Le prix de l’électricité est fixé en fonction du coût de la dernière source d’énergie utilisée, expliquent les experts interrogés par franceinfo. Pour faire face à la demande, on fait appel aux sources de production par ordre de coût croissant : d’abord les énergies renouvelables (le solaire et l’éolien), puis l’hydraulique, le nucléaire et en cas de forte demande les centrales à gaz. Lorsque la demande est forte, en hiver par exemple, le prix d’équilibre en Europe est donc calqué sur le coût de fonctionnement des centrales à gaz, les plus onéreuses.
Cette logique a pour but de permettre au dernier moyen de production utilisé de rentrer dans ses coûts de fonctionnement. Si on plafonne le prix d’équilibre à 70, celui qui a une centrale à gaz qui coûte 100 refusera de mettre sa production à disposition du marché alors qu’il est rémunéré 70. Or, on a besoin de ces centrales à gaz, puisque l’électricité ne se stocke pas. Du coup, tout le monde est payé au même prix.
Tout le monde vend au même prix que les centrales à gaz. Donc pour ceux qui produisent moins cher, ça crée une rente. Même si EDF produit son électricité pour 60 euros, elle la vend aujourd’hui à des centaines d’euros. EDF gagne beaucoup d’argent. EDF c’est l’état, l’état peut alors ensuite décider d’aider qui il veut (les particuliers, les boulangers, etc…).
Article très intéressant ici :
Des experts interrogés par France Info
L’état peut aider les collectivités s’il le souhaite tout en restant dans le marché européen de l’électricité.
Il faudrait être sur que revenir au mécanisme de prix "national" avec des prix de gros sur les interconnexions soit au final réellement plus avantageux pour le tissu économique français.
Pour ma part je pense que c’est juste un jeu à somme nulle, avec des gagnants et des perdants. EDF et l’état perdront, certaines entreprises gagneront. Et à long-terme, il n’est pas sûr que les prix dans un marché qui ne garantit pas des prix au "dernier moyen de production" ne soit pas contre productif : au lieu de prix élevés, il faudra peut-être gérer des coupures et des délestages.
Enfin, on entend beaucoup sur ce sujet les extrêmes droite et gauche, les souverainistes qui pensent que l’Europe c’est mal, etc…
Néanmoins avec le choc de la guerre en Ukraine, puis le désastre de la maintenance de notre parc nucléaire, on voit à quel point l’interconnexion des réseaux européens a été bénéfique : plus un marché est grand, plus il y a d’acteurs, plus il y a de sources de productions variées, plus il y a des lignes, de connexions, et plus le système est résilient, flexible et efficient.