Cher GBL,
Bcp de remarques interessantes.
1/. Quel etaient les precedents pics de a) dette / PIB et b) depenses publiques/ recettes? Pour a) je parie que c’etait a la fin d’une guerre, probablement WWII.
2/. Pouvez vous prouver la perenite des fameuses autres recettes hors PO (par rapport a la conjoncture, mais aussi aux alternances politiques)? Pour moi, les dons/ legs des particuliers, les ventes de frequences, d’immo public, les recettes de privatisations, et d’autres ne sont pas perennes. C"est du "one-off". La taxe audiovisuelle, la FDJ, les royalties d’autoroutes, oui d’accord, c’est perenne. Si tu inclus les entreprises publiques, il faut compter a la fois leurs recettes et leurs depenses, pas seulement leurs recettes.
[*] Une discussion sur la valeur des "immobilisations" de la France est sans doute hors sujet ici.
Et bien si justement, les Brits avaient ete les premiers a calculer la valeur de Net Taxpayers’ Funds en valorisant tous les actifs et dettes/ passifs de l’Etat (plus simple que pour l’ensemble des collectivites publiques, mais theoriquement, c’est faisable pour toute la sphere publique). Le probleme en France, c’est que la valeur des actifs publics (valeur d’usage / de marche des infrastructures publiques, boites publiques, etc.) a tendance a s’eroder (sous-investissement, vieillissement, privatisations). Il y a enormement de passifs latents superbement ignores par la Compta Publique "cash", et surtout avec aucun actif en face (Ex: passif de pension des fonctionnaires retraites: aucun actif en face; minimum viellesse/ caisses de retraites du prive: pas d’autre actif en face que le FRR - merci Jospin!). Si l’Etat avait une vision un peu plus patrimoniale, il pourrait mieux se rendre compte de l’impact a long terme des actions qu’il prend. Par ex. couper les depenses d’investissement pour laisser filer les depenses salariales et de guichet. Et mesurer l’impact multiplicateur sur la croissance eco (et donc sur les recettes fiscales futures) de la depense publique marginale a moyen-long terme, une fois le cout de son financement integre au calcul (on peut retorquer qu’on se finance a 2.5% alors peu importe, mais je ne pense pas que l’on se financera a ce niveau la ad vitam eternam). Et enfin, une batterie d’indicateur de qualite des services publics (en lieu de compte d’exploitation pour reprendre l’analogie avec une entreprise). Ex: % de jeunes sortant de l’Educ sans diplome/ formation qualifiante, nb de Prix Nobels, nb de brevets deposes, nb de crimes et delits commis/ taux d’elucidation, qualite et disponibilite des soins, efficacite de la redistribution des richesses, etc. Sur certains criteres d’efficacite publique, nous sommes bons, tout n’est pas noir heureusement. Je ne dis pas que tout cela doit se substituer a la Compta Publique, mais devrait constituer un tableau de bord additionel utile a Bercy/ Matignon, aux parlementaires. Et in fine aux electeurs/ contribuables.
Dernière modification par SerialTrader (04/05/2014 12h58)