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2 #651 18/04/2022 08h13
- CroissanceVerte
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NOUVEAUX VERTS :
Vultus AB (Spotlight Bourse) Aide à l’agriculture par satellites suédois.
Waste Plastic Upcycling A/S (Euronext Growth Oslo) Recyclage des déchets plastiques norvégien.
Safra, le fabricant de bus à hydrogène dont Transition Evergreen (EGR) a pris 30% il y a quelques mois, envisage une introduction en bourse pour lancer son nouveau bus Hycity et se développer en Europe.
Par contre une fusion SPAC a été annulée :
Alberton (ALAC) et SolarMax n’ont finalement pas réussi leur rapprochement.
CHAMPIONS VERTS :
Une semaine boursière verte emmenée par la Norvège, comme souvent :
Pryme BV +60% Recyclage du plastique norvégien, a réussi une levée de fonds et bénéficié d’un relèvement d’objectif d’analystes. Reste en forte baisse YTD.
Everfuel +34% Stations hydrogène norvégien, a annoncé la construction d’une station hydrogène géante en Allemagne, après l’inauguration de celle de Rotterdam.
Tokyo Electric Power Company +26% Le géant producteur électrique japonais TEPCO, s’est introduit sur le podium sous le prétexte d’avoir reçu une subvention de l’état japonais pour payer les indemnisations en rapport avec Fukushima…
Hexagon Purus +22% Réservoirs à hydrogène norvégien, a annoncé la construction d’une usine en Chine, après un CA 2021 +182% (mais EBITDA 2X plus négatif).
Derrière eux on trouve quelques hausses de valeurs plus ou moins spéculatives :
Oceanic Wind Energy +21% pennystock éolien canadien
Hybricon Bus Systems AB +18% Bus électriques suédois
Silex Systems +17% Equipements solaires et nucléaires australien
Xebec Adsorption +14% Equipementier gaz canadien, a signé un gros contrat pour des équipements de capture de CO2.
Moulinvest +12% Energie bois français
LE MATCH MARCHÉ ACTIONS VERTES VS PRIVATE EQUITY :
Depuis début 2021, les performances boursières des EnR sont en baisse.
En 2021 l’ETF ICLN, par exemple, a perdu 25%, et il perdait encore 17% en 2022 jusqu’à… la guerre en Ukraine qui l’a renvoyé à ±0% YTD. De même voire pire pour d’autres ETF concurrents, a contrario de la progression du S&P500, ou même du NASDAQ dont pourraient relever les entreprises concernées.
Les explications sont multiples et assez convaincantes :
* Corrections d’effets de bulle.
* Perturbations de la chaîne d’approvisionnement.
* Flambée des coûts des matières premières.
* Anticipation de hausses des taux qui vont augmenter les coûts d’emprunt.
* Resserrement de la politique monétaire qui va exercer une pression sur les valorisations acquises en 2020…
Pourtant, d’aucuns considèrent que la perspective d’une décarbonation inévitable de l’économie mondiale dans les années à venir devrait soutenir ces cours à la mesure de l’ampleur contrainte des gains des acteurs de cette décarbonation. Cette baisse relèverait alors d’une vision trop court-termiste, et d’une sensibilité importante à la volatilité du marché, pour des entreprises souvent jeunes.
Ces difficultés boursières n’ont pas découragé les investisseurs privés du marché qui soutiennent les startups de technologie climatique ou les projets d’infrastructure verte, avec une vision qui semble de plus long terme que celle du marché…
Ainsi dans le monde en 2021, selon BloombergNEF :
* Les sociétés de capital-investissement et de capital-risque ont investi 54 milliards de dollars dans des startups relevant de la transition énergétique.
* Le private equity a investi 366 milliards de dollars dans des projets d’infrastructure pour les énergies propres et son stockage.
* 894 milliards de dollars d’obligations «vertes», «liées à la durabilité» ont été souscrites.
Cette année 2021 a donc vu un record du capital risque pour la transition énergétique dans le monde, et en particulier en Europe.
Et en particulier en France comme le montre le baromètre FranceInvest.
La Transition Energétique n’est pas la seule concernée, loin de là, puisque toute la Clean-Tech est courtisée.
En Europe, c’est la Suède qui a levé le plus de fonds, essentiellement concentrés sur la mobilité (à commencer par NorthVolt).
En France, les 1800 Greentechs recensées par BPIFrance sont réparties dans tous les secteurs verts et représentent 12% du FrenchTech120.
Une série de publications de l’IEA et de l’Imperial College ont examiné la performance financière des actifs EnR cotés et non cotés et comparées à celles des actifs d’infrastructure en général et aux indices sur un horizon de dix ans. Elles font ressortir des avantages des EnR non cotés sur la volatilité au prix d’une baisse de rentabilité raisonnable, et une certaine décorrélation avec le marché global et donc leur intérêt en termes de diversification.
Bien sur cette période correspond à une faible performance des combustibles fossiles, un marché en croissance et un contexte politique accommodant.
Ils relèvent 8% de croissance annuelle pour les marchés publics contre 14 % de croissance pour les marchés privés sur la période 2003-2021.
Les capitaux levés par des fonds privés ont dépassé les collectes de fonds provenant de nouvelles cotations d’actions sur les marchés publics (IPO).
Ils montrent enfin que sur la totalité des investissement dans les EnR (360 milliards USD en 20201), la part provenant de la levée de fonds en actions d’entreprises spécialisées cotées en bourse a été faible par rapport à celle réalisée par des sociétés cotées diversifiées (telles que les services publics) et via des sociétés non cotées. Pour l’avenir, quelques estimations indiquent qu’environ 70% du marché des énergies renouvelables investissables au cours de la prochaine décennie sera concentré dans actifs non cotés/privés.
Il existe donc une masse croissante d’argent pour les entreprises d’énergie verte qui souhaitent rester privées plus longtemps et ne pas subir les fameuses "conditions de marché" pour une IPO.
Bien sur, ces records de 2021 ont été aussi facilités par un rattrapage de l’année covid 2020 , par l’abondance de liquidités et par les opportunités de marché.
Mais le mouvement ne semble pas faiblir en 2022 :
Brookfield Asset Management Inc. a lancé son "Brookfield Global Transition Fund" de 15 milliards de $.
Copenhagen Infrastructure Partners K/S a annoncé a lancé un fonds de 1 milliard d’euros.
NextEnergy Capital Ltd. a déclaré avoir levé 896 millions de dollars pour un fonds d’investissement qui ciblera les infrastructures solaires dans l’OCDE.
Blackstone Inc. a créé une nouvelle ligne d’activité au sein de sa division de crédit pour financer les entreprises de la transition énergétique.
Etc…
Reste que l’effet amplificateur attendu d’un renforcement des critères ESG et d’un moratoire sur les investissements dans les combustibles fossiles pour rediriger du financement privé vers les énergies renouvelables risque de prendre encore du retard avec les bouleversements géopolitiques…
Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !
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2 #652 25/04/2022 08h01
- CroissanceVerte
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NOUVEAUX VERTS :
JE Cleantech Holdings (JCSE) systèmes de lavage de vaisselle industriels verts singapourien.
Synergen Met (SH2 : ASX) Hydrogène vert et traitement des eaux australien, le 1er juin.
East Stone (ESSC) SPAC qui va fusionner avec ICONIQ, fabricant chinois de véhicules électriques basé à Dubaï.
LHYFE : producteur d’hydrogène vert français.
CHAMPIONS VERTS :
Peu de grosses performances vertes en cette semaine chahutée pour les sociétés de croissance…
Norsk Solar +32 % développeur solaire norvégien.
FuelPositive +19 % systèmes de production d’ammoniac vert canadien.
CropEnergies +13 % biocarburants allemand.
Metabolic Explorer +13 % chimie bio-sourcée français.
AlgoWatt Spa +12 % services EnR italien.
CONCENTRATION VERTE :
Le mouvement de concentration des développeurs EnR s’accélère en France, en particulier sous l’impulsion des fonds…
Photosol, développeur solaire français a été racheté par Rubis (et par Engie pour ses projets US).
Cap Sud, spécialisé dans le photovoltaïque en toitures de bâtiments agricoles a été racheté par Voltalia (via sa filiale Helexia).
Albioma pourrait être racheté par le fonds KKR.
Le développeur solaire français Reden Solar pourrait ête racheté à Eurazeo (qui en détenait 47% des parts) par le groupe Macquarie et le British Columbia Investment Management Corporation.
Antin Infrastructure Partners a acheté une majorité du producteur indépendant d’électricité solaire photovoltaïque Origis Energy.
Engie est candidat à l’acquisition des actifs renouvelables d’EDF dans le cas d’une restructuration de ce dernier…
PPA VERTS : DES PARIS DANS LES EnR…
Les contrats d’achat privé d’électricité, généralement appelés PPA (Power Purchase Agreements), sont des contrats librement négociés entre un producteur d’électricité et un acheteur d’électricité.
Ces PPA sont un levier pour le développement de nouvelles capacités EnR, qui devraient permettre à terme de prendre le relais des mécanismes de soutien public.
Les producteurs d’énergie peuvent conclure des PPA avec deux types de consommateurs :
* soit avec une entreprise, l’on parle alors de corporate PPA.
* soit avec un opérateur en énergie (un fournisseur généralement), l’on parle alors d’utility PPA.
On distingue également :
* PPA greenfield, qui contribue au développement de nouvelles installations de production d’EnR.
* PPA brownfield, qui participe à la rémunération d’actifs déjà existants.
Ces contrats peuvent prendre de nombreuses formes, et sont généralement à long terme.
En conséquence, les PPA ont l’avantage de réduire les risques liés aux fluctuations des prix de l’énergie, mais au prix d’un risque financier élevé : en cas de hausse des prix de l’électricité (ou de fluctuations de la production) le producteur peut perdre beaucoup de revenus, et en cas de baisse des prix c’est le client qui perd…
MONDE :
Des contrats d’énergie propre ont été annoncés publiquement par plus de 137 entreprises dans 32 pays différents en 2021. Les volumes totaux signés équivalaient à plus de 10 % de toute la capacité d’énergie renouvelable ajoutée dans le monde l’année dernière. Les entreprises ont acheté en 2021 un record de 31,1 GW d’énergie propre par le biais de PPA, en hausse de 24 % par rapport à 2020 d’après BloombergNEF (BNEF). Plus des deux tiers de ces achats (65 %) ont eu lieu aux États-Unis.
Acheteurs :
La forte croissance est soutenue par une augmentation de l’activité des plus grandes entreprises technologiques – en particulier les GAFAM - qui ont collectivement signé plus de la moitié de ces accords. Pour la deuxième année consécutive, Amazon a été le plus gros acheteur au monde, annonçant 44 PPA hors site dans neuf pays, totalisant 6,2 GW et portant sa capacité totale de PPA d’énergie propre à 13,9 GW (12e plus grand portefeuille d’énergie propre le au monde, juste devant EDF). Microsoft (8,9 GW ) et Meta (8 GW) viennent ensuite, passant devant Google qui s’est davantage concentré sur l’approvisionnement en énergie propres par des méthodes extérieures aux PPA.
Producteurs :
AES est le plus gros vendeur de PPA corporate dans le monde (près de 3 GW, aux 2/3 aux USA). Engie est le second (2,1 GW de PPA), suivi de Orsted (1,3 GW), Vattenfall (0,8 GW) et NextEra (0,7 GW).
L’avantage qu’ont ces sociétés est qu’elles sont aussi de grand service public de distribution.
EUROPE :
Très répandus aux États-Unis, les PPA se sont d’abord parcimonieusement diffusés en Europe avant d’accelérer en 2017/2018 avec le positionnement de gros acteurs du renouvelable.
En 2021, 8,7 GW de transactions ont été annoncées.
Acheteurs :
En Europe, les utilities représentent une part significative des volumes signés en PPA. Les GAFAM mais aussi les acteurs de la chimie et de la métallurgie sont les principaux contractants de corporate PPA.
Les marches les plus matures se situent en Scandinavie où le développement des PPA a été précoce et qui cumulent aujourd’hui environ 11 GW de capacités signées en PPA (éolien terrestre en majeure partie).
L’Espagne est le marché le plus dynamique, avec 13 GW de capacités signées en PPA, dont la plupart repose sur des installations solaires PV greenfield.
La France est la dernière du classement : seulement 500MW de capacités PPA signés (10% des nouvelles capacités EnR installées sur la période) avec majoritairement des installations greenfield solaires et 50% de corporate. Ce manque de dynamisme peut s’expliquer par 3 raisons cumulables :
* Le mix électrique français est déjà largement décarboné.
* Le mécanisme de soutien public assure à lui seul la rentabilité des projets ENR et offre de larges volumes. Mais cela est appelé à évoluer.
* Le faible prix de l’électricité en France (les PPA se développent dans les pays où le LCOE - levelized cost of energy - des EnR, c’est-à-dire l’ensemble des coûts de ces actifs de production tout au long de leur durée de vie, est inférieur ou proche du prix spot de l’électricité).
Producteurs
INFLATION DES PPA
Les prix des énergies renouvelables augmentent avec les matières premières, les chaînes d’approvisionnement, et des difficultés règlementaires (Europe) ou législatives (USA). Cette hausse est également amplifiée par une forte demande de la part des entreprises qui cherchent à se protéger de la flambée des prix de l’énergie fossile, d’où un déséquilibre avec l’offre.
Ainsi les prix des PPA en Europe ont augmenté de 8,7% au premier trimestre pour atteindre 57 euros (62 $) par mégawattheure, selon un rapport de LevelTen Energy (Et même 87,99€/MWh le 18 avril sur l’indice européen de la société allemande de conseils en transactions Pexapark). C’est une augmentation de plus de 28% par rapport à l’année précédente et c’est la même chose aux USA.
Malgré cette inflation des coûts, l’énergie renouvelable reste encore une bonne affaire par rapport au marché de gros européen, où les prix de l’électricité sont déterminés par la technologie de production la plus chère, qui est actuellement le gaz naturel (L’électricité allemande de référence pour l’année prochaine est de 200 €/MWh).
Au delà de disparités nationales et de la variabilité des contrats, avec la durée des PPA les entreprises qui avaient contracté des PPA précocement sont gagnantes pour les années qui viennent sur le tarif de leur approvisionnement énergétique et les producteurs qui leur ont accordé les PPA sont perdants.
A contrario, si les tarifs de l’énergie devaient se calmer d’ici 2 ou trois ans, ce sont les producteurs qui vont accordenr des PPA en 2022 qui vont gagner et les entreprises clientes qui vont perdre…
Dernière modification par CroissanceVerte (28/04/2022 10h23)
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1 #653 25/04/2022 15h53
- lamante
- Membre (2015)
- Réputation : 29
Bonjour Croissance verte,
J’ai compris que vous possédiez des actions LLEIDANETWORKS.
Avez -vous compris ce qu’il se passe avec la décision du tribunal?
> article en espagnol
La Cour suprême oblige Santander et la SEPI à vendre 21% de Lleidanet à son fondateur
Avez -vous un commentaire à faire ?
ça a l’air très compliqué, un fonds doit racheter des actions pour les revendre au patron pour que celui-ci puisse leur racheter.
Actions dont il va vouloir peut-être se débarrasser.
On a du mal à saisir dans quel sens pourrait aller le cours.
Voici la traduction:
Douce défaite, victoire à la Pyrrhus. La Cour suprême a rejeté un procès intenté par Sisco Sapena, fondateur et PDG de Lleidanet, contre ses anciens partenaires dans la société (Santander, SEPI et Enisa) dans lequel il réclamait l’annulation d’une option d’achat sur 21% du capital, un contrat qui avait été signé entre les parties à la veille de l’introduction en bourse de la société en 2015.Le jugement signifie que le fondateur de Lleidanet devra racheter 3,4 millions d’actions de l’entreprise à la banque présidée par Ana Botín et aux deux organismes publics relevant des ministères de l’économie (Nadia Calviño) et de l’industrie (Reyes Maroto).Cependant, selon le contrat, ils devront le faire avec une décote de 45% par rapport au cours actuel de l’action et face à un obstacle majeur : Santander et SEPI ne détiennent plus les actions car ils les ont vendues, ils devront donc racheter environ 14% du capital pour pouvoir exécuter l’accord. L’action de Lleidanet a grimpé de 28% en bourse lundi, à 4,19 euros par action.
Selon l’ordonnance de la Chambre civile de la Cour suprême du 15 mars, que Lleidanet a communiquée au marché BME, le juge rejette le recours 5444/2019 et a donc obligé les successeurs du fonds Banesto Enisa SEPI Desarrollo FCR -dissous et qui était détenu à parts égales par Santander et les deux agences étatiques de financement des entreprises- à vendre 3,41 millions d’actions Lleidanet au PDG.
L’équipe de direction de Lleidanet lors des débuts à la Bourse de Paris en 2018.
Voir aussi.
L’État et Santander font du pétrole dans Lleidanet avant son introduction en bourse aux États-Unis"Les représentants légaux de M. Francisco Sapena ont entamé la procédure formelle d’injonction afin d’exécuter la sentence devenue définitive", indique la société dans sa déclaration au marché. En conséquence, l’actionnaire principal de Lleidanet devra payer environ 6 millions d’euros à ses anciens partenaires pour des actions valant 11,1 millions d’euros en bourse.
Litiges depuis l’introduction en bourseLe 1er juin 2015, avant l’assemblée générale des actionnaires de Lleidanet qui a autorisé la cotation des actions de la société, le fonds Banesto Enisa Sepi Desarrollo FCR, par le biais de sa société de gestion Santander Capital Desarrollo S.G.E.I.C., a conditionné son approbation de l’accord d’introduction en bourse de Lleidanet à la signature par Sapena d’une option de vente en sa faveur équivalente à 21,2 % du capital de la société. Le prix initial de l’option était de 1,37 euros plus les intérêts jusqu’au moment de l’exécution, qui s’élèvent maintenant à 1,77 euros par action.L’entreprise technologique a commencé à se négocier à la bourse (MAB) à 1,18 euro par action en 2015 et est tombée à un niveau inférieur à 0,6 euro au cours de ses premières années sur le marché. En outre, en novembre 2016, le fonds susmentionné a exprimé devant un notaire sa volonté d’exercer l’option et a exigé que Sapena paie 4,6 millions d’euros pour 3,41 millions d’actions.Le PDG du groupe a alors fait appel auprès de la Cour provinciale et a déposé un recours auprès de la Cour suprême, mais il a " perdu ", avec toutefois un scénario favorable en termes économiques. En effet, Lleidanet a grimpé à plus de 13 euros par action en 2020, date à laquelle Santander et SEPI, avec 7% du capital chacun, ont commencé à vendre leurs actions sur le marché malgré le fait que les actions restaient liées à la résolution du litige ou sub judice (en procédure judiciaire).Les ventes sur le marché ont fait chuter le prix de l’action de plus de 60% à la bourse. L’exécution de l’accord maintenant jugé par la Cour suprême signifie que les deux anciens actionnaires devront racheter ces actions afin de les vendre à Sapena. Selon le registre des actions, seul Enisa conserve sa participation de 7% dans Lleidanet. Sapena portera sa participation dans la société à plus de 55 % à la suite de l’exécution de l’option de vente que la Cour suprême vient de décider.
Dernière modification par lamante (25/04/2022 16h15)
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1 #654 01/05/2022 21h01
- CroissanceVerte
- Membre (2019)
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Sur un mois soumis à des contraintes multiples et alternativement contradictoires, toutes les valeurs ont eu des raisons de baisser (malgré des revenus trimestriels supérieurs aux attentes pour les 3/4 d’entre elles dans le S&P500 comme dans l’Eurostoxx600). La baisse générale est donc bien imputable à ces facteurs exogènes aux entreprises.
Mon portefeuille baisse plus que l’ETF monde mais moins que les US (auxquels il est majoritairement exposé)…
Le portefeuille global repasse en négatif YTD à -2,9%…
FACTEURS LIMITANT LA CASSE :
💹 DEVISES :
Le changement rapide de politique de la FED - contrastant avec le quasi statu quo de la BCE - en plus de la guerre en Europe et de ses effets sur son économie, ont conduit le dollar à s’apprécier de près de 6% en un mois par rapport à l’euro.
Mon portefeuille étant aux 2/3 en dollars, 4% des sa baisse brute ont été compensées par l’effet devises.
🔄 TACTIQUE D’ARBITRAGES G100 :
En janvier, j’avais judicieusement vendu une liste de valeurs qui me semblaient encore en sur-valorisation. J’avais racheté la plupart en mars avec le rebond des valeurs vertes induit par la guerre en Ukraine.
Mais ce rebond - par définition conjoncturel - étant contrecarré aux USA par le resserrement de la politique de la Fed - en tant que valeurs de croissance à fort besoins de financements - et les difficultés législatives du plan vert de Biden, j’ai décidé en avril de leur affecter des stops loss à -15% (valeur qui me semblait adéquate à la volatilité actuelle) sur leur plus haut YTD, dans le portefeuille G100.
Ces stoploss se sont déclenchés au cours du mois pour la plupart de mes grosses valeurs technologiques (nVidia, …), Santé (Twist, Bionano, Pacific, Inotiv) et surtout vertes américaines (Tesla, PlugPower, Enphase, SolarEdge, Generac, SunPower, SunRun, Aspen Aerogel, Xebec, Ballard, Bloom, FuelCell, ChargePoint). Par contre les valeurs chinoise vertes (Daqo, Jinko…) ont bien résisté ainsi que les valeurs EnR européennes.
Cette opération a empêché 3% de baisse supplémentaire du portefeuille global (4,7% pour G100), qui a tout de même encaissé les 15% de baisse acceptées sur ces valeurs plus les baisses de celles sur lesquelles je n’avait pas positionné de stoploss. Mes rachats de mars étaient clairement prématurés mais m’ont permis de limiter les dégâts en prenant la hausse de mars…
Ces aller-retour groupés deviennent véritablement une habitude, pour ne pas dire une tactique établie depuis le dégonflement de février 2021(j’avais regretté de ne pas le dupliquer en novembre dernier après le précédent rebond vert). La difficulté reste évidemment de placer judicieusement les niveaux de stop et de rachat (ceux-ci pour l’instant placés à la valeur de vente).
📙 G100 :
* Quelques fortes performances d’EnR européennes : PNE AG +15% (production 2021+66% et fortes prévisions 2022), Eolus Vind +9%, Voltalia (+9% contrats au Maroc et Portugal), et une bonne résistance (performances positives) de beaucoup d’autres, portées par la thématique de la souveraineté.
* Plus quelques situations particulières dans les Tech :
Lleidanetworks (+16% voir message précédent), PushPay (+13% courtisé pour rachat).
📘 M100 :
Malgré son poids faible (12%) dans le portefeuille global, sa performance positive (la seule !) a enlevé un demi point à la baisse globale, qui provient :
* Pour partie, là aussi, d’arbitrages (automatiques cette fois : les stop-loss suiveurs à -10%) qui ont limités la casse : Vente de bancaires (auxquelles le relèvement des taux ne suffit pas, comme Signature Bank ou Wells Fargo), de quelques valeurs vertes (Azure Power, Hopium) et surtout de la génomique et de la plupart des biotechs et psychedeliques : l’heure n’est plus à entretenir des danseuses…
* Et surtout beaucoup de très bon résultats idiosyncratiques :
Environnement et Consommation : Calix (+15.03%), BYD Company (+9.52%)
EnR gaz/nucléaire : Les deux récents français poursuivent sur leur momentum, Française de l’Energie (+16.56%), GTT (+12.51%)
EnR electrique : réagissent moins bien, à l’exception de Aqualis Braemar (+3%) baissait avec les indices mais a publié en fin de mois d’excellents résultats qui ont redressé le cours.
Minnières : Metals X (+9%) toujours portée par le nickel et l’étain.
Matériaux :
Dans les métaux : Jacquet Metals (+4.89%)
Dans les engrais, Verde Agritech (+30.59%) s’envole, et Nutrien (-2.31%) consolide, de même que les producteurs agricoles AdecoAgro (-2.75%), Archer-Daniels-Midland (-0.78%).
Finance: SGT German Private Equity (+5.98%), un des derniers survivants de la thématique.
📗 CV100 :
Quelques bons résultats limitant la piètre performance moyenne :
EnR européennes : Albioma +15% (rachat par KKR) et (comme en G100 où ils sont dupliqués), Voltalia (+9%, construction de parcs au Maroc et Portugal), PNE AG +15%, Eolus Vind +8%.
Energie Bois et Isolation : Moulinvest (+8%), Steico et Kingspan (+4%).
Gestion des déchets : Pizzorno (+9%, CA2021 +4,8%, EBE +83%), Seche (+4%, CAQ1 +23%), Waste Management (+4%), Perma-Fix (+3%), Pennon Group et Severn Trent (+3%), Bio UV Group (+5%)
Controle : Groupe Tera (+15%, CA2021 +83%, EBITDAx12, progrès aux USA et investissement dans les capteurs de virus), Vaisala (+2%)
Biomatèriaux : Metex et Fermentalg (+1%)
Emballage : Verallia (+22%, CAQ1 +24%), Svenska Cellulosa (+5%),
Aromes et alimentation : Robertet (+1%), Symrise (+4%, achat des grassois SFA Romani et Néroli), Pharmanutra (+1%), Mowi (+11%, CA2021 +12%), Graines Voltz (+8%).
🍀 Transition Evergreen :
Pour conclure les bonnes nouvelles par un résultat mitigé : l’ANR de EGR a été re-évalué de 31,7% en 6 mois. J’espérais un peu plus car, avec l’augmentation de capital (placement privé) de l’été dernier cette re-évaluation se réduit à +9,7% pour l’ANR par action, à 2,93€. Le cours gagne 2% sur le mois.
Mon exposition totale à ce titre représentant près de 11% du portefeuille global, contribue donc un peu a stabiliser les portefeuilles (40/60 entre le portefeuille G100 et le spéculatif, et à peu près equi-répartie entre le PEA et le CTO). Mais c’est tout, et c’est décevant. Je considère - comme le seul analyste sur le titre (Euroland) - que cet ANR est très conservateur. Je reste sur le titre pour l’avenir (ne serait-ce pour l’instant que parce que je le crois résistant à une forte chute du marché), tout en réduisant peut-être un peu.
J’ai même réaffirmé ma confiance à l’occasion de l’OPA de KKR sur Albioma chiffrée jeudi (à 50€/action + dividende) j’ai vendu mes titres ABIO de CV40/100 à 50,50€ pour acheter des EGR à 2,90€… Il était paradoxal que mon portefeuille vert exclusif soit le seul à ne pas bénéficier de ma première conviction verte !
FACTEURS AMPLIFIANT LA BAISSE MACRO :
Au delà des facteurs macro-économiques et géo-politiques, certaines valeurs avaient une raison idiosyncratique pour baisser :
📗 CV100 :
Stericycle (-15%, CAQ1-0,6%, amende pour corruption en Amérique du Sud),
Scidev (-34%, démission du PDG pour raisons familiales !).
Tesla (-19%) Musk se deleste pour acheter Twitter.
Avantium (-32%, AK à 4€).
📘 M100 :
Enapter (-21%, augmentation de capital privée de 100 M€ à 18€…)
Verbio (-2.56%) Petite baisse mensuelle trompeuse : Le titre était en forte hausse comme les mois précédents, poussé par la thématique d’indépendance énergétique, mais vendredi, un membre de la coalition allemande a déclaré que la production d’énergie par biomasse ne devait pas se faire au détriment de la production alimentaire …
Minières de Lithium : première baisse (-3% !) du carbonate de lithium depuis 18 mois…
Constellium (-7%, malgré CAQ1+48%, EBITDA+38% et relèvement de guidance !).
Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !
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1 #655 02/05/2022 17h43
- Lamat
- Membre (2021)
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Fan de ce fil de discussion (je ne remercierai jamais assez Croissance Verte de partager ses informations passionnantes et fouillées), je me dois de signaler la parution d’un hors-série de Science et Vie (Mai 2022) intitulé Energie, quels défis pour demain ?
J’y remarque de nombreux obstacles en ce qui concerne l’hydrogène en tant que combustible de transport futur mais la porte n’est pas fermée pour son utilisation en tant que stockage.
Chacun se fera sa propre opinion au cours des 115 pages du magazine.
A noter, vers la fin, un article sur les liens entre économie et écologie qui montrent le long chemin à parcourir.
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5 #656 07/05/2022 16h22
- CroissanceVerte
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LES NOUVEAUX VERTS :
Next2Sun AG , développeur allemand d’agrivoltaïque sous forme de panneaux barrières verticaux.
Yara, société norvégienne d’engrais envisage une introduction en bourse pour son activité d’ammoniac vert Yara Clean Ammonia (YCA).
Nuscale (SMR) fabricant de petits réacteurs nucléaire SMR vient d’achever sa fusion SPAC.
XPAC Acquisition Corp. (NASDAQ: XPAX) SPAC va fusionner avec la société de biotechnologie brésilienne SuperBac qui fabrique des produits biologiques à partir de bactéries naturelles pour l’agriculture, l’assainissement et le pétrole.
Mountain Crest IV (MCAF) va fusionner avec CH-AUTO fabricant chinois de voiture de sport électrique.
Giga Carbon Neutrality, société canadienne de fourniture de véhicules propres et d’infrastructures de recharge, est en discussion avec une SPAC.
Shenzhen State Fuel Cell Corp., fabricant chinois de piles à combustible chercherait une SPAC.
LES CHAMPIONS VERTS
En cette semaine de baisse chaotique, saluons les premières place exceptionnelles de deux italiens devant les habituels scandinaves, soutenus par deux espagnols.
Agatos et Altea Green ont été propulsées par un décret du gouvernement italien sur la simplification des procédures pour l’installation d’EnR.
Agatos spa (AGA.MI) +35 % EnR italien.
Altea Green Power spa (AGP.MI) +22 % EnR italien.
Recyctec Holdings (RECYB) +18 % Recyclage de glycol suédois
Tokyo Electric Power (TEPCO) +18 % Conglomerat energétique japonais.
MPC Energy Solutions (MPCES) +16 % EnR norvégien.
Energía, Innovación y Desarrollo Fotovoltaico (EIDF) +15 % Solaire espagnol.
Greenalia (GRN) +10 % EnR espagnol.
Merus Power Oyj (MERUS) +10 % Composants de gestion électrique finlandais.
TRANSITION ENERGETIQUE : RIEN N’Y FAIT !
NI REPRISE VERTE :
On pouvait espérer que la sortie de crise pandémique allait pouvoir être vert(ueuse). On a pu chiffrer que ce n’était pas le cas.
NI GUERRE :
On a pu espérer que la guerre en Ukraine allait être une opportunité d’accélérer l’adoption de technologies énergétiques propres pour des raisons de souveraineté. Malheureusement, il apparaît qu’elle aura l’effet inverse au cours des quelques prochaines années (les plus importantes) en augmentant l’extraction et l’utilisation des combustibles fossiles…
L’Europe cherche désespérément des sources de gaz (et accessoirement de pétrole) alternatives, et la solution est le GNL, qui est plus dangereux pour le climat que le charbon ! Et d’autant plus quand il est produit aux USA par fracturation hydraulique…
Aux USA la priorité est donc devenue d’aider l’Europe en lui vendant du gaz, mais aussi d’augmenter la production intérieure et de libérer des réserves pour faire baisser les prix pour les citoyens américains. Le nombre de permis de forage a explosé dès le mois de mars.
Les producteurs de pétrole, qui avaient encore clamé en décembre (Forum international de l’énergie, IEF, Riyad) qu’il fallait augmenter les investissements dans la production de pétrole et de gaz naturel d’ici 2030 afin d’éviter une flambée des prix de l’énergie (en contradiction avec les demandes des organismes responsables), se frottent les mains mais se gardent bien, eux, d’augmenter leur production.
Les efforts visant à réduire la dépendance au pétrole et au gaz ont également créé une demande supplémentaire de charbon en Europe (qui cherchait déjà à compenser l’embargo sur le charbon russe qui représentait 45 % de son approvisionnement). Les importations totales ont augmenté de 40,5 % en glissement annuel. Et c’est aussi le cas du Japon, plus gros importateur (derrière la Chine et l’Inde) et deuxième client de la Russie avant l’embargo.
Quand à la Chine, qui n’a pas déclaré d’embargo sur ses livraisons russes, elle n’en est pas moins au cœur d’une crise énergétique depuis un an pour des raisons à la fois de mauvaise planification et d’inondations catastrophiques. Elle a donc incité les provinces à augmenter leur capacité de production de charbon thermique, laissé augmenter les prix (et donc l’inflation) et importé ce qu’elle pouvait pour limiter le rationnement de l’électricité dans toute la Chine.
NI LES PRESSIONS CONTRE LE FINANCEMENT FOSSILE :
On pouvait espérer qu’un désinvestissement grandissant des états et des investisseurs individuels dans les actifs fossiles ainsi que la pression sur les banques pourraient jouer également un rôle important. Malheureusement, ils ont eu pour seul effet de transférer le problème du financement vers le private equity, moins sensible aux pressions.
Un rapport récent recense en effet 12 parmi les plus grandes entreprises d’investissement qui sont devenus discrètement des géants de l’industrie pétrolière et gazière : Blackstone, Carlyle, KKR, ArcLight Capital, Apollo, Ares Management, Global Infrastructure Partners, Kayne Anderson, Oaktree Capital, Warburg Pincus, Riverstone, EnCap Investments. Auxquels on pourrait ajouter Berkshire et sa récente augmentation à 40 milliards de position dans Chevron et Occidental…
NI LES CRITERES ESG…
Pour faciliter ces pressions, on développe des critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) afin d’identifier les entreprises à éviter. Fin 2021, les actifs sous gestion des fonds « durables » cotés en bourse s’élevaient à plus de 2 700 milliards de dollars (81 % en Europe et 13 % aux États-Unis). Ils représentent déjà (ou seulement) 4 % des volumes d’actifs en ETF. Mais ces critères ESG semblent en difficulté sur deux fronts :
… NI PAR LEURS PERFORMANCES BOURSIERES,
On a beaucoup écrit que les entreprises cotées ESG avaient mieux passé la crise pandémique que les autres. Mais il apparaît de plus en plus que ces performances provenaient plus d’une « paresse » des gestionnaires de fond qui se sont contentés de mettre dans les fonds ESG des entreprises d’ultra-croissance technologiques rentable et d’aspect général peu carbonné…
L’ETF ESGU (iShares ESG Aware MSCI USA), le plus grand fonds ESG au monde, est dominé par Amazon, Apple et Microsoft à hauteur de 16 % (parmi 30 % de technologie, plus 15 % de santé). Il a baissé d’environ 15 % cette année.
Pendant ce temps, les actifs non ESG tels que les actions de défense et les prix des matières premières ont grimpé en flèche. ..
On peut donc s’attendrez YTD à une sous-performance ESG, et ses contempteurs ne se font pas faute de l’annoncer, à commencer par le Wall Street Journal pour qui la seule valeur d’un investissement est sa rentabilité financière et l’idée d’avoir des rendements plus élevés par l’ ESG est absurde car "ce qui est meilleur pour l’environnement est pire pour l’investisseur".
Factuellement, il se trouve que malgré leur biais sectoriel, les indices et fonds ESG dans leur ensemble n’ont certes pas sur-performé comme c’était le cas ces dernières années, mais ils n’ont pas (encore?) sous-performé, ce qui révèle une certaine résilience.
Sur le fond, on peut rappeler qu’en 2018 encore, le WSJ a déclaré qu’il ne publierait jamais d’articles sur le changement climatique ou l’investissement durable (cette position a depuis changé). Quand à la forme, il est très facile de caricaturer l’ESG et de l’opposer au non-ESG alors qu’il y a de nombreux aspects de l’ESG et que c’est une notion encore en gestation. Certains économistes contradicteurs de la diatribe du WSJ présentent plutôt l’ESG comme un outil de traitement de l’information et d’atténuation non conventionnelle des risques. Mais beaucoup se rejoignent sur le fait que ce n’est pas au marché (il n’en est pas capable) de fixer des orientations sociétales et environnementales séculaires, mais aux gouvernements avec des outils réglementaires et fiscaux, plus adaptés, et l’ESG pourrait faire parti des leviers…
… NI PAR LEURS PERFORMANCES ESG !
Plusieurs études ont montré récemment que non seulement la performance des fonds à haute durabilité n’ont pas surpassé les fonds les moins bien notés, mais que les fonds ESG ne semblent pas non plus offrir de meilleures performances ESG !
Diverses explications peuvent être avancées :
* l’ESG est redondant : sur des marchés du travail et des marchés de produits concurrentiels, les dirigeants d’entreprise qui tentent de maximiser la valeur actionnariale à long terme devraient de leur propre chef prêter attention aux employés, aux clients, à la communauté et à l’environnement.
* Lorsque les gestionnaires sous-performent les attentes en matière de bénéfices ils mettent en avant leurs préoccupations ESG. Mais lorsqu’ils ont dépassé les attentes en matière de bénéfices, ils en parlent peu. Cela peut induire en erreur les gestionnaires de fonds durables
* Les scores ESG sont corrélés avec la quantité de divulgations volontaires liées à l’ESG, plus qu’avec les antécédents de conformité des entreprises ou les niveaux réels d’émissions de carbone.
* On a également pu constater que les entreprises ajoutées aux portefeuilles ESG n’amélioraient pas par la suite leur conformité aux réglementations en matière de travail ou d’environnement.
DAMODARAN-2 ESG-0 ?
Il y a presque 2 ans,j’avais résumé une analyse du Prof Damodaran qui exprimait certains doutes sensés sur le sujet.
Il a publié le 28 mars un nouvel article où il estime que le test du conflit russo-ukrainien a mis fin aux illusions sur les ESG :
Pour lui, les partisans de l’ESG ont au début fait valoir que les investisseurs basés sur l’ESG étaient moins exposés aux dommages de la crise comme "d’habitude". Cela s’est rapidement révélé faux :
* Les entreprises exposées à la Russie étaient étrangement mieux classées que celles qui ne l’étaient pas, y compris sur des critères de droits de l’homme !
* Les secteurs les plus utiles à l’économie actuelle (Energie fossile, Minnières et armement) et les plus performant boursièrement depuis la guerre étaient systématiquement bannis de l’ESG auparavant.
* Les fonds ESG étaient largement investis en Russie.
* Le départ de la plupart des entreprises implantées en Russie ne s’est pas fait pour des raisons morales mais pour des raisons économiques : ces investissement sont devenus trop risqués (en fait prise de conscience qu’ils l’ont toujours été !).
Pour lui encore, les partisans de l’ESG croient en une évolution des critères de sélection :
Par exemple pour intégrer des risques similaires à ceux de la Russie, comme d’intégrer la nature des gouvernements (plus ou moins autoritaires) dans les mesures ESG, ou bien intégrer dans les entreprises ESG les fabricants des armes seulement destinées au "bon" côté du conflit. … Bien sur, en fin de compte, si l’ESG essaie de tout mesurer, il finit par ne rien mesurer et ne signifie rien.
Plus généralement, la croyance dans l’idée que les critères de l’ESG vont s’améliorer et deviendront de plus en plus efficaces lui semble battue en brèche par divers problèmes congénitaux :
* Les erreurs de mesure ESG (La transparence absolue est lourde et contre-productive, et aucun consensus ne peut émerger sur les critères ESG dans un monde multi-polarisé).
* L’écoblanchiment sera toujours présent (il évoluera simplement avec l’évolution des critères).
* La sous-performance de l’investissement ESG est inévitable puisque le fruit d’une contrainte appliquée aux libre fonctionnement des entreprises et du marché.
* Des actifs rentables non ESG seront toujours achetés par quelqu’un, private equity ou autre, si ce n’est plus possible par des entreprises cotées…
Pour lui, l’ESG va passer comme d’autres modes et ne sera plus utilisée que par des escrocs et leurs victimes idiotes…
ET POURTANT ESG TOURNE !
En attendant, les interrogations actuelles sur l’ESG ne l’empêche pas de progresser : Les entrées en ETF ESG restent positives depuis le début de l’année ou du moins ne baissent pas, contrairement aux ETF en général …
En parallèle, selon les données compilées par Bloomberg, les objectifs ESG sont présents dans 26 % des prêts aux entreprises européennes cette année, contre 19 % pour l’ensemble de 2021, à commencer par des acteurs clés dans des secteurs comme la mode (H&M, …) et l’industrie (Holcim, …). En 2021, plus de 400 entreprises ont levé des prêts liés au développement durable, soit le double du total de 2020, et près de 100 émetteurs ont vendu des obligations liées au développement durable en 2021, huit fois plus que l’année précédente..
VISION PERSONNELLE ESG 2.0 ?
A titre personnel, je ne suis pas très fan du cadre ESG, que je considère comme une usine à gaz qui mélange des concepts sans rapport. Mais je trouve que cela peut être un bon instrument de sensibilisation et une boite à outils (encore en travaux) de recueil et classification de l’information sur les entreprises. Les critiques de l’ESG (et certains de ses aficionados) persistent à vouloir le présenter sous une forme binaire et à en faire un mal (ou un objectif) absolu.
Je ne trouve pas que l’ESG se suffise à lui même, mais je le trouve nécessaire malgré tous ses défauts (cités par Damodaran), dont certains sont difficilement perfectibles. Mais il me semble en particulier indispensable de rendre les fonds plus classiquement résilient, en améliorant par exemple la diversification sectorielle. Le point essentiel est de ne pas décevoir les investisseurs ESG par d’excessives sous-performances. Je ne suis pas tellement gêné par contre d’une flexibilité dans le temp des critères ESG pour s’adapter au contexte macro-économique.
Soyons clairs : Personne ne vient en bourse pour changer le monde (même pas Elon Musk). On y vient pour obtenir une plus value (ou au pire une préservation) financière.
Une enquête récente de Charles Schwab a révélé que 66% des investisseurs particuliers britanniques ne se soucient pas de savoir si leurs allocations sont durables et se concentrent uniquement sur la maximisation des rendements. Il n’est pas sur que le tiers restant soit prêt à perdre de l’argent pour le potentiel bien être futur de l’humanité…
De plus seulement 19 % déclare détenir effectivement des placements éthiques (à comparer à 39% qui détiennent des crypto-monnaies et à 13% des investisseurs qui détiennent des «actions du péché» alcool - tabac - jeux d’argent - armes). Seule bonne nouvelle : les jeunes sont plus motivés…
Et quand on voit que dans la grande enquête mondiale de Schroders en 2021 :
seulement 57 % des investisseurs (et 67 % des investisseurs « experts » sont favorables à une transition vers l’investissement durable pour un niveau égal de risque et de diversification, on comprends bien qu’il y a encore beaucoup de sensibilisation à faire, et tous les outils seront bons pour cela, en particulier dans ce contexte de déceptions !
Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !
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1 2 #657 16/05/2022 11h56
- CroissanceVerte
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“INFJ”
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NOUVEAUX VERTS :
Innenco Sweden AB (Nasdaq First North GM) systèmes à faible consommation d’énergie pour le chaufage sédois.
Agira AB (NGM Nordic PME) systèmes de production alimentaire hydroponiques.
Kensington Capital IV (KCAC) va fusionner avec le fabricant de batteries lithium-ion Amprius
CHAMPIONS VERTS :
Encore une semaine chahutée avec quelques rescapés verts :
Sunopta +36 % alimentation naturelle canadien.
CECO Environmental +28 % filtration américain.
Alfen +15 % chargeurs EV hollandais.
VOW Asa +14 % traitement des eaux norvégien.
Cell impact +14 % piles à combustible suédois.
DEUX POIDS, DEUX MESURES, ET LA PROCHAINE CRISE :
Les contrats qui lient l’État et les producteurs d’Energie Renouvelable (EnR) fonctionnent selon un mécanisme de complément de rémunération :
• Lorsque les prix du marché sont inférieurs au prix cible fixé lors de l’attribution du projet, l’Etat verse un complément de rémunération au producteur.
• A l’inverse, quand les prix du marché sont supérieurs, c’est le producteur qui verse à l’Etat la différence.
L’envolée du prix de l’électricité fait que les énergies renouvelables génèrent 14,4 Milliards de revenus pour l’Etat en 2021/2022. À ce rythme, l’éolien devrait avoir remboursé d’ici fin 2024 tout ce qu’il a perçu depuis 2003, soit 11 milliards d’euros.
Et pour enfoncer le clou :
"La Direction générale de l’énergie et du climat (DGEC) a annoncé un déplafonnement unilatéral de l’ensemble (15 % à 20 %) des contrats solaires ou éoliens qui plafonnaient les montants que les producteurs devaient reverser à l’Etat, en cas d’envolée des prix de l’électricité".
Pendant ce temps, les subventions aux énergies fossiles sont toujours aussi élevées (plus de 10 milliards d’euros par an en France, pour ne parler que des subventions explicites) malgré les appels des organismes internationaux, les promesses de la COP, et les rappels de la cour des comptes européenne.
Par contre, il n’est toujours pas question de sur-taxer les bénéfices réalisés par les entreprises pétrolières et gazières (comme en Italie), et le gouvernement se contente de leur quémander un effort…
Tout cela malgré le fait que les prix des combustibles fossiles soient devenus bien supérieurs à ceux des énergies renouvelables (malgré un début de renchérissement de ceux-ci dû au coût des matières premières de fabrication).
Quoi d’étonnant à ce que ces entreprises poursuivent sans discontinuer leurs explorations et ouvrent discrètement de nouveaux champs d’exploitation alors que le GIEC vient encore de rappeler qu’un nouveau retard dans la réduction de l’utilisation des combustibles fossiles reviendrait à manquer notre dernière chance d’assurer un avenir viable et durable pour tous.
Ces plans d’expansion à court terme de l’industrie des combustibles fossiles impliquent le démarrage de projets pétroliers et gaziers d’une durée de vie de plusieurs décennies alors même qu’ils devront être arrêtés de gré ou de force dans quelques années. On sait donc déjà que ce seront des actifs échoués (« stranded assets » : dont la valeur sera largement dévaluée par l’évolution de la législation, des contraintes environnementales et des technologies), qui vont donc provoquer une grave crise du type subprimes dans ce secteur et dans le secteur bancaire qui aura financé ces investissements perdus… Et donc sur l’ensemble de l’économie…
A l’échelle européenne, les actifs fossiles des 11 plus grandes banques de la zone euro représentent 532 milliards d’euros, soit l’équivalent du PIB de la Belgique… Ou de 95 % de l’ensemble de leurs fonds propres ! Et ils continuent à augmenter ! Il commence à y avoir des appels d’économistes pour la création d’une structure de défaisance spécifique reprenant ces actifs aux banques et opérant leur extinction progressive.
Une enquête récente a montré que ces plans comprennent 195 bombes au carbone : de gigantesques projets pétroliers et gaziers qui entraîneraient chacun au moins un milliard de tonnes d’émissions de CO2 au cours de leur durée de vie, ce qui équivaut au total à environ 18 ans d’émissions mondiales actuelles de CO2. Environ 60 % d’entre eux ont déjà commencé à pomper.
La douzaine de plus grandes compagnies pétrolières sont sur la bonne voie pour dépenser 103 millions de dollars par jour pendant le reste de la décennie pour exploiter de nouveaux gisements de pétrole et de gaz qui ne peuvent pas être brûlés si le réchauffement climatique doit être limité à bien moins de 2°C.
Le Moyen-Orient et la Russie attirent souvent le plus l’attention en ce qui concerne la production future de pétrole et de gaz, mais les États-Unis, le Canada et l’Australie sont parmi les pays avec les plus grands plans d’expansion et le plus grand nombre de bombes au carbone, et ces trois pays accordent également parmi les plus importantes subventions au monde pour les combustibles fossiles par habitant.
Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !
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1 6 #658 23/05/2022 12h25
- CroissanceVerte
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NOUVEAUX VERTS :
Finnish Batteries Oy ( ? : Nasdaq First North GM Stockholm) systèmes de stockage d’énergie finlandais sur le modèle commercial BaaS (Battery as a Service).
Edible Garden AG (EDBL) production maraichère zero carbone.
Tuscan Holdings Corp. II (THCA) va fusionner avec Surf Air Mobility (technologie d’électrification des petits avions) et avec Southern Airways (compagnie aérienne).
Chardan NextTech Acquisition 2 (CNTQ) va fusionner avec l’entreprise de batteries pour EV Dragonfly Energy.
CHAMPIONS VERTS :
Belle semaine verte, même si c’est avec des valeurs plus volatiles encore que le reste du marché, dont certaines ne font que rattraper un peu de leur perte de la semaine dernière, et d’autres profiter de mauvaises nouvelles (comme Siemens Gamesa qui pourrait être sortie de cote par Siemens pour cause de mauvaise santé financière…).
AlgoWatt Spa +42 % gestion de l’énergie et resources italien.
Energia Innovacion y Desarrollo Fotovoltaico +35% solaire espagnol.
Aurora Solar Technologies +33 % technologies solaires canadien.
Siemens Gamesa +26 % éolien germano-espagnol.
Enerside Energy +25% solaire espagnol.
Envipco Holding NV +22 % recyclage de déchets hollandais.
Canadian Solar +21 % solaire canadien (chinois).
Savosolar Oyj +21 % solaire thermique finlandais
Seri Industrial Spa +21 % recyclage italien.
Environmental Waste International +20 % gestion des déchets canadien.
Solar Fabrik AG +19 % solaire allemand.
Clean Motion AB +18 % véhicules électriques suédois.
Consolidated Water +18 % traitement des eaux américain.
Quantafuel AS +18 % recyclage plastiques norvégien.
Scandinavian Biogas Fuels International AB +16% biogaz suédois.
The Environmental Group Ltd +16% gestion de l’environnement australien.
Circa Group +15 % chimie bio-sourcée novégien.
LA COP INVISIBLE : PRECHE VERT DANS LE DESERT ?
La COP15 sur la lutte contre la désertification (CNULCD) s’est déroulée à Abidjan du 9 au 20 mai dans une quasi indifférence médiatique, alors que c’est peut-être l’aspect le plus immédiatement dévastateur de la situation actuelle. Ses conclusions décevantes - cause ou conséquence ? - se résument à un seul objectif chiffré : « accélérer la restauration d’un milliard d’hectares de terres dégradées d’ici à 2030 » qui n’est appuyé par guère d’engagements.
La Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD) définit :
* Les "zones sèches ou zones arides, semi-arides et subhumides sèches" comme des zones dans lesquelles le rapport entre les précipitations annuelles et I’évapotranspiration et la transpiration végétale potentielles, autrement dit l’indice d’aridité, se situe dans une fourchette allant de 0,05:1 à 0,65:1.
* La « dégradation des terres » comme une réduction ou une perte de la productivité biologique et économique résultant d’une mauvaise gestion de l’utilisation des terres.
* La « désertification » comme la dégradation des terres dans les zones arides, semi-arides et subhumides sèches (terres arides) résultant de diverses facteurs, y compris les variations climatiques et les activités humaines». La désertification n’implique pas la présence de déserts. Il peut se produire loin de tout désert climatique, et la présence ou l’absence d’un désert proche n’a pas de relation directe avec la désertification. Les déserts sont des zones hyper-arides et arides où il y a peu de précipitations et où les conditions sont hostiles à la vie végétale et animale sur le long terme.
Il y a une ligne ténue entre terres aride et terres désertifiées, mais, une fois qu’elles est franchie, il est difficile de les restaurer : Il faut quelques années pour détruire 1 cm de sol, mais entre 100 et 1000 ans pour le reconstituer !
Avec le changement climatique en cours, entre 24 et 32% de terres émergées supplémentaires pourraient être affectées par la désertification d’ici 2050. Les zones où les risques de désertification devraient augmenter avec le temps se trouvent principalement en Afrique, en Amérique du Nord, au Moyen-Orient et dans les régions du nord de la Chine et de l’Inde, mais l’Europe du sud est également très exposée.
La population exposée à la désertification va concomitamment augmenter de 50%.
Et donc aussi la famine (350000 enfant à risque) et les migrations, amplifiées par les conflits, pandémies et pénuries actuelles.
QUE FAIRE ?
Globalement, limiter le réchauffement climatique est la plus efficace des actions contre la désertification, évidemment.
Les autres activités humaines, à limiter localement, comprennent le surpâturage, la déforestation, l’élimination du couvert végétal naturel et les activités agricoles dans les écosystèmes vulnérables. Ces activités entraînent une diminution de la production alimentaire, l’infertilité des sols, une diminution de la résilience naturelle et une réduction de la qualité de l’eau.
A contrario, les actions à entreprendre sont encore plus nombreuses. Beaucoup d’initiatives locales sont lancées, mais pour avoir un impact durable et conséquent, elles devraient se rassembler autour de grand projets, telle la "Grande Muraille Verte" qui a été relancée l’an dernier sous l’action de la France.
Plus spécifiquement et concrètement, citons des domaines d’action :
* Reforestation, qui est une activité en plein essor sous l’impulsion de grosses entreprises qui trouvent dans cette activité un moyen de verdir leur blason et leur impact carbone.
* Développement de l’agroécologie, modèle agricole alternatif respectueux des hommes et de leur environnement.
* Régénération des sols dégradés : Sur cet aspect, de nombreuses entreprises développent des technologies inovantes. Beaucoup ne sont encore que des startups non cotées, comme Sahara Forest Project. Certaines, renaclant devant une entrée en bourse, tentent des financements parallèle, comme l’intéressant hollandais Groasis mais ils se sont fait recadrer par les autorités financières.
On doit tout de même citer le très prometteur norvégien :
Desert Control (DSRT, ou 8KT à Francfort).
* Irrigation intelligente : secteur qui a déjà de la bouteille et a donc déjà produit des entreprises installées…
INVESTIR POUR IRRIGUER :
Il y a dans le monde trois grands systèmes d’irrigation (surface, aspersion et goutte à goutte).
La diminution des ressources en eau concomitante aux sécheresses impose de plus en plus d’améliorer l’efficacité des systèmes d’irrigation qui est souvent étonnamment faible. On estime que 50% de l’eau d’arrosage pourrait être économisé à l’échelle mondiale. Les gains en efficacité se trouveront surtout en Europe et aux USA, la valeur de l’eau étant souvent déjà bien intégrée et exploitée en Afrique subsaharienne. Mais des progrès peuvent néanmoins souvent être obtenus en remplaçant l’irrigation traditionnelle de surface par les autres techniques plus économes, particulièrement en Inde et en Chine.
Le chiffre d’affaire – qui approche les 10 milliards de $ - du secteur de l’irrigation augmente à un rythme annuel de près de 15 %. Ce pourrait être beaucoup plus si les pays pauvres pouvaient bénéficier de plans d’équipement internationaux.
Dans ce domaine on trouve des profils cotés variés :
Water Ways Technologies (WWT.TSX) petit pure player de l’irrigation qui grimpe, créé en Israel (Irri-Al-Tal) et coté au Canada, a racheté son concurrent chilien Hidrotop, et produit de très bons résultats 2021: CA+59 % en devenant bénéficiaire. CAP 33 M$, YTD-32 %, PRECOV +188 %
Lindsay Corp. (LNN) CA Q1+39 % 90 % du CA provient de l’irrigation (+52%) et une petite activité 10 % infrastructures routières est en pertes ; l’activité irrigation à l’ international (40%) a augmenté de +108 % ! PE29, CAP 1.3 G$, YTD-21 %, PRECOV+24 %
Valmont Industries, Inc. (VMI) CA Q1+27 % au dessus des estimations, carnet de commandes record, augmentation de 10 % du dividende, prévisions 2022 relevées. L’irrigation représente un tiers du CA (+34%) et progresse fortement aux USA (mais stagne à l’international), le reste étant dans les infrastructures (équipements routiers, éclairage, télécoms, énergie). PE26, CAP 5.3 G$, YTD-1 %, PRECOV+75 %
The Toro Co. (NYSE : TTC) CA Q1+7 %, bénéfices en baisse -25 %, seulement 11 % de son CA dans l’irrigation, le reste dans les équipements espaces verts (tondeuses, chargeurs,…) dont 3/4 pour une clientèle professionnelle (leader sur les golfs) et 20 % à l’international. PE22, CAP 7.9 G$, YTD-24 %, PRECOV-5 %
Rubicon Water Limited (RWL : ASX) Technologie d’irrigation australienne coté depuis l’an dernier.
Plus exotiques mais non moins puissants, on a aussi :
Xinjiang Tianye Water Saving Irrigation System Company (0840) à Hong Kong
Jain Irrigation Systems (JISLJALEQS) et Mahindra EPC Irrigation (MAHEPC.NS) en Inde
Amiad Water Systems Ltd. (AMD.TA) que j’avais abandonné lors de son passage cet automne de la bourse de Londres à celle d’Israel.
Netafim, Israelien non coté mais leader mondial de l’arrosage goutte à goutte.
Beaucoup de startups travaillent sur l’optimisation de l’irrigation, dont de nombreuses israéliennes - ce pays étant à la pointe de l’efficacité agricole et de la maitrise de l’eau - comme Rivulis Eurodrip, qui a été racheté l’an dernier par le fond souverain de Singapour Temasek.
Dernière modification par CroissanceVerte (23/05/2022 17h36)
Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !
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1 #659 23/05/2022 14h19
- Flower
- Membre (2018)
Top 50 Dvpt perso.
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Je suis avec intérêt tous vos posts. En effet, j’aime investir dans des entreprises qui collent à mes valeurs.
Pas beaucoup de Français, chez les champions verts. Avez vous une explication pour cela ?
Par ailleurs, toujours pas d’ETF vert à réplication physique avec des caractéristiques intéressantes ?
🌹🌼🌹🌼
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#660 25/05/2022 12h15
- juju26
- Membre (2015)
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Bonjour Croissance Verte, quel est vôtre sentiment sur transition evergreen qui a publié des résultats satisfaisants mais dont le cours s’effrite désormais sous les 3 euros ?
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#661 26/05/2022 20h24
- rasmussen
- Membre (2021)
Top 50 Année 2022 - Réputation : 123
Flower, le 23/05/2022 a écrit :
Pas beaucoup de Français, chez les champions verts. Avez vous une explication pour cela ?
Intéressante question.
Tout d’abord, notre camarade ayant un portefeuille très bien diversifié à l’international et que je remercie pour ce partage, il est plus difficile pour les valeurs françaises d’arriver en tête.
Ensuite, il existe en France de magnifiques champions de la transition, mal aimés des investisseurs qui pensent bénéfices à court terme : Alstom et EDF.
D’autres bénéficient d’une meilleure considération : Schneider Electric, Assystem, Nexans, Neoen et Voltalia, les 3 derniers ayant un beau parcours depuis le début de l’année. Parmi les small, nécessairement volatiles, la perf à court terme ne doit pas émouvoir. Je suis particulièrement séduit par Hoffmann Green Cement, producteur de béton décarboné que l’on voit apparaître dans de plus en plus de grands projets et dont le cours de bourse est au plus bas en ce moment.
CroissanceVerte, le 07/05/2022 a écrit :
L’ETF ESGU (iShares ESG Aware MSCI USA), le plus grand fonds ESG au monde, est dominé par Amazon, Apple et Microsoft à hauteur de 16 % (parmi 30 % de technologie, plus 15 % de santé). Il a baissé d’environ 15 % cette année.
J’ai récemment regardé la composition d’ETF comme Lyxor ESG et BNP ECPI. J’ai été déprimé d’y trouver, en plus des tech, Coca-Cola, Pepsico, Diageo, Nestlé, Propter & Gamble, Costco… un beau cocktail de produits mauvais pour la santé (et le système de soins nécessite beaucoup d’énergie), bien carbonés dans des domaines où il ne serait guère handicapant de s’en passer…
CroissanceVerte, le 07/05/2022 a écrit :
Plus généralement, la croyance dans l’idée que les critères de l’ESG vont s’améliorer et deviendront de plus en plus efficaces lui semble battue en brèche par divers problèmes congénitaux :
* L’écoblanchiment sera toujours présent (il évoluera simplement avec l’évolution des critères).
En effet. Tesla est exclu depuis peu du S&P ESG pour "mauvaises conditions de travail", mais il reste nombre de producteurs de voitures électriques et de batteries. Je préfère investir dans l’univers du vélo, car il faut 2 tonnes de métaux par voiture, obtenus grâce au charbon et au pétrole. Mais quand je compare les parcours boursiers de Shimano et de Lucid, je dois me rendre à l’évidence que soit ma définition est minoritaire, soit le verdissement ne fait pas le poids face à l’avidité (évidemment vendre des voitures neuves haut de gamme est plus lucratif que vendre des composants de vélo).
Reste donc la sélection personnalisée comme vous le faites, avec le risque de sous-performer si les flux vont vers les critères "écoblanchisseurs" tout en massacrant certaines entreprises de transition.
« Celui qui croit en une croissance exponentielle dans un monde fini est fou, ou économiste. »
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#662 26/05/2022 20h35
- Tomatoketchoupy
- Membre (2015)
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Bonsoir.
Même si ce ne sont pas à proprement parler des "champions" boursiers, il faut citer parmi les français possiblement appelés à jouer un rôle dans la transition énergétique Methanor qui non seulement finance la production du biogaz issu de résidus agricoles (notre pays est une grande puissance agricole) et permet aux agriculteurs d’accéder à un complément de revenus bienvenu, McPhy pour la production d’hydrogène plus ou moins vert, 2CRSI qui assemble et vend des serveurs informatiques conçus pour être très peu énergivores, Poujoulat qui vient d’ouvrir une usine de production de bois de chauffage aux normes écologiques assez hardcore, etc. Nous ne sommes pas dépourvus d’éventuels champions futurs.
Reste à savoir si notre légendaire bureaucratie n’étouffe(ra) pas tout ce beau mouvement.
"C'est à la fin de la foire que l'on compte les bouses" (sagesse populaire)
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3 #663 27/05/2022 05h29
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Bonjour @Flower
Flower a écrit :
Pas beaucoup de Français, chez les champions verts. Avez vous une explication pour cela ?
Par ailleurs, toujours pas d’ETF vert à réplication physique avec des caractéristiques intéressantes ?
Vous êtes dure avec la cote verte française, je ne la trouve pas si pauvre que ça… proportionnellement !
Dans ma base de données des entreprises vertes dans le monde, la bonne cinquantaine de françaises représentent presque 7% du total des lignes, alors que toutes les entreprises de la cote française ne représentent que 1% des entreprises cotées mondiales !
Dit autrement, j’ai trouvé dans le monde seulement 1,6% d’entreprises cotées vertes, mais cette proportion monte à 6% pour les vertes françaises sur le marché parisien !
De plus, alors que le nombre d’entreprises cotées baisse régulièrement en occident - tant aux USA qu’en Europe, mise à part cette année 2021 qui restera certainement exceptionnelle - le nombre de vertes a augmenté en France de +43% en 2021 et déjà de +6% en 2022 malgré les "conditions de marché"…
Certes la Norvège fait mieux, mais la France verte n’a pas à rougir !
Et si ce sont les performances qui vous inquiète, nos verts ont produit en moyenne +22% en 2021 (contre +16% pour le CAC mid & small) et -4% en YTD2022 (contre -6%)… Ce n’est pas un gros alpha, mais au moins la performance n’est pas sacrifiée sur l’autel de la "vertitude" !
Et on pouvait l’améliorer en surpondérant le beau TOP10 YTD tout en se méfiant de certaines valeurs spéculatives du FLOP10 YTD…
Pour ce qui est des ETF, la réplication synthétique est souvent préférée à la physique pour la possibilité que cela apporte de placer l’ETF en PEA. Sinon, l’ETF ne devrait être composé que de valeurs européennes. Quoi qu’il en soit, ils restent encore trop sur les mêmes modèles qui m’en avait détourné il y a bientôt 3 ans… Même si à chacun les "caractéristiques intéressantes" qu’il va rechercher dans un ETF vert !
Il y a peut-être de l’espoir : par exemple j’ai vu passer un fond Lyxor (malheureusement pas un ETF) dont la composition m’a paru sympathique. Je ne sais pas ce qu’il va devenir sous la férule d’Amundi, ni s’il va donner des idées de création d’ETF…
Le fonds GARI Global Green Transition SI P EUR - LU2355691242 a été lancé fin 2021. Il est bien équilibré en géographie comme en secteurs et ses 50 valeurs sont plutôt bien choisies (Fermentalg, Metex, quelques minnières, des EnR classiques et moins classiques…), même s’il y a toujours quelques intrus, mais qui ne sont pas très gênants (Kering, Klépierre et Puma…).
*************************
Bonjour @juju26
juju26 a écrit :
quel est vôtre sentiment sur transition evergreen qui a publié des résultats satisfaisants mais dont le cours s’effrite désormais sous les 3 euros ?
Comme je le disais dans le dernier reporting : l’ANR de EGR a été re-évalué de 31,7% en 6 mois mais, compensé par l’augmentation de capital (placement privé) de l’été dernier, cela n’a conduit qu’à un ANR de 2,93€ / action.
Pas très étonnant que le cours oscille autour de cette valeur, surtout avec la volatilité actuelle, et avec la liquidité réduite : moins de 6500 titres (20 k€) échangés par jour (et certains jours à moins de 500 titres). Il suffit donc d’une petite vente pour faire bouger le cours…
Je garde une forte conviction sur cette valeur, mais c’est mon biais d’ancrage à moi !… (et aussi à Euroland qui maintient un objectif à 4,10€).
L’ANR a été calculée au 31 décembre 2021 et il y a eu depuis des nouvelles plutôt encourageantes, outre l’obtention des labels Relance et Greenfin :
* EverWatt vise une croissance de +100% en 2022 et la réalisation de 100 projets locaux pour 2025. La filliale pHYnix renforce sa position sur le marché de l’hydrogène vert en faisant entrer à son capital EIT InnoEnergy et le Groupe IDEC.
* Création de Green H2 Partenaires, société opérerant dans la production, le stockage et la
distribution d’hydrogène vert, avec déjà plus de 25 projets.
* Safra : lancement d’un nouveau bus à hydrogène Hycity, et envisage une introduction en bourse.
* EverWood : forte croissance de Bois Energie Nord, qui a vu ses ventes progresser de +55% sur le trimestre,
* Il y a eu une nouvelle AK en février, mais 5 fois moins importante que celle de 2021, ce qui ne devrait pas trop compenser la prochaine revalorisation semestrielle
Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !
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8 #664 31/05/2022 09h46
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******** HEBDOMA-VERT ********
NOUVEAUX VERTS :
Pas de nouveaux verts en bourse cette semaine, à part l’annonce d’une fusion SPAC chinoise…
COVA Acquisition Corp. (COVA) fusionnera avec la société chinoise de technologie de mobilité connectée ECARX Holdings.
CHAMPIONS VERTS :
Semaine de performances vertes faibles, à l’exception d’un podium d’outsiders, suivi d’un peloton américain :
RedFlow +39 % Batteries australien
Recyctec Holding AB +37% Recyclage de glycol suedois.
Altea Green Power +31% Equipements EnR italien
Tesla +14 % EV USA.
FuelCell +14 % Piles à combustible USA.
Fuel Tech +14 % Reduction de la polution aerienne USA.
Clean Energy Fuel +14 % biogaz USA.
Kempower Oyj +13 % chargeurs EV finlandais.
****** IMMOBILIER VERT : CONTES ET MÉCOMPTES… ********
IL ÉTAIT UNE FOIS DES MILLIARDS DE PETITS COCHONS QUI CONSTRUISAIENT, CONSTRUISAIENT, SANS SE SOUCIER DU CARBONE…
On parle beaucoup ces temps-ci d’actifs échoués (investissement qui perd sa valeur avant son amortissement complet en raison de l’impact de divers changements) à propos de l’industrie pétrolière, mais peu d’investisseurs semblent conscients de ce que le secteur d’actifs échoués potentiellement le plus important du siècle risque d’être : l’immobilier !
En effet :
* L’immobilier représente l’ensemble d’actifs le plus important : Il a plus de valeur que toutes les actions et tous les titres de créance mondiaux réunis, près de quatre fois le PIB mondial et 26 fois la valeur de tout l’or jamais extrait.
Bien sur la valeur absolue de l’immobilier est inégalement réparti avec 75 % concentrée dans les pays du G7 plus Chine (30% avant la crise « Evergrande »), Corée du Sud et Australie.
Europe et Amérique du Nord représentent 43 % de la valeur combinée, bien qu’elles n’abritent que 17 % de la population mondiale.
* L’immobilier est le plus gros émetteur de gaz à effet de serre :
Près de 50 % des gaz à effet de serre proviennent des bâtiments, dont 20% pour leur construction et le reste pour leur alimentation en énergie.
Les 2/3 de la surface immobilière mondiale de 2040 existe déjà et continueront à émettre autant de CO2 s’ils ne sont pas rénovés, Quand aux nouvelles constructions, la diminution des émissions d’utilisation des bâtiments (énergie renouvelable) va rendre la part du carbone intrinsèque (matériaux, pour l’essentiel ciment et acier) prépondérante. Et d’ici 2060, croissance démographique, exode rural et migrations vont faire doubler la surface bâtie, soit la construction d’une ville de New York chaque mois pendant 40 ans…
* L’immobilier est exposé au plus large panel de risques :
Risques physiques du changement climatique directs (évènements climatiques) et indirects (effets de ces évènements sur les consommateurs) et risques dus à la transition vers la décarbonation (économiques, sociaux et réglementaires).
Cette multiplicité a créé à son tour un risque important de mauvaise valorisation de l’immobilier sur les marchés et les classes d’actifs.
MAIS DES LOUPS EN TOUS GENRES DÉCIDÈRENT DE S’EN PRENDRE À EUX…
… DES LOUPS PHYSIQUES :
Loup de Submersion cotière :
300 millions de personnes pourraient affronter des inondations une fois par an d’ici à 2050 (contre 79 millions aujourd’hui), particulièrement en Asie. La France ne sera pas épargnée avec 1 million d’habitants pouvant être inondés chaque année en 2050, essentiellement en Loire-Atlantique, Vendée, Charente-Maritime, Gironde, Seine-Maritime et dans le Pas-de-Calais.
La récente publication gouvernementale de la liste de 126 communes prioritaires face à l’érosion côtière est largement contestée par les ONG qui estiment ce nombre à 864 !
Pour ces communes, dans les zones exposées à l’horizon de 30 ans les nouvelles constructions seront interdites, et dans les zones exposées à l’horizon 100 ans elles restent autorisées, mais avec à terme une obligation de démolition quand la menace se rapprochera !
N’étant pas un phénomène climatique ponctuel, l’érosion marine n’est pas aujourd’hui reconnue comme un risque naturel et est donc mal indemnisée, que ce soit pour lutter contre la montée des eaux (à court terme) ou la re-localisation de l’habitation (inévitable à long terme).
Une étude du cabinet Callendar montre que
* Près de 15 000 transactions réalisées entre mi-2016 et mi-2021, pour un total de 4.7 à 6.7 milliards d’euros selon le scénario, portent sur des biens qui deviendront inondables avant le milieu du siècle.
* Les biens qui deviennent inondables entre 2020 et 2050 représentent plus de 5 % du marché immobilier local en valeur dans 78 communes.
* D’ici 2100 près d’une propriété côtière sur 10 pourrait devenir inondable.
L’effet de décote des habitation à risque de submersion commence à se faire sentir aux USA mais parfois plus sur les volumes de vente ou les durées de prêts que sur les prix pour l’instant.
Néanmoins la prise de conscience sur le risque a un effet non linéaire : Quand les doutes sur un investissement apparaissent, ils se propagent très vite. Dans des comtés très exposés en Floride, par exemple, la décote moyenne est déjà de 11% et pourrait atteindre 35 % d’ici 2050, toutes choses étant égales par ailleurs, ce qui pourrait à son tour avoir un impact de 30 % sur les recettes de l’impôt foncier.
On peut ajouter que même en l’absence de submersion, l’élévation du niveau de la mer va générer de nouveaux risques dans ces zones : aggravation des inondations lors de tempêtes, dégradation des infrastructures locales (routes, réseaux…), intrusion de sel dans les nappes phréatiques…
Loup d’ Inondations :
En France, il existe 2 principaux types d’inondation (excluant la mer) provoqués par des événements météorologiques différents : les crues lentes de plaine et les crues torrentielles ou crues-éclairs («Flash Flood »). Le risque inondation est le 1er pôle d’indemnisation au titre du régime des Catastrophes Naturelles, avec 21,6 milliards d’euros d’indemnisation cumulée entre 1982 et 2020.
Les pertes liées aux inondations par débordement devraient augmenter de +110 % et +130 % pour la sinistralité torentielle à horizon 2050 pour l’ensemble du territoire métropolitain.
Loup de Tempêtes :
Les tempêtes représentent le 1er poste de sinistralité hors CatNat pour le secteur de l’assurance dommages en France. En l’état actuel des modèles scientifiques on ne prévoit pas d’augmentation ni de fréquence ni d’intensité des tempêtes sur la métropole.
Par contre, dans le monde, les ouragans et les typhons intenses pourraient plus que doubler d’ici 2050 dans les régions qui y sont déjà soumises, notamment les DOM-TOM.
L’analyse prévoit également que les vitesses de vent maximales associées à ces cyclones pourraient augmenter jusqu’à environ 20 %, tandis que les cyclones tropicaux plus faibles et les tempêtes tropicales deviendront moins fréquents.
Loup de Retrait- Gonflement des Argiles :
Ces mouvements de terrain provoqués par la sécheresse entrainent de fréquentes atteintes structurelles au bâti. Ils constituent le 2ème poste d’indemnisation des sinistres CatNat après l’inondation. Le risque immobilier correspondant est cependant très insuffisamment pris en compte.
A l’horizon 2050, une hausse de l’ordre de +60 % de la sinistralité sécheresse est attendue.
Loup Assuranciel :
Le système français public-privé d’assurance contre les catastrophes naturelles (CatNat) est l’un des plus protecteurs au monde (98 % des ménages métropolitains couverts, contre 30 % en Allemagne et 5 % en Italie). Mais il pourrait être mis à mal par l’évolution du climat.
Selon les dernières études, la sinistralité climatique devrait être multipliée par x2 à x3 d’ici à 2050 ; cela conduirait à une augmentation d’un facteur x2 à x5 (hors inflation) des primes d’assurance habitation…
A noter que le différentiel de l’augmentation du nombre de risques assurés selon les départements n’est pas dû qu’à la seule géographie climatique, mais aussi à l’évolution démographique. C’est le paradoxe de l’attractivité des zones à risques dans lesquelles ces derniers sont amplifiés par les aménagements liés à l’augmentation de la population autant que par les aléas climatiques !
Dans les zones à fort risque, en particulier de submersion, de plus en plus d’états préconisent de privilégier le « retrait », c’est à dire le déménagement des propriétaires concernés vers des zones peu risquées, en l’anticipant autant que possible plutôt que d’attendre la catastrophe.
… DES LOUPS DE TRANSITION :
Loup Règlementaire (Diagnostics) :
En France, on comptabilisait 4,8 millions de « passoires thermiques » en 2018, et 7 à 8 millions en 2022 avec l’évolution des critères !
La réforme du Diagnostic de Performance Energétique (DPE) est en effet entrée en service depuis quelques mois avec une méthodologie qui se veut plus objective et restrictive, et qui suscite de nombreuses critiques sur la forme et les échéances. Les modalités varient selon les pays, mais l’objectif européen est d’atteindre la neutralité carbone pour l’ensemble de l’habitat avant 2050.
La dernière version française va immédiatement empêcher la hausse des loyers des logements étiquetés F et G, et leur mise en location progressive de 2023 à 2028 (2034 pour les E).
En 2020, environ 11 % des ventes concernaient les logements les plus energivores (F-G), et ces ventes se faisaient déjà avec une moins-value de -6 % à -20 % selon les départements.
Loup Financier :
Les règlementations deviennent de plus en plus contraignantes en termes de travaux à réaliser pour
incrémenter les étiquettes infamantes et pouvoir louer ou revendre un bien.
A cela s’ajoutent un maquis d’aides fluctuantes et des prix de matériaux en pleine inflation…
Loup d’insécurité législative :
On peut toujours estimer la valeur d’un bien comme celle de son prix de vente ou de son rendement locatif, mais les nombreuses lois et règlementations qui apparaissent ont un impact variable sur ce qui devient une « valeur verte » des biens immobiliers.
Il devient difficile d’investir dans un environement aussi mouvant…
… QUI SOUFFLENT AUSSI SUR LES MAISONS DE PAPIER :
La pierre papier est-elle moins à risque que l’investissement immobilier individuel ?
Il n’y a guère de raisons. Certes la diversification est sensée limiter beaucoup de risques… mais les risques climatiques n’étaient souvent pas prévus lors de la constitution des portefeuilles. On a donc une gamme étendue de risque… mais une grande difficulté pour l’estimer !
Loup d’insécurité par labelisation confuse :
Depuis fin 2020, les fonds immobiliers peuvent bénéficier d’un label ISR spécifique.
12 l’ont obtenu en 2020 et 42 autres en 2021.
Mais comme très souvent dans les notations ESG :
* Les axes S et G parasitent le E.
* Les notes des fonds ne sont pas comparable car basées sur des grilles propres à chaque fonds.et décorrélés de la performance des actifs.
* Le cycle de labelisation, qui dure trois ans, horizon temporel pas toujours adapté à la réalité immobilière.
* L’audit se concentre aujourd’hui principalement sur les process mis en œuvre et non sur la qualité de la donnée d’entrée, souvent apportée par des prestataires externes.
* Le référentiel reste complexe et soumis à interprétation d’un organisme d’audit à l’autre.
Pour ajouter à la confusion, à ce label peuvent se superposer le Greenfin immobilier et le Finansol français, et bientôt l’Ecolabel européen…
Loup Financier :
Afin d’atteindre les objectifs fixés, le secteur immobilier coté doit réduire ses émissions avec un taux de décarbonation de 6 % par an (85 % d’ici 2050). Ce défi nécessite d’importants investissements dans des programmes de modernisation ; potentiellement plus de 20 000 milliards $.
Cela représente la seule alternative à des coûts encore plus élevés sous la forme d’éventuelles taxes sur le carbone ou du risque d’actifs bloqués : des simulations montrent qu’en n’atteignant pas les objectifs de décarbonation requis, les coûts cumulés pourraient représenter entre 7 % et 19 % de la valeur du marché immobilier mondial, soit entre 19 et 48 000 milliards $…
Sur la base des déclarations publiquement disponibles de 200 entreprises du secteur immobilier coté américain et de leurs stratégies de décarbonation, elles devraient réduire leur intensité d’émissions de carbone de 43 % d’ici 2030.
Bien que cette réduction soit inférieure aux niveaux requis par la COP21, cette voie réduirait considérablement l’impact financier d’éventuelles taxes carbone qui, si les niveaux actuels d’émissions d’utilisation étaient maintenus, représenteraient plus de 4 % de la capitalisation boursière du secteur. De plus ces coûts potentiels ne sont pas également répartis dans le secteur et vont de 0 % à plus de 10 % de la capitalisation boursière pour les segments les moins performants.
Pour la seule Australie, pays à la fois fortement responsable des émissions de GES et potentiellement fortement atteint par les aléas climatiques induits, un rapport publié en 2019 a montré que si les émissions se poursuivent au même rythme, le marché immobilier pourrait être confronté à une perte de 571 milliards $ de valeur dès 2030 et 611 milliards USD d’ici 2050.
Loups Physiques :
Une étude de 2018 comparait les REIT / SIIC et a montré que montrait que 35 % étaient exposés aux risques physiques climatiques, dont 17 % au risque d’inondation intérieure, 6% à l’élévation du niveau de la mer et 12 % exposés aux ouragans ou aux typhons.
À l’échelle mondiale, les REIT concentrées à Hong Kong et à Singapour affichent la plus forte exposition au risque de submersion, devant les REIT américaines Vornado, Realty Trust et Equity Residential. 37 REIT japonaises ont l’ensemble de leur portefeuille exposé au risque de typhon le plus élevé au monde, représentant 264,5 milliards de dollars à risque.
MORALE DU CONTE ?
Les objectifs de décarbonation et les techniques visant à réduire les émissions liées aux bâtiments, le développement de critères d’évaluation et de stratégies d’investissement spécifiques sont devenus de gré ou de force une priorité essentielle pour les sociétés immobilières comme pour les investisseurs particuliers. Les horizons et enjeux, les hiérarchies de risques et les perspectives de rendement changent ; investir dans la pierre aujourd’hui ne peut plus être fait comme avant et les portefeuilles doivent être re-évalués.
Des outils sont développés en urgence, comme le CRREM (Carbon Risk Real Estate Monitor) financé par l’UE, ou la plateforme Climate Service Climanomics® aux USA pour aider à éviter de se retrouver avec des actifs immobiliers échoués (stranded) ou plus modestement d’estimer la date d’échouage ! Par exemple un bien d’une performance donnée, avec un objectif de décarbonation défini, peut espérer retarder de 5 ans le moment où il deviendra in-négotiable avec tels ou tels travaux de performance énéergétique, le calcul dépendant de nombreux paramètres comme le secteur d’activité, le pays, les couts de travaux et leur diminution par le progrès technologique, etc.
Du point de vue macro-économique, comment oublier qu’à l’origine de la crise financière de 2008 était une sur-évaluation de bien immobilliers ? Contexte et acteurs étaient différents de la crise climatique, mais l’effet sur l’économie pourrait bien y ressembler en pire.
Cependant le risque climatique, même s’il a déjà commencé à se matérialiser, est à longue échéance du point de vue de l’investisseur (comme l’immobilier, d’ailleurs…)… Pour une fois que l’on voit venir une crise des décennies avant qu’elle n’explose ! Est-ce encore une crise, ou bien aurons nous justement l’intelligence de l’empêcher ? Vu notre historique sur la transition climatique depuis 20 ans, on peut avoir des doutes…
La solution étant clairement adaptative plus que préventive, nous allons peut être éviter de perdre du temps et de l’argent à essayer d’empêcher sa survenue (la transition vers la décarbonation est là pour ça…) en nous concentrant sur l’abandon progressif de nos habitats « échoués » à fort risque et l’adaptation des autres.
En occident nous pourrons peut-être ainsi limiter - un peu - la baisse du patrimoine immobilier mondial dont nous détenons la plus grande partie. Mais à l’échelle de la majorité pauvre de la planète, l’adaptation de l’habitat sera douloureux.
ON PEUT CRAINDRE QUE LE LOUP L’EMPORTE ET NOUS CUISE DANS LA MARMITE QUE NOUS AVONS MISE À CHAUFFER, PENDANT QU’IL SOUFFLE NOS MAISONS
Dernière modification par CroissanceVerte (31/05/2022 12h11)
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3 #665 05/06/2022 19h05
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NOUVEAUX VERTS :
Cleveron Mobilité AS ( ? : Nasdaq First North Baltic) véhicules de livraison autonomes estonien.
Bioextrax AB (BIOEX : Spotlight Bourse) technologies de conversion de déchets organiques en bio-matériaux, suédois.
Kalera (KAL : Euronext Growth Oslo) technologies hydroponiques aux US.
CHAMPIONS VERTS :
Podium vert hebdomadaire inattendu, les trois vainqueurs évoluant jusqu’alors plutôt sous les radars…
EcoOnline Holding AS +62 %, logiciels de gestion de l’environnement et de la santé norvégien, sous OPA de la société de capital-investissement Apax Partners LLP, à peine plus d’un an après son IPO
Cibox +42%, micro mobilité électrique française. Ex acteur de la bulle de l’électronique grand public des années 2000 avant de sombrer dans 20 ans de purgatoire boursier, Cibox s’est recyclée depuis 2014 vers les trottinettes et vélo électriques, et vient d’annoncer la construction d’une usine en France…
SaltX Technology Holdings +23 %,stockage thermique suédois, vient de démontrer la validité d’une technologie (Electric Arc Calciner - EAC) de production électrique de ciment neutre en CO2.
Clean Motion +21% VE suedois.
GCL New Energy Holdings Ltd +20% equipements solaires chinois.
Saint Gobain +20 % materiaux de construction et d’isolation français.
Silex Systems +18 % technologies nucléaires et solaires australien.
Nordic Aqua Partners A/S +18 % aquaculture norvégienne en Chine.
Circa Group AS +16% Chimie bio-sourcée norvégien.
Ambienthesis S.p.A. +16 % traitement des déchets italiens.
LA GUERRE DE L’ESG A COMMENCÉE :
Les actifs mondiaux des « fonds durables » totalisaient 2 770 milliards $ à la fin du premier trimestre 2022, contre 1 000 milliard $ en 2019, selon Morningstar. Mais cette croissance est allé de pair avec une pratique importante du greenwashing.
En fait, tout est allé trop vite : la demande exponentielle des investisseurs en produits plus verts, un marché qui évolue à toute allure, le cadre législatif et réglementaire qui n’arrive pas à suivre, tout cela crée des trous dans la raquette avec, au final, un fossé entre l’investisseur qui veut avoir un impact sur le changement climatique et ce qui lui aura été offert en la matière sans qu’il ne s’en rende compte.
En conséquence, on assiste maintenant à une raidissement des règlementations, mais aussi des contestations.
LES PREMIERES VICTIMES
La justice allemande vient de perquisitionner les locaux de la Deutsche Bank et de sa filiale de gestion de fonds DWS à Francfort dans une enquête pour « fraude » sur des investissements « vendus comme “plus verts et durables” qu’ils ne l’étaient en réalité ». Le directeur du second gestionnaire de fonds européen a démissionné tout en mettant en avant la réussite financière de son mandat…
La SEC a imposé une amende de 1,5 M$ au gestionnaire de fonds BNY Mellon Investment Adviser pour des déclarations trompeuse sur le processus d’examen ESG de 6 de leurs fonds communs de placement.
LANCEURS D’ALERTES ET FRANCS TIREURS :
L’affaire DWS a commencé il y a un an quand son ancienne responsable de la finance durable, Desiree Fixler, a affirmé au Wall Street Journal que le rapport annuel gonflait les chiffres d’encours intégrant réellement des critères ESG.
A la même époque, Tariq Fancy qui dirigeait la finance durable chez BlackRock, dénonçait les faux semblants du plus gros gestionnaire de fonds du monde.
De nombreux autres exemples sont compilés dans les livres "L’illusion de la finance verte" d’Alain Grandjean et Julien Lefournier, et "Faire sauter la banque - Le rôle de la finance dans le désastre écologique" de Jeremy Désir-Weber. Tous anciens banquiers et traders.
Non repenti, mais tout aussi honnête, Stuart Kirk, directeur de l’investissement responsable d’HSBC Asset vient d’être suspendu après une conférence au titre provocateur: "pourquoi les investisseurs ne doivent pas se soucier du risque climatique", et contenant des phrases du genre "Qu’est-ce que ça peut faire si Miami est six mètres sous l’eau dans 100 ans? Amsterdam est sous l’eau depuis des lustres, et c’est un endroit très agréable. Nous nous adapterons". Et d’ajouter que la durée moyenne des prêts à HSBC est de six ans: "Ce qui arrive à la planète la septième année n’a aucune importance!". Kirk (issu de DWS !) avait été engagé pour son non-conformisme et sa liberté d’expression…
GUERRE LEGISLATIVE
Les autorités des marchés sont en train de travailler sur une amélioration de l’ESG en bourse, à commencer par la France et l’Europe, mais aussi les USA et même la Chine.
L’Europe a en particulier introduit le Sustainable Finance Disclosures Regulation (SFDR) en mars 2021 pour obliger à la transparence et s’apprête à publier en juillet la taxonomie de la finance durable de l’UE, qui établirait une liste d’activités économiques respectueuses de l’environnement.
En revanche, en Allemagne, la BaFin a annoncé début mai qu’elle suspendait son projet de directive sur la commercialisation des fonds durables à cause du "contexte macro-économique lié à la guerre en Ukraine" !
Face à ces offensives, les législateurs de certains États américains producteurs d’énergie veulent obliger les États à cesser d’investir dans des entreprises qui utilisent des stratégies durables et à couper les liens avec les gestionnaires d’actifs, les banques et les assureurs qui font de même. Ils veulent imposer que les décisions d’investissement soient prises uniquement sur la base des rendements financiers probables.
Ils veulent également retirer aux grands gestionnaires de fonds comme BlackRock ou Vanguard le droit de voter par procuration pour leurs investisseurs. Le PDG de BlackRock a certes récemment demandé aux entreprises de divulguer des plans sur la manière dont leurs activités seront compatibles avec une économie nette zéro sous peine de ne pas entrer en portefeuille, mais il est pourtant notoirement faible avec les conseil d’administrations fossiles, et largement mis en cause par son lanceur d’alerte !
En Europe, 5 entreprises du secteur de l’énergie (RWE, Uniper, Rockhopper, Ascent Resources, Prairie Mining) réclament près de 4 milliards d’euros à des états européens pour leur politique climatique qui leur ferait perdre de l’argent !
ETAT DU CHAMP DE BATAILLE
Le think Tank Influence Map a analysé 723 fonds dont le marketing fait référence à l’ESG (593) ou au climat (130), et dans lesquels sont investis 330 milliards. Il souligne que ces produits "manquent de cohérence et de transparence sur leur alignement avec les objectifs climatiques mondiaux de l’Accord de Paris", ce qui pourrait conduire leurs souscripteurs à évoquer la tromperie sur la marchandise.
Dans la grande catégorie ESG, 71 % ne sont pas alignées sur les objectifs climatiques mondiaux, et dans la catégorie des fonds sur le thème du climat, c’est encore 55 %…
De plus, les fonds sur le thème du climat continuent de détenir les entreprises de la chaîne de valeur de la production de combustibles fossiles pour un montant total de 153 millions de dollars (TotalEnergies, Kinder Morgan, Enbridge, Neste, Halliburton, Chevron, ExxonMobil…).
Une grande partie des fonds d’actions thématiques sur le climat analysés dans ce rapport présentent des niveaux de désalignement climatique similaires à ceux des indices de marché. Ce phénomène résulte en grande partie de la prédominance des stratégies passives qui cherchent à répliquer les indices boursiers tout en appliquant des critères d’exclusion et/ou de pondération. Ces stratégies se traduisent par des portefeuilles qui ne sont soit que marginalement différents de l’indice de référence sous-jacent, soit identiques à l’exclusion de certaines sociétés de combustibles fossiles. Les avoirs restants de ces fonds sont alors également mal alignés sur l’indice de marché suivi.
Pour l’entreprise de services financiers MSCI, elle a identifié 117 fonds entrant dans les catégories SFDR « article 8 » (45) qui promeuvent, entre autres, des caractéristiques environnementales ou sociales ou une combinaison des deux ; et « article 9 » (72), qui ont pourt pour objectif un investissement durable, en plus d’adhérer à de bonnes pratiques de gouvernance et de prendre en compte le principe de non-dommage significatif (DNSH) et les principaux indicateurs d’impact durable négatif (PASI). Elles les a comparé aux autres fonds (105).
Optimiste, elle les trouve légèrement plus compatibles avec les trajectoires de préservation climatique.
Pour la société Morningstar, les investissements classés articles 8 et 9 représentaient fin 2021 : 3 300 milliards d’euros, soit 37 % du marché en Europe.
Mais en début d’année, après un réexamen de la société de notation, la part durable des fonds européens a été revue à la baisse : les encours ESG ont chuté à 2 milliards d’euros et la plupart des 1200 fonds exclus appartiennent à la catégorie dit "article 8".
GUERRE TOTALE
Il y a encore beaucoup à faire pour limiter le greenwashing en finance… comme d’ailleurs partout dans la société, comme le montre l’étude ARPP-ADEME sur la publicité.
En 2019, sur 833 publicités environnementales (sur les 26120 publicités étudiées), 736 sont en conformité avec les règles déontologiques soit « seulement » 88,4 %. Une baisse qui n’est pas due à un changement de méthode mais révèle un dysfonctionnement de l’autorégulation et une méconnaissance, voire un mépris des règles déontologiques.
Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !
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1 #666 06/06/2022 17h27
- Lamat
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Encore un excellent article. Bravo
1/Cependant malgré une lecture attentive, je ne suis pas arrivé à identifié les
117 fonds de l’entreprise de services financiers MSCI,entrant dans les catégories SFDR « article 8 » (45) qui promeuvent, entre autres, des caractéristiques environnementales ou sociales ou une combinaison des deux ; et « article 9 » (72), qui ont pour pour objectif un investissement durable, en plus d’adhérer à de bonnes pratiques de gouvernance et de prendre en compte le principe de non-dommage significatif (DNSH) et les principaux indicateurs d’impact durable négatif (PASI). Elles les a comparé aux autres fonds (105).
malgré une traduction en français du document faites avec l’excellent DeepL (logiciel gratuit de traduction, bien supérieur à Google traduction que je ne saurais trop recommandé à tous ceux, qui, comme moi on du mal à traduire un anglais un peu technique) et dont vous trouverez la traduction ici :
2022-esg-trends-to-watch_fr.pdf
Pouvez-vous m’éclairer sur ce point ?
2/ Comme signalé précédemment, le hors-série de Science et vie sur l’énergie souligne le peu de place, à long-terme, de l’hydrogène (rien n’empêche que les placements à court termes soient rentables mais il semble que la quantité d’énergie nécessaire à la production d’hydrogène - fait souligné également par un autre membre- allié à des difficultés de stockage sans perte obèrent durablement cette énergie).
Par contre, de grands espoirs semblent émerger sur la production d’énergie osmotique. Avez-vous des pistes à partager sur ce point ?
3/ Auriez-vous également l’amabilité de partager votre savoir dans des thématiques proches telles que
- l’eau
- le recyclage
- la géothermie
- les SMR
- la biomasse
- la protection des océans
- la biodiversité
- les solutions de stockage de l’ENR
- Les matières premières liées aux ENR.
Etf ou autre ?
Bien cordialement
Dernière modification par Lamat (06/06/2022 19h55)
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#667 08/06/2022 10h30
- CroissanceVerte
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Le portefeuille vert long-terme CV100 atteint un plus bas de -13% YTD.
Par rapport aux indices, c’est mieux que le NASDAQ, moins bien que le CW8 et le CAC40 et à égalité avec le S&P500. Mais comme il est incommensurable avec eux en nature, on peut seulement dire que sur ce début d’année, il est en train de perdre un peu de l’alpha acquis depuis bientôt 3 ans.
THEMES VERTS DU MOIS :
Les Energies vertes faisaient l’essentiel de la volatilité du portefeuille depuis le début d’année. Ce mois-ci, elles sont quasi stables à -0,8%, mais c’est une contre-performance face à l’ETF ICLN qui gagne 5%.
Cette stabilité recouvre en réalité une importante hétérogénéité avec en particulier des valeurs solaires en hausse (pour la plupart un rattrapage de la baisse d’avril) et des valeurs hydrogène en baisse (dans la suite de celle d’avril).
Les projets solaires sont construits avec des coûts initiaux élevés et génèrent des revenus au fil des décennies, de sorte que la hausse des taux d’intérêt a un impact négatif sur la valeur des projets. On peut voir que les pauses dans la hausse des taux américains à 10 ans en février-mars et pendant ce mois de mai ont accompagné la hausse du solaire (ETF TAN).
L’hydrogène, moins mature et encore en projets pour l’essentiel est pour l’instant moins impactée par les taux, en bien comme en mal, et se contente de suivre une tendance baissière à la fois "technologique" et liée aussi au renchérissement de l’hydrogène pour l’instant essentiellement produit à partir de gaz naturel…
Bien sur, ce n’est que l’un aspect macros influençant ce secteur, les autres étant la hausse des matières premières de fabrication dans le sens de la baisse et la hausse du prix des énergies fossiles qui pourrait au contraire leur profiter, sans oublier la dépendance à la Chine pour le solaire…
Pour ce qui est de la forte baisse de mes valeurs de l’isolation thermique, qui dure depuis des mois, l’inflation du coût des mat!ères premières semble un coupable de choix, amplifié par la volatilité du spéculatif Aspen Aerogel..
La Gestion de l’environnement perd -4,4% (un peu plus que l’ETF DH2O à -3%).
Pas de tendance sous-sectorielle forte dans ce domaine ce mois-ci, surtout dominé par des performances individuelles, en baisse comme en hausse.
La Consommation verte perd -7,3% et souffre dans toutes ses composantes, mais particulièrement dans le domaine de l’alimentation.
L’impact de l’inflation des ingrédients de base et des emballages est une explication particulièrement pertinente dans le cadre de la "future food" (ETF YUMY) où l’on voit une plus forte attrition des marges que dans l’alimentation traditionnelle (ETF FTXG) et en conséquence une baisse à la hauteur des indices alors que la consommation de base est, elle, stable YTD.
Pour le reste, des contre-performances individuelles dominent un secteur mou…
LES VERTS QUI MONTENT :
Ce mois-ci, les belles performances individuelles sont :
ENER :
Daqo New Energy +21%, CA Q1 x5, EBITDA x6,5, coût de production passe de 14 $/kg à 10 $/kg de polysilicium en 1 trimestre (baisse du coût de la poudre de silicium, améliorations de l’efficacité et économies d’échelle).
SunRun +20%, CA Q1 +48%.
COPEL +18% EBITDA 2021 +52%.
Sunnova +11%, CA Q1 +58%.
Enphase +11%, CA Q1 +48%, expansion en Europe, développe des chargeurs EV.
Ormat +10%, signature de PPA aux USA.
Generac +9%, CA Q1 +41%.
Solaredge +7%, usine de batteries en Corée.
SunPower +5%, Global Infrastructure Partners entre au capital en échange de l’entrée de TotalEnergies dans Clearway Energy Group.
PNE +8%, CA Q1 +82%, guidance +50%…
Vestas +5% malgré des dépréciations dues à la guerre en Ukraine.
Voltalia +5%, contrat solaire au Maroc, CA Q1 +53%,
Neoen +4%, contrat solaire en Irlande, premier dividende, en actions.
2G Energy +7%, CA Q1 +13%, commandes en hausse mais bénéfices en baisse.
Moulinvest +6%, ventes +17%.
ENVI :
VOW +27%, gros contrat de biochar aux USA et équipements de pyrolyse en Europe.
Envirosuite +15% CA H1+14%, pertes réduites de moitié.
Groupe Tera +11% prise de participation dans la startup VirexpR pour la détection de virus dans l’air.
SABESP +10%, augmentation tarifaire de 12,8 %, marge d’EBITDA 40%.
BioUV +8% contrat avec la coupe du monde au Qatar.
Ecoslops +4%, prétend franchir un nouveau palier mais profite surtout de la hausse du pétrole.
CONSO :
Darling +6% CA Q1 +24% , EBITDA+16%.
Graines Voltz +5% CA H1 +13%.
Robertet +4% profite de l’alliance DSM / Firmenich.
LES VERTS QUI DESCENDENT :
Les contre-performances vertes mensuelles sont :
ENER :
Aspen Aerogel -21% CA Q1 +37% mais triplement des pertes…
Plug Power -15% malgré une grosse commande d’1 GW d’électrolyseur, mais l’activité pile à combustible est pénalisée par le renchérissement de l’hydrogène produit par gaz naturel.
C’est le cas aussi de AFC Energy -15% et Ballard -14%.
Steico -14% et Kingspan -13% : craintes sur les coût des matières premières.
Beam Global -13% CA +175% mais pertes en hausse, doit digérer l’acquisition des batteries All Cell.
Eolus Vind -10%, CA+78% mais pertes x5 !
McPhy -10% toujours dans l’attente de l’annonce officielle européennne.
ENVI :
Xebec -59% CA doublé mais marges divisées par 2, beaiucoup d’analystes ont quitté le navire.
Evoqua -16% malgré CA+23% et EBITDA +26%…
Metex -15% financement syndiqué de 100 M€..
Derichebourg -13% le marché n’a pas apprécié sa montée au capiltal d’Elior.
CONSO :
Beyond Meat -31%, pertes explosent.
Hain Celestial -21%, bras de fer avec des détaillants anglais qui refusaient une hausse des prix.
Lucibel -19%, volatilité habituelle entre deux annonces.
Tesla -16%, Musk fait des tweets…
COURRIER DES LECTEURS :
Bonjour @Lamat,
Pour ce qui est des fonds utilisés par MSCI dans son étude, je n’en ai pas le détail. Peut-être la liste est-elle accessible à leurs abonnés ? Mais ce n’est même pas sûr, le secteur étant si mouvant !
Je ne peux que vous féliciter d’essayer ainsi de creuser les thématiques vertes et, partant, vous inciter à chercher dans la présente file les réponses aux questions que vous vous posez, en commençant par la table des matières que je me décarcasse à mettre à jour dans le premier message…
Vous pourrez ainsi y retrouver le résultat de mes recherches sur :
- l’énergie osmotique
- le recyclage du plastique
- l’eau
- la géothermie
- le biogaz
- le stockage des ENR et les batteries
- le lithium
- les ETF verts et EnR
Bien cordialement
Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !
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7 #668 13/06/2022 13h56
- CroissanceVerte
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******** HEBDOMA-VERT ********
NOUVEAUX VERTS :
Métacon AB (META : NGM Nordic PME) technologie de production d’hydrogène à partir de biogaz, suédois.
Phoenix Motors (PEV : NASDAQ) constructeur US d’autobus et fourgonnettes électriques. Spin-off de EdisonFuture, filiale de SPI Energy.
Plenitude spa ( : Euronext Milan) Spinoff de la division d’énergies alternatives, bornes de recharge et vente d’électricité d’ENI.
ABB, la société suisse repousse de quelques mois l’IPO de sa filliale de e-mobilité à cause des conditions de marché…
CHAMPIONS VERTS :
Podium vert spéculatif cette semaine :
Aurora Solar Technologies +44% équipement pour la fabrication de panneaux solaire canadien.
CVW Cleantech +25 % recyclage des déchets des sables bitumineux canadien.
Energisme +20 % gestion de l’énergie français..
GCL Technology Holdings +19% solaire chinois.
Silex Systems +17 % technologies nucléaires et solaires australien.
Parans Solar Lighting AB +17% éclairages naturels suédois.
REC Silicon +14 % composants solaires norvégien.
VEHICULES THERMIQUES, UN DERNIER VE ?
En parlant des "Nouveaux Verts", il semble que nous allons pouvoir bientôt intégrer dans la liste la plupart des constructeurs automobiles et de leurs équipementiers !
Le parlement européen vient de voter pour interdire la vente de véhicules neufs à ICE (moteur à combustion interne)- en dehors de l’hydrogène - à partir de 2035.
C’est une révolution, et comme toute révolution elle pourrait faire des victimes, mais dans cette situation inédite, les prévisions sont délicates et on peut voir, dans chacun des cas, le vert à moitié vide ou à moitié plein :
VICTIMES SOCIALES : VE PIEUX OU MEILLEURS VE ?
La fillière automobile française a publié l’an dernier une feuille de route, dans laquelle elle annonce la suppression de 65 000 emplois et la nécessité d’un plan de soutien de 17 milliards €.
L’Association européenne des fournisseurs automobiles (Clepa) prédît de son côté la perte de 359 000 emplois en Europe d’ici 2035… mais un gain de 3000 en France (qui a "l’avantage" d’avoir déjà perdu beaucoup d’emplois industriels) ! Elle juge que pour éviter la casse sociale, il aurait fallut ralentir la transition avec un scénario "mixed technology" ne réduisant que de 65% les émissions de CO2 en 2035…
Aux USA, un thinktank a calculé que sans investissement gouvernemental supplémentaire, l’industrie pourrait perdre environ 75 000 emplois d’ici 2030, l’année où Biden souhaite que la moitié des véhicules neufs vendus dans le pays soient électriques.
En revanche, selon le rapport, si les subventions gouvernementales visaient à augmenter la part des composants de véhicules électriques fabriqués dans le pays et à augmenter la part de marché des véhicules fabriqués aux États-Unis, l’industrie pourrait créer environ 150 000 emplois d’ici la fin de la décennie.
Encore plus optimiste, l’université de Berkeley estime à 2 millions le nombre d’emplois directs ou induits à l’horizon 2035 aux USA…
La commission européenne calcule de son côté que le développement des métiers associés aux VE peut produire 581 000 emploi, ce qui compenserait les pertes.
VICTIMES REGIONALES : VE PIEUX OU MEILLEURS VE ?
L’Europe est la région qui prévoit la transition la plus rapide.
D’ici 2035, la Chine vise 50 % de ventes en électriques, hybrides rechargeables et à hydrogène. L’autre moitié des ventes devra obligatoirement être au moins hybride.
Aux Etats-Unis la transition dépendra des états : Si New York ou la Californie ont déjà programmé la fin du moteur thermique en 2035, d’autres se refusent à tout effort. A niveau fédéral le gouvernement américain a des objectifs quelque peu similaires à ceux de la Chine, et voudrait imposer que la flotte des Etats et du gouvernement (estimée à environ 600 000 Véhicules) soit entièrement électrique à partir de 2035.
Dans les pays en développement, le parc électrique ne devrait pas dépasser 15% en 2035.
Ces décalages dans le temps font dire à certains que cet arrêt des ventes en Europe est suicidaire car il prive les constructeurs européens de véhicules thermiques de leur premier marché sans leur en fournir un équivalent.
Le commissaire européen au Marché intérieur, Thierry Breton, a appelé en avril les constructeurs automobiles européens à continuer de fabriquer des voitures à moteurs thermiques ou hybrides afin de les exporter dans les pays qui en auront encore besoin pendant de nombreuses années ou décennies.
Cela implique de ne pas mettre fin aux programmes de R&D dans ces domaines qui devront être menés en parallèle avec les électriques, mais aussi de ne pas supprimer les chaines de production nécessaires…
Certains analystes pensent cependant que même sur les marchés où les moteurs à combustion ne seront pas bannis après 2035, les ventes de voitures neuves seront majoritairement électriques très rapidement pour des raisons d’offres (catalogues électriques croissants) et de demande (performances électriques croissantes et prix en baisse), clients et constructeurs locaux n’attendant peut-être pas que les gouvernements leur impose le tout électrique…
Quel que soit le temps que cela prendra, la tendance mondiale est inexorable et se placer dans ce marché trop tard serait pire que de le faire trop tôt.
VICTIMES INDUSTRIELLES : VE PIEUX OU MEILLEURS VE ?
Les constructeurs automobiles vont donc devoir gérer la transition avec des contraintes mutiples.
* Accélération forcée dans l’électrique pour l’Europe avec une échéance à 13 ans et pour le monde à 30 ou 40 ans. Quelle vitesse choisir ?
* Conserver - au moins - leurs parts de marché thermique pendant 10 ans en Europe et à plus long terme en dehors, sans créer "d’actifs échoués" qui n’auront pas le temps d’être rentabilisés…
* Tout cela en faisant face à la concurrence des constructeurs EV natifs (surtout Tesla qui vend actuellement presque autant que tous les européens réunis) et des chinois (près de 50% de la production actuelle mais essentiellement sur le marché intèrieur).
Les choix stratégiques sont délicats et les conséquences existentielles. On comprends pourquoi la plupart des constructeurs ont les pieds à fond sur le frein et l’accélérateur en même temps, ce qui n’est cependant pas la meilleur façon d’avancer…
Pour les équipementiers le choix est à la fois pire (ils ne maitrisent rien) et plus simple selon leurs spécialité. Certains sont voués à disparaitre, d’autre vont devoir s’adapter à l’électrification, tout en lutant contre une tendance à l’intégration verticale des constructeurs dans ces nouveaux métiers. D’autre, nombreux, peuvent apparaitre…
En France, les petits forgeurs survivants sont en grande difficulté.
Pour ce qui est des grands équipementiers, ils prennent ces derniers mois le virage de l’adaptation par croissance externe :
Valeo a annoncé en février qu’elle rachetait les 50% de Siemens dans leur JV commune de moteurs électriques.
Faurecia a racheté l’allemand Hella (systèmes d’éclairage et électronique de bord) pour devenir le septième sous-traitant automobile mondial et le quatrième européen derrière les allemands.
Plastic Omnium a racheté AMLS et Actia Power et pris une participation dans Verkor (batteries).
Adaptation plus interne en Allemagne :
Continental a coté à l’automne son spin-off de propulsion Vitesco pour financer sa transition.
Bosh a sérieusement coupé dans ses actifs thermique, avant cette année d’investir dans une entreprise anglaise de technologie autonome. Il mise encore beaucoup sur l’hydrogène.
Le non coté ZF a lui aussi investi dans l’autonome avec le rachat de l’américains TRW.
Par contre le très riche tissu de petits équipementiers allemands va souffrir et faire l’objet d’une forte consolidation.
VICTIMES D’INFRASTRUCTURE : VE PIEUX OU MEILLEURS VE ?
La transition vers les VE est fortement dépendante des infrastructures électriques sur le plan de la production, du réseaux de distribution, et des stations de recharge, hors ces infrastructures sont en retard sur les prévisions… Le nombre d’EV croit par exemple plus vite que le nombre de chargeurs, et en France, on n’a installé que 50 000 bornes de recharges fin 2021 sur l’objectif de 100 000.
De même, face à une demande accélérée, les projets de production de batteries, le composant stratégique, pourraient ne pas être respectés, tant au niveau de la construction des giga-factories (un tiers des projets non encore financés) qu’à celui des matières premières pour l’appropriation desquels la guerre fait rage…
L’implication étatique et supra-étatique va être plus que jamais déterminante pour que la transition soit synchrone…
LE TEMPS DES CARTES DE VE :
L’aspect essentiel de cette transition est donc la temporalité. Selon les critères utilisés, et l’évolution de leurs annonces, les constructeurs sont plus ou moins avancés dans la transition vers les EV :
Il est difficile d’identifier les potentiels vainqueurs sur ces bases fragiles, d’autant qu’il est difficile de dire quelle vitesse de transition pourrait être la stratégie gagnante…
Une analyse financière plus poussée est nécessaire dans le cadre d’un éventuel investissement dans ce secteur pour l’instant mal valorisé.
QUE LES VE SOIENT EXAUCÉS !
Une analyse financière portant sur six constructeurs automobiles (via les flux de trésorerie, DCF et somme des variables), vient de montrer que ceux-ci pourraient accroître leur valeur de marché et leurs marges bénéficiaires en passant aux VE plus rapidement qu’ils ne l’imaginent.
Selon cette étude récente, la valeur de marché des constructeurs automobiles augmenterait de 800 milliards d’euros s’ils accéléraient leur transition au cours de la présente décennie (scenario quick : avant 2030 au lieu de 2035). Des résultats qui vont à l’encontre du discours tenu par les représentants de cette industrie, selon lesquels la volonté de l’Europe de ne vendre que des voitures zéro émission en 2035 affecterait la rentabilité et les emplois.
Les bénéfices d’exploitation des constructeurs de véhicules électriques devraient augmenter jusqu’à dépasser ceux des constructeurs de véhicules thermiques d’ici 3 à 5 ans, ces derniers voyant leurs marges bénéficiaires diminuer, voire devenir négatives. La baisse des bénéfices liés aux véhicules thermiques aura pour effet de détourner les investisseurs des entreprises qui tardent à s’électrifier.
C’est ainsi que la valeur de marché de Toyota – l’un des constructeurs les plus lents à s’électrifier – pourrait baisser par rapport à aujourd’hui alors que celle de Volkswagen pourrait être multipliée par plus de trois (253 %) et Stellantis par près de cinq (388 %) s’ils passaient à l’électrique plus vite que prévu.
Sur le marché des véhicules premium, les perspectives sont encore plus prometteuses : Mercedes-Benz pourrait ainsi gagner 471 % de sa valeur en l’espace de dix ans, juste derrière BMW avec ses 472 %. Même Volvo Cars, actuellement valorisé deux fois plus que les autres constructeurs en raison de son avance en matière d’électrification, pourrait gagner 245 % s’il allait plus vite.
La proposition de la Commission européenne - qui vient d’être votée - vise à rendre les normes plus ambitieuses mais n’exigerait que peu de progrès d’ici 2030. Or, l’étude montre qu’un passage trop tardif (slow) à l’électrique génèrerait des difficultés financières pour les constructeurs européens et pourrait avoir des conséquences désastreuses pour l’emploi.
En effet, avec des valorisations (et des multiples) divergentes entre les activités EV et ICE, la tentation de réaliser des spin-offs EV deviendra de plus en plus grande. Or ce "raccourci" vers des valorisations plus élevées laisseraient les actifs ICE bloqués isolés, avec des conséquences sociales potentiellement catastrophiques en Europe à moyen terme.
Cette analyse montre qu’une transition plus rapide n’est pas seulement dans l’intérêt du climat et des consommateurs, elle est également au cœur du succès industriel et de la viabilité financière des constructeurs automobiles européens qui devraient tourner résolument le dos à leurs activité thermiques avant la fin de la décennie, sans courir après le parc rétrécissant des ICE hors Europe. L’effort d’accompagnement social immédiat serait certes plus nécessaire, mais à terme bien plus efficace.
C’est probablement un vœu pieux ?
Dernière modification par CroissanceVerte (13/06/2022 15h07)
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#669 13/06/2022 17h49
- Serrure
- Membre (2016)
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Trés intéressant, et il est vrai que le simple fait de se balader a pied le long de certaines routes et on sent tout de suite la pollution et l’odeur des moteurs thermiques et diesels.
Et encore dans des pays comme en Europe le carburant et raffiné mais dans des pays dit du tiers monde comme en Afrique le carburant et moins cher mais de piètre qualité, il faut avoir senti l’odeur et voir comme cela fume noire derrière les véhicules …
Et que devrait devenir tout le marché des voitures de collection dont beaucoup valent une fortune ?
J’ai un copain garagiste qui stocke de nombreuses voitures anciennes comme les 205GTI , R5GT Turbo . Cela reste vers les 20 000 euros pièce, mais celui qui a une ancienne voiture de luxe planqué dans son garage.
Faudra peut être que des propriétaires trouvent des parades avant les restrictions / interdictions.
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#670 13/06/2022 19h26
- Lamat
- Membre (2021)
- Réputation : 7
Autant je suis pratiquement novice en bourse, autant je crois être assez bon connaisseur dans le domaine automobile.
En Afrique le carburant est de piètre qualité (on emporte avec soi ou on se fait livrer du carburant en compétition) mais le principal problème est l’entretien. Rien de bien surprenant vu que même dans l’UE, avec du carburant standard, il n’est pas rare de voir des véhicules enfumants et pestilentiels.
Plus important, puisque nous sommes dans le fil de CV, il faudrait se pencher sur le renouvellement de la flotte des cargos qui fonctionnent largement avec un gasoil non purifié et lourdement soufré, très mauvais pour la planète ça.
En ce qui concerne les véhicules de collection, votre copain garagiste n’a, à mon humble avis, pas de mouron à se faire : considérés comme faisant partie du patrimoine culturel, ces véhicules ont toujours bénéficié d’aménagements :
Passage au sans plomb => substituts de plomb en vente libre + fabrication de soupapes adaptées.
Apparition du contrôle technique : Ce sont les normes de l’année de fabrication du véhicule qui sont prises en compte. Autrement dit, un gag vu qu’il n’y avait quasiment aucune norme pour la plupart. Bon, peut-être quelques unes pour les 205 et autres R5.
Mais je pense que votre ami a été abonné à l’excellent magazine Gazoline et sait déjà tout cela
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#671 13/06/2022 23h22
- toto27
- Membre (2021)
- Réputation : 52
Serrure a écrit :
Faudra peut être que des propriétaires trouvent des parades avant les restrictions / interdictions.
Le retrofit est maintenant autorisé(avril 2020)…..on perd "l’esprit" de rouler en ancienne, mais ça permet de rouler.
@lamat, ce sont parfois les sieges de soupapes (pas les soupapes), qui posent problème au sans plomb. (sujet tres débattu dans le milieu de l’ancienne).
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#672 14/06/2022 08h07
- CroissanceVerte
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SUPPRESSION DES MOTORISATIONS À CARBURANTS FOSSILES ET POLLUTION DE L’AIR
Il me semble important de souligner que la décision de suppression progressive des moteurs thermiques est prise au premier chef pour tenter de diminuer les émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère et donc le changement climatique induit.
La limitation de la pollution atmosphérique et donc la prévention des effets sanitaires induits n’en est qu’un effet secondaire, même s’il est important :
* entre 48 000 et 76 000 morts prématurées par an en France (près de 400 000 en Europe et 4,5 million dans le monde dont 40 000 enfants de moins de 5 ans).
* 80 millions d’€ perdus chaque jour en France en raison de la réduction de l’espérance de vie, des naissances prématurées, des maladies qui entraînent des visites à l’hôpital et des absences au travail, et des charges financières résultant des maladies (en Europe 500 millions €, et dans le monde 8 milliards $, soit 3,3 % du PIB mondial).
Et encore, ces chiffres sont certainement largement sous-évalués comme l’indiquent diverses études récentes ( 1 , 2 ) évaluant la mortalité induite à près de 9 millions par an dans le monde (100 000 en France)…
Nul doute que la suppression des véhicules à combustibles fossiles va améliorer cette situation sanitaire. Cependant :
* La pollution par les transports ne représente que 50 % de la pollution atmosphérique urbaine.
* Les particules fines (PM) causent la vaste majorité des coûts (en moyenne 82,5%), loin devant le dioxyde d’azote (15%, qui est lui essentiellement produit par les véhicules).
Or, alors que les émissions de particules à l’échappement des transports routiers ont très nettement baissé avec la généralisation des filtres à particules, celles hors échappement provenant de l’abrasion des freins, des pneumatiques et des chaussées sont devenues prépondérantes et vont même augmenter un peu avec les véhicules électriques (plus lourds) comme le montre une étude de l’ADEME (pour 2 tailles de particules) :
L’effet sera donc limité et la lutte contre la pollution atmosphérique doit continuer de son côté…
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1 #673 14/06/2022 09h10
- kiwijuice
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Cher Croissance Verte.
Quel travail admirable.
Regardez-vous aussi les fonds / ETF?
Je trouve qu’il y a très peu de fonds vraiment intéressants, éligibles à l’AV, qui ciblent les entreprises sus-mentionnées.
Toute la gamme des Pictet et consorts se concentrent sur des megacaps ou bien des boites à la Veolia.
Je cherche des idées de fonds vraiment concentrés sur les valeurs vertes et non des boites qui en bénéficient en partie. Je vois que BNP commercialise les fonds d’Impax, ce qui est un bon début (BNP Classic Climate).
Dirige un cabinet de CGP - triple compétence France / Suisse / UK
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3 #674 24/06/2022 21h21
- CroissanceVerte
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******** QUINZOMA-VERT ********
NOUVEAUX VERTS :
Airthings (AIRX : Euronext Oslo, transfert) traitement de l’air et économies d’énergies norvégien, le 24 juin.
DEME NV (DEME : Euronext Bruxelles) Services et ingénierie marine belges, le 30 juin.
Groupe Okwind (ALOKW : Euronext Growth Paris), technologies françaises de production et gestion d’énergie renouvelable, le 8 juillet.
Charwood Energy (ALCWE : Euronext Growth Paris), technologies françaises de production d’énergie renouvelable à base de biomasse, le 13 juillet.
Polestar Performance AB (PSNY), fabricant sino-suédois de VE de standing cotée le 24 juin après fusion avec la SPAC Gores Guggenheim, Inc. (GGPI)
Nordic Lights Oy ( ? : Nasdaq First North GM Helsinki), fabricant finlandais d’éclirages industriels à LED et xénon.
Moolec Science, entreprise britannique qui fait produire des protéines animales par des plantes grace aux manipulations génétiques, va fusionner avec la SPAC LightJump Acquisition Corp. (LJAQ)
Inox Green Energy Services, services indiens d’exploitation et de maintenance pour les projets de parcs éoliens, filiale d’Inox Wind se prépare à une cotation en Inde.
VERTS QUI HESITENT ET VERTS QUI PARTENT :
Pendant ce temps, Nucera, la co-entreprise de Thyssenkrupp et De Nora Spa pour la production d’hydrogène vert, reporte simplement son IPO à cause des « conditions de marché »…
Mais surtout, d’autres pourraient disparaître de la cote par la mauvaise porte :
Electric Last Mile Solutions (ELMS) fabricant de VE utilitaires « pour le dernier kilomètre », coté depuis un an suite à une fusion avec la SPAC Forum Merger II, a annoncé déposer le bilan.
Faraday Future (FFIE) autre fabricant de VE coté il y a 11 mois suite à une fusion avec la SPAC Property Solutions Acquisition Corp. Semble également en difficultés, mais l’entreprise a si souvent, en 8 ans d’existence, flirté avec la banqueroute qu’elle pourrait bien encore s’en sortir…
La réalité rattrape les SPAC à véhicules électriques…
CHAMPIONS VERTS :
Podium du 13 au 17 juin : des rebonds volatiles après des pertes de -30 % à -90 %…
Vergnet +60 % petit fabricant d’équipements EnR français.
Tonking New Energy +35% équipements solaires chinois.
Xebec Adsorption +20 % gestion des gaz canadien.
Bergen Carbon Solutions AS +17% recyclage de CO2 en nanofibres de carbone norvégien.
Podium du 20 au 24 juin : idem
UV Germi +24%, désinfection UV française.
Hybricon Bus Systems AB +21% VE suédois.
Renu Energy +20% holding d’EnR australien.
Kyoto Group +18% stockage thermique norvégien.
🔥🔥🔥 TRISTE SOLSTICE… 🔥🔥🔥
J’ai peut-être un filtre négatif, mais ces jours-ci je vois surtout des feux qui ne sont pas de joie et de sombres nouvelles qui s’amoncèlent sur le climat. Sans parler de l’appel aux records de chaleur du 18 juin ou de la grêle de la musique… Petit calendrier de l’avent :
🔥 Le 15 juin, le réseau international des énergies renouvelables REN21 constate que malgré une croissance record des renouvelables, « la transition énergétique n’a pas lieu ». Après la crise du covid, la forte reprise économique, avec une croissance du PIB réel mondial de 5,9%, s’est traduite par une augmentation de la consommation finale d’énergie de 4 %, dépassant les progrès réalisés par les énergies renouvelables. La majeure partie de l’augmentation de la consommation d’énergie a été couverte par les combustibles fossiles, ce qui a entraîné la plus forte hausse des émissions mondiales de CO2 de l’histoire. Et en réponse à la crise ukrainienne de nombreux pays amplifient les subventions à la production et à la consommation de combustibles fossiles…
🔥 Le 16 juin, la réunion préparatoire de la COP27 (qui doit se tenir en novembre au Caire) se termine sur un échec, aussi bien sur l’accélération de la réduction des émissions de gaz à effet de serre que sur les « pertes et dommages » (soutien financier des pays riches aux plus pauvres afin de les aider à faire face aux conséquences du dérèglement climatique).
🔥 Le 19 juin, l’Allemagne annonce relancer son utilisation de centrales à charbon pour palier à la baisse de livraison du gaz russe. D’autres pays européens suivront sans aucun doute… Or la production d’électricité à base de charbon avait déjà augmenté en 2021 (donc avant la guerre) de 15 % en Europe (comme aux USA) par rapport à 2020…
🔥 Le 21 juin, l’Agence Internationale de l’Energie (IEA) prévoit que les investissements énergétiques vont augmenter de 8 % en 2022 dans le contexte de la crise mondiale de l’énergie. Cependant, près de la moitié de l’augmentation des dépenses d’investissement seront liée à des coûts plus élevés. Quoi qu’il en soit, les dépenses annuelles devraient être 4 fois plus élevé d’ici 2030 pour respecter le scénario des zéro émissions nettes en 2050… et même 8 fois dans les pays en développement !
🔥 Le 22 juin, le Syndicat des énergies renouvelables (SER) alerte sur un effet ciseaux qui s’abat sur les développeurs de sites d’énergie renouvelable : ils ont remporté des appel d’offres de l’État associés à des tarifs d’achat d’électricité fixes (environ 80€/Mwh) désormais beaucoup trop éloignés de leurs coûts de production qui s’envolent avec l’inflation : la hausse des prix de l’acier, du béton, du génie civil, a fait bondir les capex de 25 à 30 %.
Conséquence : de fortes capacités de production nouvelles seraient en péril compte tenu du contexte inflationniste : 2 GW dans le solaire, 5 TWh dans le biométhane… C’est d’autant plus dommageable que la production d’électricité est chaque jour plus menacée pour l’hiver prochain : centrales nucléaires d’EDF à l’arrêt, livraisons de Gazprom qui se réduisent à peau de chagrin…
Le gouvernement envisage d’ouvrir l’accès au marché de gros de l’électricité (entre 250€ et 450€/MWh en France actuellement), pour quelques mois, aux développeurs d’énergies renouvelables pris en étau pour reconstituer leurs marges. Mais le paramétrage est délicat et certains acteurs plaident pour introduire un coefficient d’indexation des prix du MWh dans les appels d’offres de l’État.
🔥 Le 23 juin, l’Institute for Climat Economics I4CE chiffre que les pouvoirs publics devront mobiliser au moins 2,3 milliards d’euros par an en France pour anticiper les effets négatifs du changement climatique et qualifier les mesures appropriées pour prévenir ou minimiser les dommages que ces effets peuvent causer. (bâtiments, réseaux d’eau, d’énergie ou de transports, préparation des zones littorales ou de montagne, études sur les impacts sanitaire, …). Cela sans compter les coûts des dommages liés directement au changement climatique, ni aux besoins liés aux changements économiques et sociaux requis par la politique de lutte contre les émissions de GES…
Ici, ce que je perçois comme mauvaise nouvelle n’est pas de préparer l’adaptation aux effets du changement, mais une banalisation croissante de l’idée que ce changement est inexorable…
🔥 Le 24 juin, l’Union européenne (UE) décide, après 4 ans de discussions, de rester dans le traité sur la Charte de l’énergie (TCE) qui permet aux entreprises de l’énergie de réclamer des compensations financières si une modification législative vient à leur faire entrave. Une décision prise sous le prétexte d’une modification des règles soit-disant moins protectrice pour les industries fossiles. Toutes les ONG réclamaient la sortie du traité, comme l’a fait l’Italie et prévoient de le faire d’autres comme l’Espagne et les Pays-Bas…
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COURRIER DES LECTEURS :
Bonjour @kiwijuice
J’avoue ne pas suivre de près les fonds verts, préférant nettement les titres en direct.
Les frais me paraissent très rarement justifiés (ils étaient peut-être moins génant en bull market, mais maintenant..) et les portefeuilles trop écoblanchis.
Cela dit les choses bougent peu à peu (surtout pour le second critère) et je citais un fond Lyxor le mois dernier (message #663). Ceux que vous mentionnez semblent également dignes d’intérêt.
Peut-être aussi, mais plus classiques, des fonds Mirova Europe Environmental Equity Fund (LU0914733059) ou Pictet Clean Energy (LU0280435388) ou Global Environmental Opportunities (LU0503631631) ?… sans analyse de ma part !
Je n’aurai pas le temps de me pencher vraiment sur ce secteur, mais n’hésitez pas à nous faire part de vos découvertes !
Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !
Hors ligne
2 #675 26/06/2022 19h43
- CroissanceVerte
- Membre (2019)
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“INFJ”
Encore une couche de VERT-DE-GRIS :
Décidément, les mauvaises nouvelles, l’approche de la grande échéance, et une inactivité forcée me mettent d’une humeur massacrante, alors il faut que j’en rajoute une couche, pardonnez mes radotages de vieil indigné.
Si la bourse est le temple des regrets, les énergies renouvelables en sont la cathédrale.
Essayez d’imaginer ce qu’aurait pu être le monde si les EnR avaient commencé à remplacer les EnF bien plus tôt, idéalement quand cela a commencé à paraitre nécessaire : il y a 50 ans, lors du premier choc pétrolier. A ce moment là étaient déjà réunies les motivations principales à l’arrêt des énergies fossiles qui sont aujourd’hui évidentes : l’effet sur le climat commençait à être documenté, l’effet de la pollution sur la santé également, et l’effet de la dépendance énergétique devenait éclatant !
Certes des technologies telles que le photovoltaïque n’étaient pas encore matures, mais le besoin créant l’organe, qui sait ce qui aurait pu être développé ?
Malheureusement les entreprises pétrolières, Total en tête, nous ont fait volontairement perdre 50 ans de prise de conscience du changement climatique et de ses causes et, partant, 50 ans de recherches scientifiques non financées pour le prévenir…
Total et les autres majors ne sont certes pas les seuls responsables de cette catastrophe annoncée : On peut citer toutes les banques et organismes de crédit qui les ont financé plutôt que des solutions alternatives, mais aussi bien d’autres intérêts industriels d’une avidité à courte vue dans les domaines de la construction, du transport, etc. (Morris, 2008, ouvrage américano centré, résumé et mis en perspective européenne dans le chapitre 2 de la thèse française) Et bien sur les pouvoirs publiques qui ont laissé ce système perdurer, et même l’ont encouragé…
Mais la volonté prédatrice malfaisante des acteurs pétroliers, maintenant prouvée, devrait suffire à les faire payer en priorité, plutôt que leur accorder des droits à être « dédommagées » comme avec le traité sur la Charte de l’Energie, comme si ces entreprises n’étaient pas au courant des mesures que nous sommes obligés maintenant de prendre pour limiter le désastre !
Et voila que Total prétend avec aplomb que le sous-investissement des 10 dernières années dans leurs infrastructures - à l’origine du prix actuel des énergies plus que la crise russe elle-même – est dû aux incitations ESG qui leur auraient été défavorables alors même qu’il est amplement démontré que les investissements dans le EnF n’ont jamais faiblis, et que seul le bas prix du pétrole entre 2014 et 2021 les a fait volontairement se replier sur leur avare impéritie !
La taxation de leurs bénéfices exceptionnels actuels, contre laquelle ils luttent (et que l’Italie et la Grande Bretagne ont imposé), serait pourtant un moindre dédommagement pour la situation dans laquelle ils nous ont mis. Ils devraient plutôt hâter leur transition (pour ceux qui daignent l’amorcer, et heureusement Total est d’entre celles-là, même si c’est à un rythme très insuffisant) avant que la colère de la population ne les fassent clouer au pilori judiciaire après celui de l’opinion publique !
Et pour montrer que je ne suis pas Total-ement obsédé : Exxon, Chevron, Shell et BP ont été convoqués en octobre devant une commission d’enquête du congrès des USA pour établir si elles avaient fait de la désinformation volontaire sur leur responsabilité dans le changement climatique depuis 50 ans. Les majors y ont allègrement menti sous serment, et l’enquête se poursuit…
Bulle de gaz : D’aucuns s’esbaudissent de ce que Exxon (XOM), éjecté voici bientôt 2 ans du Dow Jones pour être remplacé par Salesforce (CRM), ait eu une performance bien supérieure à ce dernier depuis (en fait YTD) et aurait apporté à l’indice 5.6 points de performance supplémentaire.
Ils attribuent volontiers ce retour de balancier à un retour à la normale, ramenant la valorisation des Technologies de croissance deux ans en arrière en annulant la bulle censée les avoir portés entre-temps, tout en redonnant à l’Energie sa place traditionnelle parmi les secteurs…
Outre que cette vision est un tantinet myope sur la durée, elle me semble faire montre d’une partialité dangereuse : certes de nombreuses valeurs de croissance ont eu des cours exubérants ces dernières années (mais la correction semble excessive) cependant, la bulle semble être maintenant faite d’hydrocarbures, éminemment explosive…
Et de même que les techno-rêveurs pensaient que leurs valeurs n’allaient plus atterrir, les pétroleurs, imaginent maintenant que nous auront toujours besoin de pétrole et de gaz et que leurs prix resteront d’autant plus haut que l’on en restreindra l’offre… Et donc de même de la valorisation des majors, qui suivent tant bien que mal ces prix mais ne peuvent s’en détacher…
Après avoir passé plus de 10 ans à refuser de prendre en compte les avertissements qui leur étaient envoyés à propos de leurs champs pétroliers et gaziers qui allaient se transformer en actifs échoués, l’an dernier BP a commencé à a réduire (de 17,5 milliards $ l’an dernier) la valeur de ses actifs et Exxon a lancé un vague avertissement sur ses actifs.
Or les études se multiplient ces derniers mois, montrant qu’environ la moitié des actifs mondiaux en combustibles fossiles pourraient être sans valeur d’ici 2036 dans le cadre d’une transition nette zéro, soit un total de 1,4 trillions de $…
Or en retraçant la propriété des risques liés aux actions de 43 439 actifs de production pétrolière et gazière, les particuliers détiennent plus du quart des actifs à risque, directement , via des fonds de pensions et d’épargne, ou indirectement par le biais de structures financières dont ils sont actionnaires !
Laissons la parole aux auteurs (traduction personnelle) :
À l’heure actuelle, alors que les prix du pétrole et du gaz atteignent des niveaux record en raison de problèmes de chaîne d’approvisionnement et de la guerre russe en Ukraine, les sociétés pétrolières et gazières versent de splendides dividendes. Et en principe, chaque actionnaire pourrait vendre ses avoirs dans un avenir proche. Mais cela ne signifie pas que le risque disparaît : quelqu’un d’autre achète cette action.
En fin de compte, c’est comme un jeu de chaises musicales. Lorsque la musique s’arrêtera, quelqu’un se retrouvera avec l’actif bloqué. Et comme les investisseurs les plus aisés disposent d’équipes d’investissement sophistiquées, ils sont peut-être les mieux placés pour sortir à temps, laissant les investisseurs moins sophistiqués et les régimes de retraite à cotisations définies se joindre aux travailleurs des champs pétroliers et gaziers en tant que perdants, tandis que les dirigeants des compagnies pétrolières se déroulent leurs parachutes dorés.
Alternativement, des investisseurs puissants pourraient faire pression avec succès pour obtenir une compensation, comme cela s’est produit à plusieurs reprises aux États-Unis et en Allemagne. Un argument serait qu’ils n’auraient pas pu anticiper les lois climatiques plus strictes lorsqu’ils ont investi ou ils pourraient pointer du doigt les gouvernements demandant aux entreprises de produire plus à court terme, comme cela s’est produit récemment aux États-Unis pour se substituer aux approvisionnements russes.
Cependant, se départir immédiatement ou espérer une compensation ne sont pas les seules options. Les investisseurs - les propriétaires de l’entreprise - peuvent également faire pression sur les entreprises pour qu’elles passent des combustibles fossiles à la production d’énergie renouvelable ou à un autre choix présentant un potentiel de croissance pour l’avenir.
Ceci n'est en aucun cas un conseil achat ou vente… Mais un conseil de verdissement, oui !
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