amoilyon a écrit :
Je deviens peut être paranoïaque, mais dès que j’ai la lettre de résiliation et que je commence les visites, j’ai peur de la vacance locative, et qu’un de ces "potentiel" locataire ne s’installe sans bail ni droit le jour où le locataire quitte le bien.
C’est simple : il ne faut pas être squatté. Il faut :
1) sécurisation mécanique correcte. Trop de bien locatifs ont des serrures premier prix, qui s’ouvrent en une minute. Encore que, contre le squatteur cité dans le jugement, qui exerce la belle profession de serrurier, une serrure "correcte" ne servira pas à grand chose, et même en y mettant le budget, un pro trouvera toujours une solution pour rentrer.
2) être prévenu. Alarme qui vous prévient à distance, ou caméra qui vous prévient à distance. Ou voisins ou gardiens qui vous préviennent. Dans les endroits où on connaît bien le voisinage et où rien ne peut arriver sans qu’on soit prévenu, les voisins peuvent faire l’affaire. Mais sinon, il faut de la surveillance électronique.
Si le bien a un standing suffisant, l’alarme peut être une vraie alarme permanente, dont le locataire a les codes/les badges, mais on change évidemment les codes à chaque changement de locataire. Ca sera sécurisant pour le locataire donc c’est plutôt un bon investissement.
Si c’est juste temporaire entre deux locataires, une caméra autonome avec puce 4G, c’est le top. Entre deux vacances de locataires, on peut l’utiliser pour garder un oeil sur ses chevaux. 
A partir du moment où vous êtes prévenu immédiatement, vous appelez les forces de l’ordre immédiatement, qui viennent pour des "cambrioleurs" et non pas pour des squatteurs. Vous avez la vidéo qui prouve la date et l’heure d’entrée, donc le ticket de pizza antédaté ne sera pas suffisant pour abuser les forces de l’ordre.
J’en ai longuement parlé ici. Comment sécuriser un bien locatif vide contre les intrusions ? . J’ai maintenant plusieurs de ces caméras et je m’en félicite.
Sur le jugement lui-même : il n’est absolument pas surprenant. Ce n’est ni "ubuesque" ni "marcher sur la tête". Les propriétaires savaient très bien ce qu’ils faisaient en expulsant eux-mêmes avant la date fixée par le tribunal : une violation de domicile. Ils l’ont fait quand même, ils en paient les conséquences qui étaient parfaitement prévisibles et qu’ils connaissaient parfaitement.
La loi prévoit en effet que « le fait de forcer un tiers à quitter le lieu qu’il habite sans avoir obtenu le concours de l’État […], à l’aide de manœuvres, menaces, voies de fait ou contraintes, est puni de trois ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende ». Article 226-4-2 du code pénal.
Le propriétaire s’en tire avec 2000 euros de dommages et intérêts. Ainsi que 1000 euros au titre de l’aide juridictionnelle. C’est un jugement très clément ! C’est du pénal, ça aurait pu être bien pire ! Il n’y a pas de prison même avec sursis, pas d’amende, pas d’obligation de réintégrer les expulsés. Le juge ne pouvant faire autre chose qu’appliquer la loi, il ne pouvait faire autrement que de condamner le propriétaire. Il a émis la sentence la plus clémente qu’il pouvait. C’est donc un jugement très favorable au propriétaire, aussi favorable que possible en l’état de la loi. Si vous voulez changer la loi, écrivez à votre député.
Dernière modification par Bernard2K (05/07/2023 14h03)