#1 05/07/2012 04h25
- Petitportefeuille
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Comme beaucoup sur le forum achètent des actions américaines pour leurs dividendes croissant, la qualité de leur gestion ou leur positionnement stratégique, je trouvais intéressant d’ouvrir une file dédiée au risque de change pour les buy and hold axés principalement sur les actions américaines.
Personnellement, même si je pense que la diversification en devises est un plus, je trouve que surpondérer excessivement en actions américaines son portefeuille buy and hold augmente assez significativement la volatilité future des flux de dividendes pour un résident européen.
Certes, le dollar est la devise de référence et il n’est pas interdit de penser qu’elle continuera à l’être pendant longtemps mais il est difficile d’anticiper le taux de change USD/EUR dans 10 ou 20 ans.
Revenons sur les fondamentaux à long terme du taux de change :
- Parité de Pouvoir d’Achat : le taux de conversion va tourner autour d’un taux de conversion théorique qui fera qu’avec une somme en euro ou en dollar une personne aura un pouvoir d’achat similaire aux USA ou en Europe.
- Balance commerciale : Une balance commerciale structurellement déficitaire va inciter fortement le pays déficitaire à dévaluer sa monnaie pour rééquilibrer ses comptes.
- Inflation : liée à la PPA, celle-ci va rééquilibrer cette dernière en permanence. En gros, un pays qui a un taux d’inflation plus élevé que l’autre verra sa monnaie se dévaluer progressivement au cours du temps. L’influence des Banques Centrales est donc importante dans ce domaine.
Le risque de change peut être POSITIF comme NEGATIF ; la vraie nouveauté introduite est l’apparition d’une volatilité supplémentaire.
A court-moyen terme, le taux de conversion peut tourner dans une fourchette de taux de conversion type 1,1/1,5 qui gravite autour de la PPA.
Mais envisageons quelques scénarios opposés :
1) L’Euro éclate, la récession foudroie l’UE. Le dollar redevient quasi seul au monde, on va vers un taux de conversion de 0,8. Les actionnaires d’entreprises américaines son soulagés d’avoir investi en dollar car les problèmes de récession européenne sont compensés par l’appréciation du dollar.
2) Rien d’extraordinaire se passe, l’Euro se maintient et se trouve même renforcé après des avancées concrètes. Les USA recherchent à rééquilibrer leur balance déficitaire. La FED continue d’adopter une politique monétaire expansionniste pour maintenir l’éco US à flot et permettre un désendettement par l’inflation.
A l’opposé, la BCE, sous l’influence de l’Allemagne, continue à lutter activement contre l’inflation.
Résultat : pendant de nombreuses années les USA ont une inflation bien supérieure à celle de l’Europe -> Le taux de conversion s’achemine progressivement vers les 2$/euro.
Le taux de conversion n’est pas figé à travers le temps. Il tourne autour d’une valeur de référence à court moyen terme (et cela permet de faire des arbitrages intéressants) mais dans une perspective long terme, rien ne garantit qu’il tournera dans la même fourchette.
Rappelons qu’il y a seulement dix ans un dollar valait plus qu’un euro (à l’époque les taux d’intérêt US étaient supérieurs à ceux de la BCE).
Pour résumer, la performance des flux de dividendes US futurs à long terme va être grandement influencée par ce risque de change et une stratégie de dividendes croissant peut se trouver contrariée ou amplifiée par cette volatilité supplémentaire.
Mots-clés : dividende, taux de change
“prediction is very difficult—especially if it is about the future.” Niels Bohr
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