BILAN ANNUEL - 2020 (Partie 1) Calculs au 30/12/2020 (et non 31/12).
J’avais bien besoin de réaliser un bilan car j’avais perdu de vue mes derniers mouvements, le niveau de mes allocations (entre classe d’actifs, entre régions, entre secteurs).
Année mouvementée, passionnante, année boursière ayant agi comme un tamis où, plus que jamais, la psychologie a été déterminante, où plus que jamais les adages boursiers se sont révélés précieux. Plus que des adages, ils sont un rappel lancinant que rien n’est nouveau, que les mêmes causes entraînent les mêmes conséquences : les ventes paniques de certains, les achats opportuns d’autres et le business as usual de quelques-uns.
Systématiquement (pour des krachs classiques à la baisse ou… à la hausse), le même refrain est seriné « cette fois, c’est différent, il y a un nouveau paradigme » (conseil au passage, si jamais vous lisez « nouveau paradigme » dans une démonstration sur quelque sujet que ce soit, il y a 99 % de chance que ce soit de la bouse). J’ai été étonné par les réactions d’affolement, de sauve-qui-peut voire de déroute d’investisseurs que je pensais aguerris. C’était d’autant plus étonnant venant de la part de certains qui vous expliquaient doctement à longueur d’année que la volatilité était inhérente aux marchés boursiers. Entre les paroles et les actes réside souvent le gouffre béant du cortex humain…
Plus que jamais, une STRATÉGIE claire et écrite reste le meilleur rempart contre notre satané cerveau reptilien. Je me suis toujours écrit ce que je voulais réaliser à la fin de chaque année boursière. Je conseille à tout investisseur d’en faire autant.
Nous connaissons tous des citations de tonton Buffett (de nombreuses s’appliqueraient fort bien à cette année). J’ai choisi d’autres investisseurs célèbres.
Charlie Munger a écrit :
A lot of people with high IQs are terrible investors because they’ve got terrible temperaments. You need to keep raw, irrational emotion under control.
Jack Bogle a écrit :
Our success in investing will depend in part on your character and guts and in part on your ability to realize, at the height of ebullience and the depth of despair alike, that this too, shall pass.
Une dernière pour la route :
Shelby M.C. Davis a écrit :
History provides a crucial insight regarding market crises: they are inevitable, painful and ultimately surmountable.
Toutes ces citations datent du siècle dernier et certaines ont plus de 50 ans… same old, same old.
- Performance brute de la part 2020 : +11,2 %. CAC40 GR : -4,1 %, S&P 500 : +15,5 %.
- Performance brute de la part depuis le début (courant d’année 2012) : +224 % soit 15,6 % annualisé. CAC 40 GR : +115 % soit 9,9 % annualisé, S&P 500 : 185 % soit 13,7 % annualisé.
J’ai donc dépassé le triplement du patrimoine en actions !
Woah… si on m’avait dit ça il y a quelques années. Cette année, les CTOs se sont bien mieux comportés que le PEA, même si sur 8 ans et demi l’enveloppe PEA continue à faire, largement, la course en tête.
Je me fais grignoter un peu par le S&P500 cette année mais je reste significativement devant sur presque 8 ans et demi. L’écart entre le SP500 et le CAC40 GR devient béant. Mon portefeuille approche de la décennie de suivi (et 3 crises !) ainsi que de l’objectif que je m’étais fixé. Il s’agissait d’être au-dessus de mes 2 indices de référence (choisis en 2012)… c’est à portée de main ! Seule la durée permet de filtrer les stratégies de long terme et il faut se méfier des résultats sur le court-terme pouvant rapidement basculer. C’est long une décennie ! (heureusement)
Bien sûr, le renchérissement de l’euro n’a pas aidé mais l’année dernière c’était l’inverse. Et puis, dans le détail (les détails n’ont guère d’importance, in fine c’est bien la valorisation total de mon portif qui compte !), mes valeurs nord-américaines font en fait bien mieux que le SP500 et mes valeurs européennes bien mieux que le CAC40 GR
Je rentre dans le vif du sujet en mettant mon portif purement « titres vifs » puis l’ensemble du portif en ajoutant les trackers et fonds, bien entendu, par ordre décroissant du poids. L’estimé de valorisation est mon estimé de « fair value » remis à jour en cette fin d’année 2020. C’est plutôt un estimé au doigt mouillé car chaque année je passe moins de temps que l’année précédente pour réaliser cet exercice (je me souviens il y a quelques années je passais des heures pour une seule valeur à recalculer des P/FCF, des projections de croissance, des marges brutes pour évaluer une fair value).
J’ai remis comme en 2019 le PRU (avec dividendes) que j’avais omis pendant plusieurs années. Je continue à penser que ça n’a aucune valeur pour un lecteur, c’est plutôt pour mes propres archives. On notera d’ailleurs que pour de nombreuses valeurs « gagnantes », j’ai fortement « pyramidé à la hausse ». J’ai plusieurs valeurs pour lesquelles le « PRU initial » montrerait des baggers ou des multi-baggers alors qu’il y a finalement peu de baggers dans mon portif. Le PRU est très dangereux, j’ai vu plusieurs connaissances ne pas renforcer des valeurs pour des raisons spécieuses, mais si l’on creusait, au fond tout au fond, on s’apercevait qu’ils étaient « fiers » de leur magnifique PRU à +350 % et qu’ils voulaient conserver ces beaux chiffres dans leur reporting ou sur le tableau de bord de leur courtier (si ! si ! je vous assure, je connais plusieurs cas).
On n’a jamais gagné beaucoup d’argent en raisonnant en pourcentage.
Je détaillerai dans un second poste : mes ventes, mes achats, mes renforcements et mes « valeurs préférées » pour 2021. Je préciserai aussi les orientations en cours de mon portif (un peu plus de Chine, etc.). Bon avant le 2ème poste, je glisse une seule précision : sniif j’ai été trop gourmand sur des calls couverts de ma (chère) ligne Disney… j’ai été exercé. Plus de DISNEY donc, il ne s’agit pas d’une décision de vente proprement dite. Cela étant, j’ai enchaîné 5 calls couverts sur 6 mois avant d’être exercés en empochant à chaque fois plusieurs pourcents du prix de l’action… je ne suis pas à plaindre ! Et si j’ai été exercé malgré des marges de 12 %, c’était aussi avec un beau prix de vente bien entendu. Depuis, je vends des puts Disney…

Et le portif avec aussi les ETF et les fonds. J’ajoute aussi dans mon listing complet les options que j’ai achetées en mode « cour de récréation ». Je ne mets pas mes ventes de puts, y en a trop et ça bouge vite (je rachète souvent mes puts vendus, actuellement j’ai vendu des puts DIS, MSFT, BAC, etc.). On voit que les ETFs grignotent des places dans le classement en comparaison à 2019. On sent aussi la montée des US, exactement comme je l’avais indiqué fin 2019 afin de tendre vers l’allocation monde d’une part, et vers plus d’investissement passif d’autre part. Chaque ETF sans exception est capitalisant, c’est une condition sine qua non : moins de frottements fiscaux et pas de paperasse.

Parrain pédago pour Bourso, Binck et Bourse Directe.
Meduse Paris :)