BurgerQuizz a écrit :
Bonsoir,
Il me semble qu’il y a une confusion sur le terme vices cachés.
Il ne s’agit pas des vices cachés par le vendeur mais des vices qui sont inconnus de tout le monde.
Ce détail a son importance car dans une vente immobilière il n’y a pas de garantie des vices cachés sauf si le vendeur est un professionnels
Pardon mais c’est faux. C’est vous qui faites beaucoup de confusions.
Tout d’abord, vous donnez une définition toute personnelle du vice caché. Pourtant, cette définition est donnée par le code civil et c’est la même depuis 1804 :
article 1641 CC a écrit :
Le vendeur est tenu de la garantie à raison des défauts cachés de la chose vendue qui la rendent impropre à l’usage auquel on la destine, ou qui diminuent tellement cet usage que l’acheteur ne l’aurait pas acquise, ou n’en aurait donné qu’un moindre prix, s’il les avait connus.
Donc, il faut :
- un vice
- caché, donc non apparent
- qui rend le bien impropre à l’usage ou qui en diminue notablement la valeur.
Ensuite : le particulier vendeur est potentiellement tenu à la garantie des vices cachés. Mais il peut être inséré une clause d’exclusion du vice caché en application de l’article 1643 :
article1643 CC a écrit :
Il est tenu des vices cachés, quand même il ne les aurait pas connus, à moins que, dans ce cas, il n’ait stipulé qu’il ne sera obligé à aucune garantie.
D’où le fait qu’on trouve typiquement dans l’acte de vente d’un bien immobilier par un particulier :
Extrait d’un acte authentique de vente a écrit :
L’ACQUEREUR prend le BIEN dans l’état où il se trouve au jour de l’entrée en jouissance, sans recours contre le VENDEUR pour quelque cause que ce soit
notamment en raison :
des vices apparents,
des vices cachés.
S’agissant des vices cachés, il est précisé que cette exonération de garantie ne s’applique pas :
si le VENDEUR a la qualité de professionnel de l’immobilier ou de la
construction, ou s’il est réputé ou s’est comporté comme tel,
s’il est prouvé par l’ACQUEREUR, dans les délais légaux, que les vices cachés étaient en réalité connus du VENDEUR.
Donc, le vendeur particulier est tenu de la garantie des vices cachés, si l’on peut prouver que les vices étaient connus du vendeur.
BurgerQuizz a écrit :
Si nous somme en revanche dans des vices dissimulés par le vendeur cela est autre chose et sa responsabilité peut être mise en cause sur plusieurs fondements.
Non, ce n’est pas autre chose ! C’est bien un vice caché, avec la circonstance supplémentaire que le vice était connu du vendeur.
Dans le cas du dégât des eaux de Malouin, il y a deux niveaux de réflexion :
1) le toit n’était plus étanche : ce n’est pas un vice caché, puisqu’il était connu. C’est même écrit dans l’acte authentique que le vendeur s’engage à prendre en charge ces travaux, donc c’était connu des deux parties.
2) le bois sous la membrane était abîmé. On ne pouvait le savoir qu’en démontant la membrane, donc c’est un vice caché. Est-ce que le vendeur était au courant ? Très probablement non, puisqu’il faut enlever la membrane pour le voir, et que ça n’a vraisemblablement pas été fait avant que le couvreur ne vienne faire son devis après démontage.
Donc dans le cas présent, on a deux certitudes : le fait que le bois soit abîmé sous la membrane est bien un vice caché (c’est un défaut =vice et il était effectivement caché). Mais le vendeur n’était probablement pas au courant, et il n’y a en tout cas pas moyen de démontrer qu’il était au courant, donc le vendeur n’est pas tenu à la garantie de ce vice caché.
En fait, on pouvait s’en douter que c’était abîmé en dessous : si on sait que la membrane est abîmée, on sait que l’eau passe en dessous donc on se doute qu’elle fait des dégâts. Mais ça; aussi bien le vendeur que l’acheteur pouvait s’en douter ! Donc les deux étaient dans le même niveau d’information ou de non information.
A part ça :
Ce qui m’étonne beaucoup dans le raisonnement de Malouin, c’est qu’il dit : le couvreur a enlevé la membrane et le bois aggloméré en dessous est abîmé. Il en déduit : "Il suffit de changer les bois en aggloméré et la membrane". Ah bon ? Et l’eau qui est rentrée, elle va où ? Elle va encore en dessous du bois aggloméré. Donc, elle a aussi abîmé les bois de charpente, et peut-être la maçonnerie, et peut-être le placo.
Vous saviez que la couche n°1 était abîmée.
Vous découvrez que la couche n°2 est aussi abîmé, et vous dites que vous êtes surpris. mais vous déduisez seulement : couches n°1 et 2 abîmées.
Allez donc au bout de la logique : il est probable que la couche n°3 soit abîmée aussi ! Allez-vous encore lever les bras au ciel d’étonnement quand vous découvrirez que le bois aggloméré n’a pas arrêté l’eau, et qu’elle a donc causé des dégradations encore en dessous ?
L’eau qui rentre sous un toit ne disparait pas par magie. Elle mouille des matériaux qui ne sont pas prévus pour résister à l’eau, donc elle les endommage. Et elle n’a aucune raison de s’arrêter à la couche "bois aggloméré". Et ça peut faire des dégâts carabinés (notamment sur les bois : pourriture, mérule…).
Donc, à retenir pour cette fois-ci : vous avez probablement d’autres dégâts qui seront révélés quand le couvreur enlèvera la membrane et le bois aggloméré.
A retenir pour une prochaine fois, d’une façon générale : on n’achète pas un bien avec un dégât des eaux apparent. En effet, il est probable que cette entrée d’eau date de longtemps, donc il est probable que cela a endommagé le bois de charpente, peut-être aussi la maçonnerie, le placo, etc. On peut avoir des dégâts très importants et difficile à éradiquer (mérule par exemple). On sait donc qu’on prend un risque substantiel.