Plan Épargne Retraite (PER) : analyse des caractéristiques, de la fiscalité, des stratégies et des débats entre les membres
Cette discussion, initiée par BNH, porte sur le nouveau Plan Épargne Retraite (PER) introduit par la loi PACTE. L'objectif affiché de cette réforme est de simplifier et harmoniser l'épargne retraite en France, en remplaçant les anciens dispositifs tels que le PERP, Madelin, PERCO et Article 83 par une structure unifiée autour de trois compartiments : individuel (PERin), collectif (PERCOL) et catégoriel (PERCAT). Un principe clé mis en avant est la portabilité totale des droits entre les différents produits PER, visant à favoriser la concurrence et la consolidation de l'épargne.
Les participants analysent les caractéristiques majeures du PER. La possibilité de sortie en capital pour les versements volontaires et l'épargne salariale, à côté de la traditionnelle sortie en rente, est perçue comme une différence notable par rapport au PERP. Le déblocage anticipé pour l'acquisition de la résidence principale (hors versements obligatoires) suscite également beaucoup d'intérêt, bien que sa fiscalité spécifique soit débattue. La gestion pilotée par défaut, avec une sécurisation progressive à l'approche de la retraite, est mentionnée, tout comme la distinction entre le PER assurance et le PER compte-titres (CTO), ce dernier étant attendu pour offrir potentiellement plus de souplesse et moins de frais sur certains supports.
La fiscalité du PER est au cœur des débats. Le mécanisme de déduction des versements volontaires du revenu imposable à l'entrée, en contrepartie d'une imposition à la sortie (Impôt sur le Revenu sur le capital, Prélèvement Forfaitaire Unique sur les plus-values, et prélèvements sociaux), est disséqué. Les membres soulignent le rôle crucial du différentiel de Tranche Marginale d'Imposition (TMI) entre la période d'activité et la retraite pour l'attractivité du dispositif, particulièrement pour les TMI élevées (41%, 45%). Cependant, un scepticisme récurrent est exprimé par certains, notamment Trahcoh et Caratheodory, quant à l'incertitude fiscale à long terme et l'impact potentiellement négatif des frais de gestion cumulés. La complexité du dispositif, qualifiée d'« usine à gaz » par carpediem, est aussi un point de friction.
Plusieurs stratégies d'optimisation et points spécifiques sont discutés. L'ouverture d'un PER pour enfants mineurs, envisagée pour la transmission et la défiscalisation via l'achat futur de la résidence principale, soulève des questions sur un possible abus de droit fiscal. Le cas de déblocage anticipé pour expiration des droits au chômage, potentiellement avantageux fiscalement (exonération d'IR sur le capital), est exploré, y compris dans le contexte d'une rupture conventionnelle, bien que des doutes subsistent sur son application et sa pérennité. L'émergence progressive des offres PER, notamment celles à frais réduits proposées par les courtiers en ligne (Linxea, Meilleurtaux, Placement-direct, etc.) et la disponibilité de supports comme les ETFs ou les titres vifs, est suivie de près. L'arrivée plus lente et les limitations des PER compte-titres (notamment l'offre du Crédit Agricole) sont également notées.
Mots-clés : PER, épargne retraite, fiscalité, TMI, sortie en capital, déblocage anticipé, frais de gestion.