Pour la 1ère fois en quasiment une décennie, je n’ai pas tenu le reporting trimestriel, plus d’un semestre sans mise à jour car… j’ai acheté ma nouvelle résidence principale. Bien plus chronophage, nous avons lancé (et quasiment fini) un chantier significatif sur cette belle maison dans le sud. Peu de dire que ce fut mouvementé et destructeur de… capital. Quelques détails ici : Information - Forums des investisseurs heureux
Une rénovation de maison est toujours une grande étape, très formatrice. Ce fut aussi désoptimisé et désoptimisant. Oh heureusement ce n’était pas non plus au niveau de « Vous plaisantez Monsieur Tanner » mais très très éreintant.
Et au niveau financier, cela a eu un impact significatif. Il y avait ce qui était attendu : un apport conséquent. Oui, nous préférions un apport conséquent, en partie pour obtenir un meilleur taux et ne pas se mettre trop au taquet sur les mensualités mais surtout car c’était l’occasion en or de débloquer/vider les PERCO et les fonds de PEE ayant moins de 5 ans (au pluriel car pour le couple). Rétrospectivement, nous avons eu de la chance sur cette partie car, purement par hasard, sur une échelle de quelques années, nous avons presque vendu au pic. J’avais tout de même, et bien entendu, transféré les fonds actions sur des fonds monétaires au moment de la signature de la promesse de vente
Là, où la désoptimisation a commencé, ce fut la… sous-estimation drastique des travaux ! Et donc d’un emprunt trop étriqué. Nous avions pourtant pris un maître d’œuvre qui nous avait été conseillé et réalisé de multiples devis. La raison de cette sous-estimation ainsi que de la dérive des coûts (+60 % in fine !
) sont la résultante de multiples facteurs guère intéressants à détailler sur une file investisseur. Les conséquences sont en revanche pédagogiques, même si fort regrettables à plus d’un titre. Elles ont entraîné, malgré une excellente année boursière, des désoptimisations. Par rapport à la situation idéale de « l’emprunt bien calibré », les conséquences ont été :
1. Vider une grande partie des assurances-vies (sauf bien sûr celle sur laquelle il y avait une avance sur titre… you can’t have your cake and eat it too…)
2. Puis un peu de façon précipitée et désoptimisant mon allocation générale, vente de lignes du PEA (ayant plus de 8 ans) et certains lignes du CTO mais… en privilégiant les lignes avec peu ou pas de plus-values pour minimiser l’imposition… mais ce n’était pas toujours les lignes que j’aurais voulu vendre pour obtenir du cash.
3. Malgré le point 2, une imposition inévitable et bien supérieure à ce que j’avais prévu pour 2021 via : a) soit immédiatement les contributions sociales des lignes ou parties de lignes vendues sur PEA (même si en % cela reste raisonnable, en valeur absolue, c’est un beau morceau qui aurait payé de très nombreuses portes, m2 de plancher et climatisations) soit b) une imposition future significative pour 2022.
En, conclusion cash is king. The real cash is real king. Car on a beau dire, les jolis chiffres sur les écrans, ça ne se matérialise pas immédiatement en écus sonnants et trébuchants. A la fois, d’un point de vue temporel (choix, vente, transfert des fonds) et bien sûr les frottements fiscaux. Lorsqu’on fait face à la réalité, les impôts différés, concepts éthérés lorsqu’on compose sur plusieurs années (voire sur une décennie pour certaines de mes lignes), se cristallise devant nos yeux ébahis et les k€ attendus sont rognés.
Quant à ma performance de l’année, elle reste très bonne mais je suis un peu déçu car je fais finalement peu ou prou comme les indices malgré une avance significative toute l’année (avec même plusieurs mois une avance à 2 chiffres sur les indices). Et cela au prix d’une volatilité plus élevée.
J’ai vu que ce cher bibike avait eu un peu la même année, bon ne boudons pas notre plaisir, cela reste excellent : Portefeuille d’actions de Bibike p.6
Donc :
- Performance brute de la part 2021 : +33,4 %. CAC40 GR : 29,9 %, S&P 500 : +28,7 %.
- Performance brute de la part depuis le début (courant d’année 2012) : +332 % soit 17,4 % annualisé. CAC 40 GR : +136 % soit 10,0 % annualisé, S&P 500 : 263 % soit 15,2 % annualisé.
Sauf catastrophe, je devrais donc largement battre les indices sur 10 ans (file commencée il y a bientôt une décennie) et alors que le portefeuille a traversé plusieurs crises. Ah, et aussi, j’ai quadruplé la valeur de part !
Tiens, pour changer et parce qu’à force de la mettre après mon reporting, je n’en parle quasiment plus, je vais développer un peu ma watchlist. Je n’ai encore acheté aucune de ces entreprises, parfois bien étudiées, parfois effleurées mais je les ai dans le viseur. Pas sauter le pas pour diverses raisons : valorisations encore trop élevées ou à l’inverse valo raisonnable mais endettement que je trouve trop marqué (surtout depuis que je suis moi-même endetté !).
►WATCHLIST
* Grifols. Market cap : 9,5 GUSD. EV/EBITDA ~ 10. Croissance lente. Entreprise espagnole dans le médical : Grifols (GRF.MC) ? dividendes et analyse graphique dont le cœur de métier est la production de plasma sanguin. Ils essaient de se diversifier (pas tjs pour le mieux). Ce que j’aime bien dans la production de plasma sanguin, ce sont les barrières à l’entrée significatives (très régulées avec de nombreuses certifications). J’aime aussi une valorisation très raisonnable pour une boîte rentable depuis des décennies et avec un business très résilient. En revanche, l’endettement est élevé et l’historique de l’entreprise sur ce point n’est pas fantastique. Et ce qui est gênant c’est que cet endettement est structurel à la stratégie de Grifols qui achète énormément de petites entreprises du même domaine. Est-ce que cette frénésie de M&A depuis une demi-décennie a vraiment construit de valeur ? Ou juste fait grossir le CA et le nombre d’employés de la boîte ? Est-ce que la stratégie de roll-up va enfin fonctionner ?
* Lee Entreprises. Market cap : 0,2 GUSD. EV/EBITDA ~ 6. Erosion du CA pendant 10 ans jusqu’en 2019 avec un rebond modéré depuis. Lee Enterprises | Leading Provider of Local News une entreprise en transition forte. Des journaux locaux/régionaux dans tous les USA (particulièrement dans les États moins urbains). Dans ces États, la chute de la presse régionale a été moins forte mais… elle existe tout de même et ce business est en érosion constante. Ils ont opéré une « transition vers le numérique ». Même depuis le +190 % de cette année, l’entreprise est actuellement à 5 fois le FCF (oui en 2022 on trouve encore des entreprises à ces niveaux). Je n’ai pas acheté en milieu d’année car je n’ai pas eu le temps de creuser suffisamment de temps pour me convaincre que la (très) forte croissance de la partie numérique allait pouvoir compenser / gérer les fermetures et le downsizing de la partie papier des journaux. Et puis, je n’arrivais pas à me faire une idée de la résilience des nouveaux business (il y a un peu de tout, des sites B2B, du B2C, de la pub, des sites plus classiques d’annonces avec abonnements et pas fondés sur la pub etc.). Ces sites ont tendance à avoir des durées de vie courtes (et d’ailleurs sur internet les sites de ventes en ligne ne sont pas valorisés sur des multiples très importants par rapport au monde physique, en partie pour cette raison). Enfin, c’est quand même pas mal endetté. Le genre de dossier qui peut faire -50 % ou x5 donc à dimensionner correctement dans un portif. Cela ressemble un peu au dossier Vocento dont plusieurs forumeurs ont parlé. Alors, Lee Enterprises, value trap ou future transition réussie menant à un multi-bagger ?
* Turning Point Brands. Market cap : 0,7 GUSD. EV/EBITDA ~ 14. Croissance significative. Turning Point Brands - Home
Au départ, c’est un papetier de cigarettes (oui un peu comme un certain Bolloré) avec la marque Zig-Zag, ils se sont diversifiés dans les vaporettes, le tabac à mâcher, à inhaler, avec toujours un design assez « mode », etc. Cette entreprise permettrait jouer le segment « VICE » mais avec une boîte en croissance (ils sont très orientés marketing et leur taille raisonnable leur permet de croître). Ils ont plus que doublé le C.A. en 4 ans ce qui est rare dans le secteur (CA de 406 MUSD, on ne parle pas des géants du secteur). Et en plus, comme souvent dans le segment VICE, les valos sont faibles. On a donc un objet assez rare : en croissance, un peu trendy tout en étant value !
* Westrock. Market cap : 12 GUSD. EV/EBITDA ~ 7. Croissance lente. Un rare mix de vieille industrie et de croissance verte ! La société fournit des solutions de packaging à base de fibres de papier dans le monde entier (environ moitié USA, moitié reste du monde, bien diversifié géographiquement). En fait c’est du carton amélioré 2.0 avec une R&D pas mal. Ils sont dynamiques et ont beaucoup innové avec de nouvelles lignes de produits (les dépenses R&D sont donc plutôt derrière nous). Les marges sont restées stables même en plein cœur du COVID malgré l’augmentation du prix des matières premières pour la pâte à papier, ils ont donc pu répercuter sur leurs prix de vente ce qui prouve un certain pricing power. Le CA en molle croissance, pourrait repartir avec une hausse plus franche grâce aux nouvelles réglementations dans plusieurs États américains (très dépendant d’un État à l’autre) et en Europe.
Pour jouer un peu le même sujet mais avec de l’aluminium (ou d’autres métaux) avec un gros taux de recyclage, il y a : Ardagh Metal Packaging « SPACisé » en bourse qui ressemble fortement à Westrock dans l’esprit et les valos.
J’ai aussi dans le viseur : St Joe un développeur immobilier diversifié certes mais, et c’est ce qui m’intéresse surtout concentré dans la Sun Belt (à peu près dans le même genre mais jouant sur un effet spin-off, j’ai acheté du AIV en début de semaine donc pas dans mon reporting ci-dessous qui s’arrête au 31/12/2021).
J’ai remis à jour les valorisations de la plupart des entreprises de mon portefeuille. Pour certaines, notamment les japonaises (que je vais continuer à renforcer), j’ai creusé leur portefeuille de produits. Je pense qu’elles vont bénéficier à la fois de la gamification de la société et aussi du retour du hardware. Doublement gagnant.
Comme depuis quelques années, et contrairement à mes débuts, je ne précise pas le PRU qui n’a guère d’importance dans les choix (on peut le retrouver si on retranche la somme des dividendes mais pas si simple surtout les actions que j’ai depuis longtemps et pour lesquelles les divis commencent à représenter une belle somme). Sur ABC Arbitrage par exemple, l’effet des dividendes pour cette belle ligne (en nette PV même sans dividendes) commence à se faire sentir nettement. Idem pour un Payton Planar qui après des années de forte hausse de l’action, même une année plate, nous gratifie d’un généreux dividende (quoique lourdement taxé…).
Et même si je proscris le PRU, je ne me lasse pas du fait d’avoir une ligne qui a… le même nombre d’actions que son PRU (à la virgule près). Petite toquade, innocente, j’espère.
Cette année, contrairement à 2020 où le levier était parfois monté assez haut, mon levier fut quasiment nul en moyenne sur 2021 (levier autour de 1,2 en début d’année puis pas mal de ventes pour rapatrier du cash et donc levier négatif, i.e. du cash sur les comptes en fin d’année).
Je détaillerai les achats, renforcements, allègements et ventes ainsi que leurs raisons, tenants et aboutissants dans un tout prochain poste. Comme je n’ai pas fait de CR depuis un semestre, et même si je réalise peu de transactions par semaine, cela représente forcément une masse d’informations….
Ah et je trouve que l’on n’a pas assez parlé dans les médias de la victoire à la fois historique, haletante et magnifique de Maxime Vachier-Lagrave (aka MVL) au championnat du monde de blitz : Le Français Maxime Vachier-Lagrave champion du monde d’échecs en partie ultra-rapide
Le portefeuille sans les ETF ou fonds ou FCPE donc uniquement mon stock-picking :

Et tout le portefeuille financier avec tous les ETFs, fonds, etc.
