Bonjour
Non, le mot « Trading » n’est pas une injure. Mais dans l’activité qui nous intéresse, ce mot a une signification assez précise et ne peut pas être mis à toutes les sauces.
On parle de trading pour des opérations répétitives et à court voire très court terme. Cela concerne les algorithmes (en millisecondes), le day trading (opérations ouvertes en cours de journée et refermées avant la clôture de la session) et le swing trading (de quelques jours généralement). Au delà, ce n’est plus vraiment du trading. C’est de l’investissement, même si ce n’est que de quelques semaines.
Tout le monde n’investit pas en bourse pour le plaisir d’avoir fait une belle analyse financière et d’avoir eu raison. Il y en a pour qui le but final, c’est de gagner de l’argent pour se constituer un capital.
Maintenant, pour répondre à votre question, je prendrai trois exemples. Trois investisseurs ayant un capital à développer de 50.000 €, réparti en 10 lignes, donc investissant chaque fois 5.000 €. Les trois ont un même objectif, gagner 20 % par an, soit pour cette année, 10.000 €.
Bien sûr, tous les personnages de ces exemples sont de pure fiction.
Notre premier investisseur X a un modèle, une sommité reconnue pour son savoir faire en matière d’analyse financière, admiré dans le monde entier, que nous appellerons Warren, qui ne se base que sur l’analyse fondamentale des entreprises dans lesquelles il investit, et qui gère un portefeuille côté en bourse (Bang.A). Au 06/03/2009, l’action BANG.A valait 75.750 $, et 308.139 $ le 15/02/2019, soit quasiment 10 ans plus tard (à un mois près), une progression annuelle de 15,06 %.
Ce qui est indéniablement excellent.
Cependant, il faut noter que ces 10 années furent principalement de hausse, et que l’indice de référence, pour la même période, est passé de 683,38 à 2.775,60 points, soit une progression annuelle de … 15,045 %.
Cet expert a certes développé son capital, mais n’a pas fait mieux que l’indice de référence durant ladite période.
X est parfaitement conscient de la difficulté de faire mieux que son maître, d’autant plus qu’il ne maîtrise pas toutes les subtilités de l’évaluation d’entreprises.
Comme il garde ses actions plusieurs années, il est totalement investi et touche les dividendes (soit pour 3,5 % en moyenne sur 50.000 €, 1.750 €). Pour atteindre son objectif de 10.000 €, il doit réaliser 11 opérations gagnantes (10.000-1.750 = 8.250 /750 = 11). X comprend qu’en investissant 5.000 € chaque fois et conservant les actions à long terme, il ne peut investir au mieux que 10 fois par an, donc ramener son objectif annuel à 18,50 % (5.000 * 15% = 750 * 10 = 7500 + 1.750 = 9250 /50.000 = 18,50 %). Tout en sachant que cet objectif suppose une hausse des marchés d’au moins 15 %. Et que l’objectif qu’il s’est fixé est irréalisable si les marchés stagnent ou baissent.
Notre second investisseur Y ne se base que sur l’analyse technique, c’est-à-dire soit sur les graphes, soit sur le carnet d’ordres, soit sur des calculs mathématiques s’il est adepte de Gann (sans regarder les graphiques).Je précise ces éléments pour que l’on comprenne que l’Analyse Technique ne se réduit pas uniquement à l’observation des graphes.
Mais quel que soit la méthode retenue, il observe ce que font les autres intervenants, recherche les débuts de tendances court terme, et n’investit que quelques jours, toujours dans le sens de la tendance dominante du marché, pour gagner environ 3 % (150 €) à 4 % (200 €) par opération.
Bien sûr, comme il réalise des achats comme des ventes à découvert, son objectif est atteignable quelque soit la tendance des marchés. Pour l’atteindre, il doit réaliser environ 60 opérations gagnantes (5.000 * 3,5 % = 175 €, 10.000/175 = 58). Et bien plus selon que son taux de réussite est élevé (2 gains pour 1 perte) ou faible (1 gain pour 1 perte) et le rapport gain / perte positif.
Ce qui peut l’amener à exécuter jusqu’à 150 à 200 opérations par an. Donc ici, on parle bien de trading.
Y peut-il atteindre l’objectif qu’il s’est fixé ?
Oui. Tout dépend de ses compétences en matière d’analyse technique. Mais 20 % de croissance du portefeuille est déjà un sérieux challenge compte tenu du nombre d’opérations à mener. De plus, Y sait que s’abonner à un service de conseils court terme n’est pas une bonne solution, car il sera toujours en retard, à l’entrée comme à la sortie, ce qui annulera une bonne partie de ses gains et augmentera ses pertes.
Notre troisième investisseur Z combine analyse fondamentale et analyse technique. En premier lieu, sur la base de l’analyse financière, il sélectionne des actions sous-évaluées dont l’évolution des résultats futurs laisse augurer une croissance du cours (pour les achats), et inversement, des valeurs surévaluées dont la croissance à venir ne justifie plus un cours élevé (pour les ventes à découvert). Dans un deuxième temps, le recours à l’analyse technique est essentiel pour déterminer la tendance principale des marchés, les points optimum d’entrée et de sortie, et s’assurer que les volumes confirment le mouvement.
Ici, les investissements durent de quelques semaines à quelques mois (3 ou 4 au plus) pour un gain recherché d’environ 15 %. Z doit réaliser 14 trades gagnants pour atteindre son but (5.000 * 15 % = 750 €, 10.000/750 = environ 14 opérations gagnantes). En supposant un taux de réussite de 2 trades gagnants pour 1 perdant (car cette méthode implique un minimum de connaissances en analyse financière et analyse technique), l’objectif annuel peut être atteint en 20 à 25 opérations si les pertes sont rapidement soldées. Or le potentiel d’interventions par an est d’environ 30 (10 opérations pendant 4 mois, * 3). Z a non seulement plus de chances que les deux autres investisseurs d’atteindre son objectif, mais c’est même quasiment le seul qui pourrait le dépasser.
Et là, on parle bien d’investissement. Car la croissance des entreprises n’est pas linéaire. Au sein même d’une année, il y a des phases d’accélération et de ralentissement.
Je ne cherche pas à faire de l’investissement pour le plaisir d’en faire, mais simplement à développer un capital pour ma famille, en minimisant du mieux possible les risques. Je ne porte pas de jugement sur la façon dont les autres procèdent, mais j’applique la troisième méthode parce qu’elle me convient mieux.
J’espère que cette petite présentation en aidera certains à approfondir leur propre réflexion.
Cordialement
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