Communauté des investisseurs heureux (depuis 2010)
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5 #1 09/08/2014 23h23
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J’aurais pu être rentier, vraiment, mais je ne le serai pas.
First things first. Annonçons dans la joie et l’allégresse : je suis papa . Le bonheur est immense, intense, ineffable et je ne m’étendrai pas en platitudes. Je relèverai tout de même que si l’on gagne 100 points de bonheur, on perd 10 points de "QI" (ce qui a un rapport avec la suite de cette note). Plusieurs mois ont déjà passé et ce fut la presse, la bousculade et le stress pour de nombreuses raisons (dont un petit souci de santé pas grave mais pas anodin non plus où j’ai pu mesurer le dévouement des équipes en pédiatrie notamment celles en 3x8 qui pourtant ne font pas la grève comme les machinistes alors qu’elles sont moins payées qu’à la SNCF…). Depuis les choses se sont (légèrement) calmées… mais un enfant ça change la vie ! Concernant la suite de cette note, soyons clairs : c’est absolument fantastique et la suite est plutôt humoristico-réaliste et ne contient pas une once de regret (c’est même plutôt l’une des rares choses, la paternité, qui donne du sens à la vie alors…). Il s’agit surtout d’un prétexte à écrire et partager un avis ainsi que de comparer avec les gentlemen du forum qui seraient dans les mêmes situations.
J’aurais pu être rentier donc mais je ne le serai pas à cause / grâce à ma paternité. Avant the événement, je pensais que nous serions rentiers avec ma femme dans 7 ou 8 ans. Et je suis plutôt conservateur dans mes projections. J’avais modélisé les intérêts composés, les augmentations de salaires (de façon conservatrice), les dépenses (avec de la marge), etc. Mais ce ne sera pas le cas. Il y a un triple mouvement dont j’avais sous-estimé grandement l’intensité.
Tout d’abord, on dépense énormément, alors oui vraiment beaucoup ! Le monde de la petit enfance qui m’était inconnu est plein de joies mais aussi de… dépenses et de prodigalité. Pire, on devient un mauvais consommateur. Je m’enorgueillissais de ne pas me faire enfumer par le marketing ravageur et de suivre à la lettre mon "éthique de la frugalité" (©PoliticalAnimal)… tu parles. Avec le recul de plusieurs mois maintenant, le bilan est catastrophique : achat dans l’urgence sans comparer les prix, double voire triple achats par peur de manquer (et/ou manque de communication) et le pire péché… succomber à une élasticité-prix positive ! Typique des addictes de la mode ou du luxe : on achète plus facilement ce qui est plus cher et on est attiré par le plus cher comme le phototrope et stupide moustique par les lumières estivales (le summum de l’élasticité-prix positive fut mon achat de poussette). Enfin bien sûr, on se sent vite à l’étroit et, nous allons en effet déménager donc très bientôt… augmentation du loyer…
Ensuite, l’on a moins de temps et moins d’énergie pour travailler. Vraiment. J’ai par exemple eu une belle augmentation l’année dernière. Et je comprendrais tout à fait (voire je peux prédire) que ce ne sera pas le cas cette année. Idem pour ma femme et sans doute pour les quelques prochaines années. Donc en moyenne un peu moins d’argent qui rentre.
Enfin et surtout, ai-je mentionné que l’on avait… vraiment vraiment moins de temps et d’énergie et… de cerveau disponible ? On a alors moins de temps pour… investir et se former ! En fait, on n’a plus de temps du tout (en tout cas moi, je ne sais pas pour les autres). Justement au moment où le cercle vertueux du "petit niveau en finances" pouvait permettre de passer à l’étape supérieure. Pour l’instant je suis plutôt dans le cercle vicieux du je ne comprends plus grand chose et je perds les bases (c’est un peu comme les langues : pas si compliqué finalement lorsqu’on pratique mais qu’est-ce qu’on oublie vite !) et du je n’ai pas alimenté mes portifs depuis plusieurs mois ce qui n’est vraiment pas une bonne tendance pour devenir rentier.
Dès lors, ce triple mouvement de : 1) plus de dépenses, 2) moins d’argent et surtout 3) moins de temps et d’énergie pour investir et se former ne me semble pas me mener à la possibilité d’être rentier.
Je note d’ailleurs que les heureux rentiers juste avant d’être parents évitent deux des dépenses les plus massives : la garde d’enfant (ça peut douiller…) et la guerre du logement bien placé à la fois pour ne pas être trop loin du taf et être pratique pour les enfants (il y a plein de coins en France très sympas, pas trop paumés, avec services de santé et écoles pas loin mais dont le bassin d’emploi est moribond). Ils évitent aussi l’un de écueils principaux : ne plus avoir de temps pour investir et se former (à mon sens impossible de faire : paternité / travail de cadre / passion pour l’investissement mais si on enlève travail de cadre, gérer un duopole paternité / passion est tout à fait possible). Certains gentlement me diront peut-être que ça se tassera. Je n’en sais rien puisque j’avais largement sous-estimé le tsunami (bon en plus je suis un papa gâteau hein ).
Enfin bon tout ce baratin résumer selon moi la règle ultime pour devenir rentier : ne pas se reproduire . Du coup, l’ancienne 1ère règle devient la 2ème : always do your homework. (je note qu’être en couple est en revanche une bonne chose).
Adieu aussi à moyen terme en tout cas, tout paiement de formations / lettres / club (livres de IH, le Club de l’IF, daubasses) auxquels j’avais de plus en plus envie de m’abonner avant the événement. Comme je n’ai même pas le temps d’approfondir les cibles qui restent encore dans ma maigre escarcelle (et beaucoup moins d’argent à investir), ce serait -en tout cas pour une certaine durée- non rentable.
Sinon je n’ai vraiment lu que d’un œil et en diagonale le forum depuis qqs jours (oui ça fait beaucoup). Je rattrape. Je reste époustouflé par la croissance et la maturité du site et de ses acteurs avec de nombreuses actions. A tout seigneur, tout honneur, notre hôte devenu… rentier ! Bravo. Beaucoup de foncières il semble mais pourquoi pas ? Des arnaques découvertes très tôt par le site se sont révélées être… ce qu’elles étaient consubstantiellement soit des arnaques (Power Cloud), encore bravo ! Des actions auprès de l’AMF sont menées (Orchestra Premaman… du peu que j’ai suivi ça semble dans l’impasse malheureusement mais c’est comme frappé à une porte trois fois), d’autres empapaoutages ont été dénoncés (©Bifidus), le site de l’investisseur français créé (très beau design enfin ! pour le contenu je n’en sais rien pas vraiment eu le temps de lire en détails eh oui… j’aime le nom ! et pourtant je suis très peu suspect de patriotisme).
Je me donne qqs jours pour faire un point sur mon portif sur cette file… à part quelques achats en février dont je n’avais pas parlé ben justement il ne s’est rien passé (du vrai buy&hold !), parfois je n’ai même pas regardé mon portif pendant plusieurs semaines c’est dire. J’ai plein de google alerts et de message corporate de résultats à lire. Maintenant que j’ai (un tout petit peu) de temps, je vais m’y atteler dans cette semaine d’août moins sur-bookée. Je listerai aussi mes prochaines cibles puisque j’ai beaucoup moins d’énergie et de temps de cerveau disponible pour réaliser des choix… qqs conseils des forumeurs ne seront pas refusés ou alors je volerai sans vergogne ce cher Champi (©Wawawoum), ce primate a sans doute un cerveau plus frais que le mien actuellement !
Mots-clés : diversification, piotroski, small caps
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6 #2 03/01/2016 00h16
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Épisode 2. Les valorisations.
L’exercice des valorisations n’est jamais simple mais doit être réalisé et je me propose de vous les résumer. Grosso merdo, je calcule une moyenne géométrique d’une valorisation par les flux et d’une valorisation par les bilans. J’applique toujours la même sauce et je fais classiquement 3 scénarios (scenarii est considéré, par la plupart des grammairiens, comme pédantesque car, à raison, ils expliquent que dans ce cas nous devrions appliquer les règles de pluriel de chaque langue étrangère et pas uniquement du latin/italien).
Étant donné que l’Investisseur Français a révélé l’une de mes lignes cachées au grand public, je peux la dévoiler (il s’agit d’Étam). Je donne un ordre de grandeur partant de conservateur à raisonnablement optimiste soit :
- AIG : 75 $ à 90 $
- ALSTRIA : 12.5 € (mais c’est une foncière je suis content des dividendes)
- Berkshire Hathaway : au moins 170 $
- BESI : 22 € à 28 € (sans doute l’une des mes plus analyses/trouvailles depuis 2012, et même pendant la baisse, j’ai rechargé, à raison puisque le cours s’est repris car les mauvaises nouvelles étaient moins mauvaises que la chute très rapide d’une entreprise déjà dévalorisée par Mr. Market). L’une des mes plus belles lignes en % en en valeur absolue (gros pourcentage du portif car j’ai confiance en mon analyse). Aaah si en 2015, je m’étais contenté des small caps que je comprenais, comme mon rendement serait différent…
- COACH : 22 € à 27 € (oui pas très folichon comme perspective et marge de sécurité. En 2016, il faudra que je prenne une décision à propos de Coach…)
- ETAM : 57 € à 65 €
- GSK. J’en sais rien mais je m’en fous car ce que je sais et que j’ai analysé : les (bons) dividendes sont pérennes, solides et bien couverts. Dividendes d’une UK dans un PEA c’est fiscalement sympathique. Plus j’avance dans l’investissement, plus je pense que l’optimisation de la fiscalité, si elle ne sacrifie pas la diversité géographique, reste essentielle.
- INTEL : 32 $ à 38 $. Contrairement à Coach, même si on est près de l’estimation, je pense que la moat d’Intel est tellement grande que, lorsqu’on a pu l’acheter à bas prix comme moi il y a 3 ans, c’est à conserver en fond de portif.
- Lands End : 25 $ à 35 $. Des décisions à prendre mais les 2 ans "fiscaux" jouent beaucoup je dois avouer et "m’empêche" de faire ce qui serait logique : liquider et utiliser l’argent ailleurs.
- Maurel Prom : j’en sais rien et qu’est-ce que ça m’emmerde cette histoire ! Que suis-je allé foutre dans cette galère par mon inaction…
- PICANOL : 53 € à 61 € toujours aussi solide cette boîte, pas sympa avec Tessanderlo mais je pense que c’est une bonne chose pour Picanol. J’ai nettement augmenté ma valorisation cette semaine lors de la mise à jour des valos. Or le cours a un peu baissé (proche du double-bagger pour moi malgré la baisse) donc la marge de sécurité reste très bonne. En fait, je me tâte pour rependre du Picanol malgré un +165 % en 3 ans !
- SEARS et galaxie Sears… tout un poème. Je réserve un post dessus et puis tant a été dit. Pas de valo en l’espèce mais quelques commentaires pour plus tard.
- Toyota Caetano : 1.7 € à 2 €
- Villeroy and Boch : 15 € à 17 €
- WM Morrison : j’en sais rien et c’est un autre problème…
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10 #3 01/08/2016 15h12
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Il est temps de se remettre au reporting ! Les vacances sont (en partie) faites pour ça. Tous les rendements s’entendent en valeur de part (brut et dividendes compris). Brut, c’est important pour se comparer. Bien sûr en net, cela varie énormément (entre des boîtes néerlandaises en PEA avec grosses PV et gros dividendes et une américaine en CTO avec des OST complexes souvent mal réalisées par les brokers -et donc où l’on gagne moins d’argent que prévu- il y a souvent un gouffre pour les espèces sonnantes et trébuchantes dans ma besace…).
Pas mal de bonnes nouvelles, je suis assez content, en 2016, ça pétille un peu plus. Contrairement à 2015 où j’étais en "sous-performance" (avec tous les guillemets d’usage pour ces comparaisons qui ont de nombreuses limites), je rattrape une partie du terrain. Faut dire qu’excepté le boulet SHLD, il y a eu un bel alignement des planètes pour certaines de mes grosses lignes historiquement en perte comme COACH ou Maurel & Prom. Soit à fin juillet 2016 :
- YTD : +6,5 % versus CAC40 GR -1 % et S&P500 +6,3 %
- depuis les débuts (déc. 2012) : +47,6 % soit 11,2 % annualisé vs CAC40 GR 42,6 % (10,2 % annualisé) et S&P500 53,5 % (12,4 % annualisé)
Je rattrape le retard donc et me situe dans un entre-deux déjà plus sympathique.
Les autres points dont je suis assez fier : à quelques exceptions près, mon style d’investissement change peu voire se consolide (décoté rentable et biais small caps, industrie et techno que je comprends mieux, etc.), j’ai enfin suivi ma méthode pour me ventes (se fixer une valorisation et ne pas croire que les arbres montent au firmament) et je commence à trouver un rapport temps/investissement adéquat (j’ai affiné mes screeners quantitatifs puis survole les rapports annuels mais je ne les lis plus intégralement pas le temps, pas forcément si utile. Je les ouvre et cherche une dizaine de points critiques : comment sont comptabilisés les frais de R&D, types de parts variables des directeurs, ton "bullshit" ou neutre de la lettre aux actionnaires, etc.). Je ne recommencerai pas mon laïus sur la vie de père de famille qui diminue très fortement le temps et l’énergie d’avant l’arrivée du petit bout mais cet aspect "temps/argent pas trop bêtement investi" est devenu pour moi un ratio clé et certains n’auront sans doute pas ce souci et pourront étudier plus les valeurs. Dans mon cas, lire intégralement un RA n’a plus d’utilité même si je l’ai beaucoup fait en 2013, 2014.
Il serait tentant de réaliser le calcul sans la galaxie Sears Holding (ah ! le fameux argument des spin-offs… sauf qu’avec les gadins de Lands End et de Sears Canada, c’est pire avec les spin-offs même en comptant des droits SRG bradés…) et le résultat serait en effet une belle sur-performance et non pas "comme le marché". Toutefois, cela n’a aucun sens : lorsqu’on retire sa pire ligne (ou univers de lignes), forcément c’est bien mieux ! Il serait encore plus tentant de ne regarder que le PEA. En effet, le PEA a (assez largement) franchi la barre des 6 chiffres pour une mise de départ avoisinant les 40 k€ soit bien plus que 100% en 3 ans et demi… Il va sans dire que la performance sur CTO n’est donc pas jo-jo. Mais pour encore quelques années, j’ai besoin de dollars car je soutiens un projet aux États-Unis et je préfère ne pas être tributaire du change. Je pourrais bien entendu prendre uniquement des dollars, ce que j’ai fait aussi mais ça me faisait rager de voir cet argent dormir… il s’avère jusqu’à maintenant qu’une hibernation aurait été plus profitable (note : ce beau projet est a priori surtout consommateur de cash et peut-être un jour miracle…). Une fois que ce sera fini, je ne suis pas du tout certain de conserver une telle allocation en USD : tellement de complications et manifestement je ne suis pas très bon pour choisir des boîtes non européennes.
Enfin je suis très content de ma nouvelle manière de rentrer sur une valeur : 1) j’ai abandonné l’idée d’un nombre de lignes maximales et j’ai de nouveau dépassé la vingtaine (ça n’a jamais été mon genre et de plus toute la littérature scientifique montre que la concentration est très risquée, je ne vois pas pourquoi je serais meilleur que la moyenne des investisseurs), 2) je me suis fixé une règle simple pour le sizing de mes lignes. C’est donc en fonction de mon salaire net (en comptant le 13ème mois mais sans participation/intéressements/part variable). J’avais des lignes avec toute sorte de montants (de départ) plus ou moins au pifomètre. Maintenant j’ai défini 4 cas uniquement et je m’y tiens. Le plus courant : 2 salaires nets lorsque je suis assez confiant, 1 salaire lorsque spéculatif et/ou passé très peu de temps à étudier, 3 salaires lorsque confiant ou blue chip, 4 salaires si très confiant. Jamais plus sur une ligne. En tout cas, psychologiquement je ne peux pas donc ça sert à rien de se forcer car dans ces cas là on vend au pire moment.
L’allocation actuelle des porte-feuilles a cette tête là :
J’ai continué à lire quelques publis scientifiques aussi (ça me parle beaucoup plus qu’un rapport annuel, on ne se refait pas !) dont la classique : http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1 … 806.x/full. En tant que petit porteur, ne pas se charger en small caps est quasiment un crime ! Et penser que l’on analyse mieux une big cap que le marché est proche de l’hubris et en général les Érinyes se chargent de nous le rappeler et de nous punir Je ne dis pas qu’il ne faut pas un peu de big caps pour équilibrer son portif ou avoir du bon papa de la smala en portif mais penser faire des affaires, c’est autre chose !
Comme je n’ai pas réalisé de mise à jour depuis un bail, forcément il y a beaucoup de mouvements. Et c’est vrai que ce printemps j’ai été de nouveau actif en lecture / choix donc de nombreux points à blablater, même si je ne pourrais pas détailler autant que je voudrais mes ventes ou achats sinon ce post serait trop long et illisible !
VENTES ou ALLÈGEMENTS
- BESI : intégralement vendu ! Rendement : +310 % . Cette fois, je ne suis pas tombé dans le piège (cf. plus haut lorsque j’ai laissé passer une fenêtre de tir alors que le titre était au-dessus de ma valorisation). Sans doute l’investissement dont je suis le plus fier : trouvé tout seul comme un grand, longuement analysé, dans mon cercle de compétences et dans mon style (décoté rentable) et surtout tout s’est déroulé comme je l’avais prévu (si, si, relisez ma file ). Équipementier pour la micro-électronique et les circuits imprimés très rentable et très décoté en 2013, 2014. À chaque (très) bons résultats opérationnels, le cours montait mais en fait la décote continuait à augmenter ! J’en ai d’ailleurs repris plusieurs fois même avec des PRU à +100% (le rendement sur mes 1ers achats est autour de +450%). Pourquoi finalement la décote s’est résorbée selon moi ? Deux facteurs concomitants : plusieurs (très) grosses augmentations de dividendes (qui ont attiré des zinzins et/ou des PP aimant les dividendes) et market cap qui a approché puis dépassé le milliard d’euros. Je n’ai pas trouvé d’étude sur cet ordre de grandeur mais j’ai noté plusieurs fois que les décotes se résorbaient très vite lorsqu’on atteignait le milliard. Je n’exclus pas de revenir sur le titre mais pour l’instant BESI est actuellement mieux valorisé même que certains équipementiers américains (ce qui est très rare dans ce sens). Dans les comparables, Kulicke and Soffa était un peu décoté au printemps mais pas assez à mon goût et depuis le titre a pris 15 %.
- ETAM . Rendement : +42%. Galéré à tout vendre tellement la liquidité est faible. Double raison : je ne vois plus de catalyseurs et j’étais dans l’incertitude quant à la fin du pacte d’actionnaires (23 juillet 2016) entre les Milchior et les Tarica donc je voulais avoir tout vendu avant.
- Sears Canada : tout vendu, ligne devenue ridicule et pas le temps d’étudier s’il y avait la moindre chance de résurrection. Rendement : -65 %. La valeur a encore significativement baissé depuis ma vente. Content d’avoir eu le courage d’arrêter les frais et de ne pas espérer la lune.
- Coach. J’ai crapoussiné sans vergogne sur la valeur avec un +10 % en 3 ans soit à peu près comme un PEL annualisé. Tout ça pour ça ! Mon analyse n’était pas stupide (j’eus connu le monde de la mode) et j’avais d’ailleurs écrit dans ma file que l’embauche de Stuart Vevers était une très bonne nouvelle et un catalyseur typique donc preuve à l’appui mais je n’ai pas osé renforcer malgré de nombreuses hésitations. Résultat je n’ai pas profité de la grosse hausse et dès lors juste joué le petit porteur typique qui attend impatiemment son retour au PRU… un peu ridicule mais heureusement je fais ça de moins en moins.
- Et puis de nombreux allègements sur : Picanol, Toyota Caetano, TOTAL. Picanol je suis revenu à une exposition à "3 salaires nets" avec un bel allègement au plus haut (ça peut arriver après ETAM vendu au quasi plus bas). Allègement de Picanol tout de même car le marché a dépassé ma valorisation de plus de 15%, fallait agir un peu ! Mais pas vente de la ligne pour une raison simple : je ne pense pas que Picanol (contrairement à BESI) soit aussi exposé à la concurrence, je pense qu’ils ont même une petite moat. En fait par rapport à il y a 10 ans, ils ont moins de concurrents ! Les japonais sont moins en forme et tous les autres n’ont pas réussi à suivre la cadence de l’amélioration technologique en continu des métiers à tisser. Ce n’est pas Coca Cola et pourtant je vois Picanol comme du B&H parce que nous sommes dans une situation nouvelle d’oligopole. Alors oui, l’aspect cyclique existera toujours dans les métiers à tisser mais il est largement compensé par des marges et une part de marché plus importantes qu’il y a 10 ans. Et puis il y a Tessenderlo, ça amortit aussi (reste à savoir si les cycles ne seront pas synchrones…). Sur l’allègement, j’ai tout de même fait quasiment +300% (+291%).
Toyota Caetano : l’allègement est surtout pour des raisons administratives, la double taxation des dividendes me saoule (j’ai allégé avant le dividende à 1,3 € en moyenne) et pour l’instant je n’ai pas réussi à obtenir gain de cause. Si c’est finalement le cas, je renforcerai à nouveau Toyota Caetano sans hésiter. TOTAL : grosse ligne historique qui a été très fortement allégée.
ACHATS
Une flopée d’achat, en très grande majorité des small caps et souvent des small caps décotées rentables et peu endettées.
- Agfa : décoté rentable typique, j’aurais voulu en prendre plus mais elle a "flambé" et la marge de sécurité n’était plus suffisante pour moi. Ça crache du cash, ce n’est quasiment pas endetté, quasiment toutes les activités sont en redressement alors que Mr. Market avait enterré la boîte, j’adore ! Très déçu par la hausse depuis mai car je voulais charger plus.
- PSB Industries : idem décoté rentable typique. Pour une fois j’aime bien les acquisitions réalisées dernièrement. Un petit aspect spéculatif en sus : il y a une forte activité M&A dans le packaging au niveau mondial (deal Rexam / Ball Corporation, petite acquisition par MacFarlane, etc.), ça consolide sec.
- Laurent Perrier et encore une small cap ! En revanche, exception à la règle : elle n’est pas décotée à mon sens. Je l’ai achetée grâce au Brexit légèrement au-dessous de ce que j’estime sa valorisation mais j’ai dérogé à ma règle car une moat aussi magnifique que le champagne (AOC, territoire limité et petit, etc.) légèrement en dessous de sa valeur, je ne crache pas dessus !
- Cofidur j’ai profité d’une baisse. C’est vrai que l’on a l’impression que les catalyseurs ne se déclencheront jamais (suffit de lire l’historique de la société et de son parcours boursier depuis 2 ans) mais en attendant c’est typiquement du décoté rentable que j’aime avec un dividende largement couvert pour attendre.
- Linedata : que l’on ne présente plus. Acheté légèrement en dessous de 30 €. Je me tâte pour vendre.
- Vianini Industria : re-re-re small cap mais entre décoté rentable et deep value. Il y a une OST en cours malheureusement uniquement énoncée en italien et je ne suis pas sûr d’avoir bien compris. En tout cas je ne vends pas à ce prix !
- Deux valeurs IF : deux small caps aussi. J’aurais bien mis les liens mais je ne suis plus abonné. IF1 : une française qui était déjà dans mes screeners mais je n’avais pas franchi le cap et par respect pour le travail d’Étienne, je ne la nommerai pas (on la trouve sur IH). Et IF2 une autre small cap mais américaine et que je n’aurais jamais trouvée. De la belle ouvrage et des belles analyses pour ces valeurs : le genre d’entreprises sur lesquelles nous devrions tous nous concentrer (small caps, situation spéciale etc.). A priori IF2 n’a rien à voir avec SHLD à commencer par : l’aspect small cap qui éloigne les zinzins (et peut donc justifier une décote et non pas une erreur d’analyse) et la quantité de cash dans les comptes !
- Financière de l’Odet : que notre cher Jeremy suit depuis longtemps. J’aime l’exposition à l’Afrique, j’aime la complexité de la structure qui embrouille le PP, j’aime la décote. J’aime moins la TTF (argh quand même !), j’aime beaucoup moins les solutions batteries / EV qui perdent un fric fou et où la concurrence va être (très) rude les prochaines années…
- Bank of America : j’aime toutes les bonnes nouvelles qui n’ont pourtant pas fait bouger le titre donc je suis rentré. Il y a un risque bien sûr de lent effondrement des business models traditionnels des banques couplés à une remontée hypothétique des taux couplée à un bilan très complexe… mais quand BAC ne montait même pas malgré de brillants résultats aux stress-tests (et toutes les banques n’ont pas eu de bonnes "notes" à ces tests : à commencer par BAC l’année dernière ou Deutsche Post, Santander qui se sont fait ramasser…). En plus de "rassurer", ces stress-tests permettent à BAC d’augmenter son dividende de 50% et d’annoncer de possibles buyback correspondant à… 3,7 % de la market cap ! Je n’ai pas résisté…
- Seritage Growth : je n’ai pas exercé mes droits à l’époque (pas assez de cash sur le CTO). J’ai décidé "d’hedger" Sears Holding, pour l’instant ça m’a plutôt bien réussi. Déjà +12% (dividendes compris bien sûr).
J’ai aussi étudié de nombreuses valeurs (bon quand je dis étudier ça va de 10 minutes à une journée entière passée sur la même valeur) dont j’entendais parler sur les forums ou sorties de mes lectures / screeners mais je les ai trouvées en général surcotées (ou très peu décotées) comme : Bonduelle, Jacques Bogart, Alès Group, Marie-Brizard, Sword, Neurones, Accell, Britvic, AG Barr, Tipiak, Fromageries Bel, Fleury Michon, etc. etc. Elles sont donc sorties de mes listes "à voir". Mais j’en ai encore beaucoup à étudier.
En résumé, cela donne (les PRU n’ont que peu d’intérêt) :
valeur / pondération / valorisation pas trop pifométrique
- AGFA / 1 salaire net / 3,8 € - 4,4 € (j’aurais voulu en prendre plus)
- AIG / 2 salaires / 70 $ - 85 $
- Alstria / 2 salaires / 13 €
- Bank of America / 3 salaires / 20 $ - 25 $ (et un dividende en augmentation…)
- Berkshire Hathaway / 3 salaires / 170 $ - 180 $
- Cofidur / 2 salaires / 3 € - 3,15 €
- Financière de l’Odet / 2 salaires / minimum 1 500 € (oui ! oui !)
- GSK / 1 salaire / ~12 £ mais… je conserve pour le dividende pérenne
- IF1 / 2 salaires / x €
- IF2 / 3 salaires / x $
- Intel / 3 salaires / 32 $ - 36 $
- Lands End / 1 salaire / 15 $ - 18 $
- Laurent Perrier / 1 salaire / 70 € - 75 €
- Linedata / 1 salaire / 48 € - 50 €
- Maurel Prom / 1 salaire / je ne sais pas, pas le temps de valoriser (historique de l’OPA, j’avais une valo pour MPI, je n’en ai pas pour MAU)
- Picanol / 3 salaires / ~60 €
- PSB Industries / 2 salaires / 65 € - 75 €
- Sears Holding / 3 salaires / si vous savez, envoyez-moi un MP svp
- Seritage Growth Properties / 2 salaires
- Toyota Caetano / 1 salaire / ~1,7 €
- Vianini / 1 salaire / 2,2 € - 3 €
- Villeroy & Boch / 1 salaire / 15 €
- WM Morrison / 1 salaire / ~ 2,2 £
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13 #4 09/01/2017 19h34
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That’s nice thank you. Devant la pression populaire, je ne peux que m’incliner
Oh pas grand-chose de fantastique à raconter. Étonnamment, les années se suivent et ne se ressemblent pas : très bonne année 2016, bien meilleure que les indices qui suit une mauvaise année où j’avais été (légèrement) moins bons que les indices… eux-mêmes mauvais en 2015. J’ai de plus en plus de mal à bien mettre à jour le portif d’ensemble avec mes 3 CTO et mes 2 PEA + moins de temps passé, je donne 3 chiffres significatifs mais des fois je me demande si 2 chiffres ne serait pas amplement suffisant.
Performance de la part 2016 : +22,8 % (CAC40 GR : 8,88 %, S&P 500 : 9,54 %). TRI de nouveau légèrement supérieur autour de 25 %.
Performance de la part depuis le début (décembre 2012) : +70,2 % soit 13,9 % annualisé (CAC 40 GR : 56,6 % soit 11,6 % annualisé, S&P 500 : 58,1 % soit 11,9 % annualisé)
J’ai toujours donné le S&P 500 en $ et notamment les années où l’euro avait beaucoup monté (ce qui me desservait) donc je continue ainsi même si en 2016, c’est plutôt avantageux ; en plus d’être plus cohérent sur le long terme, c’est aussi une décision d’investissement que de mettre plus ou moins de valeurs en $.
Je me suis amusé à calculer ma durée de détention pondérée : 26 mois, à peine plus de 2 ans, je suis moins B&H que je ne l’aurais pensé. Mais 2016 a été de loin mon année la plus active en nombre de transactions (pas en nombre d’idées) essentiellement car de nombreuses valeurs ont dépassé les fourchettes hautes de valorisation et qu’il fallait bien vendre… c’est le process bien sûr ! Par ordre décroissant de valorisation au 31/12/2016 + le montant investi entre parenthèses :
* BAC (3 salaires nets) je compte conserver. Il peut y avoir des secousses mais 28$ comme cible ne me semble pas délirant (fourchette 27$-29$) + dividendes vraiment sympatoches. J’ai dit précisément quand et pourquoi j’en ai pris sur cette file, ça s’est pas trop mal passé… en plus l’argent mis sur BAC venait de la revente de SHLD (entre 12 $ et 16 $, je ne me souviens plus du montant pondéré)… je vous laisse imaginer le différentiel si j’avais gardé les SHLD et pas mis sur le +60 % de BAC en qqs mois
* BRK.B (4 salaires nets). No comment. J’achète dans des "creux" (forcément pifométriques). Pour l’instant la seule valeur où je me vois investir plus de 4 salaires nets (sans doute pour 2017).
* PICANOL (1,5 salaire net… oui c’est ma 3ème valeur avec seulement 1,5 salaire net investi… ah si seulement…). J’avais renforcé à raison. Depuis mes 1ers achats, j’en suis à +405% mais +324% en PRU. Très hésitant dernièrement puisque PICANOL a dépassé ma fourchette haute de valo. Pourtant je n’ai pas vendu car j’estime que les achats de Tessenderlo valent plusieurs euros par action. Valorisation entre 75 €-80 €
* GAIA (3 salaires nets) découvert sur Corner of Berkshire. Une des rares valeurs où j’ai gagné un peu d’argent aussi en faisant des A/R. Je vends au-dessus de 8,5 $ et j’achète en-dessous grosso modo. Au-dessus de 8 $ je pense que c’est risqué (le business de yoga online et surtout de spiritual video est difficile à valoriser) mais en dessous, vu le matelas de cash, c’est très intéressant. Il n’y a pas meilleure introduction que de lire la passionnante file de Corner of Berkshire sur le sujet. J’ai particulièrement aimé le détail par certains historiques du forum des calculs de coût d’acquisition client et la "durée de vie" des clients de GAIA… et plus c’est gratuit : http://www.cornerofberkshireandfairfax. … gaiam-inc/
* Financière de l’Odet (3 salaires nets) et l’une des mes très rares lignes en négatif. Je conserve d’autant que j’ai allégé dans mon PEE, la ligne de ma boîte (je travaille dans le domaine de l’énergie) donc ça me va comme allocation. Je suis content de mon allocation, au prix actuel j’en rachèterais si je n’avais pas déjà atteint l’allocation visée.
* les CRCAM (3 salaires nets) j’en ai 4 par ordre décroissant : Brie-Picardie / Normandie Seine / Toulouse / Sud R&A
* COFIDUR (2 salaires nets), ça a bien décollé en fin d’année mais ça me semble tlmt loin de ma valo + dividendes bien couverts que je vais garder encore longtemps… tiens ça vient justement de bien décoller aujourd’hui d’ailleurs ! Valo au moins 2,3 €.
* AURES Technologies (2 salaires nets). Je voulais mettre beaucoup plus mais ça a décollé en fin d’année et ça continue en début d’année 2017 Le cours est au-dessus de la cible que je m’étais fixée. J’ai bien honte sur Aurès : j’étais tout fier de "découvrir" cette valeur suite à une soirée où j’avais été invité par ma boîte Suivez les BFM Awards sur BFMTV Economie. J’ai trouvé Patrick Cathala très convaincant (ce qui m’arrive rarement). Je reviens chez moi, je fais tourner le screener : quoi ! le rêve une boîte à la fois en croissance et décotée par rapport à son FCF non mais c’est une blague. Ah j’suis trop fort c’est la pépite du siècle. Bon je découvre après que tout le monde en parle depuis un bail : Investir conseille depuis des mois, I&E en a pris, la moitié des meilleurs de l’IH aussi depuis des semaines/mois… faut jamais se croire plus malin ou ayant découvert une pépite… Je valorise entre 25.5 € - 27.5 €.
* PSB Industries (2 salaires nets). Solide. Valo ~ 63 € - 66 €
* PRECIA (2 salaires nets). Une des rares boîtes dont j’aime bien la croissance externe (que je fuis habituellement). Mais elle a du sens car petites acquisitions vraiment complémentaires. Je garde pour longtemps aussi. Valo ~ 190 € - 200 €
* Seritage Growth (2 salaires nets). En légère perte. Je suis très hésitant sur la valorisation. C’était un hedge de Sears mais je n’ai plus de Sears alors… à quoi bon ?
* ALSTRIA (1 salaire net). De la foncière allemande qui crache bien son dividende. Fais le taf.
* Laurent Perrier (1 salaire net). Pas décotée d’après screnner mais une vraie moat (peut-on faire mieux que l’AOC la plus connue au monde comme barrière à l’entrée ?) qui était au juste prix pour la première fois depuis des années. C’est rare.
* Gévelot(1 salaire net). J’aime bien le fait qu’ils aient deux secteurs d’activité, certes cycliques, même très distincts.
* Financière de Tubize (1 salaire net). La holding de la pharma belge UCB. J’aime beaucoup le fait que l’on puisse avoir du UCB de façon décoté…
* Vianini Industria (1 salaire net).
En construction de lignes : Viel & Compagnie (qui a aussi monté trop vite) et… Agfa ben oui j’avais tout vendu genre coup de bol maîtrisé : (3/3) Agfa-Geveart : l’entreprise belge reprend des couleurs ? mais je pense toujours que la valeur est décoté et donc j’en reprends autour de 3,6 €.
Sinon je suis toujours confronté au problème du nombre de lignes pour faire grossir le portif sans mettre plus de 4 salaires nets sur une ligne (psychologiquement difficile). Dès lors, j’ai de plus en plus de cash…
J’ai vendu INTEL il y a peu (qui m’a rapporté beaucoup d’argent…). J’y reviendrai sans doute dans un "creux" (de valo ou de $) mais je n’aime pas trop le retard qu’ils ont pris sur leurs derniers projets + haut de fourchette de valorisation + stratégie dans vis-à-vis du calcul parallèle pas très claire. Bien sûr j’ai vendu tout Sears Holding et tout Land’s End et tout Sears Canada en 2016… wouhou au revoir la galaxie Sears qui m’a fait très mal en termes de performance. Et encore, pour ces 3 valeurs j’ai vendu bien plus haut que les prix de début 2017 (j’aurais fait entre -25 % et -50 % supplémentaires selon la valeur et la sous-ligne vendue).
J’ai aussi vendu Villeroy and Boch qui devenait très bien valorisée, toutes mes boîtes anglaises… du coup c’est un objectif de 2017 que de retrouver du GBP car je tiens à l’allocation en fonction de la monnaie.
J’ai plusieurs cibles en vue mais les plus intéressantes sont vraiment peu liquides donc je n’en parlerai qu’une fois ma ligne constituée. Et puis les graphs de répartition ci-dessous :
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9 #5 02/07/2017 20h05
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[EDIT et pan sur mon bec coquille de ma part la perf YTD au 1er semestre était de 21,8 % et non de 27,8 % (c’est tout de même différent… ) . Les autres nombres étaient bons (et le plus important ma perf depuis le début).]
Cher Simon, depuis votre message, et comme par un effet quasi magique ces deux valeurs ont justement fortement augmenté seulement un mois et demi… d’autant plus étonnant pour Picanol que je trouve la valeur déjà bien cotée. Picanol a fait +15 % depuis votre message et Precia… +26 % et en YTD c’est encore plus impressionnant.
Du coup, j’en profite pour réaliser un CR semestriel de mon porte-feuille… juste après la chute d’Orchestra Premaman, ce qui n’empêche nullement le portefeuille de très bien se comporter et de surperformer les indices. La magie de la diversification sans doute ! Avant d’entrer dans les détails (tous relatifs, vu que j’ai fait beaucoup de mouvements, je ne vais pas forcément être exhaustif), je voulais souligner un point qui m’est de plus en plus bénéfique et sur lequel j’ai progressé : le renforcement à la hausse. Bien souvent, après de bons résultats, et surtout pour une small cap, on assiste à une augmentation du titre mais, selon moi, souvent inférieure à la décote résiduelle. Ainsi la marge de sécurité étant tout le temps la même, il est logique de renforcer. Avant je ne le faisais pas (et je renforçais plutôt les bras cassés…) maintenant je le fais et en 2016 et sur le 1er semestre 2017, cela m’a été extrêmement bénéfique (au hasard : Precia, Picanol, Laurent-Perrier, etc. que j’ai renforcées à la hausse et qui ont largement plus augmenté depuis).
Et puis, j’ai passé un cap essentiel : j’ai plus que doublé mon capital depuis les débuts du portefeuille boursier (je parle du capital en actions que je gère activement, je n’ai pas doublé tout mon capital, d’ailleurs je prépare un autre post pour parler un peu plus "du reste" qui est non négligeable et que je gère un peu plus dernièrement (mon PEE que je gère passivement, quelques obligations, assurance-vie).
Donc pour le portefeuille géré activement (2 PEAs et 3 CTOs), la valeur de la part a augmenté d’environ +21,8 % sur le 1er semestre versus +8,1 % pour le CAC 40 GR et +8,2 % pour le S&P 500.
Depuis les débuts du portefeuille (déc. 2012) : +107,2 % soit 17,3 % annualisé vs CAC40 GR 69,5 % (12,2 % annualisé) et S&P500 71 % (12,4 % annualisé). C’est la première fois que je crée vraiment "un gap" par rapport aux indices. Gap d’autant plus important qu’il est plus "simple" d’optimiser sa fiscalité avec des titres vifs à mon avis. Les rendements s’entendent toujours dividendes inclus.
VENTES ou ALLÈGEMENTS
- Cofidur : intégralement vendu ! C’est une valeur que je suis depuis longtemps comme nombre d’entre nous. Mais j’ai estimé lors du dépassement des 2,15 € (malgré un beau dividende dont le détachement a été vite effacé) qu’il était temps de prendre ses profits car les résultats m’ont semblé moyens et le ton du communiqué de presse encore plus pessimiste que d’habitude (la direction a l’habitude d’être pessimiste, mais là j’ai cru sentir une "cassure"). Si le regroupement x200 créait une chute du cours, je n’exclus pas d’y revenir, mais pour l’instant c’est plutôt l’inverse : l’action a plutôt augmenté (bon je suis déjà très content de mon prix de vente autour de 2,15 €). Rendement : +66 %.
- Vendu toutes mes CRCAM (Brie Picardie, Sud Rhône-Alpes, Toulouse) sauf Normandie Seine car elle a l’un des plus faibles pourcentages de CCI en % total du capital et donc j’estime qu’il y a une probabilité plus forte -quoique faible- d’être sortie de la cote. Voir par exemple le lien vers mon fichier CRCAM en bas de ce poste : (15/16) CCI du Crédit Agricole : investir dans la banque de détail
Rendement moyen pour ces ventes : +15 % en moins d’un an et avec une volatilité ultra faible !
- Vente de calls couverts et vente de puts mais je détaillerai ce point sur la file de Miguel et/ou dans un poste entièrement dédié au sujet par souci de clarté.
RENFORCEMENTS
- Precia : j’ai renforcé très fortement (bon j’avoue un peu grâce au post de Simon ci-dessus : je me suis dit, tiens revalorisons Precia depuis les dernières acquisitions, et j’ai trouvé une valeur plus importante donc une marge de sécurité identique malgré la hausse du 1er trimestre d’où le très fort renforcement). Cela m’a été très bénéfique (même si le niveau d’augmentation en seulement une semaine est vraiment curieux sur cette valeur : il y a de gros blocs échangés, il se passe des choses). Je pense que le potentiel de Precia reste énorme : ils ont prouvé dans le passé qu’ils savaient très bien acquérir de petites entreprises de pesage et les intégrer dans leur groupe. Or, ils continuent sur cette voie : pas de folie des grandeurs mais des acquisitions qui ont du sens… tout en restant un acteur minuscule qui pourrait un jour intéresser un gros (le plus tard possible j’espère car les OPA c’est sympa le jour même mais à long terme ce n’est pas équivalent).
- Encres Dubuit
Je m’étais fixé une règle : pour les nano caps (car avec Encres Dubuit nous ne sommes même pas dans la small cap), je ne dépasse pas 2 salaires nets d’investissement. Mais ma revalorisation du titre et l’embauche d’une personne que je connais et apprécie dans la direction m’ont fait changer d’avis. Donc j’ai renforcé (d’ailleurs leur site internet a été entièrement refondé, c’est bête à dire mais ils sont passés des années 1990 avec un site antédiluvien à un site enfin présentable… et je pense que ce n’est pas négligeable même si ce n’est pas entré dans ma valorisation ça reste un point positif, le site ici : Encres DUBUIT - Encres de sérigraphie, tampographie et numériques)
- Agfa Gevaert
J’ai profité de la baisse (je suis encore largement positif "en PRU") pour renforcer une valeur typique de la "recovery" : elle est décotée même sans croissance et si jamais elle arrive à pivoter vers la santé (Agfa Santé se développe dans tous les types d’imagerie) alors là c’est même l’explosion. Il y a bien sûr un risque mais le ratio risk/reward est très bon selon moi. Bon et puis cette valeur m’a déjà fait gagner beaucoup d’argent lors de l’annonce de l’OPA par un allemand puis de ma revente intégrale et d’un rachat peu à peu
- Aures Technologies
J’ai renforcé après la légère baisse suite aux résultats annuels (annoncés le 06 avril) parce que je pense qu’Aures est un peu dans la situation de Precia : boîtes de croissance décotées encore petites en termes de CA et qui ont donc plusieurs années devant elles avant de stagner. Et puis les résultats du 1er trimestre annoncés le 09/06 ont été très bons. Depuis le 09 juin, l’action a pris 16 % !
- Tessi
J’ai fortement renforcé à la hausse. Plus je connais la boîte, plus j’aime ses business. Même celui des chèques (forcément en décroissance) voit sa marge brute augmenter car ils rachètent les fonds de commerce des petits qui ne peuvent plus vivre de ce business. Quant à leur business principal de digitalisation, il le gère très bien.
- Graines Voltz
J’ai un peu renforcé GV mais pas autant que je ne l’aurais voulu (le fixing lorsqu’on travaille beaucoup, et dernièrement c’était mon cas, n’aide pas du tout pour grapiller des actions). J’ai tout de même eu quelques jours chanceux avec des ventes ATP qui avaient fait baisser le titre de 5 %. Mais dans l’ensemble, je n’ai pas atteint l’allocation que je m’étais fixée par manque de liquidité (et maintenant je trouve que la marge de sécurité n’est plus suffisante pour renforcer même si elle reste bonne pour conserver).
Et finalement le portefeuille actuel par ordre décroissant de valorisation au 30/06/2017 + le montant investi entre parenthèses puis une fourchette de valorisation : toutes les valorisations ont été mises à jour ce week-end :
* Berkshire Hathaway (4 salaires nets). No comment. J’achète dans des "creux" (forcément pifométriques). Pour l’instant la seule valeur où je me vois investir plus de 4 salaires nets. Fourchette : 175 $ - 180 $
* Aures Technologies (3 salaires nets). Je valorise entre 27 € - 30 €.
* Bank of America (3 salaires nets) je compte conserver. J’ai légèrement baissé la valo : fourchette 26$-28$ + dividendes vraiment sympatoches. J’ai dit précisément quand et pourquoi j’en ai pris sur cette file, ça s’est pas trop mal passé… en plus l’argent mis sur BAC venait de la revente de SHLD (entre 12 $ et 16 $)…
* GAIA (3 salaires nets) découvert sur Corner of Berkshire. La valeur s’est envolée : +30 % YTD et des fonds commencent à en parler. Il n’y a pas meilleure introduction que de lire la passionnante file de Corner of Berkshire sur le sujet. J’ai particulièrement aimé le détail par certains historiques du forum des calculs de coût d’acquisition client et la "durée de vie" des clients de GAIA… et plus c’est gratuit wink : GAIA - Gaiam Inc.
* Financière de l’Odet (3 salaires nets) La belle endormie s’est réveillée : +25 % YTD ! Bien sûr grâce aux transports de carburants pétroliers qui a augmenté mais pas seulement : le commerce repart bien en Afrique et les entreprises de la galaxie Bolloré possèdent une grosse logistique qui bénéficie du fret de tous les types de matières premières (pas seulement pétrolières). Belle valeur en fonds de portefeuille qui est maintenant bien ancrée en territoire positif. Fourchette de valo : 1300 - 1500 € (et quelle joie, quel plaisir, quelle jouissance même de recevoir un dividende de… 1 € soit 0,11 %
* Precia (3,5 salaires nets). Gros décollage de début d’année : +32,4 %. Une des rares boîtes dont j’aime bien la croissance externe (que je fuis habituellement). Valo ~ 220 € - 230 €
* AIG (3 salaires nets) J’ai renforcé à la hausse fin 2016 (j’en avais déjà parlé). Les résultats sont en demi-teinte mais elle reste clairement décotée par rapport aux autres boîtes d’assurances… mais ça reste un métier risqué où les valorisations sont complexes… et à la fois simples si on s’en tient à la book value tangible. J’estime entre 70 et 80 $.
* Picanol (1,5 salaire net). J’avais renforcé à raison. Toujours hésitant puisque Picanol a dépassé ma fourchette haute de valo mais chaque trimestre les résultats sont bons. En même temps, les arbres ne montent pas jusqu’au ciel. Pourtant je n’ai pas vendu car j’estime que les achats de Tessenderlo valent plusieurs euros par action. Valorisation entre 105 € - 115 €
* Tessi (3 salaires nets) Fourchette de valo : 205 € - 220 €
* Graines Voltz (2 salaires nets). Ma valorisation est assez conservatrice (il y a une file dédiée avec un superbe travail de FranckInvestor) et donne "seulement" entre 25 € et 30 €.
* PSB Industries (2 salaires nets). Solide même si pas sexy. Valo ~ 63 € - 66 €
* Agfa Gevaert (2 salaires nets). Sans recovery je pense que ça reste solide, si jamais il y a de la croissance (même légère), ça ne peut que grimper vu que ce n’est pas pricé. Valo ~ 6 € - 7 € (oui, oui).
* Encres Dubuit (2,5 salaires nets). Une nano cap pour laquelle j’avais créé une file ici : Encres Dubuit : décoté rentable ou juste décoté ? Les derniers résultats sont bons, l’inconnu sur le Brésil se dissipe. La fourchette de valo a augmenté : entre 7 € et 8 €.
* Orchestra Premaman (3 salaires nets). Après la grosse claque de vendredi, je pense que je renforcerai mais il est urgent d’attendre. J’ai revu à la baisse ma valorisation (notamment parce que la marge d’EBE n’arrivera jamais à revenir à l’historique de 9 %) mais je reste optimiste sur le titre. Fourchette de valo large : entre 14 € et 18 € mais, et c’est un gros mais, avec un minimum d’un an et demi je pense d’attente. Même dans le cas où tout se passe bien, il faudra du temps avant que Mr. Market digère les dépréciations (à mon avis volontairement trop fortes), la fusion (réussie ou non) et plusieurs trimestres de normalisation seront nécessaires.
* ALSTRIA (1 salaire net). De la foncière allemande qui crache bien son dividende tout en augmentant continument. Fais le taf.
* Seritage Growth (2 salaires nets). En perte par rapport au PRU. Beaucoup d’encre a coulé à propos de la valeur. La bascule vers des proprios non-SEARS est lente mais continue. Il faut être patient et croiser les doigts jusqu’à 2019. Je conserve et la location de titre me rapporte un peu d’argent (via IB).
* Laurent-Perrier (1,5 salaire net). J’en ai repris à la légère baisse. Puis ça a remonté Pas décotée d’après screnner mais une vraie moat (peut-on faire mieux que l’AOC la plus connue au monde comme barrière à l’entrée ?) qui était au juste prix pour la première fois depuis des années. C’est rare.
* Gévelot (1 salaire net). Grosse augmentation YTD : 29 %. J’aime bien le fait qu’ils aient deux secteurs d’activité, certes cycliques, même très distincts. Le passage au double fixing devrait augmenter la liquidité.
* CRCAM Normandie Seine (1 salaire net). Pour attendre un hypothétique rachat.
* Financière de Tubize (1 salaire net). La holding de la pharma belge UCB. J’aime beaucoup le fait que l’on puisse avoir du UCB de façon décoté.
En revanche, entre quelques virements réalisés sur mes comptes (PEA ou CTO), les ventes supérieures aux achats et les dividendes (en mai et juin c’était la fête !), la poche cash n’a jamais été aussi importante (elle représente 15 % de mon portif maintenant) et comme j’ai très peu de temps pour chercher/lire/analyser, j’avoue être en manque d’idées tant pour des valeurs européennes qu’américaines…
Dernier point, j’ai fait un compte-rendu d’un livre que j’ai beaucoup aimé ici : (3/3) Vos livres préférés (hors finance, développement personnel…) ?
Dernière modification par PoliticalAnimal (02/10/2017 13h11)
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12 #6 02/08/2017 19h22
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Je suis actuellement au soleil en mini vacances non prévues (une semaine avec tous les cousins, ça fait du bien que mon fils voit ses cousins ).
Toujours pas le temps d’étudier de nouvelles idées d’investissements ou d’entreprises (j’ai une liste d’intérêts qui s’allonge, s’allonge) ; j’ai en revanche du temps "fragmenté" qui additionné permet de réaliser de petites tâches. Je n’arrive pas à m’isoler plus de 2 heures (ce qui me semble le minimum pour étudier une entreprise) mais je me suis dit tiens, tiens je vais regarder un peu mon historique de vente depuis 5 ans… vais-je me tirer les cheveux ou au contraire me féliciter ?
J’ai passé environ 15 minutes par vente à : retrouver la raison exacte de ma vente, lire ce qui s’est passé sur cette action depuis et synthétiser le tout dans un tableau. 1er constat : j’ai vendu largement plus que ce dont je me souvenais et je suis moins B&H que je le fantasme en fait…
Et pourtant, je n’ai compilé que i) les ventes "totales" (car si je commence avec les allégements, il me faudrait 2 RTT) et ii) les ventes d’au moins 6 mois afin d’avoir un minimum de recul (purement arbitraire et qui semblera sans doute trop court à certains). J’ai tout de même jeté un coup d’œil à mes ventes partielles mais sans tableau synthétique chiffré, je ne voudrais pas conclure trop vite (et la conclusion serait que mes allégements sont en général foireux… au contraire de mes ventes "totales" qui, vous allez le voir, ne sont pas trop dégueues). N’empêche que la majorité de mes ventes partielles concernaient des actions qui ont fait mieux que le reste de mon portif si je les avais gardées (Picanol, Aures, etc.).
Concernant le tableau ci-dessous, j’aurais pu aisément faire le calcul en euros mais j’ai préféré rester dans la monnaie locale pour les actions hors zone euro (USD ou GBP) pour ne pas être pollué par les changements de devises que, franchement, nous maîtrisons encore moins que l’avenir d’une société X. Au moins nous pouvons étudier un certain temps une société… prédire les mouvements des devises…
J’ai bien pris en compte les dividendes bien sûr.
De même, je ne mets pas à dessein les pertes ou gains réalisés au moment de la vente (on retrouve tout sur ma file). De toute façon il y a principalement 2 cas : 1) valorisation largement dépassée (et comme je me fixais des +33 % d’upside minimum eux-même dépassé, on est supérieur à +50 % voire plus) et 2) la galaxie Sears où les pertes furent très importantes (entre -30 % et -50 %)… mais où j’ai bien fait de me couper le tronc puisque les jambes y seraient passées depuis…
A noter que pour Balda, la perte théorique si j’avais gardée l’action est sous-estimée. En effet les énormes dividendes de 2015 et 2016 auraient subi un gros frottement fiscal (action allemande sur PEA) notamment par rapport au reste de mon portif (majoritairement des actions françaises en PEA et américaines en CTO donc avec des frottement fiscaux largement plus faibles).
Cela étant, la flambée de mon portif depuis 6 mois m’arrange bien. Si j’avais réalisé l’exercice il y a 6 mois, il y aurait eu plus de valeurs que “j’aurais dû gardées” (avec toutes les précautions d’usage).
En conclusion, sur 25 ventes totales, 19 des actions vendues ont fait moins bien que mon portif dans le temps écoulé et 6 ont fait mieux ! Plus précisément (car la zone à quelques pourcents est dans la "marge d’erreur" notamment si je tenais compte des frottements fiscaux et des devises), 3 ventes ont vraiment été des erreurs, 14 ventes ont été très bénéfiques et 8 ventes sont dans un "ventre mou".
On notera que pour la galaxie Sears (SHLD, warrant, Sears Canada, Lands’ End, etc.), le ratio de gain par rapport au réinvestissement dans mon portif va de +72 % à +648 % !
En revanche, toutes les ventes inopportunes voire très inopportunes, Oeneo, Besi, Villeroy & Boch, présentent exactement le même profil : ce sont des baggers, et des micro caps performant très bien depuis plusieurs années mais dont j’avais considéré la valorisation nettement dépassée et donc vendue. Du coup, je me demande si pour ce genre de petites capis dont les chiffres d’affaires sont encore faibles (façon de parler), les arbres ne pourraient pas finalement monter jusqu’au ciel… ou en tout cas pousser comme de vigoureux baobabs plus longtemps que je ne l’imaginais.
Besi et VB ont été vendues avec des +350 % ou +200 % mais auraient été des +500 % / +280 % (grosso merdo) si je les avais gardées. Je sais que c’est facile avec le rétroviseur mais dans mes rares ventes "ratées", il y a un schéma systématique.
Du coup, ben j’ai décidé de cesser mes ventes partielles d’Aures Technologies même si je trouve qu’elle est survalorisée actuellement d’au moins 15 % !
Le tableau est ci-dessous mais comme je crois qu’il sera trop petit pour certains, je mets le lien vers l’image en HD : http://hpics.li/b64b78a
Et j’ai oublié une question : Et vous ? quels sont vos retours d’expérience sur vos ventes ?
Dernière modification par PoliticalAnimal (03/08/2017 10h05)
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8 #7 02/10/2017 13h08
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Je commence ce reporting des 9 mois par un mea maxima culpa puisque lors de mon reporting semestriel, je me suis trompé dans ma performance YTD (mais ni la performance totale ni l’annualisée). J’avais écrit : YTD performance de la part à 27,8 % alors que c’était bien sûr 21,8 % (donc ripage entre le 7 et le 1… c’est quand même moins glorieux !).
D’ailleurs, le 107,2 % d’augmentation de la part depuis le début de mon portif (qui était juste) ne s’accordait pas avec le chiffre de mon reporting annuel 2016 :
https://www.investisseurs-heureux.fr/p220504#p220504
Donc c’est bien 21,8 % qui était ma performance YTD au 30 juin 2017. Pan sur le bec !
Quelques achats et quelques ventes. Une nouvelle ligne d’un… constructeur immobilier (pas mon habitude). Une nouvelle ligne en construction (dont je ne parlerai qu’après l’avoir constituée car peu liquide). Mais dans l’ensemble, same old, same old. Le porte-feuille a un peu perdu du terrain au Q3 malgré de nombreuses bonnes nouvelles. Alors pourquoi cette légère baisse ? Eh bien toute la multitude de (petites) augmentations n’ont pas compensé : 1) la baisse continue du dollar et 2) la baisse continue d’Orchestra Premaman. En somme, Q3 a ressemblé à Q2. J’ai précisé plusieurs fois que j’avais des dépenses (significatives) en dollars mais je continue tout de même à reporter en euros. Le fait est que ma performance en $ comparée au S&P500 en $ est bonne en YTD mais comme je la ramène en euros, les gains sont en partie effacés. Je sais, je sais, j’ai aussi été avantagé dans l’autre sens certaines années. Je me demande toutefois si ça a du sens car dans mon cas ayant des dépenses contraintes en $, c’est plus la performance de mes lignes en USD qui compterait. Le seul intérêt de tout rapporter en euros est finalement de pouvoir "comparer" à d’autres portifs. Et puis aussi, il faudrait que je recalcule depuis le début. Résultat : je vais conserver le reporting en euros mais dans mes google sheets, j’ai ajouté la performance de part en $ juste pour moi.
Donc baisse du dollar et… baisse continue d’Orchestra Premaman. C’est bien simple, ce trimestre, le CAC et le S&P étaient baissiers ? KAZI baissait fortement. Le Cac et le S&P montaient (ou autre combinaison) ? KAZI baissait légèrement ou "stagnouillait". D’un côté, c’est bien ce que j’avais écrit dans mon analyse du dossier : ça ne pouvait être qu’un dossier long car le marché ne réagirait qu’après plusieurs trimestres de retour à la normale. D’un autre, je ne peux m’empêcher de penser à toutes les malicieuses, et néanmoins bienveillantes, observations que l’on m’avait faites sur mes glorieuses réussites dans le retail (Coach, Sears, Land’s End, etc.). L’histoire n’est pas finie. Pour l’instant, je garde. Hors de question de renforcer en revanche.
Deux tendances lourdes pour ce trimestre dans mon portif : le pyramidage (le terme est laid tout de même) et les ventes/rachats d’options. Plusieurs des entreprises de mon portif ont annoncé de bons résultats semestriels et l’augmentation de l’action était à mon sens plus faible que l’écart restant entre sa valorisation d’où mes nombreux renforcements. Je suis satisfait de m’être débarrassé du "biais du PRU" (si ! si ! ça existe) qui n’est qu’un orgueil mal déguisé. Orgueil de voir une ligne à +400 % (Besi, Picanol à une époque) alors qu’il vaut mieux avoir +200 % sur le double de la somme investie.
Concernant les options, j’ai prévu un post détaillé ici et/ou sur la file de Miguel. Petit résumé tout de même : les ventes d’options sont assez grisantes (sans doute trop) mais le reporting devient vite fastidieux (car il faut comparer non pas à ce que l’on a gagné mais à ce que l’on aurait gagné si l’on n’avait pas vendu l’option). Pour ce trimestre, j’ai surtout suivi la poche cash de mon compte IB en retirant ce qui venait des dividendes ou du prêt de titres. Et c’est là où c’est grisant, j’ai gagné 2 % de mon portif sur IB en un seul trimestre (donc 8,2 % annualisé) et tout ça en cash ! Mais attention, pour certaines ventes, j’ai en fait gagné moins d’argent que… si je n’avais rien fait (no free lunch). Comme mon portif IB ne représente que 20 % de mon portif total, ça ne se voit pas encore beaucoup sur le total.
1ère leçon (que j’ai apprise à la dur sur Gaia), c’est que pour les ventes, il faut absolument ne pas dépasser les 6 semaines d’échéance. 4 semaines est sans doute mieux même si parfois le CO n’est pas très intéressant à 4 semaines pour certaines valeurs alors qu’à 5 ou 6 semaines d’échéances, on commence à pouvoir engranger pas mal de pépètes par contrat de vente. Pour les smalls et mid caps, les spreads peuvent être énormes et c’est vite fatigant d’arriver à vendre ce que l’on veut. Malgré tout, je pense que les ventes d’options sont un outil très intéressant. Ne serait-ce qu’intellectuellement. Ce qui est certain aussi, c’est qu’alors que je commence à me débarrasser enfin de mes biais sur les achats/ventes d’actions, je sais pertinemment que je suis multi-biaisé sur les options et que je prends un peu trop ça pour de l’argent facile.
J’ai par exemple beaucoup "travaillé" la ligne Bank of America. Je vendais des puts assez loin de la monnaie à des prix où j’aurais trouvé BAC "gratuit" (mais ça permet de gratter vite 200 $ sur un mois pour une ligne importante) tout en vendant des call couverts légèrement hors de la monnaie (toujours avec des échéances de 4 semaines ou moins). Si l’action montait et que les puts vendus perdaient beaucoup de leur valeur, je les rachetais (parfois à seulement 10 % de leur prix !) pour immédiatement revendre des puts à des strikes légèrement plus élevés. Et inversement, si l’action baissait (et si ça "valait le coup") je rachetais mes calls couverts pour en revendre à des strikes plus bas.
Un autre point dont je suis content, ce que sur toutes mes 22 lignes, une seule est en territoire négatif (Orchestra Premaman). Bien entendu, ce qui compte in fine, c’est la performance. Mais je pense que le % de lignes positives dit aussi quelque chose du processus de sélection d’actions. 21 actions sur 22 en territoire positif donc.
Tout s’entend en comptant les dividendes et sans fiscalité. Donc pour le portefeuille géré activement (2 PEAs et 3 CTOs), la valeur de la part a augmenté d’environ +20,3 % YTD vs +12,8 % pour le CAC 40 GR et +12,5 % pour le S&P 500.
Depuis les débuts du portefeuille (déc. 2012) : +104,7 % soit 16,0 % annualisé vs CAC40 GR 77,0 % (12,5 % annualisé) et S&P500 77,9 % (12,7 % annualisé).
VENTES ou ALLÈGEMENTS
- Gévelot : intégralement vendu suite à une bonne nouvelle ! La vente de Gévelot Extrusion a démontré la valeur de l’entreprise https://actu.fr/normandie/offranville_7 … 70840.html
Vendu en moyenne à 213 € le plus vite possible et en bénéficiant des mes connaissances du fixing moins mauvaises qu’il y a quelques années. Cela me fut plusieurs fois bénéfiques pour me glisser entre les gouttes et vendre des actions à bon compte. +50 % en moins d’un an Un cas d’école de somme des parties supérieure à la valeur de l’action. Un catalyseur qui finit par arriver si l’on est patient. Une analyse du dossier très proche de ce qui s’est passé finalement. Sympa. Je n’ai d’autant plus pas hésité que ce qui restait de Gévelot n’était plus que de l’Oil&Gas et que je suis déjà bien chargé dans ce domaine.
- Alstria : alors c’est vrai que cette foncière allemande faisait le job mais en manque de cash, j’ai préféré l’arbitrer pour l’entreprise pour l’entreprise de construction (et de promotion) immobilière dont je parle ci-dessous. Vendu en moyenne à 12,3 €. +90 % avec dividendes. J’avais l’action depuis plus de 5 ans ! C’était l’action la plus ancienne dans mon portif, c’est Picanol qui reprend ce "titre" maintenant.
- Et une vente "forcée" que j’ai évité de peu : GAIA. J’avais vendu des calls couverts (avec une échéance beaucoup trop longue, erreur de débutant, c’était ma seconde vente d’option). L’action a beaucoup augmenté suite à de bons résultats trimestriels mais j’ai préféré racheter mes calls assez chers (en perdant quelques plumes… mais moins que tout le ramage gagné sur les ventes d’options en général). Bien m’en a pris car l’action après mon rachat de call a encore fortement augmenté (et donc le call que j’avais vendu puis racheté).
RENFORCEMENTS
- Agfa Gevaert : Gros renforcement dans le creux. Renforcement très opportun vu l’augmentation d’Agfa depuis ! J’ai trouvé que l’on a écrit pas mal de demi-vérités sur Agfa et je n’ai pas eu le temps d’apporter ma pierre sur la file Agfa ce trimestre mais j’ai quasiment fini un long post sur cette valeur (que j’avais commencé pour moi-même pour savoir s’il était judicieux de renforcer). Je pense arriver à le poster cette semaine. Agfa devient donc l’une des mes plus grosses convictions.
- Encres Dubuit
De nouveau quelques petits renforcements (mon "PRU de départ" qui était d’au moins +30 % n’est plus que de +10 %) et je pense que l’on sous-estime le changement de direction actuelle : le site a changé, l’entreprise est beaucoup plus visible dans les salons, il y a une dynamique forte, qui, sur des small caps à très petit CA peut faire vite la différence sachant que leurs produits sont bons.
- Precia, Picanol, Tessi, Financière de l’Odet
Pour toutes ses valeurs, légers renforcements grâce aux fameux ordres épuisettes que je n’utilisais pas assez. Certains avaient plusieurs mois voire trimestres (et donc j’imagine j’étais 1er dans le CO) alors quand Precia est très brièvement retombée sous les 200 €, ben j’ai ramassé pas mal d’actions et idem pour Picano tombée brièvement sous les 100 €. En fait, pour de nombreuses valeurs je suis arrivé à 4 salaires nets investis ce qui reste mon "seuil psychologique" et cela "à bon compte" à l’aide de vieux ordres épuisettes.
ACHATS
Pas mal d’achats pour un seul trimestre finalement.
- ABBEY Plc PEA-compatible ! Là encore, j’ai prévu un post détaillé (dites donc j’en promets des posts ) car j’ai analysé longuement cette valeur. Comme je suis en dehors de ma zone de confort (je me sens bien, et mon historique commence à le prouver, dans l’analyse des small caps industrielles ou technologiques mais je n’ai aucun début de commencement d’avantage ou d’expertise dans l’immobilier), les retours de la communauté seront appréciés. J’ai acheté autour de 14,5 € mais avec la stamp duty et des frais de courtage importants (les 2 ajoutés ça fait mal), mon PRU est plus élevé.
Donc rapidement avant l’ouverture de la file Abbey Plc https://markets.ft.com/data/equities/te … ?s=DOY:ISE
Abbey PLC est une holding irlandaise qui fait essentiellement de la construction immobilière mais aussi de la location d’engins de chantier et un peu de location. Je pense comprendre pourquoi la valeur est tant décotée. On a une décote de holding, une décote multi-pays (les analystes sont souvent spécialisés dans l’immo d’un seul pays), une décote de small cap illiquide et une décote de contrôle majoritaire. J’y vois plutôt des bons côtés.
Abbey est donc un petit constructeur totalement sous les radars. Environ deux tiers de son activité est au Royaume Uni, un tiers en Irlande et un petit bout de constructions qui commencent en République Tchèque. La famille Gallagher détient 74% de la holding or la famille Gallagher est très orienté long terme, risk-adversed (l’une des rares entreprises de promotions immo a avoir senti la crise immo en Irlande et diminué la voilure au bon moment !). Les minoritaires sont bien traitées historiquement. Un bilan en béton armé : aucune dette, environ 1/3 de la market cap en cash (!), un P/B tangible à 1,1. Niveau flux et opérations : une marge opérationnelle toujours au-dessus de 15 % ces 10 dernières années (sauf une fois) un FCY yield de quasiment 13 % ! Décoté en flux et en actifs donc. Bien évidemment, il y a des questions sur la promotion immobilière au UK mais Abbey est moins exposé que ses pairs au programme Help To Buy. J’adore aussi la sobriété de leurs rapports annuels, la qualité de leurs prévisions (je me suis amusé à relire toutes leurs forecasts des 8 dernières années et c’était très près de ce qui s’est passé).
- CITI Oui la grande banque américaine. Je suis pourtant déjà bien chargé dans le secteur financier. Un seul salaire net d’investi. Mais CITI reste, selon moi, l’une des rares banques américaines encore décotée gardant sa "mauvaise image" de la crise. Le potentiel d’augmentation du dividende est important aussi : Citi n’avait pas bien passé les derniers stress tests.
- ABC Arbitrage Eh oui un rachat ! J’ai eu l’action plusieurs fois en portif depuis 10 ans. Quand elle tombée en-dessous de 6 €, j’ai fait tourner mon outil de valorisation perso et je l’ai trouvée plus décotée que je ne le pensais alors que j’avais déjà l’idée d’en acheter comme "hedge à la probable-future-annoncée-depuis-3-ans-déjà hausse de la volatilité". Dès lors, je l’ai achetée juste parce que je la trouve décotée : évidemment si la volatilité augmentait à nouveau, ça serait carton plein.
- Amundi ETF FSE EPRA Eh oui mon 1er ETF PEA-compatible… foncières cotées. On sent que la thématique immobilière m’a un peu travaillé ce trimestre. Un peu par manque d’idées il faut l’avouer (ce qui n’est pas une bonne raison) mais aussi pour revenir à mes objectifs déjà quinquennaux (et pas du tout remplis) d’allocation d’actifs avec une part d’immobiliers. Pour cet ETF, j’ai fait très simple : pour la 1ère fois je fais des achats sans réfléchir. J’ai mis une alerte e-mail tous les trimestres pour aller prendre 1/4 de salaire net de cet ETF et basta ya! Vous trouverez une discussion ancienne de déjà 4 ans (!) sur ces trackers sur la fameuse file de Nikki : https://www.investisseurs-heureux.fr/p60091#p60091
PORTEFEUILLE ACTUEL par ordre décroissant de valorisation au 30/09/2017 + le montant investi entre parenthèses puis une fourchette de valorisation ; une grande partie des valorisations ont été mises à jour ce week-end :
* Berkshire Hathaway (4 salaires nets). No comment. J’achète dans des "creux" (forcément pifométriques). Pour l’instant la seule valeur où je me vois investir plus de 4 salaires nets. Fourchette : 175 $ - 180 $
* Bank of America (3 salaires nets). Légère hausse de la valo : fourchette 28$-30$ + dividendes vraiment sympatoches. Pour ce trimestre a été ma "ligne de travail" de ventes d’options. Mais j’ai vendu des options aussi sur Citi, Gaia, Seritage, Vereit (des puts hors de la monnaie mais jamais atteints), etc.
* Aures Technologies (3 salaires nets). Je valorise entre 26 € - 28 €. Mais je laisse courir les gains.
* GAIA (3 salaires nets) découvert sur Corner of Berkshire. La valeur a continué à s’envoler : +39 % YTD mais j’ai perdu une partie de cette hausse à racheter un call couvert. Il n’y a pas meilleure introduction que de lire la passionnante file de Corner of Berkshire sur le sujet. Avec l’augmentation forte de l’action et malgré les bons résultats, GAIA a changé de catégorie : nous sommes passés en un an d’une entreprise très décotée sur actifs tangibles (notamment cash !) et donc "peu risquée" à une entreprise légèrement décotée mais de croissance rentable (masquée par les Capex d’invests) donc "plus risquée". Mais je conserve car le plan se déroule pour l’instant mieux (c’est tellement rare dans la com fi !) que les annonces du management d’il y a un an.
On retrouvera d’ailleurs sur la file de CoFB la prose d’un ancien contributeur de forums francophones… GAIA - Gaiam Inc.
* Tessi (4 salaires nets). Beaucoup renforcé. Action qui a monté et ma fourchette de valo : aussi 210 € - 225 €
* Encres Dubuit (3,5 salaires nets). Une nano cap pour laquelle j’avais créé une file ici : https://www.investisseurs-heureux.fr/t11924
J’ai renforcé et l’action augmente très forte (mais sur des petits volumes). Fourchette de valo stable : entre 7 € et 8 €.
* Financière de l’Odet (3,5 salaires nets) Le réveil de la belle endormie continue : +30 % YTD ! Bien sûr grâce aux transports de carburants pétroliers qui a augmenté mais pas seulement : le commerce repart bien en Afrique et les entreprises de la galaxie Bolloré possèdent une grosse logistique qui bénéficie du fret de tous les types de matières premières (pas seulement pétrolières). Belle valeur en fonds de portefeuille qui est maintenant bien ancrée en territoire positif. Fourchette de valo inchangée : 1300 - 1500 €
* Picanol (2 salaires net). Renforcé sous 100 €. Valorisation en légère hausse : 110 € - 120 €
* Precia (3,5 salaires nets). Une année fantastique pour Precia. Les petites acquisitions ont encore continué en Q3 : vu leur historique de réussite d’acquisitions, je pense que cela créera de la valeur, du levier opérationnel et de l’effet d’échelle. Valo inchangée ~ 220 € - 230 €
* Agfa Gevaert (3,5 salaires nets). Gros renforcement autour de 3,7 € après l’annonce des résultats qui avaient déçu le marché (à tort selon moi : tout avait déjà été annoncé pourtant !). Valo en légère baisse tout de même ~ 5,5 € - 6,5 €.
* AIG (3 salaires nets) La valeur que j’ai le moins étudiée dernièrement. Je ne me souviens même plus quand j’ai lu un rapport trimestriel. Du coup, je ne sais plus trop ce que je dois faire. Dans ma to-do-list (chargée) des décisions à prendre. Mon ancienne valo était autour de 75 $ mais je n’ai pas revalorisé depuis donc je ne sais pas trop ce que ça vaut…
* Graines Voltz (2 salaires nets). Chaque mois ça augmente, nous en sommes à +74 % YTD ! Ma valorisation est assez conservatrice (il y a une file dédiée avec un superbe travail de FranckInvestor) et donne "seulement" entre 25 € et 30 €.
* PSB Industries (2 salaires nets). Cas intéressant. J’allais vendre pour faire une "bascule" sur Recticel (même domaine, entreprise belge que je trouvais encore plus décotée) mais cette annonce AMF m’a fait changer d’avis : http://www.amf-france.org/technique/mul … 17DD509756
J’ai peut-être tort car je ne connais pas les dessous de cette opération qui n’ont peut-être rien à voir avec une conviction forte d’un insider. Solide même si pas sexy. Valo ~ 63 € - 66 €
* Orchestra Premaman (3,5 salaires nets). Un renforcement au mauvais moment. Une chute perpétuelle même lorsque des bonnes nouvelles sont faites. Bon il faut bien que nous ayons chacun notre croix et puis c’est ma seule valeur négative, ça me rappelle l’humilité comme on dit… Fourchette de valo inchangée pourtant : entre 14 € et 18 € mais, et c’est un gros mais, avec un minimum d’un an et demi je pense d’attente.
* Seritage Growth (2 salaires nets). Revenu en territoire positif (même en euros) suite à son augmentation de Q3. La bascule vers des proprios non-SEARS est lente mais continue. Il faut être patient et croiser les doigts jusqu’à 2019.
* Abbey Plc (2 salaires net). Le constructeur immobilier irlandais (mais surtout actif au UK) dont j’ai parlé ci-dessus. Valo autour de 28 € (oui je sais ça paraît un peu exagéré…). Évidemment il faudra des catalyseurs pour "libérer" cette valeur vu toutes les raisons objectives de la décote (de holding, d’illiquidité, de small caps, de trop diversifié, etc.).
* Laurent-Perrier (1,5 salaire net). J’aime avoir acheté cette valeur dont la moat n’est pas à démontrer. AU Q3 augmentation significative sans nouvelle pourtant. Et surtout une jolie nouvelle par courrier : les actionnaires ont le droit à de (substantielles) réductions sur l’achat de champagnes du groupe Laurent-Perrier
* CRCAM Normandie Seine (1 salaire net). Pour attendre un hypothétique rachat.
* ABC Arbitrage (1 salaire net). Comme expliqué ci-dessus. Je n’exclus pas de renforcer. Valo entre 6,7 € et 7€.
* Amundi ETF ETF FSE EPRA (0,5 salaire net)
Et une ligne européenne (PEA) en construction dont je parlerai bientôt.
Parrain pédago pour Bourso, Binck et Bourse Directe. Meduse Paris :)
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6 #8 09/10/2017 12h43
- PoliticalAnimal
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Un post, non pour parler de la performance du portefeuille (encore qu’en seulement 15 jours, il a plus qu’effacé les petites pertes du 3ème trimestre grâce à AIG, Gaia, BAC et… Agfa qui ont flambé en 10 jours) mais pour détailler un peu plus l’allocation. Un témoignage donc.
Mon "sizing" maximum de 4 salaires nets avec des paliers de 1 salaire net lié à chaque fois à un ratio "risque/bénéfice" estimé (sizing que j’applique depuis quasiment deux ans) m’a conféré deux avantages par rapport à des biais classiques : 1) éviter les "all-ins" ou quasi "all-ins" tout en 2) maximisant les gains sur les meilleurs ratios.
Je n’aime pas le mot "conviction" (d’ailleurs je ne l’utilise jamais) alors disons que sur les entreprises que je trouvais le plus décoté depuis 5 ans (un tiers de mes valeurs je dirais), je nommerais :
* Picanol : amplement expliquée sur ma file et sur la file Picanol. J’ai été l’un des premiers à en parler (avec pvbe) de façon détaillée. Je n’avais pas de stratégie d’allocation à l’époque donc… je n’ai pas maximisé les "gains" alors que j’écrivais clairement que le ratio était excellent. Sur mes 1ers achats, je suis à quasiment +450 % de mon PRU même si actuellement je suis autour de +200 %.
* Besi : même combat que Picanol. J’ai été l’un des 1ers à évoquer cette belle small cap. J’ai fait +310 % mais sizing inadéquat car à l’époque, si j’avais enfin réussi à me créer une stratégie de valorisation qui tenait (à peu près) la route, je n’avais jamais réfléchi de façon sérieuse à l’allocation ! Encore une fois, l’absence de stratégie d’allocations à l’époque m’a clairement empêché de gagner "plus" en allouant plus d’argent. Pourtant, j’en parlais avec enthousiasme.
* Villeroy et Boch : rebelote…
* Bank of America : détaillé sur ma file les raisons de mon optimisme sur la valeur et… du sizing important… puisque je venais de mettre en place ma ligne de conduite par palier de salaire net. Et bingo : alors qu’en % c’est moins glorieux que Besi, j’ai gagné autant d’argent que Besi…
* Encres Dubuit dont j’ai ouvert la file : Nouveau venu : par où commencer ? Sizing qui commence à être important (et payant) même si l’histoire reste encore à écrire sur cette valeur.
* Tessi : j’ai fortement renforcé dès que ça baissait parce que l’un des meilleurs ratios bénéfice/risque de ma liste donc avec mes +25 % actuel sur PRU, cela représente déjà un salaire net de gagné en peu de temps même si, je pense, l’histoire n’est aussi à qu’à ses débuts. En revanche, je n’irai pas plus haut que la règle que je me suis fixée…
* Orchestra Premaman : la chute continue de l’action aurait pu me tenter à "renforcer" mais j’avais déjà atteint le sizing maximal que je m’étais fixé par rapport au ratio "bénéf/risque"… bien m’en a pris puisque l’action a encore beaucoup baissé par rapport au moment où j’ai été tenté de renforcer.
Alors certes, le fait de "capper" à 4 salaires nets a pu m’empêcher de réaliser des "prouesses" sur Aurès ou Gaia ou Agfa (lors de l’OPA) ou BAC, etc. mais cela m’a permis aussi d’éviter de boire le bouillon sur ma seule action en négatif depuis 2 ans qu’est Orchestra (une seule pas mal )
De plus, le fait de me forcer à associer un montant à un ratio de risque/bénéfice m’a permis d’augmenter les gains sur Aurès, Gaia ou BAC (là où avant j’aurais mis au hasard 2 salaires nets partout). La clé, c’est vraiment ça : OK sur la valorisation j’ai progressé mais il faut y associer une probabilité de réussite (et/ou le temps pour y parvenir et/ou les risques intrinsèques si nanocap, marché réduit, etc.). Et ce sont deux choses assez différentes. Je préfère en effet ne pas trop mettre de "décote" dans mes valorisations quitte en revanche à considérer une probabilité de réussite plus faible et donc un sizing plus faible pour certaines valeurs même si "l’upside" par rapport à la valorisation est pourtant parmi les meilleurs…
C’était donc la minute "réflexion sur l’allocation dans un portefeuille" et les gains que cela apporte après environ 2 ans de mise en place
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1 26 #9 29/12/2017 23h19
- PoliticalAnimal
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Réalisons le bilan de l’année. Je prends ce soir 29/12 comme fin de l’année (je sais que l’année boursière finit en fait plus tôt mais j’ai toujours pris la fin de l’année).
BILAN 2017
Comme toujours, tout s’entend dividendes inclus.
- Performance de la part 2017 : +22,2 %. CAC40 GR : 12,9 %, S&P 500 : 19,5 % (mais 16,9 % en euro constant).
- Performance de la part depuis le début (déc. 2012) : +108,0 % soit 15,5 % annualisé. CAC 40 GR : 76,9 % soit 11,9 % annualisé, S&P 500 : 88,9 % soit 13,3 % annualisé.
L’écart s’accélère avec les indices . Cela étant, en marché bullish, mon style d’investissement est sans doute avantagé. Ne boudons tout de même pas notre plaisir. De plus, ma poche de cash s’agrandit et représente environ 12 % à fin d’année donc j’ai un petit "matelas" avec une "watchlist" et je suis prêt à dégainer en cas de baisse des marchés… que tout le monde attend (espère ?). Je ne ferai aucune prétérition en prétendant ne pas faire de prévisions tout en en faisant : je ne sais absolument rien de plus que le marché sur 2018. En revanche, je compte être encore plus rigoureux en 2018 quant à mon process (cf. ma grosse erreur mais aussi mes progrès ci-dessous) même si cela doit augmenter ma poche de cash. En résumé, je ne vise pas un investissement à 100 % (sur ma poche dédiée actions) mais uniquement à respecter mes valorisations.
Revenons sur 2017 : grande nouveauté cette année depuis plus de 5 ans pourtant, c’est la première fois que les CTO font mieux que les PEA… et ce malgré la baisse du dollar sur l’année ! Ouf, la diversification sert enfin à quelque chose. C’est finalement assez logique lorsque l’on regarde les 4 plus grosses lignes de mes CTO pendant l’année 2017 : GAIA avec +43,4 %, Bank of America avec +36,1 % et Berkshire Hathaway avec +21,6 %. Dans mes 4 plus grosses lignes, seul AIG a mal performé avec -7,5 %. J’ai d’ailleurs allégé ma ligne BAC en toute fin d’année puis immédiatement vendu des puts (à un strike inférieur au prix de ma vente) pour "compléter à nouveau" ma ligne si l’action baisse tout en étant payé en "attendant".
Toujours sur BAC, c’est devenu un… bagger de mon portif (au moins le douzième depuis 5 ans), oui oui une big cap très suivie et mal-aimée à une époque est devenue un bagger en seulement un an et demi ! Un peu comme Microsoft autour de 2014 cela étant. Pour rappel, j’ai acheté mes BAC suite à la vente de mes Sears Holding autour de 14 $… qui est actuellement à 3,6 $. En 20 mois, grâce à ce bras coupé sur Sears Holding, j’ai doublé l’argent investi ce qui est 8 fois mieux que si j’avais conservé du Sears. 8 fois mieux
Et puis sur l’un de mes CTO (chez IB), j’ai inauguré les options sur le 2ème semestre ce qui a ajouté (sur cette partie du portif) une performance de… +2,9 points. C’est largement plus que ce que je pensais en me lançant dans les options (en 6 mois seulement, je n’ai pas annualisé les 2,9 %). Cela représente quasiment un gain de 1 point absolu sur la performance de l’ensemble de mon portif actions. Attention toutefois, ce n’est pas reproductible et les conditions du marché se prêtaient particulièrement bien à la vente de puts et de calls couverts.
ERREURS
Commençons par THE mistake : Orchestra Premaman. L’erreur n’est pas tant de s’être trompé sur une valeur (qui a réalisé un sacré gadin dans l’année) que d’avoir investi en ne respectant pas ses propres critères.
Les détails de mes critères-clés sont largement détaillés dans ma file mais comme elle commence à être longue, ça ne fait pas de mal de rappeler ceux que je considère comme cruciaux : dette LT / FCF < 3,5 (oui c’est plus "dur" que de prendre l’EBITDA mais je préfère), intérêts d’emprunts annuels / EBIT < 36 %, moyenne sur 5 ans de (FCF / C.A.) > 4 %. Aucun de ces critères ne sont reliés à la valorisation de l’entreprise mais à sa solidité financière et à sa capacité à "cracher du pognon" par unité vendue.
Ensuite si ces critères sont OK (ce sont les principaux, j’en ai quasiment une dizaine mais disons que c’est la "sainte Trinité" dans ma méthode) => on évalue. Et seulement à ce moment là. Je les appelle les "3 critères de sécurité". Alors oui, dans ma méthode de valorisation (une fois que les critères précités sont validés), il y a ensuite 4 façons de valoriser dont je fais une moyenne géométrique (là encore j’en ai longuement parlé avant). Et dans ces méthodes de valorisation, il y en a une à partir de l’EBITDA (soit grosso modo l’EBE pour une boîte française voire le P.S. en fin de post) et une autre par les comparables. Sur ces 2 façons de valoriser, Orchestra Premaman me semblait très décotée début 2016. Les 2 autres méthodes sont fortement axées sur le FCF yield (en prenant la valeur de l’entreprise). Or Orchestra Premaman ne respectait aucun des 3 critères de la "Sainte Trinité" ! C’est donc bien là qu’était l’erreur.
Je n’avais même pas besoin de me poser des questions sur le management, juste de respecter mes critères habituels. On pourrait se dire : désormais plus jamais cette erreur ! Hum je me connais, je n’y arriverai pas (sinon je n’aurais pas investi dans GAIA qui est quasiment un bagger) donc autant se fixer un objectif atteignable. En revanche, je peux me forcer à ne jamais mettre plus de 1,5 salaires nets dans des entreprises qui me semblent très décotées mais dont les 3 critères de sécurité ne sont pas respectés. Soit le nouveau processus : je brûle d’investir dans une valeur car elle me semble extrêmement décotée mais elle ne respecte pas les critères de sécurité => why not mais => allocation max de 1,5 salaires. Je suis à peu près sûr de pouvoir respecter cette règle. Pour rappel, j’avais mis 4 salaires nets dans Orchestra…
PROGRÈS
Deux "progrès" principaux je trouve en 2017 : rigueur sur les ventes et initiation aux options.
Concernant les ventes, je suis beaucoup mieux le process : si cours au-dessus de ma valo (mise à jour bien sûr) de 20/25 % alors revente. Et les rares fois où je ne l’ai pas fait, je m’étais astreint à rédiger les raisons. C’est donc pour cela que j’ai revendu l’intégralité de Aures Technologies, PSB Industries et Viel & Compagnie (qui avait grimpé d’un coup en début d’année 2017).
D’autre part, je suis ravi d’avoir baigné un pied dans le monde des options. Pour des détails sur une série de ventes et rachats de puts ou de calls couverts, voir par exemple ce post où je précise tous mes trades : (25/25) Vente d’options PUT pour améliorer le rendement d’un portefeuille…
J’ai continué sur la même "voie" en décembre i.e. des ventes de puts sur des valeurs qui m’intéressent (avec rachats le cas échéant si la valeur avait augmenté significativement) et des ventes de calls couverts sur des valeurs que je trouve bien valorisées (mais pour l’instant toujours "out of the money"). Idem avec rachats le cas échéant si la valeur avait baissé (ou stagné mais que la valeur temps baissait).
Attention pour les débutants : la vente de calls couverts est relativement peu risquée (le risque est "juste" un manque à gagner en cas de grosse hausse du cours). En revanche, la vente de calls non couverts (ou "naked") peut être extrêmement coûteuse.
Quant au risque "maximal" concernant la vente de puts, c’est qu’en cas de grosse baisse des marchés, on se retrouve à avoir "surpayer" un certain nombre de lignes. Mais si ce sont des entreprises solides que l’on voulait obtenir de toute façon, il ne s’agit "que" d’un achat à un "PRU pas parfait" mais pas d’une catastrophe. Je déconseille fortement toutefois des ventes de puts sur des valeurs "juste pour voir" : il faut vendre des puts sur des valeurs que l’on a autant étudiées que si on les achetait au prix du marché. Et pas vendre des puts pour "se faire un peu d’argent en attendant que les marchés baissent" ou pire "pour passer le temps"
VENTES
- Aures Technologies : j’ai tout vendu entre 34 et 38 € avec un PVU de 35,9 € et un gain de +84 %. Comme expliqué, j’ai appliqué mon process. Je n’exclus pas de revenir si l’action repasse en dessous de ma valorisation.
On se souvient que dans l’année j’ai aussi vendu mes CRCAM, PSB Industries, Viel & Compagnie, etc. etc.
RENFORCEMENTS
(je ne parle ici des renforcements "significatifs" soit au moins 1/3 de ligne, pas des petites retouches qu’il m’arrive d’effectuer soit par ennui soit par baisse curieuse d’une valeur et qui n’ont aucun intérêt à être détaillées)
Mon plus gros renforcement au cours de 2017 est Encres Dubuit. L’arrivée d’un nouveau directeur des ventes très dynamique et d’une nouvelle gamme de produits vont accélérer la croissance d’après moi. Les fondamentaux et les ratios restent excellents mais là je fais aussi un petit "pari" sur la croissance (dans mon renforcement mais pas dans ma valorisation dans laquelle j’ai injecté très peu de croissance). Cela est d’autant plus vrai qu’Encres Dubuit ne va maintenant plus communiquer que semestriellement (et non plus trimestriellement) : nous avons donc un trou plus important qu’à l’habitude entre l’annonce d’éventuels bons résultats. Pour l’instant, le marché est un peu aveugle sur Encres Dubuit (même si l’action a bien performé en 2017) et je pense qu’il y aura des bonnes surprises. J’ai renforcé largement à la hausse en tout cas.
Renforcement important et en plusieurs étapes sur Tessi. Une belle valeur de croissance avec une petite mais intelligente acquisition.
Renforcement significatif aussi sur Picanol. Pour des raisons que j’ignore, de nombreuses small et mid caps belges ont vu leur cours fondre mi-décembre. Picanol à moins de 90 €, c’était trop tentant ! J’avais de nouveau une marge de sécurité de 20 % (pour une entreprise que je trouve particulièrement solide) alors que quelques mois plutôt en automne, Picanol était "à sa valeur" d’après moi.
ACHATS
Eh bien surtout ma nouvelle valeur : Payton Planar Magnetics cotée en Belgique mais non PEA-able car c’est en fait une small cap israélienne. J’en parlerai plus longuement dans une file ad hoc. Pour moi, une rareté : une entreprise décotée, rentable et riche en cash… de haute technologie ! Habituellement, ce sont plutôt des entreprises dans des secteurs considérés comme matures (automobile, métiers à tisser comme Picanol, énergie, etc.) qui ont ce genre de profil. Mon PRU est supérieur au cours actuel. Je compte renforcer car je n’ai pas atteint mon allocation-cible. Mais la liquidité faible et le fixing n’aident pas à renforcer sans trop faire monter le cours…
J’ai aussi acheté dans le trimestre (mais déjà mentionné dans les files correspondantes) : Crest Nicholson et Abbey Plc.
PORTIF
Par ordre décroissant de valorisation au 29/12/2017 (% du portif actions) + le montant investi entre parenthèses + la valorisation mise à jour en fin de résumé.
- Berkshire Hathaway 11 % (4 salaires nets). No comment. Fourchette de valo : 180 $ - 185 $.
- Tessi 9,9 % (4 salaires nets). Fourchette : 212 € - 230 €
- Encres Dubuit 8,7 % (4 salaires nets). Comme expliqué, j’ai largement renforcé à la hausse. Sur l’année, Encres Dubuit a réalisé un excellent cru avec +35 % mais je suis à moins que ça puisque renforcement à la hausse. Je pense que dans un an, les annonces seront bonnes et que ce n’est que le début pour Encres Dubuit. En effet, le renouvellement de la force de vente (plusieurs remplacements de cadres), de la gamme produits et l’augmentation de la visibilité dans les salons dédiés aux encres et pâtes de sérigraphie sont impressionnants. Pour une nano cap avec un faible CA, une telle nouvelle "impulsion" devrait se retrouver dans les chiffres si ce n’est pas dans les prochains résultats semestriels au moins dans ceux d’après. Au pire, j’ai en portif une valeur très solide avec un bilan en béton. Fourchette : 7 € - 7,3 €
- Financière de l’Odet 8,5 % (3,25 salaires nets). Quelle belle année 2017 ! +37 % sur l’année tout à fait justifié car les fondamentaux sont bons. Plus je connais "l’empire" Bolloré, plus je pense qu’ils sont au bon endroit pour le futur (infrastructures en Afrique de plus en plus rentables dans des zones de fortes croissances délaissées par les marchés, agilité, etc.). En plus avec Odet on a Bolloré avec une décote de "complexité/prix de l’action haut". Je n’ai pas assez renforcé à mon goût. Fourchette : 1 350 - 1 550 €.
- GAIA 8,3 % (3 salaires nets). La valorisation est complexe maintenant qu’il s’agit d’une valeur de croissance et non plus d’un achat sur "le bilan". En novembre, j’ai vendu des calls couverts 15JUNE18 15.0 à 0,55 $ pièce (calls sur l’ensemble de ma ligne)… belle somme sur mon compte IB pour de la simple vente de calls. Depuis, l’action a baissé et le temps a passé, je pourrais racheter mes calls en ayant gagné déjà un gros tiers de la somme encaissée mais je laisse encore "courir".
- Picanol 8,1 % (2,25 salaires nets). Très belle année pour l’entreprise et donc augmentation logique de la valorisation. Le parcours en bourse reflète moins bien l’excellente année je trouve… +19,5 % tout de même. Fourchette : 110 € - 120 €
- Precia 8,0 % (3,5 salaires nets). Precia a fait du Precia encore une fois : de (très) nombreuses petites voire "mini" acquisitions pour se renforcer peu à peu par croissance externe. Je trouve qu’ils maîtrisent parfaitement leur stratégie. Cela étant, c’est un peu l’inverse de Picanol : certes une bonne année (mais pas excellente) sur le plan opérationnel alors que l’année boursière est absolument magnifique : +34 % ! Fourchette : 240 € - 250 €.
- Agfa-Gevaert 7,5 % (4 salaires nets). Ouf je finis l’année positive (+2 % ) sur Agfa… grâce à un renforcement dans les creux. Comme expliqué, j’ai déjà gagné beaucoup d’argent sur un A/R en 2015-2016 sur Agfa et je continue à penser que la valeur est très largement décotée avec un beau matelas de sécurité bilantielle (sauf le hors bilan des pensions surestimé à mon avis). 2018 devrait être une année "catalyseur". Il est très rare que je m’avance sur un "timing" de catalyseur car même lorsque mes (assez nombreuses tout de même ) estimations se sont réalisées, je ne pouvais prévoir ni le moment ni le type de catalyseur (une OPA, une sortie de la cote, une annonce de dividende exceptionnel, etc.). Toutefois, pour plusieurs raisons dont j’ai parlé sur la file Agfa et qu’il serait trop long de reprendre (en résumé que le PDG a enfin parlé d’avancer dans la scission Agfa Healthcare IT et reste d’Agfa), je me mouille pour Agfa sur 2018. Ou disons autrement : si cela n’arrive pas en 2018, je revendrai en fin d’année. Encres Dubuit et Agfa sont les deux valeurs qui, à mon sens, n’ont pas encore montré tout leur potentiel en 2017 et qui apparaîtra peut-être en… 2018.
- AIG 6,8 % (2,5 salaires nets). J’ai arbitré une partie de ma ligne vers des warrants AIG TARP. J’utilise aussi beaucoup de vente de calls couverts sur cette ligne. Année maussade pour AIG en 2017. Let’s see pour 2018
- Payton Planar Magnetics 5,8 % (2,5 salaires nets). Ma nouvelle ligne de fin d’année. Je ne sais pas quand Mr. Market se rendra compte qu’il y a une valeur high tech décotée mais je peux attendre avec les 4,5 % de dividendes extrêmement bien couverts par le FCF ! (quoique malheureusement pas mal taxés mais c’est une autre histoire). Attention ma fourchette de valo est en $ car les comptes sont en USD même si elle est cotée en euro. De plus, Payton est très sensible au dollar (un dollar fort est excellent pour Payton pour au moins 3 raisons que je détaillerai dans la file… et à l’inverse pour un dollar faible). Fourchette : 5,6 $ - 6 $.
- Graines Voltz 5,6 % (2 salaires nets). No comment malgré une année faramineuse : +75 % !
- BAC 5,2 % (2 salaires nets). J’ai réalisé toute une série de ventes/rachats de puts out of the money pour "récupérer" 1 voire 1,5 salaires nets de Bank of America. Mais je n’ai jamais été exercé car grosso modo l’action n’a fait que monter même dans le dernier trimestre (celui où j’ai lâché une partie de ma ligne). Très belle année pour BAC.
- Crest Nicholson 4,8 % (2 salaires nets). Double objectif : avoir de nouveau du GBP en porte-feuille et un peu plus d’immobilier. J’ai bénéficié d’un bon "timing" (grosse baisse suite au "trading update" réalisé par la direction. Le Brexit et les prix de l’immo britanniques jettent une ombre sur leurs perspectives). Je suis déjà à +10 % en seulement 1 mois sur cette ligne. A mon cours d’achat, rendement de 6,2 %. J’avais détaillé en direct mes avis et prises de position sur Crest ici : Crest Nicholson Holdings PLC : constructeur résidentiel au UK . Fourchette de valo assez élevée (je tiens compte du risque sur l’immo britannique qui écarte la fourchette) : 6,8 £ - 7,8 £.
- Seritage Growth Properties 4,3 % (2 salaires nets). Légèrement baissé à cause de Sears mais a finalement bien résisté sur l’année. D’autant qu’entre les dividendes et mes ventes de calls couverts / rachats successifs (très faciles comme elle baissait lentement), j’ai quasiment couvert la baisse du titre.
- ABC Arbitrage 4,0 % (2 salaires nets). Mon "hedge" anti-volatilité. Je pense renforcer en 2018 mais je veux revoir ma valorisation. Fourchette encore incertaine.
- Laurent Perrier 3,3 % (1,5 salaires nets). Surprenante bonne année boursière pour cette valeur du champagne malgré des résultats en demi-teinte si on fait le bilan. +17 % sur l’année. Fourchette : 70 € - 75 €.
- Abbey Plc 2,8 % (1,5 salaires nets). Il s’agit actuellement, d’après mon modèle de valorisation, de mon action la plus décotée. Et pourtant ma ligne est encore peu significative. En effet, je veux d’abord mettre au clair avec Binck ce que je considère une erreur de leur part (et pour l’instant ils ont été très réactifs, j’attends juste le dénouement) : il n’y a normalement pas de stamp duty (taxation irlandaise) sur cette action. Or la stamp duty irlandaise est de 1 % ! Voir les détails sur la file que j’avais ouverte ici : Abbey Plc : un constructeur irlandais de maisons décoté et sans dettes . Fourchette : 26 € - 30 €.
- Orchestra Premaman 2,5 % (4 salaires nets). Eh oui si bas dans la liste malgré 4 salaires investis. L’une des raisons pour lesquelles je vais d’ailleurs conserver la ligne en 2018 : "le plus dur est passé" comme on dit. Même si la ligne va à zéro désormais, l’impact sera minime sur mon portif, c’est la beauté de la diversification. Et puis, ce n’est pas comme en 2016 (lors de ma vente de Sears par exemple) où je manquais de cash et que j’avais encore de nombreuses idées, là j’ai déjà un matelas de cash très confortable sur les 2 PEAs et je ne vois donc aucune raison "pratique" de vendre (cela ne s’applique qu’à ma situation bien sûr). Honnêtement, ce sont les raisons principales pour lesquelles je conserve. Après, oui, en second point, je pense qu’une entreprise avec une marque forte capitalisant une minuscule fraction de son chiffre d’affaires, c’est improbable ! Même si vu l’endettement, et comme détaillé ci-dessus, je n’aurais jamais dû prendre une position aussi grosse puisqu’à l’encontre de mes… propres critères ! Est-ce que je me ridiculise à donner ma fourchette de valo ? Allez faisons le tout de même Fourchette : 8 € - 12 €.
- Warrant AIG 1,7 % (1 salaire net). Plus risqué que l’action bien sûr mais permet d’avoir du "levier gratuitement". Très content de l’avoir en portif. Curiosité amusante, mon "PRU" est à pile 20 $.
- Et puis je ne détaille pas les "miettes" restantes mais : le tracker Amundi ETF FSE EPRA pour 1,6 % du portif (je continue à le renforcer quadrimestriellement), Vereit pour 1,5 % car je veux un peu plus d’immo et les obligations Sears 2019 pour 1,1%.
Aparté
Une lettre de Vernimmen expliquait de façon très intéressante pourquoi l’EBE s’était développé majoritairement en France et dans quelques autres pays (Portugal, etc.) alors que l’EBITDA était de loin le plus courant même dans des pays aussi variés que les USA, l’Inde ou le Brésil etc. La raison principale (historique) était très logique comme souvent (sauf que souvent nous n’avons pas l’historique alors on trouve cela bizarre). Même lorsque l’entreprise n’était pas une multinationale (opérant dans le même pays), les pays décentralisés voire fédéralisés avaient des niveaux d’imposition très différentes selon les États / cantons / Régions. Dès lors, si l’entreprise voulait "normaliser" les résultats à l’échelle de la maison-mère, l’EBITDA s’imposait car la fiscalité des "régions" pouvait être extrêmement différente. Or, en France ou dans d’autres pays très "centralisés", les taux d’impositions sont (étaient ?) quasiment les mêmes et l’EBE ne posait donc pas de problème de cohérence entre filiales et apportait même plus d’informations (puisque plus proche du résultat pour l’actionnaire).
Dès que les entreprises deviennent multinationales, même françaises, elles adoptent en revanche très vite l’EBITDA pour les mêmes raisons (dans leur communication financière puisque réglementairement elles doivent donner évidemment aussi toutes les liasses imposées par les normes en vigueur).
Parrain pédago pour Bourso, Binck et Bourse Directe. Meduse Paris :)
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10 #10 02/07/2018 18h05
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2ème trimestre 2018 (1ère partie)
- Performance de la part H1’2018 : +5,7 %. CAC40 GR : +3,0 %, S&P 500 : +1,7 %.
- Performance de la part depuis le début (déc. 2012) : +120 % soit 15,2 % annualisé. CAC 40 GR : 82,1 % soit 11,9 % annualisé, S&P 500 : 93,1 % soit 12,7 % annualisé.
Depuis plusieurs trimestres ma performance est à 3 chiffres et je conserve la logique des 3 chiffres significatifs (i.e. je n’écris pas 120,2 %). À mon avis, utiliser 4 chiffres significatifs n’a que peu de sens lorsqu’on parle de performance de part pour un particulier. Je me demande même si 2 chiffres ne serait pas suffisant. Entre les dividendes pas toujours reçus au moment du bilan (je comptabilise que si j’ai bien reçu les dividendes), la façon de comptabiliser le cash (qui varie selon les IH), mes 6 comptes (avouons que mon suivi des entrées/sorties de cash sur mes 6 comptes n’est pas toujours professionnel), je pense que 2 chiffres significatifs serait suffisant… 3 est un juste milieu.
Malgré des choix peu heureux en 2018 (plusieurs non-achats à la limite d’être achetés dont plusieurs dont j’avais parlé ici), la diversification du porte-feuille et la solidité des entreprises permettent de continuer à modérément surperformer. Parlant de diversification, le dollar est bien remonté puisqu’il affiche +2,7 % en milieu d’année ce qui aide la partie US de mon portif. Les options apportent aussi de la performance… enfin tout dépend comment on les conçoit / comptabilise (encore une fois : de la limite des calculs de performance).
Je n’ai pas affiché le détail de mon portif depuis plusieurs semestres notamment parce que les PRU n’apportent que peu d’information voire sont contre-productifs. Mais comme je ne fais pas de photos de mon portif (mon suivi est de de plus en plus épisodique), c’est finalement pas mal de le réaliser sur IH tous les trimestres. La première fois sur ce forum date déjà de 6 an (!) ici : Portefeuille d’actions de PoliticalAnimal (2/17)
où l’on voit que seule Picanol a survécu, son PRU était de 18,8 €… peu de dire que j’ai renforcé à la hausse depuis 2012, à raison en l’occurrence
Voici donc une photographie du porte-feuille d’actions que je gère au 30 juin 2018 par ordre décroissant du poids de chaque ligne :
avant de détailler les opérations et quelques actualités sur mes chères entreprises, l’œil averti aura sans doute noté plusieurs éléments : GAIA n’est pas à 17,5 $… oui mais voilà j’ai vendu des calls couverts dont le strike est à 17,5 $ donc je "bloque" la valeur de ma ligne.
2 réflexions : 1) je pourrais être déçu de l’envolée du titre Gaia alors que je vais sans doute être exercé (enfin ça fait 2 mois que je devrais être exercé… je ne comprendrai jamais l’exercice des options, c’est la grande loterie, un collègue IH a lui été exercé) et 2) finalement la vente d’options me fait perdre de l’argent cette année. La réponse a ces deux réflexions est la même : ben non. Non parce que si je n’étais pas devenu un peu familier avec les options, j’aurais juste… vendu mes actions Gaia autour de 17,5 $. Là en vendant des calls lointains (légèrement hors de la monnaie), j’ai ajouté de la performance et gagné pas mal de biffetons (que je comptabilise dans la perf totale du portif, pas sur la ligne Gaia). J’ai tout de même un regret, c’est de ne pas avoir vendu mes calls dans la monnaie. Finalement lorsqu’on veut vendre des actions, il est (en moyenne, il y a des contre-exemples) mieux de vendre des calls couverts dans la monnaie, ça "rapporte" plus. Voir par exemple concernant mes vente de calls couverts et de puts : ici ou là.
In fine, je trouve la même performance globale de mon portif US que IB par exemple sauf qu’eux trouvent cette année (contrairement à l’année dernière et à Q1), une perf négative pour les options et un gain (très) positif pour les actions. Personnellement, je considère mes actions Gaia "vendues" à 17,5 $ et l’argent de la vente de calls couverts comme performance de la partie options. Je sais évidemment que IB a raison dans la lettre mais dans l’esprit, et comme je sais que j’aurais vendu Gaia, je pense que c’est mieux de comptabiliser ainsi (encore une fois, ça ne change pas la perf globale).
L’œil averti notera aussi que les dividendes de Graines Voltz ne sont pas comptabilisés (et ils sont juteux !) car je ne les ai pas encore reçus. Enfin, on notera que j’avais une importante ligne AIG (dans le top 6) et en forte plus-value qui s’est transformée en petite ligne en moins-value. C’est que j’ai décidé d’alléger ma position AIG (j’ai aussi des warrants). J’ai allégé ma position de 2/3 mais et pour ce faire j’ai vendu toute ma ligne sur Bourse Directe pour racheter un tiers sur IB (ce qui me permet de vendre des calls couverts et de les racheter quand cela s’y prête…).
►VENTES
*Orchestra Premaman. Alléluia j’ai vendu ce trimestre KAZI. La principale raison fut ma réévaluation d’Abbey Plc qui me plaît de plus en plus Abbey Plc : un constructeur irlandais de maisons décoté et sans dettes
Je voulais renforcer Abbey et quoi de mieux que d’utiliser (le peu) d’argent qui me restait sur la ligne KAZI dans mon PEA. Pas de transfert d’argent et directement l’argent sur le PEA. Oh ! vu que la ligne ne représentait plus grand-chose, cela avait peu d’effet sur la perf globale du portif mais, maintenant que j’avais qch à acheter sur le même compte, et sauf à souffrir du biais des coûts irrécupérables, je n’avais plus aucune raison de conserver KAZI. KAZI devient mon pire investissement en pourcentage… -74 % vendu à un PVU moyen de 3,1 €. Mais, mais ouf cela ne bat pas le record de mon pire investissement en valeur absolue qui reste… Sears Holding ("seulement" -50 % pourtant)… où l’on voit que j’apprends tout de même un peu de mes erreurs puisque c’est suite à l’aventure Sears Holding que j’avais implémentées des règles strictes d’allocation maximale (en proportion du portif et en valeur absolue). Et je me suis tenu à ces règles !
En reprenant ce week-end, les lectures de nombreuses files en retard et en sortant de ma torpeur sur le sujet KAZI, je m’aperçois que l’action a été encore divisée par… deux depuis ma vente ! Je m’aperçois aussi en demandant autour de moi (massivement et de façon "semi-industrielle", j’ai dû envoyer des emails ou appeler une trentaine de copains/copines/connaissances/collègues) qu’Orchestra Premaman est largement moins bien vu qu’il y a 3 ans… bon de toute façon j’avais déjà vendu… mais j’aurais pu réaliser ce genre d’enquête "lynchienne" un peu plus tôt… hum hum…
Dans cette descente continue aux enfers d’un titre même après ma vente, j’ai une impression forte de déjà-vu avec… de nouveau Sears Holding (aka Tears Holding, trouvé par de facétieux lurons). J’avais vendu autour de 14 $ pour basculer sur BAC en 2016. L’action a encore perdu 80 % ! et l’action BAC doublé… espérons qu’il en soit ainsi pour Abbey !
Beaucoup d’encre a d’ailleurs coulé sur la rudesse du métier de la distribution. À commencer par l’ultra célèbre et un peu éculée phrase de Buffett et Munger datant déjà de 1977
Munger et Buffett" a écrit :
“retail is a very tough business. [Warren and I] realized that we were wrong. Practically every great chain-store operation that has been around long enough eventually gets in trouble and is hard to fix. The dominant retailer in one twenty-year period is not necessarily the dominant retailer in the next
En creusant un peu, j’ai trouvé des phrases plus récentes de Buffett et/ou Munger précisant que très souvent les actions retail paraissaient décotées et n’étaient pas en fait décotées. Mr. Market n’était pas si bête et reflétait bien l’extrême fragilité des business retail. J’ai trouvé de nombreux liens intéressants sur le sujet, un dernier : CNBC Transcript: Warren Buffett, Charlie Munger and Bill Gates
dans cet entretien, Buffett et Munger reconnaissent qu’ils ont eu besoin non pas d’une mais de très nombreuses expériences catastrophiques dans le retail pour se rendre compte à quel point les entreprises retail devaient être abordées avec une extrême précaution quoique les décotes puissent faire penser… faut croire qu’avec 2 mauvaises expériences dans le retail, je ne suis finalement (étonnamment) pas plus malins que Buffett et Munger
C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai rayée l’entreprise Passat de ma watchlist malgré des critères de décoté rentable avec plein de cash très alléchants (mais en forte décroissance). Et plusieurs autres entreprises plus classiquement lié au monde du "retail", je ne creuse même plus. Les tendances se retournent tellement vite en B2C par rapport au B2B lorsqu’il n’y a pas de moat. En B2B, même lorsqu’il n’y a pas de moat, il y a une inertie beaucoup plus importante (et je parle de l’intérieur d’une grosse boîte… je vois très bien le temps que cela prend de changer de fournisseurs, il faut vraiment de bonnes raisons de le faire ! Un particulier n’aura pas ce genre de problème… et en quelques mois les mêmes qui achetaient Orchestra vont acheter H&M Baby).
* Autres ventes : CRCAM Toulouse et CRCAM Normandie Seine. Classiquement et pour la 3ème année, je vends peu de temps après les dates ex-dividende. Je conserve en revanche Brie Picardie et Languedoc pour deux raisons différentes. Brie Picardie car je la considère comme valeur de fond de portefeuille. Et Languedoc car c’est l’une des caisses possédant le plus faible pourcentage de CCI par rapport au capital total. Sur mes ventes Toulouse et Normandie Seine, je réalise resp. +7,0 % et +5,1 % en… quelques mois. Elle n’est pas belle la vie ? (vous pouvez voir ma file de l’année dernière, même histoire, idem il y a deux ans et Bifidus faisait ça depuis encore plus longtemps… anomalie de marché pour le coup… mais sur des très petites capitalisations, pas si étonnant).
►ALLÈGEMENTS
Comme déjà écrit, j’ai effectué un gros allègement d’AIG. +92 % sur la partie vendue.
J’ai aussi allégé Seritage Growth qui avait un poids trop important dans mon portif par rapport à la confiance que j’ai dans la thèse maintes fois débattue ici de redéploiement des espaces Sears à multiples de l’ancien loyer (Seritage se retrouve en "milieu" de mon portif par poids des lignes). -6 % sur la partie vendue.
►RENFORCEMENTS
Énormément de renforcements. Je ne pense pas tous les lister de façon "sérieuse" et exhaustive. Mais que ce soit à la hausse ou à la baisse (pas pour rattraper le couteau qui tombe mais après réexamen des chiffres et si les montants d’allocations max ne sont pas atteints); ce fut le trimestre des renforcements. Lorsqu’on a peu de temps pour étudier de nouveaux dossier et dans un marché finalement bien valorisé, il est plus facile de renforcer une entreprise que l’on connaît déjà. Suite à de bons résultats par exemple, et si je trouvais que Mr. Market n’était pas très optimiste, je renforçais, etc. etc.
Parmi les renforcements principaux :
Financière de l’Odet. A tout seigneur, tout honneur. Le gadin du trimestre ! Je me suis longtemps retenu de renforcer (tant mieux !)… mon renforcement reste "négatif" pour l’instant car effectué à 850 €. Mais Bolloré et Odet, c’est du très long terme pour moi. J’avoue que qch m’échappe chez Mr. Market… je doute un peu de temps en temps mais assez peu sur ce dossier ! Il se trouve que je connais professionnellement plusieurs filiales de Bolloré et que l’aspect holding de plus en plus diversifié me rassure. La vision long terme du groupe aussi. Que des ennuis judiciaires (dont l’issue est incertaine) puisse effacer autant de la capitalisation d’une immense holding me laisse perplexe ! On est à moins de 10 fois les profits et en termes de free cash flow c’est encore plus beau… Un lien tout de même pour ceux qui voudraient avoir une vision moins optimiste que moi : Affaire Bolloré : le président guinéen va porter plainte, le Togo se dit prêt à coopérer
Je le dis très peu souvent mais à ce prix là, ça me semble cadeau… le marché price sans doute la fin du modèle Bolloré (un petit mélange des genres certes) ? L’incertitude sur la passation de pouvoir avec ses enfants ? Parce que même dans le pire cas (annulation des contrats au Togo et en Guinée… qui de toute façon n’est absolument pas du ressort de la justice française), la dégringolade du titre cette année représente des dizaines de concessions portuaires et pas seulement le Togo et la Guinée ! Pire, quand le pétrole baissait, Bolloré baissait mais quand il montait fortement ce 1er semestre, Bolloré "stagnouillait" au mieux. Il y a une décote "d’incertitude" qui me semble largement exagérée même si je sais d’où elle vient. Je serais heureux d’avoir des avis d’autres IH sur la galaxie Bolloré ici dans ma file
Dernier point : Bolloré ne serait pas un "pote" pour sûr car j’apprécie peu certaines de ses méthodes (et ça lui fait une belle jambe ) mais pour équilibrer avec les reportages uniquement à charge que l’on peut voir, je sais de première main (i.e. des locaux me l’ont dit) que travailler à Bolloré fait partie du rêve de nombreux Togolais ou Guinéens… ils préfèrent ça mille fois aux barons locaux ou aux Chinois, l’entreprise Bolloré ne doit dès lors pas maltraiter tant que ça ses salariés locaux.
Payton Planar Magnetics. Suite aux excellents résultats, j’ai renforcé. C’est dans ma liste à faire d’ouvrir enfin la file de cette entreprise dont je parle sur le forum depuis un an maintenant. Je ne connais pas d’autres entreprises européennes high-tech qui sont : en croissance forte tout en restant décotée, avec plein de cash et peu de dettes et un dividende juteux ! (très bien géré par Binck d’ailleurs le dividence). N’en jetez plus ! Curiosité amusante aussi : la holding cotant en Israël cote avec un… premium (ce qui est rare) soit un premium de mono-holding (Payton Planar Magnetics est la seule filiale de la maison-mère). Je n’exclus pas de renforcer encore.
ABC Arbitrage. Renforcé plusieurs fois à la hausse (et à raison). Toujours la même idée, très basique et simplette : dans un univers qui retrouve de la volatilité, surpondérer ABC.
Indépendance et Expansion. La réouverture était faite pour moi (en plus avec des frais de courtage gratuits actuellement, la petite cerise sur le gâteau), c’est d’autant plus vrai que mon portefeuille va "s’indicialiser" de plus en plus… moins de temps moins d’envie de chercher.
Graines Voltz. Renforcer à la hausse aussi. La thèse a été mille fois exposée et avec rigueur. Je rappelle le site : Actionnaires minoritaires de Graines Voltz – Défendons nous !
Et à la marge, pas mal des valeurs de mon portif.
En revanche je n’ai pas renforcé Crest Nicholson (en mode couteau qui tombe malgré des résultats bons… moins bons que prévus certes mais bons tout de même). Plusieurs raisons : pas si confiant dans mon analyse, problème des valeurs UK dans un PEA (si la ligne est grosse, ça va être encore plus emmerdant à gérant la vente/rachat, etc.). Je conserve tout de même. C’est une valeur vraiment décorrélée du reste de mon portif (je me suis amusé à regarder l’évolution de la valeur versus le reste de mon PEA : c’est quasiment toujours inversé, pas mal je trouve).
►AUTRES
Aucun achat ce trimestre même si j’ai été à deux doigts d’acheter du Dom Security (sniiif), du Apogee Entreprises et du Installux (que je suis depuis des années maintenant et que plusieurs IH historiques ont en portif : Portefeuille d’actions de PoliticalAnimal (16/17)).
Du presque achat pour Disney et Kulicke & Soffa. Je vends en effet des puts très près de la monnaie dans l’intention d’acheter à une valeur avec laquelle je suis confortable. Depuis un semestre, j’ai déjà réalisé plusieurs aller-retours (l’action est montée, j’ai racheté mes puts pas chers… l’action redescend légèrement, je revends des puts à bon prix, etc. je profite de la volatilité sur des actions que je voudrais). Je vise d’avoir des Disney à 100 $ et des Kulicke & Soffa à 24 $. Je n’exclus pas de vendre des puts dans la monnaie pour le prochain "round".
Dans la deuxième partie, je parlerai principalement du "hors actions" (ou actions mais gérées sur mes assurances-vies), de quelques autres entreprises étudiées mais pas achetées et de l’évolution de mon allocation (actions, obligations, pierre-papier, etc.).
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7 #11 19/09/2018 11h59
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Votre retour d’expériences sur la liquidité est apprécié Franc23. Je ne suis toujours pas rentré sur Tencent. Je creuse encore le sujet et je préfère attendre après les mid-terms aux USA. Depuis 6 ans sur cette file, je n’ai jamais tenu compte de la politique pour mes achats mais Tencent étant très proche du pouvoir chinois et les relations sino-américaines tendues sous Trump, je préfère attendre le résultat des multiples élections de Novembre. Et tant pis si je rate un rebond, je préfère acheter en étant tranquille dernièrement. Cela étant, une mission en Chine pour le travail (à Beijing et Shenzhen) m’a confirmé l’ubiquité de Tencent absolument partout ! Je l’ai vu et senti sur le terrain. Le moindre bouiboui même dans les banlieues paumées à son QR-code We Chat à l’entrée du magasin, c’est qch…
Je cherche beaucoup moins les "creux" qu’avant dans mes investissements et je suis content de cette évolution. De la même façon, je coupe plus tôt qu’avant si les résultats sont mauvais et/ou si je suis moins à l’aise avec ma thèse d’investissement.
De fait, et même si je préfère continuer à ne faire qu’un suivi trimestriel, petit point : actuellement mon portif a très peu de rouge. Ce n’est pas, bien sûr, parce que que je réussis mes achats à 100 % mais parce que cette année je suis très "vendre vite si résultats décevants ou pas à l’aise". A l’inverse, j’ai beaucoup renforcé à la hausse au cours de cette année, déjà bien écoulée. Et pour l’instant, quasiment tous mes renforcements à la hausse de 2018 se sont avérés payants : Berkshire, Payton Planar, ABC Arbitrage, etc.
Ah, parlant de Berkshire Hathaway, la semaine dernière, dîner d’affaires avec des Américains. Comme 99 % des cadres américains, ils gèrent eux-mêmes un portif d’actions (souvent en plus de leur 401k), un sujet de conversation est tout trouvé. J’ai donc parlé de Berkshire comme l’investissement le plus simple et finalement très rentable. Et là, grand moment de solitude. Je répète plusieurs fois et l’on me répond "Jerome, I don’t know this stock, maybe a small cap…". Euh non, alors je parle de Warren Buffett.
C’est alors que ses yeux s’éclairent "Oh you mean… Beurk-sheur"… je sais enfin prononcer cette boîte après 6 ans de détention !
berkshire - Definition, pictures, pronunciation and usage notes | Oxford Advanced Learner’s Dictionary at OxfordLearnersDictionaries.com
Enfin, un lien que j’ai mis sur la partie lecture du forum aussi et que je trouve fantastique : toutes les checklists des grands investisseurs dans un seul document. Cela fait plusieurs semaines que ça traîne sur ma table de chevet, je ne pense pas que ça puisse se lire d’une traite mais plutôt en picorant, cela m’aide énormément à réfléchir sur mon portif.
investment_principles_and_checklists_ordway.pdf - Google Drive
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5 #12 06/10/2018 18h10
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@Attercap : excellente question à laquelle je pensais pouvoir répondre rapidement et qui finalement m’a ouvert les yeux sur un point… mais j’en reparlerai après mon CR trimestriel.
Retour d’une mission lointaine donc j’étais très occupé. Je ne réalise mon bilan du 3ème trimestre que maintenant. Je n’avais pas eu le temps de poster ni de fignoler. La majorité a été écrite fin septembre. Pour rappel, le bilan semestriel se trouve ici : Portefeuille d’actions de PoliticalAnimal (17/19)
- Performance de la part YTD : +9,6 %. CAC40 GR : +6,4 %, S&P 500 : +9,0 %.
- Performance de la part depuis le début (déc. 2012) : +128 % soit 15,2 % annualisé. CAC 40 GR : 86,6 % soit 11,3 % annualisé, S&P 500 : 106,8 % soit 13,3 % annualisé.
(ces performances ne tiennent pas compte de mes gains sur les puts Tesla qui sont dans ma poche "fun" et que je ne calcule pas dans mon portif actions). J’ai la flemme de réaliser un reporting précis. Au départ, j’avais commencé des laïus pour chaque mouvement et nouvelle valeur mais trop occupé ce mois ci. Toutefois ayant réalisé plusieurs fois, bien après coup, qu’une photographie périodique du portif était très utile… pour moi… donc un minimum n’est pas de trop.
De nombreux mouvements ce trimestre. Des ventes, des calls couverts exercés et quelques achats ou renforcements. Ma position cash n’a jamais été aussi importante que fin septembre 2018 (environ 30 % du portefeuille !). Rien de volontaire : plutôt le résultat de grosses positions vendues car elles avaient atteint leur valorisation selon moi (à commencer par le gros morceau Gaia) ainsi que de nombreux allègements. Et les quelques renforcements ou nouvelles lignes ne compensent que peu toutes ces ventes et allègements.
►VENTES
* GAIA : je me suis bien amusé avec Gaia mais la thèse ne tenait plus. C’était une valeur décotée avec une montagne de cash qui est maintenant une valeur de croissance. Ce n’est pas mon univers d’investissement. Encore mieux, j’ai réalisé de nombreuses ventes de calls couverts qui représentent plusieurs points de pourcentage de ma ligne GAIA (que je ne reporte pas dans la perf finale de Gaia car l’activité options est comptée dans la performance finale du portif). J’ai été aussi chanceux jusqu’à la fin car mon call couvert à 17,5 $ n’a pas été exercé lorsque l’action était à 20 $ et l’action est redescendue ensuite (voir mon portif de Q2’2018 où j’avais mis 17,5 comme valeur de GAIA alors qu’elle était à plus de 20 $). J’ai volontairement vendu un call couvert "In The Money" qui a été exercé quelques jours après.
Performance : +102 % ! Un autre bagger
* Seritage : cette fois suite à l’exercice d’un call couvert que j’avais vendu il y a longtemps pour un prix d’exercice de 50 $ (cela me semblait très élevé pour SRG en 6 mois). Pas mécontent : 17,6 % de perf.
* Crest Nicholson : comme annoncé sur la file Crest (et ici je crois aussi). Je n’avais plus confiance en ma thèse. J’ai vendu avec une perte : -23,3 %. Pour info, entre la tendance à la baisse de l’action et de la livre, je serais actuellement à… -36 % si je n’avais pas vendu Crest Nicholson. Les grandes différences avec Abbey, aussi un promoteur immobilier, c’est qu’Abbey est, d’après mes calculs, 2 fois plus décotée et a des "amortisseurs" en Irlande et en République Tchèque et pas seulement au UK. En plus Abbey est largement moins sensible à l’immobilier londonien.
* AIG : AIG c’est un peu comme Gaia, la thèse ne tenait plus. AIG m’a offert de très belles années en 2014 et 2015 mais j’ai perdu patience pour le retour complet à la normale (par rapport à la moyenne des assureurs, AIG décote toujours par rapport à sa book value mais beaucoup moins qu’en 2013). Je ne garde plus que le warrant car il immobilise peu de capital pour un gain potentiel important (et une perte… totale en capital possible !).
►ALLÉGEMENTS
Je ne vais pas être exhaustif car j’ai allégé de nombreuses valeurs mais les plus gros allégements concernent : Precia Molen avec +52 % de performance à la vente et Encres Dubuit avec +20 % de perf. Financière de l’Odet allégée entre +10 % et +16 % par rapport à mon PRU.
►RENFORCEMENTS
Payton Planar (uniquement des louchettes), en un peu plus costaud comme renforcement MSGN (Madison Square Garden Networks car résultats que je trouvais bon et que je constitue ma ligne peu à peu), BESI (constitution très lente et pas à pas de la ligne). Et modérément : Graines Voltz, CRCAM de Brie Picardie, ABC Arbitrage.
►ACHATS
* Brookfield Property REIT Brookfield Property Reit Inc, BPR:NSQ profile - FT.com
J’ai utilisé la moitié de la vente de Seritage pour prendre une petite ligne de Brookfield Property REIT que je renforcerai peu à peu. J’aime beaucoup la diversité du portefeuille immobilier de BPR (des centres commerciaux prime mais pas que des centres commerciaux, une part importante aussi de bureaux, d’entrepôts logistiques, etc. : Sectors - Brookfield Asset Management)
Le portefeuille actuel a donc cette allure avec, comme dit plus haut, une poche cash à plus de 30 % :
Habituellement, je n’aime pas les courbes mais pour une fois je mets l’état de mon CTO IB (qui ne concerne qu’un tiers de mon portif) et qui a fait YTD du… 16,6 % soit significativement plus que le S&P 500 (j’ai essentiellement des valeurs américaines sur mon CTO). Je mets la courbe pour montrer l’effet des actions préférentielles et des options (ventes fréquentes de puts et de calls couverts) sur la volatilité du portif. Depuis mars 2018, le montant des options et des actions préférentielles représentent un tiers du portif Interactive Brokers et cela contrebalance bien la volatilité « pure actions ». Je donnerai plus de chiffres et de faits sur ce points dès que le temps me sera moins compté… sans doute pour le bilan annuel !
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10 #13 11/10/2018 18h16
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Nope je ne suis plus Marie-Brizard depuis deux ans déjà donc aucun avis.
Woah bien vu bibike ! Vous avez l’œil dites donc… en effet j’ai oublié de compter les dividendes (plantureux) de Graines Voltz, bon ça ne change pas fondamentalement ma performance trimestrielle mais ça ajoute un peu, c’est dans le bon sens
Alors Piotroski, c’est le fameux score qui a 9 critères : Piotroski F-Score : quels critères sont les plus importants ?
3 critères concernent l’année N pour savoir si la boîte va à peu près bien (RN > 0, CFO > 0 et CFO > RN) mais tous les autres critères comparent l’année N à l’année N-1. Cela donne donc une sorte de "signal de rebond" pour une entreprise entre une année N et N-1 ; signal de rebond pour, pourquoi pas… acheter (si tant est que la valorisation reste bonne, Piotroski ne dit RIEN de la valorisation mais de la tendance).
Donc en effet Attercap à mes débuts (2012-2013), je donnais autant d’importance au score Piotroski qu’à la valorisation proprement dite. C’était à mon avis une erreur : je venais de découvrir ce score, j’avais même lu des papiers académiques sur ce sujet et, innocent que j’étais, je pensais avoir découvert une martingale. Ensuite, je pense avoir trouvé le juste milieu : la valorisation d’abord et le Piotroski comme un juge de paix (je me souviens en 2014, je n’achetais que si Piotro >= 7 puis j’ai accepté 6, etc.). Piotro était devenu un critère, une condition nécessaire mais plus l’alpha et l’omega. Et puis, et puis… j’ai dérivé et je ne l’ai même plus pris comme critère
Alors je pensais vous répondre : un critère pas si utile, un truc de débutant ! J’ai repris toutes mes valeurs achetées (celles qui se prêtent au Piotro donc pas les bancaires et financières…) et même tout ce que j’avais "presque acheté". Et j’ai eu envie de m’acheter une corde
Si j’avais continué à respecter le pas de Piotro en-dessous de 7 (ou 6), je n’aurais eu quasiment aucun gadin et au pire des -10 %. J’ai calculé un rendement annualisé de 19,2 % soit environ 180 % depuis le début du portif en ne faisant que respecter cette règle (en plus du reste du process).
J’ai procédé ainsi pour le calcul : pas tenu compte des renforcements (à la hausse ou à la baisse) parfois nombreux car ils avaient lieu souvent après plusieurs années (et je n’avais pas recalculé le Piotro à ce moment là). J’ai pris le Piotro au moment de mon achat. La performance globale (pas annualisée) jusqu’à la vente (ou la détention si j’ai encore la valeur en portif).
Évidemment, cela ne s’applique qu’à mon univers d’investissement : les décotées rentables. Toutefois dans cet univers, je vais redevenir intraitable comme à mes débuts et ne plus accepter de Piotro de 4 ou 5. A l’inverse, les daubasses auraient à mon avis quasiment toutes des Piotro en dessous de 4… cela n’empêche pas d’avoir des résultats très bons. Mais pour le type d’entreprises que j’achète, il semblerait y avoir quelque chose comme… d’ailleurs les papiers académiques sur des milliers de valeurs le montraient. Bien sûr mon échantillon statistique n’est pas suffisant et j’aimerais bien recevoir d’autres données de la part des IH sur cette file ou par MP que j’intégrerai à la base.
Donc d’abord le tableau de toutes mes positions (avec la méthode de calcul ci-dessous) pour lesquelles Piotro avait du sens :
Ensuite le graph avec le facteur multiplicateur étant simplement la performance (si l’action a fait 100 % => facteur multiplicateur de 2) et en abscisse le Piotro au moment de l’achat :
Et enfin, le même graphe en ajoutant toutes les actions que j’ai failli acheter et citer ici en watchlist et suffisamment étudiées pour avoir une valorisation, un Piotro et un avis :
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9 #14 01/01/2019 16h34
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BILAN ANNUEL 2018 (Partie 1)
En 2018, je n’aurai donc pas perdu d’argent avec ma poche actions… ouf. En 2018, j’aurais gagné légèrement plus d’argent avec ma poche actions qu’un livret A mais beaucoup moins qu’une assurance-vie quelconque… moins ouf
- Performance brute de la part 2018 : +0,8 %. CAC40 GR : -8,0 %, S&P 500 : -6,2 %.
- Performance brute de la part depuis le début (2012) : +130 % soit 14,7 % annualisé. CAC 40 GR : 71,7 % soit 9,3 % annualisé, S&P 500 : 93,9 % soit 11,5 % annualisé.
Si l’on compte ma période boursière en Suisse ou non (j’avais eu beaucoup de chances de devoir vendre avant mon départ comme expliqué ici : Portefeuille d’actions de Geoges (2/2)) cela fait donc entre 7 ans et 9 ans que je surperforme tous les grands indices avec un écart qui s’est accentué. De la chance et peut-être un chouia de process bien suivi.
Il y a eu de nombreux mouvements cette année (sans doute trop et 2019 sera très différent sur ce point). La surperformance s’explique simplement, j’ai reporté sur cette file quasiment tous mes mouvements mais il suffit par exemple de regarder il y a un trimestre mon dernier CR : Portefeuille d’actions de PoliticalAnimal (19/19)
Je navigue toujours autour d’une grosse vingtaine de lignes (entre 22 et 30 dans l’année). Mes 3 plus grosses lignes (même avant augmentation, donc bien avec le capital investi) sont de loin : Payton Planar, Berkshire Hathaway (Beurk-sheure ) et Graines Voltz. On ne compte plus le nombre de fois où j’ai écrit que je renforçais ces lignes depuis mi-2017 sur cette file. Or, les performances annuelles de ces 3 actions (en euros et avec dividendes) sont respectivement de : +81,1 %, +7,4 % et 19,7 %. Le reste du portefeuille n’est pas miraculeux par rapport aux indices et suit plus ou moins les indice en fait. Il faut aussi prendre en compte la belle augmentation du dollar cette année (+4,2 %) et les options qui m’ont apporté un bon +4,5% sur le compte IB (qui pèse un tiers de mon portif total soit environ +1,6 point à l’échelle de mon portif) et voilà pour le "mirifique" +0,8 % de cette année.
On notera aussi que mon process m’a sauvé d’un sacré gadin sur GAIA, une grosse position, que j’avais vendue le trimestre dernier (toujours ici : Portefeuille d’actions de PoliticalAnimal (19/19)). J’avais vendu car ce n’était plus mon univers d’investissement (car non je n’ai pas de boule de cristal) et depuis Gaia a quasiment perdu la moitié de sa valeur…
Abbey Plc s’est très bien tenue en 2018 alors que tout l’immobilier (promoteurs ou foncières) est descendu aux enfers cette année, comme quoi une small cap irlandaise avec un bilan en béton et beaucoup de cash, aucun endettement, ça permet de bien absorber les chocs par rapport à des promoteurs immobiliers très endettés comme les grands noms de la place britannique.
►VENTES
* Warrant AIG : Je vendais déjà au fil de l’eau. La position devenait anecdotique et la probabilité que le warrant soit à son prix d’exercice est de plus en plus faible. Perte de -60 %. Bien m’en a pris, le warrant vaut encore moins cher. Quand on se sent inconfortable avec une action/valeur, je pense vraiment qu’il faut vendre : les rebonds miraculeux sont nettement plus rares que la continuité dans la chute…
►ALLÉGEMENTS
J’ai continué à alléger Encres Dubuit.
►RENFORCEMENTS
Same old, same old. Au cours du trimestre, j’ai renforcé : Payton Planar (en dessous de 6 € je ne peux pas résister), une belle louche de Berkshire (sous 200 $, je ne peux pas résister non plus ), Picanol (en dessous de 70 €… je… vous avez compris), doublement d’Apogee Enterprises suite à des résultats moins bons que prévus (mid-cap toujours aussi solide : bilan en acier et magnifiques produits verrières / façades / encadrements, une sorte d’Installux / Tarkett / Somfy américain), MSGN, Jensen Group, BESI. Et aussi : Graines Voltz, CRCAM de Brie Picardie, ABC Arbitrage. Un peu comme le trimestre précédent mais plus de boîtes américaines. Par exemple, grosse différence avec le trimestre précédent : j’ai renforcé Bank of America assez massivement.
►ACHATS
* CRLO : la CRCAM de Loire et Haute-Loire : l’appel du pays sans doute. Incroyable, de nouveau, et comme Bifidus le dit depuis 7 ans, les CRCAM ont bien grimpé en fin d’année. Je n’ai pas boudé mon plaisir de renforcer CRBP2 d’une part et d’acheter CRLO d’autre part, au début du momentum. Cette inefficience de marché systématique (quasiment du free money) est toujours aussi intrigante. Bien entendu, les volumes sont petits et il s’agit sans doute d’une prophétie auto-réalisatrice réalisée par les petits porteurs mais réaliser (une nouvelle fois ! je le fais depuis 5 ans… grâce à Bifidus bien sûr) du +5 % environ en un mois et demi juste quand le momemtum démarre sur les caisses est toujours aussi surprenant voire jubilatoire. Chaque année, je me dis que je mettrai plus l’année prochaine mais chaque année, je me dis qu’il ne faut pas être trop avare… car ça pourrait aussi être la 1ère année où ça ne fonctionne pas !
* TENCENT : comme écrit en octobre, j’avais dit que j’achèterai du TENCENT après les mid-terms américains et selon les résultats. Voilà c’est fait. Je compte renforcer la ligne en 2019 (ce sera sans doute l’un de mes rares mouvements d’ailleurs).
* KLIC : l’équipementier de micro-électronique singapourien Kulicke and Soffa. J’ai été un peu trop gourmand sur des ventes de puts… gagné beaucoup d’argent tout au long de 2018 mais j’ai fini par être exercé. Avec Besi et Payton, je suis largement trop exposé à ce secteur, pour l’instant je vends des calls couverts pour "attendre" en gagnant de l’argent mais je vais sans doute vendre et prendre ma (légère) perte car surpondération de ce sous-secteur. Je n’ai pas été malin sur ce coup là et cela ne rentrait ni dans mon process ni dans mes règles d’allocation… j’ai été puni ¯\_(ツ)_/¯
Le portefeuille actions au 31/12/2018 se présente comme ci-dessous. Il y a aussi des actions préférentielles (poche de plus en plus grosse, non présentée ici) et quelques trackers additionnels non présentés. J’en parlerai en partie 2.
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3 5 #15 02/01/2019 12h38
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BILAN ANNUEL 2018 (Partie 2)
Alors, j’ai repris tous les comptes (PEE, les AV, les livrets, etc.). Comme rien n’est automatisé, pas si simple. La stagnation de mon portif actions (+0,8 %… en net net c’est du zéro) et un peu plus de rebalancement vers du fonds euro m’ont rapproché de mon objectif de 55 % - 60 % d’actions mais j’ai toujours trop d’actions dans mon patrimoine global. Depuis 7 ans et pas mal de chutes (mais encore aucun vrai krach), je pense pouvoir dire que je sais gérer la volatilité. Il n’empêche les grosses hausses de 2016, 2017 m’ont éloigné durablement de mon objectif cible (qui reste élevé j’en conviens).
En revanche, je suis content car quasiment à mon objectif de 10 % de pierre-papier : j’ai beaucoup plus de foncières cotées qu’en 2017 et la part immobilier de mes fonds euros boostés a aussi joué.
Trop d’objectifs tue les objectifs et donc objectif principal de 2019 : baisser ma part actions pour enfin revenir autour de 57 %. Le 2ème sera l’ultra simplification mais je détaillerai plus bas. Ma poche cash s’est bien réduite et il ne faudrait pas aller plus bas.
==> Finalement au 31/12/2018 pour l’ensemble de mon patrimoine [entre crochets, pourcentage fin 2017] :
- Cash (cash pur, monétaire et équivalents) : 5,6 % [9,8 %]
- Obligations (HY, fonds oblig PEE, fonds euro “déduits” du % pierre-papier) : 19,3 % [16,0 %]
- Pierre-papier (REIT, SIIC, tracker et parts sur AV) : 9,1 % [4,5 %]
- Actions (tous types de support) : 66 % [69,7 %]
La poche high yield s’est bien comportée et est surtout composée de ce fonds : Performance des fonds|Rendements totaux|Fidelity Funds - US High Yield Fund A-Acc-EUR|ISIN :LU0261953904
Ce fonds HY ne fait "que" +0,83 % en 2018 (ce qui reste bien) mais mon lissage sur l’année a été plutôt chanceux puisque je réalise +3 % sur cette poche dans l’année.
Mon PEE s’est pas mal comporté, déjà parce que les actions de mon entreprise ont fait +0,1 % (dividendes compris) en 2018 mais… sans compter l’abondement et sans compter mes ventes ou achats opportuns (j’affirme que sur mon entreprise, je connais assez bien les points hauts et bas, j’en viendrais presque à faire de l’AT… bon en PEE c’est un peu osé ). Lorsqu’on met l’abondement et mes mouvements sur le +0,1 %, ben on monte à +3,5 % ce qui sur une grosse somme est loin d’être négligeable.
Enfin la poche actions préférentielles s’est encore étoffée (quasiment doublé en valeur par rapport à 2017). Je n’ai pas pris de nouvelles valeurs, j’ai plutôt fait grossir des lignes que je connaissais. La liste de mes actions préférentielles est : Wells Fargo 5.70% W, DDR Prk, Public Storage 5.40% Cum Pref B, Public Storage 6.00% Cum Pref Z, Teekay LNG Partners L.P. 9% A, Seaspan Corp. 8 %, GasLog Partners 8.2% Cum Redeemable Fix-to-Float, Costamare Inc 8.875% Series E, CBL-E, Bluerock Residential 7.625% Pref C.
La plus grosse pondération est la W de Wells Fargo. Les préférentielles sont sensibles à la remontée des taux mais offrent une flexibilité intéressante dans un patrimoine. Là encore, je pense basculer uniquement sur des ETFs (et garder ce que j’ai déjà en portif). La performance brute de mon portif de préférentielles est de -3,4 % en 2018.
Autre univers : shorter. J’ai gagné de l’argent en 2018 grâce à mes bear put spreads Tesla et quoiqu’il arrive j’en aurai gagné grâce à cette poche… mais le dernier bear put spread restant est fortement déficitaire (-71 %). Bon il s’agit d’une petite somme (encore plus petite maintenant) et je vais la laisser vivre puisque j’ai le temps (début 2020).
Même si j’ai gagné de l’argent grâce à mes shorts Tesla, j’estime m’être trompé intellectuellement sur Tesla : j’ai sous-estimé l’exubérance du marché ! Tous les comptes de fin d’année (faites un Benford sur les comptes et/ou essayez de réconcilier les stocks avec les ventes… c’est amusant…) et l’interview (ubuesque) d’Enron Musk (qui a tout de même affirmé que sa boîte n’avait eu plus que quelques semaines de trésorerie… sachant qu’il sous-estime toujours les problèmes, cet aveu en dit long) vont dans le même sens : beaucoup de vent et des problèmes immenses. Mais, même dans un marché très bear, l’action s’est plutôt maintenue Que dire… je garderai donc vaillamment mon dernier bear put spread qui, même en allant à zéro, ne changera pas grand-chose alors qu’il a encore un potentiel de x5… bon potentiel moins probable qu’il y 6 mois Je pense que mon analyse reste juste sauf que le marché a toujours raison et dès lors ça me fait une belle jambe…
ENSEIGNEMENTS DEPUIS 7 ANS
Paragraphe un peu osé car je vais tenter du less is more donc ultra concis sur une expérience assez longue pourtant. Comme je vais switcher sur ETFs en 2019 car je n’aurai plus le temps de réaliser du stock-picking. Je me suis dit, tiens tentons de trouver les invariants des boîtes qui ont systématiquement bien fonctionné depuis 7 ans. Évidemment, cette liste à la Prévert exclut forcément tout un type de boîtes (que je vais d’ailleurs avoir en portif en 2019 via les ETF genre les technos et les boîtes à croissance rapide que je ne possède pas pour l’instant). Et bien sûr, des corrélations passées ne préjugent en rien du futur…
1. Endettement ultra maîtrisé. Et mes critères sont draconiens : dette LT / FCF < 3,5 (plus ardu que de prendre l’EBITDA comme la majorité des analystes mais plus utile à mon sens), intérêts d’emprunts annuels / EBIT < 36 %.
2. FCF élevés et constants, remonter au moins à 5 ans. Par exemple : moyenne sur 5 ans de (FCF / C.A.) > 4 %.
3. Score de Piotroski supérieur ou égal à 6 avec préférence pour 7, 8 et 9 (rare les 9). Contrairement à ce que je pensais, cela a un impact.
4. Pouvoir rédiger en 2 phrases maximum la thèse d’investissement. Donc ma liste de critères n’est pas que mécanique / quantitative. Exemple de ce que j’avais écrit sur Payton Planar (avant l’envolée du cours hein, trop facile sinon ) : "entreprise ignorée par le Marché car illiquide et petite alors qu’en forte croissance sur un marché d’avenir (transformateurs de tension dans de multiples domaines en hyper-croissance) et disposant d’un pricing power. En effet, Payton Planar est comme un fournisseur de pelles (composants représentant un minuscule pourcentage du prix total donc le prix peut augmenter) sur des marchés à forte valeur ajoutée dont l’un, le véhicule électrique, sera peut-être la nouvelle ruée vers l’or des années 2020."
5. FCF yield > 6 % au moment de l’achat.
6. EV/EBITDA inférieur à la moyenne des concurrents. Savoir identifier les concurrents et savoir pourquoi on n’achète pas les concurrents mais cette boîte.
7. Fuir les couteaux qui tombent et à l’inverse ne pas hésiter à renforcer à la hausse.
Eh voilà c’est tout… ma première liste en brouillon avait une vingtaine de points (dont de nombreux déjà sur cette file) mais j’ai justement essayé de conserver la quintessence. Je suis passé de 21 points à 7 points
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5 #16 09/08/2019 18h29
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Performance au 9 août 2019 après 6 ans et 3 trimestres de suivi du portefeuille individuel. La performance reportée ci-dessous est la performance du portefeuille actions et options en excluant la part (montante) de la gestion passive en ETF. Je veux en effet continuer à me comparer aux indices. Comme décrit dans le lien ci-après, suite à une promotion en octobre 2018, j’ai décidé de consacrer beaucoup moins de temps et d’énergie à l’investissement et dès lors de basculer mes nouvelles liquidités principalement en ETF : Portefeuille d’actions de PoliticalAnimal (20/20)
J’ai à peu près tenu le plan i.e. passé un temps (très significativement) moindre à l’investissement (que ce soit recherches de nouvelles valeurs, lectures, reportings) mais, tel un addict, un toxico, un accro du stock-picking, j’ai fini par craquer. J’ai tenu… 6 mois sans acheter une nouvelle valeur. Donc à faire du stock-picking à nouveau Dans l’ensemble, la part des ETF grimpe nettement, gestion passive, et mon temps consacré à l’investissement baisse.
Les performances actions/options hors ETF :
- Performance de la part YTD : +18,1 %. CAC40 GR : +16,2 %, S&P 500 : 17,1 %.
- Performance de la part depuis le début (déc. 2012) : +172 % soit 15,2 % annualisé. CAC 40 GR : 99,5 % soit 10,8 % annualisé, S&P 500 : 127,0 % soit 12,9 % annualisé.
J’accentue ma sur-performance par rapport aux indices.
► VENTES
* TESSI comme détaillé sur la file Tessi : (6/6) Tessi : gestion et traitement des flux d’information l’occasion était trop belle. J’ai vendu autour de 160 €… elle est à 122 € aujourd’hui…¯\_(ツ)_/¯
* Precia Molen déjà allégé (cf. reporting précédent) et complètement vendu maintenant. Trop de small caps, valorisation que je trouvais haute (quasiment à mon calcul de valorisation). Gain : +31 % avec dividendes. Je n’exclus pas de revenir sur la valeur.
* Encres Dubuit (Encres Dubuit : décoté rentable ou juste décoté ?) : vendu exactement pour les mêmes raisons + surpondération énorme dans mon portif des valeurs liées à la microélectronique. Je me devais d’alléger. Gain de +22 % seulement (“seulement” car 2 ans et demi de détention donc en fait TRI annualisé de 8 %). Je ne pense pas revenir sur la valeur à court terme (que je connais très bien).
* VEREIT : marre d’attendre. Oui c’est une bonne raison pour vendre
* Rubicon Technologies : situation spéciale et idem marre d’attendre. Vendu à peu près au PRU.
Je ne détaille pas les allègements et renforcements trop nombreux. Mais dans les très gros renforcements, citons : Graines Voltz, ABC Arbitrage et les CRCAM… soit comme je l’avais déjà réalisé fin 2018… pour mon plus grand bonheur.
► ACHATS
Je ferai un post dédié ce week-end car plusieurs acquisitions que je voudrais présenter correctement dont certaines pas suivies sur le forum.
Et réalisons un petit retour en arrière : les ventes depuis une année. Dans les ventes datant d’environ 1 an (ici : Portefeuille d’actions de PoliticalAnimal (19/20) et là : Portefeuille d’actions de PoliticalAnimal (19/20)), il y avait pour les plus importantes :
* GAIA : vendu autour de 17,5 USD, c’était un bagger (même plus en tenant compte des nombreux calls couverts vendus sur cette ligne). Vendu car ne correspondait plus à ma thèse d’investissement initial (valeur décotée avec une montagne de cash devenue valeur de croissance)… l’action est autour de 7 USD dans un magnifique marché haussier pourtant !
* Crest Nicholson : vendu (en perte) autour de 3,8 GBP. Actuellement à 3,5 GBP.
* AIG : vendu (en gain) autour de 54 USD. Actuellement autour de 57 USD.
* Seritage : vendu autour de 40 USD… l’action est autour de 40.
Avec un portif qui a tourné sur la même période à +18 %, ce sont donc des ventes opportunes en moyenne.
Plusieurs réussites, penchons-nous sur quelques déceptions :
* Picanol: longue et continue baisse de Picanol cette année et résultats en demi-teinte. J’ai renforcé un peu d’autant que Luc Tack prépare la prise de contrôle de Tessenderlo ce qui rendra le groupe encore plus diversifié.
* Agfa-Gevaert : la vente de la division HealthCare se fait (sérieusement !) attendre. C’était le cœur de thèse de mon… 2ème achat sur la valeur (pour rappel, très profitable A/R la 1ère fois tout est daté : Portefeuille d’actions de PoliticalAnimal (12/20) ). Je me relis d’ailleurs à l’instant quand j’avais vendu la 1ère fois, en résumé : “je préfère vendre à la valorisation et un beau gain qu’attendre une valeur plus haute d’une OPA hypothétique”… OPA qui n’a pas eu lieu… et vente de la division HealthCare qui n’a toujours pas eu lieu. Dossier pour les patients (pun intended). Contrairement à Picanol, je n’ai pas renforcé Agfa. Je me suis donné fin 2019 et si rien ne s’est passé, je vendrai la ligne (ça fera 2 ans et demi de détention pondérée).
Le portefeuille actuel a l’allure du tableau ci-dessous avec une poche cash descendu à 11 %. On notera qu’il y a aussi du hors actions puisque j’ai pris plusieurs types d’ETF obligataires dernièrement. Ils sont tous capitalisant pour m’éviter : 1) un frottement fiscal important (je sais qu’il y a un frottement interne à l’intérieur de l’ETF mais mes lectures et calculs m’ont convaincu qu’il est moindre que fait "à la mano") mais surtout 2) un gain de temps et de tracas immense en déclarations / paiements / suivis divers et variés des coupons ou dividendes. C’est exactement ce dont j’avais besoin pour être encore plus passif et maximiser le gain sur le temps passé.
J’ai donc liquidé toutes mes actions préférentielles par exemple (avec de très belles réussites hors CBL, cf. mon ancien portif de preferred) pour basculer la moitié du cash sur l’ETF PRAC. Saluons le travail des émetteurs d’ETF qui, peu à peu, rendent UCITS des univers où nous n’avions plus rien, simples investisseurs européens, début 2019. Chaque mois, il y a un nouvel outil qui apparaît dans les preferred US, les obligataires court terme, les monétaires USD en UCITS ! Très appréciable. Il faut regarder chaque mois chez les grands émetteurs car il y a du nouveau. J’ai râlé contre MiFiD II mais j’ai à peu près ce qu’il me faut maintenant.
On notera aussi que j’ai boudé Amundi, excepté pour les émergents (car l’équivalent Lyxor a trop de frais) en basculant les ETF PEA chez Lyxor. La communication de Lyxor est bien plus claire concernant le PEA, je ne suis pas du tout certain qu’Amundi ne nous fasse pas à nouveau un bébé dans le dos. Cela a longtemps été discuté sur cette excellente file : (26/35) Trackers PEA : liste complète des trackers éligibles PEA
J’ai laissé la colonne "variation par rapport à la valorisation". J’ai remis à jour la majorité de mes calculs. Le tableau :
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5 #17 04/12/2019 11h57
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Questions intéressantes, je viens (de moins en moins) sur le site d’où une réponse tardive.
- BESI : oui je pense qu’il est intéressant d’alléger en tout cas c’est que j’ai fait. Je ne fais plus que des mises à jour trimestrielles de mon portefeuille, si j’en faisais une maintenant, vous verriez que ma position a déjà fondu de moitié. Ce n’est pas parce que l’action a doublé que j’allège mais bien parce que mon estimé de valorisation a été dépassé et que si les résultats étaient moins mauvais que la guidance d’il y a un an (ce qui a fait monter le cours), on reste sur des trimestrielles largement en-dessous des résultats de 2018, on a une valorisation maintenant confortable et on n’est plus dans le décoté. Pour une valeur cyclique et donc plus risquée et même si ça peut toujours encore monter, mon process m’indique d’alléger voire de vendre. Si on prend les 3 trimestres annoncés qu’on tire un trait pour le 4ème trimestre, j’ai trouvé un FCF yield de 4,1 % c’est bien mais ça devient en-dessous de mes critères (j’ai acheté quand le FCF yield était à plus de 8 %). BESI reste une belle valeur avec un rendement de 5 % et un bilan en béton armé mais j’allège… sans exclure de re-revenir un jour
- GRAINES VOLTZ : c’est tout l’inverse ! Non seulement je n’ai pas allégé mais j’ai renforcé (avant et après les dernières annonces de chiffre d’affaires). J’ai quasiment fait x3 par rapport à mes premiers achats et pourtant mon PRU n’est "que" de +91 % par rapport au cours justement car renforcé à la hausse. Quasiment toutes les planètes sont alignées pour Graines Voltz dont les ratios de valorisation restent faibles malgré la forte hausse du cours, je garde, je renforce même ! En plus, nous avons maintenant des informations business détaillées, une communication financière de qualité, la montée du bio qui est excellent pour les marges de GV, une annulation d’actions de quasiment 6 % (miam !) et, cerise sur le gâteau, nous avons désormais des intérêts alignés, enfin je parierais bien que le dividende 2020 sur les résultats 2019 sera de nouveau juteux… même si je n’en sais rien bien sûr. (je pense renforcer encore dans les prochains jours)
- ETF: excellente question et en fait je n’avais qu’une vague idée, je suis allé faire quelques calculs. Fin mars 2019, la partie de mon portif "stock-picking" représentait 78 % et la partie "gérée par d’autres" 22 % (ETF ou fonds). La proportion gérée par d’autres a augmenté mais moins que je ne l’aurais pensé (inertie naturelle puisque à qqs exceptions près, je fais peu d’arbitrages et surtout "l’argent frais" qui est mis sur ETF ou fonds). Je suis actuellement à 28 % de mon portefeuille mobiliers sur des ETFs ou des fonds.
- VNQ : réponse simple, je n’y ai pas accès, il n’est pas validé mi-FID II pour un investisseur particulier français en tout cas. Vous êtes résident d’un autre pays ?
- DXC technology : jamais étudié.
- Agfa Gevaert : comme indiqué ici (6/6) Agfa-Geveart : l’entreprise belge reprend des couleurs ? j’ai vendu l’intégralité de ma ligne, la "thèse" s’étant quasiment réalisée et le ratio bénéfices/risques me semblant maintenant en notre défaveur (il y a encore une forte possibilité de hausse du titre si le rachat de la partie Healthcare se passe bien, mais à l’inverse, comme les autre soifs où les rachats n’ont pas abouti, il y a aussi un risque de -30 % à l’annonce d’un échec…). Comme BESI, c’est une action que j’ai détenue plusieurs fois
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1 19 #18 01/01/2020 19h47
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BILAN ANNUEL - 2019 (Partie 1)
Comme nombre d’entre nous, je vais écrire « comme nombre d’entre nous »
Comme nombre d’entre nous, j’ai eu une excellente année boursière. L’effet est même massif puisque mes plus-values (hors renforcements bien sûr) ont été supérieures cette année à mon brut annuel ! Une première
- Performance brute de la part 2019 : +26,7 %. CAC40 GR : +30,4 %, S&P 500 : +28,9 %.
- Performance brute de la part depuis le début (courant d’année 2012) : +191 % soit 16,3 % annualisé. CAC 40 GR : +124 % soit 12,1 % annualisé, S&P 500 : 146 % soit 13,6 % annualisé.
J’approche le triplement du patrimoine en actions ! Le PEA a lui déjà franchi largement ce seuil (ah ! la performance de mes CTO… excepté en 2018, ils ont toujours fait moins bien que le PEA). Cette année je fais légèrement moins bien que mes deux indices de référence, avec de telles valeurs absolues, je m’en contenterais allègrement chaque année. Mon portefeuille a plutôt tendance à faire mieux dans les années difficiles qu’à surperformer les excellentes années boursières.
Toutefois, en réalisant mon bilan, j’avoue que j’étais étonné, à vue de nez, j’étais persuadé d’avoir fait mieux que le S&P 500 à tout le moins. Même si j’ai des MSGN à -24 % ou des ODET à -8 % en 2019, j’avais tellement de BESI à +91 % ou de Graines Voltz à +95 % ou Agfa à +40 % que j’aurais cru être au-dessus de 29 %. C’est plus par curiosité intellectuelle que pour trouver des excuses (à moins qu’il y ait un peu de casuistique camouflée aussi, qui sait ). J’ai fini par comprendre, le truc qui pèse peu une année « normale » et que l’on oublie par conséquent mais le truc qui pèse énormément une année à +30 %… c’est le cash bien sûr ! Le cash ben ça fait 0 % de performance. Cela ne change pas grand-chose une année normale à 8 % mais c’est une autre histoire à +30 %. J’ai donc calculé à la louche mon cash pondéré dans l’année sur mes 5 comptes boursiers… il a été de 10 % à peu près. Cela représente 3 points de performance par rapport à un indice, qui par définition, est 100 % investi en actions soit presque la moitié de la performance habituelle en bourse ! Je compte, bien entendu, ma poche cash dans ma performance globale… ce qui m’arrangeait bien les années négatives. Je préfère le préciser tout de même.
J’ai du mal à comprendre les très belles performances indiquant du cash à 20 % voire à 30 %, cela signifie que la performance « intrinsèque » des actions était de 4, 5 voire 6 ou 7 points supérieure ! Autre point, nous entendons depuis déjà 2015 que « les marchés sont hauts », sur combien de blogs, de files portefeuille, de forums francophones et anglophones voire de sites professionnels (au hasard Sextant Grand Large et Carmignac), a-t-on lu que les gens passaient à 50 % cash voire à 75 % ?! Depuis qu’il est très à la mode de parler de marchés hauts (disons mi-2015), j’ai quasiment doublé mon patrimoine actions. Imaginons que 2020 soit l’une des pires années boursières de tous les temps soit comme en 2008 avec un -38,5 % (pour le SP500 l’un de mes indices de référence). Depuis qu’il est de plus en plus courant de clamer la survalorisation des marchés, j’ai transformé 100 en 195 qui deviendrait donc 120 fin 2020 si c’était l’une des pires années (et très rare) depuis un siècle ! Dans cette hypothèse ultra pessimiste, je serais alors encore largement gagnant comparé à un livret A ou une assurance-vie avec mes 100 devenus 120 en 4 ans… le coût d’opportunités des market timers est gigantesque. Le pire est que si krach il y a (qui sera sans doute bien bien inférieure au -38,5 % sur l’année), on entendra tous ces vendeurs d’apocalypse trompeter qu’ils avaient eu raison… alors que non, ils ont eu tort et perdu largement plus d’argent que s’ils étaient restés investis…
La morale de l’histoire : une fois que l’on a défini son budget de risque et avec quelle volatilité on se sent confortable, il ne sert à RIEN de vouloir, même à la marge, même avec de prétendus bons arguments, timer le marché. On conserve son budget de risque, on conserve son pourcentage actions sur le long terme et on profite des hausses en encaissant les baisses. Le budget de risque permet une légère réallocation « quand les marchés sont hauts » (puisque l’augmentation des actions augmente le pourcentage donc il peut y avoir des reventes mais uniquement pour conserver son allocation). Toute autre stratégie dégrade le potentiel des hausses. En forme de boutade, on pourrait écrire : le market timing c’est le mal (à condition de bien définir son budget de risque). Le mien est très élevé (je vise environ 60 % actions) et c’est sans doute l’élément que chacun devrait prendre le plus de temps à analyser/pondérer : quel est mon budget de risque ?
Qu’est-ce qui a moins bien marché pour moi cette année ?
Tout d’abord, la vente régulière et significative de puts et de calls couverts qui m’avait aidé à avoir un bilan positif en 2018 malgré des marchés négatifs (voir ce post et suivant : Portefeuille d’actions de PoliticalAnimal (19/21)), cette poche options m’a au contraire desservi en 2019 en rognant la performance (particulièrement au 2ème semestre). Excepté de rares semaines, je peux difficilement imaginer une pire configuration : volatilité basse voire très basse (donc prix des options faibles toute choses égales par ailleurs), montée en continu « sans respirations » (l’année dernière il y a eu énormément de périodes avec une hausse suivie d’une baisse assez nette, un vrai bonheur pour les calls couverts : on vend cher des calls que l’on peut racheter à bas prix quelques semaines plus tard). Cette année, au contraire, j’ai été souvent exercé sur des valeurs montées rapidement avec des +10 % en quelques semaines. Cela a rogné la hausse. C’est le principe même de mes ventes d’options que de lisser la performance et j’étais bien content lorsque les marchés étaient baissiers de dégager de la surperformance. Dès lors, je continuerai l’année prochaine.
Autre élément qui a moins bien marché : les bear put spreads Tesla ou les achats de puts Tesla. Pendant 2 ans, de mi-2017 à mi-2019 j’ai gagné pas mal d’argent avec cette stratégie. Je reste largement gagnant sur les 2 ans et demi mais en 2019, j’ai perdu de l’argent. Le pire est que j’ai été trop greedy avec notamment plusieurs puts en gain de +50 % que je n’ai pas bouclés par pure hubris alors que ma stratégie était normalement de boucler après un gain substantiel. En effet, dans l’achat d’options, contrairement à la vente, le temps joue contre vous et il faut sauter sur le moindre gain. De façon fort amusante, on entend des “Tesla au plus haut”, “grande année pour Tesla” alors que Tesla a fait… légèrement moins bien que le Nasdaq en 2019 au prix d’une volatilité énorme ! En somme, une performance banale pour une volatilité forte. La hype sur cette valeur est dingue, tous les OEM ont construit des usines en Chine depuis des décennies et maîtrisent leur chaîne logistique, cette boîte, quelconque, monte une usine en Chine et fabrique 15 Tesla (non non je n’exagère pas, c’est bien le nombre), et ça fait la une des journaux comme s’ils avaient construit une base spatiale sur la lune ! Quant à la survalorisation, elle me semble encore plus énorme et je continuerai donc en 2020 à acheter des puts ou construire des bear put spreads. Je posterai plus longuement sur ce sujet pour quantifier cette survalorisation.
Ce qui a bien fonctionné ou continué à bien fonctionner. Eh bien tout d’abord, mon basculement vers plus de gestion passive.
Les renforcements mécaniques sur ETF ou fonds ou simili fonds (Berkshire Hathaway). Pas de charge mentale inutile, pas de biais, pas de market timing. En tout début d’année 2019, j’avais établi mon agenda exact pour des achats chaque mois d’ETF, de Berkshire ou de fonds (achat entre le 9 et le 15 du mois). Cela m’avait pris une demi-journée et seulement quelques minutes ensuite chaque mois. J’ai réalisé exactement ce que je m’étais imposé. Je suis ravi. Je vais continuer vers plus de gestion passive.
La simplification n’a pas été aussi poussée que je l’aurais pensé mais mon portefeuille est tout de même plus simple. J’ai revendu toutes mes actions préférentielles (pratiquement une dizaine) en forte plus-value (pour des préférentielles), j’ai revendu des petites lignes inutiles comme Atlantic Power (qui reste une bonne boîte je pense mais je n’avais pas assez de capital à mettre pour que cela ait du sens).
J’ai continué aussi à suivre mon processus : si une thèse se réalise ou si une valorisation est largement dépassée, on vend. Mon portefeuille a dès lors connu un basculement rapide sur au moins 5 valeurs qui étaient des grosses lignes (Agfa, Besi, CRBP2, CRLO et CyrusOne) avec à chaque fois aucune hésitation car je n’avais plus de raison de conserver. L’argent a été redéployé vers des ETFs ou de nouvelles valeurs (voir ci-dessous).
Il est loin le temps des découvertes où je réalisais mes devoirs tout seul sur des Xeikon, Oeneo, Villeroy & Boch, BESI, Picanol, Payton Planar, Agfa Gevaert, KLIC, etc. Désormais, mes nouvelles valeurs sont des copies de bons portefeuilles ou de bons blogs et forums avec des « devoirs » réalisés beaucoup plus rapidement qu’avant. Ma seule trouvaille est PENTAIR (ainsi que CyrusOne déjà revendu et QTS).
Voilà l’état du portefeuille au 31/12/2019 :
L’intérêt de réaliser un bilan est que certains éléments restés camouflés pendant l’année paraissent évidents mis sur le papier. Par exemple, grâce à mon bilan, je me rends compte que je n’ai plus de raison de posséder Apogee Enterprises et que je comprends mieux Pentair. Dès que mes calls couverts seront expirés, je vais donc vendre Apogee. Je comprends aussi que la Chine monte dans mon portefeuille et ça ne me déplaît pas. En revanche, je n’ai toujours pas assez de valeurs américaines même si la situation est meilleure que fin 2018. Les principaux mouvements depuis le reporting de mi-année 2019 ont été les suivants.
*VENTES
Nombreuses ventes. Il s’agit plutôt des basculements dont j’ai parlé.
Agfa-Gevaert
Eh bien oui, la « thèse » que j’avais écrite s’est réalisée : la vente de la division Healthcare a été formellement annoncée avec en plus une valorisation (supérieure à mon estimé), le marché a logiquement aimé et Agfa a flambé => j’ai vendu car la majorité du potentiel de hausse était effectué selon moi.
BESI
+101 % en moins d’un an et demi suite à ces débuts d’achat ici : Portefeuille d’actions de PoliticalAnimal (18/21) Et ce, après avoir réalisé un +310 % il y a 3 ans Portefeuille d’actions de PoliticalAnimal (12/21) (pour des achats de 2013 à 2015). Je crois que j’aime bien cette valeur ! BESI est donc un multi-multi bagger. Je connais très bien les équipements de microélectronique qu’ils fabriquent (j’en ai même utilisé pendant ma thèse… bon ça commence à dater cela étant) et je comprends bien ce marché. Je n’exclus pas d’y revenir dans quelques trimestres. J’ai vendu car mon estimé de valorisation était dépassé de plus de 20 %.
CRLO +12 % et CRBP2 +28 % en moins d’un an ! Il s’agit respectivement des CRCAM de Loire Haute-Loire et de Brie-Picardie. Comme depuis plusieurs années, j’achète en début d’année et je revends au 3ème trimestre.
J’avais aussi effectué un basculement de CyrusOne vers QTS soit deux foncières de data centers. Je compte renforcer QTS dans l’année 2020.
Bank of America
Cas très différent de vente : j’ai été intégralement exercé sur un call couvert à 34 USD ! BAC est montée en flèche. +62 % de plus-value, pour une big cap bancaire, c’est plutôt pas mal ! Depuis, je vends des puts autour de 31 € car je ne veux pas acheter BAC au-dessus de ce prix.
*RENFORCEMENTS
J’ai renforcé souvent (et reporté sur cette file) Graines Voltz, ABC Arbitrage (plusieurs ordres épuisette encore en cours). J’ai aussi renforcé Tencent et Baozun.
*ACHATS
PENTAIR
Pentair est spécialisée dans le traitement de l’eau. Ce que j’aime bien, c’est qu’ils visent toute la chaîne de valeur à la fois techniquement et en typologie de clients (institutionnels, publics et parapublics, professionnels et particuliers). Et comme à mon habitude, c’est du décoté rentable. Je tiens toujours au Piotroski qui est de 7 au moment de l’achat. Critères d’endettement respectés aussi puisque une dette long terme à seulement 1,5 EBITDA et la couverture des intérêts de la dette est à deux chiffres. Je n’ai plus l’envie ni le temps d’initier des files sur des nouvelles valeurs ainsi que de détailler mes valorisations. Je pense que PENTAIR est une belle valeur et je la valorise à 64 USD. Je donne les entreprises comparables que j’ai utilisées à ceux qui voudraient creuser la valeur (la moitié de ma valorisation repose sur des comparables) : American Water Works, Aqua America, Artesian Resources, California Water Service Group, Flowserve, Xylem, York Water. À ce propos, j’aurais pu explorer la voie ETF thématique. L’ETF de Lyxor me semble très intéressant mais j’ai préféré finalement le stock-picking avec celle qui me semblait le plus décotée. ETF WAT possède des frais raisonnables pour un ETF thématique (0,6 %) : Lyxor World Water UCITS ETF - Dist | WAT FP
TXCOM : il y a une file dédiée TXcom : systèmes d’impression thermique et de traçabilité
C’est une valeur très peu liquide, attention à ne pas mettre entre toutes les mains ! TXcom c’est du Lynchien comme j’aime, ils se sont spécialisés dans le rachat d’entreprises à la barre des tribunaux de commerce ! Et je pense qu’ils ont développé un savoir-faire en matière de retournement d’entreprises en difficulté. Ils ont récemment acquis les sociétés STAF, AVMA et BCR… spécialisées dans les équipements pour les métiers de la boulangerie ! C’est à nouveau splendidement lynchien. Je valorise à 13 € au moins, bien entendu comme c’est peu liquide, j’ai besoin d’une marge de sécurité plus importante pour acheter.
GAUMONT
Merci à JeromeLeivrek et FranckInvestor pour leur travail sur cette valeur par exemple ici : Gaumont : le producteur et distributeurs de films le moins cher et là : Gaumont, encore du cinéma décoté | Le projet Lynch
Je n’ai pas grand-chose à ajouter à des posts si détaillés. J’ai mis ma propre valorisation dans le tableau ci-dessus.
LNC
Les Nouveaux Constructeurs. Idem il y a une file dédiée : Les Nouveaux Constructeurs : un promoteur immobilier bien géré
Et idem une grande partie des investisseurs francophones que j’estime sont sur cette valeur, je n’aurais pas grand-chose à ajouter sinon que, comme pour les foncières cotées, j’ai un objectif d’augmenter la part d’immobilier au sens large dans mon portif actions (je rappelle que je ne suis pas propriétaire). Un promoteur immobilier décoté me convient dès lors parfaitement.
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12 #19 06/04/2020 22h25
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En février 2020, une action TOTAL permettait d’acheter 16 bouteilles de solution hydroalcoolique. Fin mars / début avril, il y eut plusieurs jours pendant lesquels il aurait fallu vendre une action Total pour acheter une seule bouteille ! (avant les mesures prises par les autorités pour réguler les prix). Résultat d’un effet ciseau entre la forte baisse de l’action et l’envolée stratosphérique des solutions hydroalcooliques !
Comme quoi, l’on ne sait jamais dans une crise ce qui prendra de la valeur, i.e. ce qui sera dans l’œil du cyclone d’une demande exacerbée, puisque chaque crise est différente ! Les gold bugs n’ont toujours pas eu leur heure de gloire avec seulement une légère poussée de l’or que j’oserais qualifier de modeste et ridicule au vu de l’immense coût d’opportunités de la dernière décennie ! Si je compare aux débuts de mon portefeuille boursier (presque une décennie), l’or a fait… - 5 % en 8 ans et demi ! Le coût réel est d’ailleurs bien supérieur puisque les spreads de l’or ainsi que les coûts de conservation sont bien plus marqués que pour des actions…
Je n’ai quasiment rien changé dans ma gestion du portefeuille ce dernier mois et, vous allez le voir, la partie de mon portefeuille "stock-picking" a bien résisté (la partie indicielle, de plus en plus grande d’ailleurs, ben elle a fait comme les indices…)
- Performance brute de la part stock-picking YTD au 06/04/2020 : -14,9 %. CAC40 GR : -30,0 %, S&P 500 : -17,6 %.
- Performance brute de la part depuis le début (courant d’année 2012) : +148 % soit 11,4 % annualisé. CAC 40 GR : +57,3 % soit 5,3 % annualisé, S&P 500 : 95,7 % soit 8,3 % annualisé.
Il s’agit donc d’une surperformance significative ce trimestre comme d’ailleurs dans quasiment toutes les situations chahutées depuis le début de mon portif (à l’inverse j’ai tendance à sous-performer les périodes très haussières… je préfère donc sous-performer en fait !).
A tout seigneur, tout honneur. J’ai parlé en premier de mes puts Tesla dans mon reporting fin 2019, l’une de mes rares positions perdantes en 2019, il est logique que j’en parle en premier dans ce compte-rendu Il s’agit du plus gros gain en pourcentage de toute ma vie boursière et dans le top 10 en valeur absolue. Habituellement, je ne parle qu’en pourcentage ou en ordre de grandeur mais pour ce put je vais donner les valeurs exactes. TSLA a beaucoup plus baissé que le marché et surtout, ce qui compte grandement pour des options, sa volatilité implicite a largement plus augmenté que celle du marché => le prix des puts a explosé. J’ai eu plusieurs gains mais je ne résiste pas au plaisir coupable de détailler mon meilleur canasson :
- achat le 02/02/2020 à 10.4 USD de : TSLA JUN 19 ’20 440 PUT
- vente le 18/03/2020 à 125.4 USD soit +1 105 % (non pas d’erreur de frappe ).
Les autres mots-clés à retenir pour expliquer cette bonne tenue du portefeuille : Graines Voltz et ABC Arbitrage, de grosses positions du portefeuille qui ont fait plus que résister puisque, dividendes inclus, GRVO fait par exemple +18 % YTD ! Dividendes qui ont le bon goût d’être sans aucune retenue sur un PEA… Et la plupart de mes small caps (quasiment toutes très peu ou pas endettées) ont fait mieux ou bien mieux que le marché même si la plupart restent en territoire négatif (une Payton Planar est à -16 % YTD par exemple, etc.). La pire position est BPY-Brookfied Reit
… tout ce qui était fortement endetté a ramassé encore plus cher. Et c’est logique !
(c’est ici une file boursière, pas une file sur la santé bien sûr donc la perspective est purement boursière)
Un élément m’a fortement étonné, c’est de lire des centaines de fois, parfois chez des forumeurs aguerris, le raisonnement que je résumerais à la hache ainsi : "je pense que le pire est devant nous". C’est oublié bien vite que lorsque des valeurs de qualité ont déjà perdu -40 % voire -50 % pour certaines alors qu’à l’instant "t" leur trésorerie et leurs cash-flows n’ont pas encore bougé d’un iota, c’est bien que le marché a déjà pricé une forte baisse future de l’activité ! La bourse a entre 3 et 6 mois d’avance, c’est ainsi. Ce sont les anticipations que Mr. Market pèse, pas l’économie présente. Pour que la bourse remonte, il "suffit" que le futur anticipé "réel" soit moins catastrophique que ce qui a déjà été anticipé dans les cours… Or bien souvent, les raisonnements consistaient à dire "ah la fin mars, le pire du COVID-19 est devant nous", oui certes mais la bourse price le futur et les anticipations.
J’ai sacrifié à une once d’agitation (car ce n’est que de l’agitation) en renforçant un peu plus ce que j’avais déjà programmé (je programme en début d’année). Je n’ai donc quasiment rien changé à mes habitudes si ce n’est "renforcer légèrement plus". Une petite part de moi s’en veut d’avoir succombé à l’horrible péché véniel du… market-timing
Je n’aurai pas le temps de mettre à jour mon tableau habituel avec toutes les positions précises (ce que je compte faire puisque je suis le 1er à trouver ça utile. Cette file est la meilleure de mes archives !)
Fondamentalement, rien n’a beaucoup changé excepté que je suis revenu sur ma chère… Microsoft. MSFT est une des valeurs qui m’a fait gagner le plus d’argent et que j’avais stupidement lâchée en 2017. J’ai commencé à remonter une position. J’ai à peu près 1/3 de la position et je vais continuer au fil des mois et de l’arrivée de cash frais. Tout me plaît dans cette valeur, je me demande encore quelle idée stupide m’était passée par la tête quand j’avais vendu…
Et juste avant COVID-19 (ligne en forte perte donc) j’avais commencé une position sur une small-cap canadienne. Je parlerai de cette valeur lorsque j’aurai fini de composer ma ligne car elle est très peu liquide.
Ah et note purement personnelle : j’ai eu le COVID-19, c’est en effet plus qu’une grippe surtout la léthargie et la gêne respiratoire. Premier arrêt de travail de ma vie…
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17 #20 31/12/2020 00h00
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BILAN ANNUEL - 2020 (Partie 1) Calculs au 30/12/2020 (et non 31/12).
J’avais bien besoin de réaliser un bilan car j’avais perdu de vue mes derniers mouvements, le niveau de mes allocations (entre classe d’actifs, entre régions, entre secteurs).
Année mouvementée, passionnante, année boursière ayant agi comme un tamis où, plus que jamais, la psychologie a été déterminante, où plus que jamais les adages boursiers se sont révélés précieux. Plus que des adages, ils sont un rappel lancinant que rien n’est nouveau, que les mêmes causes entraînent les mêmes conséquences : les ventes paniques de certains, les achats opportuns d’autres et le business as usual de quelques-uns.
Systématiquement (pour des krachs classiques à la baisse ou… à la hausse), le même refrain est seriné « cette fois, c’est différent, il y a un nouveau paradigme » (conseil au passage, si jamais vous lisez « nouveau paradigme » dans une démonstration sur quelque sujet que ce soit, il y a 99 % de chance que ce soit de la bouse). J’ai été étonné par les réactions d’affolement, de sauve-qui-peut voire de déroute d’investisseurs que je pensais aguerris. C’était d’autant plus étonnant venant de la part de certains qui vous expliquaient doctement à longueur d’année que la volatilité était inhérente aux marchés boursiers. Entre les paroles et les actes réside souvent le gouffre béant du cortex humain…
Plus que jamais, une STRATÉGIE claire et écrite reste le meilleur rempart contre notre satané cerveau reptilien. Je me suis toujours écrit ce que je voulais réaliser à la fin de chaque année boursière. Je conseille à tout investisseur d’en faire autant.
Nous connaissons tous des citations de tonton Buffett (de nombreuses s’appliqueraient fort bien à cette année). J’ai choisi d’autres investisseurs célèbres.
Charlie Munger a écrit :
A lot of people with high IQs are terrible investors because they’ve got terrible temperaments. You need to keep raw, irrational emotion under control.
Jack Bogle a écrit :
Our success in investing will depend in part on your character and guts and in part on your ability to realize, at the height of ebullience and the depth of despair alike, that this too, shall pass.
Une dernière pour la route :
Shelby M.C. Davis a écrit :
History provides a crucial insight regarding market crises: they are inevitable, painful and ultimately surmountable.
Toutes ces citations datent du siècle dernier et certaines ont plus de 50 ans… same old, same old.
- Performance brute de la part 2020 : +11,2 %. CAC40 GR : -4,1 %, S&P 500 : +15,5 %.
- Performance brute de la part depuis le début (courant d’année 2012) : +224 % soit 15,6 % annualisé. CAC 40 GR : +115 % soit 9,9 % annualisé, S&P 500 : 185 % soit 13,7 % annualisé.
J’ai donc dépassé le triplement du patrimoine en actions ! Woah… si on m’avait dit ça il y a quelques années. Cette année, les CTOs se sont bien mieux comportés que le PEA, même si sur 8 ans et demi l’enveloppe PEA continue à faire, largement, la course en tête.
Je me fais grignoter un peu par le S&P500 cette année mais je reste significativement devant sur presque 8 ans et demi. L’écart entre le SP500 et le CAC40 GR devient béant. Mon portefeuille approche de la décennie de suivi (et 3 crises !) ainsi que de l’objectif que je m’étais fixé. Il s’agissait d’être au-dessus de mes 2 indices de référence (choisis en 2012)… c’est à portée de main ! Seule la durée permet de filtrer les stratégies de long terme et il faut se méfier des résultats sur le court-terme pouvant rapidement basculer. C’est long une décennie ! (heureusement)
Bien sûr, le renchérissement de l’euro n’a pas aidé mais l’année dernière c’était l’inverse. Et puis, dans le détail (les détails n’ont guère d’importance, in fine c’est bien la valorisation total de mon portif qui compte !), mes valeurs nord-américaines font en fait bien mieux que le SP500 et mes valeurs européennes bien mieux que le CAC40 GR
Je rentre dans le vif du sujet en mettant mon portif purement « titres vifs » puis l’ensemble du portif en ajoutant les trackers et fonds, bien entendu, par ordre décroissant du poids. L’estimé de valorisation est mon estimé de « fair value » remis à jour en cette fin d’année 2020. C’est plutôt un estimé au doigt mouillé car chaque année je passe moins de temps que l’année précédente pour réaliser cet exercice (je me souviens il y a quelques années je passais des heures pour une seule valeur à recalculer des P/FCF, des projections de croissance, des marges brutes pour évaluer une fair value).
J’ai remis comme en 2019 le PRU (avec dividendes) que j’avais omis pendant plusieurs années. Je continue à penser que ça n’a aucune valeur pour un lecteur, c’est plutôt pour mes propres archives. On notera d’ailleurs que pour de nombreuses valeurs « gagnantes », j’ai fortement « pyramidé à la hausse ». J’ai plusieurs valeurs pour lesquelles le « PRU initial » montrerait des baggers ou des multi-baggers alors qu’il y a finalement peu de baggers dans mon portif. Le PRU est très dangereux, j’ai vu plusieurs connaissances ne pas renforcer des valeurs pour des raisons spécieuses, mais si l’on creusait, au fond tout au fond, on s’apercevait qu’ils étaient « fiers » de leur magnifique PRU à +350 % et qu’ils voulaient conserver ces beaux chiffres dans leur reporting ou sur le tableau de bord de leur courtier (si ! si ! je vous assure, je connais plusieurs cas).
On n’a jamais gagné beaucoup d’argent en raisonnant en pourcentage.
Je détaillerai dans un second poste : mes ventes, mes achats, mes renforcements et mes « valeurs préférées » pour 2021. Je préciserai aussi les orientations en cours de mon portif (un peu plus de Chine, etc.). Bon avant le 2ème poste, je glisse une seule précision : sniif j’ai été trop gourmand sur des calls couverts de ma (chère) ligne Disney… j’ai été exercé. Plus de DISNEY donc, il ne s’agit pas d’une décision de vente proprement dite. Cela étant, j’ai enchaîné 5 calls couverts sur 6 mois avant d’être exercés en empochant à chaque fois plusieurs pourcents du prix de l’action… je ne suis pas à plaindre ! Et si j’ai été exercé malgré des marges de 12 %, c’était aussi avec un beau prix de vente bien entendu. Depuis, je vends des puts Disney…
Et le portif avec aussi les ETF et les fonds. J’ajoute aussi dans mon listing complet les options que j’ai achetées en mode « cour de récréation ». Je ne mets pas mes ventes de puts, y en a trop et ça bouge vite (je rachète souvent mes puts vendus, actuellement j’ai vendu des puts DIS, MSFT, BAC, etc.). On voit que les ETFs grignotent des places dans le classement en comparaison à 2019. On sent aussi la montée des US, exactement comme je l’avais indiqué fin 2019 afin de tendre vers l’allocation monde d’une part, et vers plus d’investissement passif d’autre part. Chaque ETF sans exception est capitalisant, c’est une condition sine qua non : moins de frottements fiscaux et pas de paperasse.
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1 6 #21 01/01/2021 20h17
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Avant la 2ème partie du bilan, et pour répondre à diverses questions dans la réputation, sur ma file ou en message privé, je fais rapidement un petit topo de Hamilton Thorne.
Sources : rapports annuels /site internet
J’avais mentionné en avril : Portefeuille d’actions de PoliticalAnimal (22/23) une small-cap canadienne illiquide. J’avais commencé dès février à en accumuler et j’en ai acheté à divers prix (avant/après Covid… forcément pas les mêmes prix) car à tous ces niveaux, je pense qu’il y a une marge de sécurité significative. J’ai fini mon allocation. Je compte la conserver très longtemps car, ancienne endormie, les catalyseurs et la modification du modèle d’affaires sont en route. Il s’agit d’Hamilton Thorne, Hamilton Thorne (leur site web est, comment dire, très années 90 !). C’est une entreprise spécialisée dans la reproduction assistée. Leur gamme de produits est de plus en plus étendue.
On est dans la small cap peu liquide comme je les aime (même si ma part de stock-picking ne fait que diminuer depuis 2 ans) : décotée rentable, en croissance, sur un marché d’avenir. Elle est très proche de Payton Planar d’une certaine façon. David Wolf le CEO est très expérimenté, il a une stratégie claire qu’il a bien exposé, déroulé et réussi depuis 7 ans. Sa stratégie pour la prochaine décennie est aussi limpide.
Sous l’impulsion de ce CEO David Wolfe, Hamilton Thorne s’est éloignée du statut « d’équipementiers de FIV » pour aller vers les services et les revenus récurrents sur toute la chaîne de valeurs de la reproduction assistée. En une décennie, ils sont passés de simple équipementier sur un seul produit à équipementiers / vendeurs de consommables / vendeurs de services et de maintenance sur à peu près tout le matériel de la reproduction assistée.
Le grand concurrent est Vitrolife, le géant de la reproduction assistée, dont les ratios de valorisation sont stratosphériques (VE/EBITDA_ttm ~ 63, VE/EBITDA_2021_estimé ~42, P/FCF_ttm ~128, P/FCF_2021_estimé ~77). Je n’espère pas que Hamilton Thorne rejoigne ces ratios car Vitrolife a un statut à part, mais rien que la moitié du chemin ferait doubler son cours (pour HTL, on a EV/EBITDA_2021_estimé ~13 !). Autre façon de voir, si Hamilton Thorne, rejoignait les ratios d’autres comparables comme Bure AB ou CooperSurgical alors l’action ferait +50 % facilement.
Autre façon de la voir, si les comparables ne sont pas suffisants, regardons la simple croissance… la croissance organique + la croissance externe sont fantastiques et réglées comme du papier à musique (thèse de roll-up assez classique dans un marché encore très fragmenté). Cette simple croissance permettrait à l’action, selon moi, de surperformer un indice monde. La croissance du CA depuis 10 ans est continue. Les marges n’ont pas toujours suivi mais les marges sont en train, non seulement de se stabiliser mais d’augmenter. Le chiffre d’affaires a décuplé en 7 ans et on reste quasiment sur du +40 %/an même ces dernières années (c’était plus facile de réaliser +40% / an avec 2 MUSD de C.A. que 20).
Catalyseurs à court-terme : « uplisting » vers une place de marché états-unienne. C’est dans les tuyaux depuis quelques années, cela a été repoussé pour diverses raisons (rachat, Covid dernièrement).
Quant au marché à long terme de reproduction assistée, il est porté par de forts courants : baisse de le fertilité, augmentation très significative de l’âge du 1er enfant dans tous les pays développés et désormais dans les pays en transition, etc. Et contrairement à d’autres domaines à forte croissance et à la mode, les marges restent bonnes avec un marché pas si compétitif malgré sa fragmentation.
Sans transition, pour répondre à blackfalcon : alors j’ai d’abord acheté du Tencent (on le voit sur ma file, je parle depuis un certain temps) bien avant… la mise en bourse de Prosus (qui ne date que d’un 1 an ! c’était fin 2019). Dès que Prosus a introduit, j’ai arrêté d’acheter du Tencent pour acheter du Prosus qui est à la fois plus décoté et… sur PEA ! (idem j’en ai parlé tôt sur ma file et sur la file Prosus). Je vais continuer à charge Prosus et je raisonne pour mon allocation en "Tencent + Prosus". Donc l’explication est juste que Prosus n’existait pas quand j’ai commencé à acheter du Tencent Bien entendu, je n’ai aucune envie de vendre mes Tencent en CTO… qui déclencherait une friction fiscale bien contre-productive alors que je n’ai pas besoin de cash.
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5 #22 23/05/2021 19h01
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J’ai fait quelques recherches scandinaves ce week-end que j’ai résumée ici, sur cette file pas très suivie et pourtant d’une très grande qualité et recelant de nombreuses pépites :
Actions sudoises, danoises de qualit ligibles au PEA ? p.6
Je profite aussi de ce passage pour, vivement, conseiller la lecture de rapport sur les multibaggers des dernières années. Extrêmement riche. J’en ferai un résumé sur ma file dans quelques jours : https://www.altafoxcapital.com/s/Conclu … ressed.pdf
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2 [+7 / -1] #23 26/05/2021 12h47
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Si cela vous intéresse, voici ma shortlist australienne de candidats à multibaggers :
- Dubber
Dubber Corporation Limited (DUB) is a transformative Cloud based Software-as-a-Service (SaaS) solution in a hardware centric market place. The Dubber Platform provides call recording and audio asset management in the cloud
- Straker Translations
Straker Translations Limited (STG) operates in the language services industry providing a platform for the translation of written content in both offline and online form. Typical content translated includes product brochures, operating manuals, legal documents and websites
- Alcidion
ALC’s Principal Activity is the development and licensing of its own healthcare software products (Miya, Patientrack and Smartpage), the reselling of selected healthcare software products from its strategic partners and the delivery of product implementation, product support and maintenance, systems integration and data analysis services to healthcare customers in Australia, New Zealand and the UK
- PKS
PKS’s Principal Activity is the provision of software services to the healthcare industry.
- Selfwealth
SWF’s Principal Activity is the online flat fee share trading services and Online investor community portal services.
- Calix
CXL’s Principal Activity is the developed a patent-protected, platform technology that produces new materials and processes, targeted at solving global challenges in water and wastewater treatment, sustainable food production, CO2 mitigation and advanced battery development
- Betmakers Technology Group
BET’s Principal Activity is the development and provision of data and analytic products for the B2B wagering market and the production and distribution of racing content.
- Mach7
M7T’s Principal Activity is the provision of enterprise imaging data sharing, storage and interoperability for healthcare enterprises globally.
Et puisque vous aimez Lime, je vous jette
- Whispir
WSP’s Principal Activity is the software-as-a-Service (SaaS) provider in the development and provision of communications management systems via a cloud-based platform. même si je pense que le marché est trop encombré et qu’ils sont trop petits ; j’ai un billet au cas où
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16 #24 03/07/2021 18h29
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BILAN SEMESTRIEL – S1’2021 (Partie 1) Calculs au 02/07/2021 (et non 30/06).
Eh bien, ça bouge, ça bouge. Les années se suivent et ne se ressemblent pas sauf peut-être… la volatilité de la volatilité. Toutes les performances ci-dessous sont brutes et dividendes inclus. Le semestre finit favorablement avec une conjonction assez rare de belles performances à la fois pour mes valeurs « croissance » et mes valeurs « value ».
Étonnant de constater des augmentations semestrielles aussi diverses que les suivantes. J’ai du +55 % pour Bassac (promotion immobilière dans le genre business, old school, ça se pose là), du +49 % de la bonne vieille Compagnie de l’Odet, du +30 % de l’industrieuse Picanol, du +29 % d’une vénérable industrielle comme Pentair (purification et filtration d’eau), et dans le même semestre du côté de la pure croissance (high tech, santé) : +56 % de ASM International (qui fait même +120 % depuis que j’avais expliqué ici : ASM International pourquoi je switchais de ASM International à BESI qui n’a fait « que » +71 % dans le même temps) ou +124 % de Moderna, +47 % de GOOG, +26 % de MSFT, +19 % de Adobe. Ah et ma chouchoute aussi que j’avais dévoilée il y a plus d’un an sur cette file : Hamilton Thorne, dans le domaine de l’assistance médicale à la procréation avec +47 % YTD. Cerise sur le gâteau : le taux de change joue cette année en ma faveur (après plusieurs semestres de hausse de l’euro). Lorsque l’on pétrit tous ces ingrédients dans ma gourde géante, et malgré les rares grumeaux (valeurs chinoises par exemple), on obtient forcément une surperformance ce semestre par rapport aux indices.
- Performance brute de la part S1’2021 : +23,1 %. CAC40 GR : 18,6 %, S&P 500 : +15,9 %.
- Performance brute de la part depuis le début (courant d’année 2012) : +299 % soit 17,3 % annualisé. CAC 40 GR : +115 % soit 11,4 % annualisé, S&P 500 : 185 % soit 14,8 % annualisé.
Ah zut la vie est trop dure, j’ai raté le quadruplement… j’espère y arriver avant les 10 ans du portif. Mon écart avec les indices s’accroît.
La force des intérêts composés devient impressionnante et a un impact dans la « vraie vie ». C’est bien simple, j’ai utilisé une somme significative extraite de mes comptes-titres pour mon apport immobilier (en écrémant les valeurs « bof » pour ne pas déclencher trop d’imposition l’année prochaine, et pas plus car l’imposition et les frais sont les seules choses que l’on peut maîtriser). Et malgré cette sortie nette de cash… mon portefeuille boursier a fortement augmenté en valeur absolue au 1er semestre 2021 !
Mon portif stock-picking est présenté ci-dessous. J’ai revu mes estimations de "valeur intrinsèque" sachant que chaque année, je mets de moins en moins de temps à les recalculer (il y a une demi-décennie, je devais passer une demi-journée par valeur, j’approche les 5 minutes désormais… ça vaut sans doute des nèfles comme valorisation !).
Si je retire Gaumont et Ali Baba, les seules valeurs dans le rouge sont des valeurs que je viens d’acheter et dont les lignes sont en construction.
Petit amusement autour de TTD. L’efficience des marchés en action… le jour du split de TTD, il s’agissait d’un split 10 pour 1. Eh bien ce jour là, TTD a augmenté de +6,1 % (sachant que le Nasdaq a fait +0,8 %) et sans aucune news concernant TTD autre que le split ! Sans doute que les Robinhoodeurs et autres Redditteurs étaient trop pauvres pour en acheter à 650 USD et n’ont pu devenir acheteurs qu’à 65 USD faisant incroyablement augmenter les cours d’une valeur pour laquelle rien n’avait changé pourtant… non bien sûr c’est absurde… ¯\_(ツ)_/¯
J’ai continué ma thématique santé initié au S2’2020 (certes en suiveur mais déjà très gagnant sur ce point) avec des renforcements de M12, et des nouvelles lignes comme Eurobio Scientific ou MRNS. J’ai décidé de ne rien faire concernant les valeurs chinoises. C’est bien une décision puisque en 2020, j’avais prévu des lignes plus importantes pour Baba, Tencent voire prendre d’autres valeurs mais toutes les péripéties kafkaïennes à cause du parti communiste chinois m’ont dissuadé de suivre mon plan de renforcement. Je conserve en l’état.
Je ne pourrais pas détailler tous les mouvements d’un semestre d’autant que plein de "moyens" mouvements étaient dus à mon apport pour ma résidence principale mais je vais aborder les éléments principaux.
►ACHATS
* Marinus Pharmaceuticals
Une biotech particulièrement petite (600 MUSD pour une biotech dans ce marché ultra haussier, ça reste une small cap). Idée piquée à Michael Burry en représailles de son vol de mon idée de shorts Tesla via des puts 😉 Cette biotech développe et commercialise des médicaments dans le domaine des troubles neurologiques et psychiatriques tels que l’épilepsie, le stress post-traumatique, le syndrome de l’X fragile, etc. Ma due diligence s’est bornée à regarder le nombre de brevet (par USD de market cap), la réputation des acteurs principaux de la boîte (via le h-factor). Pour le reste, je n’ai aucune compétence particulière dans ce domaine et de toute façon même ceux qui l’ont auraient d’immenses difficultés à probabiliser correctement (je veux dire mieux que la chance) la réussite du pipeline de Marinus Pharmaceuticals. Disons qu’il y un peu de "confiance aveugle" en Michael Burry + un sizing adéquat. Cela restera une petite position, un peu "roulette russe", que je vais faire monter jusqu’à 1 % du portefeuille global.
* Petite frénésie autour de valeurs high tech, forcément avec des multiples très élevés mais toujours en respectant : 1) rentabilité démontrée, au sens FCF positif plusieurs mois consécutifs et 2) la dette est sous contrôle (cf. plus haut dans ma file, mes critères quantitatifs). Cela va de la cybersécurité, avec CrowdStrike Holdings (un collègue m’avait mentionné la qualité de leurs produits, utilisés dans notre boîte + le levier opérationnel m’a impressionné), au fameux ETSY ou à Atlassian (notamment le créateur du logiciel Trello). Que des petites positions pour l’instant, pour voir, avant de creuser. Je regarde aussi Pinterest et Twitter (de la vente de puts assez OTM actuellement).
►RENFORCEMENTS
* Crispr Therapeutics
J’ai renforcé. j’ai commencé à acheter alors que la boîte valait moins de 10 GUSD. Pas cher payé pour un domaine qui pourrait révolutionner la biologie/la médecine et avec une Prix Nobel, Emmanuelle Charpentier, dans le bateau (oui je sais, il y a des contre-exemples de boîtes qui n’ont pas percé avec une palanquée de Prix Nobel, il y a aussi de très belles réussites).
* Moderna
J’ai "pyramidé à la hausse" et renforcé comme un goret. Je suis pourtant arrivé tard dans la danse mais la qualité de l’exécution scientifique, technologique et commerciale de Moderna est impressionnante. Encore un brillant français d’ailleurs dans le bateau… encore expatrié faute de pouvoir développer ses talents dans notre pays…
* Eurobio Scientific
On continue avec la thématique santé qui a motivé nombre de mes mouvements ce semestre (et fin 2020). Je n’aurais rien à ajouter de pertinent à cet excellentissime article de notre cher Valeur Bourse : Eurobio Scientific |Valeur Bourse. Je suis 100 % d’accord avec une triple conclusion que je résumerais ainsi : 1) le trésor de guerre et ce qu’il permettra d’actionner est sous-estimé par le marché, 2) la possibilité de nouvelles ventes massives de tests (et pas seulement Covid) est sous-estimé par le marché, 3) le levier opérationnel est sous-estimé par le marché. J’arrive là aussi tard dans la danse et je compte en faire une position respectable.
*LVMH
Que dire si ce n’est que je renforcerai tranquillement de temps en temps cette splendide valeur.
►ALLÈGEMENTS
* Payton Planar
Pour ne pas subir de plein fouet, la double imposition ubuesque et punitive des dividendes Payton Planar, j’avais vendu mes Payton sur IB (historiquement Payton Planar était sur mon compte Binck donc Saxo Bank désormais mais je n’achète plus rien sur Saxo hors de mon PEA). Je n’ai pas racheté depuis notamment car Payton pesait lourd pour une small cap mais aussi car besoin de cash.
* Gaumont
J’ai frileusement vendu en début d’année (avec des gains corrects entre +15 % et + 20 %) car je n’étais plus confiant dans la "thèse". La taille de la position me convient mieux désormais, je conserve.
* TXCOM
Mon gros allègement de TXCOM (avec parfois des +30 % de PV) est un mix de plusieurs raisons mutuellement compatibles : au-dessus de 9 €, elle approchait ma valorisation, j’avais besoin de cash sur le PEA pour Eurobio Scientific et LVMH et je ne suis plus aussi serein qu’avant avec des grosses positions illiquides. C’est mal formulé en fait : en pourcentage, cela n’a certes pas changé mais en valeur absolue mes positions sur valeurs illiquides ont fortement augmenté, et cela me convient moins bien. Je sens désormais avec l’achat d’une résidence principale et tous les travaux qui vont suivre, je sens plus concrètement le besoin de "cash". La fameuse « prime d’illiquidité » s’incarne donc à mes yeux plus clairement. J’ai pourtant de quoi voir venir. Toutefois, être capable de vendre dès que je le veux avec un spread faible, cela a dorénavant plus de valeur à mes yeux qu’il y a 3, 5 ou 10 ans.
►VENTES
*Discovery
Quelle saga, quelle volatilité ! Une montée en flèche sans doute essentiellement due à la dinguerie d’Archegos (je n’ai pas vendu à ce moment là malheureusement…) puis une redescente en flèche et enfin une belle montée à l’annonce de la fusion entre WarnerMedia (détenue par AT&T) et Discovery… j’ai alors vendu (sell the news, tout ça, tout ça) avec un modeste +17 % pas mécontent de m’en tirer ainsi.
*Abbey PLC
J’ai tout vendu. Dividendes inclus (plantureux et, grâce à votre serviteur qui avait demandé à Binck à l’époque de bien prendre en compte le fait que c’était une entreprise coté sur la "petite" place boursière irlandaise et non sur la principale, ces dividendes étaient imposés à 0 % ), j’ai réalisé un majestueux +78 % sur cette valeur, pourtant un "simple" promoteur immobilier et alors que son max drawdown sur 3 ans a été très faible. Corrigé du risque, c’était une très belle performance.
J’ai tout vendu dès l’annonce de l’offre de la famille Gallagher (je ne pouvais m’empêcher de penser à Shameless à chaque fois que je voyais le nom d’Abbey dans mon portif), je ne croyais pas à une contre-offre, je pense que la famille s’en sort très bien à ce prix là qui restait une affaire mais il fallait décider.
*Brookfield Property Reit
Histoire très similaire : encore de l’immobilier (pas la promotion certes) et encore une offre de rachat. Idem je n’ai pas trop tergiversé à revendre. Mon gain est beaucoup plus faible qu’avec Abbey en revanche (environ +15 %).
*Pershing Square Tontine Holdings. Idem, aucun atermoiement, aucune hésitation à l’annonce du deal avec Universal Music. Je possède déjà du UMG via à la fois la Compagnie de l’Odet, Tencent et Prosus ! Cela plombait inutilement ma diversification (même si je pense que le deal est malin mais pour des actionnaires n’ayant pas déjà du UMG quelque part). Oui je sais, il y a une call option tout ça, tout ça mais c’est l’épaisseur du trait. Actuellement un actionnaire de PSTH est essentiellement actionnaire UMG ce que je suis déjà. Je suis sorti en légère perte (-5%) mais en léger gain (+3 %) si je prends en compte tous les puts et calls couverts vendus sur la valeur.
Et depuis que je me suis mis aux ETF, je dévoile aussi l’intégralité de mon portif avec ETFs (dont la performance brute est légèrement plus faible puisque la majorité de mes ETFs ont fait un peu moins bien que mon stock-picking).
On voit très clairement plusieurs ETFs grimper dans le classement par rapport au semestre précédent. Oh ! ce n’est pas autant que ce que j’avais prévu voulant aller de plus en plus vers du passif. Pour une double raison : d’une part, j’ai encore des épisodes névrotiques incontrôlés de stock-picking me faisant acheter de nouvelles valeurs et d’autre part mes valeurs anciennement choisies ont tellement bien performé que même sans renforcements (au contraire des ETFs que je renforce ), ma part de stock-picking reste considérable… je plaide coupable pour cette belle seconde raison !
Encore quelques semestres et je pense que j’aurais basculé à 50 % en ETFs même si actuellement ce n’est qu’un petit tiers mais qui monte ! L’idée est d’être de plus en plus passif avec toujours un peu de stock-picking. Pour rappel, mes achats d’ETFs sont tous intégralement prévus pour l’année entière avec des rappels dans mon calendrier. C’est donc très mécanique, aucunement chronophage et cela me délivre de tous biais.
Dans la partie 2 du bilan semestriel, je parlerai de ma stratégie options qui a significativement changé, de mes objectifs pour le S2’2021.
Parrain pédago pour Bourso, Binck et Bourse Directe. Meduse Paris :)
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6 #25 02/01/2023 23h36
- PoliticalAnimal
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Je vais faire court car ce reporting me sert tout de même les années passant et en l’occurrence les décennies passant ! De très mauvaises nouvelles de santé dans ma famille proche rendent la fin d’année pénible et ne poussent pas à détailler.
Dans l’ensemble, le portefeuille s’est comporté comme un S&P 500 sous vitamines. Mes CTO font moins bien que le S&P500 mais… les PEA du couple font mieux que le CAC 40 GR. Une mauvaise année bien sûr boursièrement parlant. Je remporte mon « pari » de faire mieux que les indices sur plus d’une décennie (10 ans quelques mois et de nombreuses crises donc représentatif).
En effet :
- Performance brute de la part 2022 : -18,9 %. CAC40 GR : -7,6 %, S&P 500 : -19,4 %.
- Performance brute de la part depuis le début (courant d’année 2012) soit plus d’une décennie : +251 % soit 13,2 % annualisé. CAC 40 GR : +118 % soit 8,0 % annualisé, S&P 500 : 192 % soit 11,2 % annualisé.
Je fais donc largement mieux que les indices sur plus d’une décennie. Pourquoi ? J’avais pensé/prévu une longue analyse. Peut-être dans qqs mois. Là, ni l’envie, ni l’énergie.
C’est dingue de voir Tesla faire -70 % en 2022. Or… début 2022, j’avais précisé sur cette file que plus jamais je ne shorterai Tesla… j’ai malheureusement tenu parole et donc pas profité de cet immense gadin… that’s life (je n’ose imaginer les gains si j’avais pris le même genre d’options qu’en 2021). Une grande partie des arguments que j’avais utilisés pour démonter la valorisation de Tesla se sont révélés pertinents. Comme quoi, ce n’est pas toujours utile d’avoir raison, particulièrement quand on shorte. Au moins, lorsqu’on est long, si on finit par avoir raison, le temps est avec nous. Le temps joue contre nous lorsqu’on est à découvert.
Certaines valeurs se sont bien ou très bien comportées (dividendes réinvestis) par rapport au marché et là aussi avec une thèse justifiée par les résultats concrets de l’entreprise : l’ultra pépite Payton Planar (depuis que je l’ai découverte et décrite sur ce forum, c’est un multi-multi bagger avec dividendes), Hamilton Thorne, Odet, ma chère Picanol, les délicieux hamburgers Nathan Famous et… les actions de mon entreprise (que je ne compte pas dans mon reporting boursier mais qui aide à « sauver » 2022).
De toute façon, je continue plus que jamais à investir uniquement dans les indices, la part de mon stock-picking diminuant en pourcentage et ne recherchant plus de nouvelles actions, cette file n’aura plus guère d’intérêt dans le futur. Je continuerai à donner des nouvelles des entreprises que j’avais découvertes même si elles vont peser de moins en moins.
Sur un sujet malheureusement me touchant, Moderna a réussi une première mondiale (multiples articles dans les plus grandes revues scientifiques). J’espère évidemment que cela mènera à de formidables guérisons mais en médecine le chemin est long et sinueux. Ne soyons pas trop optimistes mais pas non plus trop pessimistes (boursièrement parlant, ça n’a aucune important je n’ai plus de Moderna, je serais très largement positif si je n’avais pas été callé il y a un longtemps, cf. plus haut dans ma file). Plusieurs de mes amis cancérologues et biochimistes, pas les plus guillerets pourtant, ont été impressionnés par ces résultats.
Espérons tous que les prochaines phases des essais cliniques se révèlent positives ! C’est une immense avancée contre cet enfoiré de cancer, avancée saluée par toute la communauté scientifique
Moderna/BioNTech: cancer vaccines will show mRNA not a one-trick pony
Petit extrait :
Financial Times a écrit :
Success in battle against Covid does not ensure success against tumours, but should narrow the odds. Investors’ excitement was rekindled a few weeks ago when Moderna and partner Merck published a promising set of melanoma trial results. After five decades of failed attempts, cancer vaccines are set for a breakthrough.
Unlike normal vaccines, these shots will treat, not prevent, the disease. Using mRNA technology should prompt the immune system to destroy mutated cells, often by tailoring them to the recipient’s tumour. That is the case in the Moderna melanoma trial. Its mRNA vaccine, combined with Merck’s immunotherapy, cut the risk of later stage melanoma recurrence or death by 44 per cent in high risk patients compared with immunotherapy alone.
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