Analyse approfondie des actions Alphabet (Google) : modèle publicitaire, diversification technologique, intelligence artificielle, valorisation et risques réglementaires
Cette discussion débute par une interrogation sur la différence entre les actions Alphabet de classe A (avec droit de vote) et C (sans droit de vote), les participants s'accordant généralement sur le fait que la différence de prix reflète ce droit de vote, jugé peu pertinent par certains compte tenu du contrôle exercé par les fondateurs. Le cœur du débat s'oriente rapidement vers le modèle économique d'Alphabet, massivement dépendant de la publicité en ligne (AdWords). Plusieurs membres expriment une préoccupation croissante quant à l'omniprésence et l'intrusivité des publicités, notamment dans les résultats de recherche et sur YouTube, qui pourraient dégrader l'expérience utilisateur et potentiellement altérer la mission première du moteur de recherche.
Les participants analysent ensuite les stratégies de diversification d'Alphabet au-delà de la publicité, via les "Other Bets" incluant Google X, la robotique, la voiture autonome (Waymo) et l'intelligence artificielle (DeepMind). Un débat récurrent émerge sur l'efficacité et la rentabilité de ces investissements et des acquisitions passées (comme YouTube ou Boston Dynamics). Les avis divergent : certains perçoivent un énorme potentiel futur, particulièrement dans l'IA (AlphaCode, Gemini), tandis que d'autres, à l'instar de Gaspode, expriment un scepticisme marqué quant au retour sur investissement (ROI) et au succès de l'intégration de ces projets comparativement à des concurrents comme Amazon. Des comparaisons sont également faites avec les modèles de Facebook et Apple.
La valorisation d'Alphabet est un sujet fréquent. Bien que son PER soit parfois jugé élevé (fluctuant autour de 20-30 selon les périodes), un consensus semble émerger sur le fait qu'il reste souvent raisonnable au vu de la croissance et de la position dominante de l'entreprise, bien que certains la considèrent comme structurellement sous-évaluée par rapport à d'autres géants technologiques comme Apple ou Microsoft. Une part importante de la discussion en 2022 a porté sur la division d'actions (split) 20 pour 1, suscitant une vive inquiétude fiscale chez les actionnaires français en raison de sa structuration technique en dividende exceptionnel en actions. Il a été confirmé ultérieurement que l'opération s'est déroulée sans l'impact fiscal redouté pour la majorité des courtiers.
Les échanges plus récents se concentrent sur la menace concurrentielle posée par l'intelligence artificielle générative (ChatGPT de OpenAI, intégration dans Microsoft Bing) sur la domination historique de Google Search (le moat). Les opinions divergent fortement : certains participants, comme capital, expriment de sérieuses craintes quant à la pérennité du modèle publicitaire de recherche, allant jusqu'à vendre leurs positions, tandis que d'autres considèrent l'IA comme une menace surfaite ou estiment que Google saura s'adapter avec ses propres outils (Bard, Gemini). Les risques réglementaires persistants (antitrust, potentiel démantèlement exigé par le DoJ) sont également soulignés, bien qu'un démantèlement soit vu par certains comme une potentielle source de création de valeur. Malgré ces défis, la solide performance financière continue, notamment la croissance du cloud et les rachats d'actions massifs, est régulièrement mise en avant.
Mots-clés : Alphabet, Google, publicité en ligne, intelligence artificielle, valorisation, risque réglementaire, diversification.