"Donc je considère qu’ils connaissait cette situation et qu’ils auraient du réagir"
Vous considérez que la banque doit être votre tuteur et prévoir sur 3 ans vos flux financiers ? Ou vous considérez que vous êtes une personnne responsable, autonome, et libre de gérer son argent comme elle souhaite le faire ?
Les deux positions ne sont pas conciliables.
Sur le fonctionnement du PEL, exceptionnellement, je vous rejoins. J’ai déjà donné ma position dans ce fil sur ce sujet. Pour moi, le R 315-27 prévoit un engagement de niveau contractuel, le montant des versements annuels est de niveau arrêté, alors que les versements exceptionnels avec respect du plafond sont de niveau légal, ce qui est plus fort. La position "vous auriez du prévoir et ne pas verser trop" ne tient pas : vous n’êtes nullement le seul à pouvoir alimenter ce compte. Comment peut-on vous interdire des versements dont vous n’avez pas nécessairement connaissance ?
Si une banque veut pouvoir justifier cette interdiction, elle doit, à mon sens, se mettre en conformité avec sa position et mettre en place les techniques nécessaires pour interdire, physiquement si j’ose dire, les versements qui porteraient le total au delà du montant autorisé à date. Si ces controles existaient, vous n’auriez pas pû être dans cette situation. En ne faisant pas ce qu’elle considère nécessaire, elle prend la responsabilité de vous mettre en défaut, selon ses dires, du fait d’un versement qui n’est pas nécessairement de votre fait.
D’ailleurs, sur le montant total des versements, ce controle existe et un virement vers votre PEL alors qu’il est au plafond sera automatiquement refusé.
En droit classique, lorsqu’une obligation, même légale, est rendue impossible du fait d’une autre disposition légale, on ne peut être tenu responsable d’un non-respect induit. La position que j’ai défendu précédemment est que, justement, puisque la banque a accepté les versements à une date donnée, elle ne peut plus arguer du non respect d’une obligation particulière (l’engagement de versement annuel) puisqu’une autre obligation légale interdit ce versement pour cause de plafond atteint. J’ajouterai que l’engagement est … contractuel, et que le montant des versements annuels est … ministériel. Dans les deux cas, on est en dessous du niveau légal, qui devrait primer faute d’une clause spécifique limitant les versements volontaires.
Donc je contesterai la position de Boursorama en précisant que mon contrat ne limite pas le versement (vérifiez, mais je doute qu’il y ait une disposition de ce genre), que l’article R315-27 permet des versements exceptionnels, tant que le total des versements effectués n’excède pas le plafond prévu à l’article 315-4, ce qui est votre cas à fin 2015, et donc que l’alimentation du PEL est conforme à ce qui est prévu réglementairement. Ensuite, que la rupture d’engagement contractuel de versements, qui est la base de la décision de cloture du compte, n’en est pas une puisque c’est une disposition de force supérieure qui rend cet engagement impossible à tenir (la loi prime sur le contrat).
A mon avis, la réponse faite, par téléphone vous noterez, à Nicofil concernant son contrat n’est que de la comm : la banque n’a pas les moyens de pousser réellement sa position mais ne veut pas "perdre la face". Donc bottage en touche.
Rien à voir, mais c’est un peu comme le "geste commercial d’annulation des frais de dossier" fait par un conseiller bancaire concernant des frais prélevés … sans base contractuelle. Ca n’a rien d’un geste commercial, c’est une annulation d’un prélèvement sans fondement, mais le conseiller préfère "vendre" un geste commercial, pour de bonnes relations futurs, plutôt qu’admettre que la banque s’est trompée et a fait une bêtise.
Je rappellerai juste un détail : le PEL n’est pas un produit rentable pour une banque. C’est un produit de fidélisation. Il sert à "verrouiller" un client dans la banque. Le verrou n’existe que si le client est "enchainé" par un versement automatique prélevé sur un compte de la banque elle même, et là, la banque se rémunère sur le fonctionnement du compte principal. Si votre PEL dort, pour cause de plafond atteint, la banque n’en tire aucun PNB. Pire, si le PEL est ancien, il lui coûte en intérêts, alors que vous ne rapportez rien ou pas grand chose avec les services annexes.
La banque reste une entreprise, elle doit générer du PNB, et un PEL sec au plafond, c’est "de l’argent qui dort inutilement" pour elle. Elle va forcément tenter de vous pousser à faire autre chose avec cet argent.