Une petite synthèse sur l’intérêt des diverses rémunérations au sein d’une SEL.
Avec la baisse de l’IS + le PFU les raisonnements d’il y a quelques années ne sont plus à jour (j’ai pu le constater avec mon comptable…).
La réflexion était de calculer le ratio permettant d’aboutir au revenu net pour le dirigeant et détecter le point de bascule où le paiement en dividende était plus intéressant.
CHARGES SOCIALES :
Première étape pour estimer les charges sociales j’ai utilisé la calculette du site confraternel.fr :
Charges médecin secteur 2 – confraternel.fr
La CARMF plafonne les diverses lignes de cotisations avec des montants différents. Plus vous payez moins les cotisations seront importantes en ratio. A partir de 220k€ il n’y a plus de cotisation. Avec l’URSSAF pas de plafonnement pour les lignes principales.
D’où une décroissance de pourcentage de charges jusqu’à 220k€ puis une stabilisation à 27% (= pour un euro de revenu net 37 cents payés).
En réalité cette estimation des prélèvements sociaux n’est pas très importante. En effet grâce à la CARMF qui s’est battue en 2008, les dividendes payent aussi les cotisations sociales et donc la réflexion est facilitée car (presque) tout les revenus sortants de la SEL sont soumis aux prélèvements sociaux URSSAF et CARMF. De fait pour les revenus nets inférieurs à 220k€, le ratio sera supérieur à 27% mais ne changera pas la réflexion entre imposition au TMI ou IS+PFU.
Le presque correspond aux dividendes correspondant aux 10% du capital socia/CCA/prime d’émission. Ces dividendes sont néanmoins soumis aux prélèvements sociaux via le PFU en suivant (17,2%). Mais l’intérêt d’avoir un gros capital social entraine un rendement ridicule sur les montants d’impôt que vous économiserez, un point spécifique après la conclusion.
Donc pour un euro de revenu net distribuable vous payerez au minimum 37 cents de cotisations sociales (1/0,73), via votre société (charges).
SALAIRE :
Dans le cas du paiement en salaire vous serez ensuite soumis à l’imposition sur le revenu. Étant dans le cadre d’un salaire vous bénéficiez d’un abattement de 10% plafonné à 13522 euros soit 10% d’impôt en moins jusqu’à 135220 euros. Vous pouvez donc multiplier par 0,9 votre TMI jusqu’à cette somme.
11% = 9,9% // 30% =27% // 41%= 36,9% // 45% = 40,5%
A partir de TMI 30% votre ratio brut/super net (après impot) sera donc au mieux de 0,73/1,37 = 0,5328 (0,7/1,37=0,5109)
DIVIDENDE :
Dans le cas du paiement en dividende la société aura payé en plus l’IS correspondant au bénéfice constaté avant distribution, 15% avant 42500 et 25% après.
Soit pour un euro de dividende 1/0,85= 1,176 et 1/0,75=1,33 donc 17,6 ct et 33 ct payé par l’entreprise.
Puis vous payez la part de PFU de dividende déjà soumis aux prélèvements sociaux soit 12,8% (il reste 0,872).
Calcul pour supernet d’un dividende issue d’un bénéfice :
IS à 15% : 37 ct de CS + 17,6 ct IS soit 1,546 (cout société) devienne 0,872 en perso 0,872/1,546 = 0,5639
IS à 25% : 37 ct de CS + 33,33 ct IS, soit 1,703 (cout société) devienne 0,872 en perso. 0,872/1,703 = 0,5119
CONCLUSION :
Il est intéressant de se verser du dividende dès que vous passez dans la tranche TMI 30%, même avec l’abattement salarié. Donc très tôt.
Puis quand vous arrivez sur la tranche IS 25% il est plus intéressant de se verser du salaire tant que vous restez sous le plafond de l’abattement salarial ET dans la tranche TMI 30% (notion de plafond seulement utile si conjoint).
A noter que techniquement mon comptable m’a annoncé pouvoir modifier le salaire versé (à la hausse) par la SELARL jusqu’à l’établissement du bilan de la société.
Il parait donc très intéressant, si vous avez des réserves perso, de se verser un salaire plutôt bas en année N, puis en Avril N+1 de calculer le salaire idéal en fonction des autres revenus personnels ou crédits d’impôts du foyer et des modifications de tranche qu’ils entraînent.
Pour exemple, mon épouse gagne en moyenne 55k, je me verse en 2023 90k de salaire, puis en 2024 on déclarera le différentiel de salaire qui me fera tutoyer la frontière 30/41%. Si je fais de la défisc via PER en 2023, je monterais également le salaire (sans dépasser le plafond de l’abattement salarial).
HOLDING :
Déjà abordé mais le placement de 25% de la SEL dans une holding permettrait une remontée de 25% des dividendes au régime mère fille et le placement de ceux ci. Vous économisez les charges sociales et utilisez la holding comme véhicule d’investissement. Avec un IS 25% + 0,25*0,05, on a un différentiel d’environ 21 point de charges. Etant donné les couts de gestion d’une holding (disons 2000) il faut que la SEL verse à minima 40000 euros de dividende pour que la holding soit rentable.
CCA et DIVIDENDE :
Dans le cas des dividendes non soumis aux cotisations sociales, on aura au mieux les ratios avec PFU 30%. Soit 0,7/1,176 = 0,595 et 0,7/1,333= 0,525. Pour 100000 euros de capital social, vous auriez donc 10000 euros de dividendes avec maxi 0,06 point d’impôt en moins (IS 15%) que TMI 30%. Soit 600€ d’économie donc un rendement de 0,6% pour vos 100000 euros de capital social/CCA. A noter que :
-> Ce CCA pourrait être placé dans la société mais les revenus issues resubiraient la fiscalité de la société (usufruit de SCPI éventuellement ?)
-> Ce CCA pourra faire l’objet d’une convention de prêt, les intérêts ne subissant que le PFU (0,7) vous économiserez environ 18 points de prélèvements versus un salaire ou dividende (0,52).
Cette analyse ne vaut pas recommandation, je n’ai pas de certification comptable ou fiscaliste. Merci de vos remarques éventuelles