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Epargne salariale avec son conjoint salarié : risque d'abus de droit ?

Optimisation fiscale et épargne salariale : analyse d'un cas complexe

Cette discussion porte sur l'optimisation fiscale via l'épargne salariale, plus précisément les accords de participation et d'intéressement, au sein d'une petite entreprise. Un membre, PhArZeR, décrit son cas : il emploie sa conjointe à temps partiel et souhaite savoir si le montage, qui lui permet de placer 87 000 € par an en épargne salariale, est légal. Les participants débattent des limites légales et des risques d'abus de droit liés à cette pratique, notamment la faible durée de travail de la conjointe par rapport au montant investi.

Les principaux arguments portent sur l'interprétation des textes de loi concernant l'emploi d'un seul salarié à temps partiel pour bénéficier des dispositifs d'épargne salariale. L'élément clé est la question de l'effectif salarié et le calcul de l'équivalent temps plein (ETP). Certains membres soutiennent que le temps partiel compte pour un salarié, même inférieur à un ETP, tandis que d'autres mettent l'accent sur le risque d'abus de droit si la rémunération est disproportionnée par rapport au travail effectué. Le risque d'abus de droit est souvent évoqué, car l'intention première du législateur est mise en doute si le montage vise principalement la réduction de l'impôt.

Plusieurs tendances se dégagent. Une recherche d'optimisation fiscale via les dispositifs d'épargne salariale est manifeste. La discussion souligne l'importance de la consultation d'un avocat fiscaliste et d'un expert-comptable pour garantir la conformité du montage. L'obtention d'un rescrit social auprès de l'URSSAF est également suggérée comme moyen de sécuriser la situation. La gestion du risque est au cœur des préoccupations, avec la possibilité de contrôles et de sanctions en cas de non-conformité. Enfin, le débat souligne la complexité de l'interprétation de la législation sociale et fiscale, notamment concernant les plafonds de versement et les conditions d'éligibilité à l'épargne salariale pour les dirigeants.

Des exemples concrets, notamment celui d'une foncière où le gérant et son associé comptable reçoivent des sommes importantes via un accord de participation, illustrent les enjeux. L'analyse des cas de figure soulève des questions sur la proportionnalité entre la rémunération, le travail effectif et la prime de participation. Les participants soulignent la nécessité d'un travail réel et d'une justification claire de l'activité du salarié pour éviter toute suspicion d'abus de droit. Le débat met en avant les difficultés d'interprétation des textes de loi, la prudence requise pour éviter les sanctions et les risques liés à l'optimisation fiscale excessive.

Enfin, la discussion aborde le rendement des placements liés à l'épargne salariale, soulignant que les fonds proposés ne sont pas toujours performants. La question de la diversification des investissements est abordée, avec la suggestion d'utiliser le PER pour la partie risquée de l'allocation d'actifs.


1    #26 10/04/2023 09h00

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hinault, le 09/04/2023 a écrit :

En fait le comptable est associé à 50/50 dans la structure avec le gérant.

Donc leur volonté était d’essayer de sortir des sous de la structure en minimisant les charges sociales et les impôts.

On avait bien compris ! Soit il était associé avec le gérant, soit il était pacsé avec ! ;-)

Bonival a écrit :

Voilà c’est mon ressenti subjectif… mais pas illogique.

Votre message est parfaitement cohérent, et relève du bon sens.

Je n’ai pas le recul d’un cabinet d’expert-comptable, par contre, j’ai côtoyé pas mal de petits entrepreneurs au cours de la dernière décennie, avec des montages border line, voire en dehors de clous, parfois de manière non intentionnelle.

Des classiques :

1) artisan avec une SARL + autoentrepreneur. Il fait une partie de achat sur la SARL, puis il revend sous autoentrepreneur en même temps qu’une petite prestation de services.

2) autoentrepreneur avec une activité plutôt BNC mais déclarée en BIC.

3) autoentrepreneur qui ne déclare pas le CA, mais le CA - frais !

4) SARL qui passe des dépenses de maison en frais, sous prétexte que des clients sont accueillis en maison.

5) SARL qui employe toute la famille à temps partiel avec SMIC + intéressement.

6) SARL qui prend le prétexte des salons pour faire des voyages d’agrément.

Je me souviens aussi d’un bloggeur YouTubers qui passait tous ses voyages en frais, car la mise en scène de ses voyages sur YouTube relevait du marketing et contribuait donc à son activité !

Et je ne parle même pas des petites associations, où là c’est vraiment à la bonne franquette, puisqu’elles n’ont souvent même pas d’expert-comptable et les compétences du trésorier peuvent être toutes relatives.

Maintenant, quelle est la probabilité d’un contrôle ? Quelle est la probabilité d’un redressement en cas de contrôle ? Quelle est la probabilité que le redressement sur quelques années coûte plus cher que le gain d’un montage border line ? S’il s’agit d’ailleurs de requalifier des frais de la comptabilité, est-ce qu’il y a même seulement des pénalités en plus de la requalification ?

En plus d’une décennie, je n’ai vu personne qui ait été contrôlée, sauf moi avec mon IRPP !

Mon sentiment, c’est que les petites activités d’auto-entrepreneurs, ou les TPE qui ont des ratios dans les clous (genre frais de représentation sur CA) et avec une comptabilité validée par un expert-comptable ou un Centre de Gestion Agréé, ont peu de chance d’être contrôlés, et que même en cas de contrôle, il n’est même pas dit que deux contrôleurs tiquent sur les mêmes choses !

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#27 10/04/2023 10h17

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@IH : vous avez peut être contrôlé "à cause" de ce forum ?

Seule une dénonciation, un secteur à risque ou un train de vie dispendieux peuvent mener au contrôle d’une micro-entreprise, les "optimiseurs" ont donc 99% de chance de ne pas se faire contrôler/redresser.

Idem pour une SARL/SAS qui a une comptabilité faite par un EC et dont les ratios dépenses pro/chiffre d’affaire/TVA sont cohérents avec les moyennes dans le secteur.

Pour ce qui est des associations ( surtout celles subventionnées ), c’est le népotisme qui domine, avec parfois des scandales de ce genre :

Le dirigeant d?une association d?aide aux migrants et aux SDF épinglé pour son train de vie luxueux - Capital.fr

Arthur Anane, directeur général d’Equalis, est au coeur d’une polémique. Cette association, largement financée par l’État, gère notamment des centres d’accueil pour migrants ou encore le numéro d’urgence dédié aux sans-abri (115) dans plusieurs départements d’Ile-de-France. Selon le Canard Enchaîné, son patron s’est "octroyé un salaire de 11.400 euros net par mois et une Audi Q7 de fonction", louée pour 2.097 euros mensuels par sa structure.


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Favoris 1    #28 10/04/2023 10h33

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hinault, le 09/04/2023 a écrit :

Bonival]Bonjour

Je n’ai jamais vu une organisation ou des gens paient aussi peu d’impôt et surtout de charges sociales.

Il y a t-il abus de droit ?
1/ Les emplois sont bien réels
2/ Le temps (notamment du comptable) est juste : peu de travail car foncière. Effectivement 4 heures suffisent.
3/ Pas de conjoint donc pas de connivence type "je salarie mon épouse pour toucher la participation"
=> L’abus de droit ne me parait pas évident du tout.

Votre première phrase laisse apparaître une possibilité d’abus de droit à la fois fiscal et social.

Ce qui, si l’on lit les textes légaux à la lettre, est impossible. Je le démontre ci-dessous.

L’article L243-7-2 du Code de la sécurité sociale dispose que :

Afin d’en restituer le véritable caractère, les organismes mentionnés aux articles L. 213-1 et L. 752-1 sont en droit d’écarter, comme ne leur étant pas opposables, les actes constitutifs d’un abus de droit, soit que ces actes aient un caractère fictif, soit que, recherchant le bénéfice d’une application littérale des textes à l’encontre des objectifs poursuivis par leurs auteurs, ils n’aient pu être inspirés par aucun autre motif que celui d’éluder ou d’atténuer les contributions et cotisations sociales d’origine légale ou conventionnelle auxquelles le cotisant est tenu au titre de la législation sociale ou que le cotisant, s’il n’avait pas passé ces actes, aurait normalement supportées, eu égard à sa situation ou à ses activités réelles.

Je cite celui-ci car il est moins connu que celui lié à la fiscalité.

L’article L64 du Livre des procédures fiscales sur lequel l’article précédent a été copié dit la même chose vu du côté fiscal.

Comme les 2 articles disent "par aucun autre motif", il suffit de dire qu’il y a au moins 2 motifs : éluder à la fois la fiscalité et les cotisations sociales (et aussi si possible d’évoquer un autre motif qui est la rémunération d’un travail réel (ou tout autre motif plausible)).
Il y a donc bien au moins 2 motifs différents qui font que l’on n’est pas dans le cadre de l’un des 2 abus de droit où il faut qu’il n’y ait qu’un motif.

Quant à l’abus de bien sociaux évoqué lui aussi, le montage a pour effet de maximiser les charges de la société et donc de diminuer l’impôt sur les sociétés. Ce montage me semble donc bien être dans l’intérêt de la société, cet argent aurait sinon été versé en dividendes. Là encore, l’abus de droit fiscal (pour l’impôt sur les sociétés) ne peut être retenu puisqu’il y a au moins 2 motifs différents pour ce montage.

Je sais que mon argumentation peut sembler tordue, mais je ne vois pas ce que l’on peut lui opposer. Je ne suis pas juriste, donc je peux me tromper. L’avis de juristes est bienvenu.

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#29 10/04/2023 10h35

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Oblible a écrit :

@IH : vous avez peut être contrôlé "à cause" de ce forum ?

Non c’était un "contrôle" sur mon imposition personnelle, sur plusieurs années en arrière, je m’étais gourré sur une case. D’ailleurs contrôle est un bien grand mot, j’ai reçus des papiers, je me suis expliqué, j’ai compris mon erreur, et j’ai payé ce que j’aurais dû avec une pénalité de 10% de mémoire.

En quinze ans, je n’ai jamais été contrôlé sur aucune de mes activités entrepreneuriales, mais à chaque fois il y avait un cabinet d’expert-comptable ou un CGA.

Oblible a écrit :

Seule une dénonciation, un secteur à risque ou un train de vie dispendieux peuvent mener au contrôle d’une micro-entreprise, les "optimiseurs" ont donc 99% de chance de ne pas se faire contrôler/redresser.

Idem pour une SARL/SAS qui a une comptabilité faite par un EC et dont les ratios dépenses pro/chiffre d’affaire/TVA sont cohérents avec les moyennes dans le secteur.

C’est ma conclusion.

Oblible a écrit :

Arthur Anane, directeur général d’Equalis, est au coeur d’une polémique.

Ca a été rapporté dans Le Canard plusieurs semaines de suite. Et le pire, c’est que le type en a rien à fiche et qu’il ne se passera probablement rien du tout, car il n’y a rien d’illégal, juste une faute morale.

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#30 10/04/2023 11h16

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Pas spécialiste du sujet mais en plus du reste je pense que le montage évoqué est border sur la qualification de salarié et notamment le critère du lien de subordination qui pourrait faire défaut en présence d’associés égalitaires à 50%, un gérant de droit, et un « non gérant »  de droit, « salarié » qui s’occupe exclusivement de la compta pour quelques heures par mois, qui ressemble à un gérant de fait … A vérifier à quel statut exactement est conditionné le bénéfice de la participation, exclusivement salarié ou également « assimilé salarié » ?

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#31 16/04/2023 14h23

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@IH et @Oblible

L’adresse du siege social la SAS/SARL etc, doit jouer aussi sur la probabilité de contrôle du petit entrepreneur.

Je me souviens de l’avocat de mon ancien boulot qui m’avait expliquer conseiller à ses clients petits entrepreneur pour cette raison de prendre une domiciliation à Paris (pour 200 €/an environ) afin d’immatriculer leur société à Paris plutôt qu’ici en province…

Certes plus de contrôleurs à Paris mais un ratio controleurs/entreprises nettement plus bas, qui fait qu’ils n’ont jamais le temps de s’intéresser aux "petits joueurs".

Le parallèle pourrait proablement être étendu entre un siege social dans une grande métropole et l’entrepreneur immatriculé à Gueret.

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