Bonjour
Comme le sujet de la file concerne « Diversification vs Concentration du portefeuille », je vais vous livrer mon opinion avant de répondre aux questions.
Pour moi, cela dépend en premier du risque et de la manière dont vous le gérez, c’est-à-dire de la méthode utilisée, et d’autre part de la situation temporelle du portefeuille.
Le risque.
Si vous avez une bonne méthode, relativement fiable et qui l’a prouvé, vous pouvez concentrer votre portefeuille, mais en vous tenant à votre méthode, c’est-à-dire sortir quand elle vous dit de le faire, soit gérer le risque au plus près (pas comme moi qui a bêtement ignoré les signaux qu’elle me donnait pour Société Générale et Unipolsai, message précédent). Votre rendement sera bien meilleur qu’en diversifiant. Mais à partir d’un capital de 5.000 €, il ne faut pas descendre en dessous de 1.000 € par action, sinon votre portefeuille va végéter.
Si vous n’avez pas de méthode éprouvée, il est préférable de diversifier, mais à mon avis en veillant à éviter la sur-diversification, qui nuit au rendement du portefeuille. De plus il faut être conscient qu’en cas de krach, toutes les valeurs « moyennes » baisseront, et que votre portefeuille pourrait prendre l’eau de toute part.
Situation temporelle du portefeuille.
Avec un capital limité, vous avez le choix entre concentration et diversification. Mais si vous avez un portefeuille conséquent, supérieur à 200 ou 300 K, la diversification s’impose. C’est bien pour ça qu’il est bien plus facile de battre largement les indices avec un petit portefeuille, et bien plus difficile avec un gros. Warren Buffett bat les indices en concentrant ses investissements, ce qui l’oblige à prendre des participations importantes dans ses cibles. S’il diversifiait, il ne ferait probablement pas beaucoup mieux que les indices.
Avoir une bonne méthode est donc primordial. Je comprends vos interrogations, qui ne dévient pas vraiment du thème initial. Et j’espère que la modération ne divisera pas cette file. Ce serait dommage.
Petit calcul simple que je vous conseille de faire pour apprécier vos risques.
Vous avez un capital de 20.000 €. Par opération, vous acceptez de perdre 1 %, soit 200 €. Attention, ce n’est pas choisi au hasard. Cela signifie qu’en moyenne, vos opérations vous rapportent 400 € (pour 1 de perte, vous avez 2 de gain, soit un rapport gain/perte de 1 / 2).
Et sur chaque opération, vous acceptez un risque maximal de 10 %. Donc, 200 € = 10 % de votre investissement, soit un capital investi par trade de 2.000 €, donc 10 lignes minimum dans votre portefeuille (normal pour une méthode moyenne).
Pour 2 % de risque sur capital encouru (400 €), capital investi par trade de 4.000 €, soit 5 lignes dans le portefeuille (ce qui est concentré).
Et donc quand vous atteignez votre perte maximale, vous sortez sans état d’âme !
Vous verrez, plus facile à dire qu’à faire.
@Sissi
Je précise bien que l’on parle d’une MME 200 appliquée sur un graphe en jours pour un investisseur long terme. A 8 €, Europcar fut un bon pari (je dis bien pari, parce qu’en octobre 2016, la situation financière n’était pas terrible). Aujourd’hui, ça vaut 12,13 €. Avec un gain de plus de 50 %, le pari est réussi. Mais personnellement, je ne sais pas si je serais rentré, car justement, c’était un pari risqué, trop risqué pour moi sur le plan de l’analyse financière. Donc vous voyez, pour moi, les signaux techniques ne sont pertinents que s’ils sont confirmés par une situation financière saine ou en recouvrement. Si ce n’est pas le cas, je m’abstiens.
Mais quand sortir ?
Sortir est bien plus difficile qu’entrer. L’analyse financière ne permet pas de savoir quand sortir, et en tout cas trop tard. Mais elle aide à apprécier les risques. L’analyse technique est plus efficace, mais pas sûre pour autant. Il y a quelques semaines, j’avais ACEA (Milan) en portefeuille. Rentré à 12 €, j’ai mal interprété les signaux techniques, et suis sorti avec un maigre 8 % de gain. Aujourd’hui, l’action vaut 14,56 €, soit +21 % et ça monte encore. Alors, il faut rester humble et prudent.
Dans le cas d’Europcar, la société est redevenue bénéficiaire en 2016 avec un RN (Résultat Net) de € 119 Mls. Pour l’instant, je suis d’accord, on peut envisager un cours cible de 13,5 €.
Mais, chère Sissi, je suis certain qu’il ne vous a pas échappé que :
- La BV Brute ressort à 4,41 € par action, mais comme Goodwill et Intangibles représentent plus que l’Equity, la BV Nette est égale à ….. 0 !,
- La société est très endettée, environ 169 % de l’Equity,
- Les intérêts sur la dette (€ 94 Mls) représentent 79 % du RN,
- Que l’Operating Cash Flow est négatif (€ - 7 Mls) de même que le Free Cash Flow (€ -44 Mls)
- Qu’en 2 ans, on est passé de 104 à 145 millions d’actions,
- Que le 29 mai 2017, la société va détacher un dividende de 0,4082 €, ce qui fera baisser le cours d’autant.
Le dividende étant détaché demain, a vous de voir si le cours fait une pause avant que la hausse ne reprenne ou si le plafond est quasi atteint avant une baisse estivale. Quitte à revenir sur le titre en fin d’année si le redressement se confirme.
Quant aux consensus, il y en a autant que d’analystes. Donc, je suis très circonspect.
@Isild
On parle de MME 50 et MME 200 sur graphe en jours. Comme il y a 5 séances de bourse dans une semaine, sur un graphe en semaines, la MME 50 jours devient MME 10 et la MME 200 jours devient MME 40.
Graphes en jours et en semaines sont comme phare et code sur une voiture, pour voir près et loin.
Comme il y a 8,5 heures dans une séance de bourse en France, sur un graphe en 1 heure, les MME 50 et 200 jours deviennent respectivement MME 425 et MME 1700.
Espérant que ces éléments vous aideront.
Cordialement