Bonjour mimizoe1,
Je vous rejoins totalement sur l’opacité de Palantir. Pour prolonger la discussion, voici quelques éléments complémentaires.
Mode de cotation
ABC Bourse a écrit :
Pour l’ introduction en Bourse, Palantir (…) a choisi d’entrer en Bourse via une cotation directe
CNN avait publié un article sur le direct listing. Effectivement, c’est un mode d’introduction peu conventionnel car il ne permet pas de financer la société. Il est néanmoins de plus en plus fréquent, notamment parmi les entreprises technologiques (Slack, Spotify et Asana dont l’IPO se faisait aussi hier). Il offre l’avantage d’être non-dilutif pour les actionnaires existants et moins complexe ou onéreux qu’une IPO classique.
CNN a écrit :
"IPO alternatives will likely continue to cover ground going forward. Palantir’s and Asana’s performances could change the market view on direct listings," said analysts with Renaissance Capital, an IPO research and investing firm, in a report Monday.
Going public via direct listing tends to be a quicker process and involves less scrutiny since firms are just selling existing shares. It also lets existing investors cash in on their stock without fear of having the value of that investment diluted by a flood of new shares that are created in an IPO.
Profitabilité de la firme
ABC Bourse a écrit :
Dix-sept ans après sa création, la société ne gagne pas encore d’argent: elle a perdu 580 millions l’an dernier pour un chiffre d’affaires de 743 millions.
La situation est relativement courante dans le secteur technologique. Snowflake est d’ailleurs dans une configuration similaire (349 millions de dollars de perte nette pour 403 millions de CA en 2019). Les perspectives de croissance n’engage effectivement que Palantir mais ne sont pas nécessairement irréalistes. Forbes indique notamment que la firme a déjà augmenté son CA de 25% en 2019. Même si cela ne présage en rien de l’avenir, les éditeurs de logiciels disposent de la possibilité de pricer leurs solutions comme ils le souhaitent et il leur est très facile de casser les prix plus ou moins temporairement pour gagner des parts de marché.
Le vrai enjeu se situe au niveau du modèle économique de la firme : ses prestations semblent être hautement personnalisées, ce qui rapproche davantage Palantir d’une boîte de conseil que d’un éditeur de logiciel. La société sera-t-elle alors capable de passer à l’échelle ? De diversifier son offre ? De trouver d’autres profils de clients (3 clients sont à l’origine d’une trentaine de % du CA de la firme d’après les documents d’introduction, ce point était présenté comme un risque)?
Une citation du FT pour la route.
Financial Times a écrit :
Its peak valuation in the private market hit $20bn five years ago, before falling back on concerns that the company should be valued more like a consultancy than a software concern.
Le savoir-faire de Palantir Technologies semble en tout cas très apprécié de ses clients puisque tous les Etats proche des Etats-Unis l’utilisent. Comme je l’indiquai hier dans mon suivi de portefeuille, Palantir est à la fois en concurrence avec les acteurs du Big Data à la Splunk et les grandes entreprises de conseil (IBM, Accenture) qui travaillent déjà énormément avec les acteurs gouvernementaux. Pour rester compétitif pendant plus d’une décennie sur ces marchés, Palantir dispose d’éléments de différenciation certains.
Gouvernance
Article cité a écrit :
La façon dont les droits de vote ont été distribués par exemple est assez "déroutante", remarque mercredi Richard Windsor, un analyste spécialisé dans les nouvelles technologies, auteur du blog Radio Free Mobile.
La société a effectivement mis en place un système de trust et d’actions à droits de vente distincts qui permettent aux trois fondateurs de rester aux commandes en détenant aux alentours de 6% du capital. Mais là encore, c’est monnaie courante dans le secteur technologique (Snap, Alphabet, Alibaba…), difficile d’être surpris.
Financial Times a écrit :
The company’s voting arrangements are “not substantially dissimilar from the unequal structures found at the companies from which Mr Karp passionately seeks to distance Palantir”, according to Amy Borrus, head of the Council of Institutional Investors
"Affaire" à suivre donc.
Déontologie : je détiens une position acheteuse/vendeuse sur une ou plusieurs société(s) listée(s) dans ce message.