BBCD,
Ma compréhension est que la banque de Peugeot centralise tous les besoins financiers du groupe et s’occupe de l’allocation du capital. Elle va simplement allouer une partie de liquidités (issues des refinancements en 2010-2011 par emprunts obligataires mentionnés dans mes posts précédents, un peu comme un Nicholas Financial). En face de ces refinancement, la banque Peugeot a des actifs, principalement des prêts qu’elle a alloué aux clients, et ceux-ci leur rapportent un certain intérêt (je n’ai pas assez d’éléments, à vrai dire, pour évaluer la qualité des actifs, le rapport semestriel étant pour moi absolument opaque et pourri au niveau des disclosures. Après, peut être ne suis-je pas suffisamment intelligent pour comprendre). Je ne peux donc pas vous dire si les actifs sont vraiment au-dessus des dettes dans la mesure où les obligations ont un taux élevé, comme je l’ai dit aupraravant : je n’ai aucun doute que Volkswagen qui se finance à 2,75% et prête à 4 ou 4,5 % (discussions avec Audi Bank en Allemagne) fait du pognon, en revanche, j’en suis beaucoup moins sûr pour une entreprise qui se finance à plus de 5%. A moins que Peugeot soit un Nicholas Financial en puissance, on est plutôt mal barré…
Ainsi, on couvre en levant des liquidités supplémentaires auprès de l’Etat et on ré-alloue une partir des liquidités supposées être en excès à l’activité automobile. Je ne sais pas si ce que je raconte est clair (j’espère), mais c’est ainsi que je comprends la chose : l’equity théorique de Banque Peugeot va être ré-allouée à l’automobile, et on va assécher la banque. Pour compenser, l’Etat se porte caution.
D’ailleurs, je vous avoue aussi que le calcul du FCF dans la présentation aux investisseurs de mi 2012 me laisse aussi quelque peu pantois. Quand j’ai vu cela, j’ai eu une démangeaison de short sur l’action… Ils y intègrent absolument tout et n’importe quoi (pour ceux qui veulent rire un peu : Homepage et télecharger la présentation half year results). J’ai rarement vu ça… Pour moi, après ré-ajustement du calcul en épurant les sources de cash exceptionnelles, on doit s’attendre (hypothèse de non amélioration notable) à un cash burn de 7 milliards (tiens, coïncidence ou calcul de l’Etat similaire au mien ?) sur 2013-2014 lié à l’échéance des dettes (2x 1,5 milliards) et aux pertes opérationnelles (4 milliards sur 2,5 ans en supposant qu’ils arrivent à faire quelques économies, précisément 1 milliard). Après, tout dépendra des opérations, mais la structure de coûts sera toujours trop élevée par rapport à Volkswagen, cela ne changera pas !