Où avez-vous vu des critiques GBL? J’ai relu les eux dernières pages, je n’en ai pas vu.
Pour ma part, je soulevais deux interrogations :
- Pourquoi la suspension de ce vaccin et son éventuelle reprise dépend-elle d’un avis de l’agence européenne du médicament (dixit l’ANSM)? On n’a donc pas en France d’agence capable de faire le job elle-même?
- Dans le Figaro, j’ai également lu une ou deux interviews/points de vue qui s’interrogent sur ces transferts : pourquoi ne pas privilégier plutôt le transfert de matériels et d’équipes là où il y en a besoin (plutôt que l’inverse)?
Quand aux anglais et pour ce que j’en vois et connais (forcément de façon limitée et partielle) : ils se posent moins de questions que nous. Ils se font vacciner, en masse. Ce n’est pas une vue de l’esprit ou un sentiment, c’est un fait : aux dernières nouvelles, 24 millions d’individus qui ont reçu une dose, dont environ 11 millions d’Astra Zeneca.
Après, évidemment, on peut aussi se payer de mots et considérer que :
- ’C’est plus facile à dire qu’à faire’. C’est difficile, donc il ne faut pas faire? C’est une idée : les affaires sont compliquées en ce moment. C’est difficile. Tiens, je vais mettre mon salarié au chômage partiel et vivre sur ma tréso, tranquilou bilou. Avec ce genre de raisonnements, on n’ira pas bien loin.
- La critique est aisée et l’art est difficile. C’est facile donc il ne faut pas user de cette faculté?
- Ceux qui critiquent = des procureurs. Nous sommes devenus une nation de 66 millions de procureurs. Ce qui, au passage, signifie que vous faites partie de ces procureurs GBL, comme la totalité des français.
Il ne vous aura pas échappé qu’on parle de vie ou de mort là (à tous les niveaux : santé, économique, sociale et culturelle).
Le gouvernement a reçu un soutien massif de la population française dans les différents confinements (surtout le premier) et mesures diverses et variées, qui sont très largement respectées. Ce même peuple qui a été jusqu’à supporter les aberrations administratives qui ont fleuri (décisions absurdes et contre-productives des ARS, organisation planifiée de la pénurie de masques dés 2018, démarrage poussif de la campagne de vaccination etc.). Et les décisions de bon sens aussi, ces derniers mois (approche nuancée et au cas par cas, en fonction des spécificités des territoires).
Il va donc falloir qu’il supporte la critique. Pour reprendre une de vos expressions favorite : on ne peut pas avoir le beurre (être élu), l’argent du beurre (l’adhésion du peuple aux mesures prises) et le sourire de la crémière (pas de critiques).
GBL a écrit :
3) Quel type d’événement vous semble le plus de nature à rétablir assez rapidement une meilleure confiance à l’égard de ce vaccin ? (à mon avis, c’est en fait très probablement un avis positif de l’AME, cumulé éventuellement à une autorisation des autorités sanitaires US -qui prendra un peu de temps-).
Je comprend votre approche clinique de la situation. Mais à mon sens, vous n’y êtes pas du tout. C’est qui cette AME? Que viennent faire les américains là dedans?
Ma réponse est à la fois plus simple et plus compliquée : le type d’évènement dont on a besoin, c’est une parole publique qui résonnera au sein de ceux qui ont confiance dans leur pays. Une parole qu’on veut croire et suivre.
Avec l’expérience du dernier scandale des vaccins (celui de l’hépatite B), on sait ce qui détruit la confiance : une parole publique erratique, pas claire, émotionnelle (j’avais posté un lien quelque part dans cette discussion, sur un rapport des années 2000 sur cette histoire ; je ne retrouve pas mais si vous cherchez, vous trouverez).
A contrario, une constance de la parole publique aide, elle doit transpirer de confiance et d’espoir.
Oui, quand on vaccine une population en masse, naturellement des pathologies apparaissent au sein des personnes vaccinées … parce qu’elles apparaissent toute l’année dans cette population. Non, il n’y a pas en l’état d’effets secondaires prouvés (ni de près ni de loin) et les bénéfices sont largement supérieurs aux risques. Oui, j’engage ma responsabilité pénale sur ce point mais je suis un grand homme d’État donc peu m’importe (toute ressemblance avec un Général qui s’est fait condamner à mort dans le passé est purement fortuite…). Non, l’humeur médiatique du moment n’est pas mon sujet et n’a aucune influence sur mes décisions. Et, non, je ne refile pas la patate chaude à une instance européenne pour savoir ce qu’il faut faire ou pas. Bref de Grands hommes d’État.
Mais évidemment, ça, ça ne se décrète pas.
EDIT
GBL a écrit :
La critique est aisée, mais l’art est difficile ! (expression inventée au cours du XVIIIe siècle, et qui signifie que de nombreuses personnes ont la critique facile et jugent la façon de faire des autres. Cependant, réaliser ces choses est beaucoup moins aisé qu’il n’y paraît, et parfois même il n’existe aucune solution satisfaisante, et alors l’optimum est de choisir les moindres maux, qui ne manqueront pas de soulever moultes critiques).
Vous devriez vous méfier des dictons tout fait qui émanent d’un comédien du XVIIIème, qui ne supportait pas la critique (quel genre d’homme devait-il être pour ne pas supporter la critique…).
Puisque vous aimez bien les citations, en voici une, à méditer :
"J’espère que vous n’avez rien contre la méchanceté, mon cher ingénieur. A mon sens, c’est l’arme la plus étincelante de la raison contre les puissances des ténèbres et de la laideur. La méchanceté, monsieur, est l’esprit de la critique, et la critique est à l’origine du progrès et des lumières de la civilisation."
Thomas Mann, La Montagne magique
(note : j’espère que cette traduction est fidèle, dans la mesure où je ne lis pas l’allemand…).
Dernière modification par carignan99 (18/03/2021 23h19)