Bien que ni communiste, ni capitaliste, ni libéral, ni <colle ton mot-clé fourre-tout que de toute façon personne ne comprend pareil ici>… Je suis plutôt d’accord avec Hazdrubal et Rossox.
Croyez-vous qu’en Union Soviétique les personnes de convictions anti-communiste se sont privées de boire de l’eau ? d’aller dans les échoppes étatistes pour acheter à manger ? d’habiter dans un logement de l’État ? Qu’ils se sont laissé mourir de faim simplement par souci de cohérence avec leur conviction ?
C’est absurde.
En France, on ne reproche pas aux capitalistes et au libéraux de boire de l’eau du robinet gérée par nos régies publiques, ni d’aller se faire soigner dans un hôpital public et de se faire rembourser par la sécu, ni de prendre le train, ni d’habiter en HLM (à Neuilly, les HLM sont plein de prof lib’ tout ce qu’il y a de plus fillonistes…), ni d’envoyer du courrier par la Poste alors que tout ça est (ou était) public.
Par contre, on reproche aux anti-capitalistes d’acheter des téléphones, d’enrichir les odieux capitalistes en louant de le parc immobilier privé, d’avoir un compte en banque dans une banque privée, d’être abonné à un FAI, d’avoir une voiture…
C’est contradictoire. Je ne vois pas pourquoi certains reprochent aux autres de ne pas vivre selon leurs convictions alors qu’ils s’en dispensent eux-même.
Pour ma part, j’avais fait ce choix de vivre selon mes convictions. Le coup d’arrêt, ça a été quand j’ai vu combien allait me coûter l’achat d’une résidence principale dans le marché privé (dont les prix sont fixés par le marché). À cette époque, je refusais le principe du crédit à intérêt privé qui me semblait relever de l’usure. Depuis, j’ai bien compris que pour pouvoir vivre dignement dans cette société, je devais en accepter les règles.
Dire à quelqu’un « si vous êtes contre le crédit, c’est facile : vous n’avez qu’à acheter votre RP cash. » c’est vraiment l’hypocrisie libérale à son comble, celle qui défend la liberté pour tous les hommes, riches comme pauvre, de coucher sous les ponts.
Vous arrivez à une soirée entre amis. Tout le monde s’accorde à se mettre à une partie de carte. N’aimant pas le poker, vous proposez belote… Après une heure de débat, l’assemblée choisit poker, bon bah qu’est-ce que vous faîtes : vous jouez toute la partie en vous imposant tout seul, de respecter les règles de la belote ? Si vous jouez un carré d’as : y’aura des "pokeristes" qui vont vous reprochez de "ne pas être fair-play", de "ne pas vivre en accord avec vos convictions" ? Quelle foutaise. À partir du moment où c’est l’option "poker" qui a été retenue, vous adopter les règles du poker et vous faîtes de votre mieux pour gagner : ça vous dispense pas de proposer de jouer à autre chose plus tard ou de regretter de ne pas être en train de jouer à autre chose, ça ne fait pas de vous un monstre.
Il y a la société telle qu’on la voudrait et la société telle qu’elle est. Il ne faut pas confondre les deux.
Je ne reproche pas à un libéral de se faire rembourser ses soins par la sécu : il a cotisé pour, il est dans son bon droit et il ne peut pas faire autrement réellement. De même, qu’on ne reproche pas à un anti-capitalise d’avoir acheter un téléphone : c’est imposé par notre société (essayez de vivre sans, vous verrez…) ou d’avoir souscrit un crédit pour avoir un logement ou d’avoir boursicoter pour essayer de s’en sortir un peu mieux.
Igorgonzola a écrit :
Oui dans un système globalement capitaliste, vous pouvez être cohérent avec vos idées communistes en contournant le système […]
Dans un système économiquement communiste néanmoins, vous ne pouvez pas être capitaliste.
Je comprends bien votre remarque mais… non. Dans notre société : vous pouvez pas faire sans crédit, sans le parc locatif privé, sans recourir à une banque capitaliste, à des opérateurs de téléphonie et internet, etc, c’est clairement pas vivable. L’économie coopérative ne représente rien ou presque, tant il est impossible de faire émerger des structures fortes de ce type pour des raisons principalement externes (refus de financements, mise à l’écart par la commande publique et des grands comptes, cadre juridique et fiscal inadapté… je m’étale pas : c’est mon combat quotidien).
Au sujet de stokes, c’est un troll : ce qui le fait jubiler c’est juste de provoquer, chez son lecteur, de l’exaspération : il mesure le succès de ses interventions à le perte de temps qu’il aura réussi à provoquer chez ses interlocuteurs. Je pense que c’est une fatalité. Selon moi, le mieux à faire consiste à lui laisser son bac à sable là où il ne dérangera personne : pendant la présidentielles, c’était le fil dédié (la lecture de ses messages m’a d’ailleurs dissuadé de voter à gauche), ces derniers jours il s’est rabattu sur le présent fil. Je pense qu’il faut lui laisser son bac-à-sable à lui et à ses émules qui adorent aussi perdre leur temps en répétant ad-libidum pour les uns ad-nauseam pour les autres leurs poncifs capitalistes et libéraux. En effet, s’il n’a pas son hochet : ses petites saillies propagandistes débordent un peu partout sur les fils, eux, sérieux et polluent l’ensemble du forum ce qui pourrit vraiment l’ambiance.
Je regretterai de le voir banni : ses contributions sont intéressantes à bien des égards (il me semble, je n’ai pas la compétence pour en juger) et, pour ceux que ça intéresse (une minorité), il est drôle : il faut juste permettre à ceux qui veulent le lire, en sortant d’une journée de bourse, de le retrouver au café du commerce où il est sûrement un animateur hors-pair… et ceux que ça n’intéresse pas de pas être perturbé. Ses provocations récurrentes ne sont pas agressives comme celles de parisien (qui avait également une forte réputation en termes quantitatifs).