Faith a écrit :
carignan99 a écrit :
je ne suis pas passé à coté des phénomènes de faillite - citez moi en entier svp (vous avez ’oublié’ la seconde phrase). Je n’avais pas réalisé que le chômage partiel permettait d’éviter (ou simplement de différer) le coût délirant des licenciements économiques (en cas de CSP, une entreprise qui doit licencier un employé doit faire un chèque énorme à Pole Emploi, en plus des indemnités dues au salarié).
J’ai signalé que vous êtes passé à coté de la cascade des faillites, pas des faillites elles-mêmes.
Et comme c’est le principal but des indemnités de chômage partiel, c’est vraiment que vous êtes totalement passé à coté du concept que vous critiquez.
Pourriez-vous m’indiquer où est-ce que j’ai critiqué le concept de chômage partiel lui-même? A moins d’une terrible absence cérébrale, il me semble avoir exprimé un avis sur son montant, pas sur son existence.
Je ne vois pas en quoi une modulation du montant de l’indemnisation des salariés (mon propos) aurait entrainé plus de faillites en cascade (sachant que pour l’entreprise, que le salarié soit indemnisé 95%, 85%, 75%, 60% ou 50%, ça ne change rien)?
Faith a écrit :
carignan99 a écrit :
Dans une certaine mesure, ça signifie que les français avaient les moyens de se passer d’une partie des aides reçues (je parle de l’activité partielle).
Les français, peut-être…
On est donc bien d’accord : le mécanisme était de façon manifeste surdimensionné par rapport aux besoins réels. C’était mon propos de départ.
Une partie non négligeable est venue alimenter l’épargne…à tel point que le gouvernement cherche maintenant à inciter les français à dépenser ces sous.
(note : non, je ne critique pas les salariés au chômage qui ont économisé - j’aurais fait pareil. Le propos = sur l’économie).
Faith a écrit :
…Les français, peut-être. Mais pas la France (ni la plupart des autres pays, d’ailleurs)
Sans ce mécanisme, l’économie serait actuellement à genoux.
En l’absence totale de mécanisme d’activité partielle, sans doute (ce que personne ne remet en cause me semble t-il).
Mais de là à énoncer que l’Etat et les entreprises compensent à hauteur de 85% à 95% les salaires (hors bas salaires donc) - propos de départ- serait une nécessité absolue, c’est un grand écart fort audacieux.
Pas besoin d’être grand clerc de notaire pour voire qu’un des effets = un monceau de sous qui dort sur des comptes courants. Un autre = l’accélération du déséquilibre de l’Unedic.
Sinon, vous faites le parallèle avec d’autres pays. Il ne doit pas y en avoir beaucoup qui avaient un système d’activité partielle aussi ’généreux’ (je ne trouve pas d’autres mots). Dans beaucoup, il l’était sans doute beaucoup moins. Ces pays sont-ils vraiment plus à genoux que nous?
Faith a écrit :
Et encore une fois, ils ne s’agit pas tant d’aides que d’indemnisations: l’état a le devoir constitutionnel d’indemniser les victimes de ses décisions.
Oui, enfin vous ergotez là.
Les entreprises indemnisent les salariés et l’État en prend une bonne partie en charge (avec l’Unedic). Concrètement, ça revient à une aide.
Faith a écrit :
carignan99 a écrit :
Perso, mes économies ont bien fondu pendant le confinement et après
Ceci est liée à votre choix professionnel. Vous avez décidé de ne pas être salarié et donc de ne pas bénéficier des avantages du salariat pour profiter en échange d’autres avantages. Pendant des années, ça vous a été largement profitable.
C’est gentil de me paraphraser : j’ai écris très précisément ce que vous dites ici quelques posts plus haut (ici). Moi, je suis assez d’accord avec vous.
L’idée que je voulais faire passer (apparemment pas assez clairement) : l’État ne peut pas tout et les individus peuvent aussi se prendre en main, à commencer en puisant dans leur épargne s’ils en ont.
Mais vous semblez vous contredire (ce qui n’est pas une critique dans ma bouche - un philosophe, je ne me souviens plus duquel- pensait que l’existence de contradictions reflète la substance de l’esprit, bref une saine activité intellectuelle!).
D’un coté vous nous dites que sur le fond, l’État ne fait jamais qu’indemniser les individus des conséquences de ses décisions. C’est débattable mais si on vous suit, ça n’a donc rien à voire avec le salariat ou pas. Il n’y a pas de sous-citoyens et il convient de noter que dans le cas de l’activité partielle, on sort assez largement du cadre classique de l’assurance chômage - de mémoire, l’Unedic y participe à 30%, l’État le reste (à confirmer, je n’ai pas les chiffres sous la main).
De l’autre, qu’une catégorie d’individus devrait en subir les conséquences sans être indemnisés, type indépendants (via activité partielle ou autre). Pourquoi (sachant que c’est le budget de l’État qui abonde assez largement ce système)?
Note : ma position = l’État n’a pas à indemniser le risque entrepreneurial. Et le système de l’activité partielle n’est en aucun cas une modalité mise en œuvre pour ’indemniser’ les individus des conséquences des décisions de l’Etat (c’est un mécanisme qui existe pour aider les entreprises en difficulté, les décisions prises par l’Etat n’ayant rien à voire là dedans).
Dernière modification par carignan99 (07/09/2020 12h45)