4 #1 14/01/2024 19h24
- kmo
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Vous avez pu entendre que le prix spot de l’uranium a de nouveau dépassé 100 $ par livres (lb), suite à une série de bonnes raisons affectant l’offre à court terme :
- guerre en Ukraine rendant incertain l’accès aux immenses capacités d’enrichissement russes,
- difficultés d’approvisionnement en acide sulphurique pour Kazatomprom, premier producteur mondial, annoncées il y a quelques jours
- fermetures temporaires de mines par Cameco et réductions des programmes de production de Kazatomprom,
- achats importants en direct d’uranium par des fonds d’investissements et trusts.
Source Numerco
Pour le plus long terme il faut compter sur les nouveaux objectifs de triplement des capacités nucléaires mondiales, ce qui est plus aléatoire. Il existe une communauté d’investisseurs très "bullish" sur Twitter, et des articles dans la presse financière généraliste commencent à vendre l’idée aux investisseurs privés - par exemple ici il y a 10 jours dans le Financial Times.
L’objet de ce message : attention ! En pratique l’univers d’investissement dans l’uranium est tout petit, le plus gros des mineurs d’uranium côté, Cameco, n’a une capitalisation que de l’ordre de 22 milliards de dollars, et les gérants n’ont pas d’autre option pour s’exposer au secteur à part les trusts détenant directement le métal. Je détenais depuis des années ce mineur et en suis sorti récemment, un calcul de coin de table me montrant que même avec un prix de l’uranium à 100 $ pendant des décennies, auquel je ne crois pas, les cash-flows de ses mines ne justifiaient pas son prix (si vous croyez que l’uranium peut aller durablement à 200 USD vous pouvez avoir un avis différent ; mais n’oubliez pas que les contrats de vente à long terme de ce gros producteur, dont les volumes dépassent la production, ne lui permettent pas de gagner de l’argent sur le spot pendant les 5 prochaines années).
La hausse du prix du métal a bien sûr également entraîné celle de tout un tas d’explorateurs, dont certains semblent dépenser plus en marketing qu’en exploration. Je ne vais pas les détailler ici mais pour les anglophones recommande vivement cette analyse d’un fond passé short trop tôt sur une de ces "shitcos", UEC - le timing était mauvais mais la thèse tout à fait intéressante.
Bref il reste certainement un momentum haussier sur le secteur, mais surtout faites vos devoirs, je suis convaincu qu’il y a bulle sur beaucoup de ces actifs. Ce n’est certainement pas non plus des actions à vendre à découvert pour l’instant.
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