Bonjour à tous,
@Freelance37
10€ ht par heure, franchement c’est un bon prix, dans mon expérience (hôtellerie économique mais espace dédié et équipé sur des emplacements bons voir prime), ce n’est pas le prix que les gens sont en mesure de payer, 15 - 20€ pour une demi-journée généralement.
Mais même à 10€ heure, je vous laisse calculer le recrutement nécessaire pour compenser du CA hébergement, cela me parait difficile de considérer cette activité comme autre chose que du CA additionnel.
Un très bon entretien de S.Bazin dans le monde, je vous mets quelques extraits ci-après, pas sur que la charte permette de copier intégralement l’article.
lemonde.fr a écrit :
Accor semble cumuler les handicaps dans cette crise, entre son exposition sur l’Europe et son modèle de mandat de gestion, différent du contrat de franchise…
Notre industrie n’a pas de problème structurel. Par contre, notre métier va changer. Or je nous pense plus audacieux et innovants que nos pairs. Le modèle du mandat de gestion [qui fait de la chaîne le véritable opérateur de l’hôtel, à la différence de la franchise] nous donne une capacité de pivotage, de déploiement bien plus grande. C’est ce que l’on fait en développant les hôtels lifestyle.
Quel est le sens de vos nouveaux investissements dans ce segment des « boutique hotels » ?
Moins de 2 % de nos hôtels sont aujourd’hui apparentés au lifestyle, mais ce sont ces marques que les propriétaires d’hôtels demandent. Nous avons investi un peu plus d’un milliard d’euros dans le rachat de dix marques. Il y a un caractère de risque, mais celui qui est audacieux et répond à cette demande va prendre des parts de marché.
Le rachat s’est fait de manière progressive car je n’étais pas sûr qu’Accor soit capable, culturellement, d’accepter une marque lifestyle sans broyer sa différence. Cela allait à l’encontre de cinquante ans d’histoire. Il fallait accepter de laisser les clés aux fondateurs. La confiance s’est installée, les fondateurs sont restés et nous leur apportons notre capacité de développement.
Nos marques traditionnelles, comme Novotel, Mercure, Pullman, se sont prises au jeu et montrent qu’elles peuvent se comporter différemment. On a aussi pu casser les codes de nos hôtels Ibis, que nous n’avons pas délaissés : un Ibis ouvre tous les trois jours dans le monde.
La crise actuelle peut-elle engendrer une nouvelle consolidation du marché et Accor n’est-elle pas une cible, compte tenu de sa faiblesse en Bourse ?
L’industrie hôtelière n’est pas consolidée au niveau mondial mais l’est dans les deux plus gros pays, la Chine et les Etats-Unis. Est-ce que, donc, il y aura une consolidation entre les acteurs américains ou chinois et Accor ? Assez probablement. On est exactement ce qu’ils n’ont pas : nous sommes leaders dans 80 pays. Accor est une société parfaitement intégrable soit par un Chinois, soit par un Américain, parce qu’on leur apporte des parts de marché qu’ils n’ont pas. Maintenant, est-ce que le risque vaut le coup ? Est-on capable de s’accepter en termes de culture ? J’ai de vrais points d’interrogation. C’est pourquoi ça n’a pas été fait jusqu’à présent. La digestion d’Accor par un groupe étranger est difficile.
Qu’est ce qui vous retient d’entreprendre un rapprochement, rumeur longtemps murmurée, avec le britannique IHG ?
Le risque est trop élevé dans un environnement trop imprécis. On navigue à vue : ce n’est pas le moment de faire une acquisition. Ce n’est pas non plus une nécessité impérieuse de doubler la taille d’Accor. Etre numéro un mondial ne vous donne rien.
Par contre, Accor a besoin d’être plus visible sur le marché américain, le plus important au monde en termes de capacité de croissance et de moyens financiers. On y accélère notre développement, notamment avec les marques lifestyle. Ce qui me manque, c’est de devenir attrayant pour le capital market américain. Les investisseurs texans ne savent pas ce qu’est Accor. Sans être arrogant, il va falloir que l’on montre nos muscles aux Etats-Unis.
Autant je l’avais trouvé fatigué sur France Info la semaine dernière, autant la j’ai beaucoup apprécié le discours.
Sur la distinction Franchisés / Managés :
Accor propose 2 modèles pour l’utilisation des marques:
la franchise classique, cahier des charges et versement d’une redevance.
le contrat de management, Accor s’occupe de tout, la direction de l’hôtel est salariée d’Accor, le contrat prévoit une redevance de gestion et un % des résultats est mis en réserve pour les travaux futurs.
Pour les investisseurs, Accor propose même des contrat Turnkey en fonction de l’emplacement, le groupe propose les marques pertinentes et gère l’intégralité des travaux, et la gestion in fine.
Globalement, on est sur du 50% / 50% ventilé de la manière suivante :
Premium Luxe : 25% Franchisés 75% Managés
Midscale : 50% Franchisés 50% Managés
Eco : 65% Franchisés 35% Managés
En France, on était sur du 50% / 50% il y a 10 ans, aujourd’hui on est sur 79% franchisés 21% Managés, la mega brand Ibis est par exemple franchisée à 90% ce qui est le résultat de la stratégie du groupe.
L’idée est de concentrer les ressources du groupe sur les marques Luxe car ce sont celles qui sont le mieux valorisées car les plus profitables, un hôtel type Pullman une fois lancé et bien géré, c’est un RBE de 50% du CA, c’est une machine de guerre.
Sur les acquisitions des marques :
Je prends l’exemple de Movenpick, acheté en 2018,
Aujourd’hui 99 hôtels et 54 projets signés, le developpement est énorme.
Dans la mesure ou l’équipe de contrôle qualité, contrôle de gestion et achat est déjà en place (99 hôtels, on est déjà sur une grosse marque), les 54 nouvelles adresses, on est presque sur du revenu net pour Accor.
Sur le développement du marché Américain :
aujourd’hui USA + CANADA c’est 2.5% du parc Accor (aprés acquisitions récentes de SBE),
C’est la qu’Accor peut créer de la valeur significative mais c’est la que le risque est très important, vous êtes en frontal avec les 3 leaders mondiaux.
Ce sera intéressant de suivre l’évolution des ouvertures sur cette zone pour voir si les partenaires investisseurs sont au rdv, Accor a déjà subi un échec majeur avec Motel 6 (le dernier membre du comex présent à cette époque a pris sa retraite il y 1 an), on espère qu’ils en ont tiré les leçons.
Cdlt,
S