1 #2901 25/01/2019 09h37
- misteronline
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L’exemple de la Suisse et du maintien d’un tissu industriel fort avec une monnaie pourtant en révaluation constante montre que les avantages compétitifs se gagnent sur le long-terme par d’autres canaux que la simple dévaluation.
Grâce à un Franc Suisse fort, on baisse le coûts des intrans, on achète les meilleurs cerveaux (brain drain), on optimise sa supply-chain par l’acquisition à l’étranger des actifs productifs à faible valeur ajoutée (l’Allemagne, avant l’Euro, avait largement créé son hinterland dans les pays de l’Est), etc… Bref, on monte en gamme. On peut construire des offres à plus haute valeur ajoutée incluant les services, les financements.
On a plus d’argent pour investir dans le secteur éducatif, la formation tout au long de la vie.
Je suis d’accord qu’une monnaie forte empêche d’avoir des industries peu productives employant de larges proportions de main d’œuvre comme dans le textile, mais est-ce l’avenir avec la robotisation ?
Plutôt que de mettre la désindustrialisation de la France et de l’Italie sur le dos de l’Allemagne et de l’Euro, je pense qu’il faut regarder ce qui ne marche pas chez nous mais fonctionne en Europe du Nord, qu’il faut se retrousser les manches, qu’il faut adapter notre pays et vite pour entrer de plein pied dans l’industrie 3.0. On aime bien chercher des responsables à nos malheurs qui ne sont pas chez nous. Et pourtant ils sont surtout chez nous. La CGT ou Sud, le patronat français, l’Etat français, le système éducatif, les associations de riverains, les élus locaux. Je suis frappé de la densité industrielle par exemple autour de Düsseldorf, des panneaux "On embauche chez BASF" à l’entrée de Ludwigshafen et chez nous de nos zones industrielles remplies finalement d’entrepôts logistiques.
On ne fait que transporter.
Je ne dis pas qu’une dévaluation n’apporte pas de bénéfices à court-terme à certaines industries, mais je suis totalement persuadé que ce n’est pas une solution à long-terme.
N’oublions pas que les premiers perdants des dévaluations sont les pauvres et les petits épargnants pleins de dettes en monnaie locale.
A la bourse, un mec achète, un autre vend, les deux pensent faire une affaire. Jean Yanne.
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