Impact du COVID-19/coronavirus sur l'économie ?

InvestisseurHeureux a écrit :

A l’heure actuelle, le COVID a fait moins de 300 décès chez les - de 50 ans et environ 1000 décès chez les - de 60 ans

La grosse difficulté dans les prises de décisions vis-à-vis de cette maladie est l’incertitude. D’une part, on ne savait pas exactement vers quel nombre de décès on s’acheminait (et on ne saura que très vaguement combien on en a évité, en regardant la Suède ou autres méthodes assimilables).

On ne sait surtout pas combien d’années d’espérance de vie on a gagné : parmi les sexagénaires tombés malades et aujourd’hui guéris, il ne me semble pas du tout exclu que certains meurent en 2036 plutôt que 2044 du fait de leurs séquelles, pulmonaires ou rénales (l’hypothèse de séquelles graves a été mentionnée par Peter Piot dans un interview à la presse belge - ce n’est pas un pur fantasme de ma part). Et il est aussi tout à fait possible que ces séquelles soient un non-problème, ou ne concernent qu’une poignée de malchanceux.

On était au départ dans une incertitude totale et on n’est pas loin d’y être encore.

En particulier, les hypothèses pour l’avenir, de "plus aucun problème sérieux, juste un peu de traçage à faire" à "plusieurs bosses plus meurtrières encore que la première" restent toutes plausibles. Pour en revenir au thème principal du forum, j’ai l’impression au doigt mouillé que les valorisations boursières reposent plus ou moins implicitement sur la première branche de l’alternative. Il est très possible que ce soit celle-là qui se révèle exacte mais ça va secouer encore en cas de deuxième vague…

Je vous partage ma confusion actuelle.

D’un côté des sources d’information réputées fiables et surtout provenant de scientifiques et de centres reconnus affirment depuis plus de 2 mois que de manière inéluctables nous allons vivre une deuxième vague de covid et qu’elle sera très probablement beaucoup plus meurtrière… Selon eux, les seules variables seraient l’ampleur et la date… D’autres scientifiques sont plus réservés en disant que cette 2eme vagues est probable mais évitable…

De l’autre, les communications boursières disent que l’envolée actuelle ne serait brutalement stoppée qu’en cas de 2eme vague, ce que j’interprète comme le fait que la Bourse que je pensais ne pas aimer l’incertitude intégrerait l’hypothèse d’absence de 2eme vague… qui donc causerait une forte déception et correction ?

Quelle est votre interprétation de ce qui semble à mes yeux un paradoxe ?

La seconde vague (par seconde vague j’entends une recrudescence des cas en Europe dans les prochaines semaines ou mois) est peu probable (sauf si on ouvre les frontières à tout va avec l’Amérique du Sud, mais ça ne sera vraisemblablement pas le cas).

Le risque est plutôt que le virus devienne saisonnier, mais dans ce cas, il devrait logiquement devenir moins virulent (d’un point de vue darwinien, plus un virus s’installe, moins il est dangereux).

Aussi, une baisse des indices n’est-elle pas à exclure d’ici l’hiver en cas de nouvelle remontée des cas, mais j’ai l’intime conviction (mais c’est subjectif) que ce sera bien plus gérable qu’au printemps.

Je ne parle que de la situation sanitaire, il est évident que le principal risque est au niveau économique/financier avec l’explosion des dettes en zone euros. On pourrait avoir un double effet kiss-cool du type crise de 2011 (ou pas …).

Devant cette incertitude, je reste sur un mix 60 % actions / 35 % taux / 5% or.

Alors que la situation en France s’améliore nettement dans la quasi totalité des départements, le cas de la Guyane semble passer sous les radars de tous les médias.

Peut-être en lien avec la situation au Brésil, les cas dans ce département augmentent depuis plusieurs semaines.



La première table montre les départements français ayant le plus d’entrées à l’hôpital par million d’habitants.
Le 77 est le département ayant le plus d’entrées hospitalières par semaine cette dernière semaine avec 83 entrées.
(pour mettre en relief, au moment du Pic, Paris était à 2180 entrées par semaine)

Il est annoncé un taux de chômage à environ 20% aux USA, contre autour de 3% avant crise.
On ne sait pas bien combien vont retrouver un job avec la reprise, mais certains avancent qu’1/3 des emplois pourraient être durablement détruits, ce qui laisserait le taux de chômage au moins à 8%.

Ca aura forcément un impact sur l’économie, je ne comprends pas que la remontée des marchés soit si rapide.

Le conseil scientifique a livré ses réflexions sur la gestion des prochains mois.
Le rapport complet peut être téléchargé ici.

Je l’ai ingurgité, franchement je n’y ai rien lu particulièrement marquant.
Le conseil envisage 4 scénarios pour la suite. Ce ne sont pas vraiment 4 futurs différents, ce sont 4 stades épidémiques et on peut éventuellement passer d’un stade à l’autre.



1. C’est là où nous sommes en France aujourd’hui. Indicateurs au vert, poursuite des réouvertures (fin du télétravail, ouverture des écoles)
2. Un cluster local devient hors de contrôle (on ne connaît plus les cas contacts) : il faut frapper vite et fort. Sorte de confinement local (fermeture d’activités professionnelles, récréatives, écoles…)
3. Le contrôle du stade 2 précédent a échoué, le cluster a disséminé dans plusieurs régions. La stratégie préconisée devient alors beaucoup moins confiante : on ajoute des mesures barrières (masque obligatoire, friction des mains, contrôles de températures…) et on croise les doigts en gros, mais on attend le stade 4.
4. C’est l’échec, retour à la case départ du mois de mars. Là le conseil commence à fissurer un peu un tabou, et préconise de songer sérieusement à laisser filer la mortalité sans recourir à un confinement généralisé.

On peut noter entre les lignes que l’île de France est au coeur des préoccupations.

Sinon pour terminer un petit tableau que j’ai trouvé instructif :


Pour ma part, je serais plus ou moins définitivement rassuré lorsque :
- tout le scolaire jusqu’au supérieur aura repris
- le télétravail sera terminé
- on sera dans une saison avec plus de vie en intérieur
- il se sera passé un bon mois sans augmentation de cas

Donc à l’automne en fait.

Bah hésitez pas à partager, parce que perso ça m’intéresse beaucoup plus que ces histoires de chloroquine et de kikaura raison

Il faut distinguer niveau de preuve et fraude. Bien sûr que cette dernière n’était pas soupçonnable, et pas par le comité de relecture du Lancet.

Mais il y a aussi le niveau de preuve. En soi, que le Lancet publie une analyse de base de données, ça n’a rien de mal. Le problème est de prendre des décisions de santé publique uniquement sur cette seule publie, c’est là que le bât blesse. Il me paraît inconcevable d’interdire un médicament (je ne suis pas sûr que d’autres pays l’aient fait) et de suspendre un essai clinique juste sur la base d’une étude de data-mining. Il suffit de regarder la "pyramide" des preuves de l’evidence based medecine pour voir que ça ne vaut pas grand chose.


(d’ailleurs ça ne figure même pas sur la figure, je rappelle qu’une analyse de type data-mining n’est pas une cohorte rétrospective, mais on est dans l’ordre du non vérifiable, alors qu’une série rétrospective de cas vaut déjà plus)

La fraude n’est que la (grosse) cerise sur le gâteau.

InvestisseurHeureux a écrit :

Le truc est que Le Lancet est censé être la référence. Ce qui y est publié est sensé avoir déjà été vérifié et revérifié.

Tout est dans le "censé". En fait, ça fait des années que l’on sait que beaucoup d’études sont bidonnées et reprises dans des publications. Il y a quelques années, jeune pharmacien motivé, j’étais abonné à la revue "Prescrire", seule revue médicale n’acceptant pas de pub de la part des labos. A ma grande honte, devrais-je dire ( en fait, non, maintenant je m’en fous) je m’étais désabonné de cette revue car ils démontraient que beaucoup de nouveaux médicaments ne valaient rien ( mais avaient un coût).
Pour un peu, ils m’acculaient à la faillite :-)
Un article sur le sujet.

Message édité par l’équipe de modération (05/06/2020 17h46) :
- correction balises Url/Société/Quote/Livre

Sur l’activité partielle et pour compléter le propos de GBL : la vraie question est de savoir dans quelle mesure ce chômage partiel est réellement utilisé. Techniquement, un employé qui entre dans les chiffres du chômage partiel peut dans la réalité travailler n’importe où entre 0 heures par mois et à plein temps.

Oui, pardon, j’ai confondu … je ne savais même pas que cette instance existait*, il y a quand même beaucoup de comités Théodule dans ce pays

*les labos pharmas bossent surtout avec l’ANSM (ex AFFSAPS) pour les AMM et ATU (enfin, les AMM c’est surtout au niveau Européen avec l’EMA), la HAS pour les demandes d’évaluation par rapport au remboursement (ex ANAES) et le CEPS pour négocier le prix (bon, aussi avec les ARS parfois) …

Selon un article du NY Times, le taux de chomage aux Etats-Unis serait en réalité proche de 27% :