Analyse des ETF obligataires à échéance iShares iBonds : caractéristiques, risques, alternatives et disponibilité chez les courtiers
Cette discussion porte sur le lancement et l'analyse des ETF obligataires à échéance, principalement la gamme iShares iBonds introduite par Blackrock. Les participants examinent initialement les caractéristiques de ces produits : une maturité fixe (par exemple 2026, 2028), une exposition aux obligations d'entreprises Investment Grade (IG), des frais de gestion annuels (TER) bas à 0,12 %, et un rendement cible initialement estimé autour de 4 %. La principale distinction soulignée par rapport aux ETF obligataires classiques est cette échéance définie, permettant une désensibilisation progressive au risque de taux à mesure que l'échéance approche. Ces produits sont perçus comme une innovation intéressante, potentiellement une alternative aux fonds € ou un outil de diversification.
Une part importante des échanges concerne la disponibilité de ces ETF sur diverses plateformes de courtage (Boursorama, Degiro, IBKR, Saxo, Fortuneo) et leur intégration dans des contrats d'assurance vie. Les membres rapportent des difficultés initiales d'accès, notamment via les courtiers français, souvent liées aux places de cotation (Milan, Xetra). Des aspects pratiques sont également abordés, tels que la fiscalité (absence de retenue à la source irlandaise sur les dividendes d'ETF, contrairement aux actions directes) et la différence entre versions distribuantes (DIS) et capitalisantes (ACC), avec leurs implications fiscales respectives (PFU, plus-values vs dividendes). L'avertissement de l'AMF concernant une communication jugée disproportionnée sur les critères extra-financiers (risque de greenwashing) est aussi mentionné par Chafouini.
L'analyse des risques associés constitue un autre point central. Si le risque de taux est atténué par la maturité fixe pour un investisseur conservant jusqu'au terme, le risque de crédit (défaut des émetteurs sous-jacents) persiste, bien que considéré comme faible pour des portefeuilles IG. Le risque spécifique de déclassement de notation d'une obligation au sein de l'ETF, pouvant forcer sa vente à perte, est soulevé par Leuwen. Les participants comparent ces ETF à d'autres placements : les Comptes à Terme (CAT), offrant des rendements parfois similaires mais avec un risque concentré sur un seul garant ; les SICAV monétaires (€STR), privilégiées pour la liquidité à court terme ; et les T-Bills (bons du Trésor US), bien que soumis au risque de change. La stratégie d'échelonnement des échéances (laddering) est évoquée comme méthode de gestion.
La discussion suit l'évolution du marché avec l'arrivée de concurrents (DWS, Amundi, Invesco, BNP Paribas AM) proposant des ETF à échéance similaires, parfois sur des segments différents comme les obligations d'État. Un manque notable d'options High Yield (HY) dans ce format ETF est souvent regretté, contrastant avec l'offre existante de fonds datés gérés activement sur ce segment. Certains membres, comme MisterVix, s'interrogent sur la pertinence de la gestion passive pour le HY. L'évolution des rendements est également suivie, notant une baisse par rapport aux estimations initiales suite à la hausse des prix obligataires fin 2023/début 2024. La complexité du calcul du rendement à l'échéance (YTM) et l'anticipation des distributions futures sont des points de difficulté mentionnés.
Mots-clés : ETF obligataire à échéance, iShares iBonds, Gestion obligataire, Risque de taux, Risque de crédit, Diversification, Laddering.