Au moins ça nous donne l’occasion de nous instruire ! J’ai creusé la différence entre NR et GR.
L’indice de référence suivi par le fonds de @bennad est présenté comme ceci dans le rapport mensuel :
Ce qui est étonnant c’est que c’est un indice apparemment peu répandu, en tout cas présenté avec cette rédaction. Une recherche Google ne ramène que peu de résultats, et principalement d’autres DIC ou d’autres rapports mensuels.
On ne trouve pas d’autres informations, donc il faut procéder par déduction. "Dnr" pourrait être l’abréviation de "Dividendes nets réinvestis". Le C indiquerait la capitalisation, et bien évidemment le signe € indique un indice tenu en euros. Il s’agirait donc de l’indice plus communément appelé "CAC 40 NR", qu’on retrouve un peu partout sous cette forme. Son mnémonique unique est PX1NR, ce qui est plus simple à utiliser pour le retrouver (et ce qui évite les confusions à cause de rédactions différentes, comme dans le cas du fonds qui nous occupe ici).
Il ne faut pas le confondre avec "CAC 40 GR", qui lui est le "gross return", qui existe aussi. Son mnémonique est PX1GR.
Le PX1NR (ou TRN, ou NR, dividendes nets) a logiquement une performance moindre que le PX1GR (ou TRG, ou GR, dividendes bruts) :

Sur 10 ans il y a 40 points d’écart, ce qui est loin d’être négligeable.
Quelle différence entre les deux ? Cette page officielle est assez claire :
economie.gouv.fr a écrit :
Habituellement, le CAC 40 est calculé en dividendes non réinvestis. Cela signifie que la valeur des actions qui composent cet indice ne prend pas en compte les dividendes générés par ces actions.
L’AMF recommande de présenter les performances des OPCVM indiciels en tenant compte de ces dividendes réinvestis, notamment dans les DICI, mais ce n’est pas encore une obligation. Certains produits comme les trackers sont déjà liés avec le CAC 40 qui prend en compte les dividendes réinvestis. Pour cela, deux versions du CAC 40 sont disponibles.
Il s’agit du CAC 40 GR (Gross total revenue), avec dividendes réinvestis bruts, c’est-à-dire avant fiscalité et du CAC 40 NR (Net total revenue), avec dividendes réinvestis nets.
On comprend donc que la différence entre un indice NR et un indice GR réside dans la fiscalité appliquée aux dividendes : un indice GR réinvestit 100% des dividendes détachés, alors qu’un indice NR réinvestit 100% des dividendes effectivement perçus et qui ont été allégés des différents prélèvements en vigueur.
Une discussion assez ancienne sur le forum des Bogleheads en parle. D’après les échanges,
• un indice GR (aussi parfois appelé Total Return ou TR) représente conceptuellement la performance totale du marché considéré. Il devrait donc être utilisé comme indice de référence par les fonds qui cherchent à le répliquer. Cependant c’est une version purement théorique et non réplicable en pratique, sauf à ce qu’il n’y ait aucun prélèvement lors du versement des dividendes (il faudrait pour cela que le fonds soit domicilié dans un pays sans aucune fiscalité appliquée aux dividendes et qu’il n’investisse que dans des valeurs nationales par exemple)
• un indice NR est donc celui répliqué par défaut par les fonds concernés, tout simplement parce qu’il n’y a pas d’autre choix : les gérants ne sont pas au-dessus des lois et doivent s’acquitter des prélèvements sur dividendes même s’ils les réinvestissent
Cependant l’auteur estime qu’il y a un biais dans les indices NR : les fournisseurs d’indices appliquent des taux moyens de prélèvements ("withholding tax") pour simuler la fiscalité appliquée aux dividendes et ainsi passer d’un indice GR/TR à sa version NR. Dans les faits ce n’est pas forcément ce que les fonds vont devoir débourser en fonction de leur domiciliation effective (Irlande, Luxembourg…), de la méthode de réplication (un ETF synthétique n’investit pas dans les valeurs concernées par exemple), des accords de taxation permettant de récupérer une partie des prélèvements des dividendes des valeurs étrangères, etc. L’auteur aboutit à la conclusion qu’un ETF qui réplique un indice NR peut faire un peu mieux s’il arrive à optimiser la fiscalité des dividendes.