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Favoris 3   [+3]    #1001 08/02/2022 06h26

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@Serrure : Sur votre estimation du seuil de déclenchement de l’appel de marge par IB, vous faites erreur : l’appel de marge se déclenche quand l’Excess Liquidity atteint zéro.

Excess Liquidity = Equity with Loan - Maintenance Margin

Equity with Loan = la valeur des titres corrigée de la position en cash, soit la valeur nette du portefeuille

Maintenance Margin = m% * valeur brute des titres, m étant un pourcentage variable dépendant des caractéristiques des titres - et pouvant effectivement être ajusté à la discrétion d’IB, selon l’environnement de marché

Donc l’appel de marge a lieu quand :

Excess Liquidity = 0

donc quand : Equity with Loan = Maintenance Margin

donc quand : valeur des titres - utilisation de la marge = m% * valeur des titres

donc quand : (1-m%) * valeur des titres = utilisation de la marge

donc quand : valeur des titres = utilisation de la marge / (1-m%)

Pour mon portefeuille actuellement :
- valeur des titres = 660 (valeur nette du portefeuille) + 630 (utilisation de la marge) = 1290k€
- utilisation de la marge = 630k€
- m% = 18,5% (c’est assez faible, grâce à l’extrême diversification de mon portefeuille et au fait que j’investis essentiellement dans des titres vifs plain vanilla liquides, donc du collatéral diversifié jugé de bonne qualité par IB)

Donc l’appel de marge aura lieu quand la valeur des titres atteindra : 630 / (1-18,5%) = 773k€

soit une baisse de 1-(773/1290) = 40% par rapport à la valorisation actuelle


Le NASDAQ a déjà perdu 13% sur ses plus hauts. Il faudrait qu’il perde encore 40% avant de voir un appel de marge sur mon portefeuille. A mon sens, c’est très, très improbable, sur fond de profitabilité record des entreprises et de forte reprise économique mondiale, et en l’absence de bulle (la prime de risque du marché actions US est nettement supérieure à sa moyenne historique).

Et même dans ce scénario j’ai la possibilité de repousser la perspective d’un appel de marge (a) en injectant mon épargne sur salaire, (b) en injectant mes liquidités de réserve, (c) en transférant des titres ou du cash de mes portefeuilles européens non leveragés, ou, plus simple encore, (d) en liquidant ou allégeant certaines lignes. Donc je pense que les probabilités sont très nettement à mon avantage et je suis confiant sur l’issue de cet épisode.

En mars 2020, j’avais déjà utilisé la panique injustifiée des investisseurs à mon avantage, en utilisant massivement la marge pour renforcer au creux du "V". Perso j’essaie toujours de raisonner en niveau et non en tendance : si des valeurs de qualité sont moins chères aujourd’hui qu’hier, je suis plus enclin à les acheter, en utilisant la marge si besoin.

@ArnvaldIngofson : 1) Quand vous dites que "seul" le NASDAQ connaît une correction, il convient quand même de rappeler que le NASDAQ pèse environ 20 000 milliards $ de capitalisation, soit environ 10 fois la capitalisation boursière de la France. En fait la France est désormais une micro-niche très peu représentative des évolutions des marchés boursiers mondiaux. Toute seule, Apple pèse davantage ! Donc vous avez peut-être une vue un peu déformée de la réalité, mais pour un portefeuille quasi-indiciel comme le mien, les valeurs du NASDAQ pèsent évidemment beaucoup.

2) Ensuite, Julien l’explique bien, depuis un an (février 2021), il y a une correction massive sur les valeurs d’ultra-croissance (notamment dans le secteur du SaaS), qui étaient les stars de 2020 et des années précédentes. Beaucoup de -40%, -50% dans ce segment. T*u dis "je reste couché", ils t*e foutent du -60%… ;-)

Je suis massivement exposé à ce segment car j’y suis rentré en 2018-2019 et beaucoup de mes valeurs affichaient des plus-value de +500% à +1500%. Je reste largement en plus-value sur la plupart de ces valeurs (cf. mes captures d’écran sur mon portefeuille IB, plus haut). Je suis buy & hold (parce que je considère qu’une stratégie passive est optimale, pas simplement pour des raisons fiscales), donc même si je n’ai que très rarement renforcé ces valeurs d’ultra-croissance, toutes ensemble elles représentaient un poids très significatif dans mon portefeuille.

Comme je l’ai expliqué plus haut, j’ai décidé de résister au bain de sang dans ce segment en maintenant toutes mes positions (car certaines de ces entreprises seront les champions de demain), tout en opérant des ajustements stratégiques de mon portefeuille (renforcements sur les GAFAM plus solides, constitution de poches value et matières premières, constitution de grosses lignes Berkshire Hathaway et ETF Monde etc.) - au prix d’une augmentation importante du levier.

Mais cette augmentation du levier était délibérée (elle est survenue en bonne partie après le début de la correction) et a permis de mieux équilibrer le portefeuille.

3) Cela dit, oui, un levier important augmente le risque et la volatilité du portefeuille. C’est une stratégie risquée, qui requiert (a) une bonne compréhension technique (par exemple sur le déclenchement des appels de marge), (b) un patrimoine bien diversifié avec des réserves suffisantes de liquidité et des poches non-leveragées, et (c) une bonne maîtrise psychologique.

Empiriquement, sur longue durée, le levier optimal pour une stratégie indicielle semble être autour de 2 - car des corrections de -50% sont rares sur les grands indices, et elles surviennent généralement progressivement, donc permettent d’injecter des liquidités pour éviter les appels de marge.

Aujourd’hui mon levier est de 1,95 mais sur mon seul portefeuille IB (1,45 sur mon portefeuille global), et le NASDAQ a déjà reculé de -13%. Donc je suis relativement serein sur ma stratégie actuelle : le temps joue en ma faveur, à la fois parce que mon portefeuille est dominé par des valeurs de grande qualité très résilientes et profitables, et parce que je peux injecter régulièrement des liquidités si besoin.

4) Je ne considère pas que les marchés étaient "au plus haut" avant la correction - je ne raisonne pas comme cela. A mon sens la meilleure mesure du niveau de valorisation des marchés est la prime de risque du marché actions (= la rémunération attendue du risque que l’on prend comme actionnaire, sur la base d’une valorisation DCF des entreprises). Aujourd’hui elle tourne autour de 5,4% aux USA, contre une moyenne de long-terme de 4,2%. Donc les actions américaines sont aujourd’hui bonnes à acheter pour un investisseur de long-terme comme moi.

5) Comme je l’avais expliqué ici, je construis mon patrimoine "par couches", en augmentant la prise de risque à chaque couche supplémentaire. Cela me semble logique : les premières couches satisfaisant mes besoins primaires, chaque couche supplémentaire peut être davantage orientée vers la performance. Ne pas le faire aurait un gros coût d’opportunité, a fortiori s’il apparaît que j’ai une bonne maîtrise technique et psychologique du risque boursier. Dans le pire des cas, mon patrimoine redescendrait d’une couche, ce ne serait pas dramatique…

Je ne raisonne pas en revenu (j’ai depuis toujours un taux d’épargne entre 65% et 90% de mes revenus professionnels, donc je n’ai pas besoin d’une "rente"), mais en termes de patrimoine, à la façon d’un paysan (mon atavisme aveyronnais). J’ai beaucoup de projets, notamment immobiliers, à Washington DC et à Paris, où les biens sont très chers, donc je ne serai jamais à court d’idées pour utiliser cet argent.

Il n’y a pas de recette magique pour construire un beau patrimoine : l’effort d’épargne ayant ses limites, il n’y a à mes yeux que 3 voies pour réussir sur ce plan :
a) être né avec une cuillère en argent dans la bouche
b) avoir une carrière professionnelle et/ou entrepreneuriale enrichissante
c) prendre des risques

Ayant fait une croix sur (a) et (b) (car je travaille dans le secteur public, avec un métier qui me satisfait intellectuellement et professionnellement), il ne me reste guère que (c) pour réussir. Le risque est indissociable de l’investissement, notamment boursier. Je l’envisage comme un exercice d’équilibre entre l’audace et la prudence. Nous verrons bien si j’ai trouvé le bon dosage…

Dernière modification par Scipion8 (08/02/2022 06h40)

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#1002 08/02/2022 07h37

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Le NASDAQ a déjà perdu 13% sur ses plus hauts. Il faudrait qu’il perde encore 40% avant de voir un appel de marge sur mon portefeuille. A mon sens, c’est très, très improbable, sur fond de profitabilité record des entreprises et de forte reprise économique mondiale, et en l’absence de bulle (la prime de risque du marché actions US est nettement supérieure à sa moyenne historique).

Vu ce qui compose le Nasdaq et les niveaux de valorisation non c’est loin d’être improbable .
C’est pour ces raisons que jamais je n’aurai un levier comme le vôtre cela résulte d’une mauvaise évaluation des risques.

Et jamais je ne prendrai
le risque d’un appel de marge.
Un jour la plupart des portefeuilles diversifiés et avec effet levier vont tous sauter :

Les trackers bulle.
Les obligations bulle.
L’immobilier bulle.
Les crypto bulle.

Et vous vous pensez protégé en prenant un peu de tout ça à effet levier .. ^^

Les sociétés Microsoft, intel etc faisaient de gros profits en 2000 et beaucoup moins par la suite mais rien aurait pu le prédire car beaucoup de choses sont corrélés quand le vent pousse fort dans le dos des participants à la bulle.

Dernière modification par vbvaleur (08/02/2022 07h42)

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[+2]    #1003 08/02/2022 08h39

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Scipion8, je compatis. Exposer son portefeuille et prendre des risques (autres que le choix du titre, et encore…) vous expose à certaines critiques, souvent se voulant bienveillantes mais qui peuvent mettre le doute, honnêtement d’après mon expérience, rarement avec raison.

Vous avez un mode d’investissement très raisonné, analytique et on vous oppose et continuera à le faire des généralités et des doutes. L’investissement financier est risqué par nature et les rendements sont liés au risque. Il n’y a pas de recette miracle.

Si certains commentaires sont faciles à ignorer comme par exemple ceux de Vbvaleur qui par son propre exemple (portefeuille hyperconcentré, hyper risqué) disqualifie entièrement ses propos et joue plus le rôle du fou du roi, d’autres de contributeurs plus respectés peuvent insidieusement semer le doute et vous faire dévier de votre stratégie.

Je comprends donc tout à fait que vous ne souhaitiez pas commenter votre portefeuille dans le détail pendant la guerre mais plutôt après la guerre (car vous êtes quelqu’un de grande intégrité morale).

Personnellement c’est la décision que j’ai prise après ma déroute (en partie attisée par un esprit de revanche à vouloir « prouver » au forum que c’était possible puis par capitulation).

Je pense finalement que ceux qui gardent un certain voile sur leur portefeuille en temps réel, sans les empêcher de commenter leur stratégie globale et un voile sur leur surface financière réelle ont tout compris (c’est le cas de la majorité des piliers de ce forum hors quelques exceptions IH bien sûr, Ledep, mais qui ont un style d’investissement plutôt père de famille).

J’aurais toujours plaisir à vous lire même si je n’ai plus le plaisir voyeuriste de connaître tous les détails.


Le train de la vie ne s'arrête jamais deux fois à la même gare.

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[+1]    #1004 08/02/2022 09h14

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Jef56
Vous avez raison, ne prenez pas au sérieux ce que dit le bouffon du rois non respecté sur ce forum^^

J’écris ce que je pense car les écrits sur ce forum restent et je suis fière de les retrouver quelques années après très souvent.

Maintenant que c’est dit inutile de polémiquer chacun est libre de faire ce qu’il veut.

Concernant le risque le levier vs concentration c’est le pire. Mais c’est difficile à comprendre ça je crois.

Dernière modification par vbvaleur (08/02/2022 09h18)

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#1005 08/02/2022 11h28

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Je retiens l’utilité de BRK pour équilibrer un portfolio.

En comparant BRK et IWDA, la performance semble très similaire mais le margin requirement bien moindre en faveur de BRK 15% vs IWDA 25% - cela lui permet aussi de sécuriser davantage l’utilisation de la marge.


I create nothing, I own. -Gordon Gecko

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[+4]    #1006 08/02/2022 15h19

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Bonjour Scipio,
J’aime bien votre idée 5) d’investir par couche, avec une augmentation de risque à chaque couche.

A combien estimez vous l’épaisse de chaque couche ?
J’imagine que ça dépend de ce qu’on a besoin pour être tranquille psychologiquement (donc lié mathématiquement à l’épargne de précaution ?). J’imagine que les couches s’affinent ou s’epaississent suivant le caractère de chacun (ou de ses revenus assurés ?)

PS : à propos de vos a), b) et c) pour construire un beau patrimoine, soyez assuré que, sisisi, vous avez le b). Il vous permet de mettre de côté 65% d’épargne tout en vivant un pied à NYC, un pied dans l’Aveyron et un 3eme à Paris. De plus votre carrière est enrichissante sur le plan des compétences d’investissement et vous permet de comprendre les ficelles de maîtrise des risques.( Si vous voulez des arguments pour être convaincu, nous pouvons comparer votre carrière avec la mienne, comparaison chiffrée.) Je pense que c’est important de le dire : pour avoir un patrimoine tel que celui de Scipion, il vaut mieux être payé comme Scipion. (Être payé comme Flower, et comme 330 000 personnes en France, ne vous permettra pas d’y arriver.)

🌲🌲🌲🌲

Dernière modification par Flower (08/02/2022 15h20)

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#1007 08/02/2022 20h40

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Très intéressant votre façon de gérer détaillé beaucoup de membres vous sont reconnaissants .
Et le calcul détaillé de la marge avec l’Excess Liquidity , mais attention quand le Marché sent trop le roussi n’oubliez pas que IB resserre rapidement ses exigences de marge .

Vous avez bien performé ces dernières années et en 2020 2021 , de quoi encaisser une perte si jamais .
Et comme vous avez dit vous avez une technique de renfort par paliers et des liquidités au cas ou .
L’usage du Levier c’est un pari sur le futur .

Dernière modification par Serrure (09/02/2022 00h23)

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[+12]    #1008 09/02/2022 05h29

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@Flower : Chacun peut définir l’épaisseur de ses "couches" de patrimoine selon ses contraintes et objectifs personnels - chaque couche peut faire 50k€, 100k€, 200k€, 500k€ (dans mon cas) ou davantage. J’imagine que pour Bernard Arnault elles sont quelque peu plus épaisses ;-)

L’important à mon sens est de définir un patrimoine cible et de réfléchir à la progression régulière vers cette cible, chaque couche de patrimoine ayant un objectif spécifique :
(1) usage (par exemple RP),
(2) précaution / sécurité (par exemple livrets, PEL, fonds €),
(3) capitalisation (par exemple ETF capitalisant, jeune PEA, valeurs de croissance etc.),
(4) rente (par exemple ETF distribuant, valeurs de rendement, immo locatif etc.)

Il s’agit ensuite de réfléchir à la stratégie optimale de constitution de ces couches : par exemple, un tout jeune actif privilégiera typiquement la constitution d’une petite poche de précaution et doit ensuite réfléchir à l’allocation entre usage et capitalisation (qu’il convient de lancer le plus tôt possible) - alors qu’une rente est a priori inutile et fiscalement sous-optimale dans son cas.

Selon l’âge, la situation professionnelle et familiale, la capacité d’épargne, les objectifs de vie (prendre une retraite anticipée, avoir un complément de revenus, optimiser la fiscalité, préparer une transmission etc.), chacun calibrera son allocation de patrimoine différemment.

S’agissant de la calibration de l’épargne de précaution, chacun aura son approche personnelle selon sa situation : on conseille souvent d’avoir au moins 6 mois de dépenses de vie en épargne de précaution - ça me semble approprié pour la plupart des gens. Evidemment, avoir une épargne de précaution excessive présente un gros coût d’opportunité sur la durée.

Perso, mes fonds € sont plutôt calibrés pour servir d’apport à l’achat d’une résidence principale (a priori à Washington DC) - en supposant un apport de 20% (habituel ici) : en supposant un prix d’achat de 1,5 millions $ (les maisons sont très chères ici), cela donne 300k$ en fonds € (j’ai un peu plus).

@Flower / Serrure : Je vous réponds en même temps sur la relative "modestie" de mes revenus professionnels et sur mon adaptation à la vie américaine (toujours principalement sous un angle financier / patrimonial), car les 2 questions sont liées.

D’abord Flower, oui, j’ai bien conscience d’être privilégié. Bon, j’ai beaucoup travaillé pour ça, donc pour moi c’est surtout un motif de fierté - mais bien sûr statistiquement vous avez raison, ma situation patrimoniale s’explique largement par de bons revenus professionnels (et une forte capacité d’épargne).

Un point technique avant de passer aux USA : même si mes revenus professionnels sont corrects, ils sont de plus en plus faibles par rapport à mon patrimoine financier, c’est-à-dire que mon épargne professionnelle est de moins en moins le moteur de mon évolution patrimoniale, étant désormais assez petite par rapport à la volatilité de mon portefeuille boursier. Ces 3 dernières années, mon effort d’épargne représente une part de plus en plus petite, et désormais clairement minoritaire, de mon évolution patrimoniale annuelle, et cela devrait s’accentuer à l’avenir. C’est en ce sens que je dis que ma prise de risque est désormais un moteur d’enrichissement plus important que mes revenus professionnels et mon effort d’épargne.

Maintenant je passe outre Atlantique : vous considérez votre référentiel français (et c’est bien normal), Flower, mais j’ai désormais changé de référentiel. Je vis aux USA depuis mai 2021 et a priori j’y suis pour longtemps. Je réfléchis à un achat d’une résidence principale (une maison, idéalement) une fois mon contrat avec mon employeur devenu permanent.

La société américaine est considérablement plus riche que la société française. Par exemple :
- pour rentrer dans le dernier décile des patrimoines nets, il faut 550k€ en France et 1,2 million $ aux USA
- le 95e centile des patrimoines nets est à 800k€ en France et 2,6 millions $ aux USA
- le 99e centile des patrimoines nets est à 1,7 million € en France et 11 millions $ aux USA

Donc mon passage outre Atlantique se traduit par un déclassement social - tout relatif, Flower, je vous l’accorde, c’est bien un problème de riche :
- en termes de revenus, j’étais dans le top 0,2% en France (0,1% en termes de niveau de vie) ; désormais aux USA, 10 fois plus gens (un peu plus de 2%) me passent devant


- en termes de patrimoine net, j’étais dans le top 0,3% en France ; désormais aux USA, un peu plus de 10 fois plus de gens (environ 4%) me passent devant aussi


Ce n’est pas bien grave, je vous l’accorde, mais cela a des implications concrètes pour moi : ici à Washington DC, je recule encore bien davantage dans les centiles, car c’est une ville riche - à côté des employés du secteur public comme moi, beaucoup d’avocats, de lobbyistes, de consultants etc. bien mieux payés. Par conséquent, le coût de la vie ici est élevé (plus qu’à Paris je pense) et l’immobilier est cher. Je dois revoir à la hausse mon budget prévu pour l’achat d’une résidence principale - je ne pense pas pouvoir trouver quelque chose de correct sous 1 million $ alors que c’était plutôt ma fourchette haute.

Ici un "public sector job" est synonyme de revenus modestes et attire le plus souvent un regard de pitié… quand bien même je considère mon salaire tout à fait correct (et au demeurant je ne demande pas plus, notre échelle salariale étant plus ou moins calée sur le salaire du Président américain pour le sommet de notre hiérarchie !).

Bref, les échelles ne sont pas du tout les mêmes qu’en France, et je le ressens dans mon panier de consommation autant que dans mes relations sociales. Même chose bien sûr pour mes collègues (de tous pays) payés aussi "modestement" que moi - la mode dans mon milieu professionnel étant de faire quelques années de "mercenariat" sous des cieux plus généreux (par exemple dans le Golfe Persique) pour pouvoir s’acheter une belle maison ici.

En termes de perceptions extérieures, mon style de vie assez frugal (même si je vis actuellement à l’hôtel, pour un loyer de 2,6k$ / mois) me fait facilement passer pour un radin… J’ai dû exprimer à une amie ma profession de foi d’Aveyronnais rejetant le consumérisme stérile des Américains pour lui préférer l’effort d’épargne discipliné. C’est assez mal vu… Notamment pour le logement : apparemment ce serait inconvenant pour quelqu’un de mon âge et avec mon statut professionnel d’avoir autre chose qu’une maison ici (alors qu’un studio me suffirait). Restant à l’hôtel depuis des mois (dans un appart’ hôtel bien plus confortable que mes logements africains), on me regarde comme un extra-terrestre…

Bon, je ne vais pas abandonner mes principes de vie pour un consumérisme que je méprise, de toute façon je ne serai jamais fashionable ;-) Je vais continuer mon parcours patrimonial pour essayer de monter peu à peu dans les centiles de cette société compétitive, comme je l’ai fait en France, tout en faisant de mon mieux pour construire un bon parcours professionnel et une bonne réputation d’expert dans mon environnement professionnel (même si j’ai peu de perspectives de promotion, dans une organisation où la structure hiérarchique est plate et les nominations assez politiques). Je vois ça comme un challenge qui me motive. Je me donne 10 ans pour rentrer dans le 1er centile de la distribution des patrimoines (même si 20 ans serait sans doute plus raisonnable ?).

Sur le plan privé, je suis depuis quelques mois en couple avec une charmante Américaine d’origine iranienne (arrivée aux USA il y a 10 ans, elle est devenue "citizen" il y a quelques années). Ayant dû s’adapter elle-même au Nouveau Monde, elle facilite beaucoup ma compréhension de la société américaine et mon intégration. Très américaine dans son dynamisme pour ses projets (elle est très active sur le marché immobilier ici), elle a heureusement gardé son côté iranien plus traditionnel, qui colle bien avec ma conception assez traditionnelle du couple. J’apprécie le partage de sa culture : j’apprends un peu le persan et je découvre les spécialités culinaires de son pays. Nous verrons bien si elle arrive à supporter longtemps mon caractère assez idiosyncratique (malheureusement, je crains que ça ne s’arrange pas avec l’âge et les longues périodes de célibat autarcique).

Dernière modification par Scipion8 (09/02/2022 05h33)

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#1009 09/02/2022 08h54

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Je vous souhaite sincèrement de progresser, même si je ne sais pas comment ils se mesurent, dans les centiles du Bonheur 😊


"Il ne faut pas voir les héros de la coulisse. Quand ils coïncident un moment avec leur légende c'est déjà beaucoup."

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[+1]    #1010 04/03/2022 15h32

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Scipion8, le 08/05/2021 a écrit :

@Carabistouilles : Je vous réponds en détail sur l’inflation car les mêmes interrogations/angoisses reviennent souvent.

1) La première question à se poser est : Pourquoi la stabilité des prix est importante ? Tout le reste découle de ça.

La stabilité des prix est cruciale parce qu’une monnaie instable perturberait de façon significative les choix de consommation et d’investissement des agents économiques :
- stockage de denrées dont on anticiperait des hausses de prix importantes
- surconsommation à court-terme (puisqu’on anticiperait que la monnaie perd continuellement son pouvoir d’achat)
- surpondération des couvertures (réelles ou supposées) contre l’inflation (l’or, par exemple) dans les portefeuilles d’investissement, au détriment des investissements productifs dans l’économie
- renchérissement des conditions financières des prêts aux entreprises et aux ménages, pour intégrer une prime de risque reflétant le risque inflationniste auquel s’expose le prêteur ; ce renchérissement conduirait (toutes choses égales par ailleurs) à l’exclusion de projets pourtant productifs pour l’économie

Tout cela conduirait à une situation économiquement très sous-optimale de (a) sous-investissement dans l’économie réelle, (b) un surinvestissement dans des actifs improductifs, (c) surconsommation de biens parfois superflus - au détriment du long-terme.

Ce n’est pas une situation théorique : c’est ce que doivent affronter chaque jour beaucoup de pays pauvres dans le monde. (C’est pour ça qu’on paie des experts comme moi pour essayer peu à peu de rendre leurs monnaies plus solides, plus crédibles.) Il y aurait énormément de projets productifs en Afrique (par exemple) mais ils ne sont pas financés pour cause de prime de risque trop importante - notamment pour des raisons d’inflation.

2) Ce sont les anticipations d’inflation qui influent sur les choix des agents économiques - pas l’inflation courante. Quand vous conduisez votre voiture, vous regardez la route devant vous, les virages à venir, les obstacles éventuels etc. ; vous ne placez pas un miroir sous votre voiture pour examiner la route sous votre voiture. C’est pareil pour les agents économiques : ce qui détermine leurs choix de consommation et d’investissement, ce sont leurs anticipations d’inflation, pas l’inflation courante !

Donc la banque centrale (dont l’objectif est d’assurer une stabilité monétaire propice à un bon fonctionnement de l’économie) est focalisée sur les anticipations d’inflation, bien plus que sur l’inflation courante (naturellement volatile).

Imaginez une banque centrale qui suive à la trace les prix du pétrole, du blé ou du palladium : sa politique monétaire serait absolument instable, illisible, difficilement prévisible (autant que ces marchés de matières premières) et contribuerait à créer une prime de risque dans l’économie, avec les mêmes effets délétères que l’inflation !

Les banques centrales se focalisent donc sur les anticipations d’inflation à moyen-terme. Elles croisent plusieurs mesures pour cela : le pricing de l’inflation par les produits financiers indexés sur l’inflation future (OATi/TIPS, swaps d’inflation), des enquêtes auprès des agents économiques, des prévisions économiques. Par exemple la Fed regarde particulièrement l’inflation à 5 ans dans 5 ans, c’est-à-dire l’inflation pricée sur la période 2026-2031 (actuellement) par les TIPS et swaps d’inflation.

3) L’objectif essentiel de la banque centrale, c’est "l’ancrage" des anticipations d’inflation de moyen/long-terme à un niveau proche de sa cible. Dans la zone euro, cette cible est définie par la BCE comme une inflation annuelle harmonisée (HICP) inférieure à, mais proche de, 2%.

Tant que les anticipations d’inflation à moyen-terme restent ancrées à un niveau suffisamment proche de cette cible, la BCE va considérer que la stabilité des prix n’est pas en risque. La politique monétaire de la BCE vise à essayer d’équilibrer, avec un horizon de moyen-terme, les risques inflationnistes et les risques déflationnistes - un peu comme le capitaine d’un gros navire essaie de définir le cap optimal pour rester à égale distance de Charybde et Scylla (sauf qu’en l’occurrence pour la banque centrale, il ne s’agit pas d’un détroit, mais d’un couloir sans fin entre ces 2 risques).

4) L’inflation courante n’est pertinente que dans la mesure où elle influe sur les anticipations d’inflation. C’est généralement le cas, mais cette transmission de l’inflation courante aux anticipations d’inflation se fait très progressivement : par exemple les anticipations d’inflation à moyen-terme dans la zone euro semblent suivre la moyenne de l’inflation passée sur les 25 dernières années (cf. mon post précédent sur cette file) : donc un choc inflationniste temporaire (comme la petite poussée actuelle) a un impact généralement très atténué sur les anticipations d’inflation à moyen-terme.

5) Les hausses de prix sur les matières premières ont généralement une transmission très limitée aux anticipations d’inflation à moyen-terme.

Les cours de beaucoup de matières premières sont très volatils : ils peuvent s’effondrer en cas de récession, et s’envoler (comme actuellement) au moindre rebond de l’économie.

Cette volatilité reflète l’équilibre délicat entre offre et demande sur chaque matière première, et surtout la rigidité de l’offre face aux évolutions de la demande : ça prend du temps et de l’argent de trouver et d’exploiter un gisement de palladium ou de pétrole, ça ne se fait pas en 2 minutes.

Un autre facteur de volatilité des cours de matières premières, c’est leur substituabilité limitée : on peut parfois substituer le pétrole (par exemple) par une autre source d’énergie, mais là encore, ça prend du temps et de l’argent de faire les ajustements.

Pendant cette période transitoire où l’offre s’adapte à la demande et/où la demande s’adapte à l’offre, l’ajustement se fait par une fluctuation souvent prononcée du cours de la matière première. Mais il s’agit bien d’une phase transitoire, et tous les agents économiques, et donc naturellement la banque centrale aussi, le savent bien. Une fois cette phase transitoire d’ajustement terminée, les cours des différentes matières premières convergent vers leur nouvel équilibre, avant le prochain choc d’offre ou de demande.

C’est la raison pour laquelle les fluctuations des cours des matières premières ont généralement très, très peu d’impact sur les anticipations d’inflation, et donc sur la conduite de la politique monétaire.

Beaucoup de banques centrales se focalisent d’ailleurs sur des mesures d’inflation excluant les cours de l’alimentation et de l’énergie (comme le "Core CPI" très important pour la Fed), afin d’éliminer le "bruit" lié à la volatilité des cours des matières premières. Si vous vous focalisez uniquement sur le bruit, forcément vous n’allez jamais être d’accord avec les choix de la Fed ou de la BCE…

La BCE a des économistes qui suivent les évolutions des matières premières, mais le cœur de leur travail est d’évaluer la transmission (passthrough) de ces évolutions à l’économie réelle (par exemple, dans quelle mesure une hausse des cours du pétrole se transmet-elle aux salaires ?). C’est cette transmission, bien plus que les fluctuations des cours, qui va éventuellement avoir un impact sur la politique monétaire de la BCE.

6) D’ailleurs, les anticipations d’inflation à moyen terme dans la zone euro sont très stables - et pour certaines mesures nettement en-dessous de la cible de la BCE.

En témoigne par exemple l’enquête trimestrielle de la BCE auprès des prévisionnistes (ECB Survey of Professional Forecasters) (on pourrait regarder les anticipations d’inflation pricées par le marché - qui confirment aussi cette stabilité) :
https://www.investisseurs-heureux.fr/up … ations.jpg
https://www.investisseurs-heureux.fr/up … ations.jpg
Vous voyez que :
- la tendance de long-terme est à la baisse des anticipations d’inflation de long-terme dans la zone euro…
- … avec un risque déflationniste bien réel : un désancrage à la baisse des anticipations d’inflation de long-terme, bien en-deçà de la cible de la BCE

Cela justifie une politique monétaire très accommodante de la BCE, donc un taux directeur très bas (0% actuellement) et une poursuite du QE. C’est ça la réalité économique de la zone euro, pas ce que vous lisez dans les gazettes.

Là encore, la déflation n’est pas une situation théorique : un scénario à la japonaise est un risque bien réel pour la zone euro (certains le pensent même inévitable - comme vous le voyez sur l’enquête qui montrent que 40% des prévisionnistes anticipent un désancrage important à la baisse de l’inflation : < 1,5%).

7) Les "bulles" sont un effet secondaire des taux bas et du QE ; leur importance est de tout, tout second ordre par rapport à l’objectif de stabilité de prix. Une bulle est un jeu à sommes nulles qui accélère simplement le transfert de richesse des investisseurs imprudents/impatients vers les investisseurs plus prudents - c’est dommage pour ceux qui s’appauvrissent dans ce processus, mais quelque part c’est mérité (c’est la sélection naturelle, appliquée au domaine financier). C’est la responsabilité de chaque investisseur de maîtriser correctement son risque, et d’analyser la réalité et la qualité des actifs. Nous vivons dans une société libérale où le principe de responsabilité doit s’imposer. Je pense qu’il y a suffisamment d’avertissements sur les bulles en cours (cryptos, SPACs) ; les adultes raisonnables doivent a priori les comprendre, les autres apprendront avec le temps.

Compte tenu de la détention limitée d’actifs spéculatifs dans la zone euro - on parle de moins de 10% de la population qui joue sur les actions et les cryptos - ces bubulles opèrent un transfert monétaire entre bourgeois (les bourgeois les plus malins s’enrichissent au détriment des plus naïfs). Ce jeu redistributif entre bourgeois qui y participent volontairement et en toute responsabilité n’est pas un enjeu de politique publique.

L’enjeu de la politique monétaire est beaucoup plus important : c’est la stabilité de la monnaie. C’est un objectif important pour 100% des agents économiques - ménages et entreprises. C’est à la seule aune de la stabilité monétaire que l’on doit juger une banque centrale : pour l’instant la BCE fait correctement le job, mais il y a un risque déflationniste bien réel - qui justifie a priori de faire davantage (et pas moins !).

8) L’impact éventuellement inégalitaire du QE, via le gonflement des prix des actifs (dont la détention dans la population est très inégale), est en revanche un enjeu de politique publique. C’est à l’État de s’en occuper, notamment par la fiscalité: par exemple une fiscalité plus lourde sur les revenus du patrimoine, à l’image de ce qu’envisage Biden et à l’inverse de ce qu’a fait Macron, serait logique en période de QE. La banque centrale n’a ni le mandat, ni la légitimité démocratique, ni les outils pour faire de la redistribution. C’est le rôle de l’État.

9) Le risque inflationniste est bien plus réel dans les pays "jeunes", pauvres ou émergents, que dans notre vieille Europe. On voit effectivement des pressions inflationnistes dans certains pays émergents - sans commune mesure avec la zone euro. Les banques centrales prennent donc les mesures appropriées (hausses des taux directeurs, levée des mesures de soutien prises pendant la pandémie etc.).

Je conseille actuellement plusieurs banques centrales dans ces pays pour leur stratégie d’"exit" des mesures de politique monétaire non-conventionnelle prises pendant la pandémie, précisément parce que l’inflation remonte (avec un impact sur les anticipations d’inflation) et ces banques centrales doivent ajuster leur cap. C’est assez compliqué techniquement, car la pandémie n’est pas terminée (plus encore dans ces pays malheureusement victimes d’un accès limité aux vaccins), et elle fait peser une menace sur la reprise économique. Mais en fin de compte c’est l’objectif de stabilité des prix qui doit déterminer les décisions de politique monétaire.

10) Les particuliers - et notamment ceux qui ont les moyens d’investir - ont une compréhension économique asymétrique, beaucoup plus sensible au risque d’inflation qu’à celui de déflation ; la banque centrale doit en revanche avoir une attitude symétrique.

Après avoir un peu trop forcé sur les vidéos Youtube anxiogènes, l’épargnant inquiet regarde fiévreusement ses euros dans son portefeuille en se demandant ce qu’ils vaudront demain, dans ce nouveau monde où la "planche à billets" fonctionne à plein régime.

Il est aveugle aux grandes forces structurelles qui, depuis des décennies voire des siècles, poussent irrésistiblement le taux d’intérêt naturel de l’économie (celui qui équilibre offre d’épargne et demande d’investissement de façon non inflationniste et avec le plein emploi) de plus en plus bas, et désormais à des niveaux négatifs dans la zone euro. Ces forces structurelles déflationnistes sont la démocratie moderne, le capitalisme, le vieillissement démographique, la technologie, la mondialisation. Ce ne sont pas de petits détails, et ces facteurs expliquent pourquoi le principal danger reste aujourd’hui la déflation alors même que les "experts" de Youtube hurlent à un danger inflationniste imminent depuis 20 ans…

Une déflation est très destructrice, presque autant qu’une hyper-inflation, mais ses effets se font ressentir graduellement : un salaire qui n’évolue plus du tout au fil de la carrière (j’ai discuté avec des banquiers japonais, c’est déprimant), une multiplication des entreprises zombies, une perte de sens du travail, un déclassement international, une accentuation des inégalités, et une "génération perdue", comme au Japon… La déflation à laquelle certains bourgeois ne trouvent, bien égoïstement, que des avantages, n’est une proposition désirable pour aucun pays.

Si le particulier a souvent des angoisses asymétriques, la banque centrale doit avoir une réponse symétrique aux risques monétaires. En particulier, si la banque centrale est incapable de suivre la baisse structurelle du taux d’intérêt naturel de l’économie (désormais cela veut dire des QE à répétition, voire permanents), c’est la déflation assurée.

C’est un exercice compliqué pour la banque centrale : une mesure comme le QE a des effets secondaires sur la discipline budgétaire, la prise de risques sur les marchés financiers, etc. Certains peuvent être traités (par la banque centrale ou par l’État), d’autres non. L’exemple du Japon montre à quel point il est dangereux pour une banque centrale de laisser une déflation s’installer (les anticipations déflationnistes sont auto-réalisatrices et s’enracinent toujours plus au fil du temps), si elle répond de façon trop timide.

11) En revanche, les banques centrales sont très, très bien outillées pour tuer dans l’œuf tout risque d’hyper-inflation. La lutte contre l’inflation est le bread & butter de tout banquier central, et depuis les années 1980 avec Paul Volcker à la Fed, on a le manuel. On a des dizaines et des dizaines d’exemples réussis de "ré-ancrage" de l’inflation, on sait faire. Évidemment, on applique régulièrement ces recettes au niveau mondial : si la volonté politique est là, on trouve toujours des solutions face à une inflation excessive.

Le grand public ignore les jeux internes à la BCE, mais pour en faire une sociologie très simplifiée et un peu caricaturale, il y a à la BCE :

- d’un côté, des "opérationnels" (comme moi) qui ont un intérêt de "geek" pour la politique monétaire non-conventionnelle (notamment le QE), et ont (peut-être) tendance à souligner le danger déflationniste (perso j’ai fait un long stage sur le QE à la BoJ, ça m’a évidemment bcp marqué) ;

- de l’autre, des macroéconomistes plus orthodoxes (et qui vous expliqueraient bien mieux que moi les tenants et aboutissants de l’inflation), et qui attendent l’hydre de l’inflation comme les soldats du fort attendent un ennemi qui n’arrive jamais dans Le Désert des Tartares.

Les biais nationaux peuvent jouer : les Franco-italiens s’inquiètent de la déflation, les Allemands bien davantage de l’inflation. Ces 10 dernières années, les "stars" à la BCE (jusqu’alors dominée en interne par des économistes largement allemands) ont été les opérationnels - en raison du QE et de toutes les autres mesures non-standard face aux crises successives.

Mais si un jour le monstre de l’inflation lève à nouveau sa tête hideuse en Europe, alors n’ayez nulle crainte : une valeureuse légion de chevaliers teutoniques n’attend que ça pour enfin dégainer leurs glaives (je le dis avec ironie, mais en tout cas ils sont très compétents, j’ai beaucoup appris au contact de mes collègues allemands).

Bon, moi, personnellement, quand je pense au risque inflationniste dans la zone euro, c’est surtout Le Désert des Tartares et Zangra qui me viennent à l’esprit (même si dans les 2 cas, l’ennemi finit par arriver après une très, très longue attente).

Vidéo YouTube

Bonjour Scipion,

J’apprecie votre reflexion et votre argumentation toujours tres detaille.
J’aimerais vous entendre a nouveau concernant le risque hyperinflationniste un an apres. Votre point 9*) ne fonctionne tout simplement pas, La vieille Europe et l’Amerique du Nord sont touche de plein fouet et la situation doit etre encore pire dans les pays du sud, notemment sur le risque de penurie alimentaire dans les semaines qui viennent.

Avant la crise Ukrainienne, nous etions deja a 7% d’inflation (chiffre officiel mais faux) aux USA.
Il suffit de reprendre la formule originale de 1980 du CPI (shaddowstats.com) pour s’apercevoir que nous sommes a 15% d’inflation aux USA en ce moment meme. (Immobilier + Mat Premiere).

Les secteurs qui performent depuis un an sont l’energie, commodite, metaux precieux.

citation a écrit :

Mais si un jour le monstre de l’inflation lève à nouveau sa tête hideuse en Europe, alors n’ayez nulle crainte : une valeureuse légion de chevaliers teutoniques n’attend que ça pour enfin dégainer leurs glaives (je le dis avec ironie, mais en tout cas ils sont très compétents, j’ai beaucoup appris au contact de mes collègues allemands).

La Banque centrale ne peut rien faire a ce stade, augmenter ne serait-ce que d’1 point le taux directeur et vous faites sauter le systeme.

Vous n’etes surement pas touche par l’inflation a votre niveau de revenue mais je peux vous assurez que des petits retraites et des gens qui sont a 1400 euros par mois, vont tres vite sentir la pilule passer ….et elle sera tres amer.

On mettra cette inflation sous le coup du covid ou de la guerre alors que les Q/E ont commence des 2008 sans jamais s’arreter. Vous l’aurez compris je ne porte pas les banques centrales dans mon coeur car derriere il y a des gens qui economisent toute leur vie sur un livretA (par meconnaissance) et ils se font spoiler via l’inflation creer par un accroissement sans fin de la masse monetaire.

J’aimerais votre retour sur la situation actuelle et votre recul sur notre discussion l’annee derniere, avez vous commis une erreur d’appreciation concernant l’inflation ? et si oui, comment l’expliquez vous alors que vous etes aux centres des decisions economiques ?

Merci d’avance de votre retour,

Carabistouilles

Dernière modification par Carabistouilles (04/03/2022 19h04)

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[+1]    #1011 04/03/2022 17h58

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Une banque centrale ne peut imprimer du petrole et du blé. c’est toute l’erreur de Scipion en une phrase. on est mal.

BulleBier, le 08/05/2021 a écrit :

Les banques centrales se focalisent donc sur les anticipations d’inflation à moyen-terme. Elles croisent plusieurs mesures pour cela : le pricing de l’inflation par les produits financiers indexés sur l’inflation future (OATi/TIPS, swaps d’inflation), des enquêtes auprès des agents économiques, des prévisions économiques

Bonjour, donc on voit bien que tout cela repose sur une croyance au marché efficient et sur des sondages. Pas à l’abri d’un cygne noir que les agents et les marchés n’anticipent pas, et système peu solide Ama.

Sur les matières premières, on a bien eu un choc pétrolier.

La transition écologique si on pousse jusqu’aux objectifs internationaux est un choc en elle même, vu la quantité astronomique de métaux qu’elle demande, pour lesquelles nos capacités mondiales de production sont trop faibles par un facteur de plusieurs X.

Je vous crois bien que la démographie européenne est déflationniste, mais en cas de concurrence pour les métaux et l’énergie, c’est la croissance mondiale qui prendra le dessus.

La réponse de Scipion est que a long terme l’offre s’ajuste a la nouvelle demande .. sauf que cela peut durer 4-5-10 ans le temps d’un cycle d’exploration de matiere premieres ou de substitution.. donc il y a bien inflation sur une longue periode.

Scipion8, le 08/05/2021 a écrit :

@BulleBier : 1) Il n’y a pas de problème d’"efficience" des marchés dans ce cas-là : ce que vise la banque centrale, ce sont les anticipations d’inflation des agents économiques. Car ce sont ces anticipations (correctes ou non, peu importe) qui vont déterminer leurs comportements de consommation et d’investissement (et c’est cela que la banque centrale veut influencer).

Ces agents économiques opèrent des transactions sur les marchés financiers pour se couvrir contre le risque inflationniste (en achetant des OATi et des swaps d’inflation) : ces prix de marché reflètent donc correctement les perceptions des agents économiques sur le risque inflationniste - que ces perceptions soient correctes ou non, que le marché soit efficient ou non.

De même, les enquêtes sur l’inflation visent les agents économiques : peu importe la justesse de leur analyse économique, ce qui importe ce sont leurs anticipations, car ce sont elles (et non la "vérité" économique) qui vont déterminer leurs choix de consommation et d’investissement.

Et en croisant les outils de suivi des anticipations d’inflation, on doit a priori avoir une idée correcte sur ces anticipations. Comme vous le voyez sur un graphique dans mon message précédent, la BCE ne se contente pas de regarder les anticipations moyennes ou médianes, elle regarde aussi leur distribution (idem pour les breakevens d’inflation issus des OATi : on peut regarder le pricing des options pour calculer une distribution).

2) C’est un vaste débat, mais perso, j’ai plutôt tendance à penser que la transition écologique (qui va être un vrai facteur pour l’évolution de l’inflation ces prochaines décennies, je vous rejoins là-dessus) sera plutôt un facteur déflationniste supplémentaire. On voit qu’à l’occasion de la pandémie, on essaie de mettre en place un modèle de croissance moins consommateur d’énergie (moins de déplacements, par exemple), via le télétravail.

Je vois ça comme l’accélération d’une tendance structurelle : le déplacement de la croissance vers une création de valeur de plus en plus intellectuelle et de moins en moins matérielle, à l’image des entreprises dominantes de notre temps (les GAFAM).

3) Quand bien même des évolutions comme celles que vous présentez pourraient avoir un impact durable sur le prix de certaines matières premières, en toute probabilité on verrait (comme d’habitude) un ajustement progressif de l’offre et de la demande de ces matières premières, avant d’atteindre un nouveau prix d’équilibre. Dès lors, s’il n’y a pas une hausse continuelle et une transmission importante aux salaires, l’impact sur les anticipations d’inflation à long-terme de ces hausses temporaires des cours des matières premières peut être très limité.

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#1012 10/03/2022 08h40

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Bonjour Scipion, vous serait il eventuellement possible d’apporter une réponse à la question posée par DoubleTrouble le 27/02/22 à
savoir :

doubletrouble a écrit :

@Scipion8 : Je partage assez largement votre avis sur Charles Gave, mais vous n’avez pas

répondu au seul point de son article qui ferait écho à mes inquiétudes, celui d’un choc énergétique en Europe et ses

conséquences
. La France devrait tirer son épingle du jeu (si nous relançons nos réacteurs "corrodés" rapidement) en

devenant paradoxalement plus compétitive et en vendant son excédent d’électricité à prix d’or, mais globalement tout l’Est

de l’Europe très dépendant du gaz russe va subir une hausse des prix brutale et durable. Cela pourrait sérieusement

gripper le modèle allemand.

Je pense que cela pourrait être interessant vu qu à l’epoque le pétrole était à 101$ et ce  même s’il baisse fortement aujourd’hui.

Merci

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[+8]    #1013 02/05/2022 12h22

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Scipion8, le 08/02/2022 a écrit :

Je suis buy & hold (parce que je considère qu’une stratégie passive est optimale, pas simplement pour des raisons fiscales), donc même si je n’ai que très rarement renforcé ces valeurs d’ultra-croissance, toutes ensemble elles représentaient un poids très significatif dans mon portefeuille.

[…]

Aujourd’hui mon levier est de 1,95 mais sur mon seul portefeuille IB (1,45 sur mon portefeuille global), et le NASDAQ a déjà reculé de -13%. Donc je suis relativement serein sur ma stratégie actuelle : le temps joue en ma faveur, à la fois parce que mon portefeuille est dominé par des valeurs de grande qualité très résilientes et profitables, et parce que je peux injecter régulièrement des liquidités si besoin.

Nasdaq depuis le 1er janvier : -21.16%    

S&P500 depuis le 1e janvier : -13.31%

Mettons que le portefeuille IB de Scipion soit l’équivalent de 2/3 du Nasdaq et 1/3 du S&P 500 ; on aurait une baisse de 18% hors levier.

Vu le levier de 1,95 ; le portefeuille IB aurait perdu environ 1/3 de sa valeur en quelques mois.

Et s’agissant des valeurs d’hyper-croissance, je ne pense pas qu’elles remonteront, c’était une bulle.

Scipion avait répété de nombreuses fois "la bourse récompense l’intelligence et punit la bêtise".

Du moins ça c’était quand son portefeuille montait et qu’on avait droit à des comparaisons avec tous les indices de planète terre chaque semaine.

Je ne sais pas s’il pense que sa maxime est tjs valide ?

Évidemment, le "Scipion fan club" va me tomber dessus pour ce message : mais il faut se souvenir du niveau de condescendance de Scipion, sur nous autres, pauvres mortels, qui n’avions pas son intelligence supérieure !

En attendant, il s’est carapaté dans la tempête ! C’est son droit, mais il y a quand même un petit côté pathétique à tout cela.

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[+5]    #1014 02/05/2022 12h47

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Je ne suis pas sûr que tirer sur une ambulance - avec tous les défauts qu’elle nous a montrée - ne soit très élégant.


Gare aux gourous

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[+2]    #1015 02/05/2022 12h52

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Après, beaucoup d’évènement ce sont passés entre temps, l’inflation a empiré, en grande partie à cause de la guerre et des confinements drastiques en Chine, puis la déception sur les résultats des techs.
Ce qu’il se passe actuellement est un scénario noir que très peu d’entre nous avaient envisagé, et où ceux qui l’avaient envisagé avait accordé une faible probabilité à sa réalisation.
Si je remonte dans le temps, on se disait que le pic d’inflation était proche, qu’il n’y aurait pas de guerre, que la Chine repartirait, que les GAFA continueraient de faire des publications exceptionnelles ad vitam…
Les paramètres ont changé, c’est ce qui fait que la bourse est passionnante, ou désespérante, c’est selon.


𝓛1𝓿𝓮𝓼𝓽𝓲𝓼𝓼𝓮𝓾𝓻. 𝒫𝒶𝓇𝓇𝒶𝒾𝓃 𝐵𝒾𝓉𝓅𝒶𝓃𝒹𝒶, 𝐵𝑜𝓊𝓇𝓈𝑜𝓇𝒶𝓂𝒶 (𝒸𝑜𝒹𝑒 𝒟𝒜𝐻𝐸𝟩𝟫𝟣𝟨), 𝐵𝒻𝑜𝓇𝐵𝒶𝓃𝓀 (𝒸𝑜𝒹𝑒 NG0K), 𝐼𝓃𝓉𝑒𝓇𝒶𝒸𝓉𝒾𝓋𝑒 𝐵𝓇𝑜𝓀𝑒𝓇𝓈 𝑒𝓉 𝒟𝑒𝑔𝒾𝓇𝑜

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Favoris 1   [+1]    #1016 02/05/2022 12h59

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Si je ne fais pas le "SAV", personne ne le fait.

C’est pareil pour de nombreuses discussions sur des sociétés ouvertes pendant la bulle, comme Rivian.

61 points de réputation pour ce message de Scipion, rétrospectivement complètement à côté de la plaque.

2 points de réputation pour ce message :

InvestisseurHeureux, le 09/03/2021 a écrit :

Scipion8, le 07/03/2021 a écrit :

- Si je me trompe et que cette correction plus significative n’a pas lieu, ce n’est pas grave : avec un levier de 1,46 sur mon portefeuille IB (1,23 sur le portefeuille global) je profiterais pleinement d’un retour de la hausse.

Je trouve que vous banalisez votre levier, qui est extrêmement élevé sur IB.

D’autant que chaque séance de baisse liée à la rotation sectorielle en cours le fait augmenter.

Le 1,23 (d’ailleurs plutôt dans le haut de la fourchette de ce qui est raisonnablement acceptable) sur le portefeuille global est trompeur, puisqu’il s’agit de deux portefeuilles différents, et vous ne pouvez pas vendre votre portefeuille européen pour renflouer le portefeuille IB.

Toute la suite repose sur votre scénario sur l’évolution des taux longs.

Si les taux longs US reviennent à 3%, et ce ne serait pas si improbable compte-tenu de l’évolution de l’inflation et des différents stimuli économiques, les actions "croissance" vont se faire massacrer, car elles sont encore à des niveaux très élevés.

Exemple : le PE de Visa est de 45 contre plutôt 30-35 de 2014 à 2018.

Je m’arrête là.

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[+1]    #1017 02/05/2022 13h08

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Kundera a écrit :

Je ne suis pas sûr que tirer sur une ambulance - avec tous les défauts qu’elle nous a montrée - ne soit très élégant.

En quoi Scipion devrait-il être considéré comme une ambulance? Il a sans doute des défauts mais je ne lui ferais certainement pas le procès d’être sans défense ou mollasson en matière de rhétorique (il est sans doute assez grand et parfaitement capable de répondre à des critiques) …

Sinon et sur le fond, le post d’IH est un bon rappel, à tout le moins pour la catégorie de personnes que Scipion aime à labelliser de ’débiles’ (un gros segment de la population j’imagine) :

- Utilisation du levier = méfiance
- Ultra-croissance / croissance = à manipuler avec précaution
- Les deux ensemble = pas nécessairement la panacée (euphémisme)

Les super-intelligents le savaient peut-être. Les ’débiles’ (comme moi) ont parfois besoin de ce type de rappel.

Dernière modification par carignan99 (02/05/2022 17h54)

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#1018 02/05/2022 13h36

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Encore un exemple qui laisse penser que le stock picking est une activité relativement vaine, ou tout au plus un hobby. 1 ou 2 ETF diversifiés et l’affaire est pliée.

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[+1]    #1019 02/05/2022 14h04

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Je pensais que Scipion8 avait fait une mise a jour.
Bon il semblerait qu’il attende que son portefeuille surperforme et qu’il puisse dire a tout le monde qu’il est superieur dans ses choix avant de reposter un reporting complet malheureusement.

Ses longs messages pleins de sources et de graphiques sont peut être jolis sur la forme et tres pros, mais malheureusement ce format qui fonctionne bien dans les entreprises ou les emplois publics non jugés sur des critères de performance durs, sur les marchés ne garantit pas de succès. Reste la justesse de jugement, ce qui est absent ici largement dans les choix de scipion8, victime de l’effet Dunning-Kruger de la surconfiance du débutant qui pense tout comprendre. Chose qui a pu m’affecter, ou IH il y a de nombreuses années.

Je pense qu’il finira par savoir investir avec succès, du fait de son apprentissage effectué en 2021-2022 et de ses apports importants qui permettent de gommer les erreurs, ainsi que de son orientation qui évolue petit à petit.

Scipion8 a écrit :

- Pour ces renforcements, je ciblerais des valeurs de qualité/GARP pour rééquilibrer (un peu) mon portefeuille. Sur ma liste : Alphabet, Abbott Labs, Sherwin-Williams, Berkshire Hathaway, Caterpillar, Northrop Grumman, Prologis, American Tower, UnitedHealth, Dollar General, Deere, S&P Global, Merck, Home Depot, Lowe’s, Fastenal (je suis déjà actionnaire de la plupart).

Il etait totallement previsible que les valeurs de croissance etaient en bulle. Cela fut dit par certains ici dont moi.

Dernière modification par BulleBier (02/05/2022 14h08)

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[+2]    #1020 02/05/2022 14h15

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L1vestisseur a écrit :

l’inflation a empiré, en grande partie à cause de la guerre et des confinements drastiques en Chine

Je dois intervenir pour tordre le cou à cette idée d’une inflation "imprévisible" qui aurait été causée par la guerre en Ukraine ou par les récents confinements en Chine. Voici l’inflation aux USA (taux d’inflation annualisé depuis 2017) et il est clair que la vague inflationniste a démarré très en amont de la guerre, il y a plus d’un an.



Par ailleurs, ce n’était pas forcément "imprévisible" à part peut-être pour les économistes de la FED et de la BCE, pour qui il n’y a aucun lien entre une vertigineuse hausse de la masse monétaire et de l’inflation… Il y a suffisamment d’écrits et de sources sur ce forum pour se faire son idée et voir qui parmi les professionnels de l’économie/de la finance ou parmi les forumeurs considéraient l’inflation comme un risque matériel (et non comme un cygne noir imprévisible qui nous aurait pris par surprise).

Dernière modification par Concerto (02/05/2022 14h25)

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#1021 02/05/2022 14h48

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Concerto vous déformez le sens de mon message.
C’est un peu facile de dire après coup qu’il était évident que l’inflation ne cesserait de grimper alors que nous atteignions déjà début février des niveaux que nous n’avions plus connu depuis des années.
Si vous êtes si bon prévisionniste, dites nous ce que vous prévoyez pour les trois prochains mois, je serais ravi que nous en rediscutions en août prochain.


𝓛1𝓿𝓮𝓼𝓽𝓲𝓼𝓼𝓮𝓾𝓻. 𝒫𝒶𝓇𝓇𝒶𝒾𝓃 𝐵𝒾𝓉𝓅𝒶𝓃𝒹𝒶, 𝐵𝑜𝓊𝓇𝓈𝑜𝓇𝒶𝓂𝒶 (𝒸𝑜𝒹𝑒 𝒟𝒜𝐻𝐸𝟩𝟫𝟣𝟨), 𝐵𝒻𝑜𝓇𝐵𝒶𝓃𝓀 (𝒸𝑜𝒹𝑒 NG0K), 𝐼𝓃𝓉𝑒𝓇𝒶𝒸𝓉𝒾𝓋𝑒 𝐵𝓇𝑜𝓀𝑒𝓇𝓈 𝑒𝓉 𝒟𝑒𝑔𝒾𝓇𝑜

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[+1]    #1022 02/05/2022 16h21

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Être previsionniste n’a que peu à voir avec être investisseur.
Pour ma part, zero effet de levier, aucun titre de croissance.
Aucune approche liée à de la prévision macro économique.
Du bois, de la construction, de l’industrie classique sur des marchés spécifiques, pas de trucs ésotériques.
Moulinvest, Cogra, Poujoulat, Boa, Idi, Réalités ont drivé la perf d’un portefeuille qui a dépassé le niveau qu’il avait au moment où le cac était à 7000 avant l’Ukraine, sans aucun levier.

Donc certains rappels ne sont pas inutiles.
Après je n’a pas de grandes leçons à donner, étant un piètre contributeur au sujet de mon portefeuille (que je mettrai à jour bientôt !).

Mais depuis que je m’astreins drastiquement d’investir dans des entreprises avec des niveaux de valorisation bas (un per classique bas suffit), en ayant vérifié qu’elles n’étaient pas structurellement en train de sombrer mais au contraire en train d’investir dans leur appareil de production, et d’augmenter leurs revenus régulièrement, et bien ça traverse les coups de trafalgar sans problème.

En fait ce qui est toujours frappant, c’est de voir ces discours justifiant de façon très intellectuelle une démarche qui clairement transgresse les principes de base de la valorisation.
Avec toujours une justification contextuelle.
Ça c’est des raisonnements contraphobiques qu’on se donne pour éviter la peur. Peur qui serait salutaire pour se prémunir du danger par une gestion prudente.
Les accidents en montagne sont toujours liés à de la négligence. Du genre on peut franchir ce passage sans s’encorder. Et c’est là que…
C’est pareil en bourse.

Après je m’interroge sur l’effet suiveur.
Le système de réputation et le classement csp de quelqu’un me semblent être une balise pour certains.
Est-ce donc là l’indépendance d’esprit et de décision de chacun ?
J’ai pu me faire traiter avec suffisance sur mon domaine d’expérience pro par quelqu’un qui ne l’avait pas, mais qui sait très bien énoncer des arguments classés par rubriques numérotées. Et qui croit que son statut permet tout. Ça fait bien, ça fait logique. Mais ça ne fait pas une vraie compétence transférable sur tous les champs. Et ça ne permet pas de se permettre d’être suffisant envers autrui.
On peut donc dire que ce n’est bien de tirer sur l’ambulance.
Mais une ambulance, ça a pour fonction d’aider les gens et de sauver les vies.

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[+1]    #1023 02/05/2022 18h17

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Officieusement, vu le nombre de +1 que je lui ai accordé, je fais partie du "fan club" de Scipion. Pas pour son portefeuille IB de valeurs d’hypercroissance, à 66 ans je ne peux plus avoir une stratégie aussi risquée. Mais j’appréciais d’avoir par ses posts un éclairage sur la gestion monétaire des banques centrales, un peu l’avis d’un "insider".
L’expérience prouve que tous les banquiers centraux, et notre ami dans le lot, se sont plantés sur l’analyse de la montée de l’inflation. Comme le fait remarquer très justement Concerto, l’inflation avait accéléré bien avant l’invasion de l’Ukraine et tous ces économistes très compétents sont restés longtemps dans le déni, il y a sûrement un biais psychologique répertorié pour ce genre d’aveuglement.
Cela dit, je ne regrette nullement mon avalanche de +1, certainement le même biais d’aveuglement…
Scipion, reviens !

Dernière modification par Yg75 (02/05/2022 18h22)


Bossuet : "Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes"

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[+5]    #1024 02/05/2022 20h43

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Juste pour rappel, voilà ce qui est noté sur la page d’accueil lorsque je me connecte :

"Forums de la communauté des investisseurs heureux

Discussions courtoises et réfléchies, sans jugement moral, sur l’investissement patrimonial pour s’enrichir et atteindre l’indépendance financière"

D’où ma question : Quel est votre intérêt IH de revenir à la charge ce midi sur ce fil ?

Venant de l’administrateur du site, j’avoue mon incompréhension!

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[+2]    #1025 02/05/2022 21h58

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Je pense que nous avons cette fois perdu Scipion définitivement.

Sa contribution a été fort utile, toutefois.

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