BILAN ANNUEL 2018 (Partie 2)
Alors, j’ai repris tous les comptes (PEE, les AV, les livrets, etc.). Comme rien n’est automatisé, pas si simple. La stagnation de mon portif actions (+0,8 %… en net net c’est du zéro) et un peu plus de rebalancement vers du fonds euro m’ont rapproché de mon objectif de 55 % - 60 % d’actions mais j’ai toujours trop d’actions dans mon patrimoine global. Depuis 7 ans et pas mal de chutes (mais encore aucun vrai krach), je pense pouvoir dire que je sais gérer la volatilité. Il n’empêche les grosses hausses de 2016, 2017 m’ont éloigné durablement de mon objectif cible (qui reste élevé j’en conviens).
En revanche, je suis content car quasiment à mon objectif de 10 % de pierre-papier : j’ai beaucoup plus de foncières cotées qu’en 2017 et la part immobilier de mes fonds euros boostés a aussi joué.
Trop d’objectifs tue les objectifs et donc objectif principal de 2019 : baisser ma part actions pour enfin revenir autour de 57 %. Le 2ème sera l’ultra simplification mais je détaillerai plus bas. Ma poche cash s’est bien réduite et il ne faudrait pas aller plus bas.
==> Finalement au 31/12/2018 pour l’ensemble de mon patrimoine [entre crochets, pourcentage fin 2017] :
- Cash (cash pur, monétaire et équivalents) : 5,6 % [9,8 %]
- Obligations (HY, fonds oblig PEE, fonds euro “déduits” du % pierre-papier) : 19,3 % [16,0 %]
- Pierre-papier (REIT, SIIC, tracker et parts sur AV) : 9,1 % [4,5 %]
- Actions (tous types de support) : 66 % [69,7 %]
La poche high yield s’est bien comportée et est surtout composée de ce fonds : Performance des fonds|Rendements totaux|Fidelity Funds - US High Yield Fund A-Acc-EUR|ISIN :LU0261953904
Ce fonds HY ne fait "que" +0,83 % en 2018 (ce qui reste bien) mais mon lissage sur l’année a été plutôt chanceux puisque je réalise +3 % sur cette poche dans l’année.
Mon PEE s’est pas mal comporté, déjà parce que les actions de mon entreprise ont fait +0,1 % (dividendes compris) en 2018 mais… sans compter l’abondement et sans compter mes ventes ou achats opportuns (j’affirme que sur mon entreprise, je connais assez bien les points hauts et bas, j’en viendrais presque à faire de l’AT… bon en PEE c’est un peu osé
). Lorsqu’on met l’abondement et mes mouvements sur le +0,1 %, ben on monte à +3,5 % ce qui sur une grosse somme est loin d’être négligeable.
Enfin la poche actions préférentielles s’est encore étoffée (quasiment doublé en valeur par rapport à 2017). Je n’ai pas pris de nouvelles valeurs, j’ai plutôt fait grossir des lignes que je connaissais. La liste de mes actions préférentielles est : Wells Fargo 5.70% W, DDR Prk, Public Storage 5.40% Cum Pref B, Public Storage 6.00% Cum Pref Z, Teekay LNG Partners L.P. 9% A, Seaspan Corp. 8 %, GasLog Partners 8.2% Cum Redeemable Fix-to-Float, Costamare Inc 8.875% Series E, CBL-E, Bluerock Residential 7.625% Pref C.
La plus grosse pondération est la W de Wells Fargo. Les préférentielles sont sensibles à la remontée des taux mais offrent une flexibilité intéressante dans un patrimoine. Là encore, je pense basculer uniquement sur des ETFs (et garder ce que j’ai déjà en portif). La performance brute de mon portif de préférentielles est de -3,4 % en 2018.
Autre univers : shorter. J’ai gagné de l’argent en 2018 grâce à mes bear put spreads Tesla et quoiqu’il arrive j’en aurai gagné grâce à cette poche… mais le dernier bear put spread restant est fortement déficitaire (-71 %). Bon il s’agit d’une petite somme (encore plus petite maintenant) et je vais la laisser vivre puisque j’ai le temps (début 2020).
Même si j’ai gagné de l’argent grâce à mes shorts Tesla, j’estime m’être trompé intellectuellement sur Tesla : j’ai sous-estimé l’exubérance du marché ! Tous les comptes de fin d’année (faites un Benford sur les comptes et/ou essayez de réconcilier les stocks avec les ventes… c’est amusant…) et l’interview (ubuesque) d’Enron Musk (qui a tout de même affirmé que sa boîte n’avait eu plus que quelques semaines de trésorerie… sachant qu’il sous-estime toujours les problèmes, cet aveu en dit long) vont dans le même sens : beaucoup de vent et des problèmes immenses. Mais, même dans un marché très bear, l’action s’est plutôt maintenue
Que dire… je garderai donc vaillamment mon dernier bear put spread qui, même en allant à zéro, ne changera pas grand-chose alors qu’il a encore un potentiel de x5… bon potentiel moins probable qu’il y 6 mois
Je pense que mon analyse reste juste sauf que le marché a toujours raison et dès lors ça me fait une belle jambe…
ENSEIGNEMENTS DEPUIS 7 ANS
Paragraphe un peu osé car je vais tenter du less is more donc ultra concis sur une expérience assez longue pourtant. Comme je vais switcher sur ETFs en 2019 car je n’aurai plus le temps de réaliser du stock-picking. Je me suis dit, tiens tentons de trouver les invariants des boîtes qui ont systématiquement bien fonctionné depuis 7 ans. Évidemment, cette liste à la Prévert exclut forcément tout un type de boîtes (que je vais d’ailleurs avoir en portif en 2019 via les ETF genre les technos et les boîtes à croissance rapide que je ne possède pas pour l’instant). Et bien sûr, des corrélations passées ne préjugent en rien du futur…
1. Endettement ultra maîtrisé. Et mes critères sont draconiens : dette LT / FCF < 3,5 (plus ardu que de prendre l’EBITDA comme la majorité des analystes mais plus utile à mon sens), intérêts d’emprunts annuels / EBIT < 36 %.
2. FCF élevés et constants, remonter au moins à 5 ans. Par exemple : moyenne sur 5 ans de (FCF / C.A.) > 4 %.
3. Score de Piotroski supérieur ou égal à 6 avec préférence pour 7, 8 et 9 (rare les 9). Contrairement à ce que je pensais, cela a un impact.
4. Pouvoir rédiger en 2 phrases maximum la thèse d’investissement. Donc ma liste de critères n’est pas que mécanique / quantitative. Exemple de ce que j’avais écrit sur Payton Planar (avant l’envolée du cours hein, trop facile sinon
) : "entreprise ignorée par le Marché car illiquide et petite alors qu’en forte croissance sur un marché d’avenir (transformateurs de tension dans de multiples domaines en hyper-croissance) et disposant d’un pricing power. En effet, Payton Planar est comme un fournisseur de pelles (composants représentant un minuscule pourcentage du prix total donc le prix peut augmenter) sur des marchés à forte valeur ajoutée dont l’un, le véhicule électrique, sera peut-être la nouvelle ruée vers l’or des années 2020."
5. FCF yield > 6 % au moment de l’achat.
6. EV/EBITDA inférieur à la moyenne des concurrents. Savoir identifier les concurrents et savoir pourquoi on n’achète pas les concurrents mais cette boîte.
7. Fuir les couteaux qui tombent et à l’inverse ne pas hésiter à renforcer à la hausse.
Eh voilà c’est tout… ma première liste en brouillon avait une vingtaine de points (dont de nombreux déjà sur cette file) mais j’ai justement essayé de conserver la quintessence. Je suis passé de 21 points à 7 points 
Parrain pédago pour Bourso, Binck et Bourse Directe.
Meduse Paris :)