@Philippe30
Tout d’abord, je tiens à vous remercier pour la qualité de votre présentation et de vos remarques qui m’ont beaucoup inspiré lors de mes débuts dans l’immobilier. Je n’ai eu que 8 ou 9 locataires, en comptant ou non les couples, et mon expérience de bailleur n’est pas vraiment comparable à la votre.
Pour éclaircir les points de désaccord, je vois trois niveaux : l’erreur factuelle, l’erreur d’analyse et la divergence de jugement moral, parfaitement légitime.
I/ Erreurs factuelles de votre part :
1/
philippe30 me cite a écrit :
Les fiches de salaires sont très souvent trafiquées, pour les femmes comme pour les hommes, il faut donc vérifier autrement que le locataire travaille vraiment.
Je crois que les dames locataires décriées avaient moins en réalité, mais elles ont pratiqué une chirurgie esthétique avec leur fiche de paie pour obtenir l’appart (et j’avoue que j’aurais fait pareil)…
déduction : La chirurgie esthétique des fiches de paye pratiquée par les dames locataires ….
Vous m’avez mal lu : je cite les hommes comme les femmes, et je me place dans le lot si j’étais dans la même situation. Votre déduction est donc erronée.
2/
Philippe30 me cite a écrit :
Quand le loyer est élevé, et 850 euros, ce n’est pas rien pour un studio, même dans le XIe en 2011, cet état d’esprit va rejaillir dans les relations propriétaires-locataires. Pour être tranquille, il faut que la candidate touche environ 2500 net par mois, ce qui est rare chez les jeunes femmes.
Déduction: Mais plus fréquent chez les hommes ?
Oui, je le maintiens. Les jeunes hommes (25-35 ans) atteignent plus rapidement cette barre des 2500 euros net car ils ont des diplômes qui "paient" plus, comme celui d’ingénieur. Vous avez travaillé comme informaticien, et il est notoire que dans les entreprises la division informatique est à majorité masculine, alors que la DRH est à grande majorité féminine. Les jeunes femmes apprécient plus les diplômes littéraires, une fac de lettres est en pratique une fac de femmes, une fac de math est une fac d’hommes… L’exception est le domaine médical, de plus en plus féminin, où les salaires sont élevés. Enfin, les jeunes ingénieures choisissent des secteurs moins rémunérateurs. Voir
Insertion des jeunes diplômés: un écart de salaire encore marqué entre hommes et femmes - Le Figaro Etudiant
Mon interprétation, discutable bien sûr, est que dès lors qu’elles ont obtenus un métier convenable, elles privilégient la vie privée et la sécurité à une carrière épuisante. Et avec l’âge qui vient, je commence à croire que c’est une preuve d’intelligence de la part de ces dames…
II/ Une erreur d’analyse, d’après moi…
1/ Sur l’évolution politique
Philippe30 me cite a écrit :
A Paris en particulier, le courant écolo-féministe-extrême-gauche est puissant, et on ne peut pas dire que le propriétaire "mâle blanc" soit bien vu par ses adeptes… Il représente, au moins inconsciemment, tout ce qu’elles rejettent, et cela ressort en cas de problème.
Déduction de Philippe30 : Je vois que je suis le seul à avoir relever comment dirais je .. Ce commentaire pour le moins macho qui n’est pas trop approprié à une analyse de dossier locatif.
Je crois au contraire qu’un bailleur doit s’adapter à l’évolution de la société, pour anticiper les problèmes plutôt que les subir. Que cela vous plaise ou non, les écolos ont gagné des grandes villes (Marseille, Lyon, Bordeaux…), frôlé la victoire à Lille et auraient à l’évidence réussi un très gros score à Paris s’ils avaient fait une liste à part. Ce courant dépasse l’aspect politique habituel pour s’en prendre au moeurs, récemment ils s’en sont pris au Tour de France et à la cérémonie de la bise de la jeune femme au vainqueur de l’étape. Voir «Les élus écologistes de Rennes ne connaissent rien au Tour de France!»
Quant à Danielle Simonet, principale élue de France insoumise à Paris, elle refuse de quitter son logement social pour ne pas participer à la spéculation immobilière et enrichir un bailleur privé.
Voir La pire excuse de Danielle Simonnet pour refuser de quitter son logement à loyer réduit
Je crois que vous raisonnez comme un Parisien des années 1980-90, mais les choses ont changé depuis… J’ai moi-même ressenti un gros décalage quand je suis retourné dans ma petite ville du Sud-Ouest… En tous cas, un bailleur ne peut pas ignorer les changements d’une société, très nets dans les grandes villes.
2/ Sur la phase de succès
Philippe30 a écrit :
Vous n’y aller pas avec le dos de la cuillère pour expliciter vos critères …La phase de succès est un élément qui peux se résumer par bons revenus mais tout le monde n’a pas toujours le choix pour se loger.
Les gens qui travaillent "durs" peuvent aussi avoir des problèmes et poser des problèmes
La généralisation à de cas particuliers n’est pas souhaitable.
La "phase de succès" ne se résume pas à un bon revenu. Je cite en exemple de ma démonstration des infirmières, pas connues pour leurs gros salaires. Par succès, j’entend des gens qui avancent dans leur vie, comme l’étudiant, certes pas riche, mais qui finit son diplôme sans trop d’échecs, l’infirmière ou le jeune diplômé qui vient de trouver un job et démarre sa carrière.
III/ jugement moral
Philippe30 me cite a écrit :
Une jeune femme qui gagne 2500 euros par mois finit toujours par rencontrer un homme qui gagne à peu près autant, et elle quitte son petit appartement. Après, on ne peut pas s’étonner que des jeunes femmes se mettent en couple, sauf à cibler celles qui "n’ont pas un physique facile", comme disent les Bronzés du "Père Noël est une ordure"…
Déduction : Manquait plus que les bronzés où si je me souviens bien le calcul des relations humaines se fait à partir d’une balance de poids …..
Peut être verrez vous avec plus d’attention une superbe locataire gagnant mois de 2.500 € mensuels mais disposant de temps libre et d’attention à votre égard.
Vos propos sont très choquant et ce n’est aps parce que vous ajoutez des guillemets que le sens des mots changent
Tout d’abord, je répondais à un bailleur qui demandait un loyer de 850 euros et qui choisissait exclusivement des jeunes femmes. Parmi ses multiples déboires, il s’étonnait de les voir en couple très rapidement… L’étonnant, à mon sens, aurait été qu’elles ne se mettent pas en couple ! La barre des 2500 euros représente le triple du loyer, un critère courant à Paris car la demande est forte est les salaires élevés plus fréquents qu’ailleurs. Or, cette barre est rarement atteinte pour les jeunes femmes (25-35 ans), voir l’article ci-dessus. C’est loin d’être un idéal pour moi. Je peux vous prouver par mail privé que mes locataires d’Aubervilliers sont des étrangers ouvriers du bâtiment, qui gagnent bien moins (et ne ressemblent pas à Scarlett Johansson…). J’ai suffisamment confiance en eux pour me passer d’une assurance loyers impayés…
Quant à ma remarque sur le physique évoqué dans le "Père Noël est une ordure", est-elle déplacée ?
Cela vous regarde…) En tous cas, je n’ai pas cité Thierry Lhermitte en train de retenir Josyane Balasko dans l’ascenseur…
Par ailleurs, je suis d’accord avec vous sur un point, il ne faut pas trop généraliser et il faut voir les cas particuliers. J’ai tenté de donner quelques tendances, qui valent ce qu’elles valent. Je garde l’impression que vous n’avez pas lu le message précédent de Patrick, à 16h18, à qui je tentais de répondre. Il est vrai que j’avais oublié de le citer.
Rastignac
Dernière modification par Rastignac (14/11/2020 11h23)