Faith a écrit :
Alors, des gens ayant pu s’arrêter de travailler grâce à des journées hyper chargées et physiquement épuisantes d’un emploi relativement peu payé… ça ne cours pas les rues.
Ou plutôt, ceux qui s’arrêtent de travailler, c’est parce que leur dos ou leur genoux et mort et ce n’est pas forcément leur CV de nettoyeur qui va leur ouvrir un poste d’employé de bureau.
Effectivement, si l’objectif est d’ajouter des lignes sur un CV pour devenir col blanc, ça ne marche pas. Mais beaucoup de gens commencent avec des jobs physiques pas vraiment glamour, mettent de l’argent de côté, utilise cet argent pour s’échapper du mauvais environnement dans lequel ils se trouvent, ouvrir une boîte, reprendre des études…
Les Français ont vraiment un mal fou à envisager une vie en dehors du salariat et de ses règles humiliantes.
Historiquement, pourtant, le salariat n’est qu’une façon de mettre le pied à l’étrier le temps de se faire une position. Abe à l’appui :
Abraham Lincoln a écrit :
"The prudent, penniless beginner in the world, labors for wages awhile, saves a surplus with which to buy tools or land, for himself; then labors on his own account another while, and at length hires another new beginner to help him. This, say its advocates, is free labor---the just and generous, and prosperous system, which opens the way for all---gives hope to all, and energy, and progress, and improvement of condition to all."
En France, on a transformé cette étape de départ en une peine à perpétuité, sous un vague prétexte de sécurité (pourtant le chômage de masse semble démontrer que cette sécurité est très relative).
Faith a écrit :
La France est construite autour d’un projet de société où on estime que travailler 10h par jour n’est souhaitable pour personne. Evidemment certains volontaires préféreraient pouvoir le faire, mais en France on a jugé que le risque était trop grand en laissant cette possibilité que les riches imposent ces horaires même à ceux qui ne le souhaitent pas réellement.
Toute la société française est construite autour de la crainte que les riches abusent de leur position pour soumettre le peuple. L’employé lambda est incité à souhaiter vivre pour autre chose que l’argent, à s’épanouir à coté du travail.
Ce n’est pas un choix individuel, mais un choix collectif (qui évolue, et changera peut-être un jour)
Donc on soumet le peuple, de peur que "les riches" ne le soumettent. Astucieux.
Personnellement, il me semble que ce jacobinisme simplet favorise justement les vrais riches : toutes les règles absurdes et étouffantes qui limitent la création d’entreprise en France entravent la compétition et favorisent les grands groupes qui eux, ont les moyens et les avocats/comptables nécessaires.
Si encore ces règles ne s’appliquaient qu’aux grands groupes, en laissant les PME tranquille. Mais non, "la loi, dans un grand souci d’égalité, interdit aux riches comme aux pauvres de coucher sous les ponts, de mendier dans les rues et de voler du pain."
Et encore une fois, on se limite à l’employé. Le malheureux est déjà condamné à des gains très limités, mais il est fortement incité à les réinjecter immédiatement dans l’économie en "s’épanouissant à côté du travail". N’est-ce pas la définition même de la rat race ?
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