3 #76 17/04/2017 17h46
- Durun
- Membre (2012)
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Bonjour
@Treffon
Ce que vous écrivez et qu’expliquent les études que vous citez ne font que justifier le Buy and Hold. De telles études existent en quantités industrielles sur internet. Il s’avère que cela correspond à votre philosophie d’investissement, donc cela vous parait la seule et vraie approche pour les modestes investisseurs que nous sommes.
Mais ce n’est pas si simple.
Voici le cycle de vie d’une action, pour une période de quelques mois à quelques années.
La phase 1 correspond à l’accumulation. Les grosses mains achètent en essayant de ne pas se faire repérer. Phase 2: la hausse. Phase 3, la distribution. Les grosses mains se débarrassent de leurs titres. Comme par hasard, les perspectives publiées concernant l’entreprise sont excellentes. Il faut bien convaincre l’investisseur lambda de continuer à acheter l’action. Phase 4, la chute. Puis on recommence.
Toutes ces études se basent sur la totalité du cycle, ce qui est normal. Mais supposez maintenant un investisseur qui n’intervient que dans les phases 1, et 4 (ventes à découvert). Vous constaterez alors que non seulement il encaisse de la performance, mais en plus avec une volatilité relativement faible. C’est-à-dire l’inverse de ce qu’affirment vos études, car c’est dans les phases d’incertitudes 1 et 3 qu’il y a le plus de volatilité. Étonnant n’est-il pas ?
Gare à vous si vous avez la mauvaise idée d’aller à l’encontre de la tendance dans les phases 2 et 4. Cela vous coûtera cher.
Un investisseur qui fait du Buy and Hold fera du 7 à 8 % sur le long terme avec un peu de chance (car même de nombreux gérants de fonds n’y arrivent pas). Buffett fait aussi du Buy and Hold, et pourtant, il fait du 20 %. Alors, à quoi est du la différence ? A la méthode comme je le disais.
Vous indiquez qu’en pratiquant comme je le fais, je fais de la spéculation.
Quand je suis une tendance de quelques heures sur les futures, sans aucune référence à des analyses micro ou macro économiques, mais me basant sur l’analyse technique seule, je fais de la spéculation.
Quand j’achète Peugeot pendant 3 mois pour prendre une phase de hausse, en me basant sur l’analyse financière (redressement d’un groupe qui a frôlé la déconfiture) et sur l’analyse technique (c’est-à-dire détecter ce que font les grosses mains et faire comme eux), je ne vois pas ou est la spéculation. Le cours monte parce que l’entreprise reprend de la valeur Si pour vous c’est de la spéculation, alors tout le monde spécule, même vous.
Quant au marché, ce n’est pas une girouette. Le plus souvent, il monte en débit d’année lors de la publication des résultats. Puis descend en milieu d’année car les sociétés doivent prouver leur capacité à refaire dans l’année N les mêmes performances que celles réalisées en N-1. Et remonte en fin d’année lorsqu’il devient clair qu’elles vont réussir. Ce qui ne fait que 3 tendances principales dans l’année.
Vous avez une formation scientifique, alors ne faites pas les erreurs que font la plupart des scientifiques qui s’intéressent à la bourse. On parle de comportements humains. Certains intervenants investissent de façon très rationnelle, d’autres pas du tout. Tout ça ne peut pas se réduire à des équations ou analyses statistiques. Quant aux études académiques, généralement, elles servent autant à faire avancer la connaissance du domaine que la réputation de l’auteur. Ne l’oubliez pas.
Toutefois, si vous désirez approfondir le thème, je vous suggère deux ouvrages.
Le premier, très célèbre, devrait vous plaire, puisqu’il va dans le même sens que vous. "Une marche au hasard à travers la bourse" de Burton G. Malkiel (prof à Princeton) chez Valor.
Le second pour vous aider à remettre en doute vos certitudes, qui réfute en partie le premier. "A non-random walk down Wall-Street" de W. Lo et Craig MacKinlay (profs à MIT et Wharton). Du beau monde.
Cordialement
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