Discussion très intéressante au final ! J’avais une position un peu extrême dans un sens, vous dans l’autre : de la discussion, se dégage une forme de vérité quelque part au milieu.
carignan99, le 19/05/2022 a écrit :
- le parent ne donne rien au moment de la mise en place.
Pas d’accord. Il donne par exemple la NP d’une société, avec des actifs et un passif. Ce n’est pas ’rien’.
Ce serait comme dire que donner de la NP d’une RP, ce serait comme ’rien donner’ (puisque le NP ne pourrait pas l’utiliser ni la vendre ni rien faire dedans).
Oui, ce n’est pas rien. Mais non, ce n’est pas comme la NP d’une RP. A partir du moment où l’investissement est réalité entièrement à crédit, le passif est à peu près égal à l’actif, et donc la valeur de la société est à peu près zéro. Donc, le parent ne donne "rien", en termes de patrimoine, je persiste et signe sur ce point. Il donne un outil productif de revenus futurs, mais la valeur en euros est quasiment nul au moment de la mise en place de l’outil.
carignan99 a écrit :
ce type de montage n’est certainement pas exclusif d’autres mécanismes (si vous me citez en entier, vous noterez le ’après épuisement des donations simples etc.’
On ne parle pas nécessairement d’un ’all-in’ (ce qui est rarement une bonne idée). Il peut (et devrait?) y avoir autre chose (par exemple, de bêtes donations, une AV etc.) et pas ’pas autre chose’.
Ensuite, le parent ne force pas. Il donne. A ma connaissance, un enfant peut refuser une donation (quoique en écrivant cela, je ne suis pas certain à 100%).
Enfin, qui vous a dit que le parent prenait sa décision tout seul, sans en discuter avec le gamin?
Complètement d’accord avec vous. Une SC patrimoniale peut être un réceptacle pour différentes formes d’investissement. Soit une holding chapeautant d’autres SC (mais attention aux coûts de gestion), soit une seule SC dans lequel on met divers investissements. Si l’enfant est associé aux décisions et à l’aise avec les choix qui sont faits, cela peut être un excellent moyen de transmission.
Je mettais seulement en garde contre UNE dérive possible, à savoir all-in sur l’immobilier, 100% à crédit, cashflow surestimé (on croit qu’il sera positif ou nul alors qu’il va s’avérer négatif), et enfant pas intéressé par le sujet donc la SCI est une sorte de poudre aux yeux pour lui faire accepter un truc qui ne l’intéresse pas. Ca, c’est vraiment la solution repoussoir qu’il faut éviter. Mais on peut en faire une version bien plus intelligente et ça devient alors un excellent outil.
carignan99 a écrit :
Ça ne vous convient pas, à moi non plus. Mais ça conviendra à d’autres.
Moi l’immobilier me conviendrait tout à fait car je sais trouver des rendements élevés ! Mais je mettais en garde sur le fait qu’avec des rendements qui baissent, de nos jours quand on arrive à faire 6-8 % bruts c’est le bout du monde, et alors le cashflow réel d’un bien acheté à crédit est très souvent négatif (le crédit sur 20 ans avec les intérêts bouffe déjà 6 % de rendement), donc cette SCI sera une tirelire dans laquelle il faudra faire de l’épargne forcée pendant 20 ans.
carignan99 a écrit :
le risque est une question de calibration, fonction de plein de paramètres. Et notamment :
- de l’âge du donateur (…) siècle.
Complètement d’accord. Ca dépend de l’âge, des compétences, des intérêts du parent et de l’enfant, etc. Idéalement, une personne aisée peut commencer la mise en place de cette SC avec donation de la NP ou de la PP des parts vers 40-50 ans, y mettre des investissements en profitant au maximum de son revenu élevé et de sa solvabilité auprès des banques, qui sont souvent au maximum dans cette tranche d’âge… Et ainsi il prépare un bel outil patrimonial pour la génération suivante. En revanche à 80 ans et même 86 ans comme le présentait TheWolfgang, c’est généralement trop tard, même si techniquement pas impossible.
carignan99 a écrit :
Quand à cette idée selon laquelle il n’y a pas que l’immobilier dans la vie, vous avez bien raison. Perso, ce sera pas mal de valeurs mobilières dans la SC … certains estimeront sans doute que c’est bien plus risqué que de transmettre ’de la pierre’ (parce que chacun sait que l’immobilier est une valeur ’sûre’ . Du coup j’ai fait mon petit centriste : ce sera les deux!
Complètement d’accord encore. Autant je ne suis pas d’accord si l’on présente cela comme la panacée, et de façon très caricaturale (all-in immobilier, 100 % à crédit, etc), autant si c’est un outil bien conçu, bien pensé, qui est réalisé en accord avec la génération suivante (ou d’ailleurs toute autre personne à qui l’on veut transmettre !), cela peut être une excellente solution. Donc, je suis 100 % d’accord avec la solution que vous proposez… une fois que vous avez exposé toutes les nuances ci-dessus.
Dernières réflexions qui vont complètement dans votre sens : s’il l’on construit assez tôt une (bonne) partie de son patrimoine au sein de cette société à vocation de transmission, on évite de se retrouver encombré de "trop" de patrimoine impossible à transmettre sans droits. Dit encore autrement : si on se retrouve à 80 ans avec quelques millions de patrimoine que l’on peine à transmettre, c’est doute le signe qu’on aurait dû faire une SC patrimoniale telle que vous la décrivez, 30 ou 40 ans plus tôt ! Ainsi, le patrimoine aurait grossi pendant 30 à 40 ans, par l’effet des intérêts composés, au sein d’une structure dont les parts ont été déjà données en PP ou en NP, plutôt que de grossir son patrimoine perso qui ne peut alors être transmis sans des droits de mutation élevés.
Dernière modification par Bernard2K (20/05/2022 12h02)