Avant toute chose, quels sont vos objectifs patrimoniaux ? Que possédez-vous déjà comme épargne ? Quel est votre niveau d’appétit pour le risque ? A terme, aurez-vous besoin de revenus complémentaires ? Dans quel délai ?
Là-dessus, vous ne livrez pas beaucoup d’informations. Vous indiquez seulement ne pas avoir besoin de revenus complémentaires et ne pas souhaiter vous endetter. Vous recherchez donc un placement de capitalisation dans l’immobilier locatif commercial ou d’habitation.
Pour vous répondre, je vais donc supposer :
- que vous avez 40 ans,
- que vous prendrez votre retraite vers 62 ans, et qu’à cette date, il faudra disposer de revenus supplémentaires,
- que vous ne souhaitez pas assumer vous-même la gestion locative de vos investissements dans l’immobilier locatif,
- et que vous avez pris connaissance des facteurs de risques attachés à ce type d’investissement.
Examinons ensemble les différentes possibilités :
* L’investissement en nue-propriété de part de SCPI de rendement se fait généralement sur des durées comprises entre 5 et 10 ans. Concrètement, cela signifie que si vous investissez en nue-propriété de parts de SCPI de rendement aujourd’hui, vous récupérerez des revenus supplémentaires pour vous 50 ans, alors que vous serez encore vraisemblablement en activité, donc sans diminution de revenus, à priori.
Cette option n’est donc pas optimale pour vous, si l’on veut bien tenir compte de votre âge, de votre TMI, et du fait qu’il n’est maintenant plus possible de revendre l’usufruit des parts, pour une nouvelle période de 10 ans, sans subir une fiscalité confiscatoire…
Il faudrait prévoir un démembrement d’une durée de 20 ans, qui n’existe pas en pratique (j’ai déjà démembré sur 15 ans, mais il est très difficile de trouver une contre-partie sur une telle durée).
L’investissement en nue-propriété sera donc approprié lorsque vous aurez 50 ans.
* L’investissement en pleine propriété de SCPI de capitalisation (exemple : SCPI Pierre 48 de Paref). Cette solution est optimale dans la phase de capitalisation, car vous ne percevez aucun revenu, ce type de SCPI n’ayant pas vocation à distribuer quoi que ce soit, mais à capitaliser jusqu’au jour où vous déciderez de revendre.
POur percevoir des revenus, il faudra donc revendre. Si cette revente se fait pour vos 62 ans, vous devrez payer l’impôt correspondant à la plus-value engrangée, puisque l’exonération de cet impôt n’est totalement acquise qu’au bout de 30 ans.
* L’investissement en parts de SCPI au travers d’un contrat d’assurance vie : La fiscalité est optimale pendant toute la période de capitalisation. Aucun impôt n’est à acquitter pendant cette phase. Un bémol toutefois : vous supporterez les frais de gestion du contrat.
A 62 ans, vous pourrez faire des retraits programmés pour assurer un complément de revenu. Votre contrat aura plus de huit ans. La fiscalité sera donc optimale.
Au sein d’une telle enveloppe, il est également possible d’arbitrer sans frais, vers d’autres types de supports, et de diversifier votre investissement sur plusieurs classes d’actifs (obligations, actions, foncières cotées,…).
Si vous êtes novice en la matière, il peut être intéressant de souscrire un tel dossier auprès d’un professionnel capable de vous conseiller :
- sur l’allocation d’actif initiale,
- sur le suivi dans le temps de celle-ci (conseils d’arbitrages…).
Je partage votre point de vue sur l’investissement en loi Malraux : l’avantage fiscal ne comble pas le manque de rentabilité de ce type d’investissement. Je vous le déconseille.
* Choix des SCPI :
C’est un thème que nous avons déjà évoqué sur le forum.
Plusieurs critères sont a examiner : %TRI sur 5 et 10 ans, évolution de la distribution sur 5 ans, politique de report à nouveau, ancienneté des immeubles, taille de la SCPI, composition du patrimoine, localisation géographique des immeubles, type d’actifs en portefeuille, réputation et politique d’investissement du gestionnaire, évolution du prix de la part, taux de vacance locative…
Il est conseillé de diversifier vos achats sur plusieurs SCPI différentes, au gré des opportunités du moment.
Il est également admis que les SCPI des grosses banques (BNP, AMUNDI …) sont généralement moins intéressantes que celles des maisons de gestion spécialisées (qui ne font que cela : PAREF, SOFIDY, etc…).
* Le problème d’Immorente est le même que celui de toutes les SCPI de commerces. L’image de valeur refuge de ce type d’actif à conduit à une hausse des prix au m² et donc à une baisse de la rentabilité locative. Ce même phénomène a frappé Pierre Plus, Actipierre europe, ainsi que d’autres SCPI de commerces, toutes plus ou moins victimes de leur succès…