carignan99 a écrit :
thier496 a écrit :
Pour ceux que ça intéresse, il faut débourser 550€ pour voir ce quarteron sommités qui s’inscrivent à contre courant du consensus (Le Pr Didier Raoult, le prix Nobel Luc Montagnier, le Pr Christian Perronne, la généraliste, acuponctrice et présidente du Conseil scientifique d’I For Lyme Béatrice Milbert ou encore le philosophe Edgar Morin (soutien du Pr Joyeux en 2016) : certaines des personnalités scientifiques les plus décriées de ces dernières années, en particulier dans le cadre de la crise Covid, sont les grands invités et intervenants d’un colloque spécial qui se tiendra mi-janvier 2021 en Suisse).
A contre courant du consensus? Votre vision semble être très partielle (partiale?). Concernant l’un d’entre eux, le premier, il semblerait qu’il fasse pleinement consensus (en fait, il a fabriqué ce consensus) sur un point majeur pour la santé des français et pour la bonne marche du pays (notamment au plan économique): la stratégie / opérationnalisation des tests à grande échelle. C’est en tout cas l’avis de notre représentation nationale :
[url=https://www.lefigaro.fr/politique/eric-ciotti-il-faut-absolument-rearmer-la-france-face-aux-crises-sanitaires-20201202 a écrit :
Éric Ciotti, rapporteur général de la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur la gestion de la crise sanitaire[/url]] Mais pour évoquer le professeur Raoult, il est incontestable que son IHU a été très performant et très rapide en matière de tests. D’ailleurs, je propose que ce modèle soit généralisé dans chaque région.
C’est clairement un cador en la matière. J’espère d’ailleurs que nos chers gouvernants l’écouteront quand il fait récemment une promotion dithyrambique des pompiers et de l’apparente précision diabolique avec laquelle ils arrivent à évaluer le niveau épidémique à partir des prélèvements dans les égouts. Si c’est confirmé, ça permettrait un ciblage beaucoup plus fin des mesures de contrôle de l’épidémie (et donc un impact économique moins terrible). Un peu d’optimisme en somme.
J’ai écouté aujourd’hui sa dernière vidéo (à vrai dire j’en écoute régulièrement, et ce qui revient récuremment dans son discours et qui me paraît, au-delà de dire vrai ou faux, une expression de sagesse, est de garder son calme et d’analyser froidement la situation), et il disait même qu’il lui semblait que ces observations des prélèvements des pompiers dans les eaux usées, étaient en avance sur ce qu’il observait dans son établissement.
Il y a deux ans j’avais fait une formation d’hygiène, et il y avait été dit que l’endroit où se retrouvent un maximum de bactéries étaient les fosses des institutions, où se concentrent les bactéries rejetées par leurs occupants. Et qu’il est possible d’y faire des prélèvements en évitant les problèmes de consentement si on veut les faire au cas par cas. Donc d’avoir un reflet d’un groupe.
Ce qui signifie qu’il est capable de changer encore d’idée, puisqu’il disait qu’en ce cas, on peut s’affranchir de devoir tester à grande échelle, ce qui est coûteux.
Il a abordé aussi le thème de la corruption, que vous avez pointé dans votre dernier post après celui que je cite. Racontant que étonnamment la Chloroquine a été limitée dans sa délivrance en Janvier, et recontextualisant les faits, puisque plein de récits complotistes ont surgi face à ce qu’il s’est passé après: je crois (j’ai un doute) que c’est lié au traitement du Lupus, pour lequel un labo avait une molécule bien plus chère que la Chloroquine à vendre…et comme par hasard on en limite l’indication. La question de la corruption se pose clairement, c’est d’ailleurs un thème récurrent qui revient chez Jean-Dominique Michel (mais bon, il suffit qu’il ait une parole dissonante du consensus-non existant et fabrication arbitraire à mes yeux très subjectifs emplis d’illusions perceptives-et se soit intéressé à des médecines autres, pour passer pour un dangereux complosubversif), et à mon sens pas pour rien.
Personnellement j’aime bien les vidéos de Raoult: je comprends tout ce qu’il dit, il n’a pas l’air réducteur, il est effectivement tranché et peu enclin à la pitié avec ce qu’il perçoit comme une stupidité insistante, par contre il me semble que sa parole provient d’une expérience de terrain et pas seulement d’un blabla mental.
D’ailleurs il pointait, point sur lequel je suis d’accord avec lui, le fait que l’expression de l’épidémie peut changer d’un lieu à l’autre, et qu’il est absurde de traiter tout de façon uniforme.
Mais c’est, depuis 22 ans maintenant que je suis infirmier, et 28 que je vadrouille dans le milieu, une tendance que de vouloir penser en terme de protocoles et procédures, c’est à dire une pensée de système, et pas une pensée s’adaptant au patient de façon individualisée (ce que je m’astreins à faire pour ma part, et qui est de plus en plus délicat, car en fait je dois surtout m’adapter aux contraintes institutionnelles et souvent en fait à la subjectivité et aux égos des professionnels décideurs qui m’entourent…mais je suis souple, je crois!).
Et je crois que cette crise repose gravement cette question de l’éthique d’un soin individualisé. Que je trouve menacée sans cesse par la tentation d’une pensée globalisante confortable: réduire chacun à la moyenne de tous. Or, la vision de l’humain, ce n’est pas ça.
Un type comme Jean-Dominique Michel est d’ailleurs influencé par des convictions spirituelles chrétiennes, où il y a une vision anthropologique de l’humain, qui ne se réduit pas à des fonctions biologiques, mais à quelque chose de plus large et inobjectivable qui s’appelle une personne. Visions héritées du judaïsme qui, avant qu’on ne passe au crible de la philosophie grecque, ne séparait pas le corps ni l’esprit (d’ailleurs, chez les juifs, on ne parlait pas de corps, mais d’une personne)…et ces gens-là sont souvent actifs à dresser des remparts éthiques face aux tentations de toute-puissance technologiques que soulèvent certains projets transhumanistes, en étant loin de tout traditionalisme régressif, mais près de garder un questionnement sur ce qu’est un être humain.
Mais pour revenir à la question de la prescription, je vous invite à lire cet article, qui se trouve sur le blog d’une étudiante en médecine maintenant interne, que je suis depuis quelques années, et dont le contenu est très instructif sur la façon dont notre système de santé fonctionne en son sein.
Et pour revenir au sujet, oui, le problème est que toutes ces réalités systémiques, finissent par avoir un impact maintenant fort direct sur le coeur de notre activité économique.
Pour moi il est impossible de revenir au monde d’avant, mais urgent de penser quel monde d’après nous voulons construire, et cela ne pourra se faire sans faire le deuil de convictions qu’on croyait acquises définitivement. Car si notre pensée peut se faire croire qu’elle maîtrise le réel, le réel, lui, se fout de ce qu’on en pense et le manifeste parfois de façon fort têtue.