Pour avoir déjà fait 2 burn out je peux partager un peu d’expérience.
Tout d’abord un élément de lecture que j’ai trouvé intéressant, le burn out serait la maladie de ceux qui en font trop, à l’opposé de la dépression qui correspondrait à ceux qui n’en font pas assez.
Mon premier était purement professionnel, trajets trop long (minimum 2h30 / jour), management peu humain, beaucoup de stress pour avancer des sujets complexes en étant dérangé toutes les 5 minutes. Il a duré quelques mois et j’en garde des séquelles physiques plus de 10 ans après (vertiges)
Mon second était un mélange de forte implication professionnelle, mais aussi dans d’autres domaines (copropriété, associations, …), anxiété du covid, vie de couple fatigante, énorme volatilité dans mon patrimoine, choc lié à un accident dans mon entourage. Ce cumul a fini par éclater quand un voisin s’est énervé sur le syndic pendant une réunion de copropriété… je suis allé me coucher immédiatement et j’ai mis 2 ans à m’en remettre ! 2 ans de fatigue intense et permanente où j’étais complètement essoufflé juste en montant quelques marches d’escaliers, 2 ans où j’ai quand même continué de travailler en me demandant chaque heure si j’allais tenir jusqu’au soir. Et pourtant d’un point de vue médical pur tout était bon… juste plus aucune énergie et impossible de me recharger.
J’ai appris beaucoup de choses au passage. Avec du recul, même si je peux blâmer mon école de m’avoir martelé de tout donner pour mon travail ou mes employeurs de ne pas avoir su me ralentir, je reste le principal responsable de cette situation.
En préventif :
- Apprendre à écouter son corps. Il faut savoir bien différentier la fatigue physique, la fatigue mentale et l’épuisement, qui sont 3 fatigues bien différentes. La dernière étant à ne jamais négliger !
- Apprendre à récupérer correctement. Alimentation, sommeil, méditation, pauses en tout genre. Bien identifier les cycles de dépense et de récupération comme un sportif. Les bonnes habitudes sont beaucoup plus facile à mettre en place quand tout va bien que quand on est au fond du trou, en particulier l’apprentissage de la méditation.
- Identifier les activités et loisirs qui nous redonnent de l’énergie, et ne jamais les laisser tomber trop longtemps.
- Limiter le perfectionnisme, lâcher prise, mieux dépenser son énergie.
- Apprendre à donner un effort juste (impliqué mais pas nocif) vis à vis de l’employeur, ce qui n’est malheureusement pas enseigné à l’école.
- Comprendre que la santé est vitale et que c’est la priorité numéro 1. Sans la santé nous ne pouvons plus aider nos proches et notre travail n’a plus aucune importance. Et potentiellement toute notre vie peut dégringoler (travail, conjoint, …).
- Comprendre que le burn out se forme discrètement pendant des mois ou des années où l’on en fait trop, mais qu’il se déclenche d’un seul coup et qu’une fois là il est extrêmement impactant et long à guérir.
En curatif :
- Beaucoup de patience et de modestie.
- Accepter de devoir rester de longues heures assis à ne rien faire pour laisser le corps guérir.
- Prendre le temps de réapprendre à vivre normalement. Oser faire un tout petit peu plus à chaque nouvelle étape.
- Reprendre en douceur des activités qui aident à retrouver son énergie.
- Accepter d’être temporairement incapable de tout mais persévérer dans la volonté de s’en sortir.
Aujourd’hui malgré ces expériences j’ai toujours tendance à en faire trop. La tête oublie vite et se sent de nouveau invincible. Dès que l’épuisement fait face je n’hésite pas à tout stopper, il vaut mieux rater quelques activités que plusieurs années de sa vie ! Et je dois encore théoriquement travailler 30 ans…