Je fais un point intermédiaire sur cette expérience d’achat d’options en suivant les sweeps.
D’une façon générale, les puts ont mieux fonctionné que les calls vu la tendance du marché. J’ai réalisé des plus-values et moins-values, je garde le reste en portefeuille pour l’instant, un certain nombre arrive à expiration cette fin de semaine.
Opérations réalisées :
AAPL 192.5p +116% (vendu trop tôt)
AMZN 129c +168%
AMZN 131c +160%
BIG 10p +165%
CCJ 37c -80%
CPNG 18c +42%
GOOG 120c +66%
INVZ 4.5c -20%
IQ 7c -72%
KDP 34c +67%
LYFT 13c -100%
MPC 130c +667%
MPW 9.5p +567%
MPW 8p +410%
PINS 29c -100%
PYPL 79c -92%
QQQ 356p +2% (mal géré la sortie, il y avait 30% à prendre sur cette grosse position)
STNG 45c +17%
TRUP 32.5c -1%
Le bilan est très largement positif sur les plus-values réalisées. La moyenne arithmétique des performances dépasse les 100% mais lorsqu’on la pondère par la taille des positions, on dépasse les 150% grâce à une surallocation sur les puts MPW qui représentaient une grosse conviction personnelle (annoncée dans les messages précédents).
Les positions qu’il me reste en portefeuille sont pour la plupart perdantes (beaucoup de calls), mais l’expiration est encore assez lointaine. Compte tenu de la volatilité importante des options, je pense qu’il est trop tôt pour tirer une conclusion définitive, mais si je liquidais tout le portefeuille à l’instant t, le gain serait tout de même significatif.
Quelques observations constatées en pratique :
- Acheter des options avant les résultats n’est pas optimal, la prime est beaucoup trop chère, or en partant du principe que le délit d’initié n’est pas envisageable sur les big caps US, on a une chance sur deux d’être du mauvais côté, donc on est statistiquement perdant. Il vaut mieux éviter ce genre de pari spéculatif qui a bien fonctionné sur AMZN, GOOG et AAPL mais généré une perte conséquente sur PYPL. Autre point important concernant les résultats, il faut savoir que lorsque le market maker est en déroute, les échanges sur les options en question sont suspendus, le temps qu’il s’adapte. Sur FSLR, j’avais heureusement verrouillé mes résultats en shortant le titre en after-hours (contre mes calls), sans quoi ma belle plus-value se serait envolée à l’ouverture du trading… A l’inverse, la même technique sur AMZN m’a fait passer à côté d’une plus-value qui aurait pu être encore nettement supérieure. Hasardeux !
- Cela va de soi, mais il vaut mieux être positionné dans le "bon sens" : compliqué de faire une belle performance avec des puts dans un marché haussier, et vice versa. Comme en théorie, on ne peut pas prévoir l’évolution des marchés, on peut jouer les deux côtés à 50/50, en suivant par exemple des sweeps de puts XYZ et des sweeps de calls sur ABC, à part équivalente. Ou alors suivre ses propres convictions si l’on a un bon historique de "market timing" et suffisamment de confiance en soi : j’étais plutôt (très) baissier, donc j’aurais pu me limiter à l’achat de puts, la performance aurait clairement été meilleure. Le rétroviseur est toujours plus clair que le pare-brise…
- Cette belle performance a aussi été obtenue grâce à une surallocation sur les puts MPW qui représentaient une vraie conviction sur la base des fondamentaux (une REIT notée junk). Peut-être qu’il faudrait se limiter aux sweepers qui "font du sens" d’un point de vue fondamental, et pour cela, il faut une large connaissance de la cote US et de l’actualité des entreprises -- pas le temps d’aller farfouiller les rapports trimestriels. Ce qui veut dire passer beaucoup, beaucoup de temps devant son ordinateur. Pas facile, surtout quand on n’est pas un hedge fund !
- Autre point qui nécessite beaucoup de temps : surveiller les sweeps en temps réel. Après un sweep, le market maker doit prendre position sur le marché cash pour se couvrir, cela provoque donc un mouvement sur le titre qui se répercute sur le prix de l’option. Si vous arrivez 2 heures plus tard, le bénéfice est amputé. Pour celui qui opère du lundi au vendredi, en termes d’astreinte horaire on est presque sur un job à temps plein (français), avec, il est vrai, la possibilité d’un bon taux horaire.
En conclusion, l’essai est plutôt concluant, je pense que cette stratégie peut être très rentable à condition de l’affiner, d’avoir un peu de réussite, pas mal de connaissances, et beaucoup de temps à y consacrer. Malheureusement, ce dernier point est rédhibitoire en ce qui me concerne, je n’ai aucune envie de passer mes journées collé devant mon écran, sinon, à quoi bon avoir arrêté mes activités professionnelles ?
Je reste donc concentré sur ce qui m’a le mieux réussi jusqu’à présent, à savoir le "market timing" sur la globalité du marché, et quelques opérations ponctuelles en cas de fortes convictions. Peu de mouvements, pas de risque spécifique, un horizon plutôt moyen/long terme, et sûrement beaucoup moins de cheveux gris ! Pour le suivi complet, je referai un dernier point lorsque le reste des options sera arrivé à expiration.
Je n’ai pas fait de mouvements sur le portefeuille depuis 15 jours, je suis toujours net short sur les indices américains, principalement le Nasdaq 100. La performance YTD se rapproche désormais de celle du MSCI World, je suis assez confiant sur ma capacité à atteindre mon objectif d’ici à la fin de l’année (MSCI World +3%) malgré ce premier semestre plutôt décevant.
Maigre consolation, ma sélection de titres pour 2023 reste en pôle position du "Classement des investisseurs heureux".