4 #1 16/11/2012 22h41
- SirConstance
- Membre (2012)
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Dans les médias il y a des boites qui se spécialisent dans les journaux à scandale comme News Corp, des entreprises qui vous feraient presque honte d’en être actionnaire comme Lagardère; et puis il y a aussi des sociétés comme John Wiley & Sons.
Wiley est une maison de publication qui se spécialise dans le domaine scientifique, médical, et le monde de la recherche (60% des revenus). La boite publie ainsi les contenus de tonnes de journaux scientifiques, de noms connus comme la New York Academy of Sciences ou l’Institute of Electrical and Electronics Engineers (IEEE). Et si l’entreprise ne vous dit rien; vous connaitrez sans doute sa série de bouquins "pour les nuls"! Elle génère ses revenus principalement aux US:
La stratégie pour l’avenir est claire:
- se recentrer sur son activité principale de publication de contenu scientifique et d’éducation, notamment en se séparant de ses activités dans la publication d’ouvrages comme les livres de cuisines ou les guides de voyage.
- prendre le virage du numérique.
Au niveau financier, Wiley est en croissance régulière et n’a pas vraiment connu la crise, même si on note un ralentissement de la croissance sur les 4 dernières années:
La croissance: pour le CA, une moyenne de plus de 9% sur 10 ans; 7,6% sur 5 ans; et 3,5% sur 3 ans. Le ralentissement observé sur le graphique est confirmé; mais le bénéfice d’exploitation augmente très vite (+20% pour chacun des 2 derniers exercices) car l’entreprise a réussi à faire augmenter sa marge brute notamment.
La profitabilité: 69,5% de marge brute (alors qu’elle était de 66,5% en 2004), 15,7% de marge opérationnelle: c’est plutôt pas mal; et on remarque une progression au cours des années. Le signe qu’on a affaire à une boite solide avec un moat certain.
Le FCF/Sales s’élève à 17,5%, et le ROE à 19,5%: c’est du tout bon.
La santé financière: Debt/Equity à 0,5. L’EBIT couvre les paiements de dette 26 fois: pas de problème de ce côté là.
Le dividende, qui a été augmenté de 20% cette année (la 19ème année consécutive d’augmentation du dividende, après une augmentation de 25% l’an passé). Le taux de distribution est très raisonnable à 25%.
Le risque ici est bien sûr pour l’entreprise de bien négocier le passage au numérique. Je me pose quelques questions à ce niveau: qui a besoin d’une maison d’édition pour du contenu électronique? Si oui, les marges resteront-elles les même?
Je crois que l’activité de Wiley fait qu’elle est bien positionnée, ce qui je pense explique grandement la notation en wide moat de Morningstar: par exemple, l’édition de journaux scientifique ce n’est pas seulement rassembler les différents articles et les faire imprimer; mais c’est aussi de gérer le processus du "peer review". Pareil avec les bouquins scolaires: il faut que les programmes soient à jour et que le contenu soit bien vérifié - on n’est pas dans l’édition de roman de gare!
L’entreprise cote aujourd’hui en dessous de 41$; des niveaux pas vu depuis 2010!
Les résultats du derniers trimestre ne sont pas géniaux, avec une baisse de 2% sur le CA sans les effets de change. L’EPS lui a perdu 23%. Le management explique cette baisse par 2 facteurs: au niveau des journaux avec moins de revenu à cause du calendrier de publication, et du segment éducation par la faiblesse des commandes de la part des librairies qui anticipent un changement dans l’attitude des étudiants (commandes en ligne; achat de livres d’occasion ou location). Il y a également eu une charge de restructuring, l’entreprise devant s’adapter pour développer les contenus numérique.
Il y a donc quelques incertitudes; mais on est en face d’une entreprise très solide, qui se situe sur une niche et qui bénéficie d’une notation en wide moat par Morningstar. Quelques incertitudes récentes c’est vrai; qui permettent aujourd’hui d’acheter Wiley à des valorisations très attractives. Vous ne ferez certes pas du +100% en 6 mois avec Wiley, on est plus en face d’une dividend aristocrat en devenir!
Une valorisation est d’ailleurs à venir dans les prochains jours, mais en attendant Morningstar pense qu’elle faut 50$, soit près de 20% de remise à l’heure actuelle.
Mots-clés : john wiley
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