Situation économique et avenir économique de la France

actyln a écrit :

Bonjour,
Un article de Georges Nurdin sur Capital qui vient de paraître, et qui je trouve résume assez bien la situation actuelle, et ce qui se prepare:
La crise de 2019, celle qui ridiculisera toutes les autres ? - Capital.fr

(assez long)

C’est le genre de pari gagnant: si rien de spécial ne se passe en 2019, on oubliera sa prédiction (je ne sais s’il faut vraiment parler de prévision); s’il y a une crise en 2019, il pourra dire partout: "je l’avais prévu."

Je crois que beaucoup d’experts (et ce Monsieur semble expert dans une foule de domaines) rêvent d’être le prochain Dr Doom (Nouriel Roubini). Les dangers qu’il relève sont réels et la dette finira par poser de très douloureux problèmes dont la plupart des gens n’ont pas conscience (partant du principe qu’elle est une invention ou qu’elle peut être supprimée), mais la conflagration ici décrite suppose qu’aucun de ces périls ne soit prévenu. 

Dans le même genre, certains ouvrages de Patrice Artus (par ex. La Folie des banques centrales) me paraissent mieux argumentés et leur ton, de meilleur aloi.

Je ne vois pas les rapports avec les gilets jaunes: l’endettement massif est l’un des principaux dangers que désigne l’auteur et je ne pense pas que les mesures préconisées par les GJ y remédient. D’un autre côté, comme leurs revendications sont infinies et contradictoires, elles font nécessairement écho à quelque chose. Ou bien alors:

un ras le bol de servir de variable d’ajustement qui va toujours vers le moins, et une très forte incertitude pour l’avenir

Mais on trouverait cela à toutes les époques (dans l’Antiquité déjà existaient des orateurs "défenseurs du peuple en colère"). Aujourd’hui on fait des "Trente glorieuses" une sorte d’âge d’or mais il suffit de lire des journaux intimes ou même des quotidiens de l’époque pour voir que de telles craintes, de tels sentiments étaient déjà présents.

Ce qui me frappe cependant aujourd’hui, c’est la glorification des émotions (la peur, la colère, le chagrin):

- celui qui a peur est lucide, celui qui est confiant est naïf/manipulé/nanti (par ordre croissant d’infamie).
- celui qui est en colère est courageux, celui qui ne l’est pas est un mouton/un endormi/un collabo.
- celui qui clame sa souffrance a nécessairement raison, tout effort de nuance au moment où l’on veut passer d’une souffrance personnelle à une politique générale est vu comme de l’arrogance, du mépris (terme qui revient de toute façon dès qu’une revendication n’est pas satisfaite).

Cette exacerbation des émotions ne se limite pas à la sphère publique mais y revêt une dimension particulièrement inquiétante à mon sens. Elle empêche notamment de considérer qu’il existe un intérêt général supérieur à l’intérêt privé; et de fait je suis surpris du caractère clientéliste de la plupart des votes autour de moi.

Dernière modification par Cornelius (30/11/2018 11h48)

Bonjour,

Je relance un peu le fil car je trouve (à titre personnel) que le revirement complet en cours sur la politique du gouvernement (économique) qui pourrait se produire est un risque immense pour le pays (Suppression flat tax, rétablissement ISF…)

Voire que ne serait ce qu’entrouvrir la porte au rétablissement de l’ISF est un signal extrêmement négatif et que le mal est fait.

Ps = ce message n’est pas un appel à troll pour stokes et aux autres bolchéviques

Vide.

Dernière modification par TyrionLannister (02/04/2024 17h58)

roudoudou a écrit :

Voire que ne serait ce qu’entrouvrir la porte au rétablissement de l’ISF est un signal extrêmement négatif et que le mal est fait.

Exerçant une profession libérale au contact avec le public, je peux vous assurer que la modification de l’ISF est trés mal vécue par la population qui ne comprend pas que les riches ne payent pas encore plus d’impôts. Pour eux, c’est un gros cadeau du gouvernement.

Je me rappelle les propos d’un contrôleur des impôts qui trouvait inadmissible que des français puissent disposer de contrats d’assurances vies totalisant plusieurs millions d’euros. Pour lui, il était légitime de les taxer le plus possible. J’appelle cela le syndrome de robin des bois.

A aucun moment les personnes que j’ai rencontrées n’ont pu imaginer que cet argent avait déjà été taxé (impôts sur le revenus) ou que des personnes ayant héritées d’un bien pouvaient basculer dans la case ISF.

Je parle d’ISF mais j’ai le sentiment qu’il s’est développé ces dernières années une véritable haine pour les gens aisés.

J’en suis venu à la conclusion que seuls les sportifs du milieu du foot-ball ou les gens du show bizz ont le droit légitime d’être riches.

PS : aucun conflit d’intérêt de mon côté car je ne suis pas à l’ISF, ni aucun membre de ma famille, mais je trouve cet impôt néanmoins injuste.

Dernière modification par rocc (05/12/2018 19h21)

Bonsoir à tous,

J’aurai pu être un gilet jaune il y a une dizaine d’année…..mais ne me contentant plus de mon smic, j’ai décidé grâce au possibilité que nous offre le salariat français de faire une formation rémunérée et gratuite dans un domaine d’activité me permettant de crée mon entreprise.

Au bout d’un an de formation, me voilà donc entrepreneur, bénéficiant d’un aide à la création d’entreprise ACCRE pour démarrer mon entreprise.

Au bout de deux me voilà avec une clientèle importante me permettant de dégager un bon chiffre d’affaire.

Me reversant un salaire de 3000€ par mois environ.

Mon pouvoir d’achat se porte bien.

En clair, faut se bouger le cul!

Surtout que la France le permet avec toutes les aides proposées.

Rick a écrit :

Au bout d’un an de formation, me voilà donc entrepreneur, bénéficiant d’un aide à la création d’entreprise ACCRE pour démarrer mon entreprise.

Au bout de deux me voilà avec une clientèle importante me permettant de dégager un bon chiffre d’affaire.

Me reversant un salaire de 3000€ par mois environ.

Je ne voudrais pas faire le rabat-joie ou faire preuve de mauvais esprit mais :
Au bout de trois, fin des exonérations de charges et des frais d’installation, voilà l’URSSAF qui me taxe un tiers de mon salaire et …je vais chercher mon gilet jaune !

Les français font toujours la révolution pour tout, avec les gillets jaunes c’est encore prouvé, tant mieux pour la démocratie et tant pis pour les investisseurs.
Les étrangers pensent que c’est limite la révolution arabe, c’est ainsi, ISF ou pas cela ne changera rien, la France n’est pas un pays pour y faire des affaires.

Nous sommes ingouvernables, pas autant que les Italiens toutefois. Quelque soit le président, au bout d’un an c’est le ras le bol général. Les étrangers n’investiront jamais en masse en France, à cause des Français. Le pays continuera a vivoter avec une croissance faible. Nous sommes des émotionnels idiots qui se révoltent pour le Coeur (Prix des carburants, frais de scolarité des étrangers) sans jamais réfléchir a la raison.

Le problème n’est pas nos gouvernants mais notre peuple.