S’il y a bien un sens à critiquer une politique publique (excessive ou pas, de toute façon, pour n’importe quelle décision de politique publique, il n’y a jamais d’unanimité, et il y a même d’ordinaire une majorité de "contre" (sur tout sujet débattu sufissament longtemps), en particulier en France), il est illogique (c’est un raisonnement erroné, voire proche de la mauvaise foi) d’évaluer une politique publique à la lumière des décès qui ont eu lieu, alors qu’il faudrait l’évaluer à la lumière de la différence (évalué au mieux, et c’ets pas facile …) entre le nombre de décès qui ont eu lieu et ceux qui auraient eu lieu avec une autre politique publique.
Vouloir évaluer la pertinence de choix fait il y a quelques mois, avec les informations et la situation d’alors, à la lumière des informations qu’on connaît à présent, et en oubliant certains aspects de la situation d’alors, me semble un aveuglement.
Critiquer certains changements de position, au niveau des politiques publiques, alors que les experts (par exemple des domaines médicaux) ont fréquemment changé d’avis sur certains aspects, sont encore en désaccord sur certains points, et ont rappelé depuis le début (sauf quelques gourous) qu’ils n’avaient pas de certitudes fortes, sinon celle de ne pas bien connaitre beaucoup d’aspects de ce virus, et de ces implications sur la pandémie, est du même ordre. S’il devait y avoir une critique pertinente de certaines politiques publiques, elle devrait plutôt porter sur les politiques publiques qui seraient restées figées/stables, trop longtemps, avec entêtement, même quand de nouvelles informations (ou équipements, ou outils) ont été disponibles !
Parler de "honte absolue" à propos de 10 000 décès dans les EHPAD en 2 mois, me semble manquer singulièrement de recul … quand on songe qu’en situation normale il y a environ 50 000 décès dans les EHPAD sur une telle période, ou quand on songe que plus de la moitié des environ 7 000 EHPAD de France n’ont eu aucun décès Covid-19 (et pour nombre d’entre elles aucun cas de Covid-19, ce qu’on sait à présent avec les camagnes de tests intensives au niveau des EHPAD).
Plutôt que d’essayer de refaire le match, parfois (souvent) en tordant le passé, et avec des motivations parfois bien éloignées de l’intérêt général pour certains politiques, il me semble utile, et même nécessaire, de bien analyser les choses, à tête reposée, dans un seul objectif : être aussi prêt que possible pour réagir de manière efficace (et dans tous les domaines) lors des prochaines crises (sanitaires ou autres).
C’est ce qui a été fait suite à la tristement célèbre canicule d’il y a quelques années (toutes les EHPAD -et pas qu’elles- ont à présent leur "plan canicule", et les aménagements de locaux associés), et je n’ai guère de doute que ce sera fait suite à ce triste épisode. C’est aussi ce qui a été fait (à votre avis, d’où viennent les législations, et les accords entre partenaires sociaux, sur l’indemnisation du chomage à temps partiel ?) suite à la crise économique d’il y a un peu plus de 10 ans (qui n’avait rien de sanitaire). C’est à faire avec humilité, pour éviter, comme suite à la non-crise de la grippe H1N1 (et les divers stocks, dont on n’avait alors pas eu besoin, constitués par R.Bachelot à l’époque) de relacher la garde.