L’affaire est peut être en suspens actuellement … mais elle peut ressortir à tout moment tant qu’il n’y aura pas eu une enquête parlementaire transparente une fois pour toute (pour l’instant, la poussière est juste repoussée sous le tapis…).
Ahah, bientôt on va reprocher à Rubis d’offrir un très bon service dans chaque pays. En Turquie, c’est Erdogan qui commande. Et si un dirigeant local de Rubis n’était pas d’accord. Il finirait en prison ou peut-être disparaitrait.
C’est aussi simple que ça! Pas besoin de faire une enquête parlementaire pour le comprendre…
Personne n’a envie de refaire sortir cette histoire mise à part la Russie. D’autant plus qu’il faudrait dans ce cas identifier les nationalités des acheteurs de ce pétrole décoté. Et attention, on parle au global de ventes de pétrole brut à plus d’un milliard de dollars par an.
Les acheteurs du pétrole de Daech après la Turquie, on les connait déjà :
La scène se déroule le 2 septembre 2014, au Parlement européen. La commission des Affaires étrangères auditionne Jana Hybášková, alors cheffe de la délégation de l’Union européenne en Irak. Questionnée sur les mesures à prendre contre Daesh, l’ambassadrice répond de façon directe : « La question essentielle pour l’Etat islamique, c’est le pétrole. J’en suis convaincue, si ce n’est pas la question-clé, alors c’est la première des questions-clés. Tout ce que nous pouvons faire et tout ce que vous pouvez faire en tant que parlementaires pour apporter des solutions juridiques intelligentes en matière de sanctions contre tous ceux qui font le commerce de ce pétrole illicite est d’une importance capitale […] Malheureusement, certains Etats membres européens achètent ce pétrole ».
https://www.lemediatv.fr/articles/2020/les-suites-de-notre-enquete-sur-rubis
Il serait très facile pour Rubis de donner la liste des tankers qui sont sortis de son terminal turc situé à Ceyhan. Je ne suis pas sûr que certains Etats membres européens et la Turquie souhaitent que ces informations soient rendues publiques (Ahah!). Quel beau scénario pour un prochain James Bond.
Au fond Rubis n’est qu’un simple acteur de la chaine logistique. S’il fallait lancer une enquête, ce serait sur les vendeurs et acheteurs intermédiaires et finaux du pétrole de Daech. Pour la France, il faudrait poser les questions aux raffineries de Total et ExxonMobil.
« Rubis Terminal Petrol est une société de services qui assure le stockage de produits pétroliers pour le compte de ses clients qui sont les seuls propriétaires des produits stockés dans le terminal de Rubis Terminal Petrol. À aucun moment Rubis Terminal Petrol n’achète ni ne vend de produits pétroliers, elle est simplement un opérateur de la chaîne logistique de ses clients ».
Tracer le pétrole de Deach: mission impossible
«On ne peut pas exclure qu’une petite partie du pétrole de l’État islamique arrive sur les marchés internationaux», pense lui aussi Francis Perrin, directeur de la revue Pétrole et gaz arabes. Une fois le pétrole de Deach sorti des frontières de son territoire, soit il est mélangé clandestinement à un autre produit certifié; soit il obtient un certificat falsifié de la part d’autorités locales turques corrompues. Dans cette zone de guerres où la contrebande règne, où les frontières sont troubles et où le Kurdistan irakien vend du pétrole sans l’accord du gouvernement central irakien, «il est extrêmement difficile de tracer le pétrole», relève Francis Perrin. Si une infime fraction de pétrole «made in Deach» se retrouvait dans le flot d’importation d’or noir en Europe, «ce serait involontaire», plaide Marie-Claire Aoun de l’Ifri.
Le marché de l’or noir est si difficilement traçable que deux géants du trading de produits pétrolier suisses, Trafigura et Vitol -qui avaient été condamnés dans le cadre du programme «Pétrole contre nourriture»-, ont été invités à travailler avec les autorités américaines pour «partager des informations» sur les barils d’or noir clandestin quittant la Syrie et l’Irak, révélait en mai le journal helvète Le Temps.
• Dès lors, où va le pétrole de Daech?
Une fois en Turquie, le pétrole «made in Daech» anonymisé peut prendre la route des ports de la Méditerrannée: Dortyol, Iskenderun et Ceyhan principalement.Le pétrole produit côté ouest de la Syrie, dans la région de Raqqa, est acheminé côté turc vers le Nord-Ouest du pays; Celui qui est extrait dans la région riche en pétrole de Deir ez-Zor, remonte soit par le Nord-Est la Syrie, soit encore plus à l’est, par le Kurdistan irakien. Et une fois les côtes méditerranéennes atteintes, la porte est ouverte pour le Continent européen: 60% du pétrole importé en Europe transite par la Méditerranée. Mais, «il est impossible de déterminer si le pétrole de Daech va en France, en Italie ou ailleurs dans le monde», précise Marie-Claire Aoun.
https://www.lefigaro.fr/economie/le-scan-eco/decryptage/2015/12/04/29002-20151204ARTFIG00010-le-petrole-de-daech-peut-techniquement-atteindre-la-france
De toute manière, rien n’est jamais simple dans cette région. Total et ExxonMobil exploitent aussi dans la région. Au final, ces majors maitrisent la production en amont et les raffineries/distribution en aval en France. Ce serait vraiment ridicule de lancer une enquête contre Rubis qui se limite à faire fonctionner son terminal turc pour le compte de ses clients. Rubis Terminal Petrol Ticaret n’a jamais acheté le pétrole de Daech, ce n’est pas son métier.
Au grand dam du gouvernement fédéral de Bagdad, qui souhaiterait maîtriser l’usage des gisements du Kurdistan irakien, l’exploitation des hydrocarbures dans la RAK est opérée massivement par des entreprises étrangères depuis 2011 ; parmi ces exploitants étrangers figurent notamment ExxonMobil, Chevron, Gazprom ou encore Total.
Comme le laisse présager la décision unilatérale d’inviter des sociétés étrangères exploiter le pétrole kurde irakien, les tensions entre Erbil et Bagdad sont particulièrement vives autour du pétrole. Ce différend remonte principalement à l’été 2014 où, profitant du chaos provoqué par Daech en Irak, le GRK s’est emparé de la ville de Kirkouk, désertée par l’armée irakienne, ainsi que ses gisements massifs en hydrocarbures. Les Kurdes ont en outre commencé à exporter par eux-mêmes le pétrole vers la Turquie, en s’affranchissant de l’autorité - et des taxes - du gouvernement fédéral irakien.
https://www.lesclesdumoyenorient.com/Les-ressources-de-la-Region-autonome-du-Kurdistan-d-Irak-une-economie-dominee
Dernière modification par etzanas (15/10/2020 09h53)