En février 2020, une action TOTAL permettait d’acheter 16 bouteilles de solution hydroalcoolique. Fin mars / début avril, il y eut plusieurs jours pendant lesquels il aurait fallu vendre une action Total pour acheter une seule bouteille !
(avant les mesures prises par les autorités pour réguler les prix). Résultat d’un effet ciseau entre la forte baisse de l’action et l’envolée stratosphérique des solutions hydroalcooliques !
Comme quoi, l’on ne sait jamais dans une crise ce qui prendra de la valeur, i.e. ce qui sera dans l’œil du cyclone d’une demande exacerbée, puisque chaque crise est différente ! Les gold bugs n’ont toujours pas eu leur heure de gloire avec seulement une légère poussée de l’or que j’oserais qualifier de modeste et ridicule au vu de l’immense coût d’opportunités de la dernière décennie ! Si je compare aux débuts de mon portefeuille boursier (presque une décennie), l’or a fait… - 5 % en 8 ans et demi ! Le coût réel est d’ailleurs bien supérieur puisque les spreads de l’or ainsi que les coûts de conservation sont bien plus marqués que pour des actions…
Je n’ai quasiment rien changé dans ma gestion du portefeuille ce dernier mois et, vous allez le voir, la partie de mon portefeuille "stock-picking" a bien résisté (la partie indicielle, de plus en plus grande d’ailleurs, ben elle a fait comme les indices…)
- Performance brute de la part stock-picking YTD au 06/04/2020 : -14,9 %. CAC40 GR : -30,0 %, S&P 500 : -17,6 %.
- Performance brute de la part depuis le début (courant d’année 2012) : +148 % soit 11,4 % annualisé. CAC 40 GR : +57,3 % soit 5,3 % annualisé, S&P 500 : 95,7 % soit 8,3 % annualisé.
Il s’agit donc d’une surperformance significative ce trimestre comme d’ailleurs dans quasiment toutes les situations chahutées depuis le début de mon portif (à l’inverse j’ai tendance à sous-performer les périodes très haussières… je préfère donc sous-performer en fait !).
A tout seigneur, tout honneur. J’ai parlé en premier de mes puts Tesla dans mon reporting fin 2019, l’une de mes rares positions perdantes en 2019, il est logique que j’en parle en premier dans ce compte-rendu
Il s’agit du plus gros gain en pourcentage de toute ma vie boursière et dans le top 10 en valeur absolue. Habituellement, je ne parle qu’en pourcentage ou en ordre de grandeur mais pour ce put je vais donner les valeurs exactes. TSLA a beaucoup plus baissé que le marché et surtout, ce qui compte grandement pour des options, sa volatilité implicite a largement plus augmenté que celle du marché => le prix des puts a explosé. J’ai eu plusieurs gains mais je ne résiste pas au plaisir coupable de détailler mon meilleur canasson :
- achat le 02/02/2020 à 10.4 USD de : TSLA JUN 19 ’20 440 PUT
- vente le 18/03/2020 à 125.4 USD soit +1 105 % (non pas d’erreur de frappe
).
Les autres mots-clés à retenir pour expliquer cette bonne tenue du portefeuille : Graines Voltz et ABC Arbitrage, de grosses positions du portefeuille qui ont fait plus que résister puisque, dividendes inclus, GRVO fait par exemple +18 % YTD ! Dividendes qui ont le bon goût d’être sans aucune retenue sur un PEA… Et la plupart de mes small caps (quasiment toutes très peu ou pas endettées) ont fait mieux ou bien mieux que le marché même si la plupart restent en territoire négatif (une Payton Planar est à -16 % YTD par exemple, etc.). La pire position est BPY-Brookfied Reit
… tout ce qui était fortement endetté a ramassé encore plus cher. Et c’est logique !
(c’est ici une file boursière, pas une file sur la santé bien sûr donc la perspective est purement boursière)
Un élément m’a fortement étonné, c’est de lire des centaines de fois, parfois chez des forumeurs aguerris, le raisonnement que je résumerais à la hache ainsi : "je pense que le pire est devant nous". C’est oublié bien vite que lorsque des valeurs de qualité ont déjà perdu -40 % voire -50 % pour certaines alors qu’à l’instant "t" leur trésorerie et leurs cash-flows n’ont pas encore bougé d’un iota, c’est bien que le marché a déjà pricé une forte baisse future de l’activité ! La bourse a entre 3 et 6 mois d’avance, c’est ainsi. Ce sont les anticipations que Mr. Market pèse, pas l’économie présente. Pour que la bourse remonte, il "suffit" que le futur anticipé "réel" soit moins catastrophique que ce qui a déjà été anticipé dans les cours… Or bien souvent, les raisonnements consistaient à dire "ah la fin mars, le pire du COVID-19 est devant nous", oui certes mais la bourse price le futur et les anticipations.
J’ai sacrifié à une once d’agitation (car ce n’est que de l’agitation) en renforçant un peu plus ce que j’avais déjà programmé (je programme en début d’année). Je n’ai donc quasiment rien changé à mes habitudes si ce n’est "renforcer légèrement plus". Une petite part de moi s’en veut d’avoir succombé à l’horrible péché véniel du… market-timing
Je n’aurai pas le temps de mettre à jour mon tableau habituel avec toutes les positions précises (ce que je compte faire puisque je suis le 1er à trouver ça utile. Cette file est la meilleure de mes archives !)
Fondamentalement, rien n’a beaucoup changé excepté que je suis revenu sur ma chère… Microsoft. MSFT est une des valeurs qui m’a fait gagner le plus d’argent et que j’avais stupidement lâchée en 2017. J’ai commencé à remonter une position. J’ai à peu près 1/3 de la position et je vais continuer au fil des mois et de l’arrivée de cash frais. Tout me plaît dans cette valeur, je me demande encore quelle idée stupide m’était passée par la tête quand j’avais vendu…
Et juste avant COVID-19 (ligne en forte perte donc) j’avais commencé une position sur une small-cap canadienne. Je parlerai de cette valeur lorsque j’aurai fini de composer ma ligne car elle est très peu liquide.
Ah et note purement personnelle : j’ai eu le COVID-19, c’est en effet plus qu’une grippe surtout la léthargie et la gêne respiratoire. Premier arrêt de travail de ma vie…
Parrain pédago pour Bourso, Binck et Bourse Directe.
Meduse Paris :)