleurs va augmenter (en travaillant pendant le trajet) et que l’on va économiser du carburant est simplement contradictoire, par exemple.

Mais plus largement, en fait, la mutation annoncée du modèle de l’industrie automobile n’est pas tant liée au changement de carburant vers l’électrique comme on le dit souvent (en liant toujours VE et VA) qu’à l’imposition comme d’une évidence du modèle technologique, même si l’on devait ne jamais arriver au 5 ème niveau…



Et la transformation des OEM en entreprises technologiques a plus de chances de se faire au bénéfice des GAFAMT qu’au leur propre puisqu’ils vont leur déléguer ce qu’ils ne savent pas faire.



Qu’il finisse par être ou non autonome, le véhicule va d’abord être « simplement » connecté, ce qui implique d’être un peu plus encore lié aux réseaux d’infotainment des géants du numérique, puis plus généralement à leurs écosystèmes (medias, payement, localisation, identification, communication, etc…). Le pied dans la porte ; le smartphone au carré. Et finalement la domination sur la MaaS (Mobility as a Service) comme sur les autres aaS. Et la même chose en Chine : Baidu, Alibaba, Tencent, avec un contrôle étatique accru…

Personnellement, je crois que le concept de VA est superflu. Mais du point de vue du petit investisseur, comme du géant ubiquitaire, il va être juteux.
Je suis tenté de revenir sur Navya (et regrette de ne pas avoir cru en Gaussin), mais surtout j’aimerais créer une poche spéculative VA avec Ambarella, Himax Technologies, IPV (Aeva), CGRO (Innoviz), Lumentum Technologies, NXP Semiconductors, ON Semiconductors, Renesas Electronics, Aptiv, et peut-être Valeo et Veoneer.

EDIT : Ce jour 19 janvier :

Reuters a écrit :

Le constructeur automobile américain General Motors (GM) et sa filiale Cruise ont conclu un partenariat stratégique de long terme avec Microsoft , destiné à accélérer la commercialisation de véhicules autonomes.

Le groupe informatique va investir plus de 2 milliards de dollars (1,65 milliard d’euros) dans Cruise, valorisant la division spécialisée dans la voiture autonome de General Motors à 30 milliards de dollars.

La filiale d’Alphabet , Waymo, qui travaille à la conception de ce type de véhicule, est valorisée à un peu plus de 30 milliards de dollars, selon le site PitchBook, et Argo AI, la start-up soutenue par Ford Motor et Volkswagen , à 7,25 milliards de dollars.

Cruise compte utiliser la plate-forme d’informatique dématérialisée Azure de Microsoft pour ses véhicules.

En Bourse, GM gagnait 7,08% à 53,51 dollars vers 15h25 GMT après un pic historique à 54,42.

L’action du constructeur automobile s’était distinguée mardi dernier avec un gain de 6,3% après avoir annoncé son entrée dans le secteur en pleine croissance des véhicules de livraison électriques.

Dernière modification par CroissanceVerte (19/01/2021 16h51)


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Favoris 3    4    #11 23/01/2021 09h07

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Sur la performance :


Croyez-moi, j’ai au moins autant que vous besoin de comprendre les raisons de ma performance ! (Et pardon pour ceux que cela ennuie). Aidé par vos questions, j’ai tenté de la décomposer un peu plus finement en reculant dans le temps :

1) Post krach:


Depuis le 1er avril, la performance de mon portefeuille a été de +124 %.

Cette performance est sensiblement la même dans chacun des portefeuilles, ce qui signifie que j’aurais eu la même si j’avais tout investi en buy&hold CV100 ou en mixte G100 (60 % de lignes buy&hold qui n’ont pas changé et 40 % momentum qui ont été arbitrées au moins une fois).
Le portefeuille Spéculatif (8 % du global) a eu une meilleure performance depuis juillet (date à laquelle il est devenu spéculatif) mais était resté cash d’avril à juillet (à part une ligne Novacyt) ce qui lui donne quasiment la même performance que les autres.

Cette performance est en bonne partie imputable aux valeurs de mobilité et énergie renouvelables présentes aussi bien dans CV100 que dans G100. Elle est bien supérieure à celle du NASDAQ100 (+72%) mais largement inférieure aux fonds EnR et innovations : L’ETF ICLN a gagné sur la même période 207 %, l’ETF ARKK 210 % et le fond BNP Paribas Energy Transition 279 %.

2) Krach :


BX4 de mars : La plus value sur le BX4 (60000 €), en lui appliquant les 124 % à partir d’avril, représentait fin 2020 15.5 % du portefeuille.

Apport de février : Sur les 97000 € d’apport en février, 30 000 ont été investi immédiatement et les 67000 € restant investis en BX4, puis fin mars dans les valeurs du portefeuille, en représentant 17,5 % en fin d’année.

Au total, les deux coups de chance (gros apport investi dans le creux après multiplication par le BX4) correspondent à 33% du portefeuille au 31 décembre qui, sans eux, aurait valu 577000€.

3) Sur 2020 :


Si je fais l’approximation que les 30000 d’apport dépensés en février faisaient partie du portefeuille initial de l’année, celui-ci valait donc : 236 000 + 30 000 = 266 000 €

La performance annuelle « hors chance » est donc de : +117 % sur l’année 2020.

Cela correspond à mon stock-picking et est assez cohérent avec mon Top5 2020 (+106%) ou la poche CV40 (+87%).
La sur-performance d’environ 20 points provenant essentiellement, une fois encore, des valeurs de mobilité et énergie renouvelables.
Sur l’année, l’ETF ICLN a fait +133 % , l’ETF ARKK +148 %, le fond BNP Paribas Energy Transition +188 %.

Sur les sources :


Les sites qui reviennent souvent dans mon historique sont :

Généraux : zonebourse, finance.yahoo, investorideas. Investopedia, money.cnn, fool, isabelnet, biopharcatalyst.
Hotcopper et smallcaps pour l’Australie

Verts : irena-media, greentechmedia, formule-verte, journal-enr.org, novethic.

IPO : IPOScoop et spacinsider (USA), ipohub (europe, scandinavie), smallcaps (australie).

Dernières IPO vertes :


Climate Change Crisis Real Impact I (CLII) va fusionner avec la société de chargeurs EVgo .

MPC Energy Solutions N.V. (MPCES) distributeur d’EnR Norvégien (Euronext Growth)


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Favoris 1    6    #12 24/02/2021 10h23

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                   LA BOMBE H2                       
       ENQUÊTE SUR UNE EXPLOSION       


L’hydrogène constituait une niche énergétique volatile presque confidentielle… jusqu’à la déflagration de 2020. Les prémisses étaient là, mais la crise fut l’allumette.

On a retrouvé de l’hydrogène dans la moitié des 20 ETF les plus performants de l’année… Dans l’introduction en bourse phénomène qui a relancé la mode des SPACs… Et bien sur dans tous les plans de relance :
* 8 juin 2020 : plan hydrogène allemand de 9 milliards d’euros, avec 5 GW d’hydrogène vert produit par an d’ici 10 ans.
* 8 juillet plan hydrogène européen : passer de 1 à 40 GW (10 milliard de tonnes d’hydrogène renouvelable par an)
* 8 septembre 2020 : Annonce du plan hydrogène français de 7 milliards d’€ sur 10 ans
* 18 novembre 2020 : plan anglais prévoyant 5 GW d’hydrogène vert produit par an d’ici 10 ans.

Sans compter les plans proportionnels espagnols, portugais,… et les 37 politiques de soutien à l’hydrogène qui ont été publiées par les autorités chinoises au 1er semestre 2020 ! .
Russes, Australiens, ou saoudiens sont sur la ligne de départ.
On attend encore le plan américain mais on ne devrait pas être déçus…

            Les territoires :


L’explosion semble vouloir se propager à de nombreux territoires économiques :




Selon une étude du cabinet McKinsey, l’hydrogène pourrait représenter en 2050 18% de la demande totale d’énergie et un marché de 2.500 milliards de dollars.
Un quart des bus et des voitures particulières, et 30% des camions seraient propulsés par ce gaz. Un train sur cinq fonctionnant aujourd’hui au diesel serait remplacé par un train à hydrogène.

A plus court terme, en 2030, une voiture sur douze vendues serait à hydrogène en Allemagne, au Japon, en Corée du Sud et en Californie, les Etats aujourd’hui les plus en avance dans ce domaine. Cela signifie que l’on passerait de 15.000 voitures à hydrogène dans le monde aujourd’hui à entre 10 et 15 millions dans dix ans.

Le chiffre d’affaires européen de la production d’hydrogène pourrait atteindre 140 milliards d’euros en 2030, contre 2 milliards aujourd’hui, et près de 140 000 emplois pourraient être créés en Europe, en 10 ans, autour de cette activité.

            Les indices scientifiques :


Les experts qui sont intervenu en premier sur la scène de l’explosion sont d’accord pour incriminer en priorité la mouvance verte, la seule qui sera viable à terme. Mais son tarif ne devrait être compétitif avec les autres couleurs que dans quelques années (progrès techniques et montée en puissance).



            Les suspects :


1) La triade grise :

Le marché de l’hydrogène est contrôlé jusqu’à présent par trois grands industriels :
* Air Liquide (AI) 48% du marché (10% de son chiffre d’affaires)
* Linde (LIN) 22% du marché (5% de son CA)
* Air Products (APD) 21% du marché (24% de son CA).

La consommation mondiale d’hydrogène ne dépasse pas actuellement 80 million de tonnes par an (pour des besoins presque exclusivement industriels comme la désulfuration des carburants).
Seulement 4 % est produit par électrolyse.
Les stations-services à hydrogène ne sont que quelques centaines dans le monde (Air Liquide en a 120).

Pour l’explosion, ils ont été mis hors de cause : performance trop diluée !



2) Les gangs verts :

L’indice CV Hydrogène (liste des 18 entreprises historiques centrées sur l’hydrogène) a enregistré une performance moyenne de magnitude +400 % en 2020 (pour seulement +100 % en 2019). Deux fois plus que le meilleur des ETF (ARKG).



Ceux là ont clairement participés à l’explosion !



On constate que celle ci a eu lieu en 2 phases, l’une d’avril à juin a consisté à amplifier par quatre le rebond boursier général , puis une accalmie de juillet à octobre pendant laquelle se sont succédées les annonces de plans hydrogène. Rien d’étonnant donc que la deuxième phase de l’explosion ait été plus impressionnante encore à partir de novembre…

3) La bande de la mobilité :

Volkswagen, Toyota, Mercedes-Benz, Honda, Dongfeng, Hyundai et d’autres constructeurs ont sorti des véhicules propulsés à l’hydrogène mais cette activité est trop diluée pour aider à leurs performances.

De nouveaux arrivants pure-players tentent de tout faire sauter. Mais ils sont peut être handicapés par la sulfureuse réputation de leur leader, le très controversé Nikola (NKLA) !  Citons Hyzon motors (DCRB), ou Hopium (MLHPI).

D’autre part, des motoristes au gaz naturel ont entamé leur migration d’explosif vers l’hydrogène, comme le tandem  Westport Fuel Systems Inc.(WPRT) / Cummins Engine (CMI).

Gravitant autour de la bande, les caïds des réservoirs et autres équipementiers risquent de tirer les marrons du feu. Surtout les spécialisés :
Hexagon Purus (FRA:0QJ),
Cell Impact AB (CI-B.ST),
Impact Coatings AB (IMPC.ST).

Mais aussi pourquoi pas les généralistes volontaristes : Plastic Omnium (POM), Faurecia (EO), GTT, …

Mais les plus susceptibles d’exploser à leur tour pourraient être les installateurs de stations hydrogènes, indispensables évidemment au développement de la mobilité :
Tout le monde a remarqué l’entrée en jeu de Hydrogen Refueling Solutions (ALHRS) en France, mais on peut citer aussi Everfuel (EFUEL), récent spin-off de Nel qui a eu un parcours encore plus explosif…

4) Les snipers :

Des petites entités à la cotation incertaine pourraient faire des dégâts dans le secteur, mais ils sont difficiles à attraper :

Hydrogen Engine Center (HYEG)
Hydrogen Hybrid Technologies (HYHY)
SunHydrogen, Inc. (HYSR)
Vision Energy Corporation (H/Cell : VIHD)
Hydrogenics (HYGN)
HydrogenPro AS (HYPRO)


              Le Terreau de la relève :


Les coupables ont fait des émules : nombre de jeunes entreprises sont prêtes à venir faire sauter les cours à leur tour. A la cadence d’introductions en bourse (SPAC ou pas SPAC) actuelle, plusieurs d’entre elles vont certainement franchir le pas dans les mois à venir :

Blue World Technology
Hynet
Algalco
HPS Home Power Solutions GmbH
Next Hydrogen
Lhyfe
Genvia
Hycco
Hygo
Green GT
Horizon Fuel Cell Technologies
GKN
Green Hydrogen Systems
Energy Observer Developments
Enapter (Acta)
PowiDian (Airbus / Bouygues)
Helion Hydrogen Power (Areva)
Sunfire
Sylfen
HydrogenPro
H2V (avec Air Liquide)
Green Hydrogen Systems

Quand aux autres, ce sera probablement un rachat par de gros receleurs, à l’exemple de :

Symbio (rachat Michelin / Faurecia)
Hydrogenics (rachat Cummins)
Ergo Sup (rachat Air Liquide)
Proton on site (rachat Nel)
Areva H2Gen (rachat GTT)
Giner ELX (rachat Plug Power)
New Enerday  et IHT (rachat Sunfire)

               Après l’explosion, l’implosion ?


L’explosion de la capitalisation des entreprises hydrogène évoque évidemment une bulle et d’aucuns s’en font abondamment les chantres, s’appuyant notamment sur l’absence de bénéfices actuels et se voulant confortés par les corrections de ces dernières semaines.

Mais le secteur est évidemment à son début : les industriels, tout en l’espérant, n’avaient pu anticiper l’explosion (rappelons que l’ambitieux plan hydrogène français de 2018, dit « Hulot » se montait à 100 M€ /an, multiplié par 10 à 20 depuis!)
Les outils de production sont donc encore essentiellement à construire et les dettes sont non seulement inévitables mais souhaitables : elles reposent sur les plans et subventions, ainsi que sur les taux bas. Les garanties de débouchés leur donne une visibilité parmi les plus fortes de l’industrie.
Comment dans ce cas ne pas capitaliser fortement ces entreprises par anticipation ?

Je ne suis pas féru des analyses comptables DCF ou autres pour la valorisation des entreprise et de toutes façons, vu le contexte, je ne suis pas sur qu’elles soient applicables. Mais je me fais un petit calcul à la louche, par exemple sur McPhy :

Le chiffre d’affaires 2020 de McPhy a connu une hausse de +20% pour atteindre 13,7 M€. Il est composé à 60% par la fourniture d’électrolyseurs et à 40% par les stations hydrogène. La société a enregistré des prises de commandes fermes pour 23 M€ sur 2020, soit une progression de +75% par rapport à 2019.

Supposons que l’entreprise conserve à terme ses 5 % du parc occidental d’électrolyseurs (extrapolé à 100 GW en 2030 selon les plans gouvernementaux), soit 5GW à déployer sur 10 ans, ce qui donne (avec à la louche 1M€/MW d’électrolyseur) un CA total de 5 milliards d’euros, ou 500 M€ en moyenne annuelle, contre 8 M€ actuellement. Avec une montée en puissance linéaire ce serait le CA 2026.

Si la proportion de CA reste à 40 % pour des stations (pour le déploiement desquelles les plans sont aussi généreux) et 60 % pour des électrolyseurs, le CA annuel moyen total de McPhy sur 10 ans devient 830 M€… ce qui correspond à la capitalisation boursière actuelle !

Dès que les structures de production seront en place d’ici deux ans, les bénéfices vont évidemment remplacer les dettes. Je ne serai donc pas surpris de voir le cours grimper encore pas mal dans les années à venir…

Et c’est valable pour les autres acteurs de la « bulle », compte non tenu des concentrations, apparitions et disparitions d’acteurs qu’une diversification au sein de la filière devrait lisser : Toujours dans les électrolyseurs, Nel me semble encore plus en retard que McPhy en terme de capitalisation (plus grosses parts de marché), et si ITM paraît sur-valorisée c’est sans doute du aux 20 % de Linde à son capital et à sa position probablement hégémonique dans le plan britannique.

Pour ce qui est des piles à combustible elles constituent un sous-secteur potentiellement un peu plus concurrentiel (et très américain) et les véhicules à hydrogène plus encore, mais les acteurs en restent encore peu nombreux et la valorisation similaire.

Je n’hésiterai pas à faire des renforcements en profitant de la respiration actuelle.

J’avoue, je suis complice !

Dernière modification par CroissanceVerte (25/02/2021 17h07)


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9    #13 16/04/2021 15h43

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       POINT D’ÉTAPE DU DEGONFLEMENT VERT : J+2 MOIS     


A) MISE EN PERSPECTIVE


Le dégonflement des valeurs vertes de l’énergie et de la mobilité entamée au 15 février s’est poursuivi au cours de ce second mois, certes moins fortement que pendant le premier et avec des à-coups (accompagnant la partie de ping-pong toujours en cours entre value et growth), mais la tendance est encore clairement à la baisse.
L’ETF iShare Global Clean Energy (ICLN) a ainsi encore perdu 7 %, après les -19 % du mois précédent, et ses concurrents font pire….



Mais ces baisses elles-mêmes sont faibles par rapport au véritable krach que subissent les valeurs les plus en vue qu’ils abritent : par exemple Plug Power, SunPower ou Daqo New Energy :



Bien entendu, ces baisses sont le reflet de l’éxubérante hausse qui a propulsé dans la stratosphère ces valeurs en janvier, alors qu’elles avaient déjà des performances exceptionnelles dans la seconde partie de 2020 sous l’influence des plans de relance verts dans le monde.



Elles s’expliquent donc aisément par un effet de dégonflement de bulles locales, mélange de prises de bénéfices, de positions short croissantes, de découplement des cours avec toute valorisation un tant soit peu raisonnée, d’affollement…

Mais la brutalité de la hausse qui est à l’origine de cette bulle s’expliquerait, elle, surtout par l’effet ETF….

L’indice de référence le plus utilisé dans le secteur est le S&P Global Clean Energy  (INDEXSP: SPGTCLEN). Or cet indice était constitué de seulement une trentaine de valeurs.
Cela a conduit à des problèmes de concentration, étant donné que les deux ETF BlackRock (ICLN et son équivalent européen Ucits INRG) et 45% de l’argent total investi dans tous les ETF thématiques d’EnR suivent cet indice.

Or les actifs combinés des deux ETF ICLN et INRG sont passés de 760 millions de dollars au début de l’année dernière à 10,8 milliards de dollars… Ainsi  les ETF détiennent désormais plus de 8 pour cent de la capitalisation boursière de six actions et plus de 6 pour cent de huit autres !
On a eu ainsi des flux monétaires de dizaines de milliards de dollars dans les ETF (qui n’imaginaient pas gérer autant) répliquant un indice lancé il y a 14 ans, dont les règles ne semblent plus adaptées (concentration élevée, sélection de certaines valeurs peu liquides, surpondération des plus petites capitalisations au détriment des grandes).

D’où la flambée des cours.

Devant ce phénomène S&P Dow Jones Indices a lancé une consultation publique en mars sur des modifications aux règles de l’indice devant considérablement atténuer la concentration des constituants, la volatilité et les problèmes de liquidité, rendant l’indice plus facilement reproductible par les grands ETF à l’avenir.

S&P DJI a annoncé le 2 avril 2021 une première mouture de la nouvelle composition de l’indice S&P Global Clean Energy qui prendra effet le 19 avril et contiendrai 77 valeur (potentiellement jusqu’à 100).

Mais ce fort re-équilibrage de l’indice pourrait ne pas suffire. S&P a déjà signalé son intention de mener une nouvelle consultation après la refonte d’avril afin d’étendre potentiellement l’indice d’énergie propre aux actions de pays émergents et dans des domaines tels que l’énergie marine, les carburants alternatifs, le stockage d’énergie, l’efficacité énergétique et les réseaux intelligents…

Depuis cette annonce, les volumes sur les valeurs dont la pondération dans l’indice va changer ont fortement augmentés…



En effet cette restructuration de l’indice conduit les ETF dont il est le sous-jacent à faire des mouvement considérables sur certaines actions. On estime que les ETF iShares devraient injecter de l’ordre de 400 millions de dollars dans chacune des entrantes (Vestas Wind Systems, Orsted, NextEra Energy, China Longyuan Power, Xinjiang Goldwind, par example ; la restructuration de l’indice est encore en cours et GCL-Poly Energy vient juste d’être écartée, ce qui a fortement fait baisser son cours …)

Cette frénésie d’achats serait contrebalancée par une vague de cessions. Les ETF devraient vendre un montant équivalent d’actions des sortants comme les néo-zélandais Meridian Energy et Contact Energy, Verbund en Autriche, Atlantica Sustainable Infrastructure au Royaume-Uni et le duo canadien Innergex Renewable Energy et Boralex. Pour les ADR de la société brésilienne Companhia Energetica de Minas Gerais, la vente implicite de 248 millions de dollars d’actions représenterait 57,7% de la capitalisation boursière flottante, a déclaré SocGen qui a publié une étude confidentielle sur le sujet.

Nul doute que les hedge funds regardent la liste des sortants (ou allégés) afin de pouvoir les vendre à découvert et qu’à contrario, les actions entrantes deviennent très demandées en prévision de ce rééquilibrage…

La liquidation n’est donc probablement pas terminée pour certaines valeurs alors qu’elle va être inversée pour d’autres !

De façon plus générale cet épisode met en évidence les difficultés croissantes que peuvent ressentir les ETF thématiques, de plus en plus populaires, les plus performants dans divers autres secteurs, et d’autres indices pourraient devoir instituer des changements tout aussi radicaux. BlackRock a déclaré que les mises à jour de la méthodologie des indices étaient des «outils courants utilisés par les fournisseurs d’indices» et qu’il s’engageait avec S&P sur cette question…


Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !

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Favoris 2    5    #14 22/05/2021 02h11

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Bonjour ou Bonsoir

On peut effectivement échanger. Bravo pour votre performance, mais votre performance 2021 sera plus intéressante. Finalement, beaucoup ont fait 100% en 2020. (Je disais que j’avais pris la même démarche que vous mais bien plus tardivement et en mode amateur, vos compte rendu sont excellents.) Encore que les algorithmes ont  fait baisser le CAC maintenant le bouchon jusqu’à l’annonce du vaccin afin de prendre le maximum de hausse (on peut tracer des diagonales à 45 % sur l’évolution du CAC 2020). Aujourd’hui les algorithmes ne laissent pas le CAC descendre, pourquoi ? Pour empêcher les gens d’entrer et prendre toute la hausse, faire du yoyo ou pour prendre la plus grande baisse possible ?

Je suis essentiellement intéressé par les valeurs vertes, malheureusement la plus grande partie de notre monde est climatosceptique car ne mesure pas toute l’urgence de la situation et le risque d’emballement (dans ma ville la mairie écolo bétonne à mort sans aucun ilot de fraicheur de créé car cela fait perdre de l’argent).
On voit clairement sur les photos prisent sur 10 ans que la fonte des glaciers suit un loi exponentielle. L’augmentation de la température n’est pas exponentielle, mais uniquement parce que actuellement 90% de la chaleur a été pris par les océans, jusque quand …

Enfin le rapport de l’AIE me fait rire,
cela fait des années qu’ils montrent une progression du solaire de manière quasi exponentielle mais qu’ils anticipaient une baisse du solaire. Pourtant en prolongeant leur courbe on constate que en 2020 on aurait installé que 1% des capacités de 2040. Et voilà qu’ils sortent un nouveau rapport dans lequel on apprend (il faudra que je lise le rapport de 220 pages) que pour maintenir la température à +1,5° il faut dès à présent multiplié par 5 l’installation des centrales photovoltaïques. Ceci reviendrait à consommer 65% de l’argent produit dans le monde, ajouté au 20% nécessaires pour les batteries. Alors certes la technologie a évolué et consomme 5 fois moins d’argent, mais il y a un problème sur les matières premières. Il y a un aura un autre problème car il faudra une flopée de technicien pour installer cet ensemble. Actuellement on ne parle pas vraiment de nouveau projet minier, pourtant la France possède de nombreux gisements non exploités pour ne pas froisser les écologistes (mieux vaut polluer la Mongolie ou la RDC). On ne parle pas vraiment de former de nouveaux techniciens.

En conclusion la température va bien monter, il va falloir gérer l’eau, la climatisation, la combustion spontanée des forêts, les tempêtes, les flux migratoires, la montée des océans, les espèces animales ou végétales non adaptées à la hausse des températures, les virus, l’acidification des océans, etc … le temps que les politiciens de l’ancien monde avec un esprit sclérosé soit remplacer par de nouvelles générations.
Bref en théorie le solaire devrait exploser mais est-ce vraiment possible ?
Je vais pas parler de l’ensemble des titres que je suis mais mon feeling du moment. Ci-dessous une liste de mémoire mais je n’ai pas assez d’argent pour ouvrir une ligne sur chacun de ces titres. J’en suis bien plus mais ici c’est le feeling du moment. Tout avis ou conseil sera le bienvenu. Car comment investir avec un tel avenir   roll .

Cette liste ci-dessous est en aucun cas un conseil d’achat.

SOLAIRE
Meyer Burger et Enphase mes 2 préférés, mais il y a aussi neoen, voltalia, solaria energia, scatec solar, sunrun, first solar, sunpower et maxeon. Pour Maxeon, faire +10 -10% sur 2 jours je trouve que c’est mauvais signe  sad sad.
Ajoutons Falck Renewablepour l’italie et EDPR
J’aurai bien voulu investir dans holaluz mais mon broker ne le permet pas.

HYDROGENE
Air liquide, Plug Power
Fuelcell pour sa technologie de capture de CO2
Bloom energy
Nel ASA
Iberdrola

ROBOTIQUE
Teradyne pour ces cobots
IGP photonics
Ekso bionics, les exosquelettes c’est probablement l’avenir
ABB

IMPRESSION
Cellink pour la bio impression 3D
3D SYSTEM pour l’impression 3D

SANTE
Biontech pour les futurs virus
Sartorius Stedim

MATIERE
Lynas rare earth en perte, acheté au plus haut ou quasiment sad
Freeport-McMoran pour le cuivre, l’or et le molybdium je crois
Fresnillo pour l’argent
Copper Mountain
Capstone pour le cuivre
Southern Copper
Vedantapour le cuivre en Inde


5G, CONNECTIVITE

Ericsson

VERT
Bio-uv mais je crois qu’ils ont un procès en cours aux US …
Aalberts
Arcadis
Veolia
Derichbourg pour le recyclage de l’argent des panneaux solaires dans 20 ans ;-)
Accel pour les vélos

CONSTRUCTION
Wieneberger pour les briques
Saint Gobainpour l’isolation
Hoffmann green pour le ciment vert
Bergs Timber pour le bois
Moulinvest
Sika
Steico
Geberit

BATTERIE
Alfen
Compleo Charging

BIOCARBURANT
Neste
Verbio
Vow Asa que je suis depuis un moment
quantafuel

AUTRES
Rosenbauer pour lutter contre les incendies (il y en a même en Suède, incroyable)
Reworld Media
Mips pour les casques
Ctt System pour la filtration de l’air dans les avions
Lacroix
Nexans, Prysmian pour câbler les énergies vertes
Daikin, Solarb pour la climatisation
Mpc containter, D/S Norden, etc … pour la pénurie de conteneur
etc … etc …

Dernière modification par IndigoBlue (22/05/2021 02h38)

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8    #15 27/05/2021 07h14

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            Les avatars verts du dieu plastique             


                Livre 1 : Un culte qui a dégénéré                 

 

Nos parents l’ont porté aux nues… Nos enfants le voue aux gémonies !

Son substantif évoque le polymorphisme, son adjectif l’adaptabilité, son féminin l’esthétique…

Pendant plusieurs décennies le plastique fut une matière miracle, capable de  remplacer les matériaux tels que le bois, le métal, le verre ou les tissus naturels…

Il est devenu indispensable dans de très nombreux secteurs.



Mais le culte a dégénéré : à la fin des années 70 est venue l’ère du jetable… La production a explosé.



C’est ainsi qu’une religion entraine le monde vers l’enfer : l’industrie du plastique a de plus en plus d’impact sur la crise écologique.

Cela concerne particulièrement les océans dans lesquels la pollution par des débris visibles double maintenant tous les dix ans, et pas seulement dans les 5 vortex que l’on appelle le 7ème continent car aucun n’est épargné, à commencer par l’arctique..



Des millions d’animaux marins en meurent chaque année.
Au rythme actuel, en 2050, le poids de plastique dans l’océan dépassera celui de la faune ! Ces déchets mettent plusieurs centaines d’années à se décomposer… en microparticules qui ne sont pas bio-dégradables !

Il y a des micro-particules partout, dans l’eau du robinet comme dans celle des bouteilles, dans l’air comme dans la mer. Nous en ingérons 5g par semaine et ne savons pas quels en sont les effets. Par contre les effets des additifs au plastique comme le bisphénol ont été démontrés dans la perturbation endocrinienne et le cancer.

Mais le plastique a aussi un effet important sur la crise climatique: au rythme de croissance actuel, l’industrie de production du plastique pourrait rapidement représenter 10 % du total des émissions de gaz à effet de serre… Et c’est sans compter le fait que la décomposition des déchets plastiques en produit beaucoup aussi, et que l’on commence à soupçonner que les microparticules ont un effet délétère sur les micro-organismes marins responsables de l’absorption du CO2 par l’océan…

Il est donc indispensable de maitriser la prosélytisme de cette religion du plastique, dont les effets, même quand ils sont « gérés », produisent des dégâts importants (décomposition et échappement des décharges, production de gaz à effet de serre par incinération). Et ce n’est pas seulement le fait des pays en développement…



Certainement aidés par le blocage de l’importation des déchets plastiques par la Chine, l’Europe a donc adopté en 2019 la EU SUP Directive (EU Single-Use Plastics Directive), les USA le Break Free from Plastic Pollution Act, et même la Chine a décidé de supprimer les sac plastique d’ici 2022.



Malheureusement, ses thuriféraires profitent de la crise sanitaire (qui à fait augmenter de 10% les déchets plastiques ménagers et hospitaliers) pour activer leurs lobbies sous prétexte que le plastique a sauvé le monde de la pandémie !

Qui sont ils ? Environ 300 entreprises de production de polymères, dont les 20 principaux pétrochimistes et géants de la chimie qui produisent la moitié du plastique de la planète.



Leur lobbying est d’autant plus efficace que 30 % d’entre eux appartiennent aux états sur lesquels ils font pression (moyen-orient, Chine, Inde,…) !

On comprend bien que les pétroliers, dont les perspectives dans la fourniture d’énergie et de carburant commencent à s’amenuiser, aient tout intérêt à renforcer ce débouché des hydrocarbures (qui pourrait en représenter 50 % d’ici 50 ans)…
Pour eux comme pour les géants de la chimie, le double langage est la norme et, tout en poussant à la production et à la consommation, ils prétendent agir dans le sens d’une circularité vertueuse en développant des recherches et des acquisitions dans les domaines du recyclage ou des alternatives renouvelables au pétrole.
L’ampleur de ces efforts est clairement minimal.



Mais si chiches ou hypocrites que puissent être leurs investissements dans ces domaines, il n’en reste pas moins possible qu’il en naisse de vraies solutions ! Nous en reparlerons…

Quoi qu’il en soit, la seule bonne politique serait d’inverser la pyramide de gestion du plastique en commençant par empêcher son utilisation quand il n’est pas indispensable (emballages, vêtements, etc.), puis revenir à un usage multiple, comme au bon vieux temps. Seulement en troisième rang envisager un (véritable…) recyclage des déchets. A la limite, incinérer pour produire de l’énergie, avec précautions et en sachant que la rentabilité en est très faible. Et au pire envisager un stockage précautionneux du reliquat.



Mais ce qui intéresse commercialement les producteurs, c’est bien sur d’abord le plastique à usage unique, d’où leur greenwashing orienté vers le recyclage plus que le ré-emploi.

Et ils sont malheureusement suivis en cela par les fidèles du second cercle dans la chaine de valeur : les grandes marques de produits de consommation, leurs principaux clients, qui emploient de très nombreuses tactiques pour éviter de changer leur usage du plastique tout en ayant l’air de s’en préoccuper.



A la limite, on peut se demander si ce ne sont pas les petits pure-players de l’emballage plastique qui font le plus d’effort pour suivre les recommandations supra-nationales, et réformer leurs productions dans le sens d’un réemploi le plus vertueux possible. Il faut dire qu’ils sont talonnés par les producteurs d’emballage en carton ou en verre…

Cela pourrait-il expliquer la grande plasticité boursière du secteur, qui va d’une entreprise éternellement sous-valorisée oscillant entre value et GARP comme Guillin (ALGIL)… Jusqu’à une vieille valeur de croissance renaissant de ses cendres (avec une performance boursière étourdissante en 2020) sous le nom de Tupperware (TUP) ?

Cependant, si leurs tentatives sont peut-être plus sincères, elles se heurtent elles aussi au gros problème du recyclage que j’examinerai dans la suite…


Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !

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7    #16 10/08/2021 17h05

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GIECRAQUE !


Je me suis retenu de commenter les fuites du mois dernier, par respect pour le travail des auteurs.
Je me suis retenu d’en rajouter sur les commentaires de presse parus lundi, dont le catastrophisme vague et le sensationnalisme mièvre risquent bien d’être aussi efficaces qu’un patch de nicotine sur un producteur de cigares cubain.
Le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, IPCC) à publié lundi son dernier rapport.

Comme à son habitude (le précédent date de 2013), il ne présente scrupuleusement que des faits, et des résultats de simulations totalement étayées et encadrés d’intervalles de confiances très conservateurs.
Cela rend l’alarmisme de leur ton* – si contenu soit-il – d’autant plus inquiétant pour qui lit entre les lignes. Ils ont en effet choisi depuis le début d’éviter tout catastrophisme, de préserver toujours une possibilité de sortie heureuse, et de privilégier les extrapolations à minima, si faibles que soit leurs probabilités. Il y a une logique psychologique claire à rester ainsi dans la position du conseiller éclairé qui laisse toute latitude au souverain peuple et ses représentants de penser décider par eux-même du sort du monde.

Mais tout de même, est-ce encore le temps pour la diplomatie de la berceuse ?

Ne faudrait-il pas au moins mettre le doigt là où ça fait vraiment mal ?


COPIPEAUX…


Cinq ans après la COP21 et l’Accord de Paris, pratiquement aucun pays n’a respecté sa feuille de route, à commencer par la France : Rapport du haut conseil pour le climat.
Entre 2015 et 2018, le premier budget carbone n’a pas été tenu. Les émissions ont diminué de 1,1% par an en moyenne, bien moins que les 1,9 % visés. D’où la condamnation de l’État pour “carence fautive” dans le procès dit de l’Affaire du siècle. En 2019, la France a réussi à réduire de 1,7 % ses émissions par rapport à 2018. Un léger progrès, mais pas à la hauteur de l’objectif initial de 2,3 % pour la période 2019-2023 – rabaissé par les autorités à 1,5 % par an. Le troisième budget carbone (2024-2028) prévoit une réduction des émissions de l’ordre de 3,2 % par an. Puis (2029-2033) une baisse annuelle de 3,5 %. En résumé, le gros des efforts est reporté à plus tard…

Qui plus est, plusieurs bilans (Rapport 2020 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions) ont pointé l’insuffisance des engagements pris par les États en 2015, qui nous amènent actuellement sur une trajectoire de plus de 3°C de réchauffement planétaire d’ici 2100. En 2019, les émissions ont atteint un nouveau record de plus de 59 gigatonnes d’équivalent CO2.



Les émissions ont diminué d’environ 7 % en 2020 en raison de la pandémie de la Covid-19. « Cependant, cette baisse ne se traduit que par une réduction de 0,01°C du réchauffement climatique d’ici 2050 ».
Résultat, en cinq ans, l’Accord de Paris n’a pas eu d’effet visible sur les émissions.



Les agences onusiennes ont donc enjoint les États à accélérer leur action climatique. Leurs niveaux d’ambition « devant être à peu près triplés pour revenir sur la trajectoire des 2°C et être multipliés par cinq, au moins, pour limiter la hausse à 1,5°C ». Les gouvernements doivent aussi baisser leur production de combustibles fossiles de 6 % par an entre 2020 et 2030.

Or, on a pu constater que certains pays, comme l’Australie, l’Arabie saoudite ou le Brésil, avaient profité de l’annonce en 2017 du retrait américain par Trump de l’accord de Paris pour revoir à la baisse leurs ambitions de réduction des émissions. Ce retrait a d’ailleurs été le détonateur de l’échec de la COP25 à Madrid.

Et le retour à l’Accord promis par Biden n’a pas empêché les ministres de l’environnement et de l’énergie du G20, réunis à Naples le 22 et le 23 juillet d’échouer à leur tour à s’entendre pour relever les ambitions climatiques, à moins de 100 jours de la COP26 prévue en Novembre à Glasgow.

GIECSAGÈRENT ?


Dans ce contexte et au vue de ces antécédents, certains scenarii « Bisounours » du GIEC paraissent décidément hors sol ! Parmi les cinq possibles sur l’avenir du climat qu’ils présentent - intitulés de manière à identifier à la fois le niveau d’émissions et la "trajectoire socio-économique commune" (Shared Socioeconomic Pathways, SSP) utilisée dans les calculs :

Les deux premiers reposent sur l’adoption universelle de pratiques plus respectueuses de l’environnement, l’accent étant mis non plus sur la croissance économique mais sur le bien-être général. Les investissements dans l’éducation et la santé augmentent et les inégalités diminuent !
SCÉNARIO SSP1-1.9 : Emissions de CO2 nulles à partir de 2050. Seul scénario permettant de respecter l’objectif de l’accord de Paris sur le climat. L’excès de température va dépasser les 1,5°C au milieu du siècle mais pourrait s’y stabiliser ensuite.
SCÉNARIO SSP1-2.6 : Emissions de CO2 nulles à partir de 2070. On se dirige vers les +2°C.
Quel est le réel intérêt de tels scenarii, aussi irréalistes à court terme ? Car la révolution sociétale et industrielle nécessaire devrait commencer… Aujourd’hui !

Même le troisième scénario SSP2-4.5, peut paraître optimiste : Il prévoit que les émissions de CO2 oscillent autour des niveaux actuels avant de commencer à diminuer au milieu du siècle, avec zéro émission nette atteint après 2100, avec des facteurs socio-économiques suivant leurs tendances historiques, sans changement notable. Stabilisation entre 2,1°C et 3,5°C d’ici la fin du siècle.

Les 5 dernières années et l’inertie politique et sociétale qu’elles ont révélé malgré l’occasion de remise à plat de la pandémie plaident plutôt pour le quatrième scénario, SSP3-7.0 :Les émissions de gaz à effet de serre et les températures augmentent régulièrement, celles de CO² sont quasiment doublées par rapport aux niveaux actuels d’ici 2100. Les pays deviennent plus compétitifs les uns par rapport aux autres, privilégiant leur sécurité nationale et alimentaire. On va dépasser les 2°C avant 2050 et l’approcher les 4°C en 2100.

Le scénario du pire, SSP5-8.5, n’est même pas à exclure : Les niveaux actuels d’émissions de CO² sont quasiment doublés d’ici à 2050. L’économie mondiale croît rapidement mais cette croissance est alimentée par l’exploitation des combustibles fossiles et des modes de vie très gourmands en énergie. En 2100, la température moyenne de la planète aura augmenté de 3,3 à 5,7°C.

Mais on n’a pas besoin de ce dernier scénario pour entrer dans la catastrophe annoncée dès +1,5°C !




Dans tous les scenarii : Les phénomènes météorologiques violents sont de plus en plus fréquents (2 à 3 fois plus d’ici 10 ans dans le 4ème scénario), le réchauffement de la planète se poursuivra pendant au moins quelques décennies. Le niveau des mers continuera à augmenter pendant des centaines ou des milliers d’années.

Dans le 4ème scénario (comme dans le 3ème, d’ailleurs), la banquise Arctique va disparaître en septembre après 2050 et les barrières de corail se dégrader encore par acidification de l’océan (conséquence de l’absorption de CO2). Le niveau de la mer pourrait monter encore de 50 cm.

Et cela c’est sans compter sur la possibilité de "points de bascule", dont on ne sait pas calculer la probabilité d’occurence, comme la fonte totale des glaces du Groenland et de l’Antarctique qui ferait alors monter le niveau de la mer de plusieurs mètres.

Le choix du scénario va se faire dans les deux ans à venir et je ne renie malheureusement rien de mes précédentes prospectives… #79 et #280


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Favoris 1    6    #17 15/08/2021 20h55

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7    #18 23/09/2021 13h22

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Le grand spectacle du STOCKAGE DE L’ENERGIE


PARADE TRANSFORMISTE


Mesdames et Messieurs
Ladies and Gentlemen
Bienvenue à notre grandissant et énergétique spectacle de transformisme !

Qu’elles se présentent d’abord sous forme photo-chimiques – fossiles (pétrole, gaz, charbon) ou renouvelable (bois, biocarburants) – ou bien nucléaire, nos énergies sont toujours appelées à se transformer, que ce soit pour être transmises ou utilisées… Mais aussi stockées, et c’est particulièrement important pour nos intermittents du spectacle, spécifiquement solaires ou éoliens.



Vous y verrez donc des énergies potentielles gravitaires sous la forme ancestrale de réservoirs d’eau (STEP : Stations de Transfert d’Energie par Pompage), mais aussi éventuellement sous la forme de masses solides élevées au plus haut de mats.

Vous y verrez de brulantes énergies thermiques : solides réfractaires, liquides bouillants, sels fondus…

Vous y verrez la grande famille de l’énergie électro-chimique, en batteries constituées d’une multitude de couples d’éléments, et parfois même de flux d’électrolytes.

Vous y verrez les expérimentales énergies électro-mécaniques, en air comprimé (CAES : stocké en cavernes profondes, anciennes mines de sel), en systèmes hydro-pneumatiques, ou en tournoyants volants d’inertie.

Vous y verrez même des énergies chimiques de combustion à l’ancienne mais sous une forme nouvelle : l’hydrogène comme support de stockage.

Et exceptionnellement, les rares stockages d’énergie purement électrique par super-condensateurs ou SMES (Stockage d’énergie magnétique supraconductrice)…

Pour finir par le grand final électrisant, forme dans laquelle beaucoup d’entre ces énergies stockées seront utilisées…

TABLEAUX CUBISTES


Toutes ces formes de stockage peuvent avoir leur intérêt, car elles diffèrent en terme de puissance, de temps de décharge, de densité d’énergie et donc de volume, de rendement, de durée de vie, de coût et aussi de maturité technologique.







En 2017 le stockage d’énergie était largement dominé par le stockage gravitaire par retenues d’eau, puis au sein des autres troupes par le stockage thermique par sels fondus et les batteries Lithium-Ion. Cela n’a pas encore beaucoup changé, mais le bouleversement arrive : de moins en moins de barrages peuvent être construits, et les batteries avancent à marche forcée.



Globalement, le besoin en stockage d’énergie pourrait tripler d’ici 2030. Seul un fort développement de réseaux de distribution électrique intelligent (smart grid) pourra limiter ces besoins.

ACTEURS


Nombre d’acteurs se sont lancés dans le prometteur domaine du stockage d’énergie, dont beaucoup d’amateurs (startups non encore cotées), comme on peut le voir sur cette piste aux étoiles présentes en France, ou cette liste d’acteurs plus lointains.



Les acteurs cotés que j’ai pu identifier au niveau international sont donc :

      Stockage gravitaire :



STEP : tous les développeurs / exploitants de barrages (hydro-électriciens) vont utiliser peu ou prou des pompes de relevage pour stocker leurs surplus d’énergie. Ils sont nombreux et généralement bien connus.
SOLIDE : il va y a avoir un premier coté, le suisse Energy Vault, Inc., (GWHR) par fusion avec la SPAC Novus Capital Corporation II (NXU).

Pour répondre à Yeti68 : Comme ses concurrents il doit faire ses preuves dans les mois à venir. Je n’ai pas analyser le procédé, mais de gros investisseurs institutionnels lui font confiance (Prime Movers Lab, CEMEX Ventures, Saudi Aramco, Energy Ventures, SoftBank Vision Fund,…), ce qui n’est pas négligeable. Cela restera un marché de niche.

      Stockage thermique :


J’ai déjà passé en revue : Kyoto Group (KYOTO.OL) et Azelio (AZELIO.ST) en citant également Malta (spinoff d’Alphabet). On peut ajouter :
Brenmiller Energy Ltd (BNRG.TA) israélien qui développe du stockage thermique solide (roches).
1414 Degrees Limited (14D.AX) australien qui emmagasine l’énergie dans du Silicium à 1414°C (point de fusion).
D’autres stockages thermiques utilisent le froid (essentiellement d’ailleurs pour des usages de climatisation pour être rentable) comme Trane Technologies (TT), via sa filiale CALMAC ou l’israelien Nostromo Energy (Nost.Ta).

      Stockage en batteries : 


C’est un sujet en soi, dont j’ai parfois déjà parlé et sur lequel il faudra refaire un point. Je laisse en suspens…

      Stockage par air comprimé (CAES) :


Au-delà de grand énergéticiens (Général Electric, Iberdrola, …) pas de pure player coté à ma connaissance. Les gros acteurs ne semblent pas avoir besoin de la bourse, ayant des tours de table facilement bouclés  (Hydrostor, LightSail, …).

      Stockage par volant inertiel :


Aucun directement coté, mais Levisys est controlé par Transition Evergreen (EGR), via Everwatt.

      Stockage en hydrogène (ou ammoniac):


Tous les acteurs de l’hydrogène sont amenés à en stocker sous phase gazeuse ou liquide. J’en avais recensé ici.
Cela dit, pour un stockage à grande échelle, il faudrait utiliser des cavernes (cavités salines ou anciennes mines) comme commencent à le faire Hydrogène de France (HDF), Hypos, Storengy ou Infrastrata (INFA.L) en Europe et Mistubishi Power aux USA, à l’image de ce qui se fait déjà pour le gaz naturel, et les systèmes de stockage CAES.


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Favoris 1    6    #19 14/10/2021 12h52

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Il y a des sketchs dans le Lithium européen…


En attendant la mise au point de nouvelles recettes de batteries, les Li-ion resteront indispensables à la transition énergétique, et quelle que soit la composition des électrodes, le minerai toujours indispensable sera le Lithium (y compris dans certaines recettes de batteries tout solide).



Bien qu’il ne soit pas rare (on estime les besoins entre 20 % et 30 % des réservesactuellement identifiées), l’urgence est telle que la bataille pour s’emparer des ressources minières de Lithium fait rage, d’abord sur les plus gros gisements d’Australie et d’Amérique du sud, mais aussi sur des gisements plus réduits. Cinq majors dominent l’essentiel de la production mondiale : Sociedad Química y Minera de Chile (SQM), Livent (LTHM), Albemarle (ALB) et les chinois Tianqi Lithium (002466.SZ) et Ganfeng Lithium (1772.HK). Des dizaines de société cotées plus petites ont été créées ces dernières années en Australie et aux USA, avec parfois de jolies miettes.



La Chine extrait seulement 17 % du Lithium de son sol mais en contrôle beaucoup plus à travers le monde et produit près de 80% du Lithium raffiné. Elle accélère la course à la concentration : Zijin Mining vient d’acheter Neo Lithium, peu après que Contemporary Amperex Technology Co (CATL) ait acheté Millennial Lithium au nez et à la barbe de Ganfeng.… Cela suscite de plus en plus d’inquiétudes en occident.

Le Lithium vient d’être rajouté à la liste des matériaux critiques identifiés par la commission européenne. Il faut dire que la croissance du marché des VE est menée par l’Europe et qu’une trentaine de gigafactories de batteries Li-ion y sont programmées d’ici 2030.



La commission tente donc de sécuriser nos approvisionnement extérieurs, mais pousse aussi à développer une production intérieure pour regagner en souveraineté. Car il y a aussi du Lithium dans le sous-sol de l’Europe, mais la production actuelle y est anecdotique et seulement utilisable en verrerie…



* Des australiens qui viennent extraire le Lithium des européens !


Les australiens ne veulent plus de nous pour aller sous la mer, mais ils viennent volontiers dans nos sous-sol… On en retrouve en effet dans presque tous les projets d’exploitation :

Vulcan Energy Resources Ltd (VUL.AX) dans la vallée du Haut-Rhin en Allemagne.
European Lithium (EUR.AX) en Autriche, projet Wolfsberg.
Infinity Lithium (INF.AX) en Espagne, projet San José.
Victory West Moly (VWM.AX) qui contrôle Jadar Resources en Serbie.
European Metals Holdings (EMH.AX) qui contrôle Geomet, en République tchèque, projet Cinovec.
Lithium Australia (LIT.AX) en Allemagne, projet Sadisdorf.
Exore Resources (ERX.AX) au Portugal, projet Sepeda.
Sans compter l’anglo-Australien Rio Tinto (RIO.AX) en Serbie.

Est-ce que ce serait plus rassurant de voir des projets bien de chez nous du type de Zinnewald, initialement lancé par l’allemand SolarWorld AG (SWVK) ? SolarWorld en a cédé la moitié en 2017 à l’occasion d’un redressement judiciaire (secteur solaire allemand cassé par Merkel et les chinois) à l’anglais Bacanora (BCN.L) lui-même majoritairement détenu par le chinois Ganfeng)  en créant une joint venture : Deutsche Lithium. Cette société vient elle-même de liquider cet actif au profit de Zinnwald (ZNWD.L) avec Bacanora comme principal actionnaire. Ce même Bacanora qui a vendu sa participation de 50 % dans le projet à Erris Resources PLC (ERIS.L), tout en prenant une participation de 70 % dans Erris.… C’est clair ?

Cela dit, s’ils sont ainsi venus en masse, c’est peut-être aussi que les entreprises minières européennes n’ont pas leurs capacités techniques…. Ou le courage de se lancer dans de tels projets ?
L’essentiel est que l’Europe va produire du Lithium, quel qu’en soit l’exploitant, n’est-ce pas ?

Sauf que nombre de contrats d’achats de la future production de ces sociétés sont passées avec des fabricants de batterie asiatiques, comme Vulcan Energy et Infinity Lithium avec LG Energy Solution (LGES).

De plus, l’absence de grandes usines de raffinage de Lithium sur le sol européen risque d’obliger a exporter la production des mines classiques vers la Chine pour être traitée avant d’éventuellement revenir…
Plusieurs projets prévoient donc d’intégrer le raffinage de composés de « qualité batterie », mais cela renchérit leur coût et les rend plus difficiles à initier. Citons simplement l’exemple de Infinity Lithium, qui a une capitalisation boursière de moins de 7 M$ et prévoit d’établir une production intégrée de lithium et de raffinage pour un coût initial de 288 M$.

Pour ce qui est de méga-usines de raffinage : Green Lithium envisage une usine de raffinage de lithium en Grande-Bretagne, et le germano-canadien Rock Tech Lithium vient d’annoncer avoir choisi, après de longue recherches, le site de  Guben, dans le Brandebourg, pour la construction d’une usine de production d’hydroxyde de lithium de qualité batterie. Sauf que la capacité de production annoncée couvrira à peine la demande de la giga-factory de Tesla installée… à côté !

** Extraire plus vert que vert ?


Le lithium est indispensable au verdissement de l’économie, mais ce métal blanc est-il vert ? Un peu de géologie :



Le lithium ne se rencontre jamais à l’état natif, autrement dit sous forme métallique. Il se présente sous forme dissoute, en solution dans des fluides (saumures ou « salars », eaux souterraines géothermales, eau de mer, etc.), ou sous forme solide au sein du réseau cristallin de minéraux, notamment les phosphates et les silicates.
Toutes ces formes de gisements ne conduisent pas à une exploitation industrielle rentable.

A l’heure actuelle, seuls deux sont à l’origine de l’essentiel de la production mondiale :

* Les pegmatites à spodumène, avec extraction de minerai classique, comme en Australie ou au Portugal.

* Les saumures lithinifères, où l’on extrait l’eau salée des lacs souterrains, appelés salars, et on la laisser s’évaporer pour recueillir du carbonate de lithium, comme dans les pays d’Amérique du Sud.

Parmi les autres types de gisements, on distingue :

* Les granites à métaux rares (GMR) et Greisen, dans lesquels le lithium est au sein de structures cristallines très résistantes ce qui rend leur exploitation plus complexe (c’est le cas de plusieurs projets européens : zinnwaldite et lépidolite) sauf à se contenter de pureté trop faible comme dans l’industrie des céramiques et du verre. (comme la production française actuelle d’Imerys, ou de certains sites portugais)

* La jadarite, localisée aux environs de Jadar (Serbie) découvert en 2004 par Rio Tinto et présente elle aussi des contraintes spécifiques de traitement et d’exploitation qui retardent jusqu’ici fortement sa mise en exploitation.

* Les saumures géothermales. qui ont des concentrations en Lithium faibles mais significatives. Des études sont en cours pour démontrer la faisabilité de leur exploitation, notamment en Cornouailles (Grande Bretagne), en Allemagne ou en Alsace.

De cette liste il résulte que l’extraction du Lithium est couteuse en financements et en énergie et polluante, au moins autant que d’autres exploitations minières (elle produit plus d’émissions de CO2 que l’extraction de Nickel ou de Cobalt) et parfois différemment, comme les saumures lithinifères et les risques d’augmentation des sécheresses qu’elles induisent en plus de la pollution…

Sauf les saumures géothermales !

On peut en effet dans ce cas utiliser une centrale géothermique pour extraire de la saumure chaude et riche en lithium. La chaleur génère de l’électricité par turbine, permettant l’extraction et le raffinage en hydroxyde de lithium. La saumure est ensuite renvoyée dans le réservoir souterrain au lieu de s’accumuler dans des bassins d’évaporation. Zero carbone et tout bénéfice, même si quelques problèmes de pollution et de dégradation des paysages demeurent.

Cette technique expérimentale de Lithium vert a donc attiré plusieurs entreprises :

Le projet EuGeLi (European geothermal brines lithium), qui réunit Eramet (qui l’a déjà expérimenté en Amérique du sud), BASF, Vito, et Électricité de Strasbourg, en Alsace, à Soultz-sous-Forêts (Bas-Rhin).

Le groupe Fonroche sur son site géothermique de Vendenheim en Alsace.

Vulcan Energy Resources, associé à EIT InnoEnergy, le moteur d’innovation européen pour l’énergie durable, dans la région du Rhin supérieur.

Cornish Lithium (associé au canadien Cornish Metals  CUSN)  avec l’usine pilote Trelavour à Cornwall au Royaume-Uni.

*** Les aléas ça vole en escadrilles ?


Au Portugal : Le gouvernement va annuler le contrat d’exploration avec LusoRecursos pour "manque de professionnalisme" de l’étude d’impact environnemental sur le projet de Montalegre. Quand au projet de l’anglais Savannah Resources (SAV.L), il se heurte a une consultation publique très défavorable, en plus de doutes sur sa rentabilité (minerai cristalin au moins deux fois plus coûteux à traiter que le spodumène). Enfin le projet Sepeda semble incompatible avec le statut de patrimoine agricole mondial de l’ONU de la région, au grand dam de Perseus Mining (PRU.AX) qui vient d’absorber l’initiateur du projet Exore Resources (ERX.AX)

En Serbie : De nombreuses manifestations contre l’impact environnemental de la mine de Rio Tinto à Lozniga, dont un puit d’exploration fuit déjà, risquent d’obliger le gouvernement à organiser un referendum dont le résultat ne fait guère de doute. L’australien Jadar Resources (Victory West) a essayé de commencer ses explorations sur le site de Pozega en douce, mais a été découvert et de semblable manifestations se préparent. Et de même à Valjevo pour les explorations d’Euro Lithium Balkan, détenue par le canadien Euro Lithium.

En Espagne : la Direction générale de l’industrie, de l’énergie et des mines du gouvernement régional d’Estrémadure (Junta) vient de rejeter un appel contre le récent refus du très important permis de recherche du projet d’Infinity Lithium à San José.

En république Tchèque : le projet Cinovec qui avait été lancé par australien European Metals en 2018 avait été brutalement repris en majorité par le groupe énergétique CEZ, imposé par le Premier ministre Andrej Babiš, également homme d’affaires multimilliardaire. Or ce dernier vient d’être battu aux législatives et les suspicions de conflits d’intérêt qui pèsent sur lui pourraient remettre le projet en cause, d’autant plus que sa viabilité dépendrait d’une association transfrontallière avec le projet voisin Zinnewald allemand dont j’ai évoqué plus haut toute la clarté…

En Allemagne : Lithium Australia n’a pas renouvelé cette année la licence de Sadisdorf, et a renoncé à d’autres licences.

En France :  Le groupe Fonroche qui opère notamment un site de géothermie sur le site de Vendenheim-Reichstett au nord de Strasbourg et espérais pouvoir en extraire du Lithium, a été obligé de fermer fin 2020 à cause d’une une série de séismes qui a secoué l’eurométropole.

**** Et si on n’a pas de Lithium, on a des idées ?


Etant donnée la rapide accumulation d’obstacles financiers, techniques, politiques et environnementaux et quand on connait la durée nécessaire pour mettre en place un projet minier, les objectifs de souveraineté européenne sur cette ressource semblent assez illusoires.

Mais il y a (et surtout il y aura) une autre source de Lithium : les batteries usagées qui vont se multiplier !

La Commission Européenne va augmenter l’obligation de recyclage des batteries de 50 % du poids de la batterie aujourd’hui à 70 % en 2030 (et plus de 90 % pour les composants  toxiques ou stratégiques).
De plus, à partir de janvier 2030, des proportions minimales de contenu recyclé – de 12 % pour le cobalt, 85 % pour le plomb, 4 % pour le lithium et 4 % pour le nickel – sont prévues dans le projet. Ces taux grimperaient en 2035 à 20 % de cobalt recyclé, 10 % de lithium et 12 % de nickel.
Ces règles s’appliqueront aussi aux batteries fabriquées en dehors de l’Union.
Même si on a encore du mal aujourd’hui à tirer du recyclage de batteries des matières à un niveau de pureté dit « électronique »permettant d’en produire de nouvelles !



Sur cette manne, de nombreux grands acteurs européens se positionnent:

* Veolia (VIE), Solvay (SOLB) et Renault (RNO)
* Eramet (ERA) et Suez (SEV)
* Fortum (FORTUM), BASF (BAS) et Nornickel.
* Umicore (UMI), Audi
* Orano, Paprec, Saft (TotalEnergie), MTB, CEA
* Snam, CEA, CNRS
* Northvolt
* Une multitude de startups dont Mecaware ou Duesenfeld.

Mais les acteurs étrangers s’implantent déjà sur notre sol :
* Le canadien American Manganese (AMY.V), en partenariat avec Itavolt en Italie.
* L’australien (tiens?) Neometals (NMT.AX), en partenariat avec SMS group en Allemagne.

***** Plus on extrait moins lentement, moins on avance plus haut


Le prix spot du carbonate de Lithium en Chine s’envole depuis la fin juillet, dépassant allègrement aujourd’hui les records réalisés en 2016-2018, avant que l’arrêt des subventions chinoises aux véhicules électrique, la surproduction par rapport aux capacités de raffinage et à la demande de l’époque, puis la crise sanitaire ne l’ait fait redescendre.



Les cours des entreprises mondiales d’extraction n’ont pas obligatoirement exactement suivi celui du Lithium depuis 10 ans, au grès des évènements idiosyncratiques, mais depuis 2 mois on a plutôt un bel élan collectif de petits producteurs à +100%.
A l’exception classiquement des poids lourds moins réactifs et qui suivent les indices YTD à part Tianqui à +80% et SQM à-7%.

Pour les sites européens, c’est plus mitigé. YTD, les australiens tiennent le podium avec  :
Lithium Australia qui a explosé de 800 % en janvier après… son abandon des projets européens (Et d’autres opérations interessantes en Australie) !
Vulcan Energy (+325 %) suit, en hausse continue après son accord avec LG.
European Lithium (+110% ) troisième.
Mais les autres plafonnent à +30 % voire baissent, on a vu pourquoi…

a noter que l’ETF basé sur le Lithium Global X Lithium & Battery Tech. (LIT) a lui aussi eu une performance YTD moyenne étant donnés la faible réactivité des majors du secteurs, et à la surreprésentation en son portefeuille de petits fabricants de batteries qui ont souffert du dégonflement vert et de sociétés chinoises qui ont souffert de la reprise en main communiste.

La question est donc, comme souvent, jusqu’à quand l’investissement sur le Lithium va-t-il rester une bonne affaire ?
La demande va clairement encore fortement augmenter dans les années à venir.

On a compris que l’offre en Lithium de l’Europe ne suivra pas, à l’exception de quelques projets encore sur les rails :
* Keliber, en Finlande, possédé par Sibanye Stilllwater (SSW.JO), Nordic Mining (NOM.OL) et autres sociétés minières scandivaves.
* European Lithium en Autriche,

Et surtout les sites géothermiques de
*Vulcan en Allemagne
*Eramet (entrainé par les autres minerais de son catalogue) / Electricité de Strasbourg (enfin un booster de son cours ?) en Alsace,
* ainsi que leur concurrent le groupe Arverne non coté qui vient de créer Lithium de France.

Qu’en sera-t-il de l’offre mondiale ?

Certains analystes pensent que le prix du Lithium est très surévalué eu égard à son abondance et au nombre croissant de sociétés d’extraction.

Mais la plupart estiment, avec Rystad Energy, que des mesures doivent être prises maintenant pour construire de nouveaux projets d’extraction de lithium, car il faut en moyenne cinq à sept ans avant qu’ils ne soient opérationnels. Certains évoquent même un déficit d’approvisionnement dramatique d’ici quelques années, qui pourrait faire tripler les prix du lithium d’ici 2030, mais qui pourrait entraîner des retards dans la production de millions de véhicules électriques.



Dans l’immédiat, un facteur pourrait laisser imaginer une poursuite de la tendance haussière : Les restrictions énergétiques chinoises risquent d’impacter les usines de raffinage de Lithium majoritairement installées sur son territoire. D’autre part, les perturbations dans le transport maritime devraient toucher également le circuit du Lithium, majoritairement extrait dans l’hémisphère sud, traité en Chine et revendu en occident. Les prix souvent négociés au trimestre induisent un décalage dans la répercussion des hausses de tarifs induites par la rareté et peuvent les entretenir jusqu’à la fin de l’année. Pour 2022, une transitoire baisse de la demande pourrait intervenir du fait, entre autres, du recul de la production automobile à cause de la pénurie durable de semi-conducteurs, ainsi que d’une potentielle augmentation de la production des sites existants.

Mais il n’est pas facile de lire dans une boule de Lithium…


Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !

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10    #20 08/11/2021 13h50

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INFJ

VIANDE VERTE ?



            "Qu’est-ce qu’il lui faut au petit monsieur aujourd’hui ?
            J’ai une bonne cote de bœuf local à 22 kg de CO2 le kg.
            Ou alors - mais ne le répétez pas ! - pour les bons clients comme vous…
            J’ai du bœuf brésilien à 335 kg de CO2 le kg, vous m’en direz des nouvelles !"

    Pour un rot de trop


La production de gaz à effet de serre par les élevages animaux est l’un des aspects importants du changement climatique et représente près de 15% des émissions anthropiques, soit plus que les émissions totales des USA, second émetteur mondial…



Ils sont produits par leur alimentation (achetée et cultivée) et leurs déjections, mais surtout par le méthane éructé (fermentation entérique) par les ruminants.



C’est d’autant plus important que l’élevage est le premier émetteur de méthane (devant l’industrie pétrolière), gaz dont la réduction est présentée dans le dernier rapport du GIEC comme ultra-prioritaire, plus encore que le CO2 et qui augmente plus vite.

Et si au-delà de l’élevage on ajoute les émissions de C02 du reste de la chaine de transformation, transport et commercialisation, le total est 40 % plus important. Même si les échanges vraiment internationaux ne concernent que 10 % de la production mondiale.

On pourrait imaginer atténuer cet impact de 33 % en optimisant  la qualité de l’alimentation animale (et en utilisant des compléments), les pratiques d’élevage et de sélection, la gestion des effluents et des pâturages. Mais cela parait difficile à appliquer systématiquement et universellement.

Des gains supplémentaires pourraient provenir de méthodes pas toujours très réalistes et encore plus difficile à généraliser :
* apprendre la propreté aux vaches,
* leur faire porter un masque filtrant le méthane,
* utiliser des produits limitant les émissions des déchets comme l’Eminex d’AlzChem (OTCPK:ALZCF) signalé par @corsair00.

La même atténuation pourrait être obtenue en appliquant simplement les recommandations nutritionnelles de la Harvard Medical School: limiter la consommation moyenne de viande de ruminants à 10 g par jour et la celle des autres viandes, du poisson et des œufs à 80 g par jour. Mais malgré les bienfaits sur la santé qui en sont escompté depuis 20 ans qu’elles ont été édictées, elles n’ont jamais été respectés : Les Américains, par exemple, ont consommé un record de 112 kg de viande par habitant en 2020 (c’était 83 kg en 1960, et c’est 7 fois plus qu’il n’est recommandé).
Plus simplement (?) cela reviendrait à faire décroitre la taille du cheptel par diminution de la demande.

Les bovins sont particulièrement visés car ils représentent les deux tiers des émissions de gaz à effet de serre, mais tous les animaux d’élevage sont concernés par le problème et même parfois au premier chef selon la zone géographique.




            Voici les certificats d’élevage sans contact avec la faune sauvage de votre steak,
            Et l’attestation de l’étho-psychologue qui a suivi le bœuf.
            Vous prenez l’assurance contre la contamination aux prions ?
            Ça vous fera 160€ avec les taxes carbone et ressources naturelles.

    Aiguillons de plus


Le changement climatique n’est pas le seul effet de l’élevage de bétail.

* Pandémies :
L’une des préconisations de la Plateforme Intergouvernementale scientifique et Politique sur la Biodiversité et les Services Ecosystémiques (IPBES) ce sont des : «… taxes ou d’impôts sur la consommation de viande, la production de bétail et d’autres d’activités à haut risque de pandémie ». En plus bien sur de l’interdiction stricte du trafic d’animaux sauvages et de la limitation du changement d’utilisation des terres.

En effet, plus de 70 % des maladies émergentes (par exemple, l’encéphalite Ebola, Zika, Nipah) sont causées par des  agents pathogènes zoonotiques qui se propagent par contact entre les animaux sauvages, le bétail et les êtres humains. On estime bon an mal an à 1 000 milliards de dollars les dommages économiques annuels probables dus aux pandémies.

Sans parler de la pandémie d’obésité et autres maladie associées, bien sur !

* Soutenabilité :

L’augmentation de la population mondiale, l’urbanisation et l’augmentation de la classe moyenne (particulièrement en Asie) vont conduire à une demande en viande (+50 à 60% d’ici 2050) impossible à satisfaire avec les ressources dont nous disposons :

Non seulement l’augmentation de gaz à effet de serre correspondante suffirait à nous faire dépasser allègrement les 2°C de réchauffement à elle seule…
Mais l’extension des terres dévolues à l’élevage conduirait à la disparition de milliers d’espèces d’autres animaux, et à la dégradation des sols.
Et la consommation en eau nécessaire (550 à 700 litres pour produire 1 kg de viande, selon les estimations les plus objectives) dépasse la disponibilité dans beaucoup de régions d’élevage.

* Ethique :

Enfin les questions de bien être animal et autres considérations philosophiques complètent la liste des aiguillons qui pourraient conduire le bétail vers l’impasse.


            "Qu’est-ce qu’il lui faudrait d’autre ?
            Attendez que je boucle la vitrine luxe, je voudrais pas m’en faire faucher.
            Quand je pense qu’il y a encore dix ans, y avait que ça sur mon étal…
            Mais c’était avant la révolution !"

      Une poignée de gros producteurs installée sur le billot…


A force de se manger entre eux, les producteurs de viande ont grossi au fil des ans et sont devenus moins nombreux. Cette concentration a conduit à trois pôles dominants : USA – Amérique latine – Chine, le troisième étant un importateur net tant ses besoins sont grands.



Pour les USA, il convient d’ajouter le géant agro-alimentaire Cargill, non-coté, qui avait déjà une division « Meat Solutions » produisant autant que Tyson, et qui vient de racheter cet été Sanderson avec Continental Grain pour le retirer de la cote.
Dernier mouvement en date de la concentration: JBS possédait 80 % de Pilgrim depuis 2009 et vient d’annoncer vouloir racheter le reste…

Ailleurs, le marché est plus fragmenté - bien qu’également sujet à des concentrations - particulièrement en Europe ou les producteurs de viande sont presque exclusivement non cotés et souvent nationaux, les plus gros (2 à 4 fois moins de production que les petits brésiliens) étant Danish Crown (Danemark), Vion Food Group (Pays Bas), Groupe Bigard (France), Tonnies (Allemagne), ABP Food (Irlande), Bell Food Group AG (BELL.SW, Suisse), Coren et Campofrio (Espagne) racheté par le mexicain Sigma Alimentos, filiale du conglomérat Alpha.
De même dans d’autres régions du monde où les cotés sont exceptions, comme l’Australian Agricultural Co. (AAC.AX, capi $740 millions) ou les japonais NH Foods(2282.T, capi $3 milliards) et AXYZ (1881.T, capi $160 millions).

Une poignée de gros producteurs trônent donc sur le billot, produisant près d’un quart de la viande consommée dans le monde et contrôlant le commerce d’une industrie de plus de 1000 milliards de $.



Mais ils tremblent.
Et pas seulement à l’occasion de la forte baisse de consommation intervenue en 2020 à l’occasion de la crise sanitaire qui a conduit à la fermeture d’abattoirs et d’usines
Bien que cela ait accéléré le mouvement de la feuille verte qui s’abat inexorablement sur eux pour les amputer d’ici 20 ans du tiers de leurs ventes et de la moitié de leur part de marché !




            "Donc, qu’est ce que je vous mets d’autre ?
            Une saucisse végane à l’ancienne qui vous rappellera votre jeunesse ?
            J’ai aussi du steak haché avec sang artificiel et protéines de cricket :
            Vous y verrez que du feu !
            Ou alors la nouveauté :
            Un délicieux steak de culture avec une incubation lente sans sérum fœtal ?"

      …Une nuée de substituts tourne autour et veut prendre sa place.


Alliées contre la viande naturelle, deux philosophies s’affrontent : viande acquise et viande innée !

Viandes végétales :


Il y a bien des années que des produits végétaux agglomérés en forme de steak haché sont présents dans les linéaires bio ou végétarien. Nul n’a jamais pu les prendre pour de la viande.

Les nouveaux substituts végétaux utilisent des technologies évoluées pour essayer de s’approcher au plus près de la viande hachée naturelle : Les protéines végétales sont extraites des plantes et hydrolysées, puis mélangées à des graisses et arômes pour améliorer le profil sensoriel et à des nutriments. Le mélange est ensuite étiré, pétri, cisaillé, agrémenté en fibres, etc. pour améliorer les propriétés mécaniques.

De nombreuses startups se sont lancées sur le créneau depuis 10 ans.



La seule qui s’était introduite en bourse jusqu’ici était Beyond Meat (BYND), en 2019, et son cours a été multiplié par 4 depuis (et même x8 de façon transitoire), ce qui lui donne une capitalisation de 6 milliards de $.
C’est à dire autant que Pilgrim’s Pride, pour un chiffre d’affaire 30 fois moindre, mais avec un profil d’entreprise diamétralement opposé.
Où l’on voit que la mouche peut rapidement devenir aussi grosse que le bœuf.
Et les shorteurs qui détiennent aujourd’hui 33% du flottant la verrait bien redevenir mouche.

Deux autres viennent de la rejoindre :

* La japonaise, mais cotée à l’OTCBB américain en janvier dernier par fusion avec un SPAC : Next Meats Holdings (NXMT). Officiellement fondée en juin 2020, elle est déjà implantée au Japon, au Vietnam, à Taiwan et Singapour, et commence à s’installer au USA et en Europe.

* La canadienne The Very Good Food (VERY.V) cotée en mars dans son pays puis en octobre au NASDAQCM (VGFC). Filiale Very Good Butchers.

* L’israelien SavorEat Ltd. (SVRT.TA) n’est pour l’instant coté qu’à Tel Aviv (impression 3D de viande végétale).

D’autres vont suivre, en particulier Impossible Food.
Et en attendant elles profitent de l’enthousiasme des investisseurs pour se financer à des niveaux considérables.



Un sous-secteur essentiel est celui de la composition des ces substituts et en particulier des composants protéinés, longtemps restreints aux soja et autres végétaux et qui empruntent de plus en plus aux champignons et aux insectes. Mais c’est un autre sujet d’investissement en soi…

Chaque entreprise a ses recettes et ses innovations, comme Impossible Meat qui a découvert la possibilité d’extraire un composant ferreux du sang à partir de racine de plants de soja.

Reste que, si ressemblants que puissent être ces substituts végétaux, il leur manque toujours des caractéristiques essentielles de la viande. En particulier au niveau de la structure : ils ne peuvent se présenter sous forme de fibres musculaires entières, non hachées.

Viandes de culture :


D’où l’idée de créer de la vraie viande… sans animal !
Une cellule souche est extraite sans dommages d’un animal, placée dans un bioréacteur avec des milieux de cultures (contenant des acides aminés, sels, sucres, et molécules de signalisation) pour se multiplier. Des changements des conditions de cultures vont pousser la cellule à se différencier en muscle structuré, graisse et tissu conjonctif.

Là aussi donc, mais plus récemment (Singapour est devenu fin 2020 le tout premier pays à autoriser la vente de viande artificielle), une nuée de startups apparaissent :



Ici, le premier coté est l’Israélien MeaTech 3D (MITC), au NASDAQCM depuis mars dernier.
Il a depuis acquis la startup belge Peace of Meat, spécialisée dans les technologies de culture cellulaire aviaire, avec laquelle il prévoit une usine pilote pour commencer la production de graisse de poulet cultivée en 2022. Etudie la possibilité d’une usine de viande de synthèse de porc.
Achèvement du premier semestre 2021 avec une trésorerie de plus de 30 millions de dollars grâce à l’IPO.

D’autres vont probablement suivre, comme Mosa Meat (Pays bas, dirigée par le Dr Mark Post, qui a produit le premier hamburger au monde cultivé en laboratoire en 2013), les Israéliens Future Meat Technologies (qui collabore avec Nestlé) et Aleph Farms, ou l’américain Upside Foods (anciennement Memphis Meat).

L’une des voies qui sera empruntée sera certainement la SPAC : Natural Order Acquisition Corp. (NOAC) dont l’objectif est explicitement de fusionner avec une entreprise qui "utilise des technologies de substitution à base de plantes ou de cultures cellulaires pour développer des produits alimentaires qui éliminent les animaux de la chaîne d’approvisionnement."

Les levées de fond sont plus récentes que pour les startups de substituts végétaux mais prennent la même pente.



En attendant ces IPO attendues, et en l’absence d’ETF ciblé - cela aussi ne saurait tarder - un autres moyen d’exposition au secteur est représenté par des holdings de venture capital spécialisées. J’en ai repéré 3 :

Eat Well Group (EWGFF), société agro-tech de Vancouver déja ancienne (2007) qui possède un portefeuille d’entreprises qui ont vendu plus de 26 000 tonnes de protéines végétales pures dans plus de 35 pays à travers le monde.

Agronomics Limited (ANIC.L) (anciennement Port Erin Biopharma Investments), investi dans les sociétés de protéines alternatives en mettant l’accent sur l’agriculture cellulaire, l’industrie naissante des aliments modernes, le secteur biopharmaceutique. La plus pointue sur la viande de culture et ma préférée.

Eat Beyond Global Holdings Inc. (EATS.CN) se concentre sur les investissements dans l’industrie des aliments alternatifs à base de protéines végétales et de viande. Elle identifie et acquiert des participations dans des sociétés opérant dans les secteurs des protéines végétales, des protéines fermentées, des protéines cultivées/agriculture, de la technologie alimentaire et des biens de consommation emballés, ainsi que de l’agriculture cellulaire et d’autres projets expérimentaux.

Le rationnel de tous ces investissements est bien sur le marché actuel représenté par ces substituts, et particulièrement le potentiel considérable de développement en Asie.




        Au sortir de la boucherie un manifestant me glisse dans la main un tract au motif sanguinolent.
        « Résistez à la dictature pseudo-verte des multinationales :
        les fausses viandes détruisent le climat, nos emplois et vos dents ! »
        J’esquive le jet de sang de porc projeté vers la vitrine et m’éloigne.

         Coriaces barbaques :



L’herbe est-elle verte ?


Des règlementations relatives aux conditions d’élevage auront beau s’accumuler dans les pays développés, la baisse de la demande de viande traditionnelle est quantitativement l’outil inévitable pour réduire l’impact climatique de cette industrie.
Mais il lui faut faire face à deux types de résistance très à la mode : la désinformation et le lobbying.

La question de base est de savoir si les chaines de fabrication et de consommation des substituts de viande diminuent vraiment l’impact climatique et plus largement écologique par rapport à la viande naturelle.

Les secrets de fabrication des substituts végétaux et l’immaturité des processus de culture pour les viandes in-vitro rendent un peu imprécise la réponse à cette question, mais la plupart des études le certifie pour le premier.



Pour le second, c’est encore un peu incertain.
Mais l’on voit apparaitre actuellement des "études" extrêmement critiques avec des conclusions pour le moins spécieuses.
Par exemple, la chaine de production de ces viandes de culture étant technologique et industrielle, il n’est pas très étonnant qu’elle consomme plus d’énergie que l’élevage de troupeaux. Il est néanmoins malhonnête de leur attribuer un impact climatique plus important à cause du C02 qui serait produit par une alimentation électrique d’origine fossile - évitable - alors que le méthane des bovins, lui, ne l’est pas !

Par contre, du point de vue nutritionnel, les viande végétales nécessitent encore des progrès, nombre d’additifs et d’ingrédients ultra-transformés pouvant être contraires à une alimentation saine (comme le montre un dossier récent de 60 millions de consommateurs).

Les lobbies pourraient rester dans les clous lorsqu’ils ont imposé en France une interdiction aux substituts végétaux d’emprunter au vocable animal (steak, filet, saucisse…). Une telle réglementation a été refusée par l’Europe.
Mais ils ne se cantonnent pas à ce genre d’influence : Le Brésil et l’Argentine, deux des plus grands producteurs de produits à base de viande bovine et de cultures fourragères au monde, ont tenté de faire expurger le dernier rapport du GIEC qui décrivait le bœuf comme un aliment "à haute teneur en carbone", évoquait une taxe sur la viande rouge et indiquait que « les régimes à base de plantes peuvent réduire les émissions de gaz à effet de serre jusqu’à 50 % par rapport au régime occidental moyen à forte intensité d’émissions ». Le Brésil désirait également que l’on ne mette pas en rapport la déforestation avec l’extension de l’élevage bovin…

Comme délire extrême, bien entendu, la complosphère se régale d’une déclaration de Bill Gates - leur tête de turc habituelle, qui investit dans les startups de viande de culture comme dans toutes les startups - exposant que les pays riches devraient entièrement passer au bœuf synthétique…

À tous les râteliers :


Parrallèlement à leur lobbying, la plupart des gros producteurs de viande investissent plus ou moins officiellement dans les startups (aux côtés de fonds de venture capital, d’organismes étatiques, de milliardaires ou de stars du cinéma ou du sport), notamment dans celles de viande de culture, dont les technologies sont plus difficiles à maitriser :



Car du côté des substituts végétaux, certains produisent et commercialisent eux-même leurs substituts de viande en plus ou après leurs investissements. Un cas célèbre et pionnier est celui de Tyson qui fut un investisseur de Beyond Meat, jusqu’à ce qu’ils cèdent leurs actions pour commercialiser leur propre viande végétale haché… quelques mois avant l’IPO de Beyond Meat, manquant ainsi la forte appréciation des actions de ce dernier. D’autres rachètent simplement la startup, comme JBS pour le fabricant néerlandais de viande végétale Vivera en avril dernier.



Plus largement, 40% des géants du secteur agroalimentaire dont Kroger, Tesco, Nestlé et Unilever possèdent désormais des équipes dédiées aux protéines végétales.
Beaucoup ont également racheté des startups de viande végétale, tels Kellogg achetant Morningstar Farms, Nestlé achetant Sweet Earth, Conagra Brands achetant Pinnacle Food, ou Unilever achetant The Vegetarian Butcher.

Non seulement cette réactivité des géants de la viande peut leur permettre, avec leur surface financière, de ne pas perdre au final de part de marché sur la viande au sens large, mais elle pourrait bien augmenter leur mainmise sur le secteur alimentaire puisqu’ils ne dépendraient plus des nombreux petits éleveurs qui leur fournisse des matières premières et élargiraient leur position dans la chaine de valeur.
Cela alors même que l’administration Biden marque un réveil tardif après 40 ans de concentration et de pratiques oligopolistiques dans le secteur aux USA !


            Pffffouh ……
            C’est devenu compliqué, en 2033, de faire mes emplettes chez mon nouveau boucher vert !
            Autant que d’y investir.
            Et dire que je dois passer aussi chez mon poissonnier vert et mon épicier bio !
            Ce sera pour un autre jour.
            Je vais tout de même m’arrêter pour le lait …

         CREMERIE VERTE :



Adieu veau, vache, cochon, couvée disait Perrette.
Adieu lait, yaourts, fromage et œufs, aurait-elle du logiquement ajouter…

Mort aux vaches !


Le secteur des produits laitiers verts est intéressant à étudier car il a déjà commencé à se développer depuis longtemps.
Les laits végétaux existaient depuis longtemps en Asie et ont explosé en occident ce siècle-ci.



Mais si le taux de croissance des substituts du laitlui-même risque d’être limité, celui des produits laitiers dérivés sera le plus actif :



Une poignée, etc…


La structuration du marché du lait et produits laitiers est un peu la même que celle de la viande, avec une concentration croissante, mais les zones géographiques sont différentes.
Contrairement à la consommation de viande, celle de lait a diminué de 40 % depuis 1975 aux USA, avec une accélération à partir de 2010 et plus encore depuis la pandémie. Dean Foods et Borden Dairy ont déposé le bilan en 2020.



A contrario, les entreprises de lait alternatives ont levé de plus en plus de fonds :



Le seul coté, depuis mai dernier, est le suédois Oatly Group AB (OTLY), qui fait du lait d’avoine, et dont la valorisation est de 8 milliards de $.
Depuis un an, de grosses levées de fond ont nourri :
Ripple Foods, producteur de lait aux protéines de pois (176 millions de $).
NotCo, alimentée par l’IA, qui produit également des laits à base de pois et de la mayonnaise sans œufs (235 millions de $).
Perfect Day, qui utilise la fermentation pour produire du lait sans vache (300 millions de $).

On voudrait en faire tout un fromage :


Et le fromage alors ?
Ce sont les aliments le plus difficiles à reproduire, non pas tant pour le fromage de base de cuisine américaine, dont des substituts garnissent beaucoup de pizzas depuis des années ("Eau, matière grasse végétale, sel fin, de l’acide lactique et du sorbate de potassium"), mais les fromages gouteux ne sont pas encore à notre portée.

On a l’œuf :


Déjà 25 000 tonnes de substituts d’œufs sont consommées chaque année dans le monde. On s’attend à ce que ce nombre augmente à 8 millions de tonnes d’ici 2035 soit environ 10 % de la consommation d’œufs mondiale.

Le produit phare sur le marché aujourd’hui est le Just Egg d’Eat Just (ne pas confondre avec Just Eat), fabriqué à partir de haricots mungo. L’entreprise a un contrat depuis 2018 avec Sodexo pour servir ses œufs végétaliens sur les campus et les sites d’entreprise.
Eat Just envisage une IPO à 3 milliards de $, et en attendant a levé 267 millions $, notamment pour sa filliale Good Meat de viande de poulet en culture, approuvée pour être servie à Singapour..

Citons également Clara Foods, qui produit des protéines de blanc d’œuf par des levures génétiquement modifiée.

            COP26             


Le pacte annoncé lors de la COP26 consistant à réduire les émissions de méthane de 30% d’ici 2030 n’a pas été signé par les principaux pollueurs et, pour les autres, va se concentrer sur le plus "simple" : le secteur pétrolier et gazier, ainsi que la gestion des déchets.
Il n’y aura donc certainement assez peu d’action vers le secteur de l’élevage.
Heureusement la pente de modification de la consommation (alliée aux nombreuses épizooties de grippes aviaires et porcines) semble inexorable sans avoir besoin pour l’instant d’incitations publiques.

Dernière modification par CroissanceVerte (08/11/2021 14h06)


Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !

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Favoris 3    5    #21 12/02/2022 10h20

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INFJ

COMMENTAIRES SUR LA GUERRE DES ELECTROLYSEURS…


Les cours des acteurs de l’hydrogène ont beau corriger fortement depuis leurs plus haut d’il y a un an, les perspectives à moyen / long terme du secteur restent gigantesques. Par exemple les annonces 2020 de capacités d’électrolyses qui étaient prévues et qui pulvérisaient les échelles (et qui ont encore augmenté en 2021) :



L’explosion que nous avons connue était due à cette valorisation sectorielle globale, répartie de façon indifférenciée sur le faible nombre d’acteurs pré-existants en bourse.

Le temps est venu maintenant de la guerre, qui va permettre d’établir des valorisations différenciées.
Des guerres devrait-on dire, car même si l’on restreint l’étude aux électrolyseurs - en laissant de côté les aspects utilisation (piles à combustibles, transport, stockage, transformations…) - la bataille va se dérouler sur plusieurs fronts : les Technologies, les Couleurs, les Coûts, les Blocs et les Volumes, et c’est à l’issue de ces différentes batailles que s’imposeront les différents Acteurs.

FRONT DES TECHNOLOGIES :


Chacun sait maintenant, je crois, qu’un électrolyseur utilise de l’énergie (électrique) pour convertir de l’eau (H2O) en hydrogène et oxygène.
Les plus connues des technologies d’électrolyseurs sont, par ordre d’ancienneté : l’AEC alcaline, la PEM à échange d’ions, sa variante AEM, et la SOE à oxyde solide.



Chaque technologie a ses avantages et ses inconvénients. Par exemple l’AEC, de par son ancienneté et sa simplicité, a des avantages de coût (pour l’instant) mais n’est pas très efficace, et peu flexible (pas très bien adaptée à des sources d’énergie intermittentes comme le solaire et l’éolien).



Pour qu’elles s’imposent, ces différentes techniques vont devoir être améliorées :



FRONT DES COULEURS :


Non seulement l’électrolyse peut être réalisée avec des énergies plus ou moins émettrices de CO2, mais l’électrolyse n’est pas le seul moyen d’obtenir de l’hydrogène. Cela donne lieu à une classification en arc en ciel :



Aujourd’hui, la quasi-totalité de l’hydrogène consommé dans le monde, pour le raffinage, et dans l’industrie chimique afin de fabriquer des engrais et de l’ammoniac, est "gris".

On retient souvent trois catégories d’hydrogène : renouvelable, bas-carbone et carboné, mais il est clair que seul l’hydrogène "vert" et le "rose" semblent compatible avec une décarbonation de l’atmosphère (les techniques par pyrolyse sont encore expérimentales et d’application restreinte).
Cela dit les producteurs potentiels d’hydrogène "bleu" prétendent pouvoir obtenir aussi de bons résultats, et cela donne lieu à une bataille fort vicieuse :

Une étude vient de montrer qu’en raison du lobbying de l’industrie tant au niveau national qu’européen, les géants du pétrole et du gaz figurent encore parmi les principaux bénéficiaires des fonds de relance en Europe grâce aux plans hydrogène et gaz renouvelables. Ils utilisent la faiblesse actuelle de l’industrie naissante de l’hydrogène vert pour la noyauter (ils sont présent dans 81 % des projets d’électrolyse européens) et promouvoir leur hydrogène bleu.

En réalité, il n’y a pour l’instant que 2 ou 3 grandes usines de production d’hydrogène « bleu » (fossile avec capture de carbone) dont celle de Shell au Canada. Une enquête révèle aujourd’hui que bien qu’elle prétende avoir capturé 5 Mt de CO2 en moins de cinq ans, elle a émis 7,5 Mt supplémentaires de gaz à effet de serre au cours de la même période ! Le taux de capture de carbone de 90 % promis serait de seulement 39 % si l’on inclut les autres émissions de gaz à effet de serre.
Des études scientifiques confirment que pour l’instant l’hydrogène bleu est toujours plus ou moins gris…
Et bien sur, pour illustrer le point précédent, sur le coût de 1000 M$ de cette usine, 654 M$ proviennent de subventions du gouvernement canadien…

Il n’en reste pas moins que la couverture verte des besoins actuels en hydrogène à l’échelle mondiale (70Mt/an) nécessiterait l’équivalent de 5 à 6 millions d’hectares de panneaux photo­voltaïques, soit plus de quatre fois la superficie de l’Ile-de-France, ou bien l’implantation d’un million de nouvelles éoliennes ou encore la construction 400 nouveaux réacteurs nucléaires de 1 GW…
Quant à la production future, même les annonces recensées par le très gris Hydrogen Council prédisent une accélération considérable des deux couleurs bleu et vert…



FRONT DES COUTS :


En fait, la bataille des couleurs est souvent transposée en bataille des coûts :



A de rares situations près, la production d’hydrogène carbonée est aujourd’hui nettement plus rentable que celle par électrolyse. Même si le coût de la première a toutes les chances d’augmenter avec le prix du carbone (il pourrait doubler d’ici 2050) et celui du gaz, pour que la seconde devienne compétitive il faudra non seulement les améliorations techniques citées précédemment, mais surtout des économies d’échelle, et une énergie électrique bon marché…



En fonction de ces progrès, la rentabilité adviendra tôt… ou tard :



FRONT DES BLOCS :


Chacun des blocs géopolitiques tente d’assurer au minimum son futur approvisionnement en hydrogène, et au mieux une suprématie mondiale.
Dans le domaine des électrolyseurs, l’Europe a démarré la course en tête, mais…

1- Des blocs et des handicaps :

J’avais déjà signalé l’étude de l’IRENA sur la géopolitique de l’hydrogène qui se met en place, où l’on voit que :

* Des pays arabes et l’Australie font de gros efforts pour prendre une place importante dans la production d’hydrogène, avec l’avantage de situations géographiques favorables aux EnR (indispensables pour alimenter les electrolyseurs de l’hydrogène vert) et des infrastructures de transport de gaz existantes.

* Des pays plus inattendus se positionnent également : Chili, Maroc ou Namibie.

* De futurs grands consommateurs comme les USA et la Chine sont également bien placés pour une production EnR efficace.

* Par contre deux régions primo-importatrice, l’Europe et l’Asie du Nord-Est (Japon, Corée) seront certainement incapables d’être auto-suffisantes. En leur sein, certains pays prennent de l’avance en signant d’ores et déjà des accords d’approvisionnement privilégiés : le Japon et l’Allemagne.



On peut citer le cas exemplaire de l’Allemagne qui, en plein conflit russo-ukrainien, refuse de livrer des armes à Kiev mais joue un coup à plusieurs bandes pour engager l’Ukraine dans la production d’hydrogène à son usage :
* En profitant de la production à 50 % nucléaire de l’électricité locale (l’Allemagne abandonnant hypocritement la sienne).
* En proposant un « fond vert » d’aide à l’installation d’EnR pour remplacer le charbon et le gaz (qui profite aux prestataires et fournisseurs allemands). Il s’agirait en particulier d’éoliennes, le pays étant moins densément peuplé et moins sensible à des réticences de la population…
* En transformant le gazoduc russe passant par l’Ukraine (qui serait en danger de désaffection par la mise en place de Nord-stream 2 par l’Allemagne) pour le transport d’hydrogène.

2- La menace chinoise sur les électrolyseurs :

L’inquiétude qui domine dans la guerre des électrolyseurs plus spécifiquement, c’est la volonté affichée de la Chine de renouveler dans ce domaine le coup des composants de panneaux solaires photovoltaïque dont elle s’est emparé.
Les analystes occidentaux, comme Bloomberg NEF crient donc au loup…



Certes, il est vrai que la Chine rattrape progressivement son retard sur l’Europeet se concentre sur la réduction des couts d’un facteur 3 par rapport aux occidentaux.

La capacité de fabrication d’électrolyseurs chinois pourrait atteindre 1,5 à 2,5 GW en 2022, emmené d’abord par  CJH, une joint-venture entre Suzhou Jingli Hydrogen Production Equipment Co. Ltd. et John Cockerill Group, utilisant la technologie alcaline.
Pour la technologie PEM (qui représente moins de 10 % du marché actuel), deux entreprises chinoises se sont lancé, mais leur avantage compétitif est encore faible : Shandong Saikesaisi Hydrogen Energy  et  Longi Hydrogen Energy Technology (gros fabricant de panneaux solaires photovoltaïques).

Elles sont évidemment soutenues par le gouvernement chinois, et aidées par les débouchés intérieurs que leur ouvrent les pétroliers et énergéticiens : Sinopec, qui détient environ 30 % de la capacité de raffinage de la Chine, a annoncé son intention d’investir 4,6 milliards de dollars dans le secteur de l’hydrogène jusqu’en 2025 et a commencé la construction de son méga-projet d’hydrogène solaire à Kuqa, Xinjiang,pour démarrer la production mi-2023. State Power Investment Corp ou SPIC, l’un des "5 grands" services publics de production d’électricité appartenant à l’État chinois, étend également les investissements dans l’hydrogène grâce à ses parcs éoliens.

Mais il faut pour l’instant relativiser la place de la Chine en termes de production d’électrolyseurs, qui reste en fait encore loin derrière d’autres pays asiatiques : Japon, Corée et Australie.



C’est d’autant plus vrai, on l’a dit, de la PEM et autres nouvelles technologies pour lesquelles l’Europe fait toujours la course en tête en termes de brevets et publications (cumul de 1996 à 2019, données FCH-JU).



Il convient néanmoins de rester vigilant, sur les fronts autres que scientifiques. Ainsi par exemple l’un des points faibles des PEM est leur dépendance aux platinoïdes, qui viennent pour la plupart d’Afrique, où la Chine pose ses pions. D’autre part, Bloomberg NEF prévoit que dans l’immédiat la technologie alcaline va affermir sa domination (75 à 78 % du marché) car moins chère et mieux adaptée aux projets à grande échelle.

3- Le frein administratif :

Le soutien universel des gouvernements au développement de l’Hydrogène vert prend des formes diverses selon les blocs et leurs idiosyncrasies administratives :

En Chine, XiJinPing a dit qu’il fallait de l’hydrogène vert donc le PCC transmet et les entreprises s’alignent coute que coute.

En Europe les projets importants d’intérêts européens communs (IPCEI) sont devenus l’alpha et l’oméga de la nouvelle ambition industrielle de l’Europe. Ils permettent de mobiliser des milliards d’euros d’investissements dans des usines, sans respecter les restrictions en matière d’aides d’Etat, à condition que plusieurs Etats se coordonnent. Ainsi l’IPCEI Hydrogène lancé en 2020 devait être attribué en 2021, puis a été repoussé à 2022. Malgré son volontarisme, l’Europe peine donc à accélérer sur ses grands projets industriels.
Or beaucoup de plans nationaux attendent le plan européen pour se déclencher…
Et les retards s’amplifient au niveau national français, en particulier :

Rapport du sénat sur la loi de finance 2022 a écrit :

Le plan de relance entendait consacrer 600 millions d’euros pour la mise en place, par appel d’offre, d’un mécanisme de soutien à la production d’hydrogène décarboné par le mécanisme du complément de rémunération.
534 millions d’euros en autorisations d’engagement ont été annulés par la loi n° 2021-953 du 19 juillet 2021 de finances rectificative pour 2021 sur cette opération. Une pré-notification du dispositif a été réalisée auprès de la Commission européenne en 2021. L’approbation de l’institution européenne est attendue en 2022, année au cours de laquelle les premiers appels d’offres doivent être lancés. La consommation des premières autorisations d’engagement ne devrait intervenir qu’en fin d’année 2022 voire plutôt en 2023. Les premiers crédits de paiement ne seront pas exécutés avant 2023.

Aux USA, les obstructions républicaine ont réduit le plan d’infrastructure de Biden sauf… dans l’hydrogène ! Cela s’explique facilement par le fait des lobby gaziers puisque presque tout le financement de l’énergie dans le projet de loi ira à l’avancement de la production de H2 "bleu" (en fait "gris"comme on l’a vu) ainsi qu’un peu de "rose" (nucléaire)… A cela s’ajoute que le plan est quinquenal, d’où une mise en place très progressive (et ils partent de pas grand chose en ce qui concerne les électrolyseurs…).

C’est peut-être grâce à ces processus démocratiques que la Chine va gagner encore une fois…

FRONT DES VOLUMES :


On l’a dit, la rentabilité de l’hydrogène vert passe par des progrès technologiques, mais surtout par un changement d’échelle et les économies qui vont avec. De nombreuses Giga-factories sont annoncées :



Citons :

Enapter, fabricant allemand, a commencé la construction de la sienne (AEM), d’une valeur de 105 M€ (dont 9% de financement régionnal et 5% fédéral…), d’une capacité finale de 1000 électroliseurs/an, et prévoit les premières livraisons pour début 2023.

Plug Power (PLUG) va construire trois giga factory (electrolyseurs et piles à combustible) : Une de 1GW à New York, une de 2 GW dans le Queensland Australien avec Fortescue Future Industries, et une en Corée (1GW horizon 2024) avec le chaebol SK Group.

Cummins (CMI) (via sa filliale Hydrogenics acquise en 2019) va construire deux gigafactories qui devraient commencer chacune à 500MW en 2023 pour monter à 1GW en 2028 : Une en Chine (avec Sinopec),  l’autree en Espagne (avec Iberdrola).

Green Hydrogen Systems (GREENH) au Danemark prévoit également d’utiliser des partenariats avec des sociétés comme Orsted pour transformer son installation existante de 75 MW par an en une Gigafactory.

ITM Power (ITM), au Royaume-Uni, prévoit de développer jusqu’à 5 GW de capacité de production en ajoutant 1,5 GW supplémentaire à son installation existante de 1 GW par an à Bessemer Park, au Royaume-Uni, d’ici 2023. Cela espère jeter les bases de 2,5 GW supplémentaires. par an dans une installation internationale, qu’elle espère voir fonctionner d’ici la fin de 2024.

Nel (NEL) a annoncé son intention de réduire le coût de ses électrolyseurs de 75 % dans une nouvelle usine de 2 GW à partir de 2025 environ, après avoir achevé sa ligne de production alcaline de 500 MW à Heroya, en Norvège. Il ne semble pas vouloir pour l’instant augmenter sa capacité de 50 MW /an en électrolyseurs PEM ?

McPhy (MCPHY) a pour l’instant une capacité d’au maximum 300MW dans son usine italienne, et prévoit une giga factory à Belfort dont la production devrait démarrer en 2024.

Elogen, (ex-Areva H2Gen racheté par GTT (GTT) fin 2020) va démarrer cette année une chaine de production de 160 MW (PEM) et a déposé un dossier de financement européen IPCEI pour construire une giga-factory de 1 GW en 2025 ?

Air Liquide Normand’Hy, (ex H2V Normandy) prévoit une production de 200 MW (PEM) en 2025 et 3GW en 2030.

Les conglomérats japonais Asahi Kasei (alcalin), Hitachi Zosen (PEM) et Mitsubishi Kakoki ont déjà une forte activité historique qui monte en puissance.

Nucera (Thyssenkrupp Uhde Chlorine Engineers) bientôt coté, pourrait annoncer un projet de giga-factory.
De même que Siemens Energy .

Et dans le non coté :

Genvia (co-entreprise Schlumberger / CEA / Vicat / Vinci) prevoit des démonstrateurs (SOE) en 2024 et une gigafactory en 2031 à Béziers.

John Cockerill (20 % du marché mondial actuellement), le conglomérat d’ingénierie belge a également déposé des demandes pour développer une Gigafactory dans la région du Haut-Rhin en France d’ici 2030, avec une première étape de 200 MW qui devrait entrer en construction dans les prochains mois.

Cockerill Jingli Hydrogen, né en avril 2019 de la joint-venture entre Suzhou Jingli Hydrogen (SJH) et John Cockerill dispose de 350 MW de fabrication annuelle d’électrolyseurs et va monter au Giga.

PERIC, géneraliste chinois des équipements hydrogène, production annuelle atteignant 350 ensembles de systèmes de génération d’hydrogène.

Haldor Topsoe, le danois spécialiste de la technologie SOE investit également dans une usine de fabrication d’une capacité totale de 500 MW par an à partir de 2023, avec la possibilité d’étendre à 5 GW par an.

En Inde, Reliance Industries (du conglomerat indien Ambani) a fait appel au danois Stiesdal PtX Technologies pour développer ses électrolyseurs HydroGen alcalin bon marché dans une Gigafactory dans l’État de Gujurat.

Ohmium, startup américaine en a déjà construit une en Inde (PEM) d’une capacité de 0,5 GW/an qui va monter à 2GW, elle vient de livrer ses premiers électrolyseurs aux USA. De plus elle vient de signer un partenariat avec l’opérateur d’EnR Hero Future Energies (du groupe Hero de la famille Munjal) qui va en financer d’autres en Inde mais aussi en Europe.

LA GLORIEUSE INCERTITUDE DE LA GUERRE


On voit que le champ de bataille est vaste et le sort du combat bien incertain.

La bataille Technologique est dominée par l’Europe (les PEM et SOE ont de nombreux avantages, y compris une efficacité future de 90%), mais cette avance ne sera rentable qu’à la fin de la décennie, et d’ici là, les autres batailles auront peut-être déjà décidé de l’issue de la guerre.
Le sort de la bataille pourrait aussi basculer par la montée d’une disruption technologique (plasma, etc…) issue d’une des nombreuses startups, dont beaucoup viennent en bourse.

La bataille des Couleurs est clairement défavorable à tous les combattants des électrolyseurs - quels qu’ils soient - aux USA et elle est incertaine en Europe. La Chine, elle, va manger sans complexe à toutes les couleurs du râtelier.

Dans les prochains mois, la bataille des Coûts est en faveur de l’alcalin, et le pragmatisme chinois, là encore, s’est montré efficace en attirant Cockerill. Mais l’Inde ne l’est pas moins avec l’installation d’Ohmium et de Stiesdal PtX Technologies : le bloc (et le BRIC) vainqueur ne sera peut-être pas celui que l’on croit… (D’autant que Cockerill, avec d’autres activités, est implanté et coté en Inde).

Dans la bataille des volumes, Cockerill est en tête dans tous les blocs, mais Nel et Nucera (et ITM dans le marché réservé anglais) sont bien placés. Tout va dépendre de la vitesse de construction des giga-factories à venir, ce qui est pour l’instant difficile à juger. Ce facteur dépend bien sur de la bataille administrative, avec un handicap pour les européens…

Le cas McPhy est exemplaire : son cours a été réduit des deux tiers par rapport à ses plus hauts de fin 2020 avec des résultats trimestriels moins bons que prévu… Prévus par qui ? Il est bien évident que sa capacité limitée (et l’attentisme des ses clients qui attendent tous des subventions nationales et européennes et des évolutions de la règlementation) l’empêcheront d’augmenter ses ventes tant que sa giga-factory ne sera pas opérationnelle. Cette dernière, d’un coût de 30 à 40 M€, devrait s’installer à Belfort en bénéficiant de 10 M€ de subvention Maugis. McPhy avait 177 M€ de trésorerie fin 2021, mais attendait l’attribution de la subvention européenne ICPEI de 114 M€ qui vient de tomber cette semaine avant de confirmer le lancement de la construction… Sérieux ?! comme disent les jeunes …
L’allemand Enapter, lui, n’a pas attendu, et se place en bon outsider.

Le sort du bloc américain dépend, lui, de la capacité entrepreunariale de Plug Power et de Cummins, qui devront sans doute faire sans beaucoup d’aide fédérale.


Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !

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Favoris 1    6    #22 07/04/2022 20h52

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LA QUÊTE DU GRAAL OSMOTIQUE


Oyez, oyez, braves gens, oyez la merveille naturelle de l’osmose :
Si deux solutions aqueuses ayant une concentration saline différente sont séparées par une membrane semi-perméable, l’eau migre spontanément vers la solution la plus concentrée en sel. L’équilibre s’établit à la pression osmotique. Plus l’eau est chargée en sels, plus la pression osmotique est élevée.



La quête de l’OSMOSE INVERSE


Oyez la misère des sans eau :


ONU (résumé par moi) a écrit :

AUJOURD’HUI : Plus de 845 millions de personnes vivent actuellement dans une grave pénurie d’eau. Au cours des deux dernières décennies, la fonte des glaciers a dépassé 50 cm d’équivalent eau chaque année et le stockage des eaux souterraines a diminué dans de nombreuses régions du monde, en grande partie pour l’irrigation des cultures. Entre 1970 et 2019, 7 % de tous les « événements catastrophiques » étaient liés à la sécheresse, mais ils ont induits 34 % des décès dus aux catastrophes, en particulier en Afrique. Entre 1983 et 2009, les trois quarts de la superficie mondiale cultivée ont subi des pertes de rendement à cause de la sécheresse, pour un coût 166 milliard $.

GIEC (résumé par moi) a écrit :

DEMAIN : Le changement climatique va amplifier les pénuries d’eau par des sécheresses plus fréquentes et plus intenses, l’accélération de la fonte des glaciers, une diminution plus rapide des nappes phréatiques et la détérioration de la qualité de l’eau. Dans les décennies à venir, 3 milliards de personnes pourraient être confrontées à une pénurie d’eau. La sécheresse agricole extrême dans de vastes régions d’Amérique du Nord et du Sud, de la Méditerranée et de l’Eurasie va tripler par rapport aux conditions actuelles.

Oyez le miracle de l’osmose inverse !


Pour palier à ces pénuries, au-delà des économies d’eau, il y a deux moyens : le recyclage des eaux usées, et le déssalement. Historiquement les principales techniques pour rendre l’eau salée propre à la consommation humaine sont :
* Le dessalement thermique (dans ses variantes MSF et MED) qui consiste à distiller (évaporer et condenser l’eau par étapes) l’eau de mer.
* L’électrodialyse, qui utilise une alternance de membranes filtrantes sur le trajet des ions du sel dissous, déplacés par un champ électrique.
* L’osmose inverse: si on applique une pression sur l’eau de mer, la quantité d’eau transférée par osmose diminue. Au-delà de la pression osmotique, le flux d’eau s’inverse de la solution concentrée vers la solution diluée. Avec une forte pression (entre 50 et 80 bars), le sel et les impuretés sont piégés par la membrane (diamètre des pores de l’ordre du millième de micromètre) et seules les molécules d’eau peuvent la traverser, fournissant de l’eau douce.



Le dessalement est particulièrement important dans les climats arides et semi-arides, les villes côtières et les petits États insulaires. Il existe aujourd’hui déjà 16 000 usines de dessalement opérationnelles dans le monde, avec une production de 95 millions de m3  par jour en 2017. La moitié est pour l’instant concentrée dans la région arabe, mais elle va rapidement devoir s’étendre très largement pour notamment permettre l’alimentation en eau potable de 50 % (146) des grandes villes du monde, sans compter l’irrigation (dans l’île de Grande Canarie  30 % des la surface agricole est irriguée avec de l’eau dessalée). Le taux de croissance actuel de 9%/an de ce marché est donc appelé au minimum à se maintenir jusqu’en 2050…



Oyez les vils obstacles qui salissent la quête !


L’Energie :
Plus économe en énergie que les autres approches, l’osmose inverse est plus largement utilisée. Cependant, le pourcentage de l’approvisionnement mondial en eau par désalinisation utilise un pourcentage presque équivalent de la consommation mondiale d’électricité (et seulement 1 %  provient de sources renouvelables). La croissance attendue du dessalement, s’il reste alimenté par des énergies fossiles, va provoquer une augmentation de 180% des émissions de carbone d’ici 2040. A contrario, grâce à la diminution de leur coût, l’utilisation d’énergies renouvelables pourrait faire passer le coût actualisé moyen global de l’eau dessalée de 2,4 €/m3 en 2015 à environ 1,05€/m3 d’ici 2050.

La saumure :
Le dessalement laisse derrière lui du sel et d’autres impuretés et produits chimiques. La majeure partie est rejetée dans l’eau, soit environ 142 millions de mètres cubes de saumure chaque jour actuellement. En raison de sa concentration dense, la saumure coule et se répand le long du fond marin, où elle peut interférer avec des écosystèmes marins entiers. Il est particulièrement nocif dans les mers semi-fermées comme le golfe Persique.

Oyez la geste des chevaliers d’industrie qui se sont lancés dans la quête de l’osmose pour donner à boire au monde !


Ecuyers : Equipementiers en filtres
Aquaporin A/S (CPH:AQP) danois
Nitto Denko (TYO:6988)
Woongjin Co., Ltd. (016880.KS)
Toyobo (TYO:3101)
Toray Industries (TYO:3402)
LiqTech International, Inc. (LIQT)

Non cotés :
Koch Separation Solutions, Fluid Technology Solutions, Oasys Water, Porifera, Hydroxsys.

Chevaliers :



2 pure players…
Energy Recovery Inc. (ERII) Californie
Consolidated Water Co (CWCO) Caraïbes

… et de nombreux conglomérats actifs dans la gestion de l’eau, voire plus largement dans les infrastructures, qui rachètent à tour de bras les spécialistes de la désalinisation :
Veolia Environnement (VIE) premier desalinisateur du monde, qui vient en plus de racheter Suez, bien que la filliale Degrémont semble être restée dans le reliquat…
Doosan Heavy Industries (034020.KS)
GE (GE)
Acciona (ANA.MC)
Hitachi Zosen (7004.TYO) qui a racheté l’australien Osmoflo
VA Tech Wabag (WABAG.NS)
Webuild (WBD.MI) par sa filiale Fisia Italimpianti
FCC (FCC.MC) qui a racheté Aqualia
SafBon Water Service Inc. (300262.SZ)
Sacyr Vallehermoso (SCIR.MC) via sa filiale Sadyt
ACWA Power Co (TADAWUL : 2082)
Ecolab (ECL) qui a racheté Aquatech
H2O Innovation (ALHEO)
DeepVerge Plc (DVRG) qui a racheté Modern Water plc (MWG)
Brookfield Infrastructure Partners (BIP) qui a racheté Poseidon Water LLC
GS Engineering (006360.KS) par sa filiale GS Inima
Ferrovial SA (BME : FER.MC) via sa filliale Cadagua
Nomura Micro Science Co., Ltd. (6254.T)
Kurita Water Industries Ltd. (6370.T)
Tedagua vient d’être racheté par Vinci (DG) à ACS (ACS.MC), mais il semble que les usines de désalinisation existantes restent chez ACS…
IDE Technologies est une co-entreprise de Israel Chemical (ICL) et Delek Group Ltd. (DELKY)

Hyflux (HYFXF) Société singapourienne récemment déclarée en faillite.

Non cotés :
Abengoa(Espagne), Metito (UAE), Wetico (Arabie Saoudite), Technologies IDE (Israel), HWTT (Chine), Biwater (UK), AquaVenture Holdings (WAAS) a été rachetée par Culligan…

La quête de l’ENERGIE OSMOTIQUE


Oyez le miracle de l’énergie osmotique !


Le phénomène naturel d’osmose entre deux milieux aqueux de salinité différente à travers une membrane échangeuse d’ions pourrait aussi être exploité en récupérant l’énergie de ce transfert d’ions (électrodialyse inverse), ou en exploitant la pression osmotique pour faire tourner une turbine (osmose à pression retardée)…

On a calculé que potentiellement l’énergie dégagée par 1 m3 d’eau douce serait comparable à celle dégagée par le même 1 m3 tombant d’une hauteur de 260 m. Cette énergie a l’avantage de ne pas être intermittente comme le solaire et l’éolien. Le potentiel global pourrait atteindre 1650 Twh/an.

L’énergie produite augmente avec la différence de salinité de l’eau de mer, ce qui permet d’identifier les zones du globe les plus propices à l’installation d’usine osmotiques, à condition d’y trouver des embouchures de fleuve, bien entendu…


Oyez l’obstacle qui retarde la quête !


Dans l’état actuel de la technologie, l’efficacité des membranes atteint 3 W/m2 en laboratoire mais seulement 1 W/m2 en production, et il faudrait atteindre 5  W/m² pour les rendre compétitive avec d’autres sources d’énergie. La surface des membranes représente également un challenge, ainsi que leur résistance et au final leur coût. De nombreuses startups travaillent à améliorer les membranes, ainsi que des équipementiers cités plus haut, comme Aquaporin.

Oyez la geste des chevaliers d’industrie qui se sont lancés dans la quête de l’osmose pour donner de l’énergie propre au monde !


En 2009,  la compagnie publique norvégienne Statkraft a réalisé la première usine pilote de production d’énergie osmotique de 4 kilowatts, elle a tenté ensuite de construire une autre centrale plus grande pour alimenter tout un village. Mais en 2014, Statkraft a fermé l’usine et abandonné ces plans, invoquant un faible rapport coût-efficacité.

En 2014, une co-entreprise de Fujifilm (4901) et de la startup RedStack basée aux Pays-Bas a ouvert une usine osmotique de 50 kWsur une digue qui sépare la mer du Nord salée de la baie d’eau douce d’IJsselmeer. Elle envisage aujourd’hui de passer à l’échelle du 1 MW.

Au Danemark, une usine pilote est actuellement en construction par la société SaltPower.

La dernière annonce en date est celle de la startup française  Sweetch Energy qui va construire en 2023 un pilote industriel de centrale osmotique dans le delta du Rhône, avec une membrane innovante à mailles nano qui aurait, selon ses concepteurs, des performances vingt fois supérieures et un coût du matériau 100 % biosourcé, 5 à 10 fois moindre. La construction sera réalisée en partenariat avec la Compagnie nationale du Rhône (CNR), premier producteur français d’énergie exclusivement renouvelable (15 TWh) et concessionnaire du Rhône (jusqu’en 2041) pour la production d’hydroélectricité, le transport fluvial et les usages agricoles. Elle est détenue par Engie (49,97 %)  et la Caisse des dépôts et consignations (33,20 %).
Les entreprises estiment le potentiel du delta du Rhône à 4 Twh/an…


Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !

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Favoris 1    6    #23 23/05/2022 12h25

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NOUVEAUX VERTS :


Finnish Batteries Oy ( ? : Nasdaq First North GM Stockholm) systèmes de stockage d’énergie finlandais sur le modèle commercial BaaS (Battery as a Service).

Edible Garden AG (EDBL) production maraichère zero carbone.

Tuscan Holdings Corp. II (THCA) va fusionner avec Surf Air Mobility (technologie d’électrification des petits avions) et avec Southern Airways (compagnie aérienne).

Chardan NextTech Acquisition 2 (CNTQ) va fusionner avec l’entreprise de batteries pour EV Dragonfly Energy.

CHAMPIONS VERTS :


Belle semaine verte, même si c’est avec des valeurs plus volatiles encore que le reste du marché, dont certaines ne font que rattraper un peu de leur perte de la semaine dernière, et d’autres profiter de mauvaises nouvelles (comme Siemens Gamesa qui pourrait être sortie de cote par Siemens pour cause de mauvaise santé financière…).

AlgoWatt Spa +42 % gestion de l’énergie et resources italien.
Energia Innovacion y Desarrollo Fotovoltaico +35% solaire espagnol.
Aurora Solar Technologies +33 % technologies solaires canadien.
Siemens Gamesa +26 % éolien germano-espagnol.
Enerside Energy +25% solaire espagnol.   
Envipco Holding NV +22 % recyclage de déchets hollandais.
Canadian Solar +21 % solaire canadien (chinois).
Savosolar Oyj +21 % solaire thermique finlandais
Seri Industrial Spa +21 % recyclage italien.
Environmental Waste International +20 % gestion des déchets canadien.
Solar Fabrik AG +19 % solaire allemand.
Clean Motion AB +18 % véhicules électriques suédois.
Consolidated Water +18 % traitement des eaux américain.
Quantafuel AS +18 % recyclage plastiques norvégien.
Scandinavian Biogas Fuels International AB +16% biogaz suédois.
The Environmental Group Ltd +16% gestion de l’environnement australien.
Circa Group +15 % chimie bio-sourcée novégien.

LA COP INVISIBLE : PRECHE VERT DANS LE DESERT ?


La COP15 sur la lutte contre la désertification (CNULCD) s’est déroulée à Abidjan du 9 au 20 mai dans une quasi indifférence médiatique, alors que c’est peut-être l’aspect le plus immédiatement dévastateur de la situation actuelle. Ses conclusions décevantes - cause ou conséquence ? - se résument à un seul objectif chiffré : « accélérer la restauration d’un milliard d’hectares de terres dégradées d’ici à 2030 » qui n’est appuyé par guère d’engagements.



La Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD) définit :

* Les "zones sèches ou zones arides, semi-arides et subhumides sèches" comme des zones dans lesquelles le rapport entre les précipitations annuelles et I’évapotranspiration et la transpiration végétale potentielles, autrement dit l’indice d’aridité, se situe dans une fourchette allant de 0,05:1 à 0,65:1.



* La « dégradation des terres » comme une réduction ou une perte de la productivité biologique et économique résultant d’une mauvaise gestion de l’utilisation des terres.



* La « désertification » comme la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches (terres arides) résultant de diverses facteurs, y compris les variations climatiques et les activités humaines». La désertification n’implique pas la présence de déserts. Il peut se produire loin de tout désert climatique, et la présence ou l’absence d’un désert proche n’a pas de relation directe avec la désertification. Les déserts sont des zones hyper-arides et arides où il y a peu de précipitations et où les conditions sont hostiles à la vie végétale et animale sur le long terme.



Il y a une ligne ténue entre terres aride et terres désertifiées, mais, une fois qu’elles est franchie, il est difficile de les restaurer : Il faut quelques années pour détruire 1 cm de sol, mais entre 100 et 1000 ans pour le reconstituer !

Avec le changement climatique en cours, entre 24 et 32% de terres émergées supplémentaires pourraient être affectées par la désertification d’ici 2050.  Les zones où les risques de désertification devraient augmenter avec le temps se trouvent principalement en Afrique, en Amérique du Nord, au Moyen-Orient et dans les régions du nord de la Chine et de l’Inde, mais l’Europe du sud est également très exposée.

La population exposée à la désertification va concomitamment augmenter de 50%.
Et donc aussi la famine (350000 enfant à risque) et les migrations, amplifiées par les conflits, pandémies et pénuries actuelles.



QUE FAIRE ?


Globalement, limiter le réchauffement climatique est la plus efficace des actions contre la désertification, évidemment.

Les autres activités humaines, à limiter localement, comprennent le surpâturage, la déforestation, l’élimination du couvert végétal naturel et les activités agricoles dans les écosystèmes vulnérables. Ces activités entraînent une diminution de la production alimentaire, l’infertilité des sols, une diminution de la résilience naturelle et une réduction de la qualité de l’eau.

A contrario, les actions à entreprendre sont encore plus nombreuses. Beaucoup d’initiatives locales sont lancées, mais pour avoir un impact durable et conséquent, elles devraient se rassembler autour de grand projets, telle la "Grande Muraille Verte" qui a été relancée l’an dernier sous l’action de la France.

Plus spécifiquement et concrètement, citons des domaines d’action :

* Reforestation, qui est une activité en plein essor sous l’impulsion de grosses entreprises qui trouvent dans cette activité un moyen de verdir leur blason et leur impact carbone.

* Développement de l’agroécologie, modèle agricole alternatif respectueux des hommes et de leur environnement.

* Régénération des sols dégradés : Sur cet aspect, de nombreuses entreprises développent des technologies inovantes. Beaucoup ne sont encore que des startups non cotées, comme Sahara Forest Project. Certaines, renaclant devant une entrée en bourse, tentent des financements parallèle, comme l’intéressant hollandais Groasis mais ils se sont fait recadrer par les autorités financières.
On doit tout de même citer le très prometteur norvégien :
Desert Control (DSRT, ou 8KT à Francfort).

* Irrigation intelligente : secteur qui a déjà de la bouteille et a donc déjà produit des entreprises installées…

INVESTIR POUR IRRIGUER :


Il y a dans le monde trois grands systèmes d’irrigation (surface, aspersion et goutte à goutte).



La diminution des ressources en eau concomitante aux sécheresses impose de plus en plus d’améliorer l’efficacité des systèmes d’irrigation qui est souvent étonnamment faible. On estime que 50% de l’eau d’arrosage pourrait être économisé à l’échelle mondiale. Les gains en efficacité se trouveront surtout en Europe et aux USA, la valeur de l’eau étant souvent déjà bien intégrée et exploitée en Afrique subsaharienne. Mais des progrès peuvent néanmoins souvent être obtenus en remplaçant l’irrigation traditionnelle  de surface par les autres techniques plus économes, particulièrement en Inde et en Chine.



Le chiffre d’affaire – qui approche les 10 milliards de $ - du secteur de l’irrigation augmente à un rythme annuel de près de 15 %. Ce pourrait être beaucoup plus si les pays pauvres pouvaient bénéficier de plans d’équipement internationaux.



Dans ce domaine on trouve des profils cotés variés :

Water Ways Technologies (WWT.TSX) petit pure player de l’irrigation qui grimpe, créé en Israel (Irri-Al-Tal) et coté au Canada, a racheté son concurrent chilien Hidrotop, et produit de très bons résultats 2021: CA+59 % en devenant bénéficiaire. CAP 33 M$, YTD-32 %, PRECOV +188 %

Lindsay Corp. (LNN) CA Q1+39 % 90 % du CA provient de l’irrigation (+52%) et une petite activité 10 % infrastructures routières est en pertes ; l’activité irrigation à l’ international (40%) a augmenté de +108 % ! PE29, CAP 1.3 G$, YTD-21 %, PRECOV+24 %

Valmont Industries, Inc. (VMI) CA Q1+27 % au dessus des estimations, carnet de commandes record, augmentation de 10 % du dividende, prévisions 2022 relevées. L’irrigation représente un tiers du CA (+34%) et progresse fortement aux USA (mais stagne à l’international), le reste étant dans les infrastructures (équipements routiers, éclairage, télécoms, énergie). PE26, CAP 5.3 G$, YTD-1 %, PRECOV+75 %

The Toro Co. (NYSE : TTC) CA Q1+7 %, bénéfices en baisse -25 %, seulement 11 % de son CA dans l’irrigation, le reste dans les équipements espaces verts (tondeuses, chargeurs,…) dont 3/4 pour une clientèle professionnelle (leader sur les golfs) et 20 % à l’international. PE22, CAP 7.9 G$, YTD-24 %, PRECOV-5 %

Rubicon Water Limited (RWL : ASX) Technologie d’irrigation australienne coté depuis l’an dernier.

Plus exotiques mais non moins puissants, on a aussi :
Xinjiang Tianye Water Saving Irrigation System Company  (0840) à Hong Kong
Jain Irrigation Systems (JISLJALEQS) et Mahindra EPC Irrigation (MAHEPC.NS) en Inde
Amiad Water Systems Ltd. (AMD.TA) que j’avais abandonné lors de son passage cet automne de la bourse de Londres à celle d’Israel.
Netafim, Israelien non coté mais leader mondial de l’arrosage goutte à goutte.

Beaucoup de startups travaillent sur l’optimisation de l’irrigation, dont de nombreuses israéliennes - ce pays étant à la pointe de l’efficacité agricole et de la maitrise de l’eau - comme Rivulis Eurodrip, qui a été racheté l’an dernier par le fond souverain de Singapour Temasek.

Dernière modification par CroissanceVerte (23/05/2022 17h36)


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8    #24 31/05/2022 09h46

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NOUVEAUX VERTS :


Pas de nouveaux verts en bourse cette semaine, à part l’annonce d’une fusion SPAC chinoise…

COVA Acquisition Corp. (COVA) fusionnera avec  la société chinoise de technologie de mobilité connectée ECARX Holdings.

CHAMPIONS VERTS :


Semaine de performances vertes faibles, à l’exception d’un podium d’outsiders, suivi d’un peloton américain :

RedFlow +39 % Batteries australien
Recyctec Holding AB +37% Recyclage de glycol suedois.
Altea Green Power +31% Equipements EnR italien
Tesla +14 % EV USA.
FuelCell +14 % Piles à combustible USA.
Fuel Tech +14 % Reduction de la polution aerienne USA.
Clean Energy Fuel +14 % biogaz USA.
Kempower Oyj +13 % chargeurs EV finlandais.

****** IMMOBILIER VERT : CONTES ET MÉCOMPTES…  ********


IL ÉTAIT UNE FOIS DES MILLIARDS DE PETITS COCHONS QUI CONSTRUISAIENT, CONSTRUISAIENT, SANS SE SOUCIER DU CARBONE…



On parle beaucoup ces temps-ci d’actifs échoués (investissement qui perd sa valeur avant son amortissement complet en raison de l’impact de divers changements) à propos de l’industrie pétrolière, mais peu d’investisseurs semblent conscients de ce que le secteur d’actifs échoués potentiellement le plus important du siècle risque d’être : l’immobilier !

En effet :

* L’immobilier représente l’ensemble d’actifs le plus important : Il a plus de valeur que toutes les actions et tous les titres de créance mondiaux réunis, près de quatre fois le PIB mondial et 26 fois la valeur de tout l’or jamais extrait.
Bien sur la valeur absolue de l’immobilier est inégalement réparti avec 75 % concentrée dans les pays du G7 plus Chine (30% avant la crise « Evergrande »), Corée du Sud et Australie.
Europe et Amérique du Nord représentent 43 % de la valeur combinée, bien qu’elles n’abritent que 17 % de la population mondiale.



* L’immobilier est le plus gros émetteur de gaz à effet de serre :
Près de 50 % des gaz à effet de serre proviennent des bâtiments, dont 20% pour leur construction et le reste pour leur alimentation en énergie.
Les 2/3 de la surface immobilière mondiale de 2040 existe déjà et continueront à émettre autant de CO2 s’ils ne sont pas rénovés, Quand aux nouvelles constructions, la diminution des émissions d’utilisation des bâtiments (énergie renouvelable) va rendre la part du carbone intrinsèque (matériaux, pour l’essentiel ciment et acier) prépondérante. Et d’ici 2060, croissance démographique, exode rural et migrations vont faire doubler la surface bâtie, soit la construction d’une ville de New York chaque mois pendant 40 ans…



* L’immobilier est exposé au plus large panel de risques :
Risques physiques du changement climatique directs (évènements climatiques) et indirects (effets de ces évènements sur les consommateurs) et risques dus à la transition vers la décarbonation (économiques, sociaux et réglementaires).
Cette multiplicité a créé à son tour un risque important de mauvaise valorisation de l’immobilier sur les marchés et les classes d’actifs.



MAIS DES LOUPS EN TOUS GENRES DÉCIDÈRENT DE S’EN PRENDRE À EUX…

… DES LOUPS PHYSIQUES :




          Loup de Submersion cotière :


300 millions de personnes pourraient affronter des inondations une fois par an d’ici à 2050 (contre 79 millions aujourd’hui), particulièrement en Asie. La France ne sera pas épargnée avec 1 million d’habitants pouvant être inondés chaque année en 2050, essentiellement en Loire-Atlantique, Vendée, Charente-Maritime, Gironde, Seine-Maritime et dans le Pas-de-Calais.

La récente publication gouvernementale  de la liste de 126 communes prioritaires face à l’érosion côtière est largement contestée par les ONG qui estiment ce nombre à 864 !
Pour ces communes, dans les zones exposées à l’horizon de 30 ans les nouvelles constructions seront interdites, et dans les zones exposées à l’horizon 100 ans elles restent autorisées, mais avec à terme une obligation de démolition quand la menace se rapprochera !
N’étant pas un phénomène climatique ponctuel, l’érosion marine n’est pas aujourd’hui reconnue comme un risque naturel et est donc mal indemnisée, que ce soit pour lutter contre la montée des eaux (à court terme) ou la re-localisation de l’habitation (inévitable à long terme).

Une étude du cabinet Callendar montre que
* Près de 15 000 transactions réalisées entre mi-2016 et mi-2021, pour un total de 4.7 à 6.7 milliards d’euros selon le scénario, portent sur des biens qui deviendront inondables avant le milieu du siècle.
* Les biens qui deviennent inondables entre 2020 et 2050 représentent plus de 5 % du marché immobilier local en valeur dans 78 communes.
* D’ici 2100 près d’une propriété côtière sur 10 pourrait devenir inondable.



L’effet de décote des habitation à risque de submersion commence à se faire sentir aux USA mais parfois plus sur les volumes de vente ou les durées de prêts que sur les prix pour l’instant.
Néanmoins la prise de conscience sur le risque a un effet non linéaire : Quand les doutes sur un investissement apparaissent, ils se propagent très vite. Dans des comtés très exposés en Floride, par exemple, la décote moyenne est déjà de 11% et pourrait atteindre 35 % d’ici 2050, toutes choses étant égales par ailleurs, ce qui pourrait à son tour avoir un impact de 30 % sur les recettes de l’impôt foncier.

On peut ajouter que même en l’absence de submersion, l’élévation du niveau de la mer va générer de nouveaux risques dans ces zones : aggravation des inondations lors de tempêtes, dégradation des infrastructures locales (routes, réseaux…), intrusion de sel dans les nappes phréatiques…

           ­Loup d’ Inondations :


En France, il existe 2 principaux types d’inondation (excluant la mer) provoqués par des événements météorologiques différents : les crues lentes de plaine et les crues torrentielles ou crues-éclairs («Flash Flood »). Le risque inondation est le 1er pôle d’indemnisation au titre du régime des Catastrophes Naturelles, avec 21,6 milliards d’euros d’indemnisation cumulée entre 1982 et 2020.
Les pertes liées aux inondations par débordement devraient augmenter de +110 % et +130 % pour la sinistralité torentielle  à horizon 2050 pour l’ensemble du territoire métropolitain.



             Loup de Tempêtes :


Les tempêtes représentent le 1er poste de sinistralité hors CatNat pour le secteur de l’assurance dommages en France. En l’état actuel des modèles scientifiques on ne prévoit pas d’augmentation ni de fréquence ni d’intensité des tempêtes sur la métropole.

Par contre, dans le monde, les ouragans et les typhons intenses pourraient plus que doubler d’ici 2050 dans les régions qui y sont déjà soumises, notamment les DOM-TOM.
L’analyse prévoit également que les vitesses de vent maximales associées à ces cyclones pourraient augmenter jusqu’à environ 20 %, tandis que les cyclones tropicaux plus faibles et les tempêtes tropicales deviendront moins fréquents.

               Loup de Retrait- Gonflement des Argiles :


Ces mouvements de terrain provoqués par la sécheresse entrainent de fréquentes atteintes structurelles au bâti. Ils constituent le 2ème poste d’indemnisation des sinistres CatNat après l’inondation. Le risque immobilier correspondant est cependant très insuffisamment pris en compte.
A l’horizon 2050, une hausse de l’ordre de +60 % de la sinistralité sécheresse est attendue.



            Loup Assuranciel :


Le système français public-privé d’assurance contre les catastrophes naturelles (CatNat) est l’un des plus protecteurs au monde (98 % des ménages métropolitains couverts, contre 30 % en Allemagne et 5 % en Italie). Mais il pourrait être mis à mal par l’évolution du climat.

Selon les dernières études, la sinistralité climatique devrait être multipliée par x2 à x3 d’ici à 2050 ; cela conduirait à une augmentation d’un facteur x2 à x5 (hors inflation) des primes d’assurance habitation



A noter que le différentiel de l’augmentation du nombre de risques assurés selon les départements n’est pas dû qu’à la seule géographie climatique, mais aussi à l’évolution démographique. C’est le paradoxe de l’attractivité des zones à risques dans lesquelles ces derniers sont amplifiés par les aménagements liés à l’augmentation de la population autant que par les aléas climatiques !



Dans les zones à fort risque, en particulier de submersion, de plus en plus d’états préconisent de privilégier le « retrait », c’est à dire le déménagement des propriétaires concernés vers des zones peu risquées, en l’anticipant autant que possible plutôt que d’attendre la catastrophe.

… DES LOUPS DE TRANSITION :



           Loup Règlementaire (Diagnostics) :


En France, on comptabilisait 4,8 millions de « passoires thermiques » en 2018, et 7 à 8 millions en 2022 avec l’évolution des critères !
La réforme du Diagnostic de Performance Energétique (DPE) est en effet entrée en service depuis quelques mois avec une méthodologie qui se veut plus objective et restrictive, et qui suscite de nombreuses critiques sur la forme et les échéances. Les  modalités varient selon les pays, mais l’objectif européen est d’atteindre la neutralité carbone pour l’ensemble de l’habitat avant 2050.

La dernière version française va immédiatement empêcher la hausse des loyers des logements étiquetés F et G, et leur mise en location progressive de 2023 à 2028 (2034 pour les E).
En 2020, environ 11 % des ventes concernaient les logements les plus energivores (F-G), et ces ventes se faisaient déjà avec une moins-value de -6 % à -20 % selon les départements.

                  Loup Financier :


Les règlementations deviennent de plus en plus contraignantes en termes de travaux à réaliser pour
incrémenter les étiquettes infamantes et pouvoir louer ou revendre un bien.



A cela s’ajoutent un maquis d’aides fluctuantes et des prix de matériaux en pleine inflation…

              Loup d’insécurité législative :


On peut toujours estimer la valeur d’un bien comme celle de son prix de vente ou de son rendement locatif, mais les nombreuses lois et règlementations qui apparaissent ont un impact variable sur ce qui devient une « valeur verte » des biens immobiliers.
Il devient difficile d’investir dans un environement aussi mouvant…



… QUI SOUFFLENT AUSSI SUR LES MAISONS DE PAPIER :

La pierre papier est-elle moins à risque que l’investissement immobilier individuel ?
Il n’y a guère de raisons. Certes la diversification est sensée limiter beaucoup de risques… mais les risques climatiques n’étaient souvent pas prévus lors de la constitution des portefeuilles. On a donc une gamme étendue de risque… mais une grande difficulté pour l’estimer !

           Loup d’insécurité par labelisation confuse :


Depuis fin 2020, les fonds immobiliers peuvent bénéficier d’un label ISR spécifique.
12 l’ont obtenu en 2020 et 42 autres en 2021.
Mais comme très souvent dans les notations ESG :
* Les axes S et G parasitent le E.
* Les notes des fonds ne sont pas comparable car basées sur des grilles propres à chaque fonds.et décorrélés de la performance des actifs.
* Le cycle de labelisation, qui dure trois ans, horizon temporel pas toujours adapté à la réalité immobilière.
* L’audit se concentre aujourd’hui principalement sur les process mis en œuvre et non sur la qualité de la donnée d’entrée, souvent apportée par des prestataires externes.
* Le référentiel reste complexe et soumis à interprétation d’un organisme d’audit à l’autre.
Pour ajouter à la confusion, à ce label peuvent se superposer le Greenfin immobilier et le Finansol français, et bientôt l’Ecolabel européen…



          Loup Financier :


Afin d’atteindre les objectifs fixés, le secteur immobilier coté doit réduire ses émissions avec un taux de décarbonation de 6 % par an (85 % d’ici 2050). Ce défi nécessite d’importants investissements dans des programmes de modernisation ; potentiellement plus de 20 000 milliards $.
Cela représente la seule alternative à des coûts encore plus élevés sous la forme d’éventuelles taxes sur le carbone ou du risque d’actifs bloqués :  des simulations montrent qu’en n’atteignant pas les objectifs de décarbonation requis, les coûts cumulés pourraient représenter entre 7 % et 19 % de la valeur du marché immobilier mondial, soit entre 19 et 48 000 milliards $
Sur la base des déclarations publiquement disponibles de 200 entreprises du secteur immobilier coté américain et de leurs stratégies de décarbonation, elles devraient réduire leur intensité d’émissions de carbone de 43 % d’ici 2030.



Bien que cette réduction soit inférieure aux niveaux requis par la COP21, cette voie réduirait considérablement l’impact financier d’éventuelles taxes carbone qui, si les niveaux actuels d’émissions d’utilisation étaient maintenus, représenteraient plus de 4 % de la capitalisation boursière du secteur. De plus ces coûts potentiels ne sont pas également répartis dans le secteur et vont de 0 % à plus de 10 % de la capitalisation boursière pour les segments les moins performants.

Pour la seule Australie, pays à la fois fortement responsable des émissions de GES et potentiellement fortement atteint par les aléas climatiques induits, un rapport publié en 2019 a montré que si les émissions se poursuivent au même rythme, le marché immobilier pourrait être confronté à une perte de 571 milliards $ de valeur dès 2030 et 611 milliards USD d’ici 2050.

                  Loups Physiques :


Une étude de 2018 comparait les REIT / SIIC et a montré que montrait que 35 % étaient exposés aux risques physiques climatiques, dont 17 %  au risque d’inondation intérieure, 6% à l’élévation du niveau de la mer et 12 % exposés aux ouragans ou aux typhons.
À l’échelle mondiale, les REIT concentrées à Hong Kong et à Singapour affichent la plus forte exposition au risque de submersion, devant les REIT américaines Vornado, Realty Trust et Equity Residential. 37 REIT japonaises ont l’ensemble de leur portefeuille exposé au risque de typhon le plus élevé au monde, représentant 264,5 milliards de dollars à risque.



MORALE DU CONTE ?

Les objectifs de décarbonation et les techniques visant à réduire les émissions liées aux bâtiments, le développement de critères d’évaluation et de stratégies d’investissement spécifiques sont devenus de gré ou de force une priorité essentielle pour les  sociétés immobilières comme pour les investisseurs particuliers. Les horizons et enjeux, les hiérarchies de risques et les perspectives de rendement changent ; investir dans la pierre aujourd’hui ne peut plus être fait comme avant et les portefeuilles doivent être re-évalués.

Des outils sont développés en urgence, comme le CRREM (Carbon Risk Real Estate Monitor) financé par l’UE, ou la plateforme Climate Service Climanomics® aux USA pour aider à éviter de se retrouver avec des actifs immobiliers échoués (stranded) ou plus modestement d’estimer la date d’échouage ! Par exemple un bien d’une performance donnée, avec un objectif de décarbonation défini, peut espérer retarder de 5 ans le moment où il deviendra in-négotiable avec tels ou tels travaux de performance énéergétique, le calcul dépendant de nombreux paramètres comme le secteur d’activité, le pays, les couts de travaux et leur diminution par le progrès technologique, etc.



Du point de vue macro-économique, comment oublier qu’à l’origine de la crise financière de 2008 était une sur-évaluation de bien immobilliers ? Contexte et acteurs étaient différents de la crise climatique, mais l’effet sur l’économie pourrait bien y ressembler en pire.

Cependant le risque climatique, même s’il a déjà commencé à se matérialiser, est à  longue échéance du point de vue de l’investisseur (comme l’immobilier, d’ailleurs…)… Pour une fois que l’on voit venir une crise des décennies avant qu’elle n’explose ! Est-ce encore une crise, ou bien aurons nous justement l’intelligence de l’empêcher ? Vu notre historique sur la transition climatique depuis 20 ans, on peut avoir des doutes…

La solution étant clairement adaptative plus que préventive, nous allons peut être éviter de perdre du temps et de l’argent à essayer d’empêcher sa survenue (la transition vers la décarbonation est là pour ça…) en nous concentrant sur l’abandon progressif de nos habitats « échoués » à fort risque et l’adaptation des autres.
En occident nous pourrons peut-être ainsi limiter - un peu - la baisse du patrimoine immobilier mondial dont nous détenons la plus grande partie. Mais à l’échelle de la majorité pauvre de la planète, l’adaptation de l’habitat sera douloureux.

ON PEUT CRAINDRE QUE LE LOUP L’EMPORTE ET NOUS CUISE DANS LA MARMITE QUE NOUS AVONS MISE À CHAUFFER, PENDANT QU’IL SOUFFLE NOS MAISONS

Dernière modification par CroissanceVerte (31/05/2022 12h11)


Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !

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7    #25 13/06/2022 13h56

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INFJ

********  HEBDOMA-VERT  ********


NOUVEAUX VERTS :


Métacon AB
(META : NGM Nordic PME) technologie de production d’hydrogène à partir de biogaz, suédois.

Phoenix Motors (PEV : NASDAQ) constructeur US d’autobus et fourgonnettes électriques.  Spin-off de EdisonFuture, filiale de SPI Energy.

Plenitude spa ( : Euronext Milan) Spinoff de la division d’énergies alternatives, bornes de recharge et vente d’électricité d’ENI.

ABB, la société suisse repousse de quelques mois l’IPO de sa filliale de e-mobilité à cause des conditions de marché…

CHAMPIONS VERTS :


Podium vert spéculatif cette semaine :

Aurora Solar Technologies +44% équipement pour la fabrication de panneaux solaire canadien.
CVW Cleantech +25 % recyclage des déchets des sables bitumineux canadien.
Energisme +20 % gestion de l’énergie français..
GCL Technology Holdings +19% solaire chinois.
Silex Systems +17 % technologies nucléaires et solaires australien.
Parans Solar Lighting AB +17% éclairages naturels suédois.
REC Silicon +14 % composants solaires norvégien.

VEHICULES THERMIQUES, UN DERNIER VE ?


En parlant des "Nouveaux Verts", il semble que nous allons pouvoir bientôt intégrer dans la liste la plupart des constructeurs automobiles et de leurs équipementiers !

Le parlement européen vient de voter pour interdire la vente de véhicules neufs à ICE (moteur à combustion interne)- en dehors de l’hydrogène - à partir de 2035.



C’est une révolution, et comme toute révolution elle pourrait faire des victimes, mais dans cette situation inédite, les prévisions sont délicates et on peut voir, dans chacun des cas, le vert à moitié vide ou à moitié plein :

VICTIMES SOCIALES : VE PIEUX OU MEILLEURS VE ?


La fillière automobile française a publié l’an dernier une feuille de route, dans laquelle elle annonce la suppression de 65 000 emplois et la nécessité d’un plan de soutien de 17 milliards €.

L’Association européenne des fournisseurs automobiles (Clepa) prédît de son côté la perte de  359 000 emplois en Europe d’ici 2035… mais un gain de 3000 en France (qui a "l’avantage" d’avoir déjà perdu beaucoup d’emplois industriels) ! Elle juge que pour éviter la casse sociale, il aurait fallut ralentir la transition avec un scénario "mixed technology" ne réduisant que de 65% les émissions de CO2 en 2035…

Aux USA, un thinktank a calculé que sans investissement gouvernemental supplémentaire, l’industrie pourrait perdre environ 75 000 emplois d’ici 2030, l’année où Biden souhaite que la moitié des véhicules neufs vendus dans le pays soient électriques.

En revanche, selon le rapport, si les subventions gouvernementales visaient à augmenter la part des composants de véhicules électriques fabriqués dans le pays et à augmenter la part de marché des véhicules fabriqués aux États-Unis, l’industrie pourrait créer environ 150 000 emplois d’ici la fin de la décennie.

Encore plus optimiste, l’université de Berkeley estime à 2 millions le nombre d’emplois directs ou induits à l’horizon 2035 aux USA…

La commission européenne calcule de son côté que le développement des métiers associés aux VE peut produire 581 000 emploi, ce qui compenserait les pertes.



VICTIMES REGIONALES : VE PIEUX OU MEILLEURS VE ?


L’Europe est la région qui prévoit la transition la plus rapide.



D’ici 2035, la Chine vise 50 % de ventes en électriques, hybrides rechargeables et à hydrogène. L’autre moitié des ventes devra obligatoirement être au moins hybride.
Aux Etats-Unis la transition dépendra des états : Si New York ou la Californie ont déjà programmé la fin du moteur thermique en 2035, d’autres se refusent à tout effort. A niveau fédéral le gouvernement américain a des objectifs quelque peu similaires à ceux de la Chine, et voudrait imposer que la flotte des Etats et du gouvernement (estimée à environ 600 000 Véhicules) soit entièrement électrique à partir de 2035.
Dans les pays en développement, le parc électrique ne devrait pas dépasser 15% en 2035.

Ces décalages dans le temps font dire à certains que cet arrêt des ventes en Europe est suicidaire car il prive les constructeurs européens de véhicules thermiques de leur premier marché sans leur en fournir un équivalent.

Le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, a appelé en avril les constructeurs automobiles européens à continuer de fabriquer des voitures à moteurs thermiques ou hybrides afin de les exporter dans les pays qui en auront encore besoin pendant de nombreuses années ou décennies.
Cela implique de ne pas mettre fin aux programmes de R&D dans ces domaines qui devront être menés en parallèle avec les électriques, mais aussi de ne pas supprimer les chaines de production nécessaires…

Certains analystes pensent cependant que même sur les marchés où les moteurs à combustion ne seront pas bannis après 2035, les ventes de voitures neuves seront majoritairement électriques très rapidement pour des raisons d’offres (catalogues électriques croissants) et de demande (performances électriques croissantes et prix en baisse), clients et constructeurs locaux n’attendant peut-être pas que les gouvernements leur impose le tout électrique…
Quel que soit le temps que cela prendra, la tendance mondiale est inexorable et se placer dans ce marché trop tard serait pire que de le faire trop tôt.



VICTIMES INDUSTRIELLES : VE PIEUX OU MEILLEURS VE ?


Les constructeurs automobiles vont donc devoir gérer la transition avec des contraintes mutiples.

* Accélération forcée dans l’électrique pour l’Europe avec une échéance à 13 ans et pour le monde à 30 ou 40 ans. Quelle vitesse choisir ?
* Conserver - au moins - leurs parts de marché thermique pendant 10 ans en Europe et à plus long terme en dehors, sans créer "d’actifs échoués" qui n’auront pas le temps d’être rentabilisés…
* Tout cela en faisant face à la concurrence des constructeurs EV natifs (surtout Tesla qui vend actuellement presque autant que tous les européens réunis) et des chinois (près de 50% de la production actuelle mais essentiellement sur le marché intèrieur).



Les choix stratégiques sont délicats et les conséquences existentielles. On comprends pourquoi la plupart des constructeurs ont les pieds à fond sur le frein et l’accélérateur en même temps, ce qui n’est cependant pas la meilleur façon d’avancer…

Pour les équipementiers le choix est à la fois pire (ils ne maitrisent rien) et plus simple selon leurs spécialité. Certains sont voués à disparaitre, d’autre vont devoir s’adapter à l’électrification, tout en lutant contre une tendance à l’intégration verticale des constructeurs dans ces nouveaux métiers. D’autre, nombreux, peuvent apparaitre…



En France, les petits forgeurs survivants sont en grande difficulté.
Pour ce qui est des grands équipementiers, ils prennent ces derniers mois le virage de l’adaptation par croissance externe :
Valeo a annoncé en février qu’elle rachetait les 50% de Siemens dans leur JV commune de moteurs électriques.
Faurecia a racheté l’allemand Hella (systèmes d’éclairage et électronique de bord) pour devenir le septième sous-traitant automobile mondial et le quatrième européen derrière les allemands.
Plastic Omnium a racheté AMLS et Actia Power et pris une participation dans Verkor (batteries).

Adaptation plus interne en Allemagne :
Continental a coté à l’automne son spin-off de propulsion Vitesco pour financer sa transition.
Bosh a sérieusement coupé dans ses actifs thermique, avant cette année d’investir dans une entreprise anglaise de technologie autonome. Il mise encore beaucoup sur l’hydrogène.
Le non coté ZF a lui aussi investi dans l’autonome avec le rachat de l’américains TRW.
Par contre le très riche tissu de petits équipementiers allemands va souffrir et faire l’objet d’une forte consolidation.

VICTIMES D’INFRASTRUCTURE : VE PIEUX OU MEILLEURS VE ?


La transition vers les VE est fortement dépendante des infrastructures électriques sur le plan de la production, du réseaux de distribution, et des stations de recharge, hors ces infrastructures sont en retard sur les prévisions… Le nombre d’EV croit par exemple plus vite que le nombre de chargeurs, et en France, on n’a installé que 50 000 bornes de recharges fin 2021 sur l’objectif de 100 000.



De même, face à une demande accélérée, les projets de production de batteries, le composant stratégique, pourraient ne pas être respectés, tant au niveau de la construction des giga-factories (un tiers des projets non encore financés) qu’à celui des matières premières pour l’appropriation desquels la guerre fait rage…



L’implication étatique et supra-étatique va être plus que jamais déterminante pour que la transition soit synchrone…

LE TEMPS DES CARTES DE VE :


L’aspect essentiel de cette transition est donc la temporalité. Selon les critères utilisés, et l’évolution de leurs annonces, les constructeurs sont plus ou moins avancés dans la transition vers les EV :



Il est difficile d’identifier les potentiels vainqueurs sur ces bases fragiles, d’autant qu’il est difficile de dire quelle vitesse de transition pourrait être la stratégie gagnante…
Une analyse financière plus poussée est nécessaire dans le cadre d’un éventuel investissement dans ce secteur pour l’instant mal valorisé.

QUE LES VE SOIENT EXAUCÉS !


Une analyse financière portant sur six constructeurs automobiles (via les flux de trésorerie, DCF et somme des variables), vient de montrer que ceux-ci pourraient accroître leur valeur de marché et leurs marges bénéficiaires en passant aux VE plus rapidement qu’ils ne l’imaginent.

Selon cette étude récente, la valeur de marché des constructeurs automobiles augmenterait de 800 milliards d’euros s’ils accéléraient leur transition au cours de la présente décennie (scenario quick : avant 2030 au lieu de 2035). Des résultats qui vont à l’encontre du discours tenu par les représentants de cette industrie, selon lesquels la volonté de l’Europe de ne vendre que des voitures zéro émission en 2035 affecterait la rentabilité et les emplois.

Les bénéfices d’exploitation des constructeurs de véhicules électriques devraient augmenter jusqu’à dépasser ceux des constructeurs de véhicules thermiques d’ici 3 à 5 ans, ces derniers voyant leurs marges bénéficiaires diminuer, voire devenir négatives. La baisse des bénéfices liés aux véhicules thermiques aura pour effet de détourner les investisseurs des entreprises qui tardent à s’électrifier.

C’est ainsi que la valeur de marché de Toyota – l’un des constructeurs les plus lents à s’électrifier – pourrait baisser par rapport à aujourd’hui alors que celle de Volkswagen pourrait être multipliée par plus de trois (253 %) et Stellantis par près de cinq (388 %) s’ils passaient à l’électrique plus vite que prévu.



Sur le marché des véhicules premium, les perspectives sont encore plus prometteuses : Mercedes-Benz pourrait ainsi gagner 471 % de sa valeur en l’espace de dix ans, juste derrière BMW avec ses 472 %. Même Volvo Cars, actuellement valorisé deux fois plus que les autres constructeurs en raison de son avance en matière d’électrification, pourrait gagner 245 % s’il allait plus vite.

La proposition de la Commission européenne - qui vient d’être votée - vise à rendre les normes plus ambitieuses mais n’exigerait que peu de progrès d’ici 2030. Or, l’étude montre qu’un passage trop tardif (slow) à l’électrique génèrerait des difficultés financières pour les constructeurs européens et pourrait avoir des conséquences désastreuses pour l’emploi.

En effet, avec des valorisations (et des multiples) divergentes entre les activités EV et ICE, la tentation de réaliser des spin-offs EV deviendra de plus en plus grande. Or ce "raccourci" vers des valorisations plus élevées laisseraient les actifs ICE bloqués isolés, avec des conséquences sociales potentiellement catastrophiques en Europe à moyen terme.

Cette analyse montre qu’une transition plus rapide n’est pas seulement dans l’intérêt du climat et des consommateurs, elle est également au cœur du succès industriel et de la viabilité financière des constructeurs automobiles européens qui devraient tourner résolument le dos à leurs activité thermiques avant la fin de la décennie, sans courir après le parc rétrécissant des ICE hors Europe. L’effort d’accompagnement social immédiat serait certes plus nécessaire, mais à terme bien plus efficace.

C’est probablement un vœu pieux ?

Dernière modification par CroissanceVerte (13/06/2022 15h07)


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