Comme les médias préfèrent diffuser des informations anxiogènes plutôt que des données chiffrées, je m’y suis collé : j’ai regardé la dynamique du coronavirus, en termes de nouveaux cas par jour, dans différents pays et régions du monde, sur la base des données du centre de recherche de l’Université Johns Hopkins. Evidemment il peut y avoir de gros biais liés notamment à l’efficacité des systèmes de détection.
La dynamique du coronavirus quand les autorités font leur travail, ça ressemble à ça : désormais moins d’une dizaine de nouveaux cas par jour en Chine, hors Hubei (province de Wuhan) :
![](/uploads/12850_2020-03-05_coronavirus_china_ex_hubei.jpg)
Dans le Hubei, premier touché et où l’épidémie a pris une toute autre ampleur (le Hubei représente toujours 70% des cas mondiaux et 88% des décès), le nombre de nouveaux cas par jour a aussi très fortement chuté :
![](/uploads/12850_2020-03-05_coronavirus_hubei.jpg)
La Corée du Sud montre des signes encourageants de stabilisation :
![](/uploads/12850_2020-03-05_coronavirus_south_korea.jpg)
En revanche, au Japon il n’y a pas encore de signe de stabilisation :
![](/uploads/12850_2020-03-05_coronavirus_japan.jpg)
En Italie, on a peut-être des premiers signes d’un passage d’une phase exponentielle à une phase linéaire :
![](/uploads/12850_2020-03-05_coronavirus_italy.jpg)
En France et aux USA, l’apparition massive de cas a été longtemps retardée, mais les dernières évolutions ne semblent pas encourageantes :
![](/uploads/12850_2020-03-05_coronavirus_france.jpg)
![](/uploads/12850_2020-03-05_coronavirus_usa.jpg)
Sous réserve des probables importants biais statistiques dans ces données, elles donnent quand même une indication sur la compétence et le sérieux des autorités nationales pour faire face à ce risque. Je pense que les marchés y sont attentifs, et "récompensent" les pays qui prennent résolument les mesures efficaces pour combattre cette menace, et "punissent" ceux qui préfèrent une approche laxiste / incompétente :
![](/uploads/12850_2020-03-05_coronavirus_indices.jpg)
Note : Le point de référence (19 février 2020) marque le début de la correction sur les marchés boursiers occidentaux. Il "avantage" les pays asiatiques (notamment la Chine), touchés plus tôt par le virus (la prise en compte boursière du risque ayant donc eu lieu plus tôt sur ces marchés).
Comme le montre l’exemple chinois, sans même parler de l’aspect sanitaire, la meilleure façon de réduire l’impact économique du coronavirus est de prendre très tôt des mesures draconiennes pour l’endiguer (confinement, restrictions etc.). Cela permet de réduire la période de contagion dans le pays, donc la période pendant laquelle le virus pèse sur l’activité économique. C’est ce qui permet à Starbucks de rouvrir ses magasins en Chine et à Apple d’y redémarrer ses usines.
J’espère que nos autorités en Europe feront preuve de la même compétence, mais manifestement elles sont beaucoup plus "relax" et réticentes à prendre les mesures nécessaires.
Si cela se confirme, j’envisagerais de changer la cible d’allocation géographique pour mon portefeuille, au profit des pays compétents (Asie) et au détriment des pays laxistes (Europe), car des pandémies de ce genre sont un risque permanent. Actuellement ma cible est de 40% France, 10% Europe, 40% USA, 10% émergents. J’envisage de la modifier à 30% France, 10% Europe, 45% USA, 15% émergents. La qualité de la gouvernance est un paramètre clef de la performance boursière de long-terme.
Pour l’instant, j’ai orienté mes derniers renforcements essentiellement vers les USA, mais j’envisage de reprendre mes achats en Chine, anticipant un retour rapide à la normale de l’économie chinoise.