Source : ERES GROUP
Le mandataire social est-il éligible aux dispositifs d’épargne salariale (intéressement, participation, abondement, PEE) ?
Oui, le mandataire social est éligible aux dispositifs d’épargne salariale sous certaines conditions.
Le mandataire social est le dirigeant de l’Entreprise ou de l’Activité professionnelle qui met en place les plans d’épargne salariale et/ou les accords d’Intéressement/Participation. Il peut être salarié (Président, Directeur général de SAS, SASU, …) ou TNS Article 62 (EURL, EARL, SELEURL, SARL, …) ou TNS BNC/BIC/BA (activité professionnelle en nom propre ou en société MAIS à l’IR).
Depuis les lois Fabius/Fillon de 2001-2003 qui permettent, sous conditions, au mandataires sociaux de bénéficier d’une prime d’épargne salariale, l’Administration a toujours fait un parallèle entre la règle d’assujettissement à l’obligation de tenir des élections de représentation du personnel et de mise en place d’un régime de participation obligatoire, bref, le fameux franchissement du seuil des 50 salariés. Par symétrie, pour les entreprises avec un seul salarié, c’est ce type de décompte qui prédominait pour valider ou non si le dirigeant pouvait bénéficier d’une prime d’épargne salariale.
Cela explique que depuis presque 20 ans, les apprentis, alternants, … mandataires sociaux ne comptent pas dans l’effectif de l’Entreprise au regard de la mise en place et de l’utilisation d’un dispositif d’épargne salariale (référence Comment calculer les effectifs de l’Entreprise, liste intitulée « Les personnes suivantes ne sont pas prises en compte dans le calcul des effectifs : » et « Il existe des cas particuliers »).
Deux guides d’épargne salariale se sont succédés pour synthétiser la doctrine de l’Administration. L’un en 2004 et l’un en 2014, toujours en vigueur, nous a très récemment rappelé l’Administration.
Page 140, il précise : Les chefs d’entreprises comprenant habituellement au moins un salarié (même à temps partiel) en sus du dirigeant lui-même, et au plus 250 salariés (décomptés selon les modalités prévues aux articles L. 1111-2 et L. 1111-3 CT), peuvent également bénéficier des avantages des plans d’épargne. Cette disposition s’applique de plein droit depuis le 5 décembre 2008 sans qu’il soit nécessaire de modifier les règlements en vigueur à cette date.
L’Administration considère que pour un salarié, même à temps partiel, c’est la règle de l’effectif global qui s’applique. Dès lors qu’il y a plus d’un salarié, temps plein ou temps partiel et même si le cumul des temps partiel est inférieur à 1 équivalent temps plein, c’est la règle de calcul de l’effectif moyen telle qu’elle est utilisée pour l’étude des franchissements de seuils (11, 50 et 250).
La Loi dite Macron du 7 août 2015, l’ordonnance du 19 décembre 2019 (questions 10 & 19 ) ont modifié les périodes d’appréciation de ces conditions d’emploi précisées dans le Guide de l’Epargne Salariale, DOSSIER 3 – PLAN D’EPARGNE D’ENTREPRISE (PEE), FICHE 1 : Définition et champ d’application, III-Bénéficiaires, C. Chefs d’Entreprise,2nd paragraphe.
Il doit être prochainement mis à jour. Il conviendra alors de vérifier si cette règle prévaut. Nous ne manquerons pas de communiquer sur le sujet.
Avec la Loi PACTE, l’ordonnance du 19 décembre 2019 (questions 10 & 19 ) n’intégrait pas la spécificité de l’emploi à temps partiel. Nous avons interrogé régulièrement les différentes administrations (Direction Générale du Travail et Direction de la Sécurité Sociale) sur la situation de l’emploi à temps partiel. Et la réponse est : le temps partiel compte pour un salarié !
Ainsi, pour qu’un mandataire social puisse percevoir en année N une prime d’épargne salariale, il suffit que son activité professionnelle justifie d’avoir employé au moins 1 salarié, à temps plein ou à temps partiel, au moins dans un mois calendaire sur N-1.
Pour mémoire, le mandataire social peut bénéficier d’une prime d’épargne salariale si :
1. La condition d’emploi N-1 est justifiée
2. Il emploie un salarié au jour de son versement sur un plan d’épargne salariale
3. Il perçoit une rémunération assujettie à cotisations sociales « travail » pour les versements d’intéressement, participation et sur les PEE/PEI ou PEG.
A noter que pour le versement sur un PER d’Entreprises, les versements volontaires, déductibles ou non, ne sont plus plafonnés directement par rapport à la rémunération du mandataire social.