Excellente réponse de julien.
Deux précisions :
Sur le point 1)
vu que les travaux sont imputables sur l’année où ils sont effectivement acquittés, une première solution est de les répartir sur 2 ans.
Si vous payez 50 k€ en décembre del’année N, vous n’aurez un déficit que l’année N. Si vous payez 25000 € en décembre de l’année N et 25000 € en janvier de l’année N+1, ça vous fait deux années de déficit foncier. C’est donc une solution intéressante quand on a des travaux de montant très importants et qui ne peuvent pas attendre.
Sur le point 2)
Plus le TMI est bas, plus l’effet relatif est important.
Exemple : TMI de 14 %. Si vous faites de petits travaux chaque année, qui viennent s’imputer sur les revenus fonciers sans créer de déficit, ils sont "subventionnés" par l’imposition économisée sur les loyers, à savoir 14 +15,5 = 29,5 %. Si vous créez du déficit, la partie de travaux qui créent le déficit de l’année N, déductible du revenu général jusqu’à 10700 €, n’est "subventionnée" qu’à 14 %, soit moitié moins.
Inversement, sur un TMI à 41 %, la différence de "subvention" entre 56,5 % et 41 % est moindre, en proportion (même si elle est forcément identique en valeur absolue, l’enjeu porte toujours sur 15,5 % du revenu foncier effacé ou non par les travaux).
Attention aussi aux effets de franchissement de tranche d’imposition, qui peuvent accentuer encore cet effet.
Si je suis célibataire et que mon revenu n’est que 1000 € au-dessus de la tranche des 30 %. Si je fais des travaux sans déficit, ils sont "subventionnés" par l’imposition économisée sur les loyers à 30 + 15,5 % = 45,5 %. Si je fais au contraire des travaux importants qui créent un déficit au niveau maxi de 10700 €, ces travaux vont être subventionnés à :
45,5 % pour leur partie qui vient en déduction des revenus fonciers.
30 % pour les 1000 premiers euros du déficit
14% seulement pour les 9700 € suivants du déficit.
On passe ainsi de 45,5 % à 14 % : entre le déficit et l’effet de franchissement de seuil, cela réduit la "subvention fiscale" des deux tiers !
Très concrètement, dans ce cas précis, cette part de 10700 € de travaux qui crée le déficit génère 3210 € de moins d’avantage fiscal, par rapport à si ces mêmes travaux avaient été répartis dans le temps pour ne s’imputer que sur les revenus fonciers. La différence est donc loin d’être négligeable.
Après, on a rarement le choix. S’il s’agit de travaux urgents nécessaires pour la relocation, il faut les faire en un seul paquet ; au mieux on répartit le paiement sur deux années comme expliqué en première partie de message.
Si, à l’inverse on est sur une réfection progressive de l’immeuble qui a besoin de nombreux travaux non urgents, la solution 2) est bien adaptée. Année N, petits travaux urgents : changements de serrures, petites réparation. Année N+1, toiture. Année N+2, porte d’entrée et interphone. Année N+3, changer les boîtes aux lettres pour les mettre aux normes. Année N+4, repeindre le hall d’entrée et la cage d’escalier. Etc. Au bout de 5 à 10 ans on aura un immeuble qui aura nettement progressé en qualité, en présentation, grâce à ces travaux échelonnés dans le temps.
De plus, cela permet que les loyers qui rentrent contribuent à payer les travaux au lieu de devoir tout sortir de sa poche en année N.
Dernière modification par Bernard2K (23/12/2016 10h36)