Gap a écrit :
Le confinement c’est bien :
…
* si vous ne risquez pas de tomber au chômage
* si vous n’êtes pas un libéral, artisan, commerçant tombé à 0€ de CA
Moi ça va bien merci, je ne suis dans aucun des cas ci-dessus (@carignan : je respire donc très bien merci). Mais je pense aux autres. Alors je vous renvoie la balle : personnellement je ne souhaiterais pas vivre dans un monde qui déciderait sciemment de sacrifier tous ces gens, après si cela vous convient……
Bof, selon vos critères, j’ai un peu les fesses entre deux chaises : libéral avec CA à 0€ dés le 1er mai (je liquide le stock en ce moment) et je ne risque donc pas de tomber au chômage (puisque mon statut ne le permet pas - enfin si, mais avec 0€ d’indemnités, ce qui est normal). Du coup, je ne sais pas si je dois penser que le confinement c’est bien ou pas?
Vous voyez, le monde est un peu moins simple que ce que vous pensez.
Après, il se trouve que je suis aussi dans une case que vous ne listez pas : je ne suis pas médecin en réa, ni spécialiste en dynamique des populations et des virus.
Ce qui m’intéresserait vraiment : que les spécialistes dans les matières sus-citées (qui sont apparemment légion sur ce forum) me rassurent sur un point.
Les statistiques sur lesquelles il s’appuient indiquent que les 0-50 ans (ou 0-40 ans, on ne va pas pinailler hein) ont une probabilité de très très loin plus faible de décéder du covid que les plus âgés. Mais ils oublient (sciemment ou pas, je l’ignore) de mentionner deux points :
1) Le nombre de personnes de 20, 30, 40 ou 50 ans sauvés par le système de soins, qui arrive encore à fonctionner plus ou moins ’normalement’ (i.e. fournir des soins adaptés à chacun).
2) Que les stats, qui constituent le fond de l’argumentaire (grosso modo : ça tue les vieux, pas les jeunes), sont valables dans une société où le système de soins continue de pouvoir accueillir et fournir des soins appropriés à tous. Imaginons l’hypothèse d’un dé confinement trop anticipé, qui pourrait mener à un afflux de patients dans le système, conduisant à son embolie. Dans ce cas, les 20, 30, 40 ou 50 ans arriveraient-ils aux mêmes taux de survie sans système de soin adéquat?
De là, pourriez-vous me rassurer sur le point suivant : si on dé confinait maintenant (soit dit en passant sans les moyens en place pour dépister / isoler, comme par exemple en Corée du Sud), êtes-vous raisonnablement certain qu’il n’y aurait pas un afflux de patients dans les hôpitaux, une embolie du système de soins et une hausse du taux de mortalité (au delà de seuils acceptables) auprès des ’jeunes’ et ’moins jeunes’?
Pour avoir des opinions aussi tranchées que les vôtres, j’imagine que vous avez bien pris ça en compte et avez la réponse.
Sinon, il faudra faire des choix sur qui admettre ou non en réa (voire même en soins intensifs, sous oxygène). Jusqu’où êtes-vous prêts à aller pour définir ce que serait un ’vieux’ à ’sacrifier’ (style Inca en sens inverse si j’ai bien compris votre post) :
- Plus de 80 ans?
- Plus de 70 ans?
- Plus de 60 ans?
- Plus de 50 ans?
- Plus de 40 ans?
- Plus de 30 ans?
Il faut aller au bout de sa logique et l’assumer. Sans prétendre à l’exactitude, voici à quoi pourrait ressembler la mise en œuvre de la logique du sacrifice, avec un dé confinement fait trop tôt et n’importe comment et donc le risque d’un système de soins à la ramasse (exemples illustratifs, n’étant pas plus médecin que vous…) :
- 30 ans obèse : ça se discute - groupe à risque mais bon, il a 30 ans…
- 40 ans en surpoids avec diabète : soins palliatifs (faudrait quand même pas qu’il aille plomber le PIB en prenant une place en réa à un 40 ans sportif sans diabète et plein de sève…)
- 58 ans en pleine forme (hors Covid) : réa. Bon, c’est un ’vieux’ mais il a sans doute plus de chances de s’en sortir que le type de 40 ans avec diabète et en surpoids…
- 68 ans en pleine forme, de chances de supporter la réa et de s’en remettre. Oups, dommage, baby-boomer, donc pas de réa. Hop, en soins palliatifs parce qu’on est pas chiens.
- 75 ans : même pas besoin de réfléchir.
Gap a écrit :
Ca me fait penser à un point de vue (peut-être Jean-Marc Daniel mais je ne suis pas sûr), qui chargeait la génération baby-boom : Arrivés après la guerre, ayant grandi pendant les 30 glorieuses, n’ayant pas connu le chômage, n’ayant pas payé leurs retraites, ayant laissé filer l’argent public et déraper le déficit à partir du moment où ils sont arrivés au pouvoir. Et, avant de tirer la révérence, conduit l’économie dans le mur en refusant de mourir du covid19, léguant ainsi un fardeau de dettes supplémentaires (et inévitablement à terme de futurs impôts) à ses petits-enfants.
Non vraiment, je vais vous laisser spéculer sur ce qui est bien pour la nation et l’économie française, y compris un bon petit coup de ’réduction’ de la population (comme vous disiez dans un autre post), à commencer par ces salauds de baby boomers si je comprend bien.
Pour ma part et après 48 heures de repos, je vais recommencer à dédier mon énergie à essayer de maintenir à flot trois choses (dans l’ordre) : ma famille, mon entreprise et mon salarié. Et vous laisser là à vos discussions d’expert en politique économique, démographique et sanitaire. Vous y aurez sans doute plus de succès que moi.
Dernière modification par carignan99 (14/04/2020 09h41)