"Vrai ETF" vs "ETF maison"
J’ai soldé mes positions fin octobre sur le compte titre Boursorama et ouvert un compte Degiro pour les frais d’ordre réduits sur le marché US.
Au départ j’ai commencé à constituer de nombreuses petites lignes techs/digital : Netflix, Crowdstrike, Salesforce, Nvidia, Adobe, Shopify etc.
En achetant un peu de tout, l’idée était de constituer une sorte d’ETF tech sans "daube" comme j’en ai parlé dans mon message du 9 janvier.
J’ai gardé ce portefeuille assez peu de temps, pour arbitrer vers des lignes plus conséquentes et sur des valeurs à forte conviction.
Cette stratégie m’intéressait de nouveau récemment, mais finalement je me suis rappelé que j’ai détesté détenir un portefeuille aussi bordélique et basé sur des choix beaucoup plus arbitraires que quand je passe du temps à me renseigner sur une valeur.
Quand on commence à acheter un peu de tout au pif, le résultat laisse un sentiment d’incomplétude. Dès que quelqu’un parlait d’une valeur je me disais : "celle-là il me la faut aussi !".
Conclusion : autant acheter des ETFs, au moins ce sentiment de faire des choix arbitraire disparait en grande partie.
Les ETF ont le mérite de fonctionner sur une certaine logique (pondération par capitalisation notamment).
Critères de sélection pour les investissements
Là où l’ont peut y voir une limite inutile à la diversification, le fait d’ajouter de nombreux critères sur la sélection permet de limiter le paradoxe du choix. Et de garder une certaine simplicité une fois que ces critères sont établis.
Quand je serai en proie au doute, ce qui arrive régulièrement, je pourrai relire ce message pour me remettre les idées en place.
1. Pas d’action cyclique : elles ne font pas parties de celles que je veux avoir en portefeuille quand une récession économique ou un krach boursier se produit. Je ne sais pas quand les acheter et comment les choisir.
2. Pas de secteur / entreprise en déclin : absence de croissance organique, entreprises qui vont à l’encontre des megatendances…
3. Pas d’entreprise de semiconducteur en direct (ETF uniquement) :
Secteur d’avenir mais je risque de faire le mauvais choix en sélection de valeur pour le long terme.
La pression sur l’innovation technoloqique sur ce secteur à forte intensité capitalistique est énorme, et une entreprise qui rate une innovation est pénalisée pour un cycle entier (exemple : Intel).
Par ailleurs le nombre de client de ces entreprises est souvent assez concentré.
Exemple : En 2018 ou 2019 (je ne me rappelle plus), Apple représentait 15% des ventes de STMIElectronics. Si Apple change de fournisseur, c’est très dommageable pour l’entreprise.
4. Achat des leaders sur leur secteur, surpondération des Wide Moat
5. Limiter la pondération de la Chine à 10% max + pas d’achat d’actions chinoises sur le marché US (risques de delisting = stress inutile).
6. Limiter la pondération des GAFAM à 10% max : risques sur la pression antitrust
7. Limiter la pondération des KHOL (Kering Hermes L’Oréal LVMH) à 20%. Le luxe est l’un des points forts de la France. Autant en profiter via le PEA.
Fortes convictions sur le luxe à long terme (développement de la classe moyenne/aisée dans les pays émergents) et c’est le secteur que je "connais" le mieux pour l’avoir étudié le plus.
9. Ne pas acheter d’entreprise qui ont fait des pertes au cours de la dernière décennie
ou l’année précédente pour les actions à forte croissance.
9. Pas d’actif distribuant en compte titre : à cause du formulaire 2778, même s’il y’a une tolérance lorsque les dividendes versées sont de faible montant. Accessoirement l’absence de dividende sur compte titre simplifie les déclarations annuelles.
10. ne pas chercher la décote : j’ai toutes les chances de me planter dans ma sélection en recherchant les entreprises décotées.
11. Pas de renforcement au delà de 15K€ sur une ligne
12. Pas d’actions européenne à dividende en PEA (car perte du crédit d’impôt compensatoire) sauf au taux de prélèvement à la source de 15% max (Pays-Bas, Luxembourg).
13. Achats d’ETFs uniquement pour les prochains investissements en compte titre : je peux ainsi focaliser et limiter le stock picking au PEA et aux actions françaises, rendant la tâche plus simple. Les ETF synthétiques en PEA ne m’intéressent pas.
Présentation de Sea Limited
Sea ltd est la principale entreprise singapourienne à forte croissance. Elle est cotée sur le NYSE et Tencent en détient 20% du capital.
Sea Ltd est une sorte de "mini Tencent" des pays de l’Asie du Sud-Est : e-commerce (38%), divertissements numériques (52%, essentiellement des jeux videos), autres services (10%, paiement électronique…).
Elle possède une sorte de Moat dû au fait que les marchés des pays ASEAN sont très fragmentés et hétérogènes dans leur fonctionnement / règles / culture / devises (bien plus qu’en Europe par exemple), il est donc très difficile d’y mettre en oeuvre une plateforme d’ecommerce par exemple.
Cette complexité en fait à la fois une force : barrières à l’entrée, et une faiblesse : coûts opérationnels élevés.
La partie divertissements numériques est rentable, mais la marge brute de la partie E-Commerce est négative (coûts supérieurs aux ventes ! it’s not a business but it’s charity comme j’avais lu quelquepart) et il s’agit du principal risque sur cette entreprise.
Elle représente 2,4% de mon pf et ne respecte pas le critère numéro 8, car la société ne génère pas de profit à ce jour.
Dans mon portefeuille c’est celle qui a le plus fort potentiel d’être un multibagger, mais aussi la plus risquée.
Je l’ai acheté en novembre car j’ai un biais sur les pays ASEAN (cf ma présentation). J’aime l’idée d’y être investi.
Dernière modification par Pancake (17/01/2021 03h12)